- Hein ? Oui ! Oui bien sûr que ça va ! Pourquoi ça n’irait pas !
- Bah j'en sais rien... Tu fais une de ces têtes...

Supposa Théodore en haussant les épaules. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre en fait... ? Devalier grimaça légèrement et fit quelques pas en avant, continuant d'observer silencieusement sa paperasse, vérifiant le prochain endroit... Sortant de sa poche un hideux Blackberry orange brûlé tout égratigné sur lequel il vérifia leur prochaine destination... Puisque celle-là ne possédait pas de photo référence. N'empêche, les moldus ils inventaient des trucs très pratiques des fois...

- ATTENDEZ!!!

Sursautant légèrement, éternellement nerveux sans que ça se voit réellement, Théodore tourna la tête vivement vers la métisse qui accourait vers lui. Qu'est-ce qu'elle avait tout à coup ? La regardant avec un léger plissement de nez, il attendit, la main tenant le téléphone cachée sous le dossier dans lequel il cherchait le nom de l'endroit le plus près du prochain site à voir...

- Vous avez un de ces petits machins qu’utilisent les moldus ? Un téléphone ? Un de ceux avec lesquels on peut naviguer sur internet ?? Non ?
- Pourquoi faire...?

Demanda Devalier, suspicieux... Elle voulait pas regarder ses emails quand même... si ? Non... Non elle avait l'air beaucoup trop agitée pour ça. Même paniquée...Mixant français et anglais, un français plutôt primaire d'ailleurs, qu'il avait un peu de mal a capter... Pourtant, personne ne parlait plus français que Théodore Devalier en Angleterre... Enfin bon...

- Vérifiez… Faites-faire une analyse des archives météorologiques…
- De la météo ? La météo au moment des attaques tu veux dire ? La vache mais respire, tu vas t'étrangler avec tes mots.

La prévint-il avec une grimace, la suivant à demi, plus préoccupé par sa panique que par ce qu'elle racontait.

- Vérifiez s’il y avait bien des cellules orageuses localisées sur ces communautés au moment des incidents…
- ...C'est bon, c'est bon... Donne moi une minute...

Souffla Théodore après une courte pause durant laquelle il jaugea l'état de Samuelle... Puis il plaça le dossier sous son bras, jouant sur le petit clavier du Blackberry, concentré comme rarement il l'avait été, tapotant sur les touches, cherchant les archives d'un site de météo, vérifiant par régions... Il recula de quelques jours et laissa glisser la météo de la semaine dernière sous ses yeux... Pas d'orages... Pas la moindre trace d'un éclair, d'humidité ou de quoi que ce soit...

- ...Bah non.

Fit-il au bout de plusieurs minutes de silence à fouiller la météo...

- Non. Pas d'orages... Que du vent. Beaucoup d'vent.

Conclut-il en passant l'appareil à sa stagiaire, une grimace confuse sur les traits.

- Pourquoi tu voulais savoir ça ? Qu'est-c'que ça peut foutre qu'y ait eu des cellules orageuses ou pas ?

Demanda Devalier en décoinçant le dossier de sous son bras pour l'ouvrir a nouveau, vérifiant qu'on parlait de vents violents dans chaque description...

- C'est pas ça que je veux savoir !! Je ne veux pas savoir si une tempête a été observée... Je veux savoir qu'il y avait un creux barométrique, si quelque chose de météorologique peut expliquer ces tempêtes...
- La vache... Précise un peu quand même...

Soupira Devalier en reprenant son téléphone pour y dénicher le numéro d'un Aéroport local... Se faisant passer pour un chercheur d'Oxford qui amasse des informations concernant la météo pour une étude... Enfin peu importe. Afin qu'on ne lui pose pas de questions... Ce qui fut assez réussit puisqu'on lui envoya les données météo précises de la dernière semaine par email sans trop chercher à creuser. Après tout, ça n'avait rien de confidentiel le temps qu'il fait... Malheureusement pour les espoirs de Samuelle, les résultats restaient les mêmes... Pas de problèmes de météo... Que des vents... Des vents qui semblaient bizarrement provenir de nul part... Théodore le lui ficha sous le nez pour lui donner la preuve...

- Tiens, c'est bien c'que j'te disais.

Grogna t-il en reprenant le téléphone pour retourner chercher l'adresse...

- Cette fois on a pas besoin d'atterrir au milieu d'un bois... On a affaire à des sorciers.

Fit Théodore, toujours un peu grognon, cherchant le lieu précis où ils devraient transplanner... Ou du moins une photo de l'endroit... Google street, c'était quand même du génie...

- Aaallez, on y va.

Lui dit-il sans la regarder, se dirigeant vers une petite rue, discrète, pas trop passante, où ils pourraient transplanner en paix... Il la poussa donc devant lui en rangeant son téléphone et le dossier dans son sac, puis lui prenant les poignets, ils transplanèrent à nouveau dans un grand claquement de fouet... Direction ; 1894 Vineyard road, Hertfordshire.

Dans le même claquement, ils atterrirent, en cette belle fin d'après-midi estivale, près d'un champ très vert, éclairé de jolis rayons jaunes, tirant sur l'orangé et d'une immense barraque très cossue qui ressemblait à s'y méprendre à un château hanté... Les enfants de l'endroit devaient s'y donner à coeur joie sur les légendes ! Et ils ne se seraient pas trompés en la surnommant "Maison de sorcière"... Couverte de vignes luxuriantes, mais tout de même glauque au possible, elle se trouvait au bout d'une longue route de sable entièrement déserte... Théodore rectifia donc... Aucun enfant du coin ne devait même se douter de son existence vu son isolement...

- ...On aurait affaire ici à un couple d'elfes de maison dont... Dont l'un aurait été bouffé par l'autre. Ah c'est dégueulasse quand même.

Souffla t-il, plus pour lui-même, en grimaçant... Qu'est-ce que ça avait à voir avec toute cette histoire de vents et de gens appelés par des cris dans la nuit...? Ces cris avaient quand même pas poussé un elfe à en bouffer un autre quand même, si ?

« Il y a eu une tempête… Mais il n’y avait pas de tempête… » souligna la métisse comme si elle parlait à un simple d’esprit… « Pas de front chaud, froid, pas de creux barométrique… Rien! Votre bestiole emmène la tempête avec elle… Et ce n’est pas un tempestaire! »

Et alors au moment même où Samuelle commençait à l’apprécier, et bien qu’elle n’aurait jamais admis une chose pareille, Théodore saisie la métisse par les poignets pour transplanner. Les poignets : stigmates d’une vie de servitude…

La sorcière éleva les coudes, et d’une torsion des poignets vis-à-vis les pouces se dégagea sèchement… Allait-elle en rester là? Naaaa… Prise d’une soudaine envie de brutalement lui coller la main sur la figure, elle passa à l’action… PAKLOW! Elle lui ficha une mornifle cinglante et s’expliqua en ces termes : « JE VOUS INTERDIT DE M’ENTRAINER ENCORE DE CETTE MANIÈRE SANS TENIR COMPTE DE MA VOLONTÉ! » L’index brandit entre eux, elle était prête à en découdre. « NE ME TOUCHEZ PAS! »

Uppercut! Personne ne résiste à ça… Les os de sa mâchoire cognèrent contre son crâne et la métisse étourdie, en perdit l’équilibre, s’affalant dans l’herbe longue aux pieds de Théodore… Elle porta la main à son menton, les larmes aux yeux, les oreilles qui tintent, et s’accouda derrière elle… On pouvait tuer quelqu’un de cette manière…

Elle leva les yeux vers lui… Des yeux brillant de rage et de colère… Un filet de sang lui rougissait les dents… Théodore avait la force de son côté, mais une fille, c’est méchant… Il voulait voir qui était le plus fort? Elle allongea la jambe pour lui foutre un coup de pied monumental dans la rotule… Enfin, c’est ce qu’elle aurait pu faire… Mais théodore était court… Et elle avait des jambes interminables.

À la place, elle visa l’entrejambe… Et d’un coup solide en remontant! « On ne frappe pas les filles! » hurla-t-elle en se jetant sur sa victime pour l’achever!

« Quand j’en aurai fini de toi, t’osera même plus aller au lit sans veilleuse! » menaça-t-elle… « ARGL!!! » Samuelle n’eut pas le choix de suivre le mouvement, perdant l’avantage et roulant sur le flanc avant de se faire écraser par l’autre malotru. C’est qu’il n’était pas léger le bougre! Elle lui saisit le poignet d’une main pour minimiser les secousses à sa tignasse.

« Ah ouais! J’sais pas me battre et toi TU TE BATS COMME UNE F-I-L-L-E! Les cheveux! T’as rien trouvé de mieux? Vraiment? » Elle se contorsionna de son mieux et du rapidement admettre qu’ils se trouvaient dans un cul de sac… Et aussi rapidement qu’elle s’était échauffée, la métisse retrouva son calme. « Bon, et maintenant, on fait quoi? »


Oh, Théodore avait l'avantage... Mais il tenait le tigre par la queue... Un tigre qui a faim...

Fin du premier round… 1-1…

Samuelle accepta… C’était raisonnable… Et puis refuser les condamnerais tous les deux à rester vautré dans des champs où rôdent des elfes de maison cannibales jusqu’à ce que quelqu’un intervienne.

Théodore la libéra et Samuelle fut surprise de le voir lui tendre la main pour l’aider à se relever… Elle eut un vilain ricanement, enlevant les brins d’herbe dont elle était couverte alors que ses yeux surnaturels faisait l’allé retour entre la main et les yeux de son propriétaire… « Vous ne sortez pas beaucoup, hein? » Elle prit néanmoins la main et se laissa relever. Samuelle cracha par terre, sa lèvre tuméfiée enflant à vue d’œil pour se teinter d’une belle couleur aubergine. « Si je ne me bats pas fair play, statistiquement, quelles sont les chances que je respecte ma parole? » Le mit-elle en garde. Mais Samuelle était honnête… Elle épargna sa naïveté…

Prenant les devants, elle marcha vers la résidence…

« Laisse-moi deviner… Deux elfes de maison ont été surpris par une tempête de vent soudaine… Et lorsqu’on les a retrouvés, l’un était mort et avait été dévoré par l’autre… Je me trompe? »

Une grande maison victorienne noyée dans la vigne et les plantes grimpante au bout d’une route de sable. Isolée… Très isolée même… Domaine d’au moins une 30taines de chat, elle était entourée de hautes herbes qui servaient de transition entre les bois et la maison… Elle semblait ombreuse et manquait visiblement d’entretient… Une vrai maison de sorcière… Les deux vieilles dames qui l’habitait, Jane Atwood et sa dame de compagnie Mirabela Norrel s’apprêtait à prendre une collation.

C’était la première fois que Samuelle entrait dans une maison de sorcier civilisé… Elle jugea ces deux dames particulièrement de son goût lorsqu’elles les invitèrent à leur table… « Oh mais avec grand plaisir!! » s’exclama la métisse affamée!

La déception fût amère… Scones, muffin, sandwich au concombre et thé… Encore du thé… La détresse de ma métisse était palpable…

Pendant que Mira faisait le service, Jane leur résuma la situation… Les symptômes habituels : une tempête de vent avait surpris deux elfes hors de la maison… L’un était mort… Dévoré par l’autre… Les deux dames ignoraient si l’elfe avait été dévoré avant ou après sa mort… L’elfe survivant semblait catatonique… Les autorités du ministère avait voulu l’emmener mais Jane s’y était opposée… « Vous comprenez? Cet elfe fait pratiquement partie de la famille! Il a servit des génération d’Atwood dans cette maison! Alors je me suis opposée à ce qu’on l’emmène à Azkaban… Surtout dans les circonstances actuelles… » Mira ne semblait pas avoir la même sympathie pour l’elfe… « Il est enfermé dans la tour… »

Samuelle croqua dans un sandwich au concombre et suspendit sa mastication… Elle s’empara vivement de sa tasse de thé et en vida le contenu avec empressement. « Vos elfes… ils ne peuvent pas habituellement circuler comme ils veulent? Par transplanage? » demanda-t-elle… Elle avait la chair de poule. « Habituellement oui, mais les agents du ministère se sont assurés d’entraver ses facultés magiques en attendant votre enquête… Un autre sandwich au concombre, Miss Samuelle? »

La seule façon possible d’améliorer un sandwich au concombre, est d’oublier le concombre… Et c’est malheureusement une conclusion à laquelle le peuple Britannique n’est pas encore parvenu, réalisa Samuelle…

« Mais oui! Mangez! Mangez! Vous êtes toute pâle et maigrichonne Miss Daee… Tenez, prenez du thé avec ce muffin! Mira a fait cette superbe marmelade au raisin sec cet été… Goûtez-y, vous m’en direz des nouvelles! »

Détresse. Pure détresse… Samuelle était toujours affamée et comme la plupart des gens de sa race, il faisait partie de ses mœurs de profiter de l’abondance… La générosité de leur hôte était cependant malvenue. Rien ne peut concurrencer l’art de la boustifaille anglaise. Elle s’étouffa proprement sur son 3ième muffin… Des muffins? Ce n’est pas ce qu’elle entendait par muffin… Où étaient les brisures de chocolat? Elle lampa une nouvelle tasse de cet infect lavasse pour faire descendre le tout, fixant sur son superviseur un regard malveillant. Le s-a-l-a-u-d!!

Ce n’est qu’après que chaque plat eut été dévoré que Mira accepta de les conduire à l’elfe… Le jour déclinait lorsqu’elle leur expliqua que c’était elle qui les avait trouvés. « Madame était très inquiète… Nous n’avons constaté leur disparition qu’au matin. Je crois qu’ils sont sortis pendant la nuit pour fixer le paratonnerre… »

L’elfe tournait en rond dans la petite pièce démeublée. Il regardait droit devant lui, les yeux morts. Il était négligé, d’avantage que le sont normalement les elfes de maison. Tout barbouillé de poussière, de terre et de sang coagulé… « Il rôdait autour de la maison lorsque je l’ai trouvé… Faites attention, il mord. »

Samuelle resta sur le seuil… Tous ses doutes prirent forme. La vérité qui rôdait à la limite de sa conscience lui apparut enfin en pleine lumière…

Samuelle restait figée sur le seuil de la porte, sous le choc… Des éclats d’or tourbillonnaient dans ses yeux jaunes. La peur s’y densifia… « Witiko!» murmura-t-elle d’une voix inaudible. L’esprit du démon…

La métisse négligea de ramasser l’elfe. Il n’y avait plus rien à faire pour lui… L’achever serait une bénédiction, un acte de bonté. Elle dévala lourdement l’escalier, et rattrappa Théodore avant qu’il n’atteigne le petit salon où le guidait Mirabella. Partir… Il fallait partir… « Partir tout de suite! » fit-elle dans un souffle en le retenant par le bras. « Viiite! L’elfe est déjà mort… Ça ne sert plus à rien!!! »

Sur la véranda, une rafale de vent fit tomber un bouquet en pot d’argile… Samuelle sursauta… Une tempête de vent toute semblable à celles qui avaient été observées lors de chaque événement, se levait dans le crépuscule. Le ciel s’était curieusement obscurcit.

Voyant qu’elle n’arrivait pas à le résoudre à le suivre, Samuelle le relâcha dédaigneusement : « Soit! » et elle amorça une vrille dans l’intention manifeste de transplanner… Théodore l’interrompit, l’empoignant par le bras… Et histoire de ne pas ruiner l’image professionnelle des enquêteurs du ministère sous le toit de ces vieilles dames sophistiquée, il la traina vers la porte…

« NOOOON! Pas dehors… Surtout pas… » Paniquée, elle se contorsionna avec force jusqu’à atteindre la véranda. Samuelle se jeta carrément par terre tel un poids mort. « Il est dehors! Et si ça se trouve, c’est moi qu’il traque! Lâche-moi!! »

Il y eu un appel dans le vent… Théodore l’entendit à peine et pourtant il en ressentit les effets immédiats. Le silence se fit en son cœur, s’y accrocha, s’y ramifia... Il su alors qu’il était là… Il? Quoi il?? Une impression persistante de danger, une odeur de charogne… Lorsqu'il baissa à nouveau les yeux sur sa stagiaire, elle plaquait résolument ses mains sur ses oreilles, déterminée à ne pas entendre...

Ce que Samuelle entendait, elle le savait, n’était pas un cri. C’était un appel que certains entendent et qui les conduit à leur destruction. Or elle l’entendait distinctement… La nuit était tombée soudainement pendant que Théodore l’entrainait toujours plus à l’écart de la maison, vers les bois.

Quel homme charismatique! Il la rudoyait. Mais ce n’était pas le plus grave. Tout était dans l’autorité qu’il se permettait. Dans sa façon de la menacer et lui agitant sa stupide baguette sous le nez, 30.7cm de pouvoir en hêtre noir! Elle lui arracha sa baguette d’un geste vif et CRAC!

Il voulait savoir? Il saurait…

« Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire, hein? » cracha-t-elle avec colère… D'un coup d'épaule, elle s'arracha à sa poigne. « C’est un alf de l’abime bien antérieur au troll du septentrion! Cette sorte de magie n’a pas d’influence sur sa folie! Il hante l’immensité boréale, attiré par l’étoile unique d’une âme solitaire, la guettant pour la pousser dans un piège, jouant avec sa victime qu’il met au supplice et s’amuse à rendre fou avant de la dévorer vivante! » Sa voix était hachée par la terreur, difficilement modulée, cassée… « Tu ne peux pas le semer, tu ne trouveras aucun refuge! Son nom vient de l’algonquin Witiko… et signifie esprit du démon, ou cannibale… Mais son nom est une malédiction, un tabou, qui l’évoque lui mais aussi le fait d’agir comme un démon : Wendigo! »

Un appel à l’abime, à la sauvagerie…

Samuelle leva les yeux vers la cime des arbres, fronçant le nez sous une odeur distincte de putréfaction d’un animal mort depuis longtemps… « Il est ici! Il est trop tard! Si on part maintenant, il s'en prendra au petite vieille par dépit... Va devoir l’affronter… Écartons-nous... Il y a une grange là bas, dans la clairière… Il faut établir un bivouac...»

Parce qu’elle était déjà venue ici aussi… Et aussi parce qu’il y avait d’autre question qu’elle laissait en suspend… Samuelle marchait vite dans le noir. Le vent les cinglait, fouettant la frange du manteau de cuir de la métisse... Elle se pressait et pourtant faisait bien attention à ne pas distancer l'enquêteur... Parce qu'on le sait... La plupart des gens à qui il arrive des aventures malheureuses avec des démons sont seuls...

Soudainement, quelque chose se glissa entre eux... Quelque chose de velu et hideux... Comme une grande patte griffue qui happa la jeune femme. Le géant s'incarnant, il était plus haut que l'arbre le plus haut de la forêt. Presque impossible à distinguer de la nuit, en levant les yeux au ciel, Théodore vit pourtant deux yeux énormes et glauque, animal, sa bouche large comme un four où s'entrecroisaient des dents aiguës. Comme une carcasse d'ours marchant comme un homme et courant sur la cime des arbres...