Avril Adler était de ce genre de personne qui arrive à huit heure moins cinq quand elles ont un rendez-vous à huit heure. Miss Adler n'aimait pas perdre son temps, elle aimait que tout soit réglé comme du papier à musique. Et malgré tout elle gérait généralement très bien l'imprévu. Elle avait de ces mains de maître qui sont capables de redonner aux choses dans leur bonne et due forme en un claquement de doigt ou presque. On pouvait lire sur son visage que quelque chose la contrariait pourtant. Elle n'arrivait pas à joindre Maël depuis un petit bout de temps, et cette contrariété restait en arrière-plan de tout ce qu'elle faisait. Elle en était presque discrète et si quand elle était avec Klaus elle s'efforçait de ne pas amener le sujet sachant très bien que pour Klaus, malgré tout l'amour qu'il lui portait et sans non plus se réjouir de sa peine, la disparition de Maël c'était la bonne nouvelle de l'année.

Elle s'était inscrite le lundi même, et était revenue à la Chancellerie, pour retirer les différentes bibliographies et emplois du temps dont elle aurait besoin. La plupart des élèves attendraient qu'on les leur fournisse à la pré-rentrée, mais Avril pas. Elle n'aimait guère que les choses lui échappent quand elle avait l'opportunité de les tenir bien en main et de se préparer. Elle était efficace Avril, organisée, méthodique, tout à fait faite pour le droit. Elle avait encore le teint un peu pâle que le manque de soleil avait causé mais elle était jolie, toujours habillée avec soin et classe.
Les secrétaires n'étaient pas encore arrivées, alors elle jugea bon de s'attarder un peu dans le musée comme on lui avait dit que c'était l'un des endroits les plus magnifiques de la faculté, notamment lorsque les premiers rayons de soleil frappait les statues d'or qui se réveillaient une à une. Le spectacle était effectivement d'une rare beauté et émue, comme elle se croyait seule, Avril recula de quelques pas pour contempler la splendeur qui s'offrait à ses yeux, murmurant pour elle même:

" Comme tu apprécierai tant de beauté Klaus..."

C'est précisément à ce moment là que son dos rencontra un obstacle. Quelqu'un qui se trouvait juste derrière elle sursauta, fit volte face, laissant tomber le livre qu'elle tenait à la main.

De la paperasse, encore et toujours de la paperasse. Sholto n’en pouvait plus de tourner partout pour un ci ou pour un rien. C’était dans ce genre de situation qu’une assistante (ou un assistant) personnel se révélait être d’une utilité inestimable. Le jeune homme avait du se levait aux aurores pour une rencontre avec son magistère référant afin de centrer son sujet pour l’année prochaine. Une fois cette réunion finie, le censeur devait absolument rejoindre le siège de la fraternité. Etant le nouveau maitre se cérémonie, ils se devaient, Warren et lui, de déterminer maintenant le choix des futurs recrues. Car ceci n’était pas fait à la légère. Après tout, ils étaient l’élite de la nation.
Pour se rendre dans leur QG, le brun devait absolument passer par le musée, symbole de l’élitisme de la faculté. Passer devant les mérites et les récompenses d’Ealdwic rappelait ainsi à chaque membre du cercle ce qu’ils leur restaient à faire. Se surpasser, et surtout, aller loin. Sholto, qui n’était pas du genre maladroit, n’allait pas rentrant en plein dans la jolie brune qui admirait tranquillement une vitrine. Non, il l’avait bien vu. Mais ayant le contact très facile, ce qui lui valait une certaine notoriété, le jeune homme ne se fit pas prier pour répondre à la jeune femme lorsqu’elle se perdit à parler seule.

« Comme tu apprécierai tant de beauté Klaus... »
« Si c’est le cas, ce certain Klaus a vraiment bon goût. Et vous aussi Mademoiselle. »

Sholto afficha un sourire honnête. Certes il n’était pas la personne la plus sincère au monde, bien loin de ca. Le censeur était toujours prêt à mentir si il en avait besoin, et il jouait la comédie à merveille. Mais pourquoi aurait-il eut à mimer quoique ce soit, alors qu’il était ravi de se faire une nouvelle connaissance ? Il ne fallait pas diminuer l’importance des réseaux sociaux. Et il reconnaissait ici Avril Adler, sœur de Klaus Adler, une fille intelligente et distinguée de première année qui faisait déjà partie de la liste des potentiels recrues du cercle. Oui, il savait tout cela, mais après tout, on ne le répétera jamais assez mais, il était le maitre de cérémonie.

« Je me présente, Sholto Scrymgeour, je suis en 5ème année. Et vous êtes ? »

Il sourit de nouveau alors qu’il faisait mine de la voir pour la première fois.

« Si c’est le cas, ce certain Klaus a vraiment bon goût. Et vous aussi Mademoiselle. »
« Sans doute un trait de famille dans ce cas-ci. »

Elle répondit d'un fin sourire, son poignet exécutant un tour élégant qui ramena le livre à sa bonne et due place. Avril Adler n'était pas de ce genre de personne que l'on impressionne ou que l'on charme facilement. Elle n'était pas non plus de cette classe de sangs purs snobes qui ne s'affichent qu'aux côtés de ceux auprès desquels leurs côtes de popularité augmente. On ne la verrait donc pas courir les inscriptions de l'équipe très sélecte des pompom witches. Non. Avril Adler valait bien plus que ça. Elle était sélecte oui, très même, mais son élitisme se portait sur des choses bien moins futiles.

« Je me présente, Sholto Scrymgeour, je suis en 5ème année...»
« Enchantements et Sortilèges. Censeur plus précisément.», à nouveau un fin sourire. On ne la sublimait pas si facilement d'autant qu'elle savait s'informer parfaitement bien,
« Et vous êtes ? »
« Enchantée. »

Avait-il vraiment besoin d'en savoir plus? Elle laissa planer le doute un instant, replaçant une mèche de cheveux noir. Il ne fallait guère longtemps quand on avait cette Avril là face à soi pour sentir le Lucifer qu'elle avait en elle pointer le bout de son adorable nez et poser les règles du jeu. On imposait rien à Avril Lucifer Adler. Pourtant elle n'était pas mal disposée envers le censeur. La meilleure preuve, elle finit tout de même par achever les présentations.

« Avril Adler. Droits, du moins si tout se passe comme je l'escompte. »

Mais il n'y avait aucune raison que les choses ne se passent pas comme elle l'avait décidé. Elle recadrerait au moindre écart avec cette élégance et cette classe qu'elle avait fait sienne avant même d'avoir rencontré Klaus. L'accord parfait. En vérité il n'y avait qu'une chose sur laquelle Avril n'avait aucune prise, et Maëlan Dashwood la lui avait toujours bien montrée. Aussi la vipère, bien informée, ne s'y ferait pas prendre deux fois.

« Je me présente, Sholto Scrymgeour, je suis en 5ème année...»
« Enchantements et Sortilèges. Censeur plus précisément.»

Sholto ne put retenir un sourire. On pouvait dire qu’il ne s’était pas attendu à cela. Certes, lui était en possession du dossier de la demoiselle, mais elle n’avait pas le sien. Le fait qu’elle se soit renseignée sur ce genre de choses lui donner un petit plus dans son estime. C’était bien le genre de mentalité qu’ils recherchaient. Le brun parut plus amusé de la réponse de la jeune femme que scandalisé ou offusqué. A vrai dire, il n’était pas du genre à se prendre la tête, et encore moins pour ce genre de détail. Oui, elle connaissait sa filière et son rôle de censeur, mais elle ne devait pas en savoir bien plus, si ce n’était des informations relatives aux Scrymgeour surement. Bref, rien de bien important.
Comme si de rien n’était, Sholto poursuivit la conversation.

« Et vous êtes ? »
« Enchantée. »

Il ne perdait pas son sourire alors qu’il attendait patiemment que la brunette daigne faire l’effort de se présenter à son tour. Elle avait tout de même un caractère un peu spécial, c’était certain. Après est ce que ca lui plaisait ou pas ? C’était une bonne question qu’il ne se posa même pas.

« Avril Adler. Droits, du moins si tout se passe comme je l'escompte. »
« Enchanté, Avril. »

Et ca se passerait à merveille vu le dossier que se payer Avril. Major de promo. Comment ca pourrait mal se passer ? La fausse modestie était souvent employée par les élèves, et par les adultes aussi d’ailleurs. Ce n’était pas quelque chose que Sholto utilisait n général, sachant très bien ses capacités et ses limites. Mais bon, ce n’était qu’un détail qui n’impliquait absolument à rien, alors il passait généralement dessus sans vraiment le remarquer.
Sholto adressa de nouveau un sourire à la jeune femme, toujours aussi sympathique. Il ne pouvait pas se refaire, il avait un capital sympathie qui explosait les plafonds !

« En tout cas je constate que vous êtes déjà bien informée sur l’université, et surtout sur ses élèves. Vous avez enquêtez sur tous le monde, ou les censeurs sont les seuls à avoir ce privilège ? »

« En tout cas je constate que vous êtes déjà bien informée sur l’université, et surtout sur ses élèves. Vous avez enquêtez sur tous le monde, ou les censeurs sont les seuls à avoir ce privilège ? »

Avril eut une petit moue amusée, pas un rire parce qu'elle ne riait généralement que pour les gens qu'elle aimait (une forme de pudeur inconsciente sans doute). La remarque du censeur lui parut tout digne de quelqu'un qui lui, pourrait avoir l'idée de ce genre de chose. Après tout, ne dit-on pas que l'on soupçonne chez les autres que ce dont on est capable soi-même?

« Quelle drôle d'idée. Je n'aime guère les privilèges et je ne suis pas la personne vers qu'il y faut se tourner pour en avoir... », répondit-elle sur le ton de la conversation. Pas un mot plus haut que l'autre, pas non plus la moindre trace de mépris ou de quoique ce fut du genre... quoi de plus cohérent quand on voyait d'où elle venait, par où elle en était passé, et pour arriver où. On ne doutait pas qu'elle ferait forte impression en droit. Sa force de caractère serait son meilleur atout, son sang froid et son infaillible self-contrôle, des armes redoutables. « J'ai seulement une très bonne mémoire. »

Quant à enquêter... ça c'était autre chose. Si elle avait une seule bonne raison de le faire, elle le ferait et sans doute très bien. Mais ça, elle n'allait pas le lui dire, question de sens logique. Avril était sans doute bien loin d'être aussi dangereuse que son frère, mais elle était une fine joueuse qui ne laissait que très difficilement connaître en quoi elle pouvait si bien porter son deuxième prénom.

« Et vous? Vous enquêtez sur les élèves qui ne sont pas de votre filière? », enchaîna-t-elle au bout d'un sourire.

Un de ses jolis sourires qui ont souvent fait dire autour d'elle qu'elle était belle. Pas d'une beauté classique, plutôt une beauté froide et délicate mais une beauté qui n'avait fait que se rehausser en la présence de Klaus. Dit comme ça, cette question si apparemment innocemment poser pouvait soulever d'autres interrogations. Vous aurais-je pris à votre propre jeu monsieur le censeur? ou peut-être n'était-ce qu'une simple question...

« Quelle drôle d'idée. Je n'aime guère les privilèges et je ne suis pas la personne vers qu'il y faut se tourner pour en avoir... J'ai seulement une très bonne mémoire. »
« Tant mieux pour vous, c’est sans aucun doute une belle qualité. »

Ce qu’on pouvait dire, c’est qu’elle avait de la réparti la petite Adler. Sholto ne savait pas ce qu’il lui avait fait, mais visiblement elle l’avait en grippe. Le jeune homme gardait pourtant son sourire. Il n’était pas du genre à se prendre la tête, et c’était vrai que ce genre de réponse l’amusait plus que l’ennuyait. Après tout, pourquoi devrait-il mal le prendre ? Elle n’avait pas tort, et c’était si bien formulé.

« Et vous? Vous enquêtez sur les élèves qui ne sont pas de votre filière? »
« Non, ni sur ceux de ma filière à vrai dire. Ce n’est pas le genre d’activité qui m’intéresse. »

Menteur, et si bon en plus. Sholto aurait facilement eut un rôle dans la pièce annuelle du club théâtre d’Ealdwic… Bien entendu qu’il menait ses enquêtes, il le menait même bien plus en profondeur que la brunette à qui il tapait la discut’ comme si de rien n’était. Mais ca, seul les élus le savaient. L e « commun des mortels » comme ils les appelaient ne devaient jamais le savoir. C’était ainsi, c’était le code. Il avait répondu comme si de rien n’était, tout en passant une main dans ses cheveux qui lui retombaient un peu trop sur le visage à son goût. Il ne voulait pas passer pour un BG ou quoique ce soit de ce style, ca ne lui ressemblait pas, s’il avait fait ca, c’était simplement par aspect pratique. L’écossais plongea ensuite ses mains dans ses poches après avoir balancé nonchalamment son sac en bandoulière derrière lui.
Il détailla un instant Avril du regard, et la trouva vraiment charmante. Sa répartie incisive et tranchante était un ingrédient qui ne faisait que sublimer sa beauté de reine des glaces. Il devait dire que lui, ca l’amusait. Lui restait toujours aussi casual. On ne le connaissait que comme ca, Sholto.

« Tu ne trouve pas que le vouvoiement est de trop ? Après tout, on s’attendrait à ce qu’à notre époque les étudiants n’utilisent que le tutoiement. Enfin si cela te, ou alors vous, dérange, dis le, ou dites le, moi hein, je ne voudrais pas paraitre déplacé. Les phrases deviennent compliquées avec les doubles possibilités. »

« Non, ni sur ceux de ma filière à vrai dire. Ce n’est pas le genre d’activité qui m’intéresse. »

Elle sourit, par convenance. Curieusement elle avait du mal à y croire ou du moins, son instinct d'oiseau de proie lui soufflait que quelque chose clochait dans le si joli tableau que faisait Sholto Scrymgeour dans le cadre grandiose où il se trouvait. Elle ne savait même pas exactement ce qui la faisait tiquer mais... il y avait quelque chose. Son instinct de Adler le lui disait. Peut-être parce qu'il était trop sympathique sans raison apparente. Peut-être parce qu'elle était paranoïaque tout simplement.

« Tu ne trouve pas que le vouvoiement est de trop ? Après tout, on s’attendrait à ce qu’à notre époque les étudiants n’utilisent que le tutoiement. Enfin si cela te, ou alors vous, dérange, dis le, ou dites le, moi hein, je ne voudrais pas paraitre déplacé. Les phrases deviennent compliquées avec les doubles possibilités. »
« Je m'adapte, même si j'avouerai qu'à moi aussi le vouvoiement parait un peu prétentieux entre des gens de notre âge. Quoique selon la circonstance... »

Elle eut un sourire doux qui contrastait avec la Lucypher qu'elle avait été jusqu'à présent. Elle n'était pas fâchée de quitter ce genre d'habitude. Elle était peut-être née dans une famille où le vouvoiement était la norme mais elle avait grandi dans un orphelinat londonien, avec des plaisirs beaucoup plus simples finalement. Si elle était parfaitement à l'aise dans ce genre de mondanité, quelqu'un qui la connaissait bien aurait sans mal pu dire qu'elle était en fin de compte de ces gens qui aiment les choses simples:

« Je peux t'inviter à prendre un café? A moins que tu ne sois déjà tout à autre chose... »

Elle allait de toute façon prendre un café, n'ayant pas déjeuner en quittant l'appartement. Elle se doutait qu'il pouvait avoir autre chose à faire cependant.

« Je peux t'inviter à prendre un café? A moins que tu ne sois déjà tout à autre chose... »

Sholto ne s’était pas attendu à ce genre de demande de la part d’Avril Adler. Non seulement, d’après ce qu’il en avait appris pendant les séances de repérage de la table, elle n’était certes pas du genre associable, mais tout de même assez solitaire et avait un entourage restreint. Ce qui lui conférait soir un avantage soit un défaut pour l’intégration au cercle. Après tout, ils étaient comme une famille. Des frères de destinée, et un élément rebelle n’y avait pas sa place. Voilà pourquoi Avril Adler était encore un point d’interrogation dans leur liste de recrues potentielles.
Quelque part passer un peu de temps avec elle lui permettrait de ne pas prendre cette décision à la légère. Les autres premières années seraient surement lésés du traitement de faveur fait à Miss Adler, mais Sholto, encore moins que les autres, n’avait aucun compte à rendre, et clairement, ce n’était pas dans les valeurs de la table de penser que chacun devaient avoir des chances égales.
Et sans parler de table ronde, il avait envie de passer un peu plus de temps à discuter avec cette créature hypnotique qu’était Avril Lucypher Adler. Sholto regarda sa montre, une de ces montres moldues cruellement à la mode de couleur vive, vert pour Sholto, sa couleur préférée.

« Et bien… C’est que j’ai un rendez vous avec quelqu’un… Mais je peux toujours décaler si tu es prête à m’attendre 5 petites minutes. »

Le jeune homme releva le regard pour le déposer sur les yeux d’un bleu envoutant d’Avril. C’était bête à penser, mais il était sur qu’on pouvait facilement s’y perdre. Et tout en se disant ca, le brun se rendit compte que c’était en majorité à ce regard qu’était dû l’aspect hypnotique de cette jeune femme. Saupoudré d’un comportement à la fois digne, froid et chaleur. Un paradoxe cette Adler.
Warren allait râler ton son soûl à savoir qu’il décalait leur réunion pour une fille. Mais même si ce dernier était ce qui se rapprochait le plus d’un meilleur ami pour Sholto, il n’en avait que faire. La marque des grands de ce monde que de ne pas se préoccupait de tous les autres…

Avait-on jamais vu Avril attendre après quelqu'un - faisons abstraction de Maëlan Dashwood si vous le voulez bien... Non. Miss Adler, si elle n'avait pour le moment jamais réussi à se sentir à sa place dans au duché Adler - sauf avec Klaus qui semblait toujours si satisfait de sa soeur - elle n'en gardait pas moins tout ce qu'il fallait à une vraie duchesse. Pas le genre de personne que l'on fait attendre donc. Mais...

- Je peux attendre cinq minutes.

Surprenante donc. Mais comme elle disait cela ses magnifiques yeux promettaient mille tourments s'il la faisait attendre de trop. Elle eut malgré tout un sourire franc mais tout aussi prometteur.

- Disons que je t'attendrais en terrasse et que si tu n'es pas là dans cinq minutes je commande mon café.

Elle eut un sourire entendu et lui tourna le dos pour aller comme convenu s'assoir en terrasse du café universitaire qui, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, était un café de grand standing. Un léger brin de vent lui passa dans les cheveux. La serveuse vint s'enquérir de ce que voulait la jolie demoiselle, mais celle-ci la renvoya cordialement.
Vu l'heure qu'il était, Avril était la seule en terrasse et pourtant, loin de se sentir mal à l'aise, elle rayonnait. Le teint bien frais, l'air sûr d'elle.

« Je peux attendre cinq minutes. Disons que je t'attendrais en terrasse et que si tu n'es pas là dans cinq minutes je commande mon café. »
« Bien, alors à tout de suite Avril. »

Il la regarda partir, un léger sourire aux lèvres. Puis le brun fit volte face à son tour pour rejoindre Warren. Ce dernier ne serait surement pas content qu’il reporte leur entrevue pour une « gonzesse », mais de toute manière, quand Sholto avait un truc en tête, il était difficile de lui imposer quelques autres obligations que celles qu’ils s’étaient donné. Il avait prit l’habitude d’être celui qui décidait au final, et puis ce n’était pas non plus la fin du monde.
Néanmoins, le temps qu’il trouve Warren au repère des chevaliers de la table ronde, qu’ils discutent vite fait et qu’il retourne au café 5 minutes 34 secondes s’étaient écoulés. En retard donc, Sholto arriva en terrasse du café du campus et s’assit devant Avril, un sourire qui demandait à se faire pardonner aux lèvres.

« Je l’avoue, 5 minutes étaient un peu optimiste. J’espère que ca ne t’a pas trop déranger d’attendre. »

Et désolé ? Non ? On connait pas ? Non. Pas habitué à s’excuser non plus, certes Sholto était poli, mais Arthur avait toujours mis un point d’honneur à lui filer une bonne grosse baffe quand Sholto s’excusait étant petit. Signe de faiblesse. Le jeune homme était loin d’être aussi catégorique que son « père » mais c’était un non-automatisme qu’il avait prit depuis sa plus petite enfance… Le censeur sourit à Avril, alors qu’une serveuse du café les rejoignait, elle aussi tout sourire.

« Oh tiens qui vois-je ? Hello beau gosse, comme d’hab je suppose. »
« Lisa, tu sais définitivement parler aux hommes. Oui un cappuccino s’il te plait. »
« Il faut dire que peu leur suffit, hein. », avait-elle dit à Avril en murmurant bien trop fort pour ne pas être entendue de l’écossais.
« Mademoiselle Kleen, la moindre des choses serait de chuchoter de manière à ce que je ne vous entende pas. »
« Mais qui te dis que je ne voulais pas que tu entendes ? »
« Arg ! Bien joué ! »
« Sholto arrête tes pitreries, je travaille, et si tu continues mes pauvres clients ne seront pas servi et ca, ce sera de TA faute. »
« En parlant de client que tu oublies, il y a ici une jeune femme qui attend qu’on prenne ca commande. », il se pencha vers Avril, et, à l’image de Lisa un peu plus tôt, murmura bien trop fort pour ne pas être entendu… « Je te jure, ce café est rempli d’incompétents. »
« Ne l’écoute pas, il adore faire son intéressant. Tu as choisi ou tu veux que je revienne dans deux minutes ? »