|
|
| I want it so freakin' bad [PV] | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
---|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Jeu 14 Oct - 13:16 |
| |
| « Pas mal, le Russe. Y'a de l'idée. »
Sky leva les yeux au ciel en une moue agacée. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il effectuait son stage ici et son chef de service ne s'était toujours pas décidé à l'appeler par son nom de famille, qui n'avait pourtant rien de slave. « Le Russe » restait son sobriquet préféré, sans doute à cause de ce petit accent rude et chantant qu'il avait dans la voix. Ca n'aurait pas tant dérangé Sky si tout le service, à son grand dam, ne s'était pas mis à l'affubler du même surnom. Et par imitation, les patients s'y étaient mis aussi. Par Merlin. Il récupéra son dossier des mains de Fields en poussant un soupir désapprobateur : il n'était décidément pas apprécié à sa juste valeur. Idiots d'Anglais. Sans mot dire, il fourra le fichier dans son sac à dos, jeta un coup d'oeil rapide à sa montre et tourna les talons. 17hoo, la journée était finie et il n'était plus question de faire des heures supplémentaires. Du moins, pas aujourd'hui. Il descendit les escaliers, en sifflotant, croisant les regards réprobateurs de guérisseurs plus austères, et les yeux vides des patients qui déambulaient sans réel but dans les couloirs. Ce n'est qu'en arrivant dans le hall principal qu'il la vit. Kyra. Plus connue par les autres sous le doux nom d'Avalon. Sa soeur jumelle.
Il l'avait déjà croisée plusieurs fois depuis leur arrivée commune à Londres mais jamais encore au sein même de l'hôpital. Pas vraiment étonnant, sachant qu'ils n'étaient pas stagiaires dans le même service et que Sainte-Mangouste était suffisamment grand pour que chacun puisse parcourir des kilomètres et des kilomètres de couloirs sans jamais tomber nez-à-nez avec l'autre. Et sans doute était-ce mieux. Si leurs rapports, dans leur jeune temps, avaient été à la limite de l'acceptable, d'une passion fusionnelle qui avait forcé leurs parents à les éloigner l'un de l'autre en faisant passer l'autre pour mort, leurs études communes avaient donné lieu à un véritable champ de bataille. Si, en raison de sa cécité et de leur longue séparation, Avalon n'avait pas reconnu Sky en ce rival insolent, toujours prêt à lui damer le pion, à saboter ses potions une fois qu'elle avait le dos tourné et autres coups bas qui lui auraient permis, enfin de combler le fossé de quelques centièmes de points qui le séparait de la première place, qu'elle s'accaparait toujours. Depuis son arrivée à Durmstrang, Sky était connu par tous sous le surnom de "Niebo", qui signifie "Ciel" en russe, et, bientôt, ce fut une généralisation telle que plus personne à l'Université n'aurait été capable de se souvenir de son véritable prénom. Pour Avalon aussi, il n'était que Niebo, ce crétin toujours sur son dos, qu'elle détestait autant qu'il semblait lui aussi la haïr, bien loin qu'elle était de s'imaginer qu'il était son frère jumeau. La rancœur de Sky puisait ses sources dans des origines incertaines et parfois même lui ne se souvenait plus de la raison qui le poussait à détester une personne qu'il avait tant aimé, un morceau de son âme, comme il la nommait autrefois.
Ses longs cheveux noirs ondoyaient devant lui et il s'approcha d'elle, malgré lui, comme un papillon attiré par la lumière. Sans doute, cette façon qu'il avait toujours de vouloir la provoquer et la faire enrager était sa manière à lui de rester proche d'elle et de lui montrer maladroitement qu'elle comptait à ses yeux. Il arriva de derrière elle, sans chercher à se faire discret, et la bouscula légèrement. Sans doute s'y était-elle attendue, ou bien n'avait-elle pas eu le temps de s'y préparer en raison du hall bruyant et fourmillant de monde.
« Ben alors, McKenzie, t'as pas encore fait sauter ton laboratoire ? Tu me surprends. Si tu pouvais organiser ça dans les prochains jours, ça m'arrangerait, on serait p'tet autorisés à rentrer à Rosenkrantz. J'en ai marre d'être exilé parce que t'es incapable de viser correctement quand tu lances un sort. »
Il faisait bien entendu allusion à l'incident qui s'était produit à Rosenkrantz, un duel entre eux deux qui s'était terminé par l'explosion de toute une serre de botanique, et qui avait poussé la direction à les envoyer en stage en Angleterre, s'imaginant que la nuit perpétuelle qui régnait là-bas leur mettrait du plomb dans la tête. C'était sans compter une rivalité tenace qui n'était pas prête de s'atténuer, tant que ces deux-là continueraient à se tirer dans les pattes pour être le meilleur de leur promotion. Il réprima un bâillement ennuyé.
| |
|
| |
InvitéInvité
Jeu 14 Oct - 13:35 |
| |
| Figée dans le hall de cet hôpital, elle était perdue dans ses pensées. Une odeur venait de l'immobiliser, portée par un inconnu mais tellement chargée en souvenirs pour elle ! Plongée dans ses souvenirs, isolée du monde qui l'entourait, elle se fichait complètement que les sorciers soient obligés de faire un détour pour l'éviter. Son bâton d'aveugle serré entre ses doigts à moitié enveloppé dans de la laine, elle avait le visage à demi baissé. Elle se remémorait l'un des derniers instants en compagnie de son frère. Il avait le même parfum, cette senteur qui l'avait saisie. Elle frémit, sentant ses larmes remonter au bord de ses paupières qui se fermèrent avec violence. Ses jointures blanchirent sous l'effort nécessaire à reprendre son calme mais tout cela fut anéantit quand on la bouscula.
Avalon n'eut même pas besoin de se demander quel était l'idiot qui avait osé. Elle reconnu l'aura, la force et surtout... la voix. Ses yeux se rouvrirent pour se poser sur ceux de son ennemi. Ils étaient toujours noyés de larmes mais cela fut de courte durée. Elle se redressa, aussi digne et glacée qu'à son habitude. Elle passa une main sur sa nuque et secoua la tête avec douceur.
« Disons que je sais ce que je fais, contrairement à toi... le Russe... »
Neutre, elle franchit la distance qui la séparait de lui jusqu'à ce que sa robe touche la sienne.
« Cela doit être compliqué de se mettre à la hauteur de ces Anglais, n'est ce pas... Nabot. »
Niebo était l'un de ceux, pour ne pas dire le seul, qui étaient capables de la faire devenir aussi basse et mesquine. Elle eut un sourire narquois avant de se détourner pour s'en aller.
« Ceci dit, j'ai pas que cela à faire, tu vois... Mon petit ami m'attend. »
Xzander n'était pas à proprement parler un petit ami mais bon... Si ce petit mensonge pouvait lui éviter la présence de l'autre parasite....
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Jeu 14 Oct - 14:06 |
| |
| « Disons que je sais ce que je fais, contrairement à toi... le Russe... »
Elle n'avait pas pu le voir mais son sourire narquois se figea et s'effaça en l'entendant, elle aussi, l'affubler de ce sobriquet. Et dire qu'il avait cru que cela ne s'était répandu qu'au premier étage. Il allait vraiment falloir qu'il discute avec cet imbécile de Fields. Il poussa un grognement moqueur et répliqua quasiment aussitôt, dans ce petit jeu de tac-au-tac auquel ils étaient tant habitués.
« Et voilà que tu reprends les petites moqueries des autres, tu me déçois, je te pensais plus originale. »
Elle avança à son tour, sa robe de sorcier frôlant la sienne, et il recula d'un pas en reniflant dédaigneusement, comme si autant de proximité le révulsait, mais intérieurement son coeur avait manqué un bond. Craignait-il qu'elle ne reconnaisse son odeur, son aura ou était-ce autre chose ? Allez savoir.
« Cela doit être compliqué de se mettre à la hauteur de ces Anglais, n'est ce pas... Nabot. » « Pas plus que d'être traitée avec favoritisme parce qu'on est aveugle. Tu n'as pas dû te faire engueuler souvent ici, je me trompe ? Ça ne m'étonne pas. »
N'importe qui saisissant cet échange sur le vif aurait trouvé Sky particulièrement odieux mais c'était ainsi qu'ils fonctionnaient tous deux. Ils trouvaient ce qui pouvait blesser le plus l'autre et ils l'utilisaient pour le faire souffrir. Avec les années, la surenchère n'avait fait que s'accroître et les avaient souvent menés à des paroles ignominieuses et des gestes presque violents. L'un comme l'autre excellait dans l'art de blesser l'autre, d'effacer de son visage ce petit sourire narquois et insolent. A vrai dire, ils étaient tous deux passés maîtres en la matière.
« Ceci dit, j'ai pas que cela à faire, tu vois... Mon petit ami m'attend. » « Ton... Quoi ? » Il s'était exprimé un peu plus vivement qu'il ne l'aurait voulu. Elle s'était déjà trouvé un petit ami ? Un de ces crétins d'Anglais en plus ? Tseuh. Il reprit sa contenance et fit passer son indignation pour de l'incrédulité moqueuse. « Je croyais que les mecs préféraient les muettes, mais va savoir, les Anglais sont tellement bizarres. » Il s'esclaffa lui-même de sa mauvaise blague, avant de choisir soigneusement là où le bat blessait. « Tu ne perds pas de temps, je me demande ce qu'en penserait ton frère ! »
Un rictus malsain. Touchée, coulée. C'était bas, même pour lui.
| |
|
| |
InvitéInvité
Jeu 14 Oct - 14:25 |
| |
| Bien décidée à ne pas se donner en spectacle, Avalon ne réagissait pas alors qu'en temps normal, elle ne se serait pas gênée pour le mettre plus bas que terre. L'odeur était revenue lui chatouiller les narines quand elle s'était approchée de lui. Elle n'avait jamais été aussi près depuis quatre ans. Généralement, ils se bousculaient... Enfin non, il la bousculait, elle mettait son bâton dans ses jambes pour qu'il tombe... Réalisant qu'il avait "ce" parfum, elle recula d'un pas, tout comme lui, une expression confuse sur le visage. Mais ce fut aussi fugace qu'un éclair en plein orage. Souriante à demi, elle se préparait à s'en aller, le laisser se complaire dans sa fange d'adolescent. Leur jeu était amusant en général... elle n'était simplement pas d'humeur à jouer.
« Tu ne perds pas de temps, je me demande ce qu'en penserait ton frère ! »
Elle était à une demi douzaine de pas de lui, avait superbement ignoré ses autres remarques mais quand il parla de son frère, Avalon se crispa, immobile, les poings fermés et tremblant d'une rage contenue. Elle ne devait pas céder à sa colère, la dernière fois leur avait valu un quasi renvoi de l'université. Elle se mordit la lèvre inférieure et quand un sorcier la bouscula, tout son beau contrôle explosa. Gracieuse, elle fit demi-tour et revint vers lui de nouveau et avec une assurance étonnante, elle posa sa main sur son menton pour lui bloquer le visage. D'une voix rageuse, elle grinça.
« Oses encore ne serait-ce que parler de lui et même ta mère aura besoin d'un microscope pour reconnaître son idiot de fils. J'ai été trop patiente avec toi, Niebo. Oui, il y a un homme dans mon lit et il n'est ni le premier, ni le dernier. Et s'il y a une certitude que je puisse te donner, c'est que tu n'y mettras jamais le moindre orteil. »
Elle relâcha son visage et s'écarta. Juste avant de s'éloigner trop, elle lui glissa.
« Pas la peine de répondre, le Russe... Si tu crois que je ne sais pas les regards que tu poses sur moi... »
Intérieurement, elle le haïssait de toute son âme. En quelques mots, il venait de rouvrir la blessure qu'elle cherchait désespérément à soigner. Détournant son regard de lui, elle porta une main à ses yeux pour essuyer les larmes qui coulèrent aussitôt. Ce n'était pas la première fois qu'il la touchait ainsi. Il s'en délectait à chaque fois et à chaque fois, elle ajoutait une nouvelle rancune envers celle qui l'avait trahie. Elle ne savait pas de qui il s'agissait et se promettait encore de retrouver cette personne.
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Jeu 14 Oct - 20:54 |
| |
| Il grimaça quand elle bloqua son visage de sa frêle main. Non pas qu'elle lui fît mal, loin de là même, mais un homme a sa fierté et se faire traiter ainsi en public n'était pas vraiment de son goût. Ajouté au fait qu'il n'avait jamais vraiment ressenti sa peau sur la sienne depuis de très longues années, du temps où il était encore son frère, du temps où ils s'appartenaient encore.
« Oses encore ne serait-ce que parler de lui et même ta mère aura besoin d'un microscope pour reconnaître son idiot de fils. J'ai été trop patiente avec toi, Niebo. Oui, il y a un homme dans mon lit et il n'est ni le premier, ni le dernier. Et s'il y a une certitude que je puisse te donner, c'est que tu n'y mettras jamais le moindre orteil. »
Que... Quoi ? Il décida de dégager son visage de ses mains au moment même où elle le relâcha. Elle croyait vraiment que c'était ce qu'il voulait dire ? Elle n'y était pas du tout, absolument pas. Mais intérieurement, il comprenait qu'elle puisse le prendre ainsi ; après tout elle ignorait qui il était vraiment, elle ne l'avait toujours connu que sous le surnom de Niebo et il était légitime qu'elle s'imaginât autre chose. Il allait se récrier et protester véhément mais elle ne lui en laissa pas le temps et s'éloigna à nouveau de quelques pas :
« Pas la peine de répondre, le Russe... Si tu crois que je ne sais pas les regards que tu poses sur moi... »
Non, tu ne les sais pas, petite sotte. Tout simplement parce que tu ne les vois pas, tu ne peux même pas imaginer. Il serra les poings envahit par une colère sourde : il en avait marre qu'elle prétende tout savoir mieux que lui alors qu'elle avait passé quatre longues années à se battre contre lui sans jamais le reconnaître. Mais presque aussitôt, il la vit détourner le visage et il devina, plus qu'il ne les vit, ses larmes. Sa colère ne s'envola pas mais elle se tût, tout simplement, se réduisant à un filet de rage, planqué dans un coin de sa tête. Il avait beau avoir passé quatre années jubilatoires à la faire enrager de toutes les façons possibles, à la rendre folle par son insolence et ses provocations, elle n'en était pas moins sa soeur et, à sa manière il l'avait protégée, même si ça avait souvent été dans l'ombre et maladroit. Allez savoir pourquoi, pour la première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés, il saisit son poignet alors qu'elle allait quitter l'hôpital.
« Hé, Avalon ? Désolé. Je ne pensais pas que ça te ferait autant de peine. Enfin... Je m'en doutais mais... je ne suis pas aussi mesquin d'habitude. Je crois que ce pays ne me réussit pas. »
C'était une bien piètre excuse mais elle était la mieux placée pour savoir qu'il était sincère sur ce coup : il ne l'avait jamais attaquée sur ce sujet délicat et elle le savait. Il relâcha son poignet presque aussitôt, comme si ce contact l'avait brûlé ou comme s'il s'était rendu compte de son outrecuidance, et recula d'un pas ou deux, embarrassé pour l'une des rares fois de sa vie. Sans doute était-il cette fois allé trop loin. | |
|
| |
InvitéInvité
Jeu 14 Oct - 21:55 |
| |
| Ses doigts accrochés au visage de son rival, Avalon luttait contre l'impression de chaleur qui semblait vouloir conquérir sa paume, puis son poignet avant d'assaillir tout son être. Elle lui parla, une partie de son attention attachée à cette sensation encore imprécise qui n'eut pas le temps de se faire connaître avant qu'elle ne le lâche, mi parce qu'elle le voulait, mi parce qu'il s'était dégagé. Elle serra le poing une fois, histoire de retirer cette impression confuse et avant même qu'il puisse protester, Avalon partit, lui glissant encore une phrase assassine pour couper court à leur entrevue qui n'avait que trop durer.
Quatre ans qu'ils se faisaient la guerre. Lui parce qu'il voulait être le premier, elle parce qu'elle voulait terminer ses études avant de partir à la recherche de son frère. Les choses avaient dégénérées et la voilà en train de perdre du temps dans un hôpital, à supporter un chef médiocre et Niebo accompagné de son narcissisme. Elle était soudain épuisée, la dernière pique du jeune homme avait achevé ses réserves de patience et sa bonne volonté. Le manque d'Alekseï se faisait bien trop présent quand il était là... Peut être parce que Niebo était du même âge que lui... et qu'ils étaient dans la même section... Comme son frère et elle des années plus tôt.
Refusant de le regarder - si tant est qu'elle le puisse - Avalon essuya ses larmes d'un geste rageur puis inspira profondément. Il fallait qu'elle continue d'avancer quoiqu'il arrive. Mais elle n'avait pas fait deux pas qu'il la retenait par le poignet. La jeune femme s'immobilisa, un courant électrique passa de son poignet jusqu'à sa tête, suivit d'un long frisson. Elle se tourna vers lui bien plus doucement qu'elle ne l'aurait voulu. Motivé par une intuition, son coeur accélérait ses battements au point d'en être douloureux.
« Hé, Avalon ? Désolé. Je ne pensais pas que ça te ferait autant de peine. Enfin... Je m'en doutais mais... je ne suis pas aussi mesquin d'habitude. Je crois que ce pays ne me réussit pas. »
*Avalon... Avalon....Avalon...*
Le reste de ses mots n'avait plus d'importance. Il n'y avait qu'une personne qui pouvait prononcer son prénom d'une telle manière... Avalon franchit la distance qu'il avait mis entre eux. D'une main, elle captura la sienne pour être certaine qu'il ne bouge pas tandis que de l'autre, elle retrouva du bout des doigts, son menton. Elle remonta jusqu'à ses pommettes puis son nez... Et le relâcha brutalement pour le pousser avec force. Ses lèvres murmurèrent en silence le prénom de son frère avant qu'elle cherche à s'enfuir.
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Ven 15 Oct - 10:39 |
| |
| Il la vit revenir vers lui et une lueur inquiète passa dans ses yeux ; il avait un mauvais pressentiment qu'il aurait pu imputer à son don de voyance mais non, c'était bien plus qu'une simple sensation. C'était autre chose. Elle attrapa sa main avec force et détermination et il frémit quand il vit ses doigts se porter à son visage dans le but évident d'en dessiner les contours. Il tenta tant bien que mal de détourner la tête afin qu'elle ne puisse pas l'atteindre, qu'elle ne puisse pas deviner sous ses traits qui il était en réalité. Mais elle fut plus prompte que lui, sans doute parce qu'elle avait davantage de détermination qu'il n'en avait jamais eu. Au moment où ses doigts effleurèrent sa peau, il laissa échapper un gémissement de bête blessée, en murmurant :
« Arrête, je t'en prie, ne fais pas ça. »
Mais elle ne l'écouta pas, il aurait pu s'en douter. Elle dessina les contours de son visage, tandis que lui, crispé et retenant son souffle, priait pour qu'elle ne le reconnaisse pas, pour que ses traits soient devenus suffisamment méconnaissable pour qu'ils lui échappent. C'était sans compter la mémoire de sa jumelle. Elle ne l'avait pas oublié, tout comme lui-même ne l'avait jamais effacée de son esprit. Il lut sur ses lèvres son prénom, le vrai, le perçut faiblement murmuré par Avalon et il déglutit avec difficulté. Et merde. Il était dedans, jusqu'au cou. Contrairement à ce à quoi il s'était attendu, elle ne lui sauta pas au cou, elle ne le gifla pas, non. Comme horrifiée qu'il soit cet être tant haï, elle se dirigea vers la sortie, bien décidée à le fuir. Il ne s'était pas attendu à ça. Il aurait préféré de la haine plutôt que cette cruelle indifférence. Etait-il donc pour elle si insupportable de savoir que son rival de toujours n'était autre que son frère jumeau ? Il se précipita à sa suite, de peur de la voir disparaître pour toujours.
« Kyra, attends ! »
Il la retint par un pan de sa robe, espérant que ce surnom affectueux qu'il lui donnait autrefois ferait rejaillir en elle des souvenirs plus heureux qui parviendraient à effacer l'enfer mutuel qu'ils s'étaient livrés pendant quatre années. Mais il ne savait pas quoi lui dire, ni même par où commencer. Comment pourrait-il décemment justifier auprès d'elle de quatre ans passés à lui mentir sur son identité alors qu'il était juste à côté d'elle ? En racontant la vérité ? Elle ne le croirait sans doute pas. Alors il relâcha sa robe, comme résigné à ce qu'elle le déteste car après tout il ne méritait que cela d'elle. S'il avait fait preuve de plus de courage, rien de cela ne serait jamais arrivé.
« J'suis désolé. »
C'était tout ce qu'il avait trouvé à dire, bien conscient que ce serait insuffisant pour tout effacer. Mais il ne pouvait dire que cela. | |
|
| |
InvitéInvité
Ven 15 Oct - 11:31 |
| |
| Dans les courtes secondes durant lesquelles la jeune femme s'avança vers lui, la détermination était visible sur son visage. Elle ne comptait pas se laisser dévier de son objectif. Elle désirait avoir la certitude de ce qu'il s'était éclairé dans son esprit en l'entendant pronnoncer son prénom pour la première fois depuis quatre ans. Généralement, elle était McKenzie ou l'Aveugle... mais jamais Avalon. Elle comprenait pourquoi, désormais. Alekseï était le seul à le dire de cette façon si troublante. Sa voix avait changé mais ses intonations et son accent non quand il l'appelait, non.
Il eut beau la supplier de ne pas continuer mais la pulpe de ses doigts toucha tout de même sa peau et une décharge électrique la foudroya. Elle trembla mais traça le contour du visage du jeune homme. Il avait changé, mûrit, il ne possédait plus les traits adolescents qu'elle avait connu. Cela ne l'empêcha pas de l'identifier à la perfection, comme si leur connexion se rétablissait instantanément. Elle se recula en secouant le visage, murmura son prénom en silence. Les pensées se bousculèrent, devinrent violentes, oscillant entre la joie, la colère, la haine et l'amour... Elle ne parvenait pas à se décider entre les possibilités et finalement, préféra fuir et chercher le calme...
« Kyra, attends ! »
Elle trésaillit et s'immobilisa quand il lui attrapa la robe. Les souvenirs remontaient, elle eut un sanglot silencieux, le souffle court, elle baissa la tête et se retourna avec lenteur.
« J'suis désolé. »
« Tu peux l'être oui. »
Sa voix était râpeuse comme du papier de verre, accusatrice comme jamais. Avalon se sentait glacée et ce fut en tremblant que ses mains s'accrochèrent à la robe de son frère.
« Emènes-moi ailleurs... Alekseï. »
Il n'était pas très avisé de penser qu'elle ne comptait pas lui passer un savon mais pour l'instant, il fallait qu'elle se remette du choc.
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Ven 15 Oct - 14:18 |
| |
| « J'suis désolé. » « Tu peux l'être oui. »
C'était toujours mieux que rien ou qu'un "va te faire voir" en bonne et dûe forme. Mais ce ton accusateur ne présageait rien de bon ou en tous cas, rien de plus qu'une véritable tempête. Il était déjà prêt à la laisser partir, car il ne doutait pas le moins du monde qu'elle ne veuille pas lui parler mais elle fit demi-tour, et accrocha ses mains à sa robe de sorcier.
« Emmènes-moi ailleurs... Alekseï. »
Il esquissa un sourire nostalgique. Elle avait toujours été la seule à l'appeler Alekseï, tout comme il était la seule à la prénommer Kyra, c'était un secret entre eux, une confidence bien gardée, de ces choses qu'ils se plaisaient à croire qu'ils étaient les seuls à pouvoir partager. Il acquiesça en silence, d'un mouvement de tête qu'elle dut percevoir, l'enlaça tendrement contre lui, inspira profondément, son parfum venant chatouiller ses narines et il transplana. Destination ? L'appartement qu'il louait dans un quartier pauvre de Londres, en attendant que son stage se termine. Les McKenzie ayant refusé de payer quoique ce soit de son déplacement en Angleterre, il exploitait ses dons de voyance pour se faire un peu d'argent. Sa réputation n'était plus à faire dans le coin, mais cela restait cloîtré à un cercle restreint de gens assez fortunés. En tous cas, c'était suffisant pour avoir ce petit studio, dont les fenêtres donnaient sur une ruelle malfamée, souvent théâtre de trafics d'objets magiques en tous genres. L'intérieur était plutôt coquet et ressemblait en tous point à Sky : carré, droit, mais avec cette imperceptible fantaisie qui flottait dans l'air tout autour d'eux. A peine, arrivés, il s'éloigna d'Avalon, sans prendre la peine de lui indiquer où ils étaient ni même de lui faire visiter. Elle n'avait pas besoin de ça, il le savait fort bien. Tout autour, sur les murs, des étagères et des étagères menaçaient de s'effondrer sous le poids des nombreux livres qu'il avait récupéré. La plupart portaient sur l'Alchimie, un des vieux démons de Sky, son obsession de toujours. Passant nerveusement une main dans ses cheveux mi-longs, il commença maladroitement :
« Tu sais, j'ai jamais voulu ça. Mais on ne m'a pas laissé le choix. »
Il la guida jusqu'au canapé presque millénaire à en croire son aspect décrépi et s'assit à ses côtés.
« Nous avons perdu tellement de temps. » | |
|
| |
InvitéInvité
Ven 15 Oct - 14:45 |
| |
| Elle savait qu'il avait comprit que ses mots dissimulaient sa colère. En réalité, Avalon ne savait vraiment pas contre qui la projeter. Leurs parents? C'étaient eux qui les avaient séparé... Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas retrouvé aussi proche l'un de l'autre? Trop. Trop longtemps. Trop de choses... Lui ? Cela faisait quatre ans qu'il était dans son entourage, 48 mois durant lesquels il avait fait de sa vie un enfer sur Terre, ajoutant ainsi plus d'ombre dans son univers déjà obscur. Elle? Pourquoi ne l'avait-elle pas reconnu avant? La culpabilité se battaient contre la colère pour avoir la première place dans son esprit.
Elle était au moins sûre de ne pas vouloir s'éloigner de lui pour l'instant. Fureur ou pas, elle voulait le retrouver, son âme le lui ordonnait et elle ne souhaitait pas lutter. Elle s'accrocha à sa robe de sorcier et lui confia sa demande tout en retrouvant son habitude de l'appeler Alekseï. Tremblante, elle le sentit refermer ses bras autour d'elle. Son odeur lui emplit les narines tout comme sa présence résonna en elle. Elle frémit, se serra un peu plus et ferma les yeux, lui laissant toute lattitude pour l'emmener où il voulait. Quelques instants plus tard, ils étaient dans un endroit silencieux, plus restreint. Avalon, sans retirer ses mains de lui, se redressa juste avant qu'il ne s'éloigne. Elle eut une exclamation blessée mais ne dit rien, tournant peu à peu sur elle même, comme pour apréhender le volume de la pièce. Fidèle à son habitude, elle ne retira pas ses mitaines, trop consciente de la "jalousie" de son frère pour son don.
« Tu sais, j'ai jamais voulu ça. Mais on ne m'a pas laissé le choix. »
Avalon se figea, droite et digne dans sa robe sombre.
« Qui "on"? Notre Père? »
Elle savait sa question inutile. La réponse était connue. Il n'y avait que leurs parents pour s'immiscer entre eux jusqu'au bout. Vieille manie, elle frotta ses paumes l'une contre l'autre, faisant crépiter l'air autour de ses mains. Guidée jusq'au canapé, elle en profita pour tâtonner et situer les principaux obstacles. Sky savait pertinemment qu'elle n'avait pas besoin d'une visite pour tout savoir mais bon... Elle prit place et sentit le canapé s'enfoncer sous le poids de son frère. Elle mourrait d'envie de se précipiter contre lui pour respirer son odeur mais elle se retint, restant droite pour pouvoir lui répondre.
« A qui la faute, hm? Quatre ans, Alekseï. Quatre! J'aurais pu cesser de te pleurer depuis quatre putains d'années et toi, tu n'as rien trouvé de mieux que de faire de ma vie un endroit un peu plus infernal! »
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Dim 17 Oct - 10:17 |
| |
| « Qui "on"? Notre Père? »
Il se crispa involontairement à l'évocation de leur géniteur. Même à des milliers de kilomètres de là, Niall était un homme auquel on n'échappait pas. Et bien qu'ils ne se soient pas vu depuis l'entrée de Sky à l'Université, le jeune homme était encore sous le coup de ses menaces, de son emprise. Comme si c'était le meilleur moyen d'éluder la question, de changer de sujet et donc, de faire disparaitre l'image de leur père qui venait de s'imposer à son esprit. Elle s'assit à ses côtés et il ne put s'empêcher de remarquer les mitaines qu'elles portaient toujours et encore. Il en détourna aussitôt le regard, comme si cette blessure n'avait pas encore cicatrisé totalement. Le fait d'être né dans un clan d'alchimiste et d'être le seul à ne pas en posséder l'aptitude avait toujours eu le don de lui ruiner le moral et de lui faire se poser des questions existentielles. Par la suite, il avait désespérément tenter d'en apprendre seul les rudiments, se disant naïvement qu'il pourrait y parvenir lui aussi s'il travaillait assez dur et s'il le voulait assez fort. C'était bien avant de se rendre compte que ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait apprendre.
« Nous avons perdu tellement de temps. » « A qui la faute, hm? Quatre ans, Alekseï. Quatre! J'aurais pu cesser de te pleurer depuis quatre putains d'années et toi, tu n'as rien trouvé de mieux que de faire de ma vie un endroit un peu plus infernal! »
Elle était droite, fière et froide dans sa dignité et dans ses accusations. Il soupira. Certes, elle avait raison mais pourquoi ne comprenait-elle pas qu'il n'avait pas pu, quand bien même il aurait essayé. Aurait-elle déjà oublié comment était leur père et les menaces qu'ils savaient faire planer sur eux pour obtenir leur totales obéissance et soumission ? Il n'avait jamais prétendu être le plus fort des deux et, ne possédant pas l'alchimie, il avait tenté d'acheter l'amour de son père comme il le pouvait, même si cela signifiait lui obéir en tous points.
« Je ne pouvais pas te dire qui j'étais. » répéta-t-il à nouveau, borné et sûr de son bon droit. « Te rendre la vie infernale ? C'est la meilleure façon que j'ai trouvé pour rester près de toi. Tu me détestais peut-être, sans savoir qui j'étais, mais au moins j'existais à ton esprit. »
Son regard se perdit sur les étagères pleines à craquer tandis qu'il retenait lui-même une phrase douloureuse, une phrase qui quand elle serait prononcée, risquait de déclencher un véritable Enfer entre eux. Elle lui brûlait les lèvres mais il s'orienta sur autre chose. Il était encore trop tôt.
« Comment as-tu pu passer quatre années sans me reconnaître ? »
Un idiot aurait répondu que c'était normal puisqu'elle ne le voyait pas, mais l'un comme l'autre savait que leur lien allait au-delà de ça.
| |
|
| |
InvitéInvité
Dim 17 Oct - 10:53 |
| |
| Niall... Elle le détestait pour diverses raisons mais la principale était la séparation avec Alekseï. Des années plus tard, elle était enfin près de lui mais elle sentait qu'un océan les séparait. Elle serra ses mains l'une contre l'autre, frisonnante. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire, oscillant entre l'envie d'être près de lui et la colère. Elle lui en voulait, haïssait surtout son père, était à deux doigts de se promettre de le tuer. Quand il lui dit qu'ils avaient perdu tellement de temps, elle ne pu s'empêcher de lui faire une remarque acerbe, droite et digne dans sa douleur. Savoir qu'il l'avait côtoyée durant quatre ans sans trouver le courage de s'opposer à leur père la mettait au supplice. Quand il lui avoua qu'il ne pouvait pas le lui dire, elle se crispa un peu plus et lorsqu'il ajouta le reste, elle se redressa vivement.
« Comment oses-tu? Comment peux-tu penser que je t'avais oublié!? »
« Comment as-tu pu passer quatre années sans me reconnaître ? »
Avalon se tendit comme un arc. Il avait raison, elle avait passé quatre ans sans le reconnaître et s'en voulait à mort. Le souffle coupé, elle porta ses mains à sa robe d'où elle sortit un carnet relié de cuir. Elle le lui jeta, visant au hasard.
« J'ai sentit ta présence plus d'une fois, ton odeur aussi. Ta voix résonnait à mes oreilles mais je n'ai jamais pu vérifier si tu étais réellement là ou pas. J'étais persuadée que c'était un tour de mon imagination. Prends-le et lis-le, c'est mon journal. »
Aussitôt, elle se détourna de lui et ce fut en tâtonnant qu'elle chercha la porte d'entrée pour s'en aller, des larmes roulant silencieusement sur ses joues. Elle avait mal... Si mal que son souffle était coupé dans sa poitrine et chaque respiration était une véritable torture. Elle souhaitait tout recommencer. Le retrouver et se blottir contre lui sans que les années aient attisé la rancoeur et l'amertume. L'entendre de nouveau rire et sourire, profiter de sa présence et s'en abreuver jusqu'à plus soif. Rien ne se passait comme elle l'avait tant de fois rêvé. Elle baissa la tête, anéantie.
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Mer 20 Oct - 14:26 |
| |
| « Comment as-tu pu passer quatre années sans me reconnaître ? »
Allez comprendre pourquoi, même maintenant, il ne pouvait s'empêcher de lui balancer des choses blessantes. Il aurait sans doute pu se taire et laisser couler, prendre sur lui comme il l'avait si bien fait depuis ces quelques années mais, maintenant que les vannes de la parole s'étaient ouvertes en lui, c'était comme si rien ne semblaient pourvoir les fermer jamais. Elle se tendit et il le perçut aussitôt, posant à nouveau son regard sur elle. Plongeant la main dans la poche de sa robe, elle en sortit un petit carnet à la reliure noire qu'elle balança dans sa direction. Reculant la tête, Sky évita de le recevoir en plein visage et le regarda tomber à ses côtés sur le canapé, sans faire le moindre geste pour s'en saisir. Ça ne l'intéressait pas, du moins voulait-il le faire croire. Tout cela tournait au mélodrame et Sky détestait ça.
« J'ai sentit ta présence plus d'une fois, ton odeur aussi. Ta voix résonnait à mes oreilles mais je n'ai jamais pu vérifier si tu étais réellement là ou pas. J'étais persuadée que c'était un tour de mon imagination. Prends-le et lis-le, c'est mon journal. »
Elle se leva et tâtonna en direction de la sortie, visiblement vexée et bien décidée à s'en aller. De là où il était, il voyait déjà ses larmes rouler le long de ses joues blanches. Il inspira profondément et transplana entre la porte d'entrée et sa sœur jumelle, au moment précis où cette dernière allait atteindre la poignée pour l'ouvrir. Il posa sa main sur la sienne, froide et glaciale sur la peau tiède de Kyra.
« Et si on arrêtait tout ça ? On s'entendait bien... avant. »
Oui, bien sûr, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis ce temps béni et les années avaient changé et leurs âmes et leurs cœurs, mais Sky restait persuadé que ce genre de chose, c'était comme un premier vol en balai, ça ne s'oubliait pas. Il aurait pu lui dire qu'il n'appréciait pas qu'elle trainât trop près d'un démon, il aurait pu la mettre en garde ou la réprimander. Mais mieux valait recoller les morceaux avant de se permettre de lui donner des conseils sur sa vie. En l'état actuel des choses, il n'était rien d'autre pour elle qu'un étranger de son sang et c'était cela qui devait d'abord être changé. Il ouvrit ses bras et l'enlaça. | |
|
| |
InvitéInvité
Mer 20 Oct - 15:50 |
| |
| En cherchant la sortie, elle maudissait ce jour, elle maudissait leurs parents... Elle maudissait la vie qui les avait séparé. Elle l'entendit parfaitement prendre une inspiration avant de transplanner. Où? Elle n'en savait rien et s'en foutait. Oscillant entre la colère et la tristesse, elle ne savait pas si elle voulait rester avec lui ou seule... L'instant d'après, elle trouvait la pognée de la porte et y glissait sa main. Alekseï réapparu, posant sa main glacée sur la sienne afin de l'arrêter. Pourquoi ne voulait-il pas qu'elle parte? C'était lui qui la rejettait, lui qui n'était pas responsable. Ses doigts se crispèrent sur la poignée de la porte. Avalon était étrangement consciente de la chaude proximité de son frère. Elle ferma les yeux, respirant son odeur avec un plaisir à demi dissimulé.
« Et si on arrêtait tout ça ? On s'entendait bien... avant. »
Elle trésaillit, baissant la tête alors que ses larmes redoublaient. Il avait raison... Ses doigts lâchèrent peu à peu la poignée de la porte, sa main se tourna pour s'accrocher à la sienne. C'était une manière comme une autre de lui dire oui. Elle voulait le retrouver, passer des heures dans ses bras et pourquoi pas s'y endormir... Comme avant. Leurs mains se lâchèrent pour qu'il puisse ouvrir les bras. Quid de celui qui se jeta sur l'autre... Elle accrocha ses hanches, son visage posé au creux de son cou, respirant son odeur. Elle pleurait toujours, heureuse de le retrouver réellement.
« Tu m'as manqué... Terriblement manqué... Alekseï... Je suis tellement désolée. Pourras-tu me pardonner...? »
Elle devenait fébrile, ne voulait pas le lâcher. Une petite voix vint lui dire que c'était le début de nouveaux problèmes. Elle s'en foutait. Ils étaient tous deux majeurs, Angus serait ravi d'accueillir son petit-fils en Ecosse... Tout irait pour le mieux, n'est ce pas?
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Jeu 21 Oct - 17:07 |
| |
| « Tu m'as manqué... Terriblement manqué... Alekseï... Je suis tellement désolée. Pourras-tu me pardonner...? » « Il n'y a rien à pardonner, Kyra. »
Il avait répondu sans réfléchir, machinalement, dans le seul but de faire sécher ses larmes et de la rendre heureuse. C'était ce qu'il avait fait tout au long des moments qu'ils avaient passés ensemble : Sky était indissociable d'Avalon autrefois, il la suivait partout comme son ombre, protecteur et rassurant. Avalon avait capturé son cœur depuis qu'il avait l'âge de savoir ce que cela voulait dire et, bien qu'elle soit sa sœur, il n'avait jamais retrouvé, dans ses relations amoureuses, un amour aussi pur et fort que celui là. Alors, oui, même s'il aurait voulu lui parler de ce démon qui tournait un peu trop autour d'elle à son goût, il attendrait. Ils avaient tout le temps pour ça, ce moment était trop précieux et il l'avait attendu trop longtemps pour se décider à le gâcher maintenant par des paroles malheureuses. Appuyé contre la porte et sa jumelle dans ses bras, Sky se sentait bien. Un sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis si longtemps qu'il avait presque oublié quelle sensation cela procurait. Presque aussitôt, une boule au creux de son estomac lui rappela que Niall n'allait sûrement pas apprécier, si jamais il l'apprenait. Il tenta tant bien que mal de se défaire de cette appréhension et l'odeur d'Avalon l'y aida sans peine. Ils avaient toujours été très instinctifs tous les deux. Il la serra davantage contre lui et déposa un baiser dans ses cheveux. Ils restèrent comme ça un long moment, comme s'ils avaient des années de tendresse à rattraper, et c'était en réalité le cas. Désormais, tout allait recommencer à zéro. Du moins, il l'espérait.
| |
|
| |
InvitéInvité
Jeu 21 Oct - 19:07 |
| |
| Sa réponse la rassura quelque peu. Elle répondit dans un sourire, espérant qu'il était franc, qu'il ne lui disait pas cela simplement pour qu'elle cesse de pleurer. Rapidement, il avait retrouvé son rôle de protecteur. La chaleur de son étreinte et sa présence apaisaient Avalon qui se sentait enfin complète après tant de temps. Sans qu'elle s'en rende compte, ses mains se glissèrent dans sa robe de sorcier pour se faufiler sous les vêtements qu'il portait en dessous. Alekseï pu sentir le frisson violent qui parcouru la jeune femme quand le bout de ses doigts toucha enfin sa peau. Autrefois, ce geste leur était habituel mais maintenant... Réalisant la portée de son geste, Avalon se figea puis se recula comme si elle avait été brûlée. Elle perçu la tension de son frère qui la récupéra pour la serrer un peu plus fort.
Envahie par son odeur, la jeune femme soupira, son visage au creux du cou de son frère. C'est elle qui, finalement, mit fin à l'étreinte. Elle lui prit la main pour l'entraîner vers le canapé dans lequel elle s'installa puis l'invita à s'allonger pour qu'il pose sa tête sur ses cuisses. Une fois en place, elle caressa son visage du bout des doigts, gardant ses mitaine de peur de remuer le couteau dans la plaie. Elle était consciente du fossé qu'il y avait entre eux à cause de leurs dons. Elle se mit à chantonner doucement, les yeux clos même si cela ne changeait pas grand chose pour elle. Avalon finit par se pencher pour déposer un baiser sur son front.
« Parles-moi de toi... Dis moi ce que tu as fait durant toutes ces années... Ou parles pour ne rien dire. Ta voix m'a manqué... »
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Dim 24 Oct - 20:12 |
| |
| Elle mit fin à l'étreinte et il se laissa guider, mollement, jusqu'au canapé. Ça avait souvent été ainsi : bien qu'elle soit aveugle, Avalon était un peu leurs yeux, dans le sens où elle était la plus réfléchie des deux; contrairement à Sky, toujours prêt à foncer tête baissé, trop impulsif qu'il était. Quand Avalon était près de lui, il se montrait plus posé et sage, elle agissait sur lui comme régulateur de ses pulsions. Rien n'aurait pu l'énerver quand elle était à ses côtés, elle était sa source de paix, son oasis de tranquillité et, par dessus tout, jamais il n'aurait laissé sa colère éclater devant elle, de peur de se donner en spectacle. Il se laissa faire sans mot dire et sans la moindre résistance lorsqu'elle l'incita à s'allonger et à poser sa tête sur ses genoux, des gestes affectueux qu'ils avaient enfants et que, déjà, les gens alentours considéraient comme malsains. Pourtant, cela n'avait rien de choquant à leurs yeux, ils vivaient dans leur propre monde, un monde dans lequel ils avaient créé leurs propres lois et où la seule chose interdite était de blesser l'autre. Lorsque les doigts d'Avalon commencèrent à parcourir son visage, il ferma à demi les yeux et esquissa un sourire, lâchant un soupir de contentement. La voix chantonnante de sa sœur l'apaisait comme aucune autre et il aurait presque pu s'endormir, là comme ça, si elle n'avait pas déposé sur son front un baiser pour mieux lui poser une autre question, comme si elle ne pouvait se lasser d'en apprendre encore et encore plus sur lui.
« Parles-moi de toi... Dis moi ce que tu as fait durant toutes ces années... Ou parles pour ne rien dire. Ta voix m'a manqué... » « Eh bien... »
Il y avait tant à dire qu'il ne savait même pas par où commencer alors il se lança au hasard, sans respect de la chronologie, racontant les anecdotes comme elles lui venaient : la vie à Durmstrang, comment il était devenu le caïd de l'école après avoir rossé Grishka Volskevitch (se souvenait-elle de cette brute épaisse ?), comment les professeurs détestaient son comportement mais étaient incapables de lui mettre des mauvaises notes parce qu'il était bon en tout, son premier match de quidditch (il s'était pris un cognard qui l'avait désarçonné et fait passer par l'anneau du but du milieu), ses cuites à répétitions dans cette salle abandonnée qu'ils avaient découvert un jour tous deux, sa première petite amie (Yelena Oriskov, un peu plus jeune que lui), sa seule et unique heure de colle (passée à récurer les chaudrons de la classe de potions), les cours de magie noire (sa matière préférée, bien qu'il ne l'utilisât que rarement depuis), ses premiers jours à l'Université et combien il avait été surpris de la revoir ici (bien qu'il n'ait jamais douté qu'elle soit vivante), l'interdiction de Niall de l'approcher (sous peine de... mieux valait ne pas le savoir). La suite... Elle ne la connaissait que trop bien. Pour les passages intermédiaires, il lui faudrait les découvrir au fur et à mesure du temps passé ensemble. Il parla ainsi sans interruption pendant de longues minutes, peut-être même des heures, parfois interrompues par les acquiescements ou les sourires d'Avalon. Soudain, un éclair traversa son esprit et il se redressa, reprenant sa position assise :
« Maintenant que j'y pense, tu n'avais pas rendez-vous avec ton petit-ami ? »
C'était ce qu'elle avait dit dans le hall de l'hôpital mais la conversation allant son train, il l'avait complètement oublié. sorry, c'est nul, mais je suis KO =/ | |
|
| |
InvitéInvité
Ven 5 Nov - 17:39 |
| |
| Sans même s'en rendre compte, ils avaient retrouvé leur monde et les gestes qu'ils avaient l'un envers l'autre depuis l'enfance. Il se laissa guider et posa sa tête sur les genoux de sa soeur sans protester. Pourquoi l'aurait-il fait? C'était quelque chose de naturel pour eux, il n'y avait rien de malsain. Les doigts d'Avalon se perdirent dans la chevelure de son frère, sur son visage. Ils se détendaient peu à peu, elle profitait de sa présence et les sauva d'un sommeil paisible en déposant un baiser sur son front et pour lui poser une question. A son tour d'entendre sa voix... Alekseï... La jeune femme s'enfonça un peu plus contre le dossier du canapé, les paupières closes, un sourire serein dansant sur ses lèvres roses. Il la berçait, elle avait l'impression de vivre ses annecdotes en même temps qu'il les lui contait. A la mention de sa première petite amie, les doigts d'Avalon se crispèrent, preuve de sa jalousie... La mention de Niall provoqua un grognement sourd dans sa poitrine. Leur père leur pourissait la vie depuis bien trop longtemps pour que cela puisse continuer.
Oh, elle ne comptait pas le tuer mais simplement lui faire comprendre que, désormais, il n'avait plus d'enfants. Avalon ne comptait pas se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit et encore moins par un père qui la jalousait parce qu'elle était bien plus douée que lui. Soudain, Sky se redressa, la faisant sursauter sans comprendre ce qu'il pouvait bien se passer.
« Maintenant que j'y pense, tu n'avais pas rendez-vous avec ton petit-ami ? »
Elle haussa un sourcil, croisa les bras sur sa poitrine d'un air fâché.
« Non. J'ai mentit pour que tu me foutes la paix. Je n'ai pas de petit-ami. »
Elle ne mentait pas. Xzander et elle ne formaient pas un couple. Ils se voyaient parfois, se retrouvaient dans leurs rêves souvent mais non... il n'était pas son petit-ami.
| |
|
| |
Sky A. McKenzieMINISTERE. ► Voyant. Gardien de la salle des Prophéties
► MESSAGES : 65 Mar 9 Nov - 16:29 |
| |
| « Maintenant que j'y pense, tu n'avais pas rendez-vous avec ton petit-ami ? » « Non. J'ai menti pour que tu me foutes la paix. Je n'ai pas de petit-ami. » « Ah. »
Il n'allait pas dire que ça le soulageait mais un peu quand même. Il n'aimait pas vraiment l'idée que sa sœur sorte avec n'importe qui. Et par n'importe qui, il entendait toute personnes inconnues de lui. Ce n'était pas de la jalousie, non bien que sûr que non, c'était juste que.. c'était normal pour un frère de veiller sur sa sœur, non ? Il se détendit à nouveau et se relaissa tomber sur les genoux d'Avalon, un sourire sur les lèvres qu'elle ne pouvait pas voir. Finalement, le fait d'avoir été envoyés ici tous les deux avaient été un mal pour un bien. Certes ce pays était horrible, avec son froid constant et sa nuit perpétuelle et oui, il y avait des créatures sorties tout droit de l'Enfer dans les parages mais après tout, qu'était-ce tout cela maintenant qu'Avalon le connaissait pour la personne qu'il était vraiment ? Leur famille avait passé tellement de temps à tenter de les séparer qu'ils n'avaient presque pas vécu ensemble. Tout cela était si ridicule que c'en était à pleurer. Leurs vies auraient pu être tellement différentes si tout cela n'avait pas eu lieu. Et voilà que maintenant, ils étaient condamnés à devoir se réapprendre alors que cela avait été inné pour eux, il y a bien longtemps. Cruauté des leurs qui n'avaient pas pensé à leur bonheur, chose qui aurait du être la priorité de n'importe quel parent envers son enfant. Le silence de son appartement et la présence d'Avalon lui donnaient presque l'impression d'être chez eux, des années en arrière, à l'époque de l'insouciance enfantine et fort de cette sensation, il s'endormit là, comme un gamin. Un rêve fit alors surface dans son esprit et, même en état de sommeil comme il l'était, il reconnut là une vision prophétique. Cela ne lui arrivait que rarement car Sky n'était pas un de ces voyants sensitifs, il était plutôt traditionnel et se servait principalement des cartes, lignes de la main, marcs de café, pendule, etc. Dans son rêve, un immense phénix ouvrait ses ailes et éclairait comme un grand feu le ciel de jais de l'Angleterre. Ça ne lui parut que quelques secondes mais cela avait en réalité duré des heures pendant lesquelles il était impossible de le réveiller, son sommeil tranquille apparent étant en réalité une véritable transe. Il se réveilla au milieu de la nuit, le front perlé de gouttes de sueur. Avalon était toujours là, endormie, elle aussi. Il se leva, prenant grand soin de ne pas la réveiller et transplana aussitôt au chemin de Traverse. Quelque chose se préparait et il avait l'étrange sensation qu'il fallait qu'il en fasse partie. | |
|
| |
Contenu sponsorisé
|
| | | I want it so freakin' bad [PV] | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|