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| Everything looks better when the sun goes down. [PV] | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Dim 12 Déc - 19:05 |
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| Parmi toute cette petite ruche de sorciers bouillonnante qu'on appelait Poudlard, parmi tous ces tournages de pages de dernière minute pour se rassurer sur tel ou tel point du programme, parmi toute cette effervescence qui s'emparait des étudiants juste avant les examens, Luke restait stoïque voire même morose à l'idée que cette fin d'année approche à si grands pas. Nul besoin pour lui de réviser comme le faisaient les autres : il n'aurait pas ses ASPIC, c'était couru d'avance. Non pas parce qu'il était trop idiot pour les avoir, mais parce qu'il en était ainsi. Quelqu'un devait rester et ça ne pouvait être que lui ou Matt. Cependant, ce dernier avait de trop grandes ambitions et un trop bel avenir pour gâcher une année de plus de sa vie à Poudlard et, si au début, Luke avait trouvé marrant de redoubler sa 7ème année, juste pour le plaisir de taper encore plus sur les nerfs à Hallen, cette perspective lui semblait moins drôle maintenant que l'idée que Matt ne serait plus avec lui avait frappé son esprit. Refermant la porte du cachot derrière lui, Luke regarda la silhouette d'Aleksander s'éloigner au loin. Ils venaient juste d'avoir un léger différent qui s'était transformé en bagarre en bonne et dûe forme. Ayant eu tour à tour le dessus, on pouvait dire que ces deux-là ne s'étaient mutuellement pas fait de cadeaux. Mais Hallen le payerait bientôt très cher, Luke en était convaincu, et il avait déjà sa petite idée sur le meilleur moyen de lui faire du mal, un mal si intense qu'il en souffrirait au point qu'il voudrait en mourir. Et c'était ce qu'Aleksander méritait : une mort lente et douloureuse.
Luke passa à nouveau une main fébrile sur sa gorge : la plaie ne saignait plus et avait laissé place à une croute de sang encore poisseux. Comment pouvait-on gaspiller un sang aussi pur que celui-là à moins d'être un fou ou idiot ? Aleksander était visiblement les deux. Si son petit couteau de moldus à trois noises lui laissait une cicatrice, il arracherait les lambeaux de peau de Barbie Gryffondor les uns après les autres. Dans son esprit machiavélique, naissaient déjà les prémisses d'un plan qu'il savait parfait en tout point de vue : il y gagnait et Hallen y perdait ce qu'il avait de plus cher. Les rumeurs allaient bon train dans ce château, surtout quand on savait sur qui faire pression et Luke avait une oreille et un œil avisés dans le dortoir des Gryffondors. Transpirant de sueur, Luke retira de sa poche les morceaux de sa baguette brisée et s'asseyant sur le sol glacé du couloir, les disposa devant lui, comme un de ces puzzles pour sorciers, sauf que les pièces n'essayaient pas de le mordre à chaque fois qu'il se trompait. Les vêtements en désordre et la mine renfrognée, Luke savait déjà que la perte de sa baguette allait créer un drame au manoir. Pas seulement parce que la baguette était hors de prix, vu la rareté de son bois et l'unique de son coeur, mais surtout parce qu'elle avait appartenu à sa mère. Luke en avait hérité à l'emprisonnement à Azkaban de sa génitrice, et dès qu'il l'avait eue en main, elle s'était logée dans sa paume comme si elle avait toujours été à lui. Son père allait le tuer et quoiqu'il puisse en dire, ça lui filait une peur bleue. La naissance dans une famille aristocrate pro-sang pur n'avait pas que des avantages : la rigueur de l'éducation et l'absence continuelle des parents rimaient aussi souvent avec liberté qu'avec prison dorée.
Un bruit de pas se fit entendre dans le couloir et Luke se releva aussitôt, en un mouvement rapide. Peut-être un peu trop d'ailleurs, à en juger le vacillement dont il fut alors la victime. Il ramassa les morceaux de baguette, les fourra dans sa poche et remonta le col de sa cape pour dissimuler la blessure de son cou, avant de passer une main dans ses cheveux et de tenter de remettre maladroitement ses vêtements en ordre. Il ne serait pas dit qu'Aleksander avait eu la chance de réussir à l'affaiblir. Plutôt crever. Il venait à peine de lisser sa cape que la silhouette de Matt apparut au bout du couloir. Ce n'était encore que des contours indistincts dans la semi-pénombre des sous-sols, mais Luke les connaissaient par coeur. Matt avait tellement toujours fait partie de sa vie qu'il aurait pu le reconnaitre entre mille. D'aussi loin que remontent ses souvenirs, il avait toujours connu Hemmington... Comprenez donc son amertume à l'idée de rester à Poudlard tandis qu'il irait, lui, vivre sa vie à l'extérieur. Matt se rapprocha, sans rien dire, et Luke afficha aussitôt un sourire de circonstance. La présence de son meilleur ami avait quelque chose de rassurant. Luke s'était toujours senti plus fort en présence de Matt. Plus insouciant et plus provocateur aussi, par conséquent. Les ennemis de l'un étaient ceux de l'autre, par extrapolation, et Midnight à lui seul, ajoutait régulièrement des noms à leur liste déjà longue. Son éternel sourire mutin vissé sur les lèvres, Luke fit de son mieux pour ne rien laisser transparaitre de son altercation toute récente, même s'il ne doutait pas que ce soit une question de temps avant que Matt ne le découvre.
« T'es pas en train de réviser pour les ASPIC ? Moi qui croyais que tu étais le plus sérieux de nous deux ! » lança-t-il en levant les yeux au ciel dans une attitude faussement outrée. « En parlant de sérieux ? Tu sais qui flashes sur toi ? Emma Whitaker ! » s'exclama-t-il comme si c'était le scoop de l'année.
Emma Whitaker était connue pour être à Serdaigle et pour en pincer pour Matt depuis des plombes. Matt n'avait jamais semblé interréssé, surement parce qu'elle était tmoche. Il n'y avait donc rien de nouveau là-dedans, mais Luke relançait régulièrement ce sujet lorsqu'il voulait titiller Matt ou, en l'occurrence détourner l'attention. Un haussement de sourcil, un sourire, une bourrade dans l'épaule. Légère, la bourrade, il ne s'agissait pas de se fracasser la main sur la musculature de Matt, juste de se montrer amical.
« Tu viens ? J'ai besoin d'une bonne douche ! »
Pour toute autre personne que Matt, ça aurait été une proposition dans la bouche de Luke, ou une allusion salace, mais là, ce n'était que l'expression d'une lassitude extrême. Il avança de quelques pas mais Matt ne fit pas mine de le suivre alors Luke se retourna, ses prunelles grises l'observant avec curiosité. | |
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Matt Aindreas HemmingtonAGENT DU MINISTERE. ► Président-Sorcier du Magenmagot.
► MESSAGES : 129 Lun 13 Déc - 0:27 |
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| Matt releva les yeux sur la fille en face de lui. Blonde pulpeuse aux courbes alléchantes. Le genre à se maquiller à chaque pose parce qu’on est jamais sûr de soit à l’oral, et qu’on aimerait bien gagner quelques points sur la note de duel. Seamus devait adorer ce genre de donzelle. Le corps finement musclé, les lèvres gonflées, le sourire vicelard. Matt baissa les yeux, regarda une enième fois son cours. Il le connaissait par coeur, mais là n’était pas la question. Dans la soirée, il aurait l’examen, et il n’était pas question pour lui de rater. Pas maintenant alors que la vie lui ouvrait les bras et l’accueillait. Il eut une grimace pourtant. L’année prochaine il serait seul. Il serra sa main sur le livre, si bien qu’une page se retrouva broyée. Il n’aimait pas cette idée. Il n’aimait pas le fait que Luke redouble. Pire encore : il n’aimait pas qu’il soit loin de lui. Seul. A Poudlard. C’était autant de raison de s’inquiéter. Qu’est-ce que le serpentard ferait tout seul ici? Des filles, des garçons. Tant de ce monde que Matt détestait tant.
“Tu sais au moins que ce bouquin ne t’a rien fait?” Les yeux du serpentard se levèrent lentement sur le visage bien rond de sa cousine et fiancée, Eithleen, toute souriante en se posant en face de lui. Eithleen aussi était grossière. Une princesse des temps modernes. Et il devait se marier avec ça, d’ici un an. “Tu as l’air ravi de me voir on dirait.” “Je ne crois pas avoir été un jour heureux de te voir Eithleen, et sans doute ne le serais-je jamais.”
Elle accuse le coup avec un petit rire, parce qu’elle le connaît. Elle sait qu’elle n’aura jamais son coeur, parce qu’il n’en a pas. Ou alors il le cache, profondément. Elle n’a jamais eut le droit à une attention, ni même à un mot gentil. Parce que c’est inutile entre eux, et qu’il ne compte pas la ménager. Matt est comme son père : il ne s’entoure que de gens intéressants et pertinents, de ces gens qui savent se défendre et se débrouiller par eux-mêmes. Le reste est gênant. Il n’aime pas les poids, et Eithleen en est un. Quand il sera marié, il aura une image, une femme, une famille à fonder, et ça, ça l’agace. Il ne veut pas la toucher, pas lui parler. Il aimerait qu’elle décède sur le champ, parce qu’elle est un rempart dans sa progression, dans son futur. Dieu qu’il la déteste. Elle le fixe pourtant, sans ciller, sans avoir peur. Il pourrait se montrer violent et lui faire des bleus, mais aujourd’hui il est calme comme une plaine irlandaise. Il aurait aimé revoir la bruyère sur les plaines, les champs de pomme de terre. L’odeur de lavande, la puissance du vent dans ses cheveux.
“T’as rien d’autres à faire?” Matt relève le nez, regarde sa cousine qui sourit en coin. “Je te regarde, juste.” “Arrêtes ça.”
Il grommelle, comme un vieil ours, alors qu’elle se lève amusée. Matt ne changera jamais. Il sera toujours ce garçon studieux, le regard mauvais jusque dans l’âme, et les poings lourds. Matt Hemmington est une force de la nature. Il tient ça de son père. Comme elle, elle tient ses allures frêles de sa mère. Matt se relève, le livre sous le bras. Il la regarde, parce qu’elle ne bouge pas et le fixe.
“Y a un problème?” “Tu savais que tu étais beau quand tu faisais la tête?”
Il la pousse en arrière, et elle rit, parce qu’elle a l’habitude de ce comportement, de cette façon qu’il a de ne pas vouloir être complimenter. Matt Hemmington est un homme de l’ombre. Un manipulateur craint et réputé. Il était fourbe comme la pluspart des Serpentards, mais son ascendance sur l’esprit des autres en faisait un prédateur redoutable. N’avait-il pas réussi à faire pendre cette bonne Kyttie sans que personne n’en sache jamais rien? Un suicide, oui, mais un suicide bien orchestré. Après tout, personne n’aurait jamais pu penser que la plus grande peur c’était d’être abandonnée, et que Matt en aurait joué. Une sang-de-bourbe suicidée, qui irait s’en plaindre et pleurer? En plus, une mort datant de deux ans. Si peu.
“Ton père veut te voir à la maison ce week-end. Pour parler.”
Le Hemmington haussa les épaules et se dirigea hors de la salle, laissant Eithleen derrière sans un regard pour elle, comme elle ne l’intéressait absolument pas et referma la porte derrière lui. Il n’avait aucune envie de lui parler, à elle ou à qui que ce soit d’autres. Surtout pas après avoir digéré tout le cours de botanique. Matt arqua un sourcil. Luke. Et Matt reprit un semblant de vie, un large sourire naissant sur son visage, fendant ce visage dur en une moue presque sympathique. Le serpentard posa ses yeux sur Luke, et remarqua aussitôt que quelque chose clochait. C’était infime comme changement, c’était plus un sentiment qu’un fait, mais son sentiment ne se trompait jamais. Matt garda le sourire pourtant, toujours très calme.
“T'es pas en train de réviser pour les ASPIC ? Moi qui croyais que tu étais le plus sérieux de nous deux !” “Écoutez qui parle...” Matt eut un petit rire en secouant la tête. Comme si il ne révisait pas assez. “En parlant de sérieux ? Tu sais qui flashes sur toi ? Emma Whitaker !”
Matt posa son regard sur Luke, mais ce regard était mitigé, entre l’exaspération et la colère. C’est qu’elle le poursuivait jusque dans ses conversations avec son meilleur ami. Soit, sans doute que Emma Whitaker aurait aimé se faire un peu secouer. Si Matt avait été sûr qu’avec une seule fois elle aurait été rassasié, il l’aurait fait, pour être tranquille, mais Emma était une parasite, une teigne, une maladie vénale qui s’attachait à vous et ne vous lâchez plus. C’était à la vie à la mort. Alors une fois était déjà de trop, et il devrait supporter jusqu’à la fin... Pour sûr qu’un jour il la tuerait elle aussi. Il la pousserait à se suicider, comme il était déjà assez fort pour la faire pleurer en trois phrases.
“Tu en as parlé trois fois cette semaine. Alors soit tu veux que je me maris avec elle pour te taper ma cousine, soit tu as envie de voir un combat dans la boue entre Eithleen et Emma...” Matt fronça les sourcils en imaginant la scène. “Non, c’est hyper crade.”
Les filles, en elles-même, étaient toutes très sales. Des créatures vénériennes. Vénales aussi. Le genre qui vous pompe votre argent et votre santé. La femme n’était pas le sexe faible aux yeux de Matt, mais bel et bien le sexe fort, non pas parce qu’il domine, mais justement parce qu’il a appris à se défendre pendant ses années où il fut oppressé. Quoi de mieux qu’une femme qui écarte les jambes et gagnent les échelons plus vite qu’un sang-pur. Ça, ça c’était le sexe fort.
“Tu viens ? J’ai besoin d’une bonne douche !”
Et Luke avança. Le regard de Matt s’accrocha à un infime détail. Peut-être le plus ridicule qui soit, mais c’était celui que le regard de Matt avait choisi pour l’avertir que son sentiment avait bel et bien un fondement. Une logique. Luke s’arrêta, comme Matt ne le suivait pas. Le Hemmington pencha la tête, plissant les yeux dans un air presque mauvais avant d’approcher Luke. Il tendit sa main, et cette main chaude écarta le col de la cape comme pour vérifier quelque chose d’une importance phénoménale. Et ça en avait. La mine de Matt se rembrunit soudainement. Cette plaie était toute fraîche, assez fraîche pour qu’une croûte encore chaude et gluante se soit accrochée à la peau de Midnight. Le regard de Matt se fit plus sombre, mais il ne dit pas mot. Pas sur le moment. Il prit le temps de le détailler, lentement. De la sueur, une pointe d’énervement.
“Qui a fait ça?”
La voix de Matt, monocorde et grave, trahissait pourtant sa colère. Si il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas, c’était bien que l’on blesse Luke, et ce, de n’importe quelle façon que ce soit. Physiquement ou moralement. Si Matt aurait tout donné pour Luke, il aurait aussi fait n’importe quoi, et éliminer les gens gênant ne l’embêtaient pas davantage. Bien au contraire : il en ferait son futur métier. Comme si il était né pour ça : pour ne servir que Luke. Quand Matt avait été la liberté même, quand on l’avait lâché dans la vie, quand sa nurse se moquait bien de où il pouvait être fourré, Luke avait été entouré de tout le monde et avait cherché à s’échapper. Matt Hemmington lui avait ouvert les bras, l’avait invité dans son monde. Luke lui avait montré des choses, dit des choses improbables, mais qui s’étaient révélés vraies. Des paroles d’adulte qu’enfants ils ne comprenaient pas. Mais eux, c’était à la vie à la mort. Serpentard ou rien. C’était éternel sans avoir besoin d’être charnel. Matt eut un grognement.
“Quel est le bâtard qui a osé...?”
Si la seconde qui avait séparé les deux phrases avaient apparu une éternité pour Matt, elle avait été bien courte. Une fille passa dans le couloir. Une poufsouffle qui gloussa en voyant que Matt Hemmington avait sa main sur le cou de Luke. Situation compromettante comme il y en avait dix par jour entre eux. Mais ça, Hemmington s’en foutait. Les paroles et les regards des autres avaient si peu d’importance en réalité. Dans cette vie, il n’y avait qu’une seule loi : eux deux contre tous. Et si un connard faisait saigner la gorge de son meilleur ami, il pouvait déjà se pisser dessus, parce que ça allait saigner. Sévère. | |
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Lun 13 Déc - 15:44 |
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| « Tu en as parlé trois fois cette semaine. Alors soit tu veux que je me maris avec elle pour te taper ma cousine, soit tu as envie de voir un combat dans la boue entre Eithleen et Emma... Non, c’est hyper crade. » « M'en parle pas. »
L'espace d'un instant, Luke s'était lui aussi imaginé la scène mais contrairement à d'autres scènes toutes droites sorties de son imagination, celle-ci n'avait rien de beau ou d'excitant. Au contraire, elle avait presque un petit quelque chose d'effrayant. Brr. Bref, il se passa la main dans les cheveux, comme pour se débarrasser des derniers lambeaux d'image qui auraient pu rester accrochés à son esprit. Sans déconner, il préférait imaginer Slayers et Hallen à poil plutôt que ça. Premièrement, parce que Emma était vraiment laide. Deuxièmement, Luke n'avait jamais porté Eithleen dans son cœur, ce qu'elle ne lui rendait pas trop mal. L'un comme l'autre voyait d'un mauvais œil l'intrusion du "gêneur" dans sa relation avec Matt et semblaient toujours prêts à se le disputer comme Slayers et Hallen devaient se disputer leurs strings. Enfin, il n'était pas temps de penser à ça. Il venait déjà de passer un assez sale moment sans avoir besoin de se torturer encore plus l'esprit en imaginant le trio Will, Alek et Eithleen.
« Tu viens ? J’ai besoin d’une bonne douche ! »
Luke avança mais Matt ne le suivit pas immédiatement alors il eut la mauvaise idée de faire volte-face, cherchant du regard ce qui clochait chez Hemmington. De son côté, l'autre Serpentard faisait de même. Luke le vit pencher la tête et plisser des yeux sans comprendre ce que Matt pouvait trouver à lui redire. Ce n'est que lorsque ce dernier avança la main vers son col que Midnight comprit où cela allait les mener. Il recula d'un pas mais Matt avait déjà écarté le bout de tissu et Luke put voir le regard de son meilleur ami s'assombrir en direct. Ah. Cette petite plaie de rien du tout ? Ce n'était rien il l'avait presque déjà oubliée et ça ne faisait même pas mal, pensait Midnight dans sa tête, comme si ça pouvait avoir le moindre effet de persuasion sur l'autre Serpentard et lui faire lâcher l'affaire. Midnight ne voulait pas que Matt se mêle de ça, c'était son problème à lui, le sien, et il ne voulait pas de l'intervention de Hemmington. Mais depuis le temps, il savait aussi que, l'un comme l'autre, ils ne savaient pas rester éloignés des affaires qui touchaient d'un peu trop près à l'autre moitié du duo. Et c'est parce que Luke aurait fait la même chose pour Matt qu'il savait déjà par avance qu'il ne lâcherait pas le morceau tant que Midnight n'aurait pas craché un nom.
“Qui a fait ça?”
Et voilà, on y était. Luke secoua la tête en signe de dénégation, détournant le regard en premier lieu puis plongeant ses prunelles dans celles de Matt, comme s'il le défiait de vouloir en savoir plus alors qu'il voulait en faire son affaire personnelle. Sa propre petite Croisade contre l'impur Hallen. Ça sonnait bien. Aussi Luke ne répondit pas. Matt grogna.
“Quel est le bâtard qui a osé...?”
Une Poufsouffle passa dans le couloir et il l'entendit ricaner en retournant toute guillerette vers sa salle commune. Qu'elle se marre, elle aurait quelque chose à raconter ce soir. Luke voyait déjà les regards qui se poseraient sur eux demain matin, dans la Grande Salle, les mêmes regards que chaque jour sauf que cela ne diraient pas "regarde ce qu'ils sont prétentieux ces deux-là" ou "j'suis sûr qu'ils sont de futurs meurtriers en puissance", non, ces regards là se demanderaient "tu crois qu'ils couchent ensemble ces deux-là ?" et d'autres regards leur répondraient "oh, tu sais, ça ne m'étonnerait même pas!". Et à vrai dire, il n'en avait rien à foutre. De toutes les rumeurs qui couraient sur eux, leur soit-disant relation amoureuse était l'une des seules à être fausse. Alors si ça faisait rêver les gens de les imaginer ensemble et bien, qu'ils rêvent. La main de Matt était toujours sur son cou, aussi Luke l'attrapa doucement par le poignet et la retira, remettant aussitôt en place le col de sa cape afin de dissimuler la blessure.
« Laisse tomber. Juste un crétin. Il a eu son compte. Fin de l'histoire. »
Il haussa les épaules puis attrapa Matt par le coude pour le forcer à avancer vers la salle commune.
« Tu sais le plus emmerdant dans l'affaire ? C'est que j'ai cassé la baguette de ma mère et mon père va être tellement en rogne qu'il va me laisser moisir dans une cave tout l'été. Quelque chose dans ce goût là, en tous cas. J'suis mort. Moi qui pensais pouvoir me faire Sylar pendant les vacances, j'peux faire une croix dessus. »
Inutile de préciser que c'était en fait Alek qui avait brisé la baguette, cela n'aurait fait qu'ajouter à la colère de Matt, ce que Midnight cherchait à éviter. Luke détourna le regard, ses iris se perdants sur les pierres mal équarries du mur. Si Matt et lui jouaient les petits princes à Poudlard, les deux avaient une peur bleue de leurs pères, sans doute parce que leurs géniteurs, tous les deux mangemorts, étaient loin de plaisanter avec leur progéniture. Et quand le père de Luke saurait que son petit crétin de fils avait brisé la baguette de l'amour de sa vie, il allait prendre cher. Aussi sûr que Slayers était le pire idiot que la terre ait jamais porté.
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Matt Aindreas HemmingtonAGENT DU MINISTERE. ► Président-Sorcier du Magenmagot.
► MESSAGES : 129 Mar 14 Déc - 11:31 |
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| Un instant passa pendant lequel une poufsouffle passa. Matt ne cilla pas, concentré sur la blessure fine et encore chaude de Luke. Si dans ses veines son sang pulsait à une vitesse incroyable, il avait juste l’air terrible en dehors. Matt n’était pas vraiment impulsif. Sa vengeance serait calculée à la seconde prêt. Merveilleux calculateur, il était l’élite. Il représentait le futur de la société magique. Race blanche, sang pur jusqu’à autant que l’on puisse remonter (quatorze générations s’il vous plaît!) et irlandais. En somme, un homme, un vrai. Et quiconque se mettait en travers de son chemin risquait la mort la plus douloureuse et la plus terrible qui soit : celle de la volonté. Il reprit pieds quand la main de Luke entoura son poignet, et il ne lutta pas. Il savait maintenant l’essentielle. Il y avait eut une bagarre entre Luke et un autre. Dès demain il saura qui, quand, où et pourquoi. Il ferait entrer son plan dans le dossier “extermination de la race inférieure”. Ça n’avait rien de personnelle. Absolument rien.
“Laisse tomber. Juste un crétin. Il a eu son compte. Fin de l'histoire.”
Matt avança, sans un mot. Ce n’était bien évidemment pas vrai. C’était sans doute très horrible d’y penser, mais le jour où Luke pourrait se débrouiller tout seul, Matt ne servirait plus à rien, et il honnissait déjà ce jour maudit, ce jour où il serait seul, et qu’il n’aurait plus rien à faire. Ce jour là il se mettrait à genoux devant Luke et pleurerait, qu’il le laisse faire quelque chose. Bordel, qu’il soit encore un peu dépendant de lui, comme un père qui ne veut pas voir son fils partir. La chose était différente : Matt n’était pas le père de Luke, juste un grand-frère un peu plus mature. C’est fou ce que c’est bon de se sentir utile. Matt le savait pourtant : ça ne durerait pas eternam. Un jour Luke se réveillerait, il aurait un gamin, une femme, un boulot de fonctionnaire bien payé pour peu de travail. Peut-être même qu’il n’aurait pas de travail, ou alors celui d’attendre les rentes tous les mois. Et puis sa petite femme lui ferait tout. Des factures jusqu’à la lessive. Elle règlerait les problèmes par lettre. Et il serait laissé sur le carreau... Non. Ce jour n’était pas arrivé. Cette histoire avec ce crétin n’était pas fini. Matt eut un grognement sourd en avançant vers la salle commune. Ne pas y penser. Ne surtout pas y penser.
“Tu sais le plus emmerdant dans l'affaire ? C'est que j'ai cassé la baguette de ma mère et mon père va être tellement en rogne qu'il va me laisser moisir dans une cave tout l'été. Quelque chose dans ce goût là, en tous cas. J'suis mort. Moi qui pensais pouvoir me faire Sylar pendant les vacances, j'peux faire une croix dessus.”
Sylar... comme Sylar Blake. Matt ne répondit pas tout de suite. Dans son esprit, il pesait le pour et le contre. D’un côté, il y avait le père de Luke massacrant son propre fils, à coup de doloris qui sait. De l’autre côté, il y avait Luke se tapant Sylar... le frère de Sean. Ça allait chier, c’était sûr, si ça s’apprenait. Les Blake étaient loin d’être des pédales, et si le fils aîné de Leonard avait quelques problèmes avec la boisson, les filles et … les choses qu’il pensait être des filles, le vieux Abraham Blake lui ne confondait pas les choses. Matt passa une main sur sa joue. Il n’était pas inquiet. Quoi qu’il arrive, ça serait en deux sens. Mais que Sylar prenne cher lui important peu.
“J’ai entendu parlé d’un mec en Moldavie qui te refait une baguette à partir de copeaux de bois... J’pense pas que ta baguette soit si amochée que ça quand même.”
Matt ne relèverait jamais les écarts de conduite de Luke, parce qu’il était peut-être sa “mère” aux yeux des autres, il n’était pas celui qui s’occupait du cul de Luke. Qu’il se mette en danger était son problème. Matt ne serait là que pour le protéger et ramasser les morceaux. Ni plus, ni moins. Le Hemmington n’était pas assez ouvert d’esprit et connaisseur pour croire qu’une partie de jambe en l’air valait un massacre à la tronçonneuse de la part d’un Blake. Enfin, question de point de vue. Encore que, après ça, Matt allait sans doute bien moins aprécier le bon Sylar, aussi mangemort et sang-pur soit-il. Il serait une victime de plus de Luke, une nuit dans un lit et puis on oublie et on poursuit son chemin. Ca c’était dans le meilleur des cas. Dans le pire, Luke allait trouver que Sylar était carrément irrésistible, et allait finir sa vie avec lui. Et virer ce bon Matt. Non. Ne pas y penser. C’était affolant comme il ne pouvait pas s’en empêcher. Y penser, c’était plus fort que lui. Comme une alarme au plus profond de lui qui lui disait très clairement “fais gaffe, ta place t’est comptée”, et ça l’énerver de plus en plus. L’année prochaine il ne serait plus là, et Luke serait seul. Matt se sentit engourdi en poussant la porte de la salle commune. Personne à l’horizon si ce n’est le gros chat. Matthias de Salamine passa avec Keith Whiteley, parlant d’une chose si peu intéressante que Matt n’en attrapa aucun mot au passage. Il se vautra dans le premier fauteuil, posant son livre de botanique&potions sur la table basse.
“T’es sûr que Sylar est gay au moins?”
Question au vent, juste comme ça. Ce n’était pas tant que ça l’intéressait, mais on pouvait toujours tenter de le dissuader, non? Avec un visage neutre comme toujours, ça avait l’air d’une question comme une autre de la part de Matt. Absolument pas intéressé... Absolument pas. En passant, noter à l'intérieur de soit : secouer Jimmy Thompson pour savoir ce qui s'est passé (les Thompson ont des oreilles partout et sont pipelettes de nature, ça sera facile), et ensuite le menacer de mort et d'infamie. Ensuite... mh. Aller boire une bière avec Sean. Pour voir.
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Mar 14 Déc - 20:34 |
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| “J’ai entendu parlé d’un mec en Moldavie qui te refait une baguette à partir de copeaux de bois... J’pense pas que ta baguette soit si amochée que ça quand même.” « Parfait. »
Il n'y avait pas besoin de plus. Si Matt le disait alors ça ne pouvait être que vrai. Luke avait toujours eu une confiance aveugle en lui, depuis leur plus jeune âge en réalité. Hemmington et Midnight étaient inséparables depuis qu'ils avaient l'âge de s'en souvenir et si Luke se prétendait libre de faire ce qu'il veut, il se serait écrasé au moindre ordre de Matt, si tant est que ce dernier ait un jour prétendu lui en donner un. Luke avait beau se montrer ingrat et immature, il aurait tout de même fait n'importe quoi pour Hemmington mais, trop accaparé par ses conquêtes multiples et variées, il n'avait jamais pris la peine de le lui montrer vraiment. Le jour viendrait sans doute plus tôt qu'ils ne le croyaient tous les deux. Alors qu'ils cheminaient vers la salle commune, Luke ne put s'empêcher de trouver étrange que Matt n'ait pas cherché plus avant l'auteur de sa blessure. Un tout autre que lui aurait pensé que Hemmington s'était plié à l'avis de Midnight et avait laissé tomber mais Luke avait l'intime et profonde conviction que son meilleur ami était loin d'avoir lâché l'affaire. Le jeune homme aurait adoré en savoir plus mais il préférait ne pas relancer le sujet maintenant qu'il semblait enterré. En silence, ils suivirent les couloirs qui les mèneraient au repaire des Serpentards, tandis que Luke ne pouvait s'empêcher de couler des regards en coin en direction de Matt, se demandant ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. La porte de la salle commune de s'ouvrit sur eux. Ils ne firent que croiser Keith et Matthias en plein débat sur... Luke ne comprit même pas le mot, alors il haussa les épaules : ça ne devait pas être digne d'attention si c'était si compliqué. Midnight regarda Matt se laisser tomber dans un des fauteuils et fit de même, son regard gris divaguant sur les murs couverts de bannière vert et argent.
“T’es sûr que Sylar est gay au moins?” “Non.”
Il eut une moue ennuyée, faut dire qu'il n'avait pas pensé à ce petit détail. Dans ce domaine, Luke avait tellement eu l'habitude d'avoir tous ceux et celles qu'il voulait qu'il avait pris l'habitude de ne plus s'en soucier. Comme s'il avait été de ce type si irrésistible que personne ne pouvait lui dire non. A vrai dire... personne ne lui avait encore dit non. Personne qu'il ait vraiment désiré au point de ne plus pouvoir en dormir les nuits. Midnight haussa les épaules.
“J'perds rien à essayer. Même s'il ne l'est pas, je suis sûr que ça peut se faire.”
Luke et son trop plein de confiance. S'il y avait bien un domaine dans lequel il était certain d'exceller c'était bien celui-là. Ça n'en faisait pas un garçon facile, loin de là. C'était lui qui choisissait et non l'inverse. Pour la plupart des gens, cette petite nuance ne représentait rien, mais pour lui, elle signifiait tout. Il lui sembla entendre des bruits de pas dans l'escalier qui menaient aux dortoirs des filles puis plus rien. Luke tourna la tête dans cette direction, sans bouger pour autant, et fit un signe de la tête à Matt, persuadé que quelqu'un était tapi là, dans l'ombre des marches en colimaçon, à écouter leur conversation. Un sourire moqueur naquit sur les lèvres de Luke : quelqu'un cherchait à les épier ? Il allait en avoir pour son argent... Posant son index sur ses lèvres pour conseiller à Matt de ne rien ajouter, Luke chercha quelques minutes ce qu'il allait bien pouvoir inventer. Ce temps de silence dut paraitre trop long à l'espionne en herbe puisque Luke aperçut le reflet d'une chevelure blonde passer derrière le noyau de l'escalier. Il la reconnut presque aussitôt. Susie quelque chose. Bref, inintéressante, mais Luke avait besoin de distraction.
“Pourquoi t'es jaloux ?” interrogea-t-il en adressant un clin d'œil à Matt, lui faisant comprendre son petit jeu. “Tu sais bien que t'es mon préféré. Un claquement de doigts et...”
Bien planquée sur son escalier, du moins le pensait-elle, Luke vit que la dite Susie n'en perdait pas la moindre miette. Qu'elle profite du spectacle pour l'instant, se disait Luke dans son for intérieur. Quand il en aurait marre de jouer, elle regretterait d'être restée pour le show.
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Matt Aindreas HemmingtonAGENT DU MINISTERE. ► Président-Sorcier du Magenmagot.
► MESSAGES : 129 Mar 14 Déc - 23:58 |
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| Combien de gens se perdent tous les jours? Matt l’ignore. Parfois il se pose ce genre de question. Ce n’est pas tant la réponse qui l’intéresse, mais c’est juste se perdre à réfléchir quelques instants avant de se dire “c’est vraiment idiot”. Ces moments de perte sont délicieux. Avec une effluve douce et suave. Quelque chose de chaud à l’intérieur. C’est les seuls moments où il n’a pas besoin d’être sérieux ou d’être là, tout simplement. C’est un moment comme celui-ci qui le traverse de part en part quand il imagine Sylar, nu, allongé. Ça n’a rien de spécialement répugnant ni d’excitant. Il essaye de comprendre. L’intérêt. Le désir. Y a t-il un sentiment ou est-ce juste un peu désespéré? Sa première fois ça avait été douloureux. C’était une étape dans la vie d’un homme avait dit son père, même si il n’y voyait pas vraiment ni d’intérêt ni vraiment la signification profonde. Savoir écarter les jambes d’une fille ne faisait en rien de soit quelqu’un de meilleur. Au mieux cela épuisé la volonté d’un homme dans une chose stérile et un peu puérile, que de savoir qui pourra mettre l’autre. C’était une chose archaïque qui avait depuis longtemps passé au dessus de Matt. Si le Hemmington avait envie, c’était sur le moment, et avec lui-même. Une autre personne ne pourrait jamais le comprendre aussi bien que lui, alors à quoi bon s’efforçait à chercher le plaisir chez elle? C’était absurde.
“J'perds rien à essayer. Même s'il ne l'est pas, je suis sûr que ça peut se faire.” Matt eut un petit rire. “Je n’en doute pas une seule seconde. Tu as toujours su avoir ce que tu voulais.”
Jusqu’à jouer avec ses sentiments, aussi infimes soit-elle. Matt releva le regard, sentant comme une présence. Luke aussi la sentit, puisque leurs regards fixèrent vers une seule et même direction. Juste une présence, plus loin. Matt ouvrit la bouche mais le doigt de Midnight lui imposait le silence, alors le rugissement d’Hemmington mourut au bord de ses lèvres. Ce genre de comportement aussi était absurde, mais c’était drôle - il fallait l’avouer. Voir les jeunes filles rougir en imaginant une seule seconde Luke dans le lit de Matt. Comme si. C’était peut-être le plus ridicule dans cette histoire. Pas tant qu’une rumeur court, mais que cette dernière soit tellement improbable que... que tout le monde y croit, tout simplement. Matt roula des yeux, et son regard, au coin de l’oeil, remarqua une tignasse blonde sur laquelle il n’aurait su poser un nom ni un prénom. Il n’y tenait de toute façon pas. Il avait une mémoire sélective, et ce n’était pas vraiment le prénom des filles qui emplissait sa mémoire, mais davantage le nom de plante vénéneuse et autre substance interdite. Après tout, il avait une fiancée à éliminer juste après la cérémonie. Il serait marié, oui, et veuf aussitôt après. En somme, il aurait toute la vie pour grimper les échelons du monde, et ce, sans aucun boulet à la cheville. Ou alors juste une petite rumeur disant que cette pauvre Eithleen avait un adversaire dans l’entreprise amoureuse, et quelle horreur que son voisin d’enfance, Luke Midnight!
“Pourquoi t’es jaloux?” Matt arqua un sourcil, amusé par cette façon que Luke avait de se mettre dans la peau de son personnage. Comme s’il avait toujours existé. Il se détendit dans son fauteuil, son regard fixait sur son meilleur ami, mais toujours aux aguets. “Tu sais bien que t’es mon préféré. Un claquement de doigt et...” “Ce n’est pas le fait qu’il y a d’autres mecs Luke, mais bordel” souffla Matt avec un air exaspéré qui ne lui allait pas du tout, mais qui ne choqua visiblement pas Susie, ne le connaissant pas assez pour “tu les fais passer avant moi! Ça me met hors de moi rien qu’à imaginer que tu puisses les aimer plus que moi tu sais...”
Ah. Oui. Ne dit-on pas que la comédie a un pieds bien encré dans le réel? Matt avait un air toujours exagérément inquiet sur le visage, mais en même temps, sa voix s’accordait parfaitement avec le ton qu’il avait par habitude. Matthieu Hemmington avait une voix chaude et suave, comme un éclair en plein été dans un ciel trop lourd. Ca s’accordait avec le physique que la nature lui avait donné. Il possédait du coffre, et ça s’entendait, même si il n’hurlait jamais, ne se mettait jamais en colère, et ne criait jamais. Il était dans la modération Matt, mais sa voix grave restait emprunte de colère, toujours. Un brin rauque qui le rendait séduisant. Un brin rauque qui le faisait presque passer pour un amant éperdu quand il parlait à Luke comme ça, sur ce ton, avec ce regard, et cette main qui effleura son front, remontant jusqu’à sa tempe droite pour se perdre dans les cheveux de Luke. Le jeu devait cesser maintenant. Parce qu’après ça, Matt ne saurait pas quoi faire. Se lever et casser les dents de Susie peut-être. C’était un bon moyen de finir en éclat, non?
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Mer 15 Déc - 21:05 |
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| “Tu sais bien que t’es mon préféré. Un claquement de doigt et...” “Ce n’est pas le fait qu’il y a d’autres mecs Luke, mais bordel, tu les fais passer avant moi! Ça me met hors de moi rien qu’à imaginer que tu puisses les aimer plus que moi tu sais...”
Luke haussa un sourcil surpris tandis que, dans son regard, s'allumait presque aussitôt cette étincelle d'amusement qui naissait dans ses yeux quand quelque chose attirait son attention de la sorte. Un demi-sourire, presque encourageant : après tout, Matt n'était pas si mauvais comédien. Il ne pouvait cependant pas tromper Luke qui connaissait mieux que quiconque les moindres de ses tons ou de ses expressions, mais ça devait bien suffire pour Susie. Midnight retint un ricanement en imaginant la Serpentard et ses grands yeux effarés devant la scène. Sans doute avait-elle déjà la bave aux lèvres. Ça n'aurait même pas étonné l'Irlandais, plus qu'habitué à ce que deux mecs couchant ensemble pouvait provoquer dans l'imaginaire féminin. Pour les cas particuliers de Luke et Matt, le fait qu'ils soient toujours fourrés ensemble et qu'ils aient toutes ces choses en commun devait attiser davantage encore la flamme perverse de tous ces esprits dérangés et lubriques. Midnight vit, avec une surprise non dissimulée, la main de Matt effleurer son front pâle, remonter sur sa tempe et se perdre dans ses cheveux. Nier qu'un léger frisson parcourut son échine à ce moment précis aurait été un mensonge et si Luke mentait aux autres, il ne se dissimulait jamais la vérité à lui-même. Il ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais la referma presque aussitôt, détournant le regard vers le sol et affichant, l'espace de quelques secondes, une moue pensive. Midnight n'avait que très rarement vu jouer Matt, pour ainsi dire jamais. Les futilités de ce genre étaient pour Luke, Matt s'étant toujours montré plus mature et raisonnable. Il y avait presque quelque chose d'effrayant dans la façon de Hemmington de disposer ses pièces, à tel point qu'il avait presque réussi à mettre Luke mat en coup. A vrai dire, le Serpentard ne s'était pas attendu à ce que Matt entre aussi bien dans son délire provoqué par l'ennui ni même à ce qu'il glisse sa main dans ses cheveux de cette manière. Ce n'était que fiction mais ça avait quelque chose de perturbant et d'inattendu.
“Tss...” répliqua le jeune homme avec un sourire en coin des plus insolents. “Tout ça c'est de ta faute, après tout. C'est parce que tu ne veux plus de moi que tu m'obliges à faire tout ça...”
Les paroles étaient fictives, comme Matt ne pourrait que le remarquer, mais l'expression de Luke semblait des plus sérieuses, si ce n'était cette lueur dans ses yeux. Il dégagea avec toute la lenteur possible la main de Matt de ses cheveux. Il n'avait plus pensé à Susie depuis le moment précis où les doigts de Matt s'étaient entremêlés dans sa tignasse, à vrai dire, elle n'existait même plus en pensée. La donne avait changé, cette partie était désormais entre les deux Irlandais et la Serpentard en avait été évincée sans autre forme de procès. Avec la souplesse gracieuse d'un félin, Luke se leva d'un bon de son fauteuil de cuir noir pour se placer derrière celui de Matt. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire que Matt ne pouvait voir et qu'il n'aurait d'ailleurs peut-être pas su interprété correctement. Ses mains se posèrent sur les épaules de Matt, les serrèrent quelques brèves secondes puis descendirent le long de son torse, s'arrêtant quelques centimètres au dessus du nombril du Serpentard. Se penchant davantage, Luke murmura à son oreille :
“Et en fin de compte, je gagne toujours tous les jeux...”
L'avait-il dit assez fort pour que Susie l'entende (car après tout, toute cette mascarade était pour elle en premier lieu) ? Sûrement pas. D'ailleurs, était-elle seulement encore là ? Rien n'était moins sûr. Pour le moment, Luke trouvait encore ça des plus amusants, mais toute l'affaire lui paraîtrait sans doute moins marrante s'il était celui qui finissait par ramasser les pots cassés.
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Matt Aindreas HemmingtonAGENT DU MINISTERE. ► Président-Sorcier du Magenmagot.
► MESSAGES : 129 Ven 17 Déc - 8:05 |
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| Le frisson prit Midnight et l’espace d’un instant, Matt savoura sa première victoire. Si il aurait tout donné pour Luke, il ne l’avait jamais épargné aux jeux et lui avait toujours montrait que, quoi qu’il arrive, il gagnerait. La première fois, ça avait été aux échecs, puis plus tard à la simple tricherie en cours. Matt n’était sans doute pas plus fourbe que son meilleur ami, mais il avait des yeux qui pétillaient pour peu, et il pouvait faire passer une abomination pour une chose banale. Ça avait toujours été sa force première, ce doublé de son intelligence particulièrement aigu. Le fait qu’il soit bon en arithmancie n’était pas qu’il était bon en divination, juste qu’il avait une maîtrise parfaite des chiffres et des lettres, et c’est cela qui fait un bon stratège : la réflexion rapide. Pourtant, à la réflexion, on ne joue jamais aussi bien que lorsque l’on mêle réalité et fiction. La fiction parce qu’elle est toujours réfléchie et pesée. La réalité, parce qu’il n’y a que la vérité qui marque les esprits. On aurait pu se poser la question de pourquoi Matt Hemmington jouait avec Luke Midnight aujoud’hui plutôt que les autres jours? Sans doute parce qu’il allait partir, et que les rares fois où il verrait Luke, il ne pourrait s’empêcher de voir les autres hommes avec qui il aura été, et ça l’énervera, au point qu’il voudra le tuer. Matt Hemmington est le fruit d’un amour incestueux : il ne faut pas s’étonner si bien des fois un sentiment violent le prends. Tous ses hommes il les haït. Il les haït comme ils éloignent dans son esprit Luke de lui, et ça, c’est une chose qu’il n’accepte pas. Jamais. Plutôt crever. Matt garda son regard dans celui de Luke, guettant la moindre réaction. Echec. Le fou prenait la roi comme Luke ouvrit la bouche sans un mot. Il ne manquait plus qu’à placer le cavalier, et il serait fini, il aurait perdu, et dans son fort intérieur, cela flatterait Matt. Pour un instant seulement.
“Tss... Tout ça c'est de ta faute, après tout. C'est parce que tu ne veux plus de moi que tu m'obliges à faire tout ça...”
Matt eut un sourire moqueur et haussant un soucil. Oh non, combien il est menteur. Alors le Hemmington roule des yeux. Luke posa sa main sur la sienne, mais le serpentard ne résista pas. Ça n’avait aucune valeur une main dans les cheveux. Il fixait juste le moindre mouvement, cherchant quelque chose. Il ne s’occupait plus vraiment de Susie. Le jeux était entre eux deux - lequel flancherait le premier. Et par conséquence, lequel gagnerait. Matt ne se faisait aucune illusion : il gagnerait. Trop d’orgueil pour se permettre de perdre. Il laisse retomber sa main le long de sa cuisse, le regarda se lever, puis souffla finalement, comme ultime réponse :
“C’est parce que tu me dis toujours oui que j’abuse de toi.”
Des paroles étranges, sans vraiment de sens. Au mieux, Matt serait demain pour tout Poudlard une sorte de pervers sexuel s’en prenant à la belle gueule de Luke. Soit. Si ça pouvait dissuader quelques charognards, alors tant mieux. Jaloux? Atrocement. Matt en crevait à l’intérieur, et comme le gamin qu’il avait été, il serrait les poings et les dents et ne laissait rien transparaître d’une pointe d’énervement. Il avait grandi mais n’avait pas changé. Il n’était pas de ces enfants qui se plaignaient, ni de ceux qui pleuraient. Lui avait toujours tout gardé. La dernière fois qu’il avait pleuré, il avait six ans, sa mère venait de mourir, et ce jour-là il avait honni la planète entière. Peut-être que ça n’avait jamais changé d’ailleurs. Peut-être qu’il la haïssait tout simplement cette planète, et qu’il ne vivait que pour Luke. Pour Luke et ses propres ambitions. Il glissa son regard sur ses mains au niveau de ses épaules sans un mot, puis les laissa même glisser sur ton torse. Ce n’était pas exactement l’attitude qu’il aimait chez Luke, parce le traitait ainsi, ça revenait à ce qu’il joue avec ses larbins, et être traité comme un larbin, ça, il ne supportait pas. Il pencha un peu la tête en sentant le souffle chaud de Luke, sa présence seulement lui tira un frisson qu’il n’aurait jamais cru avoir. Il arqua un sourcil.
“Et en fin de compte, je gagne toujours tous les jeux...”
Le serpentard eut un petit sourire en coin, alors qu’il rejetait légèrement sa tête en arrière, son nez se retrouvant à frôler la joue de Midnight. Il n’allait pas gagner. Ni cette fois, ni une autre. Même si ce jeu était pourri, il allait le perdre - pour l’honneur, que diable! Matt posa doucement sa main gauche sur le poignet gauche de Midnight, sans le bouger ou le serrer, non. Juste comme ça. Parce qu’il n’avait pas peur de ce genre de jeux.
“Tu sais que tu ne gagnes jamais contre moi, n’est-ce pas?”
Petit sourire amusé et moqueur, Matt a et aura toujours une longueur d’avance sur Luke. Sans doute l’esprit d’arithmancien qui lui donnait ce super-pouvoir de ne jamais être derrière Luke, mais toujours devant, bien devant. Parce qu’il n’y avait que devant que Luke aurait besoin de lui. On est jamais dépendant d’un perdant. | |
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Ven 17 Déc - 16:30 |
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| “C’est parce que tu me dis toujours oui que j’abuse de toi.”
Debout derrière Matt, Luke interrompit son geste une fraction de secondes. Pourquoi Matt avait-il dit ça ? Son regard se fit plus inquiet tandis qu'enfin son attention revenait vers Susie. De cet angle-là il ne pouvait pas voir si la Serpentard était toujours là à les épier, mais il espérait qu'elle n'ait pas entendu ces mots-là, dans le cas contraire. A vrai dire, il ne voulait pas que toute l'école se mette à croire, le lendemain, que Matt abusait de Luke par faiblesse de ce dernier. Que les gens pensent qu'ils couchaient ensemble ne le dérangeait pas, au contraire ça aurait même eu tendance à l'amuser, mais qu'ils se mettent à penser que... c'était inconcevable. Midnight ne pensait pas franchement à sa réputation, qui en prendrait sans doute un sérieux coup si cette rumeur venait à se propager, mais plutôt à celle de Matt. Rien qu'à l'idée d'imaginer les regards compatissants vers lui le lendemain et les regards noirs fustigeant Hemmington, il se sentait mal. Mais bordel, pourquoi est-ce qu'il avait dit ça ? Maintenant, il allait devoir aller loin pour prouver à cette petite conne de Susie qu'il était bien le grand méchant loup de l'histoire. Lui, pas Matt. Ses mains se posèrent sur les épaules massives du Serpentard pour finalement descendre jusqu'à son nombril en une caresse un peu maladroite pour quelqu'un d'aussi expert en la matière que Luke. Il espère que là-haut, de son perchoir, Susie n'en loupe pas une miette, il se penche vers l'oreille de Matt, croit capter un frisson de sa part qu'il efface aussitôt car c'est une réaction impossible, selon Midnight. Il a du se tromper. En réalité, Matt doit encore être en train de le maudire de l'entraîner dans ses jeux idiots.
“Et en fin de compte, je gagne toujours tous les jeux...”
Matt eut un sourire en coin et penchant la tête en arrière, son nez effleura la joue de Luke, lequel eut un infime mouvement de recul, comme si ce contact l'avait brûlé. Que se passait-il là ? Midnight perdant sa superbe et sa belle assurance ? Hemmington meilleur joueur que lui ? La main de Matt se pose sur son poignet gauche et Luke affiche un air qui est un étrange mélange entre la surprise et une douleur silencieuse. Parce qu'il a l'impression que Matt se fout de lui, comme Luke se fout de tous ces autres qui ont pu venir se jeter dans ses bras en espérant un peu d'amour de sa part.
“Tu sais que tu ne gagnes jamais contre moi, n’est-ce pas?” “Tu sais qu'il y a un début à tout, n’est-ce pas?”
Son sourire renaît, tandis qu'il retire d'un mouvement agacé ses mains du torse de Matt et qu'il libère son poignet. La façon dont tout ça se déroule ne lui plait pas beaucoup, pour la bonne et simple raison qu'il ne contrôle plus rien. Matt a réussi à le désarçonner en à peine deux coups, c'est loin d'être glorieux, même pour Luke. Faisant le tour du fauteuil dans lequel Matt croit sans doute déjà célébrer sa victoire, Midnight reste debout devant son meilleur ami, plongeant son regard désabusé dans le sien. Il pourrait, non il devrait, se rendre tout de suite parce qu'il sait que Matt, tout autant que lui, déteste perdre et qu'il est fort probable qu'il veuille mener le jeu jusqu'à ce que Luke craque. Parce qu'il craquera en premier, il en est déjà conscient car il se sait trop impatient et beaucoup moins doué que Matt en terme de stratégie. A coup sûr, Hemmington avait déjà planifié au moins un coup d'avance et il n'attendait que la reddition de Midnight. Bras croisé, son regard ne quittant pas celui de Matt, Luke tentait désespérément d'ordonner ses pensées. Ou peut-être que Matt avait prévu que Luke se rendrait sans oser jouer la prochaine manche ? L'Irlandais fronça les sourcils, passant une main dans ses cheveux : bon sang, qu'il était mauvais à ça. Il aurait donné n'importe quoi pour savoir ce qul pouvait bien se passer dans l'esprit affuté de Matt. Il détourne les yeux un instant, visiblement perturbé par une situation grotesque que, sûr de pouvoir contrôler, il avait lui-même lancée. Il se sentait idiot de se rendre alors qu'il s'agissait de son jeu. Il soupira, avant de laisser tomber ses épaules en signe de résignation : dieu qu'il aurait aimé ne pas avoir à pousser le vice encore plus loin. Sans un mot, il fit les quelques pas qui le séparaient encore de Matt, en retenant presque sa respiration, son rythme cardiaque faisant tellement d'embardées qu'il devait être au bord de la syncope, à n'en pas douter. Posant ses mains de part et d'autre de Matt, sur les accoudoirs de son fauteuil, il se pencha vers lui avec une lenteur exagérée mais calculée. Chaque centimètre fait augmenter son rythme cardiaque mais affermit cette expression décidée sur son visage. Chaque centimètre est un risque de plus de se fâcher avec Matt pour des idioties mais est une chance de plus d'enfin gagner contre lui. Chaque centimètre. En parlant de centimètres, il n'en reste pas plus de cinq séparant leurs deux visages, leurs lèvres. D'où il est, Luke peut sentir le souffle régulier de Matt, respirer son parfum, presque entendre son cœur battre. D'où il est, il est un peu plus grand que lui, il le domine de sa hauteur, avec un sourire. D'où il est, il gagne ce jeu en somme. Il se penche encore davantage, réduisant l'espace qui les sépare a deux ou trois centimètres, puis dans un murmure moqueur, il souffle :
“ Game over...”
Il ne se passe que quelques secondes avant que, déjà, troublé par cette proximité, cette façon d'être qu'il n'a jamais eu et qu'il n'aurait jamais du avoir avec Matt, Luke fasse machine arrière, s'éloignant un peu plus rapidement qu'il ne s'est approché. Pas trop vite toute de même, afin de pouvoir apprécier sa première victoire. Il y a des jeux qu'on ne devrait jamais lancer. | |
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Matt Aindreas HemmingtonAGENT DU MINISTERE. ► Président-Sorcier du Magenmagot.
► MESSAGES : 129 Sam 18 Déc - 17:00 |
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| On ne devrait pas jouer à ce genre de jeu entre amis. Matt le sait. Ça ne fera que briser quelque chose. Il ne sait pas encore quoi, mais il l’apprendra. Il est peut-être moqueur, mais à l’intérieur il doute du bien de ce jeux, car l’un comme l’autre ils ne voudront pas perdre, pourtant, on ne peut pas aller jusqu’au bout de ce jeux. Pas entre amis. C’est sûr. Matt ferme les yeux, garde cet air un peu amusé, et à l’intérieur il se demande quand Luke comprendra qu’il faut jeter les armes. Qu’il faut arrêter. Pas une seule seconde il ne se dit que ça devrait être lui, plus raisonnable, qui devrait arrêter. Il retient un soupir, un soupir de dépît.
“Tu sais que tu ne gagnes jamais contre moi, n’est-ce pas?” “Tu sais qu'il y a un début à tout, n’est-ce pas?” “A avouer sa défaite, aussi.”
C’est dans un petit rire qu’il le dit, parce qu’il sait pertinemment que Luke n’abandonnera pas. Pas encore. Tout pendant qu’aucun d’entre eux ne dépasse la limite autorisée, il n’y aura pas de dispute, mais plus le jeux dure, plus la limite s’approche et s’effrite. Luke est agacé, alors Matt a un sourire plus large, qui a quelque chose de déjà victorieux. Il a encore trois coups à jouer. Luke ne fait que dans l’approche physique, et c’est dommage, comme un simple mot peut autant désarçonner qu’un geste, si ce n’est plus. Enfoncé dans son fauteuil, Hemmington observe Midnight sans un mot, avec un sourire calme sur les lèvres. Il sait ce que Luke est en train de faire, aussi il ne cille pas. Il se rembrunit un peu, parce que Luke ne veut pas arrêter là, mais il ne peut pas lui en vouloir. Lui même ne se serait pas rendu. Question de fierté. Surtout que ce n’est même pas son jeu, que ça devrait être sa spécialité, et qu’au final il se retrouve le plus faible des deux. Il reste calme, assis, et son regard le dévisage quand il le fixe. Dans un jeu comme celui-ci, on a pas le droit de réfléchir. C’est comme aux échecs. Deux secondes de répit entre chaque déplacement, sinon ça donne trop de temps à l’ennemi de comprendre votre jeu. Haussement d’épaules de Luke. Un petit sourire en coin renaît chez Matt en pensant qu’enfin ce jeux stupide est fini, mais très rapidement il hausse un sourcil. Un dernier round ? L’irlandais est serein en façade, mais à l’intérieur il doute en voyant le visage de Luke approchait, lentement, très lentement. Il ne va tout de même pas l’embrasser pour avoir la victoire? Il reste de marbre, les yeux plongés dans les prunelles grises métalliques de son ami d’enfance. C’est sûr : s’il l’embrasse, c’est la main de Matt qui ira épouser la joue du Midnight et lui fera comprendre qu’il n’est pas un jeu comme les autres. Qu’il ne joue pas comme les autres. Et qu’un baiser qui ne veut rien dire ne mérite même pas d’exister. Parce que Matt est comme ça, c’est un garçon plutôt large, et on croit bien souvent que rien ne pourrait percer cette armure, qu’il a un coeur de pierre ou encore que les sentiments sont figés, mais c’est faux. Il n’est pas romantique, c’est vrai, mais il a quelque chose que les autres n’ont pas. Il donne de la signification à des choses infimes. Il était ce garçon qui n’avait jamais embrassé quelqu’un, parce que sa mère lui avait toujours répété qu’un baiser c’est par amour. C’était sans doute très bête, mais il l’avait cru, et il s’était dit qu’après tout, ne pas embrasser une fille ne lui ferait pas de mal. Alors si Luke l’embrassait juste par jeux, cela le vexerait au plus haut point : en plus de ne rien vouloir dire, Luke aurait été son premier baiser. Et... oh, non. Ne pas y penser. Matt fixa Luke, jusqu’à que ce dernier se décide à parler.
“ Game over...”
Matt le fixe quelques secondes, puis un long sourire se dessine sur son visage. Luke croit sincèrement qu’il a gagné. Pauvre de lui. Matt joue sa dernière carte, après, ce jeu l’emmerdera de trop et il se fâchera. Il le laisse repartir, un peu en arrière. Mais dans les yeux d’encre du jeune Hemmington, on clairement lire “tu as perdu”. Il se redresse dans le canapé, penchant la tête à la façon des amoureux dans les films moldus. Il a déjà vu une scène comme celle-la, mais où, ça lui échappe. Il sait juste que ça fait toujours son effet ce genre de connerie. Il suffit juste qu’il mette en place deux pions. C’est à dire qu’il lève sa main et la pose tendrement sur la joue de Luke, sa main droite parce qu’il faut toujours le pouce de la main pour essuyer les pleurs de la princesse. Après que la main droite soit posé sur sa joue, il faut le regarder droit dans les yeux, au bord des larmes, les yeux pétillants et brillants. Matt n’est peut être pas assez bon comédien pour pleurer, mais ses yeux brillent assez. Il le fixe, cet air sérieux sur le visage. Il s’approche doucement à son tour. Quatre mots seulement. Et la victoire est dans la poche. Dix centimètres séparent leurs visages quand il soupire, sur un ton emprunté à ce film :
“Tu comptes tellement Luke...”
Quelques secondes... Ou quelques minutes. Il n’en sait rien. Il le fixe. Les yeux qui brillent, la main sur sa joue et le pouce qui caresse le haut de sa pommette. Rien ne manque à la scène. Il a perdu par K.O. c’est sûr. Il reste un instant dans la peau de ce personnage étrange, avant de relâcher la joue et de rire en s’avachissant à nouveau dans son fauteuil. Il croise les jambes en roulant des yeux, attrapant un livre sur le côté avec un sourire moqueur.
“Tu devais pas prendre une douche?”
Il ne lui dira pas clairement qu’il a perdu, parce qu’il sait que Luke ne s’en remettrait pas, alors la victoire, il la conserve pour lui, l’enfouit entre les lignes de son livre, et qu’importe si Midnight est vexé : Matt n’est pas un hypocrite qui laisse gagner les gens, sous prétexte que ça leur fait plaisir, sous prétexte que c’est normal entre amis. Fouterie. C’est parce qu’ils ont toujours été réglo entre eux qu’aujourd’hui ils sont encore soudés comme ils l’étaient à huit ans. | |
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Mer 22 Déc - 1:22 |
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| “ Game over...”
Le sourire de Luke est un défi à lui tout seul, trop heureux de sa victoire temporaire qu'il ne voit pas le prochain coup venir. Pourtant, il connaissait Matt depuis plus longtemps qu'il n'aurait su le dire et il aurait du se douter qu'il ne donnerait pas sa reddition aussi facilement. Il reste un dernier coup à jouer, mais dans l'esprit de Midnight, Matt n'osera jamais être celui qui franchit la limite, alors il le considère d'ors et déjà forfait par ko. C'était bien mal en juger, une erreur lamentable, même pour Luke. Lorsque ce dernier capte cette infime lueur de victoire dans les yeux de Matt, il n'est déjà plus temps de se demander quelle en est la raison, il est juste déjà trop tard. Hemmington se redresse dans son fauteuil, penche la tête comme une midinette de quatorze ans et pose sa main droite sur sa joue avant qu'il n'ait pu, ou voulu, faire le moindre geste pour l'en empêcher. Luke, bouche entrouverte, semblant chercher ses mots, parait un peu déstabilisé. Si on le lui demandait, il trouverait certainement comme excuse qu'il est plus sensible aux charmes masculins que ne l'est Matt et que, donc, forcément, il ne peut qu'être affecté davantage par ce genre de situations. Mais à vrai dire, il sait bien que Matt est plus doué que lui dans la plupart des domaines mais il ne l'avouerait jamais. Question de fierté. Parce que oui, chez les Midnight il n'y a pas d'honneur ou de parole donnée mais il y a une fierté maladive de leur sang, de leur statut, de leur famille. Matt le regarde, de ses iris brillants, cet air sérieux sur son visage qui fait qu'on ne sait plus s'il joue toujours ou pas. Car là est leur grande différence. Luke est prévisible, huilé comme une horloge, il ne sort que rarement de ses sentiers battus et de ses domaines de prédilection, si bien qu'on sait toujours quand il joue. Un livre ouvert ou presque pour Matt qui le connaît si bien. Hemmington lui, est plus audacieux, plus sérieux, il tente des trucs dont Luke le croit bien incapable et au final, Midnight se retrouve toujours fait comme un rat et bien obligé d'avouer sa défaite. Une de plus. Matt s'est rapproché et le cœur de Luke a presque cessé de battre ou peut-être qu'il bat tellement vite que Midnight ne le sent même plus, allez savoir.
“Tu comptes tellement Luke...”
Un soupir, un ton de comédie. Tout n'est que jeu et dramaturgie, un immense théâtre dont il serait les deux seuls acteurs. Pas de spectateurs, juste un filage avant la grande première. Et Luke le sait, oh oui, il le sait que cette main sur sa joue et ce pouce qui effleure sa peau ne sont qu'une partie du rôle. Tout comme il sait que les mots et le ton de Matt appartiennent à son personnage et non pas à lui. Mais pendant un instant, juste pendant le temps que dure ce contact (secondes, minutes ? il ne sait plus) il y croit. Ses lèvres entrouvertes cherchant un mot à balbutier, son regard figé dans celui de Matt cherchant à percer ses pensées, ses membres si tétanisés qu'il ne peut même pas se dégager de cette emprise, telle la souris hypnotisée par le serpent ; tous ces signes en sont des preuves flagrantes. Et puis le charme se rompt, le rire de Matt résonne dans la salle commune tandis qu'il se laisse à nouveau tomber sur son fauteuil et que Luke met quelques trop longues secondes avant de reprendre conscience de son esprit et de fermer la bouche pour avoir l'air moins ahuri et stupide. Car oui, il a été stupide de se laisser prendre au piège sur son propre terrain. Il a perdu et il le sait. Matt lui-même le sait. Continuer reviendrait à franchir la ligne et à les détruire tous les deux. Une victoire ne vaut pas ça. Rien ne pourrait le valoir d'ailleurs. Il ne prendrait jamais le risque de perdre Matt pour un jeu idiot. Pour quoique ce soit d'autre non plus. Mais comme toujours, ce sont des mots qu'il ne dira pas. Question de fierté. Matt a déjà attrapé un livre, preuve que la partie est bel et bien finie.
“Tu devais pas prendre une douche?” “Je...”
Il s'interrompt. Matt a la victoire modeste et ne lui fait rien remarquer de sa défaite. Luke s'en serait sans doute montré grincheux mais si la victoire n'est pas clairement prononcée alors la défaite en est moins cuisante, non ? C'est comme ça que ça marche ? Il l'ignore et à vrai dire, la victoire lui importe peu car même s'il a gagné, Matt a joué un coup de trop. Le coup de trop qui a fait naître chez Luke, l'espace d'un instant, des idées qu'il n'aurait jamais pensé avoir envers Matt. Une main nerveuse dans ses cheveux, signe d'anxiété ou de gêne. Un tic qui n'est jamais annonciateur d'un bon état d'esprit.
“Si... Une douche. Froide. Très froide. Glaciale.”
C'est sur ces énigmatiques paroles qu'il monte à l'étage pour se plonger sous le jet glacé. Susie ? Oubliée depuis longtemps. Et alors qu'il frotte sa peau et qu'il nettoie sa blessure, il reste encore plus longtemps sous l'eau glaciale pour se débarrasser de toute idée malvenue qui a pu effleurer son esprit pervers et dérangé. Car oui, il fallait vraiment être dérangé pour penser à Matt de cette façon-là, même si ça n'avait été que quelques courtes secondes. Pour un peu, il en aurait pleuré. Quelques minutes plus tard, il se glissa sous ses draps, n'ayant pas le courage de redescendre affronter Hemmington, trop inquiet qu'il puisse le percer à jour d'un seul regard. Sous ses paupières closes, le sommeil commença à l'engourdir. Demain serait un autre jour et tout cela serait loin derrière lui. | |
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