Gaëlle se tenait toute droite, littéralement figée sur place, sans comprendre ce qu'elle avait sous les yeux droit devant elle. Que ce passait-il? Comment? Pourquoi? Elle ne parvenait pas à comprendre la scène qu'elle avait devant elle.

La jeune irlandaise avait pris le parti de s'offrir un petit weekend détente chez sa tante, elle devait être quelque peu occupée dernièrement car jamais elle n'avait eue de réponse à ses nombreuses lettres qu'elle lui avait adressée. Et puis c'était tout de même plus agréable de rendre visite aux gens en chair et en os plutôt que de simplement leur écrire, de plus elle se languissait de Nora. La petite tigonne devait surement avoir doublée de taille depuis qu'elle l'avait laissée entre les mains d'Aelys et si son souvenir lui laissait un pincement au cœur, Gaëlle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait fait là le meilleur choix possible. Un tigon n'est pas fait pour être enfermé entre quatre murs, au moins avait elle tout l'espace qui lui était nécessaire. Elle avait donc accompagnée Tao jusque chez elle, saluée Mr Yu d'une taquinerie bien sentie qu'elle ne réservait qu'a lui et aussitôt ses affaires larguées, avait filée dare-dare jusque chez sa tante. Sauf que voilà, à peine arrivée elle se tenait interdite devant le spectacle qu'offrait la bande d'aurors stationné devant les débris de la porte. On voyait aux traces de neuf que les pavés avaient été refait et que de nombreux dégâts avaient du être causés par... par quoi au juste? Elle n'aurait su dire, c'était trop surréaliste. Petit à petit une idée s'insinuait en elle, une idée horrible qui lui faisait une boule au fond du ventre et lui glaçait les os... Où était sa tante?

De plus en plus alarmée, la jeune fille franchit la rue d'un bond avant de s'arrêter sur le seuil de ce qui avait été une boutique, surprenant les hommes en faction. Sourde à leurs appels, Gaëlle commençait de plus en plus à paniquer en voyant l'état de la boutique. Il était arrivé quelque chose d'horrible ici. Jamais Aelys ne serait partie en laissant tout ce bazar. Elle allait pénétrer plus avant quand une grosse main se posa sur son épaule la faisant pivoter rudement. L'homme en face la questionna sans ménagement, sans qu'elle ne prête la moindre attention à ses paroles, Gaëlle était comme folle, hors d'atteinte. Les yeux écarquillés elle se retourna pour entrer sans compter sur les cerbères. Ce n'était plus seulement une main qui la retenait, le contact de ces inconnus lui fit perdre les pédales. Elle se débattit aussitôt crachant et sifflant comme un chat furieux pour échapper à la poigne d'acier des hommes, sans grand résultat. Elle la sentait venir tout au fond d'elle, la crise d'angoisse et diable ce n'était vraiment pas le moment, ce qui ne fit qu'accentuer davantage encore sa panique, un moment son pied cogna quelque chose de mou et elle crut entendre un grognement de douleur avant de perdre toute notion du monde qui l'entourait.

L'auror Smithson était un petit jeune qui avait besoin de gagner le respect de ses pairs. On lui refiler toujours les affaires de merde comme par exemple surveiller une espèce de cabane miteuse sur le chemin de traverse parce que la prétendue criminelle à qui elle appartenait était susceptible d'y revenir pour chercher quelque chose.
Autant dire que c'était pas l'affaire du siècle et pas non plus avec ça qu'il allait monter en grade. Enfin maintenant qu'il avait un suspect peut-être que oui. Il avait bien entendu ramené la celte (elle l'était à en juger par la couleur de ses cheveux) dans les locaux du ministère. Mais comme il n'avait pas le droit de malmener une éventuelle suspecte il se contenta de lui jeter un sortilège pour qu'elle se réveille. Toujours aimable, l'auror Smithson entama la procédure:

« Nom, prénoms, âge, adresse s'il vous plait, je vais prendre votre déposition. »

Il avait sorti un formulaire et attendait que la celte lui réponde. Avec une complice, il monterait en grade c'était sûr.
Dans le bureau il n'y avait rien et bien entendu la suspecte avait les mains liées par un sortilège. Assise en face de lui, il ne lui restait qu'à tout lui dire et voilà qu'il s'envolerait vers... qui sait un poste de chef des Aurors. Ce serait tellement bien...

La dernière chose dont se souvenait Gaëlle c'était une émotion, brute, sauvage. Une angoisse sourde qui l'avait emportée au loin. Mais tout ça était décidément terriblement brumeux et confus. Elle se sentais mal et nauséeuse comme à chaque fois qu'elle faisait une crise particulièrement violente. Dormir semblait la meilleure idée de la journée, se reposer après tant d'émotions c'était assurément le plus efficace des remèdes sauf quand quelqu'un s'amusait à venir vous titiller bêtement avec un peu de magie. Ouvrir les yeux lui demanda un effort considérable qui eut comme seule récompense un virulent mal de crâne qui explosa derrière ses paupières. La luminosité de l'endroit n'arrangeait rien d'ailleurs... quand à savoir où elle était, ça...

Agent Smithson - Nom, prénoms, âge, adresse s'il vous plait, je vais prendre votre déposition.

Gné ? La jeune irlandaise s'efforça de chasser la brume de sa tête pour comprendre ce qui ce passait. Voyons elle était assise sur une chaise, elle était face à un inconnu qui présentait comme un représentant des forces de l'ordre, celui-ci apparrament attendait d'elle une réponse, elle n'avait plus sa baguette et elle avait les maains liées... Génial. Elle considéra l'homme avec un regard interdit, mi-consterné, mi-incrédule.

Visiblement la fille était encore complètement dans le coaltar. Smithson soupira longuement, adressant un regard dépité au mur sur le côté. Bon. Reprenons.

Smithson - Vous êtes au Ministère de la Magie, en salle d'interrogatoire Mademoiselle. Ne vous inquiétez pas vous n'êtes accusée de rien mais j'ai besoin de votre déposition, il me semble que vous cherchiez à rencontrer Mademoiselle Aelys McNamara c'est bien cela?

Il marqua une longue pause, après tout maintenant qu'il était lancé il allait faire les choses dans les règles comme ça personne ne pourrait lui reprocher quoique ce soit.
Il donna un coup de baguette et libéra sons suspect puisqu'elle ne semblait pas dangereuse et de toute façon la porte était fermée par sortilège. Donc pas de soucis. La baguette de ladite suspecte avait bien entendu était ...

Smithson - Votre baguette a été momentanément réquisitionnée, elle vous sera rendue dès que vous aurez répondu à quelques questions concernant la nature de votre relation avec Mlle McNamara... Je me dois de vous informer, si vous ne le saviez pas déjà, que Mlle McNamara est recherchée pour des activités de terrorisme. Son emplacement sur le chemin de traverse a été saisi mais je présume que vous n'en saviez rien sans quoi vous ne seriez pas venue... Bien donc ... Nom, prénoms, âge, adresse s'il vous plait.

Gaëlle laisse échappée un mince soupir d'ennui, écoutant d'une oreille plus que distraite l'auror lui faire son petit laïus. Bon visiblement, elle est tombée sur l'idiot de service, pas la peine d'être au Magenmagot pour s'en rendre compte. Elle est même étonnée qu'on lui ait confié le soin de l'interroger. Au fait pourquoi est-ce qu'on l'a emmenée dans cette damnée salle glauque et triste. La jeune fille s'agite sur sa chaise pour chasser ce sentiment de malaise en essayant de raccrocher la conversation en route.

Smithson - ...me semble que vous cherchiez à rencontrer Mademoiselle Aelys McNamara c'est bien cela?

S'il attendait d'elle qu'elle se mette à lui adresser la parole, il pouvait toujours attendre là jusqu'au jour du Jugement Dernier. Et quand bien même aurait-elle été douée de parole qu'elle se serait bien gardée de dire quoique ce soit devant lui. Elle n'avait vraiment aucune confiance en lui. Sentir ses liens se dissiper ne fit qu'augmenter son ressentiment vis à vis de ce type. Visiblement on l'a sous-estimait ou alors cet homme était visiblement idiot. Un stagiaire peut être ?

Smithson - Votre baguette a été momentanément réquisitionnée, elle vous sera rendue dès que vous aurez répondu à quelques questions concernant la nature de votre relation avec Mlle McNamara... Je me dois de vous informer, si vous ne le saviez pas déjà, que Mlle McNamara est recherchée pour des activités de terrorisme. Son emplacement sur le chemin de traverse a été saisi mais je présume que vous n'en saviez rien sans quoi vous ne seriez pas venue... Bien donc ... Nom, prénoms, âge, adresse s'il vous plait.

Au fur et à mesure qu'il parlait, le visage de Gaëlle afficha tour à tour de l'exaspération, de la surprise et de l'incompréhension, puis une colère froide et explosive. Aelys, une terroriste ? C'était ridicule enfin ! C'était comme d'affirmer qu'elle même était une tueuse en série psychopathe ! Sa chaise s'écrasa par terre avec fracas comme elle s était relevée brusquement en frappant la table du plat de ses mains. S'ensuivit une série de signes aussi cassants que cinglants qui exprimaient à son interlocuteur sa manière de penser. Elle n'avait pas été plus furieuse quand elle avait vu Raven la tromper juste sous son nez.

L'auror eu un petit mouvement de recule en voyant la folle aux cheveux roux agiter ses mains sous son nez. Tous barjos ces celtes. Puis il finit quand même par se dire qu'elle n'avait pas juste un pète au casque et par reconnaître le langage des signes... qu'il ne parlait évidemment pas.

- Oh nooon... il fallait que ça tombe sur moi..., pesta-t-il tout haut comme si en plus d'être muette sa suspecte avait aussi été sourde. Bon je reviens...

Si la gamine avait eu l'usage de la parole elle aurait presque pu lui dire "cache ta joie"... Smithson se leva mollement puis tournant le dos à la fille il ouvrit la porte juste au moment où le ministre passait. Bien sûr si notre ami n'avait pas fait du zèle, le fait que le ministre passait justement par là à ce moment n'aurait été qu'un fait inintéressant dans l'histoire. Mais là, puisque l'Auror tenait absolument à se faire remarquer...

- Bonjour Smi... Miss Llelwellyn? Ahem, laissez Smithson, il y a erreur de toute évidence.

L'ancien directeur de Poudlard donna un coup de baguette et la pauvre Gaëlle était complètement libre.

- Mes très sincères excuses Miss Llelwellyn. Je suppose que c'est encore cette ridicule histoire de terrorisme...?, lui bien sûr s'y entendait en langage des signes.

Smithson - Oh nooon... il fallait que ça tombe sur moi... Bon je reviens...

Hého ! Jusqu'ici elle était restée calme et polie, à force de la chercher il allait finir par la trouver ce grand moche là ! Elle était toujours dans la pièce mille lutins ! S'il y avait bien quelqu'un qui était en droit de dire quelque chose dans le genre de "il fallait que ça tombe sur moi..." c'était bien elle, non ? Incapable de lui asséner tout son ressentit à travers les oreilles la jeune irlandaise se cantonna à un regard rogue et assassin qui aurait fait fondre un glacier. Prenant son mal en patience, elle pianotait sur la table en ruminant contre la stupidité des aurors quand une voix qui ne lui était pas si inconnue que ça la fit se retourner en direction de la porte.

Rufus - Bonjour Smi... Miss Llelwellyn? Ahem, laissez Smithson, il y a erreur de toute évidence.

Bondissant de sa chaise comme un diablotin de sa boite, Gaëlle avait envoyer par la fenêtre son air revêche en même temps que son tourmenteur imbécile pour venir passer ses bras autour de son ancien directeur. Hé, c'est qu'elle avait toujours beaucoup aimée ce vieux monsieur, pour elle il représentait le grand-père idéal qu'elle n'avait pas eu. Alors le voir ici pour qu'il la tire de ce mauvais pas... Elle était littéralement aux anges.

Rufus - Mes très sincères excuses Miss Llelwellyn. Je suppose que c'est encore cette ridicule histoire de terrorisme...?

Se souvenant soudainement que ce n'était pas forcément correct de rester coller comme ça à un ministre, elle s'en écarta en lui adressant un sourire radieux avant de tirer la langue effrontément au fameux Smithson. Peu importe que ce soit une réaction puéril, de toute façon avec son Q.I. d'huitre au four, ce serait bien la seule chose qu'il serait capable de comprendre venant d'elle.

Gaëlle - Vous n'imaginez pas à quel point ça me fait plaisir de vous revoir Mr Scylence.' Elle marqua un temps d'arrêt avant d'ajouter avec un certain malaise,'Mr Scylence ? Qu'est ce que c'est cette histoire de terrorisme ? Où est ma tante ?

Gaëlle - Vous n'imaginez pas à quel point ça me fait plaisir de vous revoir Mr Scylence.Mr Scylence ? Qu'est ce que c'est cette histoire de terrorisme ? Où est ma tante ?

Le Ministre s'éclaircit la voix, dispersant d'un regard autoritaire les imbéciles qui s'était arrêtés pour regarder au lieu de travailler. Comme si il n'avait pas assez de pain sur la planche. Il fit signe à Gaëlle et referma la porte derrière elle.

- C'est une histoire compliquée Miss Llelwellyn. Je ne saurais vous dire où se trouve votre tante mais il semblerait que la précédente administration se soit intéressé de près à ses dons. Je ne peux bien sûr guère vous en dire plus mais je serais vous je ne m'en ferais pas trop pour Aelys McNamara.

Il eut un petit clin d'oeil. Ses yeux bleus étaient plein de malice et il n'avait rien perdu du bon directeur de Poudlard qu'il avait été. Il notait dans un coin de sa tête le lien de parenté entre Aelys et Gaëlle Llelwelyn mais il avait en tête de le garder pour lui. Après tout, s'il ne connaissait pas personnellement cette Aelys McNamara, il connaissait bien son ancienne élève. Et inutile de dire que Gaëlle n'avait pas vraiment le profil d'un terroriste. Il rouvrit la porte avec un sourire paternelle:

- Bien. Vous transmettrez mes amitiés à Lady Grey, je compte sur vous.

Ou comment avoir l'air de rien et conclure sans faire de vague. Le Ministre avait toujours eu cette élégance et ce style...