Before; when i was young...

« Si on te dit un secret, il ne faudra jamais le répéter, tu as bien compris Yael? »
« Oui oui, Mona, j'ai compris... »
« Bien. Alors je t'en dis un, et tu m'en dis un. Et on jure sur notre vie qu'on ne le dira jamais à personne, d'accord? »
« Oui... euh... » La petite brune se gratta la tête, gênée. « Quel genre de secret? »
« Le plus personnel. Celui que tu n'as jamais dit à personne, jamais... »
« Je sais pas, moi... commence, toi. Moi je n'en sais rien. »
« D'accord! » La rouquine se pencha sur elle et lui susurra à l'oreille, suave et perfide à la fois : « Mon père n'est pas mon vrai père. Maman a dit que j'étais la fille du voisin... tu sais, monsieur Victor... » La brunette sursauta et regarda la rousse, offusquée. « Ssscht! Jure que tu ne diras rien à personne. » La brune secoua vivement la tête. « Bien. À toi maintenant! »
« Bon... » La brune réfléchit quelques secondes et siffla doucement, à voix basse : « J'aime Billy Thomson... »
« Quoi?! » La rouquine avait crié. La brune ferma les yeux, rougissant de plus belle. « Billy? »
« Ssscht! On va t'entendre! »
« Désolée... »

La rouquine étouffa un petit rire alors que la brunette rougissait jusqu'aux oreilles.


La petite brune, du haut de son mètre vingt six et de ses treize ans, sortit de la salle commune des serpentards. Elle croisa le regard de Jimmy Thomson qui éclata de rire tout de suite après. Elle arqua un sourcil. Pourquoi? Pourquoi est-ce qu'il riait? Elle regarda sa robe mais elle était propre. Peut être était-ce ses cheveux alors? Jimmy s'approcha d'elle, à pas de félin, de velours, de toute chose qui aurait fait peur à une jeune fille de treize ans. Elle releva le regard, il la surplombait, menaçant. Il posa son coude contre le mur, adoptant un air détendu, mais un sourire effrayant.

« Alors comme ça, on aime mon frère Billy? »

Le choc. Comment pouvait-il... elle ne l'avait dit qu'à Mona! Elle regarda Jimmy et rougit de plus belle, reculant d'un pas. Les livres dans ses mains menaçaient de glisser, mais à ce moment là, elle n'avait pas vraiment ses livres à l'esprit, juste une envie : disparaître pour de bon. Elle le sentit s'approchait encore, comme pour l'emprisonner. Des personnes s'attroupèrent autour alors que le serpentard se mettait à rire aux éclats, comme amusé par la moue contrariée et apeurée de la jeune fille.

« Il n'y a personne qui te connaît. Comment peux-tu croire que Billy s'intéresse à une pauvre fille dans ton genre? »
« Dans... mon genre? » Yael arqua un sourcil. « Je... je comprends pas. »
« Je vais t'expliquer deux trois trucs qui vont t'aider : premièrement, ne fais jamais confiance à quelqu'un, pas même à ta famille. Deuxièmement, les secrets une fois révélés font mal, très mal, et on n'y échappe rarement. Dernièrement... si tu veux pleurer, va dans les chiottes. »

Elle le regarda et se mit à courir, le bousculant au passage alors que tout le monde se mit à rire derrière elle. Elle courut aussi vite qu'elle le pu. Les larmes lui montaient aux yeux sans qu'elle ne sache pourquoi, ni quoi en faire. Comment avait il pu l'apprendre? Le savoir? Le deviner? Elle l'avait si bien cacher! Elle monta les marches, bousculant les personnes sur son chemin, trop pressée, aveuglée par la douleur qui faisait battre son coeur. Elle poussa les portes des toilettes et laissa tomber tous ses livres sur le sol. Elle renifla, essuyant du revers de sa main ses larmes. Douleur immorale. Elle ramassait, tremblante, ses livres quand quelque chose craqua derrière elle. Un rictus malsain sonna à ses oreilles, et elle le reconnut immédiatement.

« Alors Yael, ça fait mal? » La brune se retourna, le coeur au bord des lèvres.
« C-comment tu as pu, Mona! C'était un secret! Notre secret! »
« Ce que tu peux être naïve ma pauvre petite... un secret? »
« Je n'ai pas dis ton secret! »
« Mais mon secret était bidon, un mensonge, une mascarade, Yael. J'ai toujours été une sang-pur, et tu le sais très bien. » La rousse se rapprocha de Yael, le regard sombre. « Tu es trop naïve... »
« Mais pourquoi? » La voix de la brune s'étrangla.
« Car j'avais envie de détruire quelque chose... tout simplement. »

La rousse regarda Yael avec un sourire satisfait et haussa un sourcil, hautaine.

« Et il faut croire que j'ai réussi. » Rire bref. « Tu es finie, Yael. »

Et la rousse tourna les talons, ses chaussures claquant sur le carrelage. Elle sortit des toilettes, sans un mot... oiseau de malheur. Yael resta longtemps sur le sol froid, ses yeux séchèrent d'eux même. Finie? Elle sentit en elle une rage sans nom. Une rage à en faire pâlir la mort elle même. La colère ne s'évaderait plus jamais. Elle était là, bien présente, et elle animerait dès lors sa vie, son âme, son corps. La haine deviendrait le carburant de sa vengeance. Et tout le monde y passerait.

After ; i'll take my revenge, so, prepare yourself.

La brune n'existait plus. La trace d'une certaine Yael Yokedawn avait disparu... plus de brune, plus de pleur dans les couloirs. Billy et Jimmy avaient même oublié cette vieille histoire, et Mona Lichstein passait des jours heureux dans son dortoir. Puis Yael revint. Pas la même, disait elle. Belle, fine et fragile, aux cheveux blonds. Pas cette laide Yael aux longs cheveux bruns, gras et épais, qui lui tombaient devant les yeux. Yael était différente, transformée. La bête était devenue belle... quelque part, son sourire avait changé. Son regard était plus profond, ses sourires moins sympathiques, et elle ressemblait vaguement à une vipère derrière ses airs de gazelle, douce et fragile. Frêle? Pas vraiment. Elle avait acheté un petit appareil photo magique, sans flash, sans rien, mais au combien efficace. Derrière ses lunettes noires, le visage pâle n'était qu'une ombre transparente, cachant quelque chose qui bouillonnait dans ses veines, pendant des vacances qui lui parurent des minutes. Minutes durant lesquelles elle avait préparé sa revanche contre le monde entier. La petite blonde était une vipère, une fouine, et son esprit était désormais fermé. Plus personne, jamais, n'y parviendrait. Jamais.

MENSONGES! MENTEUSE!
La rumeur court et circule que la fameuse MONA LICHSTEIN ne soit qu'une menteuse, une traîtresse, une manipulatrice! En effet, elle ne serait non pas issue de la grande famille Lichstein mais serait, en réalité, une simple sang-mêlé! Sa mère, Béatrice Lichstein, aurait été engrossé par Adrien Allamer, le facteur de leur résidence dans la campagne écossaise moldue! Les terribles mensonges qu'elle a raconté serait en réalité des stratèges pour éviter à elle même l'horreur de cette réalité, douloureuse!

Le juge.

Personne ne su jamais qui avait placardé ses grandes affiches sur tous les murs de Poudlard. Personne n'avait vraiment demandé en réalité. On avait juste applaudit silencieusement l'audace de l'affaire, et peu à peu, la rumeur s'était amplifiée, jusqu'à éclatée comme un ballon d'eau dans la gueule d'une victime pas si innocente que ça. Le vengeur masqué avait frappé. Mona était devenue boulimique, puis anorexique, avait frôlé la dépression nerveuse, et puis finalement, rejetée de tous comme une vulgaire merde, était rentré en Écosse, son pays d'origine. Plus personne n'en avait jamais parlé... jamais. Les affiches avaient continué à pleuvoir pourtant, de temps en temps, quand quelque chose de croustillant se passer à Poudlard. Une tromperie? Un adultère? Une tricherie à un devoir? Une sortie dans la forêt interdite... interdite? Tout y passait. Et tous redoutaient, un jour, d'apparaître sur ces fameuses affiches.