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| Les Rouges et le Noir - Cem | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Ven 13 Aoû - 10:27 |
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| Kaprice n'avait pas décoléré depuis le Bal, et ça faisait bien dix jours, voire plus. D'une humeur massacrante, elle envoyait chier toute personne se trouvant sur son passage, en particulier ceux de ses amis qui essayaient de savoir ce qu'elle avait. Elle n'était pas disposée à s'épancher, pour la pure et simple raison qu'elle ne voulait pas vider son sac. Elle risquait de se remettre à pleurer, et ça, il n'en était pas question. Elle avait suffisamment utilisé de son stock de larmes pour cet enfoiré. Maintenant, il allait payer. Et elle voulait qu'il en chie, pour toutes les années où elle avait attendu, où elle avait fait des efforts, où elle s'était dit que oui, peut-être, où elle avait espéré pour rien. Il fallait qu'elle soit gonflée à bloc pour ça. Donc, pas question de pleurer. Pas question de parler de ça avec qui que ce soit. Ce salaud allait comprendre sa douleur. Elle tempêtait, alimentant le feu de sa colère de souvenirs qui lui revenaient au fur et à mesure, de fois où elle avait ignoré des amis, où elle avait passé son tour avec des garçons qui auraient sans doute été mieux pour elle par sa faute. Elle n'en pouvait plus. Elle n'en pouvait déjà plus avant le Bal, mais elle espérait encore, donc elle tenait. Maintenant qu'il n'y avait plus rien, qu'elle savait qu'il s'était servi d'elle, il n'y avait plus qu'une fureur sans nom qui avait fait entrer ses entrailles en fusion. Pourquoi n'avait-elle encore rien fait ? Parce qu'elle voulait que ce soit parfait. Qu'elle explose exactement au bon moment, et qu'elle ait quelque chose de prêt à lui servir, quelque chose qu'il ne serait pas près d'oublier. Il lui fallait donc fomenter un plan génial, la meilleure vengeance de tous les temps, dont on parlerait encore pendant des années. Peut-être que les garçons y réfléchiraient à deux fois avant de se payer la tête d'une fille comme ça. Elle voulait du vicieux, mais aussi du spectaculaire, de l'inventif, de l'inoubliable. Et elle l'aurait, oh, oui, elle l'aurait.
Mais pour l'instant, malheureusement, elle n'avait rien trouvé d'assez violent. Elle ne voulait blesser personne d'autre, donc la jalousie à échelle mille, on pouvait oublier. L'idéal aurait été de faire ça avec Akira, la voir dans les bras de son meilleur ami lui ferait sans doute un grand trou à l'égo, elle aurait pu se donner en spectacle … Mais non. Elle avait bien trop de respect pour Akira pour lui faire ça. Et en plus, il n'aurait pas voulu d'elle, donc bon. Prendre n'importe quel enfoiré qui passait ? Trop facile, et il n'aurait qu'à la traiter de traînée, raconter partout qu'il se l'était faite, et qu'elle ne supportait pas que ce soit fini. Elle avait pensé se venger sur Meghan, mais s'était rapidement rendu compte que cela ne la soulagerait aucunement. Elle n'en avait rien à foutre, en réalité, de la fille avec qui il était allé au Bal. Celui qu'elle voulait atomiser, c'était lui. Heath Connard Linderman. Aucun des maléfices qu'elle connaissait n'était assez puissant pour lui convenir. Elle voulait, elle voulait … Elle s'était plongée avec avidité dans les notes qu'elle avait pris pour une autre vengeance, qu'elle fomentait depuis longtemps, très longtemps, mais chacune des solutions comportait au final une clause de mort, et elle ne tenait pas plus que cela à ce qu'il trépasse. Au contraire. Elle voulait l'exploser, le faire souffrir, et qu'il en crève de douleur après. Un filtre d'amour ? Trop classique. Ou alors il faudrait le modifier. Elle réfléchissait froidement, méthodiquement, par périodes, mais parfois elle pétait complètement les plombs et était incapable d'avoir deux pensées cohérentes. Ce n'était pas de ça faute. Il l'avait détruire, cet enfoiré. Et maintenant, ça allait être son tour. Cependant, il devint évident, au bout d'un moment, qu'elle n'y arriverait pas seule. Elle avait besoin d'une idée géniale, machiavélique et maléfique. Et elle savait très bien qui pourrait la lui donner.
C'est pourquoi elle se trouvait là, dans cette salle vide, dans les sous sols, que personne ne fréquentait mis à part elle et son complice et professeur de malfaisance, j'ai nommé monsieur Cem Astier. Si ses parents avaient su, quand elle était gamine, qu'un jour tous les deux s'associeraient pour trouver un moyen de les tuer en les faisait souffrir le plus possible, il y avait fort à parier qu'ils ne les auraient jamais présentés quasiment au berceau. Cem, elle le connaissait quelque part depuis des années, et en même temps il y avait eu une coupure monumentale qui avait fait qu'il lui avait fallu un temps certain pour arriver à recadrer son caractère. Mais maintenant, elle pouvait s'avancer à dire qu'elle connaissait plutôt bien son fonctionnement. Il n'y avait pas de pièges entre eux, ils s'entendaient bien, même si ce n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Ils avaient un but commun, et ça leur suffisait. Perchée sur une table, elle en descendit, recommençant à faire les cent pas. S'il allait l'aider ? Pourquoi ne le ferait-il pas ? Il s'agissait de faire souffrir quelqu'un, on pouvait voir ça comme un sujet d'expérience de plus. Elle lui avait laissé un message qu'il avait du trouver dans son croissant le matin même, lui donnant rendez vous pour une « session spéciale » le soir même. Sa baguette tournait à une vitesse fulgurante entre ses doigts, et ses yeux jetaient des éclairs dans toute la pièce. Cem était sa carte maîtresse, son dernier atout. Ça devait marcher. Ça marcherait. Il n'y avait plus aucune issue de toute façon. Un regard à sa montre. Il était en retard. | |
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Cem AstierCRIMINEL. ► prisonnier à Azkaban.
► MESSAGES : 183 Sam 14 Aoû - 9:00 |
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| Il n’avait plus envie de rien. Plus envie de manger, plus envie de boire, plus envie de fumer, plus envie de ses expériences. Surtout pas de ses expériences. Il n’avait plus envie de rien. Ni même de vivre. La vie sans June ne ressemblait à rien. Pas à une vie en tout cas. Cem était peut être encore là physiquement, mais à l’intérieur il se sentait comme mort. Il le savait, il devait partir d’ici. Tout à Poudlard lui rappelait sa belle perdue. Il n’avait plus rien qui le retenait ici mis à part sa souffrance. Ses Aspics ? Il s’en foutait royalement. Les cours ne l’avaient jamais intéressé de toute manière. Il n’y apprenait rien sachant déjà tout. Si il était resté ici, c’était juste parce que d’un côté c’était pratique. Loin de toutes responsabilités. Il préférait maintenant en avoir mais au moins être seul avec son désespoir. Dépression ? Oui surement. Mais quand on perdait la seule personne qu’on aimait, c’était surement normal. Non ? Et quand on la tué de ses propres mains, ca devait être encore pire. Non ? Il ne savait pas par quel miracle il avait vu le mot de Kaprice dans son croissant le matin même. Il ne mangeait quasiment plus de toute manière. Il l’avait ouvert et avait vite reconnu l’écriture délicate de la gryffondor. Il l’oublia aussi vite qu’il l’avait lu. Sa journée fut passée dans le parc, à ne rien foutre si ce n’était ne pas prendre le soleil vu la nuit éternelle qui enveloppée toute l’Angleterre et fumer trois paquets de cigarettes. Cem avait fini par se dire que tout de même, il se devait de dire au revoir à deux personnes. Drôle de décision pour quelqu’un comme lui, mais il fallait croire qu’il n’était pas si indifférent que ca aux gens… L’une d’entre elles étaient Mascha, l’autre était Kaprice. La première car c’était surement sa seule amie sur terre. L’autre car c’était la seule personne non amie qu’il n’abhorrait pas quand même. Lorsque Cem regarda sa montre, il était déjà en retard au rendez vous qu’avait fixé Kaprice d’une bonne demi heure. Il haussa les épaules, finit sa clope et prit la direction du château. Il arriva avec trois quarts d’heure de retard mais ne s’en formalisa pas réellement. Si Cem avait était limité par une question d’horaire, il ne serait pas Dieu non ? Mais vu qu’il était Dieu, la question ne se posait même pas. Le jeune homme s’appuya contre l’encadrement de la porte, et il ouvrit son dernier paquet de cigarette en silence. Vide. Il devait vraiment se barrer d’ici. Ca devait être un signe du destin ca. Les yeux gris se posèrent sur sa camarade de Gryffondor, et il se racla bruyamment la gorge, histoire de signaler sa présence. Et vu que Cem n’était pas du genre à être des plus poli, il se passa des habituels « Salut » et « Ca va ? ». De toute manière il se fichait de savoir comment allait Kaprice, comme du reste de la planète à vrai dire. Cem en tant qu’être le plus égoïste au monde n’avait d’ailleurs jamais demandé ca à personne. Sauf peut être… à Elle. Le simple fait de penser à June lui serra le cœur. Aïe, ca faisait mal.
« Qu’est ce que tu veux ? »
Parce que même si Cem était un être abject, il était tout de même extrêmement curieux. Et ce rendez vous improvisé devait bien avoir un but. Après tout les deux gryffondors n’étaient pas du genre à se voir pour se raconter leur vie ou juste pour rigoler un coup. Leur truc à eux c’était le complot. Et ils étaient doués dans le genre. Cem devait l’avouer, il avait passé de bons moments avec Kaprice à trouver comment tuer ses parents biologiques. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mar 17 Aoû - 18:08 |
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| Kaprice avait complètement déconnecté en attendant que Cem arrive. Il était son dernier espoir en quelque sorte, elle le savait. Elle était trop loin dans la colère pour pouvoir penser à un plan génial par elle-même, et, s'il n'avait rien à lui proposer, elle allait littéralement se jeter sur Heath Enfoiré Lindermann la prochaine fois qu'elle le croiserait pour le tabasser en bonne et due forme. Ça vous fait rire ? Ne riez pas trop vite. Une jeune fille bafouée qui s'entraîne au Quidditch à arrêter des balles lancées à pleine vitesse en pleine furie n'était pas vraiment à prendre à la rigolade. Heath ne faisait pas vraiment de sport, et franchement, il n'avait pas l'ombre d'une chance si elle le tabassait dans les règles. Elle risquait d'avoir des ennuis, et elle préférerait éviter ça. Ne pas attirer l'attention, et surtout ne pas risquer quoi que ce soit à cause de lui. Il n'en valait pas la peine. Il était donc impératif que Cem ait une idée. Mais des idées, il en avait toujours, ça, ça ne devrait pas être un problème. Qu'il veuille l'aider ? Elle ne le savait pas. Ils s'appréciaient, enfin, en tous cas ne se mettaient pas sur la tête, et en tous cas, pour sa part, elle aimait les moments qu'ils passaient à fomenter des coups plus tordus les uns que les autres, mais, pour ce qui concernait ses parents, il avait une raison de l'aider un intérêt. Mais là … Même si elle n'avait cesser de se répéter qu'il le ferait, maintenant, elle n'en était plus si sûre. Et si elle le suppliait ? Ce n'était pas le genre de la maison. Et il y avait fort à douter qu'elle obtienne quoi que ce soit comme ça. Elle n'en pouvait plus, il avait quasiment une heure de retard, il n'allait pas venir, il avait mieux à faire il … se raclait la gorge dans son dos.
Non, il ne pouvait pas s'agir d'un professeur, elle avait reconnu ce son caractéristique. Elle se retourna d'un bloc. Elle devait avoir l'air d'une folle, elle en avait conscience. Ses cheveux devaient sans doute partir dans tous les sens, elle devait avoir des cernes et ses yeux lançaient des éclairs. Sans oublier la baguette qui tournait à toute vitesse entre ses longs doigts nerveux. Cependant, elle marqua un temps d'arrêt en voyant l'apparition appuyée en apparence nonchalamment à l'encadrement de la porte. Même pas nonchalamment en fait … Mais elle n'aurait jamais pensé voir Cem dans un état pareil. Il avait l'air … ravagé. Elle ne rencontra pas l'étincelle dont elle avait l'habitude au fond de ses yeux, et il semblait … vide. Sa main trembla un peu plus. Qu'est-ce que … ? Elle ne trouva rien de mieux à dire en guise de bonjour que de dire:
Tu as vraiment une tête affreuse.
Ben quoi ? Bref, ce n'était pas vraiment le sujet de la conversation, ce qu'il lui rappela rapidement. Elle hocha la tête. Elle ne s'était pas demandé comment lui poser la chose, malgré tout le temps qu'elle avait eu pour y réfléchir. Comme quoi son cerveau tournait vraiment, mais vraiment à l'envers. En même temps, comment le présenter autrement que ce que c'était vraiment ? Elle n'allait peut-être pas préciser tout de suite le but, en fait, elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, en vérité, c'était que …
J'ai besoin de ton aide.
Ça, au moins, c'était clair. Mais de toute façon, ainsi qu'elle le constata avec un peu d'affliction, ça avait toujours été comme ça entre Cem et elle depuis qu'ils s'étaient retrouvés, à peu de choses près, à ça que tenait en réalité leur relation: il l'aidait, tout le temps. Qu'avait-elle fait pour lui, de son côté ? Elle ne saurait pas répondre à cette question. Elle espérait que tuer ses parents en les faisant souffrir le plus possible suffirait à lui rendre la pareille. Il fallait espérer. Sa baguette arrêta de tourner deux secondes, et elle le fixa droit dans les yeux.
Je veux faire souffrir quelqu'un. Comme il n'a jamais souffert.
Ça, aussi, c'était clair. Son regard reflétait toute la haine et la colère que contenait son âme à ce moment précis. Il n'y avait plus de barrière, plus de limites. Elle était prête à tout. L'état de Cem n'avait pas calmé ce qu'elle avait en tête elle avait besoin de son aide, viscéralement. La baguette reprit sa folle course, entre ses doigts.
Et il se trouve que je suis à court d'inspiration.
Fait rare, mais indiscutable. Le pourquoi du comment, après … C'était une autre histoire, et elle n'était pas sûre que Cem tenait à l'entendre. C'était pourquoi elle avait formulé sa demande, simplement, et efficacement. Il ne s'était jamais étendu dans les sentiments. Et visiblement il n'était pas en état d'en faire plus que d'habitude. Voilà. C'était dit. A lui. De l'aider, ou de refuser. Son coeur battait la chamade, et il n'y avait pas que l'adrénaline de la colère. De l'attente. De l'appréhension. De l'espoir. | |
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Cem AstierCRIMINEL. ► prisonnier à Azkaban.
► MESSAGES : 183 Mar 17 Aoû - 19:38 |
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| « Tu as vraiment une tête affreuse. » « Je te retourne le compliment. »
A vrai dire, il ne se regardait que rarement dans le miroir. Fait presque miraculeux lorsqu’on savait à quel point il était égocentrique. Sauf qu’égocentrique ne voulait pas dire superficiel, et que ca Cem ne l’était pas le moins du monde. Enfin… Il n’aimait que les belles filles, bien entendu, mais pour ce qui était de prendre soin de lui… Il repassait souvent. Son éternel barbe de 3 jours était surement vu comme un atout érotique pour certaine, pour lui c’était juste de la flemme. Bref, il pouvait avoir une sale gueule, il s’en foutait pas mal. Quant à Kaprice, avec ses airs de furie, elle n’en menait pas large non plus. Le gryffondor soupira lourdement, comme pour signaler à la jeune femme qui si elle devait parler, c’était maintenant ou jamais. En l’occurrence il aurait pu se passer de ca, car elle lui expliqua le tout immédiatement. Sans trop donner de détails. Parfait. Il n’en aurait rien eut à foutre de toute manière.
« J'ai besoin de ton aide. Je veux faire souffrir quelqu'un. Comme il n'a jamais souffert. Et il se trouve que je suis à court d'inspiration. »
Faire souffrir quelqu’un, comme il n’avait jamais souffert. Les derniers instants de June revinrent à l’esprit de Cem, comme pour le faire souffrir lui, comme il n’avait jamais souffert. Il revoyait son visage, son regard, sa douleur, comme si ca avait était la sienne. Le gryffondor ne dit rien pendant quelques secondes, à regarder devant lui en se remémorant ce terrible instant, sa terrible erreur, et son terrible dénouement. Terrible. Il avait terriblement envie de se foutre sa baguette sur la tempe pour ne plus sentir cette culpabilité qui le rongeait jusqu’à la moelle. Ca devait être sa punition, à force de faire le con, on se prenait une baffe magistrale à la hauteur de ses actes… Si ce n’avait pas était lui qui souffrait le martyre à l’instant présent, il l’aurait volontairement souhaité à d’autre. Mais cela ne voulait pas dire qu’il ne le voulait pas non volontairement. Cem restait Cem, même en étant que l’ombre de lui-même. Kaprice voulait torturer quelqu’un, bien, comme elle voulait. Il ne comptait pas l’aider de toute manière. Ce n’était pas ses affaires à lui, donc il n’avait rien à y gagner à l’aider. Cem, toujours un sale égoïste, toujours fidèle à lui-même. Il haussa les épaules, pour montrer que clairement, il s’en foutait. Et il dit comme si de rien n’était.
« Tue-le. Et puis voilà. »
Et il ne rigolait pas. Cem ne rigolait jamais de ce genre de chose. Encore moins avec Kaprice avec qui il parlait toujours de ca : meurtre. C’était un peu le leitmotiv de leur relation. La seule chose qui les liait tout les deux. La mort. Et puis, l’idée n’était pas si bête, il n’y avait rien de pire que la mort… Il savait de quoi il parlait en disant cela. Les yeux gris du gryffondor se posèrent sur la jeune femme. Était-elle déçue ? Si oui, elle avait juste était bête d’espérer qui l’aide tout simplement. Franchement, il n’avait pas la tête à ca en plus.
« T’as pas une clope par le plus grand des hasards ? Voir un paquet ? » | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Jeu 19 Aoû - 17:34 |
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| Tue-le. Et puis voilà.
Un rire nerveux lui échappa. Plus un soupir qu'un rire à vrai dire, ou si, très nerveux. Elle se passa une main tremblante dans les cheveux, puis l'autre, avant de se prendre la tête à deux mains et de la secouer, fermant les yeux et se détournant. Elle perdait complètement les pédales, elle frisait l'hystérie à ce moment précis. Elle aurait du s'y attendre. De quoi parlaient-ils, Cem et elle, à part de mort ? Qu'avait-il, à ce qu'il semblerait, toujours et uniquement en tête. Ne fonctionnait-il vraiment qu'en terme de vie et de mort, à peser celle des autres et à envoyer en enfer ceux qui lui avaient déplu ? Elle ne marchait pas comme ça. Elle ne se prenait pas pour Dieu. Elle n'était … rien qu'un de ses anges déchus qui essayait de se faire sa place et justice sur cette Terre. Mais elle aurait eu besoin d'une aide divine, parce que là, dans l'état d'énervement avancé où elle se trouvait, il n'y avait plus que ça qui puisse l'aider, en définitive. Elle avait tant attendu de ce moment. Elle savait qu'il était le dernier à pouvoir l'aider, à pouvoir lui apporter ce qu'elle voulait. Heureusement que la salle était quasiment vide, sinon, elle aurait volontiers empoigné une chaise pour la jeter contre le mur. Oui, elle devenait violente. Ça allait bientôt monter en flèche. Non, il n'avait pas le droit de la laisser tomber, non … Elle l'avait attendu, elle … La redondance de la situation lui arracha un autre rire hystérique. Elle tournait le dos à Cem, et secoua la tête une fois de plus. Mais oui, pourquoi ne la décevrait-il pas lui aussi ? Pourquoi ne la laisserait-il pas tomber, après tout, ça semblait être devenu un sport national ces derniers temps. Merde, putain. Elle se fit violence pour ne pas exploser, et grinça juste des dents, dans un murmure:
Putain, les mecs …
Elle se retourna, finalement, penchant la tête sur le côté, un sourire crispé sur les lèvres. C'était officiel, elle venait de péter un plomb. Elle s'approcha de lui, d'un pas, avant d'enlever les mains de ses cheveux, et d'essayer de maîtriser leur tremblement. Elle se mordit la lèvre, puis le regardant droit dans les yeux, secoua la tête:
Non … Ce n'est pas suffisant. Tu vois …
Elle ne reprit pas sa baguette, mais elle se mit à arpenter la pièce, à tourner comme un lion en cage, ce à quoi elle ressemblait de plus en plus, faisant un très bel honneur à sa maison, ses cheveux ressemblant à s'y méprendre à une crinière complètement dingue. Et elle s'expliquait, crispant les mains comme si elle tenait la gorge de Heath Enfoiré Lindermann:
Ce que je veux … C'est qu'il souffre … Un bon coup … Une douleur … insupportable … et … qu'il s'en souvienne après … Tu vois … s'il meurt … ça sera trop rapide … Je veux qu'il vive … en se souvenant … et en ayant peur … que ça recommence …
Dingue, dingue, dingue. Mais elle n'en pouvait officiellement plus, sa conscience et son self control avaient jeté les clefs par la fenêtre avant de se barrer pour un road trip en vacances bien méritées vus le temps et l'ardeur avec lesquelles elles avaient été mises à l'épreuve. Résultat: bonne pour la camisole la Kaprice. Pas exactement quand même. Elle avait un objectif, qu'elle ne perdait pas de vue, et lui seul comptait, tout le reste, elle s'en foutait, elle verrait bien après. Mais ce seul et unique but lui restait toujours en mémoire, et, le temps qu'il ne serait pas atteint, elle ne sombrerait pas. Parce qu'il fallait que ce soit fait. Qu'il douille, ce salaud. Et après ? Après, ça irait mieux, c'était sûr. Ce n'était qu'une folie passagère, il n'y avait rien d'alarmant, pas vrai ? Pourtant, elle avouait qu'elle commençait à se faire peur, parfois, à péter les plombs comme ça. La durite avait vraiment sauté, et pour de bon. Si elle avait parlé de façon saccadée, ce n'était pas parce qu'elle était à bout de souffle, elle essayait simplement de contrôler sa voix, ce qui était de plus en plus délicat. Allez, relax, caaaaalme … Elle s'arrêta, enfin, au début, marcha moins en rond, moins vite, et se repassa les mains dans les cheveux, de façon un peu moins crispée, un peu moins dingo. Et elle s'arrêta finalement devant Cem, alors qu'il formulait sa demande:
T’as pas une clope par le plus grand des hasards ? Voir un paquet ? Oui … oui, j'ai ça …
Eh oui, Kap' s'était mise à fumer. Mais c'était ça où les Billiwigs, alors à choisir, elle avait préféré la clope. Elle sortit un paquet de sa poche, sortit deux cigarettes, qu'elle alluma en même temps, avant d'en tendre une à Cem. Elle considéra le deuxième paquet ans sa poche, tira sur sa clope, puis exhala en regardant son camarade.
J'ai un autre paquet. Il est à toi si tu me files un coup de main.
Du chantage ? Elle était tombée bien bas. En vérité, elle n'arrivait plus vraiment à se reconnaître. Pas la moindre importance. Et ce n'était pas du chantage, juste un service rendu contre un autre, d'ailleurs, elle allait nuancer ses propos. Juste trois mots.
S'il te plaît. | |
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Cem AstierCRIMINEL. ► prisonnier à Azkaban.
► MESSAGES : 183 Dim 22 Aoû - 11:56 |
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| « Ce que je veux … C'est qu'il souffre … Un bon coup … Une douleur … insupportable … et … qu'il s'en souvienne après … Tu vois … s'il meurt … ça sera trop rapide … Je veux qu'il vive … en se souvenant … et en ayant peur … que ça recommence … »
Kaprice en furie. Ca avait quelque chose de totalement burlesque mais aussi de pathétique. Cem se demandait comment on pouvait en arriver là. A tourner en rond en se s’agrippant les cheveux comme si c’était la seule chose qui puisse nous faire garder la raison. Oh, ca Cem n’en était pas tellement choqué. Dans ses moments de pure folie, il égalait voir dépasser facilement Kaprice dans le pathos. Il se contenta de la regarder tourner, en attendant tout simplement que ca lui passe. Bizarrement, Kaprice remontait doucement dans son estime avec une telle crise de folie. Ils devaient avoir plus de points communs qu’il ne l’avait cru auparavant. Il avait finit par la ramener à la réalité en quelques mots.
« T’as pas une clope par le plus grand des hasards ? Voir un paquet ? » « Oui … oui, j'ai ça … »
Elle alla sortir deux clopes et lui en tendit une. Cem s’avança pour la prendre, et tirer une latte qu’il expira quelques instants après. Il s’assit simplement sur une table, et posa de nouveau ses yeux cernés sur sa camarade de gryffondor. Il se demanda alors ce qu’elle allait bien pouvoir lui sortir maintenant. Normalement Cem était du genre grand bavard. Mais mieux ne valait pas couper la folle avant qu’elle est finie de tourner en rond. Après tout, ca serait dommage qu’il ait à la foutre dans une cage. Mais ce qui était sur, c’est que Cem ne s’attendait pas à entendre c que Kaprice lui réservait.
« J'ai un autre paquet. Il est à toi si tu me files un coup de main. S'il te plaît. »
Erreur tactique de grande envergure. Ceux qui connaissaient bien Cem (pas grand monde je le conçois) savaient deux choses. Premièrement le chantage n’avait aucun effet sur lui. Et deuxièmement, il ne fallait jamais lui demander un service. Parce que si il y avait bien une chose que Cem se refusait de faire, c’était d’aider gratuitement quelqu’un. Non seulement il n’avait pas que ca à faire, mais surtout il n’était pas mère Thérésa et il ne voyait pas en quoi cela pouvait aider à son épanouissement personnel que de rendre la vie de quelqu’un un peu plus rose. En partant simplement de ce simple fait, que ca ne lui apportait tout simplement rien, le gryffondor refusait systématiquement. Et surtout, il se rendait compte que la déception qu’il pouvait ainsi lire dans le regard des autres était définitivement plus jouissive que le bonheur que leur apporterait son aide. Après un rapide constat, c’était clair et net, il ne fallait pas demander quoique ce soit à Cem. On pouvait toujours essayer de lui demander le contraire avec un s’il te plait pour que son esprit de contradiction fasse le boulot tout seul. Mais même ca, ce n’était pas possible. Cem ne lèverait tout simplement pas le doigt. En temps normal, il aurait dit ses paroles sur un ton léger et amusé. Mais ce n’était vraiment pas le bon moment pour venir faire chier Cem Astier avec des histoires à l’eau de rose à la con. Cem tira une nouvelle latte et apprécia le mélange de tabac et de goudron qui lui emplissait les poumons. Puis, il prit la parole à son tour.
« Kaprice, Kaprice, Kaprice… Tu le sais pourtant que les « s’il te plait » me donnent encore plus envie de faire le contraire de ce qu’on me demande. En ce qui concerne ton paquet, garde le, j’en ai rien à foutre, je me barre de ce bled ce soir de toute manière. Mais sympa le dépannage de clope. Je te dirais bien merci, mais ca aussi tu sais que je ne le ferais pas.»
Quel chantage burlesque tout de même. Comme si on pouvait acheter Cem Astier avec un paquet de clope… Le jeune homme sauta de la table pour se tenir maintenant droit devant Kaprice, inspirant une nouvelle bouffée de nicotine, pour la lui souffler ensuite au visage comme si de rien n’était. Irrespectueux ? Non, après tout, elle était fumeuse aussi maintenant, elle n’en avait donc rien à foutre ? Non. Il la regarda sévèrement, ne laissant pas de place à son enthousiasme ou à sa bonne humeur morbide habituelle. Il faisait une bonne tête de plus qu’elle, et la regarda de haut avant de lui dire de manière dure.
« Quand à ton problème. Ce n’est pas parce que j’ai accepté de t’aider à tuer tes parents que j’accepterais de t’aider à faire du mal à un pauvre type qui t’as… quoi ? Briser le cœur. Pauvre bichette. »
Il fit une pause et la toisa une nouvelle fois avant de se rapprocher d’elle d’un air mauvais. Il n’avait pas de temps à perdre pour des amourettes d’adolescente en furie. Il avait des choses bien plus importantes à venir à bout, et il valait définitivement mieux que ca. Mais juste histoire de mettre les points sur les i, et aussi pour rappeler à Kaprice qu’il n’était pas son pote et encore moins son elfe de maison, il lui murmura à l’oreille sur un ton à en glacer le sang.
« Sache que si je n’y gagne rien, je ne fais rien. Apprend à te démerder seule pour une fois. Je savais que tu étais déjà incapable de ca pour un meurtre, soit je le conçois ce n’est pas évident, mais pour faire juste mal à Lindermann. Tu me déçois. » | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 22 Aoû - 13:20 |
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| Si elle pensait que le coup du paquet allait vraiment fonctionner ? Pas vraiment; C'était plus sa dernière carte qu'elle abattait. Cem avait toujours été insaisissable, il n'en faisait qu'à sa tête, et elle avait commis plusieurs erreurs tactiques dans sa façon de l'amener à l'aider. Mais elle en avait marre, des tactiques, des stratégies. Ça l'avait menée à quoi, au final ? Pas à grand chose. Si, à ce point de non-retour où elle se trouvait actuellement, au bord du gouffre de la folie, à jouer avec le vent, à sauter à cloche bien sur le bord de la faille qui la séparait encore du reste de bon sang qu'elle possédait. Si elle allait basculer ? Probable. Ça en amuserait plus d'un. Mais il lui restait encore assez de self control pour ne pas passer de l'autre côté. Pour l'instant. Naïve petite Kaprice. Elle comprit son erreur alors qu'il tirait sur sa cigarette. Comme si elle avait passé un bâton de parole ou un relais. Elle perdait son temps. Cem s'était toujours pris pour Dieu, pourquoi diable en serait-il autrement aujourd'hui ? Pouvoir espérer compter sur lui, c'était à peur près comme essayer de penser qu'il allait se mettre à faire un soleil éclatant demain. Et encore, il y avait plus de chance pour le soleil. Elle l'avait oublié. Ou avait essayé de se voiler la face. Elle l'avait imaginé assez tordu pour l'aider comme ça, sans rien. A son premier « Kaprice », elle comprit qu'effectivement, elle avait perdu. Joué, tenté, perdu. Try again. Ou abstiens toi, ce serait sans doute pas plus mal. Evidemment qu'il n'allait pas s'abaisser à faire quelque chose pour un paquet de clope. Elle tiqua cependant quand il annonça qu'il partait. Pourquoi ? Elle ne le connaissait pas assez bien pour connaître l'origine de sa décision, même pour essayer juste de l'appréhender d'ailleurs. En réalité, elle ne le connaissait pas. Rien du tout. Que pouvait-elle dire de lui ? Elle pouvait retracer son arbre généalogique, se souvenir de comment il était quand ils étaient gosses, de comment il se comportait quand il était avec elle, et avec les autres dans les couloirs, mais qui il était réellement ? Aucune traître idée. Le fait qu'il s'en aille, alors qu'ils n'avaient pas fini ce pourquoi il l'aidait d'ordinaire, tuer ses parents, alors qu'ils n'avaient pas arrêté de plan, et que pour elle, ils étaient loin du compte lui prouvait bien, si cela restait encore à prouver d'ailleurs, qu'il n'en avait strictement rien à foutre de son matricule. Elle pouvait bien y aller avec un cure dents, franchement, pour lui, ça ne ferait aucune différence. Pourquoi ? Parce que Dieu n'en a rien à foutre des fourmis qui pullulent. Un sale égoïste. Un pauvre con. Etait-ce à ça que se résumait Cem ?
Elle tira sur sa cigarette, digérant sa défaite. Oui, à ce stade, elle était prête juste à rendre les armes, à lui dire de se garder son merci, bon courage pour la suite et à se tirer. Purement et simplement, sans faire de vagues, enfin, sans trop en faire. Lui dire qu'il ne l'aurait pas aidée pour rien, puisque visiblement c'était un truc qui lui faisait peur, d'aider les gens contre peanuts, et ciao. C'est ce qu'elle méditait en regardant sa fumée, jusqu'à ce que d'autre lui arrive dans la figure. Elle ne toussa pas comme elle l'aurait fait avant de s'y mettre, et regarda simplement Cem. A quoi il jouait ? Oui, c'était irrespectueux, comme comportement. Alors franchement, la moutarde lui remontait doucement au nez. Mais les gens n'en avaient ils vraiment rien à foutre des autres ? Vivait-on réellement sur une planète faite de crétins qui ne pensaient qu'à leur cul, qui abandonnaient les autres sans vergogne, qui les humiliaient pour le plaisir ou qui leur tournaient le dos sans le moindre remord ? Apparemment. De quel droit la regardait-il d'aussi haut ? Non mais il fallait vraiment qu'il arrête de se prendre pour Dieu, ce con, parce qu'il allait vraiment l'énerver. Ça le ferait sans doute rire d'entendre ces pensées. Seulement, avec toute la rancoeur contre le genre humain qu'elle était en train d'emmagasiner, ça risquait de péter. Et la claque fut encore plus violente quand il prit un ton condescendant pour parler de son coeur. Il savait. Gifle. Mais de quoi se mêlait-il ? Et pourquoi supposait-il comme ça ? Cela pourrait être autre chose, quelqu'un qui l'avait humiliée, qui l'avait méprisée, qui lui avait marché sur les pieds, pourquoi forcément ça ? Elle était lisible à ce point ? En tous cas, elle n'appréciait pas du ton le ton qu'il prenait avec elle. Comme il le lui signifiait plutôt clairement, ils n'étaient pas potes, et ils n'avaient aucun lien, il n'avait donc aucun droit de lui parler de la sorte, et il ferait mieux de ne pas l'oublier.
Elle allait lui répondre quand il s'approcha d'elle, et murmura à son oreille. Ses sangs se glacèrent effectivement. Mais pas de honte, pas contre elle-même, mais de rage, de haine contre lui. Qu'est ce qu'il croyait ? Qu'elle avait vraiment besoin de lui pour tuer ses parents ? Qu'elle n'en était pas capable seule ? Mais pour qui se prenait-il ? Elle ne l'avait pas supplié de l'aider, il l'avait fait de son propre chef pour pouvoir venger sa mère, elle n'avait rien à voir avec ça, elle s'en sortait très bien déjà avant qu'il ne vienne s'en mêler, et elle était capable de se débrouiller seule, même s'il était vrai qu'elle s'était pas mal reposée sur lui. Peut-être plus parce qu'elle n'assumait pas totalement ce côté mauvais et destructeur de sa personnalité que parce qu'elle en était incapable. Il croyait avoir quoi comme pouvoir sur elle, pour se permettre de lui parler comme ça ? C'était qu'un putain de Gryffondor, pas meilleur qu'un autre, mais en tous cas qui le croyait suffisamment pour se permettre de prendre les gens de haut, et ceci même quand lui était totalement détruit. Comment savait-il pour Lindermann ? Oh, ça ne devait pas être un secret, cet enfoiré avant sans doute du balancer ça un peu partout, histoire de bien se faire mousser et de parachever son oeuvre. Elle le décevait ? Mais elle s'en foutait ! Elle n'avait rien à lui prouver, et elle n'aurait jamais rien à lui prouver. Par contre, il allait en prendre pour son grade. Qu'il se croie meilleur qu'elle ! Ce n'était pas vraiment le cas.
De l'index de sa main libre, elle le repoussa suffisamment pour élargir cette distance qu'il avait lui mise, trop proche entre eux. Elle ne l'avait pas autorisé à entrer dans son cercle, et elle planta son regard dans le sien, détachant chacun de ses mots d'une voix sifflante:
Mais va te faire foutre, Cem. J'ai rien à te prouver.
Elle s'était calmée, ce qui n'était pas forcément mieux. Quoique. Elle n'était plus hystérique. Ça l'avait douchée, quelque part, elle imaginait très bien cem dans le genre d'état dans lequel elle était, surtout vu sa tête. Sa tête, parlons-en de sa tête:
Tu te crois meilleur que moi, meilleur que tout le monde ? T'as bien regardé ta tête ces derniers temps ? T'es une loque, l'ombre de toi même, un vrai fantôme. Tu parles d'un dieu ! N'importe quoi ! Et va pas me dire que c'est ta famille, ou tes amis, t'en as rien à foutre, c'est clair. C'est à cause d'une fille, je parierais. Alors tu te crois vraiment différent de moi, meilleur que moi ? Tu te goures, Astier.
Sa respiration s'était régularisée, et elle tira une latte, lui soufflant cette fois elle-même sa fumée dans la figure. Enfoiré. Pour qui se prenait-il ?
Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi pour mener ma vengeance à bien ? Tes connaissances me font progresser plus vite, certes, mais je ne t'ai pas supplié pour ça. Tu l'as bien voulu. Point. Mais tu sais, si tu pars, je continuerai sans toi. Je ne vais pas me mettre à pleurer, à supplier, et je n'abandonnerai pas. J'ai pas besoin de toi.
Et, une dernière chose:
Et puis, si franchement tu as une aussi basse opinion de moi, si tu savais de quoi il en retournait en voyant mon mot, pourquoi tu t'es donné la peine de venir ? Pourquoi tu t'es pas tout simplement cassé en me laissant à mes stupides problèmes de coeur ? Hein ? | |
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Cem AstierCRIMINEL. ► prisonnier à Azkaban.
► MESSAGES : 183 Dim 22 Aoû - 20:48 |
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| La baffe il s’en foutait. Cela voulait dire qu’il l’avait poussé jusqu’à dans ses défenses. Il avait surement dit ce qu’il avait à dire, et comme d’habitude la réaction se résuma en quelques simples et burlesques mots, après l’avoir repousser. Es frontières personnelles, Cem ne connaissait pas. Il aimait être proches des gens pour pouvoir les démonter le plus possible. La proximité avec la victime donnait toujours un peu de piquant à la discussion. C’était un peu son ingrédient secret, qui le rendait encore plus insupportable.
« Mais va te faire foutre, Cem. J'ai rien à te prouver. »
Il esquissa un sourire mauvais. Surement le premier depuis la mort de June. Depuis qu’il était devenu cette loque humaine dépressive et grise. Et pourtant à chaque fois qu’on lui disait, poliment ou non, d’aller se faire foutre, il avait ce sourire. Il était heureux de se faire rejeter, après tout n’était ce pas le but de sa vie ? Un peu, car au final, il choisissait toujours l’option qui le faisait se faire détester du plus de personne. Mais si c’était là sa notion du bonheur… Qu’il aille jusqu’au bout, jusqu’au fond du gouffre de la solitude. Et le pire c’est que quand il y sera, il y sera bien. Cem Astier n’était pas fait comme tout le monde, ca les gens sensés l’avaient déjà compris depuis longtemps.
« Tu te crois meilleur que moi, meilleur que tout le monde ? T'as bien regardé ta tête ces derniers temps ? T'es une loque, l'ombre de toi même, un vrai fantôme. Tu parles d'un dieu ! N'importe quoi ! Et va pas me dire que c'est ta famille, ou tes amis, t'en as rien à foutre, c'est clair. C'est à cause d'une fille, je parierais. Alors tu te crois vraiment différent de moi, meilleur que moi ? Tu te goures, Astier. »
Le beau visage de June lui revint à l’esprit, lui infligeant une torture indescriptible. Son cœur saignait, son esprit avec lui. Contrairement aux brulures à ses mains, ces blessures là ne guériraient jamais. Jamais il ne l’oublierait, elle. Ses beaux yeux gris qui le regardaient toujours comme si il n’existait pas, mais dans lesquels il avait su déceler les moindres pensées et sentiments. Son sourire, son rire… Et sa mort. A cause de lui. Qu’est ce que Kaprice connaissait de ce chagrin là ? Qu’est ce qu’elle pensait que ca faisait de tuer son grand amour ? Et surtout de manière aussi stupide. Alors que lui avait toujours pensé être à la hauteur de tout. Non, il n’avait pas était meilleur qu’elle. Il avait été largement pire. Un monstre. Quand c’était envers les autres, ca passait encore, mais envers lui-même… Et surtout envers elle. June. Kaprice ne pouvait pas en avoir une traite idée. Elle et son petit drame amoureux à deux balles. Comment pouvait-elle le juger ? Bien entendu qu’il n’était pas dans cet état pour sa famille, ou pour ses amis. Sa notion de famille s’arrêtait à sa mère, et elle pourrait bien mourir tout de suite dans une attaque d’un des démons qu’il ne ferait qu’hausser des sourcils et rafler son héritage. Quant à ses amis. Il n’en avait pas, tout simplement. Il n’en avait pas besoin, et surtout il n’en voulait pas. Pourquoi faire ? Pour qu’il aille pleurer dans leur bras ? Pour qu’ils le plaignent ? Pour rendre sa torture un peu plus facile. Il l’avait tué, rien n’allégerait ses souffrances. Cem ne dit pourtant rien. En avait il vraiment l’occasion ? Surement pas étant donné que Kaprice était partie dans un monologue d’envergure. Il ne comptait rien lui dire de toute manière. Cem n’avait pas d’amis, il ne devait aucune explication à personne, même pas à lui-même. Le gryffondor sentait pourtant l’énervement s’emparer de lui. Il tira une latte, espérant que la nicotine inhibe l’adrénaline qui le prenait petit à petit.
« Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi pour mener ma vengeance à bien ? Tes connaissances me font progresser plus vite, certes, mais je ne t'ai pas supplié pour ça. Tu l'as bien voulu. Point. Mais tu sais, si tu pars, je continuerai sans toi. Je ne vais pas me mettre à pleurer, à supplier, et je n'abandonnerai pas. J'ai pas besoin de toi. Et puis, si franchement tu as une aussi basse opinion de moi, si tu savais de quoi il en retournait en voyant mon mot, pourquoi tu t'es donné la peine de venir ? Pourquoi tu t'es pas tout simplement cassé en me laissant à mes stupides problèmes de coeur ? Hein ? »
Nouvelle latte. Il jeta un regard mauvais à Kaprice. Si il en avait eut la force, Cem lui aurait clairement montré qui des deux serait le légitime gagnant à ce jeu là. Mais cette force il ne l’avait plus. C’était vrai, il n’était qu’une loque. Mais l’eau n’avait plus de gout, la nourriture et l’air qu’il respirait non plus, à part si cette dernière était emplie de nicotine. Pourquoi il était venu ? Il ne s’en souvenait plus très bien. Pourquoi avait il voulu le lui dire à elle, cette fille qui se croyait meilleure que lui ? Qui pensait ne pas avoir besoin de son aide ? Il ne savait pas, et il n’avait pas envie de réfléchir pourquoi. Il fut prit d’un haut les cœurs. Son visage pâlit, et pourtant c’est toujours sur le même ton condescendant qui lui allait si bien.
« Pour te le dire. Je me barre. »
Cem prit une nouvelle latte et tourna le dos à Kaprice avant de lui dire, ces quelques mots qui voulait tout dire. Non elle n’était pas qu’une simple connaissance, et non il ne s’en foutait pas (totalement) d’elle.
« Ciao Bella. Merci pour la clope. »
Les murs commencèrent bizarrement à bouger, le sol se balançait aussi avec eux de droite à gauche. Cem dû s’arrêter quelques instants pour ne pas perdre l’équilibre. Il ne se sentait pas bien, et du fermer les yeux pour se concentrer quelques instants, le temps de reprendre le contrôle de lui-même. Qu’elle ne l’assaille pas pendant ce temps, sinon il se jurait de la rendre muette à vie cette putain de Kaprice. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Jeu 2 Sep - 11:14 |
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| Elle ne tremblait même pas. Sa respiration ne sifflait pas. Elle se sentait … d'un calme olympien. Toute sa rage venait de sortir. Ce n'était pas le bon destinataire ? Peut-être. Mais Cem, pour autant qu'elle l'appréciait (oui, elle l'appréciait, était-ce un crime?) avait le don de lui taper sur le système par moments. Il ne se prenait vraiment pas pour de la merde, et il fallait peut-être qu'il entende qu'il se comportait comme un con et qu'il fallait qu'il redescende sur Terre. Si Kaprice avait appris une chose au cours de sa vie, c'était que nul n'était indispensable. Et ce, à personne. Les gens devaient apprendre à se suffire à eux-mêmes, ne pas dépendre des autres, mais surtout, ne pas se bercer de l'illusion que d'autres dépendaient d'eux-mêmes. Parce que ce n'était que pure connerie. Un écran de fumée destiné à vous faire baisser les armes pour vous faire un peu plus mal quand celui-ci se sera dissipé. Des conneries. Elle tira une nouvelle latte, le contemplant. Cem. Un mec comme les autres, en somme. Même si elle l'avait cru différent, il ne l'était pas. Un con, qui pensait que les gens devaient le respecter jusqu'à le vénérer, et qui en fait n'en avait strictement rien à foutre d'eux. Il fallait juste qu'ils ferment leur gueule, reconnaissent sa supériorité et voilà. C'était aussi simple que ça. Faire quelque chose pour eux ? Pour quoi faire ? Eux pouvaient le faire, mais lui ? Il était bien au-dessus de tout ça. Seulement, là, tel que le voyait Kaprice, il ne semblait pas être en mesure d'être au-dessus de quoi ou de qui que ce soit. Cem, dans toute sa splendeur, pouvait faire peur. Il avait cette arrogance, cette confiance en lui, qui faisait que, quand il regardait certaines personnes de haut, elles pouvaient vraiment penser qu'elles n'étaient que de la merde. Kaprice n'avait jamais fait partie de cette catégorie. Mais il était vrai que parfois, elle acquiesçait. Simplement parce qu'il avait l'air de savoir. Pas l'air: il savait. La discussion s'arrêtait là. Peut-être ne l'aurait-elle pas du. Ça aurait pu le calmer plus tôt. Et puis, franchement, pour l'opinion qu'il avait d'elle … Elle attendait, patiemment, qu'il lui réponde. Pourquoi était-il venu ? Pour lui dire à quel point elle était lamentable ?
Pour te le dire. Je me barre.
Pardon ? Ça, par contre, elle ne s'y attendait pas. C'était comme si on l'avait mis sur pause. De surprise, elle suspendit son geste de porter de nouveau la cigarette à ses lèvres. Beau tableau. Jambes croisées, appuyée à une table, la cigarette à mi chemin entre deux de ses longs doigts, les yeux écarquillés dévisageant Cem, lequel était, soit dit en passant, la réplique de plus en plus exacte d'un véritable fantôme. Il était venu lui dire qu'il partait. Stop. Cem disait n'en avoir rien à foutre de personne. Dans la logique donc, il se serait cassé sans un regard en arrière. Et surtout pas pour elle, vu ce qu'il venait juste de dire. Pourtant, le fait qu'il soit venu, selon son propre aveu, pour lui dire qu'il se cassait démentait complètement ce qu'il venait juste de dire. S'il n'en avait vraiment rien eu à foutre d'elle, s'il la tenait vraiment en si basse estime, il ne serait pas venu. Touchée ? Oui. Ce n'était pas une folle déclaration d'amitié ou quoi que ce soit. Mais ça prouvait une chose: quelque part, il tenait à elle. Bon, peut-être pas jusque là, mais son existence ne l'indifférait pas totalement, contrairement à ce qu'il avait essayé de lui faire croire. Un sentiment étrange s'empara de la jeune fille. De la considération, voilà ce qu'il venait de lui donner. Et elle ne s'était jamais sentie aussi déconsidérée qu'en ce moment. Elle l'avait toujours été, de son point de vue, mais là, elle en avait atteint les sommets. Alors, le fait que quelqu'un comme lui en ait pour elle … ça comptait. Parfaitement immobile, elle digérait l'information. La colère était retombée. Si elle s'en voulait de s'être emportée ? Non. Elle ne regrettait aucun des mots qu'elle avait prononcés. Mais elle ne savait pas comment réagir à ses mots. Pas de sentimentalisme. Il réagirait très mal, et de toute façon, elle ne le souhaitait pas. Mais elle aurait voulu lui signifier que … quoi ? Que c'était réciproque ? Qu'au fond, il allait lui manquer, au moins un peu, une fois qu'il serait parti ? Oui. Elle aurait aimé. Mais elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre.
Alors qu'elle cherchait un moyen, toujours figée, le regardant lui dire au revoir sans pouvoir faire le moindre mouvement, il chancela, et se rattrapa au mur. Immédiatement, elle se décolla de la table, et esquissa un mouvement vers lui. Qu'elle retint tout de suite après. Il n'avait besoin de personne, selon ses propres mots, alors si elle intervenait, il risquait de le lui faire payer. Elle le regarda pendant un moment donc, alors qu'il cherchait à reprendre ses esprits, sans dire un mot. Elle tira même une latte pour s'occuper les mains. Ses sourcils s'étaient froncés. Il était vraiment dans un sale état. Mais il ne fallait pas qu'elle demande pourquoi. Il ne lui répondrait pas, et risquerait même de s'énerver plus que gravement. Alors qu'elle expirait la fumée, elle se sentit ridicule. De simplement le regarder. Il ne voulait pas d'aide ? Il semblait qu'il en ait besoin, même si ce n'était qu'un tout petit peu, et même si c'était pour quelques secondes. Elle n'allait pas le regarder s'effondrer sur le sol sans bouger le petit doigt quand même ! Dernière latte, elle laissa tomber son mégot sur les dalles de la salle, l'écrasa de la point de son pied avant de s'approcher de lui. Sans faire de geste brusque, sans parler, elle posa simplement une main sur son épaule, l'autre dans le bas de son dos, et l'entraîna vers une chaise. Elle lui posa les fesses dessus avant de se percher sur la table sur laquelle était son sac, et en sortit une tablette de chocolat. Quoi, elle était en grosse déprime après tout, elle avait bien droit, non ? Elle en cassa un bout et le lui fourra entre les doigts de la main qui ne tenait pas de cigarette, et le regarda:
Mange. T'en as besoin. Et me fais pas chier à dire que c'est de la bouffe pour gonzesse en dépression, okay ?
Le ton n'était pas mauvais, juste ferme. Aucune agressivité dans son attitude. Juste assez de retenue pour ne pas qu'il lui sorte un truc genre « j'ai pas besoin de ta pitié ». Elle était là. Lui aussi. Et point. | |
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Cem AstierCRIMINEL. ► prisonnier à Azkaban.
► MESSAGES : 183 Sam 18 Sep - 21:55 |
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| Désolée c'est naze -.-Putain. Il se sentait vraiment con. Minable, il était tout simplement minable. Et encore si il avait pu l’être sans aucun témoin, ca aurait passé tranquillement, mais en face de quelqu’un… Il aurait voulu pouvoir se foutre un coup de pied au cul, pour se remettre sur ses pieds, droit, la tête haute, comme d’habitude. Mais il n’arrivait même pas à mettre un pied devant l’autre à l’heure actuelle. Et tous ce qui lui venait à l’esprit était ce simple « Putain ! ». Il ne s’était jamais sentit aussi bas. Il était toujours en train d’attendre que le sol arrête de bouger lorsque Kaprice vint à son aide. Ce n’était peut être rien, mais cela suffit à le mettre dans une colère noire. Colère qui était peut être au fond plus tournée contre lui, mais ca il ne se l’avouerait jamais. Il la repoussa, mais alla s’asseoir tout de même, il savait bien qu’il lui faudrait un peu de temps avant de pouvoir partir sans s’écrouler au sol au bout de 10 mètres. Il fallait juste que ca passe.
« Lâche-moi ! Je peux me démerder tout seul ! »
Il ne fallait pas lui en vouloir, il était tout le temps comme ca, c’est ce qui faisait son charme après tout, non ? Le jeune homme tangua jusqu’à une chaise, la plus proche. Il trouva finalement un air de stabilité en s’asseyant tout simplement. Le blond n’osait pas regarder Kaprice. Pour quoi faire ? A part voir de la pitié. La brunette avait beau avoir tenté de le faire paraitre le moins possible, n’importe quelle action aurait eut un arrière goût de pitié pour Cem à ce moment là. Alors quand il vit Kaprice lui fourrait du chocolat dans la main, Cem n’en pouvait déjà plus d’elle. Il n’était pas fait comme tout le monde celui là, l’aider c’était un peu l’insulter en lui crachant à la figure…
« Mange. T'en as besoin. Et me fais pas chier à dire que c'est de la bouffe pour gonzesse en dépression, okay ? » « Et pourtant c’en est. Si t’as rien d’autre à foutre ici, tu peux te barrer. »
Toujours aussi abrupte et auto-censuré le pathétique Cem. Pourtant il avait faillit faire une sortie presque sympathique. Mais ce n’aurait pas été rendre honneur à son nom. Mais après tout il n’avait pas besoin de l’aide de Kaprice, et encore moins de son foutu chocolat spécial gonzesse en dépression comme elle le disait si bien. D’ailleurs en parlant de ce foutu chocolat qu’il tenait maintenant dans les mains, il le jeta tout simplement par terre. La reconnaissance selon Astier avait de drôles d’airs… Mais Cem était un con, on ne pouvait pas lui enlever cela. Il s’adossa à la chaise, passant les mains derrière la tête comme si il était sur un transat à Hawaii en train de griller au soleil. Il avait se petit air satisfait de lui, et aussi si sur, comme si ce qu’il disait allait se faire ne serait ce que parce que cela venait de lui, de son bon vouloir. Il ferma les yeux, faisait encore un peu plus comme si il était dans son transat tropical, tranquillou. Si ca pouvait l’arranger de croire ca… | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 10 Oct - 10:39 |
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| Cem Cem Cem. Si on lui avait dit quand ils étaient gamins qu'ils se retrouveraient dans cette salle, lui à se prendre pour Dieu et à agir comme un con pour éviter de montrer que si, effectivement, il avait des sentiments, et elle, à avoir envie qu'il reste parce qu'il faisait malgré tout partie de son monde, elle aurait sans doute bien rigolé. Mais le fait était là, c'était qu'ils étaient présents, dans cette pièce, tous les deux, à se regarder dans le blanc des yeux, dans un combat dont Kaprice connaissait déjà la fin: jamais Cem ne reconnaîtrait explicitement qu'elle lui manquerait, et elle ne lui laisserait jamais entendre que, malgré que ce soit une grande fille, elle appréciait leur amitié des plus étranges, et qu'elle avait besoin de lui, quelque part. Pas au sens vital du terme, juste, il faisait partie du paysage de sa vie, et elle ne voulait pas qu'il en disparaisse, en fin de compte. Même si c'était un con arrogant qui méritait des paires des baffes. Elle ne réagit pas quand il jeta la « nourriture de gonzesse », ni quand il lui demanda de se barrer. Elle resta, simplement là, en silence, alors qu'il se renversait dans sa chaise. On aurait pu dire que la scène était pathétique, et elle l'était, quelque part. Cem était dévasté. Il allait quitter Poudlard. Il s'était passé quelque chose, dans sa vie, quelque chose de grave, d'important, de suffisamment affreux pour qu'il change d'orientation. Ça ne l'avait pas fait changer, ça aurait pu, mais il restait toujours égal à lui-même. Kap' y vit un signe positif: il s'en remettrait, ou exploiterait ce qui s'était passé à son avantage, il en sortirait sans doute pas plus fort, mais assuré d'une autre façon. Peu clair ? Sans doute. Mais elle se comprenait. De toute façon, rien n'était jamais clair avec Cem, sauf quand il donnait des instructions pour exécuter un rituel ou un sort. Sinon, tout n'était que double jeu, duplicité, test, combat de volonté, essai de domination. On ne pouvait jamais savoir si ce qu'il disait qu'il pensait de vous était réel ou pas. C'était un cas. C'était Cem, en résumé.
Kaprice avait deux options. Rester, insister, à sa façon, bien sûr, essayer de comprendre, ou simplement le laisser partir. La première, elle l'aurait appliquée si cela avait été n'importe laquelle de ses connaissances, n'importe lequel de ses amis. Elle n'était pas du style à laisser quelqu'un tomber, l'amitéi, c'était juste trop sacré, trop important. Mais là, on parlait d'un zigoto un peu particulier quand même. Il lui en avait fait voir des vertes et des pas mûres depuis qu'il était entré dans cette pièce. Au final, il ne lui avait été d'aucune utilité, et elle n'était même pas sûre qu'il lui dise quelque chose qui l'aiderait pour Heath. Il n'avait visiblement plus envie de faire des expériences, ce qui était pourtant inédit pour lui. Une d'entre elles avait-elle mal tourné ? C'était une question intéressante, qui lui fit toucher la vérité du doigt. Mais, malheureusement, elle ne possédait pas la liste des expériences de Cem, ni les liens qui le liaient plus ou moins à ses cobayes. Il était alors fort probable qu'elle ne fasse jamais le lien. Si elle était déçue ? Un peu, oui. Elle aurait vraiment aimé qu'il lui donne un seul mot, une seule piste, une idée farfelue qu'elle puisse s'approprier et exploiter. Mais visiblement, c'était bien trop lui demander En revanche, on pouvait aussi considérer qu'elle n'avait pas perdu son temps: elle lui avait plus ou moins arraché qu'il n'en avait pas rien à foutre d'elle, et il était venu lui dire au revoir. Ce qui constituait sans le moindre doute une victoire qui avait une importance capitale, et, au final, valait bien toutes les idées du monde. Alors qu'elle contemplait son visage rongé par elle ne savait pas trop quel mal, elle se rendit compte qu'elle avait déjà pris sa décision, en réalité. Elle était simple, et sans appel. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, une sortie qui reflétait plutôt bien leur relation, et qui mettrait un point à ce chapitre de la meilleure des manières.
Elle se décolla de la table contre laquelle elle était appuyée, et farfouilla dans son sac. Si elle allait sortir du chocolat et l'en barbouiller ? Elle aurait pu. Mais ce n'était pas vraiment ce qu'elle cherchait. Elle sortit un paquet de clopes tout neuf, et le jeta sur ses genoux, d'une pichenette. Elle le contempla en silence encore quelques instants, puis hocha simplement la tête:
Je suppose que je n'ai plus rien à faire ici, effectivement.
Elle aurait aimé lui souhaiter bonne chance pour la suite, mais même ça, c'était quasiment sûr qu'il n'en voudrait pas. Elle se contenta d'un simple:
Tu sais où me trouver jusqu'à la fin de l'année.
Une invitation ? Ça pouvait. S'il voulait, il lui enverrait des nouvelles. Elle ne savait pas s'il le ferait, elle n'en avait aucune idée. Elle apprécierait, ça, c'était sûr. Elle finit par tourner les talons, sur un:
Salut Cem. | |
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Cem AstierCRIMINEL. ► prisonnier à Azkaban.
► MESSAGES : 183 Dim 17 Oct - 12:49 |
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| Il s’attendait à tous, sauf à ca. Les mains dans les poches, il regardait le paquet de clopes que venait de lui lancer Kaprice. Il devait en être heureux ? Il devait en être reconnaissant ? Il devait ressentir quelque chose de particulier ? Une sorte d’amitié alambiquée ou quelque chose comme ca ? Pourtant lui, tout ce qu’il voyait, c’était de la pitié, encore et toujours. Elle avait pitié de lui, et ca le mettait hors de lui. Son regard se teinta de noir tandis qu’il sortait une main de ses poches pour prendre le paquet et le mettre sur la table devant lui. Derrière son mécontentement, un simple plaisir d’avoir de quoi fumer gratuitement, il n’allait tout de même pas dire non à un paquet de la seule chose sans laquelle il ne pourrait surement pas vivre. Complètement dépendant, il n’aurait jamais gardé ce gage de pitié en d’autres termes. Cem ne dit pas un mot, pas un merci, ni rien. Il ne daigna même pas regarder Kaprice, se cloitrant dans un mutisme qui relevait plus du puéril que d’autre chose. Les deux mains dans les poches, il resta planter là. Il sentait que la tête lui tournait déjà un peu moins, et que dans quelques minutes il pourrait surement partir tout simplement. Pour aller où, il ne le savait pas encore vraiment. Peut être au fin fond de l’Ecosse, peut être en plein milieu de Londres pour se perdre dans la populace. Peut être qu’il irait tout simplement chez sa mère, mais ca c’était peu probable. Ou alors à l’étranger… Qu’est ce qu’il en savait lui. Pour l’instant, il ne lui restait plus qu’à se débarrasser de Kaprice, mais ca en fait, c’était déjà fait. Il était tellement efficace comme type…
« Je suppose que je n'ai plus rien à faire ici, effectivement. Tu sais où me trouver jusqu'à la fin de l'année. Salut Cem. »
Elle partit, et le laissa seul. Seul avec son âme torturée et tordue. Cela pouvait paraitre bizarre, mais cette conversation avait été une des plus gentilles qu’il avait eut durant ces 9 dernières années à Poudlard… Mis à part avec elle. Il avait toujours su être tendre avec elle, à sa manière bien entendu. Kaprice était surement énervée, elle le prenait surement pour un con condescendant, et pourtant elle était une des chanceuses à avoir eut droit à un « au revoir » de la part de Cem. Ce n’était pas rien. Il lui avait même dit qu’il n’en avait pas rien à foutre d’elle. Il se maudissait pour ce surplus de sociabilité. S’il n’avait pas déjà la gerbe, cette simple pensée aurait suffit à la lui donner… Il se sentait con et tellement faible, même psychologiquement pour avoir sortit des trucs comme ca. Il avait vraiment besoin de se retrouver seul, et de trouver un moyen de tout recommencer. Il n’était que l’ombre de lui-même, et vraiment, il ne pouvait pas le supporter. Cem se prit la tête dans les mains, les coudes posés sur la table de cours juste devant lui pour quelques minutes d’introspection. Il vit le paquet de clope, et décida de s’en griller une. Il contempla la fumée envahir la pièce, et profita de chaque latte. C’était sa dernière clope à Poudlard, jamais il ne reviendrait ici. Dans ce château, il avait l’impression de la voir partout. Il la ressentait partout. Il l’entendait partout. Même dans cette pièce, dans sa folie décuplée par la perte, Cem l’entendait. Son invisible et morbide June. Il l’entendait.
« C’est de ta faute. »
Il le savait… C’était de sa faute. | |
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