Comme toujours le professeur Smith faisait l'appel. Ca faisait un moment qu'elle n'avait plus fait son cours dans le parc, à cause des démons, et c'était un comble pour un cours de Soins aux Créatures magiques. A côté de Sawyers Slayers, le Serpentard avare de mots, il y avait un petite blonde platine qui n'arrêtait pas de grommeler en en faisant dans tonnes. Si j'avais su je n'aurais jamais mis mes bottes U. Bogoss! La boue c'est trop sale! Elles vont être toutes abîmées. Oh non mais qu'est-ce que je vais faire! Enfin fort heureusement elle le marmonnait pour elle, visiblement soucieuse de ne pas déranger qui que ce soit. Elle était arrivée un peu après tout le monde, toujours à cause de ses talons. C'était assez impraticable dans la boue. On entendait la tonne de bracelets qu'elle avait aux poignets qui cliquetaient chaque fois qu'elle passait la main dans les cheveux.

- Calista F...
- Présente!

Ca c'était un "présente" ultra enthousiaste. Le professeur Smith leva un sourcil, très surprise de voir que pour la première fois de l'année Calista Foxner s'était reconnue quand on l'avait appelée. En fait elle n'avait même pas remarqué que la terrible gryffone était là, sans doute à cause de sa nouvelle couleur de cheveux.
La blonde Calista se retourna enfin vers Sawyers, avec un sourire radieux:

- Alors bien dormi? Tu n'es pas très bavard ce matin...

Ca continuait à bloquer: comment s'appelait-il déjà? Heureusement que la prof faisait l'appel.

- ... Sawyers.

Pas très bavard? Comme si c'était le genre de remarque à faire à un garçon qui de toute façon ne l'ouvrait jamais. En tout cas elle avait réussi par on ne savait quel miracle à ne pas avoir de marque rouge sur le front.

« Tu es sûre ? Sawyer ? »

Calista eut un petit air de chat abandonné tout d'un coup: c'était absolument adorable. Pas du tout la petite peste latine dont Sawyers devait avoir l'habitude. Elle ne s'en rendit bien sûr même pas compte et demanda toute désolée:

« Quoi ? C'est pas ça ton prénom?»

Elle se mit à paniquer un peu. Pourtant elle croyait bien que c'était quand la prof avait dit Sawyers Slayers, il avait répondu. A moins qu'elle ait mal interprété. Oh non... elle aurait du le lui dire depuis le début au lieu d'essayer de faire semblant. Il ne faut jamais faire semblant. Après tout il fallait être honnête avec son petit ami. Quoique maintenant elle se mettait même à douter de ça. Ce n'était peut-être même pas son copain. Mais elle aurait eu vraiment honte de lui poser la question. Déjà ne pas se rappeler du prénom de son copain ou au moins du garçon qui lui plaisait - parce que là dessus au moins elle n'avait pas de doute - ...

Elle attendit un peu, que la prof tourne le dos:

« Il faut que je t'avoue quelque chose... hier... tu sais quand on s'est retrouvé dans la forêt après le bal ...», dit comme ça ça avait tout de suite l'air de plus que ce que c'était.« et que j'ai pris ce coup sur la tête? Depuis je galère à me rappeler de certains trucs. J'ai vraiment honte d'avoir bloquer sur ton prénom je te jure ...»

Qu'est-ce que c'était que cette parodie?

Elle avait un mal fou à se concentrer, entre la prof qui parlait et Sawyer à qui elle devait des comptes et son envie de sortir son i-pod. Elle en avait un comme toutes les gamines moldues ou même comme certains sorciers qui avaient un peu de contact avec le monde non-magique. Le truc c'était qu'elle ne l'avait pas allumé une seule fois depuis qu'elle était arrivée à Poudlard sachant très bien ce qui se passerait si elle le faisait. Seulement voilà: elle avait oublié.

« C’est pas grave. Tu te souviens de quoi ? »
« Mh je sais pas moi. C'est bizarre comme question. », fit-elle remarquer en sortant le fameux i-pod de sa poche. Elle glissa un des écouteurs dans son oreille et tenta de répondre à la question de son peut-être-petit-ami-ou-pas, « Je sais que je m'appelle Calista, mmh, j'aime les robes, le maquillage... », à noté qu'elle ne se rappelait pas de ça mais qu'elle le déduisait à voir ce qu'elle avait trouvé dans sa grande malle de voyage. Il lui aurait été impossible de deviner qu'elle ne mettait jamais ce qui se trouvait dans la malle mais plutôt ce qu'elle avait rangé dans le sac. « mais avoue que c'est une vaste question quand même, je pourrais continuer longtemps comme ça... »

Elle essayait au moins d'être discrète histoire que la prof ne la coupe pas dans sa conversation avec Sawyers. Elle jouait avec une mèche de cheveux ultra blonde quand il y eut un bruit de petite explosion. "Calista" grimaça en retira un l'écouteur de son i-pod de son oreille, juste avant que la petite machine ne se mette a grésiller et à faire des étincelles:

« Mince mais qu'est-ce qui lui prend à celui là? »

Mince c'était ce que les gens disaient pour éviter de dire merde. Sauf qu'elle, elle était plutôt des gens qui disaient merde d'ordinaire.

Quand il lui fit remarquer que les objets moldus ne fonctionnaient pas dans l'école, elle se fit la réflexion qu'elle avait peut-être un sérieux problème. Enfin ça ne changeait pas grand chose de le savoir ou pas, enfin si: elle aurait pu épargner la vie de son i-pod.
Il la prit pas la main, ce qui lui valut une réflexion de la part de la blonde.

« Aow mais fait attention! Mais qu'est-ce que tu fais? On va quand même pas... »

Elle ne savait pas si ça lui prenait souvent de faire ça mais partir de cours alors que la prof était en train de parler:

« Mais arrête ça craint! On est en cours quoi... »

Elle n'avait pas vraiment l'air de comprendre et se disait de plus en plus que ce gars qui lui plaisait était une espèce de fou furieux taciturne. Et pire encore avec ses talons hauts, elle peinait à le suivre. Mais est-ce qu'il ralentissait pour autant: bien sûr que non. Elle jeta un regard inquiet vers le cours puis le suivit comme elle pouvait:

« J'espère vraiment que tu as une explication. Bon je sais que ce n'était pas très classe la façon dont je t'ai planté dans la forêt hier mais j'avais une excuse quoi... et puis même! Ca pouvait attendre la fin du cours ce que tu voulais me dire non? En plus de mon i-pod, mes bottes sont mortes avec toute cette boue et je ne sais même pas ce qui est le pire: avoir massacrer des bottes hors de prix ou se dire que je vais devoir passer toutes la journée sans pouvoir écouter Les Ting tings. »

C'était vraiment problématique vous comprenez.

« Tu a perdu la mémoire. Tu as perdu la mémoire et tout ce qui t’intéresse c’est... tes bottes ? »

A ça, un gargouillement curieux se fit entendre. Quand Sawyers se retournerait il verrait que ce n'était rien que "Calista" qui sirotait à la paille un lait fraise qu'elle avait attiré jusque là avec un accio tandis qu'elle s'évertuait à le suivre. Quand elle eut terminé son lait fraise elle répondit enfin.

« J'ai pas déjeuner ce matin... », elle leva les yeux au ciel par jeu pour passer le temps tandis que le gobelet se vidait, le but étant de le vider d'un seul coup avec la paille. Difficile. mais faisable, « Mh, non je ne m'intéresse pas qu'à mes bottes, d'ailleurs je pensais aller à l'infirmerie après le cours. Enfin on peut y aller maintenant. C'est pas que je m'en fous j'te jure mais... j'me sens normale j'te jure, à part pour certains trucs. »

Elle avait l'air sincère et sincèrement stupide...

« Aie confiance. On va trouver une solution pour que tu redeviennes celle que tu étais.

Elle eut une petite moue pleine de gratitude.

« Tu sais ce qui est navrant c'est que... honnêtement j'ai aucune idée de ce que tu veux dire par là. Pour moi je suis... ben... juste moi. Mais si ça a de l'importance pour toi alors ça en a pour moi...»

Pour la première seconde depuis qu'elle s'était pris la branche de l'arbre dans la gueule, "Calista" venait de dire quelque chose qui avait un minimum d'intérêt. Seulement avant de savoir si elle aurait pu dire, ou penser la même chose avec un autre coup sur la tête...

Il avait l'air de ne pas partager son avis. Quelque part c'était quand même flippant de s'entendre dire qu'elle avait changé du tout au tout et de voir que pour elle tout avait l'air si... normal. Elle n'était plus vraiment attentive à ce qui se passait autour.

« J’te plait ? »

La question la surpris. Elle avait beau être devenue stupide du jour au lendemain, elle ne perdait pas ses facultés d'analyse. Enfin, ce n'était plus ce que c'était. Elle se dit simplement que s'il lui posait la question c'était qu'il n'y avait rien d'officiel entre eux. Malheureusement la seconde d'après elle se demanda s'il ne disait pas plutôt ça pour lui prouvait qu'elle avait vraiment oublié des trucs importants. Voyant que ça ne la menait à rien elle finit par laisser tomber et s'éclaircir un peu la voix comme pour combler le long silence qu'elle avait laissé sans faire exprès.
La question était embarrassante même si la réponse allait plutôt de soi. Finalement elle se mit à regarder ses pieds et répondit:

« Si c'était pas le cas je crois pas que je t'aurais suivi dans la forêt hier soir... »

C'est vrai que cette histoire de rendez vous dans la forêt avait surtout l'air d'un rendez vous galant, du moins pour quelqu'un qui n'était pas dans la confidence. Et "Calista" ne l'était pas. Sur le coup elle se sentit particulièrement mal à l'aise. Si ça se trouvait ce n'était même pas réciproque. Enfin pourquoi ce rendez vous alors?

« Okay ça va, t'es pas obligé de dire quoique ce soit à ça. Si ça se trouve demain je ne me rappellerai même pas d'être passée pour une idiote... »

Sur le coup en l'entend dire j'espère bien, elle eut le coeur brisé. Mais la seconde d'après elle sursauta comme il l'attirait contre lui pour l'embrasser. Elle rougit mais son coeur fit un bond particulièrement violent.
De loin on voyait un garçon embrasser une fille pas vraiment d'une façon que la directrice de l'école aurait apprécié, si tant était que la directrice appréciait quoique ce soit. Lentement la fille semblait prendre de l'assurance et glissait ses mains sur le col du garçon pour lui rendre son baiser avec une certaine fougue. Elle y prenait plaisir c'était sûr et d'ailleurs l'échange se prolongea.
Puis la fille rouvrit les yeux, une seconde. Elle fronça les sourcils puis referma les yeux ne rompant pas le baiser auquel elle semblait toujours prendre plaisir.
La seconde d'après elle collait un super crochet du droit à Sawyer. Difficile de dire à quel moment Fox avait repris le dessus sur la superficielle Calista, mais en tout cas, à voir ses yeux noir ébènes pleins de caractère on pouvait difficilement se tromper.

« Jamais sans ma permission ça! »

Elle le regardait un instant, avec cet air absolument pas commode qui la caractérisait si bien.

« J'espère que tu as une explication pour... mais c'est quoi cette tenue j'ai l'air d'une... d'une ... pouf. »

Son cerveau tournait à cent à l'heure. Elle ne se rappelait pas ce qui s'était passé entre la branche qui lui arrivait dessus et le baiser de Sawyers... Ah le baiser de Sawyer...

Généralement quand Fox frappait quelqu'un elle s'attendait à ce que ce quelqu'un riposte. Et dans 99,999999999% des cas c'était ce qu'il c'était toujours passé. Elle avait maravé la gueule d'un mec, s'en était pris une en retour et ainsi de suite jusqu'au K.O ou jusqu'à ce que quelqu'un ne vienne mettre un terme à l'embrouille. Alors forcément voir Sawyers qui souriait comme un bien-heureux, ça avait de quoi laisser perplexe... ou mettre les nerfs... ou les deux:

« Quoi qu'est-ce t'as? Tu trouves que j'frappe comme une fille p't'être?! » , autant dire qu'il n'avait pas intérêt de répondre que oui.
« Génial c’est toi ! »
« Hein?! »

Bien sûr que c'était elle, pas la reine d'Angleterre. Fox eut une grimace curieuse. Elle était de plus en plus désorientée. Déjà un: depuis quand les gens souriaient-ils quand on les frappait. Deux: elle était vraiment à Sawyer cette phrase?! Trois: non le trois je vais me le garder pour moi.

« J'espère que tu as une explication pour... mais c'est quoi cette tenue j'ai l'air d'une... d'une ... pouf. »
« Conte de fée. »

Fox soupira et leva les yeux au ciel.

« Mon Cem, Willara depuis quand tu es devenue une as du polynectar? Non mais t'es sûr que t'es dans ton assiette Saw? », elle se campa devant lui, le regardant sous toutes les coutures. Peut-être bien qu'elle aurait du faire semblant un peu plus longtemps tout à l'heure. Enfin bref, « Bon allez on s'arrache de là. C'est pas que je sois pas fan du coin mais j'ai pas envie de voir le vieux Tadeuzs nous tomber dessus. »

Et sans plus attendre, la jolie latina avait tourner les talons, s'éloignant en roulant des hanches comme elle faisait toujours.