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| I see the world we can make. (pv) | |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Lun 18 Oct - 21:44 |
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| I see the world we can make. Il y avait quelques chuchotements dans l'audience. Wolfgang Orlov, le tristement célèbre, était le centre de toute l'attention. Il était droit devant le greffier qui recueillait justement le contrat qui le lirait au Ministre Rufus Scylence. C'est avec un silence complet que Wolfgang se leva, homme imposant dans cette pièce trop étroite. Il était immense, le Roi des Loups, et en sa présence, on comprenait aussitôt où était notre place. Du haut de son deux mètres vingt de haut, ses épaules larges montraient une musculature exceptionnelle. Wolfgang, et ça se voyait sur son visage, était un homme d'une autre époque. Il avait aujourd'hui quatre millénaires, et il avait traversé les époques. Le temps avait blessé son corps et son coeur : il avait perdu sa femme, et son innocence. Parfois, il doutait même encore d'avoir foi en l'humanité, qui lui avait si souvent jeter des pierres – au sens propre comme figuré. Maintenant Wolfgang était un bloc difficile à émouvoir. Il regarda la greffière, et se détourna d'elle. Il avait enfin fini avec la paperasse. Après ça, il rentrerait au campement, il irait voir ses fils, ferait un tour de Londres, et attendrait la nuit pour mener ses attaques en groupe de quatre. Sortit du bureau, il regarda autour de lui, repensa à nouveau à cette guerre, à cet enfer qui grouillait dehors. Il voyait les enfants dans la pluie, devant un limon, et il imaginait la douleur de la chaire, l'odeur du brûlé, le parfum du sang sur le béton froid et glacé. Il repensait à sa femme, au pelage noir qui couvrait le monde entier. Klavdia était sa femme. Avait été. Elle était morte il y a longtemps maintenant. Perséphone de Macédoine était son vrai nom. Elle avait été la chose la plus terrible au monde. Elle avait été de ces reines guerrières qui ne baissent jamais le regard et restent le dos bien droit face aux mâles du monde. Perséphone avait été bonne avec son peuple, et elle était tombée quand il avait fallu protéger ses louveteaux. Plaquée au sol puis décapitée, on l'avait amené au sein du château des chasseurs. Les loups étaient des créatures plus pacifiques, mais un tel acte n'aurait pas pu être oublié. Ils avaient tué la Reine des Loups. Perséphone la Noire. Il revoyait la scène devant ses yeux. La vague puissante des loups qui écrase les arbres, se fracasse contre la pierre et le bois, grimpe et s'insinue dans le bâtiment, le vide de toute vie, de tout espoir, de la plus futile étincelle de vie. Le nom même du château avait été rayé de la carte. Ça avait été le sang qui éclabousse ses paumes. Il en sentait encore la chaleur, malgré les siècles. Il se tendit, un frisson le prit à l'échine, et secoua finalement le visage, remettant ses pensées à l'endroit. Aujourd'hui n'était pas vraiment une journée spéciale, aussi il pourrait prendre le temps d'aller acheter un café, et de redescendre par la suite. Il traîna sa grande carcasse jusqu'à la machine à café – si, vous savez, celle qui crache du café dans un rayon de cinquante centimètres autour d'elle quand votre café coule. Il chercha dans ses poches – trop nombreuses – une pièce et sortit finalement de la monnaie en pagaille. Il râla un peu. Après tout, même si il était vieux comme le monde, il était fait de chair, de sang et d'os, et n'échappait pas au problème des pièces de vingt cents perdus. Une fois le compte trouvait, il entra la monnaie dans la machine, et attendit qu'elle fasse son travail. Comme par habitude, elle cracha son jus dégueulasse et bouillant autour d'elle, voir même plus à côté du gobelet que dedans, et le lui livra sans sucre. Le géant attrapa le gobelet, et s'il aurait du se brûler, c'était sans compter qu'il avait ces mains de travailleurs, usés par le temps et par les travaux, du forgeron au menuisier, en passant par le guerrier et l'homme politique. Il ne sentit pas la chaleur, ou alors comme une infime brûlure. Il porta le jus chaud et noir à ses lèvres, en bu une gorgée, et pinça les lèvres en une mimique mitigée. Il ne savait même plus si c'était vraiment bon, ce goût amer de cacao chaud. Trop chaud. Il se retourna. Son regard glissa sur le sol. Quelque chose le regardait depuis cinq secondes. Et cette chose était un homme, plutôt grand – encore qu'il aurait fallu être un géant pour dépasser Wolfgang – mais en terme humain, il était dans la moyenne. Un homme qu'il pensait reconnaître, vaguement, comme étant le Chef du Département de la Justice. Il le regarda, ses yeux noirs dans les siens. Une main libre, l'autre occupée par un café, habillée d'un par-dessus noir, dont les poches étaient toutes occupées par quelques choses, que ce soit un journal ou des lettres, des papiers en vrac. Le loup souffla du bout des lèvres finalement, juste parce que l'homme ne bougeait pas d'un pouce : « Je bloque le passage, c'est ça? » C'était bien souvent le cas, hélas. Les épaules, et surtout sa grande taille, le rendait bientôt plus large que les portes du Ministère, et il avait fini par s'y habituer. C'était logique, dans le monde des humains, qu'il ne soit pas à la bonne taille. Il était tellement plus grand qu'eux, sans même le revendiquer, préférant de loin le retrait. Il n'y a rien de plus paisible, qu'une simple retraite. | |
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InvitéInvité
Mar 19 Oct - 14:38 |
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| Les pas d'Edward résonnaient dans l'atrium du Ministère qui avait perdu sa légendaire agitation d'antan. Désormais, c'était là plus un lieu de passage qu'autre chose. Personne ne vint perturber la trajectoire du ministre, sa démarche assurant un état frôlant la colère. Il était arrivé tard ce matin et avait trouvé sur son bureau un dossier des plus inattendus : ainsi, Wolfgang Orlov était au Ministère ? La seule raison pour laquelle Edward aurait compris croiser l'ancien chef des mangemorts, c'était pour le voir se rendre au Magenmagot entouré de plusieurs gardes. Néanmoins, il n'en était rien, et il était là pour préparer un futur entretien avec le Ministre de la Magie lui-même. Edward avait suivi cette affaire de près, ayant du envoyer plusieurs aurors aux trousses de l'actuel chef des lycanthropes. De toute évidence, Wolfgang avait quitté la place de chef des mangemorts.
Ce n'était pas pour cela qu'Edward avait d'une humeur peu réjouissante. Après tout, une rédemption de l'ancien mangemort n'était pas à bannir, et le Comte n'allait pas sauter au cou du géant pour le faire abjurer de ses péchés. Seulement, la seule condition pour qu'Edward accepte d'être l'allié d'un individu, c'était de lui prouver sa valeur, la moins péjorative bien entendu. Bref, en cette fin d'après-midi, s'il retournait au niveau deux du Ministère, ce n'était en aucun cas pour se plaindre de la présence de Wolfgang Orlov, mais il comptait apprendre à la secrétaire chargée de lui apporter ses dossiers d'être ponctuelle. En effet, cela faisait plusieurs jours qu'Edward aurait du être au courant de ce rendez-vous avec le géant, mais il le savait depuis la matinée seulement. Plus le temps passait, plus le Comte avait de plus en plus de mal à supporter son environnement au travail. Il avait déjà connu une grande déception de l'autorité du monde magique avec l'histoire concernant Vitali et Aelys où le maître mot qui pouvait être utilisé pour décrire cette affaire était l'injustice. Seulement, l'aristocrate ne baissait pas les bras, comme toujours, et savait qu'il réussissait à gérer au mieux son Département. Ce n'était pas la même chose partout, bien malheureusement. La bonne nouvelle était qu'Edward conservait une réputation des plus glorifiantes étant donné la qualité de son travai et la force de ses engagements. Il avait encore fait les gros titres quelques jours auparavant. Cette gloire superficielle et inutile à ses yeux lui apportait tout de même quelques satisfactions à l'idée de ne pas contribuer à la chute du monde magique dans les limbes profondes. Car oui, les choses ne s'arrangeaient pas, et toujours un ciel d'enfer plânait au-dessus des sorciers. La population devait se soumettre à un couvre-feu et plus personne ne pouvait profiter des rayons d'un Soleil inexistant en ces jours. Même au Manoir, alors que l'obscurité n'était pas à son comble quelques semaines plus tôt, l'ombre grandissante avait pris possession des lieux. Il ne restait que quelques traces de luminosité toujours dominée par cette nuit angoissante et symbole d'un futur ténébreux.
Malgré le peu de mouvement régnant à l'atrium, l'ascenseur qu'avait emprunté Edward était bondé. On l'avait salué, on lui avait parlé de dossiers à régler, demandé les nouvelles concernant la recherche de Vitali et le Comte avait du répondre par de larges sourires hypocrites, utilsant de grands mensonges en pretextant qu'ils étaient sur la bonne voie. La voix qu'Edward connaissait par coeur et qu'il ne supportait plus d'entendre au quotidien annonça que l'ascenseur était parvenu au deuxième niveau. La porte du bureau de la secrétaire qui allait se faire sermoner était ouverte et la jeune femme semblait chargée de plusieurs paperasses. Une odeur détestée du Comte, celle du café, atteignit ses narines. Qui pouvait être encore assez stupide pour utiliser cette machine hors d'usage créant des liqueurs non dignes d'être bues ? Chaque membre du personnel de ce Département le savait pertinement et les crises de nerf d'Edward à propos de cette odeur nauséabonde avaient porté leurs fruits. Pas totalement, apparement, sauf s'il s'agissait d'un visiteur. C'était bel et bien un visiteur que le ministre n'eût pas de mal à trouver à en juger de sa taille. De toute évidence, c'était Wolfgang, les géants ne courant pas les rues. Il empêchait involontairement l'accès au bureau de la secrétaire. Edward restait immobile, observant cet homme immense. Il était exactement comme il l'avait imaginé. Puis le chef des lycanthropes se rendit enfin compte de la présence du ministre. Edward ne supportait pas l'idée d'être dominé par un individu et cela en devenait presque maladif. Même la taille y passait et c'est pourquoi le Comte redoublait de froideur et de vigilance lorsqu'il se trouvait face à une personne plus grande que lui, bien que cela arrivait rarement étant donné sa taille commune mais relativement haute.
" Je bloque le passage, c'est ça? "
Edward fut chassé de ses pensées et c'était une bonne chose car il tentait de se mettre à la place d'un géant qui se doit d'accepter sa condition et ses contraintes peu enviables. Lorsqu'il était face à d'étranges phénomènes, un bon nombre de questions s'enchaînait dans son esprit. Cela ne voulait pas dire qu'il était contre les differences, au contraire, il les appréciait, n'aimant pas appartenir à un groupe bien défini. Lui-même se démarquait mais d'une manière bien plus superficielle étant donné que sa difference concernait sa fortune, une des plus grandes de tout le pays. Il se décida après quelques secondes à prendre la parole, ne relâchant pas son regard de celui en hauteur du géant afin de laisser paraître une grande confiance en lui-même. Il ne serait pas déstabilisé, pourquoi l'aurait-il été ? Wolfgang avait beau être un géant et un ancien chef des mangemorts, cela ne suffisait pas pour impressioner Edward.
" Les rumeurs n'ont pas tord, pour une fois. Hum... bref. J'ai appris votre présence un peu tardivement... "
Ses dernières paroles furent prononcées d'un ton élevé peu rassurant, forçant la secrétaire à lever son regard vers celui de son supérieur, et à les baisser à nouveau par honte.
" Il y a quelques temps, c'est au Magenmagot que j'espérais vous voir, Wolfgang, mais si j'ai bien compris, vous avez quitté vos occupations... macabres ? "
La voix d'Edward était froide, comme toujours. Elle l'était toujours face aux inconnus, surtout les inconnus réputés pour avoir un passé loin d'être irréprochable. | |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Mar 19 Oct - 16:18 |
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Selon des critères très humains, l'homme qu'il avait en face de lui était du genre « bon partit ». Il avait appris ce mot de la bouche d'une jeune mordue. Elle lui avait expliqué qu'un homme avec de l'argent et beau était ce que l'on appelait un bon partit, dans le sens où il était celui qui subviendrait le mieux à une femme et lui donnerait de beaux enfants. Wolfgang ne saisissait pas vraiment les choses humaines, mais ça, il l'avait retenu – encore qu'il avait la fâcheuse habitude de dire de tous hommes viril et grands qu'ils furent de bons partis, se fixant sur les critères lycanthropes, qui voulait qu'un bon mâle soit fort et capable de défendre sa famille. Wolfgang avait été l'un des exemples les plus frappants de sa race. Il était leur Roi, et dans le regard, il avait la fierté de sa race et de son histoire. Quand il était jeune, Wolfgang avait aimé les hommes et les femmes des villes humaines. Il les avait observé avec des yeux de jeunes adolescents. Il n'avait jamais aimé une femme humaine ; sa louve lui avait suffit, et même dans la mort, il ne l'avait pas oublié. Mais il avait apprit qu'elles avaient le coeur fragile, et si sa femme avait été une amazone terrible, il avait été touché par les pleurs de quelques anges. L'homme en face de lui n'aimait pas les femmes fragiles. Il aimait les femmes fatales. C'était ce que Wolfgang pensait. Il n'y a que les hommes au coeur doux qui aiment les danseuses à tutu blanc, qui meurt au rythme du lac des cygnes, dans un dernier cri. Il aimait les femmes de Charlie. À l'intérieur, Wolfgang eut envie de sourire, mais sa face resta de marbre. Wolfgang était inexpressif. Un bloc de marbre.
« Je bloque le passage, c'est ça? »
La voix de Wolfgang est calme et grondante. Elle est chaude comme un été indien, mais on y sent un accent de l'est, de la Sibérie. Il roule les « r »,, parle lentement, comme il décompose son anglais. Son accent est d'ailleurs, mais d'où exactement, on ne saurait dire, et c'est bien normal. Wolfgang n'est pas d'ici, ni d'ailleurs. Né au coeur du croissant mésopotamien, il a vécu sur les routes qui l'ont mené de l'ouest à l'est, sans jamais s'arrêter. Il a traversé les déserts de sable et les déserts de glace, les oasis et les forêts amazoniennes. Il a une voix unique, un accent qui n'appartient qu'à lui, et son regard possède une flamme qui n'appartient qu'à lui. On la retrouve chez ses fils, mais moins fortes, moins imposantes. Il est un Roi devant un homme. Un Dieu devant un mortel. Et pourtant, à l'intérieur, il a un sourire. Cet homme est remarquable. Un chef de meute exemplaire. Ça se voit à la secrétaire qui guette. À toutes ses personnes qui se soumettent. Un homme brave, un homme de bien.
« Les rumeurs n'ont pas tord, pour une fois. Hum... bref. J'ai appris votre présence un peu tardivement... » « Ce n'est pas grave. Le greffier a fait un bon travail, je crois. »
Il a mal prononcé son mot, il le sait, mais il ne se reprendra pas. C'était tout à fait compréhensible après tout. Il fallait vraiment chercher la petite bête pour le reprendre. Et puis, Edward n'avait aucun intérêt à le faire, d'une parce que le roi des loups était un peu susceptible quand il le voulait, et de deux car il n'avait lui-même pas relever le mot « rumeur ». Son esprit ne voyait en effet pas pourquoi il aurait posé la question. Des rumeurs, il y en avait des dizaines, et ça l'aurait fatigué de les entendre. Il n'aimait pas ça, que les gens parlent, sans cesse sur lui. Il avait choisi de vivre une vie retirée, il y a longtemps. Faut croire que c'était plutôt raté...
« Il y a quelques temps, c'est au Magenmagot que j'espérais vous voir, Wolfgang, mais si j'ai bien compris, vous avez quitté vos occupations... macabres ? »
La voix était froide. Wolfgang ne savait pas comment le prendre. Était-il comme ces hommes qui le détestent parce qu'il a libéré le poète? Oh, il comprenait, après... Après il ne comprenait pas la logique. Quel genre d'homme se déplace pour venir voir quelqu'un qu'il déteste? Wolfgang hocha la tête sur la droite, comme s'il venait de saisir la phrase. Il n'était pas lent, c'était une habitude. Ça et se masser les tempes quand il était énervé, ou quand il réfléchissait.
« Le Magenmagot ne m'aurait vu que si je l'avais désiré. » Wolfgang ne souriait pas. Il était indifférent, et sérieux. Très sérieux. « Si par 'occupations macabres' vous voulez dire les mangemorts, j'ai bel et bien quitté ma place de leader. À la place, je tue des limons, des chiens de l'enfer et des ghoules. Avouez que c'est quand même un peu macabre... »
Wolfgang, toujours aussi sérieux, ne souriait pas. Ça aurait pu être une blague, ou une vanne, mais non. Il avait dit ça comme ça lui avait traversé la tête, et pour lui, c'était tout à fait logique. Après tout, quand il rentrait et qu'il avait les manches recouvertes de sang noir et vert, c'était tout ce qu'il y a de plus gore, non? En tant que Chef des Mangemorts, il n'avait jamais plongé ses mains dans le corps de ses victimes. Il n'avait jamais tué avec ses propres mains, parce que les hommes étaient des créatures trop fragiles pour qu'il ne les tue. Les créatures de l'enfer, c'étaient différents. Il s'était engagé à lutter contre. Et il ne revenait jamais sur ses engagements.
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InvitéInvité
Mar 19 Oct - 17:53 |
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| Wolfgang avait démontré à Edward que ce dernier pouvait s'entretenir avec un peu plus d'aisance avec lui. Il avait tout pour plaire au Comte : il était froid et ne se laissait pas faire, tout comme Edward. Parfait. C'était un passe-temps d'Edward, une sorte de défis qu'il se lançait lui-même. Il adressa un large et soudain sourire qui, lui, ne souriait pas. Chose étrange, s'il avait fallu juger le comportement du Comte lorsqu'il était arrivé au deuxième niveau du Ministère, il aurait été aisé de penser que cet homme là ne connaissait même pas le mot "sourire". Surprenant, il l'était. Wolfgang l'amusait follement, involontairement, par ses répliques franches, qui déstabiliseraient le premier pauvre d'esprit venu, ce que n'était pas Edward. Ce qu'il faisait actuellement n'avait rien de macabre aux yeux du Comte. Certes, il tuait des créatures peu désirables d'être rencontrées, mais cela n'avait rien à voir avec le fait d'appartenir au mal lui-même. Désormais, il semblait lutter contre. Mais ils n'avaient pas la même culture, les mêmes valeurs et Edward ne s'attardait pas sur les réponses du lycanthrope car ils n'étaient tout simplement pas du même monde. Rien que par son accent, Wolfgang démontrait qu'il venait d'ailleurs. Toutefois, malgré le fait qu'Edward avait une bonne impression de son interlocuteur, il restait sur la défensive et savait qu'il n'avait pas un passé glorieux, aux yeux du ministre en tout cas. Il se devait de s'entrenir avec lui sur ses intentions car un homme au passé noir reste imprévisible. Cela faisait des années qu'Edward cotoyait des criminels et autres hors-la-loi, qu'il les jugeait et qu'il les traquait et il savait pertinement que, souvent, une rédemption se concluait par des manipulations et des actes pires que les précédents. De sa voix froide, Edward reprit la parole et, d'une rapidité et d'une soudaineté fulgurantes, il relâcha son sourire. " Il faut qu'on parle. " Sans un mot de plus, Edward prit la direction de bon bureau. Il se déplacait constament de la même manière : sa démarche assurée et grâcieuse, symbole d'une haute éduction reçue. Il tenait parfois sa canne à pommeau. Dans le monde des sorciers, il y avait toujours une place accordée à l'ancienneté et se déplacer avec une canne d'aristocrate n'avait jamais choqué personne, sauf les personnes n'appréciant pas le fait de croiser des personnes trop riches. Son bureau n'était pas loin. Il l'avait complétement fait rénover lors de son arrivée au poste de directeur du département de la justice magique, quelques années auparavant. Une haute porte en bois foncé y conduisait. La pièce était plutôt grande et sombre, de nombreuses bibliothèques parcouraient les murs et une échelle pouvant parcourir toutes ces étagères permettait de se rendre aux rayons supérieurs. Il y avait plusieurs tableaux à l'effigie des membres de la lignée Windel. Un tableau était destiné à être rangé dans un placard, c'était celui d'une arrière grand-mère du Comte, femme extrêmement attachée au luxe, encore plus qu'Edward lui-même, et elle passait son temps à remuer bruyamment sa cuillère dans une tasse de porcelaine grinçante, provoquant ainsi un bruit effroyablement déplaisant. Tous les meubles présents reflétaient le luxe dans lequel baignait le ministre depuis sa plus tendre enfance. Aux yeux d'un lycanthrope, il s'agirait certainement de futilités, mais c'était là des choses indispensables pour l'aristocrate. La salle était plus haute, ce qui allait permettre à Wolfgang de ne pas se sentir trop à l'étroit. Edward lui indiqua un des deux fauteuils en velours en face de son bureau et s'installa sur un fauteuil bien plus grand de l'autre côté de la table en bois lisse et obscure. Il se mit à l'aise, appuyant son dos contre le dossier mouelleux, et posa ses avant-bras sur les accoudoirs, les mains jointes devant lui. Jambes croisées, il avait une classe indéniable que bien des hommes lui enviaient. Il ne se forçait pas, c'était une chose inée. " Wolfgang. " La voix d'une froideur effarante du noble résonnait dans la pièce. Il voulait savoir quoi penser de Wolfgang. Après tout, si ce dernier lui assurait que les mangemorts n'avaient plus rien à voir avec sa vie, peut-être Edward pourrait-il changer d'avis sur lui. Mais Edward ne faisait pas confiance au premier venu, et il faisait une patience considérable pour espérer déccrocher considération et confiance du Comte. " Vous devez m'assurer d'une chose, Wolfgang : quels sont vos projets ? Je veux dire... que comptez-vous faire à présent ? Si vous êtes içi, ce n'est pas par hasard et vous comptez certainement vous allier au Ministère. Vous comprendrez que d'un ex-mangemort, on attend qu'il fasse ses preuves et qu'il soit digne de notre... considération. " Edward eût du mal à prononcer le dernier mot, étant donné qu'il ne l'accordait que très rarement. Trop rarement d'ailleurs. | |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Mer 20 Oct - 15:15 |
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Visiblement, ça l'avait fait rire. Même si Wolfgang ne voyait que rarement les nuances d'humour, il se rappelait d'une époque où il avait ri comme un enfant, où il avait regardé le ciel avec un frère de coeur pour refaire le monde. Cette époque était révolue. Wolfgang n'avait plus ri depuis la mort de sa femme, pas une fois. Il avait perdu quelque chose, plus que son âme, plus que tout au monde : l'envie de vivre. Il ne s'en plaignait pas. À quoi bon lutter? Son regard plantait sur l'homme qui se tenait devant lui, Wolfgang ne cillait pas et ne bougeait pas d'un pouce. Il n'était pas le genre être énergétique, au contraire. Wolfgang était un guerrier posé. Il n'avait pas tiré son épée depuis quelques siècles déjà, et en tant que roi, il se devait d'avoir le tempérament tantôt calme, tantôt de feu. À cela il était maître. Maître du calme et de la froideur.
« Il faut qu'on parle. » L'oeil du loup brilla. « Nous parlons déjà. »
La remarque semblait logique, mais comme vous l'aurez remarquer, Wolfgang disait tout ce qu'il pensait, ou une majorité des choses qui lui traversait l'esprit. Il était honnête, comme loup, parce qu'il avait été élevé par la plus honnête et la plus sincère des femmes. De toute façon, les mensonges n'attiraient que d'autres mensonges, et au final, cela déplaisait plus que tout à Wolfgang. Devoir s'expliquer car on a mentit, ça prenait trop de temps, même pour un être éternel comme lui. Éternel, mais marqué par le temps. D'un pas lourd et majestueux, Wolfgang avança derrière Edward Windel, à deux enjambées de lui – ses enjambées à lui – et gardait un oeil autour de lui. La porte était de bois, taillée dans le bois par des mains d'homme, par les mains d'un homme qui savait ce qu'il faisait. Wolfgang n'était pas le genre d'homme à admirer, mais il avait du respect pour les artisants, et plus particulièrement les menuisiers. Il n'avait jamais trouvé plus magnifique et plus pure matériaux que le bois. Il passa le seuil, et s'arrêta un instant, puisque Windel faisait le tour de son bureau. Même si il était le plus vieux dans cette pièce, Wolfgang avait de l'éducation, et chez lui, on attendait que le maître parle ou ordonne pour faire ; ça s'appliquer aussi au fait de s'asseoir. Le regard noir de Wolfgang détailla rapidement la pièce. Aucune trace de poussière, ou à peine. Cette pièce était neuve ; ça se sentait. Et son oreille, plus développée que la normale, aurait pu croire que quelque chose se cacher dans un placard, mais... mais on ne tourne pas une ceuillière dans une tasse quand on est séquestré, à moins que ce ne soit l'un de ses tableaux bruyants, comme à Poudlard, où les hommes et les femmes crient. Wolfgang n'avait jamais compris l'importance du tableau. Un visage n'est qu'un visage. Les loups ne conservaient qu'un respect des noms. C'était une chose chez eux, et l'on donnait rarement son vrai prénom à un inconnu. On lui indiqua un fauteuil. Wolfgang avança et se posa. Il avait l'air d'un géant, et même assis, ses épaules étaient si larges qu'on se demandait encore comment s'il était vraiment réel. Assis comme un homme, les jambes droites, un peu écartées sans trop l'être, les mains sur les accoudoirs, et le dos bien droit dans son siège, on aurait pu croire que Wolfgang descendait d'une bonne famille, riche et de haut rang, quand il avait mangé autour d'un feu de camp et avait croisé les jambes sous lui au moment des repas, n'ayant que la terre pour toutes chaises. Il était d'une autre époque, et s'était pourtant accommodé de ce monde si étrange pour lui.
« Wolfgang. »
Le loup le regarda. Si Windel cherchait son attention, la réflexion semblait ridicule. Il n'y avait rien de distrayant dans cette pièce, rien qui n'attire le regard pour un loup. Au mieux, c'était le genre d'amorce dramatique. Le loup ne cilla pas. Toujours le regard fixe.
« Vous devez m'assurer d'une chose, Wolfgang : quels sont vos projets ? Je veux dire... que comptez-vous faire à présent ? Si vous êtes içi, ce n'est pas par hasard et vous comptez certainement vous allier au Ministère. Vous comprendrez que d'un ex-mangemort, on attend qu'il fasse ses preuves et qu'il soit digne de notre... considération. »
Le loup resta muet. Son regard détaillait cet homme qui attendait de lui qu'il lui révèle ses plans? Ses projets? Sa façon de voir, de penser et d'agir? Quel genre d'homme était-il pour croire avoir le dessus sur un loup? Pour la première fois depuis le début de la journée, les yeux du loup s'allumèrent d'une lueur étrange et unique, que l'on ne donnait qu'à la famille Orlov. Cette flamme, terrible dans l'iris, s'accompagna d'un sourire fendu et lupin, qui donnait au visage angulaire du loup un air presque effrayant, comme il était narquois et amusé à la fois, sans rire pour autant.
« Vous me demandez à moi des comptes, si j'ai bien compris? … mais jeune homme, je suis votre seule chance de vous en sortir. Sans mes loups, vous êtes perdus. » Le loup pencha un peu la tête, à peine. « Je ne vous dois rien. Votre considération, votre respect... tout ça, c'est futile. C'est des mots, juste des mots. Ça ne sera plus d'ici cinq ans. Ce que je vois, actuellement, c'est qu'il fait noir dehors, et que les gens ne peuvent plus sortir de chez eux sans trembler, sans avoir la peur au ventre de mourir. Je ne fais pas ça pour vous, mais pour mes enfants. Pour tous ces petits loups qui vont devoir grandir sous ce ciel noir. Vous avez besoin de nous, nous avons besoin de vous. Il n'est pas histoire d'être digne de quoi que ce soit, que je sache. »
La voix de Wolfgang, monotone et froide, s'était éteinte au bout de ses lèvres. Ce qu'il venait de dire, Rufus Scylence le savait déjà, et il avait bien compris, lui avant tous, qu'il n'y aurait pas d'autres possibilités pour leurs deux peuples de survivre à cette tragédie, que de marcher l'un à côté de l'autre, sans vraiment se mélanger, mais en s'aidant tout de même, parce que c'était leur enfants, à eux tous, qui grandiraient dans un Londres dévasté.
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InvitéInvité
Sam 23 Oct - 17:23 |
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| Il n'avait rien compris. Jamais Edward n'avait prétendu ne pas avoir besoin de l'aide précieuse des loups. Le Comte voulait simplement être certain de la bonne foi de Wolgang, étant contraint de s'allier à lui et à sa meute. Mais c'était un homme d'une autre époque, d'une autre civilisation, Edward, ne préférant pas chercher à se faire mieux comprendre, passa dès lors à autre chose. Il voulait en savoir davantage sur la meute de Wolfgang. Edward ne s'engagea jamais sans être en possession du maximum d'informations. Tout se devait d'être parfaitement plannifié, organisé, décrit, précis. Et il ne s'agissait pas d'une mince affaire mais d'une lutte pour la survie de tout un monde, il fallait donc ne pas faire le moindre faux pas. Pas en des temps tels que ceux-çi. Tout était assez catastrophique. Le ton et la mine d'Edward étaient d'une froideur extrême l'un et l'autre. L'affaire était sérieuse. De plus, le fait de se faire appeller " jeune homme " par un inconnu importunait grandement le Comte qui ne supportait pas être considéré comme inférieur, ayant toujours dominé dans sa vie. Il ne s'agissait peut être que d'une simple formule de politesse, mais elle était insultante aux yeux d'Edward qui fusilla Wolfgang du regard lorsqu'il prononça ces deux mots dans l'apparence innocents. Mais il cessa vite ce regard peu réjouissant. Ils étaient là pour parler d'une guerre, une guerre contre un Mal trop présent, il n'était pas question d'ouvrir des hostilités entre alliés. Guerre. Un mot difficile à digérer. C'était pourtant une réalité, bien ancrée dans l'esprit des sorciers de ce monde, tous aussi craintifs du futur. Tant qu'il s'agissait d'assurer la sécurité du monde magique qu'il chérissait, Edward était prêt. Il y aurait des sacrifices à faire, il le savait pertinement. Mais il n'aurait pas grand chose à perdre. La seule chose qu'il craignait véritablement de voir disparaître, c'était son Manoir, mais il ne se faisait pas de soucis, le magnifique bâtiment se trouvant dans un lieu inconnu de tous, voir un lieu inexistant. Certaines personnes prétendaient même que la demeure du Comte se trouvait dans un monde parallèle. Chose absurde mais avec un fond de vérité. " J'aimerais en savoir un peu plus sur votre meute, Wolfgang. J'ai vu bien des choses sur cette terre, des créatures monstrueuses, d'autres inconnues et j'avoue sans crainte d'être considéré comme un pédant détenir une forte connaissance des créatures magiques. Néanmoins, je dois vous avouer que je ne me suis trop peu penché sur les lycanthropes et, ne connaissant que leurs caractéristiques générales, je suppose que vous êtes le mieux placé pour m'en parler. Du moins, pour ce qui est de vos lycanthropes, le reste m'étant assez égal pour le moment. " Edward, en effet, détenait un précieux savoir sur les créatures magiques dans toute leur diversité. Depuis son plus jeune âge, il s'était interessé à toutes les espèces connues. C'est en grandissant qu'il avait cherché à connaître des créatures moins répandues dans le monde magique. Après bien des voyages et bien des découvertes, c'est un véritable bestiaire qui avait nacquis dans l'esprit du jeune homme. A Poudlard, il s'était montré brillant dans les Soins aux créatures magiques et avait souvent songé à vouer le reste de son existence à ce domaine. Mais les évenements noirs qui étaient apparus avec le temps avaient conduis Edward au Ministère où sa réussite avait été impressionante. Longtemps, on avait accusé le ministre d'avoir profité de sa notoriété en tant que fils de Louis Windel, et qu'il ne devait son poste honorifique qu'à ses aïeuls. Il n'en était rien. Tout ce qu'il avait acquis, il ne le devait qu'à lui-même. Certes, ses parents l'avaient toujours aidés, mais il s'était construit lui-même son parcours glorieux. Mais l'Homme est jaloux, c'est dans sa nature. Ce qu'il n'a pas, il le désire et s'il ne peut l'avoir, il le méprise, par lâcheté, par déception de n'avoir pu s'en emparer. C'était là une leçon qu'Edward avait compris depuis longtemps. Avant que Wolfgang ne prenne la parole, le ministre rajoute quelques mots. Il manquait à tous ses devoirs ! Même en présence d'un lycanthrope, il ne pouvait se permettre de ne pas se montrer comme l'hôte légendaire qu'il était. Baignant dans le luxe, il avait beaucoup de manières, de moeurs et de convenances qu'il respectait sans la moindre hésitation. D'ailleurs, dans le beau monde du pays, Edward avait la réputation d'être l'aristocrate le plus respectable par son talent pour recevoir. Lorsqu'il logeait un individu au Manoir, ce dernier ne manquait de rien : une chambre et une salle de bain privés, un domestique à sa disposition, des repas dignes des plus grandes maisons... C'était la mentalité d'Edward, vivre dans le plus grand des conforts. Confort dont il profitait au Manoir et au Ministère également à en juger de son somptueux bureau. Voilà pourquoi il se leva, toujours aussi gracieusement, ouvrit la porte d'entrée du bureau, appella sa secrétaire en lui murmurant quelques mots et revint à sa place, silencieusement. Une poignée de secondes après, avant que Wolfgang ne lui réponde, la secrétaire du ministre venait poser sur le bureau en bois deux tasses en porcelaine remplies de thé à la menthe qu'Edward s'était procuré en masse lors d'un voyage en Tunisie. Le thé, c'était une chose sacrée chez le Comte. Il s'empara de sa tasse qu'il tenait grâce à sa soucoupe. Il ne faisait pas un faux pas, sa main ne tremblait pas malgré le fait qu'il tenait une soucoupe et une tasse remplie à l'aide d'une seule main, tandis qu'il remuait avec soin la délicieuse liqueur avec une cuillère argentée. " Un thé ? " | |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Dim 24 Oct - 2:22 |
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Par instinct, Wolfgang n'aimait pas cet homme. Par nature, Wolfgang n'aimait pas les gens arrogants et susceptibles. On pouvait bien lui reprocher à lui tous les défauts du monde, il était de ses hommes plein d'humilité et de modestie, sachant aussi bien se mettre en retrait que faire surgir de ses entrailles ce que tous appelaient couramment le patriotisme. Dans le cas du loup, il n'était en aucun cas question d'un pays ou d'un nom commun, plus fort que les liens du sang ou de la famille, il s'agissait du pouvoir du coeur. Le loup n'était pas patriotique. Le monde pouvait bien tomber en petites miettes, pourvu qu'il est de quoi faire vivre heureux les siens. Il était ce Père que tous n'avaient pas eut. Ses propres fils le voyaient comme un dieu vivant, parce qu'il était un homme bon, qui tendait la main, un homme si grand que l'on le croyait inaccessible, alors qu'une main tendue était vite rattrapée par la large main du vieux loup. Le Loup était Père des siens, et si pour les protéger il aurait fallu se mettre à genoux et tendre sa gorge, alors il l'aurait fait, sans rien vouloir davantage, sans aucune concession, pourvu qu'on lui promette la sûreté de son peuple. Il laisserait sa place à son frère de coeur, à ce bon Kveld, sage et patient derrière son sourire inquiet et un peu peiné parfois.
Le loup nota le changement de visage de l'homme, mais ne changea pas ses propos. Il en rirait presque. Ce jeune homme n'aurait pas à se plaindre, quand il avait dépassé depuis de longs siècles maintenant, quand il était l'un des plus vieux de sa race. Le troisième, pour être exacte – si l'on pensait encore que l'Egregor était un loup et non un loup-vampyr. Mais il était clair que Edward Windel n'aima pas le petit épithète que lui avait offert Wolfgang. Le loup n'était pas comme les hommes. Quand Moëris baisait en son front en lui disant : « tu n'es encore qu'un enfant dans mes yeux », il souriait gentiment, touché au plus profond. Dans cette conversation, le ministre n'aurait rien dans les mains. Le loup était Empereur de son royaume, quand lui n'était qu'un pion sur un échiquier, vite dégagé par la main de ce bon Rufus Scylence, au bon vouloir de ses humeurs. Le loup, lui, n'était pas négociable. Pas encore. Et Wolfgang savait pertinemment. Il parlerait comme il avait toujours parler, même si cela agacerait le ministre de la justice. Ce n'était pas comme si il pouvait faire quoi que ce soit, non?
« J'aimerais en savoir un peu plus sur votre meute, Wolfgang. J'ai vu bien des choses sur cette terre, des créatures monstrueuses, d'autres inconnues et j'avoue sans crainte d'être considéré comme un pédant détenir une forte connaissance des créatures magiques. Néanmoins, je dois vous avouer que je ne me suis trop peu penché sur les lycanthropes et, ne connaissant que leurs caractéristiques générales, je suppose que vous êtes le mieux placé pour m'en parler. Du moins, pour ce qui est de vos lycanthropes, le reste m'étant assez égal pour le moment. »
Le loup fixa Edward Windel avec un regard surpris. Ce n'était pas tant la question qui l'étonnait, c'était ce qu'elle réclamait. Il ouvrit la bouche, mais ne prononça aucun mot. Pour une fois, son esprit ne fonctionnait plus. De ses lèvres, quatre larges canines dépassaient de sa mâchoire, lui donnant l'air d'un démon d'une autre époque. Le loup referma la bouche, et eut une brève grimace. Cette question était idiote. Il ferma les yeux et prit un air ennuyé par la conversation, ennuyé et agacé par la curiosité du ministre. À quel genre d'homme avait-il à faire? Avec le temps, le roi avait pris à se méfier des hommes et des femmes. Des humains, en général. Il s'était bien souvent trouvé poignardé dans le dos, et puis, à force d'habitude, il avait pris le pli de tout garder pour lui.
Il le regarda dans son curieux manège. Si Wolfgang n'était pas un attardé et avait appris les moeurs des hommes, il avait toujours du mal à être à l'aise avec la plus part de leur tradition, comme les grandes réceptions, qu'il trouvait généralement stérile et sans aucun intérêt. Il avait un regard critique, pas de l'homme de la forêt qui ne comprends rien à la vie urbaine, mais il voyait les bons et les mauvais côtés. De l'homme en face de lui, il avait ce regard critique de l'homme simple, qui ne demande rien qu'un siège autour d'un feu ou d'une table, pas des richesses, pas de la belle porcelaine ou quelques domestiques ennuyeux qui vous suivent dans toute une maison. Wolfgang était un travailleur, qui avait été élevé à être autonome. Même en tant que Roi des Loups, il n'avait jamais prié un homme ou une femme qu'il ne range une chose à sa place, qu'il ne lui fasse son lit, ou qu'il ne lui prépare son met. Moëris l'avait élevé ainsi, et plus tard, dans les déserts ardents, il avait appris des rumeurs que les grands dirigeants des pays arabes se mettaient eux aussi au travail, sous le soleil qui frappe, et creusait des tranchées comme leurs esclaves. Il avait trouvé ça beau, bien plus beau que cet homme romain, perchait sur sa banquette, regardant avec mépris les gens qui l'adulaient. Wolfgang avait toujours eut ce regard, et encore aujourd'hui, il avait ce regard humain sur tous les hommes. À ses yeux, nul homme ne devait d'être servile, bien qu'il fut roi.
« Un thé ? » « De l'eau chaude uniquement. »
La menthe lui donnait envie de vomir. Ça lui rappelait la fois où Moëris l'avait forcé à frotter ses plaies avec, sous prétexte que les orties ne guérissaient qu'avec de la menthe. C'était faux, bien évidemment, mais c'était pour le punir d'avoir bousculer Elisheva dans les orties, et d'avoir chuté aussi. Il avait bien retenu la leçon, et le lendemain n'avait rien fait pour embêter sa sœur de coeur. C'était toutes ses choses qui faisait de lui ce qu'il était aujourd'hui, et il en était fier. Cette éducation était celle qu'il avait donné à ses enfants – ou presque, et il était fier de voir en quels hommes ils avaient grandi. Ses trois fils étaient sa plus grande fierté. Son peuple, aussi. Le loup prit la tasse de porcelaine avec un hochement de la tête, qui devait sans doute signifier merci chez un loup, et leva la main au dessus de la tasse. L'ongle coupa la peau du loup, et quelques gouttes de sang rouge tombèrent dans l'eau chaude. La plaie se referma aussitôt. Le loup porta le breuvage à ses lèvres, sans honte. Il assumait parfaitement sa race, ses caractéristiques. Sa soif de sang, qu'il contrôlait.
« Vous dire ce que sont mes loups, cela, je le crains, ne se peut. » Le loup eut un fin sourire narquois. « Aujourd'hui, nous sommes liés sur le champ de bataille, mais demain, nous nous tiendrons encore une fois face à face, comme des ennemis éternels. Ma mère me disait souvent : n'épargne pas ton ennemi ce soir, car au petit matin, il sera celui qui te plantera une épée dans le coeur. » Le loup pencha la tête. « Je ne donne pas le bâton pour me taper. Tout ce que vous avez à savoir, c'est que mes loups sont des guerriers qui m'écoutent au doigt et à l'oeil, et ont pour ordre de tuer toutes créatures venant de l'enfer. Ils sont dévoués, et feront ce que je leur dis, aussi longtemps que l'enfer sera ici bas. Ni plus, ni moins. Et je crains que je ne me sente légèrement insulté quand dans la même phrase on associe les mots créatures monstrueuses et lycanthropes. » Il bu son thé, un sourire moqueur sur les lèvres. Un sourire pincé, tout de même. « En deux millénaires, j'ai gardé mon peuple à l'abri. Vos livres ne vous renseignent en rien de ma race. Ils ne sont que ramassis de sottises. C'est aussi bien. »
Point final à la discussion. Wolfgang était prudent. Il avait appris ça avec la vie, avec toutes les fois où il avait fait confiance à un étranger, jusqu'à que ce dernier ne le roue de coup, le traitant de monstre blasphématoire, et ce genre de connerie. Le loup porta à ses lèvres la porcelaine, et fini le doux breuvage à goût de sang. Ça avait un petit goût sucré. Wolfgang, malgré son vieil âge, avait toujours eut un faible pour le sucre. Surtout depuis l'invention du bonbon marron, ovale, à goût caramel.
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InvitéInvité
Dim 24 Oct - 18:22 |
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| Le dédain de Wolfgang à son égard rendait Edward tout à fait indifferent. Il était habitué à ce qu'on méprise ses moeurs. Il ne faisait pourtant rien de mal et il n'avait fait que récupérer ce qui appartenait à sa lignée depuis des siècles, c'est-à-dire une immense fortune. Wolfgang n'était pas en droit de blâmer le ministre à propos de ses valeurs étant donné leur point commun, celui d'avoir une vie peu commune par rapport à autrui. L'ancien mangemort était un lycanthrope vivant au sein de son peuple une existence aux multiples traditions et d'une particularité peut répandue dans le monde. C'était la même chose pour Edward, sa vie n'était pas banale, et tout cela grâce à son argent. Certains le respectaient pour cela, pour sa classe indéniable, ses tenues impeccables, ses paroles d'orateur, mais d'autres le méprisaient. Cela semblait être le cas du loup, seulement de quel droit jugeait-il un mode de vie contraire au sien ? Personne n'est en droit de juger ce qui est le plus juste ou le moins glorieux et même si Edward n'approuvait pas forcément la vie d'un loup, il la respectait. Il était évident que Wolfgang n'aimait pas le ministre. Cela se voyait dans ses paroles, son ton et ses arrière-pensées mais Edward ne le portait pas non plus dans son coeur. De toute manière, il n'était attaché qu'à un nombre restreint d'individus et ces derniers avaient prouvé qu'ils étaient dignes de la confiance et de la considération du Comte. C'était peut-être une des raisons de la froideur extrême et légendaire de cet homme riche qui n'avait que trop peu aimé dans sa vie, beaucoup trop soucieux de se voir trahi un jour, chose qu'il n'aurait supporté et qui aurait été suivie d'une vengeance terrible. Ainsi, il était habitué à la haine des autres qui se traduisait par la jalousie, ou le refus de son mode de vie. Néanmoins, malgré son calme naturel, il ne fallait pas l'attiser et si Wolfgang voulait que cet entretien s'achève convenablement, il lui fallait chasser cette trace de mépris qui fleurissait ses dires. Edward n'était pas à fleur de peau et prêt à s'emporter à la moindre occasion, mais lorsque la colère s'emparait de lui, ses interlocuteurs pouvaient se faire du mauvais sang. Mais entre "alliés", il fallait plutôt songer à cette guerre. Ils étaient là pour ca, et la domination de l'autre n'était pas le but de cet entretien. Prenant le temps de finir son thé et de déposer délicatement sa tasse sur une feuille gisant sur le bureau -la maniaquerie d'Edward ne supportant pas que l'on pose la moindre vaisselle sur une surface susceptible d'être tâchée-, il s'adressa à nouveau à Wolfgang, abordant une mine décontractée afin de ne pas laisser paraître le moindre agaçement à l'idée de se trouver en sa présence. " Vous dîtes que sans vos loups, nous sommes perdus, c'est bien cela ? Eh bien je vous écoute : que comptez-vous faire en tant qu'allié ? " Edward restait de marbre. Cette fois-çi, Wolfgang ne pouvait détourner la question. Le Comte avait toujours su obtenir ce qu'il désirait, et ce depuis son enfance. Que ce soit sur les échellons du monde du travail ou sur les rapports avec autrui, Edward ne cédait pas, c'était d'ailleurs un mot qu'il avait éradiqué de son vocabulaire. Céder, c'est pour les faibles, et Edward ne l'était pas, il s'était toujours interdit de l'être. Le ministre décida tout de même de laisser son égo et son different avec Wolfgang de côté pour trouver un terrain d'entente. Si les alliés commençaient à se détruire, le Mal n'en trouverait que de la satisfaction. " Il faut désormais nous mettre d'accord sur nos agissements futurs. Entre alliés, c'est la moindre des choses, non ? " C'était plus fort que lui, il laissa s'échapper un brin d'hypocrisie. Il utilisait ce défaut si souvent pour parvenir à ses fins que cela devenait une habitude. | |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Lun 15 Nov - 17:15 |
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« Nous sommes tous les deux perdus sans nos aides, je vous rassure. » Il eut un sourire en buvant une gorgée supplémentaire du breuvage chaud. « Faire ce que l'on doit faire pour repousser l'ennemi. »
Le loup eut un sourire simple, comme il parlait avec le ton le plus calme du monde. Wolfgang n'avait pas vraiment l'air d'être une personne impulsive, et pourtant, c'était là son plus grand défaut. Il s'énervait bien souvent, mais il avait également appris à gérer sa colère et à ne pas faire n'importe quoi. Il avait appris avec le temps que la colère ne sert à rien, qu'elle déstabilise les attaques et nous rends confus. Alors il avait fini par croire que la meilleure des situations était encore de sourire, d'attendre, et d'attaquer la tête froide. L'urgence engendrait forcément le chaos. Et ce n'était pas dans ses habitudes d'être pressé dans ses choix. Après tout, il avait tout le temps. Une éternité devant lui.
« Il faut désormais nous mettre d'accord sur nos agissements futurs. Entre alliés, c'est la moindre des choses, non ? »
Le loup releva sur lui ses yeux noirs encre, et arqua un sourcil. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il entendait par se mettre d'accord sur les agissements. Première chose : il n'avait aucune confiance en cet homme, aussi gradé soit-il. Il savait qu'il avait laissé derrière lui une traînée de mage noir sans maison et sans chef. Il ne s'en faudrait pas longtemps avant que l'un d'eux ne prenne la tête de cela. Et si c'était ce fameux Edward Windel, il n'aurait pas l'air bête. Seconde chose : il déteste l'autorité et la justice. Wolfgang est sa propre justice. Il est sa autorité. Alors il a un petit sourire en coin.
« Je n'ai pas à parler de cela avec vous. Je suis le Dirigeant de mon Empire. Je ne m'adresserais qu'à celui qui possède le même grade que moi dans votre état. En dehors de cela, les équipes de nettoyage des ruelles ont déjà été construite et monté. Je possède tout justement un accord signé avec Rufus Scylence. » Le loup eut un plus large sourire, que l'on aurait pu décrire de lupin. « Mon fils viendra vous voir avec des rapports trois fois par semaine, comme je l'ai déjà dit au Ministre de la Magie. Je ne me permets pas de faire ce je veux, mais j'ai déjà dit que ma mission première était de sécurisée les rues de Londres. Mes équipes y passeront régulièrement, en tour de garde, afin de garder la population de quelques dangers. C'est tout ce que mes agissements actuels me permettent de prévoir. La recherche des Démons est bien évidemment une de mes priorités, mais actuellement, seulement deux démons ont été tué, et nous avons perdu de vue le démon de glace. En somme, je ne viens de dire que des choses que vous savez déjà. Nous ne savons pas grand chose de plus. »
Conclusion évidente. Wolfgang porta à ses lèvres la tasse et la finit d'une gorgée, tendant la main au dessus du bureau. Un carré de papier apparut d'un tour de passe passe basique et se posa par dessus la tasse vide. Le loup, toujours très calme, reposa ses yeux sur Windel.
u__u atrocement désolée du retard, et aussi de la taille du poste...!
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