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| Une prophétie... ratée. Nord de l'Ecosse 666 après JC. Dans une masure, perchée sur une falaise battue par la mer, dont des pans se détachaient un à un, menaçant de plus en plus l'enchevêtrement de planches pourries issues des navires échoués durant des années, une forme maigre grelottait sous une pile de fourrures immense. A tel point que la personne semblait se noyer. En proie à la fièvre, elle délirait doucement, solitaire...-De la richesse.... *tousse* Puissance... *tousse* Si... il y a... des jumeaux...-Qu'est-ce-que tu dis, la vieille ???Un souffle court répondit au guerrier massif qui vient de se lever. Son ombre se propagea sur la silhouette qui se ratatina un peu plus. Elle sembla réfléchir, chercher la force pour répéter ce qu'elle venait de dire.-Ils auront une marque. Ils restaureront la....-CE N'EST PAS CE QUE JE VEUX ENTENDRE !L'homme venait d'attraper la silhouette et la secouait par les épaules. Il continua durant plusieurs minutes et quand il laissa la vieille tomber sur le lit, ce n'était plus qu'un cadavre. Il hurla sa frustration. Dans son esprit réduit, il associa: jumeaux = marque = richesse.... Il ne chercha pas plus loin.Au cours des siècles suivants... Les années qui suivirent furent fastes pour ce qui devint le clan McKenzie. Richesses et puissance allèrent de paire avec la naissance de jumeaux. Tous avaient une marque distinctive et maniaient une magie que jusqu'au Xième siècle, l'on ne comprenait pas. Peu à peu, au fil des mariages, tout le clan vint à manier ce que l'on nommera plus tard, l'Alchimie. La renommée de la famille s'accentua un peu plus jusqu'à ce que l'un de ses membres, un des jumeaux, parvint à être élu comme Ministre de la Magie. Ce fut la consécration pour le clan.
Malheureusement, après cette paire là, il n'eut plus de jumeaux dans le clan McKenzie. On se souvint alors du fait que la prophétie n'était pas achevée quand la vieille fut morte. Le clan sombra peu à peu dans la déchéance, vivant sur l'immense fortune accumulée au fil des siècles. On était en 1666...Là où tout débuta. Congrès International de la Magie, Bal du 21 juin 1988, Genève. Sous la voûte ensorcelée, les couples dansaient en riant, rythmant leurs pas sur une musique d'un autre âge mais que tous appréciaient d'une certaine manière. L'ambiance était à la joie. L'on parlait, criait presque pour se faire entendre et au milieu de ce tumulte, deux personnes se cherchaient du regard, échangeaient des sourires pour finalement se retrouver enlacées dans l'un des méandres du jardin. L'homme prêta serment d'amour éternel à la jeune femme tout en lui promettant qu'il allait en faire son épouse. Quelques heures plus tard, dans l'immense manoir menaçant de s'effondrer du clan McKenzie, le laird Angus était en proie à une immense colère. Son fils aîné Niall, venait de lui faire part de ses intentions d'épouser la magnifique jeune femme qui se tenait à ses côtés. Mais elle n'était pas Ecossaise, mais elle ne faisait même pas partie du clan, mais... Tant d'arguments et de mauvaise foi mis ensembles provoqua le refus sans appel du laird. Le « non » eut à peine le temps de mourir sur la voûte en ogive que la porte massive claquait derrière le couple avant de s'effondrer.
Le Laird Angus McKenzie venait de perdre son fils aîné....Un mariage... et des enfants. Mai/juin 1989. Contrairement au clan de Niall, la famille de Ielena accepta ce gendre imprévu avec joie. Famille d'Alchimistes reconnus, la famille Aliocha accueillit l'un des derniers représentant d'un clan ayant marqué l'histoire de l'Alchimie, bien longtemps auparavant. Néanmoins, Niall dut faire une cour longue et éprouvante afin de ne pas heurter les mœurs d'un autre âge. Une seule fois, il parvint à la couche de sa fiancée et tous deux vécurent une nuit... qui eut beaucoup de conséquence. Enceinte, Ielena décida de dissimuler sa grossesse jusqu'au mois de mai... Elle y parvint non sans difficultés. Tous, dans la famille Aliocha doutaient que la petite dernière n'était plus vierge et que pire, elle était enceinte. Le mariage passé et la rapidité de l'accouchement confirmèrent les doutes mais personne ne fit de remarque. Les jumeaux naquirent en quelques heures. Sky fut le premier et Avalon la seconde. Se souvenant de la prophétie, Niall chercha les marques sur ses enfants. Il ne trouva rien sur Sky mais en revanche, fut étonné de trouver deux marques de naissance en forme de sceaux d'alchimie sur les paumes de sa cadette. Le coeur encore emplis de rancune envers son père, il se garda bien de lui annoncer la nouvelle.Les années d'apprentissage. Le temps de l'enfance Les trois premières années ne méritent pas que l'on s'y arrête. Avalon eut sa première manifestation de sa magie aux environs de ses trois ans. Ce n'était pas vraiment quelque chose d'important, simplement un tremblement dans les flux magiques alors qu'elle était avec son père. Niall ne s'y trompa pas une seconde. C'est ainsi que débutèrent le temps de l'apprentissage. Toute la famille se relia pour lire et relire les traités d'Alchimie à la petite fille qui jouaient en compagnie de son frère. Tout le monde jugeait que Sky avait besoin de plus de temps pour faire preuve de ses dons d'Alchimiste. C'est pour cela qu'il assista à la première phase de l'éducation de sa soeur. Les heures d'apprentissage alternaient avec des jeux, des sorties... Ils visitèrent le monde même s'ils étaient trop jeunes pour se souvenir de tout. En revanche, jamais ils n'eurent la visite du clan McKenzie que Niall avait finit par mettre au courant.
Durant ces années, Niall et Ielena tentèrent d'entourer Avalon de précautions. Ils avaient réalisé très tôt la cécité de leur fille et le don de leur fils. Ne comprenant pas très bien ce qui avait bien pu se passer, ils se contentèrent de faire en sorte de leur procurer les mêmes avantages. Avalon eut quand même quelqu'un pour lui apprendre à être autonome seule. Ils échouèrent cependant dans leur noble initiative. Niall passait plus de temps avec Avalon pour lui apprendre les méandres de l'Alchimie, chose rendue plus compliquée par le fait que l'enfant ne pouvait pas le copier. Obligé d'adapter les méthodes d'apprentissage, il se montra un professeur sévère, manquant cruellement de patience au fur et à mesure qu'il réaliser que jamais il ne pourrait soigner son enfant et qu'elle était bien plus douée que lui.
Malgré tout cela, le frère et la soeur se lièrent de plus en plus. Se retrouvant à la moindre occasion, ils cherchaient à se faire plaisir en permanence. Ainsi, la première « oeuvre » d'Avalon en alchimie fut de créer un cheval articulé pour son frère, en bois ciselé. Rien de bien exceptionnel mais de tellement important à leurs yeux. A l'âge de huit ans, leur éducation pris un virage important. Niall intensifia ses entraînements, frappant sa fille à l'occasion. Amer et envieux, il cherchait la soumission de sa fille, comprenant ce qu'elle pouvait faire avec plus de pratique. Qu'elle eut huit ans ne le dérangeait pas. Et Avalon retrouva plus d'une fois sa chambre et son frère, totalement épuisée et percluse de douleurs et d'hématomes. Sky prit sur lui de la soigner et de prendre soin d'elle. Leur lien franchit un nouveau pallier. Lorsque les parents s'en rendirent comptes, leur vie changea encore.
Et le même schéma se représenta à chaque fois... Les entraînements se faisaient plus durs, les jumeaux se rapprochaient, les parents s'en rendaient compte ... Durmstrang. 1ère année – 3ème année. L'on aurait pu dire que cette chasse à la souris cessa avec l'entrée des jumeaux à l'école de magie. Mais non. Niall fut remplacé par un certain Sergeï pour Avalon. La possibilité de se voir se réduit dangereusement pour les jumeaux. A tel point qu'ils étaient obligés de se voir la nuit... Et finalement, quand vient le jour, un mois après la rentrée, où on leur demanda quels cours ils voulaient choisir, c'est tout naturellement qu'ils prirent les mêmes. Au départ, les professeurs trouvèrent cela intéressant... Et tellement jouissif de tenter de les séparer. Mais toutes les tentatives se soldèrent par des échecs et par un lien un peu plus fort.
A deux, ils étaient calmes, attentifs... Séparé de son double durant une longue période, le jumeau restant devenait infernal. Son intelligence se mettait au service de sa colère et il était capable de lever la main sur un adulte pour pouvoir voir sa partie manquante. Plusieurs fois, la séparation a été testée... La violence des réactions allait crescendo jusqu'au jour où Avalon manqua de tuer son mentor en Alchimie. Le corps enseignant ouvrit enfin les yeux et après convocation des parents, l'on décida de couper ce lien à la racine. Ils provoquèrent un faux accident où les jumeaux furent blessés et plongés dans le coma. Se réveillant chacun de leur côté quelques heures plus tard, on leur apprit la mort de l'autre au même moment.
Mais le destin fut plus fort que la volonté d'une poignée d'adulte. Les adolescents ne tardèrent pas à comprendre la supercherie... tout comme ils ne furent pas suffisamment idiots pour ne pas saisir ce que l'on voulait d'eux. Dans l'ombre protectrice d'un saule, ils décidèrent de se séparer pour pouvoir rester vivants et se retrouver... car il était clair que personne n'hésiterait à en tuer un pour se débarrasser d'un lien encombrant... Et il ne fallait pas être un génie pour deviner lequel allait être sacrifié. Décidés, ils jouèrent la comédie à la perfection, lors de l'enterrement fictif. Ils restèrent prostrés durant toutes les vacances et à l'aube de leur quatrième année, Avalon partit pour Beauxbâtons et Sky resta à Durmstrang.Beauxbâtons 4ème – 7ème année. Journal d'Avalon, 2003 Sky,
Cette école est une horreur. L'on me regarde comme si j'étais un monstre de foire. Ici, je dois dissimuler mes paumes avec des mitaines et je ne peux pas les quitter, même lorsque Miss de Morange m'entraîne. J'ai d'autant plus de mal avec l'Alchimie que sans toi, je n'arrive plus à rien. Alors imagine avec de la laine! Elle m'oblige à tracer les sceaux. Je n'ai rien contre mais elle a tendance à oublier que je suis gauchère et que donc, je ne les trace pas dans le même sens qu'elle. Lorsque je lui ai dit, elle s'est mise dans une colère noire! J'ai donc joué la comédie... Comme je te l'ai promis. Je me suis excusée, j'ai assumé sa punition. Et ce soit, tandis qu'elle m'infligeait un autre châtiment de son cru, j'ai pris une décision.
Non, je ne vais pas te rejoindre. Je vais simplement les prendre à leur propre jeu. Je sais que si tu étais là, tu me demanderais de rester calme... Je ne peux pas, Alekseï. Je compte rendre une insulte pour chaque insulte reçu... Idem pour tout le reste. Je ne veux plus être l'aveugle, la chose bizarre dont on se moque.
Où es-tu, toi? Si tu étais avec moi, je ne devrais pas vivre tout cela... Sans toi, il va falloir que je survive et crois moi, je le ferais.
Kira Une période d'adaptation fut nécessaire à Avalon. Nouvelle langue, apprise plus rapidement que nécessaire, nouvelles personnes, nouveau cadre de vie. Ses premiers jours furent éprouvant. Ne connaissant pas l'école, elle tomba plus d'une fois sous les rires de ses camarades rapides à se moquer. Elle rejeta les rares bonnes âmes voulant l'aider et c'est avec une détermination qui força l'admiration du corps professoral qu'elle se lança à corps perdu dans ses études. Même Miss de Morange ne comprenait pas son changement d'attitude. En moins d'un mois, Avalon était passée de la gamine capricieuse à une adolescente que personne ne comprenait. Assidue et appliquée, elle était brillante...
Mais cela ne se répercutait pas dans ses relations avec les autres. Durant sa quatrième année, elle se retrouva plus d'une fois face à la directrice qui la sermonnait sur son comportement. Elève modèle mais camarade effroyable, elle du présenter publiquement ses excuses aux élèves de l'école.Journal d'Avalon,2004 Alekseï,
L'humiliation que j'ai subie en fin d'année me brûle encore. Mais ce n'est pas comparable avec la douleur que j'ai ressentit en constatant que notre père m'emmenait en Ecosse alors que notre mère t'emmenait je ne sais où. Que dire de l'Ecosse... Grand père est un géant roux qui a semblé revivre en me voyant. Si j'ai bien compris son charabia à moitié dévoré par sa barbe, il est question d'une prophétie... qui clame la richesse du clan de mon père s'il y a des jumeaux... Je n'y prête pas beaucoup de crédit. Même si j'ai une marque... Cela ne veut rien dire... Même si j'ai trouvé un trou regorgeant de pièce d'or. La joie de la famille paternelle a été telle que j'ai cru que je n'allais pas repartir! Durant ces deux mois, c'est Grand-père Angus qui a fait la suite de mon éducation. Je crois qu'il a été étonné par ce que je savais... mais je n'en suis pas certaine. Il s'est bien gardé de me dire quoique ce soit. Père et lui ont parlé longuement avant notre départ.
Je ne suis pas fâchée de revenir à l'école malgré ce que j'ai du faire pour pouvoir y rester. Je suis loin de père que je ne veux plus voir. Et même si je vais devoir faire la gentille durant un an pour que l'on oublie mes erreurs (et que je prenne soin de les faire oublier à mes victimes), je n'en garde pas moins l'idée que dans trois ans en comptant cette année, nous nous retrouverons. Tu me manques, Alekseï... Chaque jour un peu plus. J'aimerais savoir ce que tu deviens, ce que tu vis. Plus le temps passe et plus j'ai l'impression que tu es mort... Mon âme me crie que non... Restes en vie jusqu'à ce que je te revienne...
Kira. L'année des quinze ans d'Avalon fut des plus calmes. Restant l'élève brillante que les professeurs connaissaient, elle étonna tout le monde en devenant une jeune fille modèle. Douce et patiente, elle était à l'écoute des autres et de leurs problèmes. Et peu à peu, dans son journal, les pages se couvrirent de réflexions à ce sujet. Elle se rendit compte qu'elle appréciait cette vie paisible qu'on lui avait imposé via une humiliation qui ne la brûlait plus des feux de la revanche. Aux alentours de Noël, elle fut jugée apte par un jury d'Alchimistes de passer la prochaine et dernière étape de son apprentissage. Elle se plia avec bonne volonté aux ordres de miss de Morange qui cessa de la châtier et, soudain patiente, devint un véritable mentor.
Quelques mois avant les vacances de fin d'année, Avalon tomba sous le charme d'un garçon plus vieux qu'elle d'un an mais à la ressemblance troublante avec son frère « défunt ». Elle lutta longuement, le souvenir de son frère toujours derrière ses refus et finalement, s'abandonna. Heureuse malgré la nouveauté, elle ne manqua pas d'en faire part à son journal qui, comme toujours, ne lui répondit pas. Elle cessa d'écrire durant une courte période pour une raison bien précise qu'elle ne confia qu'à son journal, d'ailleurs.Journal d'Avalon, juillet 2005 Alekseï,
Il y aura un avant et un après. Un avant Greg et un après... Il y a des choses qui ne sont passées sous silence. Comme pourquoi je n'ai pas assisté au bal de fin d'année. J'étais dans le comas à l'hôpital, voilà pourquoi... J'y suis restée des jours et des jours. Je t'écris de mon lit, d'ailleurs. Mère vient juste de partir... Mon psy ne va pas tarder à venir. Tu dois te demander ce qu'il s'est passé, Alekseï... C'est pourtant simple: Greg a prit ce qui m'était le plus cher hormis toi. Je ne veux pas t'en parler... J'ai peur que mes larmes gâchent mon écriture et je n'aurais jamais toute la force de recommencer.
J'aimerais tant que tu sois là. Je ne veux plus être seule la nuit, je veux que tu m'aides à me relever... Mais tu n'es pas là... Je te déteste.
Avalon. Avalon resta deux mois en état de choc, refusant de parler et ne faisant que couvrir des pages et des pages avec la haine qui la consumait. Ce ne fut pas grâce à elle qu'ils comprirent ce qui s'était passé... Mais plutôt à cause des conséquences d'une telle nuit. Avalon ne chercha même pas à savoir ce qu'elle avait. Refusant d'en entendre parler, Niall et Ielena durent prendre une décision qu'ils espérèrent ne pas regretter un jour. Ils se firent même à l'idée de dévoiler à leur fille que son jumeau n'était pas mort. Mais ils trouvèrent la volonté nécessaire que bien trop tard. La veille de la rentrée, Avalon avait fait ses affaires et demandait à retourner à l'école. Chose qui lui fut accordé, sans que personne ne se doute de la haine qui brûlait derrière ses prunelles mortes.
A nouveau, le caractère d'Avalon pris un virage à 180°. Seul le corps professoral était au courant ce qu'il s'était passé avant l'été. Aussi, personne parmi les élèves ne fut étonné de la voir cumuler les petits amis avec une rapidité qui la rangea vite fait dans le rang des filles « faciles ». En réalité, elle était loin de l'être. Elle jouait avec les coeurs avant de les broyer froidement. Séductrice vénéneuse, elle fut crainte à la fois par la gente masculine et par la gente féminine... mais pas pour les mêmes raisons. Elle fit cela discrètement durant toute sa sixième année, ses résultats étaient toujours brillant et elle continuait d'exceller dans son apprentissage qui se faisait de plus en plus dur pourtant.
Au cours de sa septième année, elle s'apaisa quelque peu. Ses cibles étaient toutes choisies parmi celles qui lui avait fait quelque chose à un moment ou un autre. Le meilleur ami de Greg fut la première victime de ses dix-sept ans. L'année précédente avait été un entraînement... Elle devenait peu à peu la croqueuse d'hommes raffinée qui ne laissait personne de marbre. Elle délaissa quelque peu Miss de Morange qui, malgré ses avertissements, ne parvint pas à récupérer Avalon. Les parents furent de nouveau prévenus et Niall gifla sa fille en apprenant ce qu'elle était devenue. Elle n'eut pour réponse qu'un éclat de rire et une pirouette avant qu'elle ne disparaisse dans le couloir après avoir quitté le bureau de la directrice.
Il fut convenu qu'Avalon devait être surveillée. Coupée de toutes relations sociales, elle était en permanence accompagnée de quelqu'un. Et Angus vint en personne achever l'apprentissage de sa petite-fille... chose qui s'acheva dans la douleur pour elle. Au printemps 2007, devenue capable aux yeux de sa famille d'exercer l'Alchimie sans surveillance, elle reprit sa vie clandestine mais d'une manière terriblement discrète. A tel point que lorsqu'elle fut découverte dans les bras du fils même de la directrice, tout le monde fut sous le choc. A cause des examens, elle ne fut pas renvoyée mais fut de nouveau soumise à l'humiliation des excuses. Cette fois-ci, majeure et consciente d'elle-même, elle dit ceci dans le micro de la salle de bal.-Je ne regrette rien. Vous n'aviez qu'à pas tuer Sky.Inutile de dire la surprise qui marqua les traits de tous ceux qui étaient au courant. Avalon traversa la salle sans trop d'encombres. Parvenue dehors, elle transplana jusqu'à la maison de ses parents, vide... Évidemment. Elle les attendit patiemment et s'en suivit la mémorable colère de Niall qui chassa sa cadette de la maison, ne lui laissant que de quoi survivre un mois. Avalon haussa les épaules et récupéra toutes ses affaires avant de disparaître pour l'Ecosse. Angus fut bien trop content d'avoir sous son aile sa petite-fille qui avait fait revenir la prospérité dans le clan... Du moins le croyait-il. Il offrit à Avalon toutes ses connaissances et celles de la bibliothèque du manoir. Bien évidemment, il fit en sorte qu'elle puisse les lire. La jeune fille s'en abreuva jusqu'à plus soif, bien décidée à tout savoir sur son don. Elle enchaîna les nuits blanches, s'épuisant mais trouvant la force on ne savait pas où, de résister au sommeil.
Elle ne revit son père qu'une fois, quand il vint exiger le renvoi d'Avalon du domaine familial. Angus et lui se disputèrent une nouvelle fois... D'autant plus que la jeune fille venait de recevoir une lettre lui indiquant qu'elle était choisie pour aller à l'Université Occulte de Transylvanie. Là où Niall refusa de payer ses études, Angus accepta sans l'ombre d'un doute. Les deux hommes se séparèrent à nouveau terriblement fâché et Avalon pu réaliser son rêve.L'indépendance. L'Université Angus mis sa fortune à disposition d'Avalon, lui donnant ainsi l'indépendance à laquelle elle avait toujours rêvé. Elle entra à l'Université un sourire aux lèvres et bien décidée à entamer une nouvelle page de sa vie. Depuis l'été de sa cinquième année, elle n'avait plus écrit dans son journal. La dernière page était toujours ornée d'un « je te déteste, Avalon » et elle n'osait pas rouvrir la couverture de cuir pour rayer ces mots. Elle gardait le livre avec elle mais n'y écrivait plus jamais ses pensées. Devenue renfermée, elle reprit son jeu de séduction avec moins de fanatisme, pourtant. Perdue au milieu du flot des élèves venus de toute la planète, elle ne se lia avec personne et chercha à éviter les ennuis avec un soin presque maniaque.
Néanmoins, son désir d'anonymat s'évanouit quand elle fut la petite amie de l'un des étudiants les plus populaires de l'université. On cessa d'un coup de l'ignorer et c'était à celui qui parvenait à l'approcher le plus près. Elle continua l'Alchimie avec un nouveau maître qui, lui, ne chercha pas à la contrôler. Ce fut lui, le véritable mentor d'Avalon. C'est aussi grâce à lui qu'elle ne perdit pas pied dans cet univers étrange, bien loin du confinement qu'elle avait plus ou moins connu. Elle décrocha sa première année avec brio, cédant son habituelle première place à un autre étudiant qu'elle ne connaissait pas.
La seconde année fut le théâtre de leurs affrontements universitaires. C'était à celui qui avait les meilleures notes. En dehors des cours où ils étaient dans la même pièce, ils s'évitaient soigneusement. De telle sorte qu'ils ne furent jamais à moins de trois mètres l'un de l'autre. Avalon gagna la seconde manche puis la troisième, d'un cheveux à chaque fois. La compétition l'amusait particulièrement. Ce fut pour cela qu'elle accepta le quatrième défit au début de l'année universitaire. Les professeurs n'avaient rien contre un « duel » qui n'avait rien de dangereux puisqu'il visait à l'excellence.
Pourtant, rien ne se déroula comme les autres fois. Avalon et son « second » ne se rendirent pas compte que de chaque « côté », un petit groupe d'étudiants était prêt à tout faire pour leur faire « gagner » la première place. Ce n'est que lorsqu'il eut le premier blessé que l'administration marqua un cran d'arrêt. Le conflit se fit larvé et les coups bas s'enchaînèrent un à un à partir du mois de janvier 2010 malgré ce qui avait bien pu se dérouler autre part. Finalement, l'administration décida d'envoyer les protagonistes involontaires faire un stage en Angleterre, à Ste Mangouste... malgré les démons, la nuit perpétuelle.... et le reste. | |
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