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 This war is for them, for our sons.

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PROFIL & INFORMATIONS









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Lun 5 Juil - 19:04



This war is for them, for our sons. Moeris
Le vent du Pôle Nord, cela faisait longtemps qu'elle n'était plus revenue dans les terres du nord. Des siècles... Non. Trop de siècle. Le vent tourna brutalement, emmenant avec lui les effluves des siècles passés. Moëris eut un frisson, sentant son esprit libre comme elle découvrait ce qui jadis avait été sa patrie, son dernier champ de bataille. C'était ici que la tête de Kénan, son père, était tombée. C'était ici qu'elle avait enfoncé profondément dans la terre les armes qu'elle venait chercher. Le pôle nord, froid et glacial. Derrière son immense fourrure, la louve avançait dans le silence du pays. Elle avançait par petit bond, humant l'air frais. Son museau humide tremblait parfois, mais son pelage suffisait largement à la garder du froid. Elle avançait vite, les oreilles bien droites. Si elle n'avait pas mangé depuis trois jours déjà, elle semblait toujours aussi vive. Elle ne dormait pas. Le plus vite elle rentrait, le mieux cela serait. Le plus pelage s'arrêta un instant, entre deux bourrasques. Sur le haut de son crâne, ses oreilles se dressèrent. Elle clôt les yeux, quitte son habit animal pour une peau de femme, nue dans la neige, mais elle ne tremble pas. Il y a bien longtemps qu'elle n'a plus froid. Là, au milieu de la glace, seule et abandonnée, elle plonge profondément les mains dans la neige épaisse, et creuse, encore et encore. Ses mains tremblent, elles sont froides, mais elle n'arrête pas, et continue, encore et encore, jusqu'à que ses ongles touchent le bois. Elle enfonce le visage dans la neige, sans trembler, et arrache du sol une grande malle. Elle a un sourire triste, un instant, alors qu'elle extrait de la malle noire le trésor oublié des âges perdus. Là son uniforme de cuir bouilli noir, marqué de nombreux sceaux de l'époque, béni par la main même de Seth. Elle attrape là le cordon recouvert du sang de tous les anciens qu'elle a tué, et si l'odeur lui retourne le coeur, elle saura qu'elle s'attirera le respect des trois ainsi. Alors elle s'attache les cheveux avec, haut derrière la tête, dévoilant ce visage qui n'a jamais vieilli. Ses oreilles, plus longues et pointues que celles du commun des mortels, pointent derrière les mèches légères, mouillées par la neige. La jupe de lanière de cuir en place, elle enferme son torse et sa poitrine dans une longue bande de tissu qu'elle entoure brutalement sa peau. Par dessus, elle pose une fine armure datée de plus de quatre millénaires, en fins brodages de soies lycanes, et ajouta par dessus encore un plastron de cuir. Elle regarda autour d'elle. Il lui manquait maintenant une seule chose : les épées qui allaient avec. Elle enfonça à nouveau la malle dans le désert de glace et se redressa. Du haut de ses deux mètres, Moëris était plus qu'une géante. Cette taille, elle l'avait hérité de ses pères. Elle se souvenait encore du visage de Kénan dans la neige, quand cette nuit là il avait eut un sourire en la voyant arriver. Il l'avait regardé, comme un homme blessé. Kénan avait tout perdu. Sa femme, sa seconde fille, son peuple entier, ses frères... Il ne lui restait plus qu'une chose. Moëris. Sa propre fille. Qui était venu le tuer... Il n'avait presque pas résister. Au début, il avait voulu la tuer, puis... Non. Elle était sûr qu'il s'était jeté sur elle pour s'empaler sur son épée. Elle en était persuadée. Elle remit en place une mèche de cheveux et reprit la marche, mais cette fois-ci derrière une lourde fourrure de loup de l'époque. Elle progressait dans les neiges sans peur et sans tremblement. Elle repensait à Egregor, et son coeur devenait léger à l'idée de le revoir, mais s'alourdissait. Elle se souvenait de lui comme d'un homme bon et méritant, qui jamais n'aurait touché à une vie pour peu qu'elle ne méritait pas la mort. Mais sans doute avait-il changé... Elle trottina dans la neige. Pour le commun des mortels, dix minutes dans cette neige aurait tué n'importe quelle âme vivante. Pour Moëris, les longues marches dans la neige ne lui faisait pas peur, et encore moins de la simple neige. Elle avance, longtemps. Peut être des heures... Peut être une journée entière, quand enfin elle repère dans le contre-courant l'odeur de parchemin et de sang pourri. Seth. Elle a un sourire, avance un peu plus vite dans la neige. Elle pourrait bien transplaner, mais le Temple de Seth, en plus d'être connu que d'Egregor et d'elle même, est protégé par un très ancien sceau, empêchant de transplaner dans tout le pôle. Perdu là, au milieu de la neige, nul n'y arriverait sans un guide qui n'y eut été déjà une fois. Elle avance, il fait froid, mais au loin elle trouve les hautes colonnes dans le blizzard. Si le vent est terrible, et qu'on ne voit rien, les yeux de la louve sont plus que parfaits pour les tempêtes, qu'elles soient de neiges ou de sable. Alors elle avance, encore, un sourire malicieux sur les lèvres. Entre les quatre colonnes du Temple de Seth, comme une montagne indémontable, elle trouve là Egregor. Elle le regarde, un instant, puis sans un mot passe à côté de lui, avance encore et s'enfonce dans les profondeurs de la terre. Elle reste cependant dans l'antichambre, où on trouve les osements des premiers loups. De son père. De sa mère. Et de sa soeur. Des frères d'Egregor, jusqu'à ses grands parents et ses aïeux, Moëris inspecte d'un oeil critique ce cimetière sans tombe. Si l'on pourrait s'attendre à une odeur de pourri, on ne sent ici que l'odeur de sueur et de sang. Une odeur de guerre. Elle a un sourire, alors qu'elle s'approche lentement de la porte. Elle pose une main dessus, puis sa tête enfin, et son oreille contre le fer de la porte immense. Elle écoute. Mais c'est le silence. Alors elle se décolle, se retourne. Il la guette. Il l'observe. Mais elle n'ouvrira pas le Temple. Elle ne cherche qu'une chose, et comme elle se retourne et voit là l'éclat d'une lame. Celle la! Elle approche, évite la colonne vertébrale d'un ancien. Elle passe sa main sur le nacré de l'os blanc, puis pose ses doigts longs et bleutés sur la lame. Elle se penche, tire du fourreau noirci la lame blanche. Elle l'observe, avec un sourire plein d'amour, puis en tire une seconde. Elles sont immenses ses épées. Elles sont immenses, comme la gloire que jadis elles apportèrent à la lycane aux yeux clairs. Elle accroche les fourreaux à sa ceinture, se redresse doucement. Ses joues sont rougies par le froid, et ses lèvres sont bleues. Ses cils sont glacés par le vent, mais elle ne tremble pas. Pas même de froid, dans la chaleur de cette pièce où aucun feu ne brûle. Cette chaleur est celle de la mort. Elle le sait. Quand les fourreaux sont accrochés, elle remet à leur place les deux épées et attrape avec poigne les gardes de métal. Ses yeux ambre fixent alors le monstre qu'est Egregor, et en qui elle retrouve toujours, quelque part, caché, les traits du beau Egregor, que dans le passé elle épargna. Elle regarde, avec un sourire amusé, et s'avance. Elle a un air de conquête sur le visage. Moëris la blonde est revenue.

« C'est la guerre, Egregor. Tu les entends, toi aussi, les cris et les pleurs dans le vent? Tu sens l'odeur du sang et de la sueur chaude qui va le long des berges. Mon beau Egregor... » Elle approche, et sa main se pose sans peur et sans dégoût sur la peau parcheminée du monstre. « Mon beau Egregor, il est l'heure. Mais avant de me dire non, il faut que tu vois. Il faut que tu te rendes compte de l'étendu de la mort. Il faut que tu vois que le coquelicot ne poussera plus demain, si nous laissons faire. »

Et comme elle parle puis s'arrête, elle se penche et appuie son front sur ce qui jadis fut une tête pour lui. Elle appui son front contre le sien, sans crainte, sans méprise. Il est un monstre aux yeux des autres, mais dans les siens, il est resté cet homme amoureux des champs et des livres, plus amoureux de ce monde que d'elle. Elle ne lui en a pas voulu. Elle l'a même épargné. Elle se redresse, le sourire bienveillant. Il n'a pas de raison de dire non. Elle a toutes les raisons de le traîner avec elle.









Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Mar 6 Juil - 10:37


feat.Egregor, la gueule et le chien de l'Enfer

Il l'a vu venir de loin. Pourtant lui non plus n'a pas ciller. Sous sa peau brunit par le péché des autres, l'Egregor ne sent rien et là où il se tient exactement depuis des siècles, presque depuis l'éternité, point de neige. Le sol est blanc, craquelé. Comme si la terre stérile avait donné toute sa substance pour vomir ce monstre de ses entrailles. Ses pattes sont couvertes d'une fine poussière, preuve qu'il n'a pas bougé d'un pouce depuis longtemps. Il semble comme figé. Une gargouille gigantesque et pourtant il se tient courbé, ses mains aux doigts d'araignées touchant presque sol. C'est que ses bras sont démesurément longs et ses jambes brisés en un angle sur lequel pèse tout le poids du monde. Même le sang qui jadis teintait sa gueule abyssale et ses crocs d'ivoire longs comme des épées, a disparu, emporté par la poussière du temps.
De loin il voit Moëris la blonde arriver et il la laisse entrer dans le temps sans un mot ni un geste. les armées du Roi Oenedys ne sont elles pas venus jusque là car la vue du Serviteur portait déjà loin alors. Il se rappelle les cent milles os broyés entre ses mâchoires puissantes et les supplications d'un inconscient qui avait voulu croire pouvoir poser ne serait-ce que les yeux sur le temple de Seth. Mais le Serviteur n'est pas habilité à prodiguer de la pitié. Pas même devant cette louve qui jadis le fît ce qu'il est aujourd'hui, un éternel serviteur. Si elle avait voulu aller plus avant, il l'aurait dévorée. L'un comme l'autre le savait. Toutefois, chacun se garda de rompre le silence jusqu'à ce que Moëris la blonde ressortit tout en armes. Ces armes elle les avait gagnées, elle pouvait les emporter. Tout comme cet énorme livre sur lequel l'Egregor avait la patte posée.

Il n'y avait qu'une porte qui lui resterait fermée, car elle était fermée au monde et même à lui, l'egregor. Il avait bien sûr le pouvoir de l'ouvrir, et sans doute était-il le seul car il avait les mots, la bénédiction des parias et des élevés, l'aval de tout ce que l'univers puisse porter de divin. Il avait tout ça, et il n'avait rien à la fois. Au matin où Moëris lui avait donné le livre, si elle s'était su n'être que le prêtre de trois puissances omnipotentes, elle aurait peut-être réévaluer son plan. Mais c'était la volonté de Seth et de Caïn celle de Dieu, que de voir Egregor là où il se tenait exactement. Caïn avait donné son sang. Seth sa force. Dieu... autre chose.

« C'est la guerre, Egregor. Tu les entends, toi aussi, les cris et les pleurs dans le vent? Tu sens l'odeur du sang et de la sueur chaude qui va le long des berges. Mon beau Egregor... »

Sous tant de mots - c'est beaucoup qu'il semble n'en avoir entendu en une éternité - l'egregor resta pourtant de marbre. Comme s'il n'avait plus été qu'une statue desséchée, une coquille vide. Il n'y a que ces yeux noirs, terribles parce qu'ils n'ont jamais changé eux, qui s'abaissent pour se poser sur la toute petite Moëris. Oh il était grand autrefois, grand même pour les siens mais là... il était bien plus que cela et s'il s'était redressé, la belle Moëris qui autrefois l'avait épargné pour des raisons qui n'appartenaient qu'à elle, n'aurait qu'à peine pu toucher son menton, du bout des doigts. Mais il ne se redressait jamais. Ou presque. Sans doute sa tâche était-elle trop lourde quoiqu'il ne se soit jamais plaint de rien. D'aussi près, on entend le coeur puissant de la bête qui bat sous cette carcasse. C'est un martèlement distinct, régulier. Très lent.

« Mon beau Egregor, il est l'heure. Mais avant de me dire non, il faut que tu vois. Il faut que tu te rendes compte de l'étendu de la mort. Il faut que tu vois que le coquelicot ne poussera plus demain, si nous laissons faire. »

La bête souffle sur la figure de Moëris et l'air chaud qui sort de ses poumons caresse doucement les rumeurs qui le veulent accouchés des laves de l'Enfer. Mais elle sait bien elle qu'il est né d'un père et d'une mère qui l'avaient jadis bercé et aimé comme on aime le cadet de ses trois enfants même lorsqu'il s'obstine à ne remplir aucune des attentes qu'on avait pour lui. Egregor, jadis si loin du chemin qu'on avait tracé pour lui, si différents de ses frères, aujourd'hui celui qui accomplissait le destin que le divin avait tracé pour lui.
Il ne sentait pas la main de Moëris posée sur sa gueule non plus que son front sur le sien. Un grognement sourd roula du fond de sa gorge et ce fut sa réponse. Pour un temps.
Il abaissa la tête et l'on entendit chacun de ses os craquer, chaque vertèbre claquer avant qu'il ne retombe lourdement sans même s'être redressé, il ne le faisait que lorsque la situation l'exigeait. Dieu avait façonné son corps tel que chacun de ses pas le porte plus loin que n'importe quelle créature terrestre. Il lui avait donné des membres souples et longs, tels qu'ils s'accommodaient aussi bien d'une vie de bipède que d'une vie de quadrupède. Il lui avait donné des yeux pour voir indifféremment de jour comme de nuit, pour voir plus loin que les horizons, une bouche fendue si loin qu'elle ne pouvait pas retenir sa langue à moins qu'il ne la garde coincée derrière ses dents. C'était avec cette bouche que l'on pouvait dévorer 6 milliards d'être humain et d'autres créatures sans doute. Il lui avait laissé ses beaux cheveux noirs corbeau, pour qu'il se rappelle d'où il venait et pourquoi il était là.

« Je vois loin Moëris. Et j'écoute comme Caïn écoute dans son éternel sommeil. Les cris et les pleurs, mort et désolation. La main tendue de la bêtise devant la face radieuse du soleil.... », il avait toujours ce même coeur, amoureux de la vie telle qu'il l'avait connue, telle qu'elle aurait du toujours être,« Je sais pourquoi tu es venue Moëris et je te suis car il y a longtemps que mes pas ne m'ont guère portés plus loin que tu ne peux voir toi. Mais ce ne sera que le temps d'une balade et tu repartiras comme tu es venue... »

Sa voix déformée n'était plus qu'un très lointain souvenir de ce timbre de basse doux et chaud d'antan. Mais il était toujours aussi posé, toujours aussi sûr et sage. Au côté de Moëris, il se mit en marche, se restreignant à l'extrême pour ne pas la distancer de trop.

« Je me rappelle il y a longtemps, mes pieds nus baignant dans une boue de terre et de sang et mon coeur meurtri, suppliant pour de meilleurs jours. Mais la poussière du temps s'élève en volute grise au dessus de ma tête et ne dévie jamais à reproduire sans cesse les mêmes horreurs. Pourquoi te suivrai-je Moëris? Pourquoi sauver ce monde pour le laisser aux mains de d'éternels enfants immatures, despotes... destructeurs? Ne vois tu pas toi qui su tout à mes yeux, un jour passé? Tout cela est vain Moëris, et le coquelicot a fané depuis longtemps. Qui se soucie des champs de fleurs désormais...»... il avait gardé ce verbe de poète, lui qui n'avait jamais pris une plume pour écrire la moindre ligne mais aujourd'hui, il parlait avec l'âme de celui qui a vu, écouté, senti, et il était désabusé. Bien loin l'enfant qui riait de se noyer dans les champs de carmin ou pleurer d'avoir marché sur l'ancolie ou la colchique sans défense, Autrefois nous croyions nous élever contre le Dieu des hommes et défendre nos propres divinités. Nous croyions en la liberté et nous avons versé le sang des nôtres pour elle. Mais aujourd'hui Moëris, aujourd'hui je sais que tout ce temps nous ne faisions qu'accomplir les dessins d'Elohim, ce plan dont il a dessiné chaque ligne pour chacun d'entre nous. Je vois Moëris, je vois ton âme comme elle est le plus grand soleil sous ce ciel de fumées noires. Je vois l'âme de tous les autres, celles qui s'élèvent en vapeur, celles qui s'éteignent, disparaissent, brûlent... il n'y a pas une créature en ce monde qui puisse me dissimuler son vrai visage car ce fut le souhait d'Elohim de me montrer les choses telles qu'elles sont et le monde est bien laid Moëris.


















Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Mar 6 Juil - 12:01




Il marche. Il marche à ses côtés, et elle regarde l'horizon, cherchant à voir une lueur, mais elle, elle ne voit rien dans ce blizzard. Elle n'est qu'une louve parmi les louves. Oui, elle est puissante. Oui, elle est âgée. Mais qu'est-elle qu'une héritière du sang de Seth? Oui. Elle avait renié Elohim. Elle avait regardé Caïn dans les yeux, et les avait fermé, le laissant à son sort. Elle n'avait aimé que Seth, comme on aime un père tout d'abord, puis comme on aime un dieu. Elle lui avait juré de protéger son peuple. Quand elle lui avait dit qu'elle ferait saigner le monde, il avait sourit, et avait tout simplement dit : « Toute victoire demande des pleurs et du sang, jeune fille ». Elle avait tranché dans le vif. Elle les avait tout tué, un à un. Et aujourd'hui? Aujourd'hui, c'était à nouveau cela. Elle regarda ses pieds. Mine de rien, il avait grandi...

« Je me rappelle il y a longtemps, mes pieds nus baignant dans une boue de terre et de sang et mon coeur meurtri, suppliant pour de meilleurs jours. Mais la poussière du temps s'élève en volute grise au dessus de ma tête et ne dévie jamais à reproduire sans cesse les mêmes horreurs. Pourquoi te suivrai-je Moëris? Pourquoi sauver ce monde pour le laisser aux mains de d'éternels enfants immatures, despotes... destructeurs? Ne vois tu pas toi qui su tout à mes yeux, un jour passé? Tout cela est vain Moëris, et le coquelicot a fané depuis longtemps. Qui se soucie des champs de fleurs désormais...» Elle le regarda, avec une mine peinée. Avait-il dit que tout été vain? Avait-il dit que tout était perdu? Elle sentit son coeur se serrait dans un étau. C'était douloureux. « Autrefois nous croyions nous élever contre le Dieu des hommes et défendre nos propres divinités. Nous croyions en la liberté et nous avons versé le sang des nôtres pour elle. Mais aujourd'hui Moëris, aujourd'hui je sais que tout ce temps nous ne faisions qu'accomplir les dessins d'Elohim, ce plan dont il a dessiné chaque ligne pour chacun d'entre nous. Je vois Moëris, je vois ton âme comme elle est le plus grand soleil sous ce ciel de fumées noires. Je vois l'âme de tous les autres, celles qui s'élèvent en vapeur, celles qui s'éteignent, disparaissent, brûlent... il n'y ait pas une créature en ce monde qui puisse me dissimuler son vrai visage car ce fut le souhait d'Elohim de me montrer les choses telles qu'elles sont et le monde et bien laid Moëris. »

Elle regarda l'horizon. Il était froid, triste. Mais finalement, elle eut un sourire. Un sourire léger, fin, de ceux qui souffrent des famines mais jamais ne perdent espoir. Elle avait toujours cru en elle, en la vie. Elle avait pris le temps de réfléchir, longtemps. Kveld lui même savait que cette guerre était différente. Ce n'était pas une question d'homme, mais de vie et de mort. Les mains sur les gardes, elle avançait, calme.

« Les dessins d'Elohim n'ont jamais été pur. Tu le sais toi aussi, Egregor, comme il est terrible et que son coeur est noir... Je ne veux pas abandonner. Pas maintenant. Je n'accomplirais que ce que Seth a tracé pour moi. Elohim, Shaytan, Caïn, tous ceux-là ne sont pas mes dieux, ils n'ont jamais cru en moi. Non, Egregor, tu ne vois pas tout. Tu es aveuglé par ces déserts que tu as trop longtemps contemplé. » Elle le regarde, le regard brillant. « J'ai fait la guerre, et tu le sais, et j'ai vu sous les cendres et le sang séché poussait la tige fragile d'une pivoine ou d'une asphodèle. J'ai sali mes mains pour mieux faire ressortir la beauté blanche de la perce-neige, mais toi, Egregor... Oui, toi, Egregor, tu dis voir mieux que moi? Peut être. Mais tu vois avec des yeux qui n'ont plus rien d'humain. Je vois avec des yeux, et les sentiments traversent mon corps et me fait trembler de joie. J'ai trouvé mon paradis dans le visage heureux de mes loups. J'ai vu la joie dans le sourire des enfants. J'ai été touché par la beauté d'un champ de blé en été. Alors, toi, Egregor... Oui, Egregor, regardes avec le coeur si tu le peux encore. »

Devant elle, la berge du pôle. En face d'elle, l'étendu de l'eau. Elle le regarde, et avance. L'eau, elle marche dessus, par la seule force de sa concentration et de la gravité. Elle avance, comme une reine au dessus de l'eau, et enfin pose ses pieds sur la terre de Sibérie. Elle sent l'odeur du sang, proche, et lointaine à la fois. La nuit... La nuit a étendu ses ailes sur la Russie, et sur le monde entier. C'est Klavdia. C'est Klavdia la brune. Elle ferme les yeux, un instant, et avance dans la neige. Bientôt ses pieds rougissent, comme elle marche dans la neige couverte du sang. Partout des hommes sont morts, déchirés, éventrés, brûlés. Les démons sont passés ici, aussi. Au milieu de ce champ de mort, où les asticots dansent dans la chair des hommes, elle se penche et pose sa main sur le visage défoncée d'une enfant de sept ans. Elle la regarde, un instant, puis la pousse un peu. Elle plonge sa main dans la neige blanche de la Sibérie frustrée, caresse la terre en retirant la poudre blanche, mettant à l'air une petite pouce, une magnifique pouce, avec deux petites feuilles. Elle caresse du bout du doigt la fleur naissante et se redresse, puis regarde à nouveau l'énorme bête. Si un villageois passe, il croira que c'est lui qui a réduit ces hommes à mort. Elle ne cille pas. Elle n'a pas peur. Si il voit et qu'il sent, elle a la force de ses ancêtres.

« Si tu ne le fais pas pour moi, pour les hommes, fais le au moins pour le champ qui poussera ici au printemps prochain. »

Elle parle d'une voix monocorde. Si il refuse, elle se fâchera sans aucun doute, mais qu'y peut-elle quand elle espère tant qu'il l'aide, au moins une fois?









Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Mar 6 Juil - 13:04


« ... Peut être. Mais tu vois avec des yeux qui n'ont plus rien d'humain. Je vois avec des yeux, et les sentiments traversent mon corps et me fait trembler de joie. J'ai trouvé mon paradis dans le visage heureux de mes loups. J'ai vu la joie dans le sourire des enfants. J'ai été touché par la beauté d'un champ de blé en été. »

A ce stade là de leur conversation, il savait déjà ce qu'il répondrait. Il l'avait déjà dit, il se tenait au pied du monde comme un amoureux au chevet de son amante malade, n'espérant plus pour elle que la délivrance. Parfois, on en vient à souhait voir périr ce que l'on aime pour ne plus le voir souffrir. Et le coeur d'Egregor s'arrêterait de battre quand le monde cesserait. C'était ainsi qu'il en avait été décidé. Il y avait longtemps. Mais pour monstre qu'il était devenu, si comme disait Moëris il ne voyait plus avec des yeux humains, il gardait pour la louve qu'il avait plus souvent vue rouge que blanche, une affection certaine. Elle était désormais les deux seuls autres yeux à avoir vu ce que lui avait autrefois aimé. Tout avait disparu. Mais elle était heureuse. Elle avait quelque chose en ce monde à quoi tenir. Quelque chose à aimer et à protéger. Il se battrait pour qu'elle ne perde pas ça. Même si lui n'avait plus vu le sourire d'un enfant depuis qu'il avait lui même été enfant.
Il traversa la frontière derrière Moëris, retrouvant cette même boue mêlée de sang dont il avait parlé un peu plus tôt.

« Si tu ne le fais pas pour moi, pour les hommes, fais le au moins pour le champ qui poussera ici au printemps prochain. »

Pousser pour connaître encore l'indifférence du monde, être piétiné? A quoi bon. Mais il ne dit rien. Il avait fait son choix de toute manière, il n'avait pas à le justifier.

« Je te suivrai pour ce que tu aimes sur cette terre et c'est tout. »

Le blizzard les cingle mais aucun ne cille. Difficile de décrypter quoique ce soit sous le masque de cuir qu'est la peau d'Egregor. Il semble toujours invariablement le même. Hideux, mais tranquille. La mort peut venir il l'attend. Peut-être l'entend-elle car dans le loin, un homme en guenille approche. Il vient chercher son enfant dans la mêlée des cadavres, une fourche à la main. Il l'a vu de loin l'horrible bête des enfers et Egregor sait que c'est dores et déjà à lui que la faute incombera pour ce massacre. Il sait que les choses se reproduisent sempiternellement et il est là. Mais quelque chose l'amuse à voir l'homme approcher d'eux avec sa hargne et son courage de perdu. Il croit que la bête est venue dévorer la jeune fille, et il veut la défendre.

« Je mettrais ta tête au bout de ma fourche avant que tu ne l'aies touchée, Bête Infâme. »

Le regard d'Egregor se détourne lentement de Moëris pour voir l'importun. Autrefois il était prince, et sa belle figure aurait laissé croire à un coeur large et bon. Comme l'on faisait toujours avec lui ou ses frères, trois jeunes hommes particulièrement beaux. Mais là sa vilaine face ne jouait guère en sa faveur, il en avait conscience:

« Tu n'auras pas à le faire, Grishka. Rentre chez toi, border ta mère et l'enfant qu'il te reste. Ce sera du temps bien employé. »

Pacifique la bête, un regard pour Moëris, détourne le dos, signifiant qu'il est temps de prendre la route. La fourche qui est lancée contre lui ne perce même pas le cuir de sa peau épaisse. C'est un mauvais outil de toute manière. Egregor ne se retourne pas. Il suit Moëris comme un chien docile, un serviteur. Le livre tenu dans sa main monstrueuse. Il ne veut pas se battre. Il ne l'a jamais voulu.












Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Mar 6 Juil - 18:25




Elle regarde cette petite plante, avec la douceur du monde. Moëris est amoureuse de la vie. Moëris a tout perdu, elle connaît la liberté, et quelque part, elle aime cette vie de pauvreté et de misère. Elle est Moëris la Sans-Nom, Moëris la Sans-Terre. Tout le monde a quelque chose, et si Moëris n'a jamais pris de nom, qu'elle est restée la Doyenne Moëris, ou encore Moëris la Blonde... Moëris la Sans-Terre. Elle a un sourire pauvre, quand elle regarde cette plante qui est peut être la seule pousse, et qui en grandissant deviendra celle qui sèmera ici les graines de la vie future... Et cette plante restera seule. Elle se retourne vers le monstre qu'elle a toujours aimé, avec un petit sourire.

« Si tu ne le fais pas pour moi, pour les hommes, fais le au moins pour le champ qui poussera ici au printemps prochain. »
« Je te suivrai pour ce que tu aimes sur cette terre et c'est tout. » Elle a un sourire radieux, amusé comme une enfant de sept ans qui reçoit un bouquet de pâquerette, cette enfant de sept ans qui jadis grandit parmi les légendes d'aujourd'hui.
« Après cette guerre, nous marcherons autour de la terre ensemble. Pour passer le temps. »

Elle se relève, comme une fleur forte, souple et flexible. Elle est un petit roseau dans la nature violente, mais un roseau qui a comprit qu'en poussant dans le flot clair, il n'aurait rien à craindre. Elle sent l'odeur de guenille, et s'approche de la bête, comme pour la protéger. Par instinct, elle pose sa main sur la garde de son épée, le regarde approcher en silence. Elle le regarde avec un sourire amusé. Ne voit-il pas qu'elle ne tremble pas? Ne voit-il pas qu'elle n'a aucune peur? Ni dans les yeux, ni dans le coeur? Elle penche la tête, doucement. Sur sa joue, la marque de la lune attire l'attention de l'homme.

« Je mettrais ta tête au bout de ma fourche avant que tu ne l'aies touchée, Bête Infâme. »
« Tu n'auras pas à le faire, Grishka. Rentre chez toi, border ta mère et l'enfant qu'il te reste. Ce sera du temps bien employé. »

Moëris a un sourire amusé et finalement se tourne doucement, suit du regard la bête et la suit, d'un pas léger et simple. Elle s'arrête cependant, regardant la fourche qui retombe mollement sur le sol. Elle regarde l'homme, fronce doucement les sourcils. Elle se penche, fine, attrape la fourche dans ses mains et l'homme la fixe. Elle lui rends son regard, et siffle entre ses dents, vexée.

« Tu parles sans regarder, petit d'homme. Tu apprendras avec le temps que la Bête Infâme s'appella Egregor, et qu'elle fut celle qui permit à ton champ de pousser, et à tes récoltes de nourrir ta famille. Je t'épargne cette fois, mais réfléchis avant d'agir, sinon, la prochaine fois, je te tuerais. »

Comme elle parle, elle plante la fourche profondément dans la terre, et tourne le dos. Il ne pourra plus jamais la sortir de là où elle l'a planté, et comme une escalibur aux allures fermières, elle ne bougera sans doute jamais, comme dernière marque d'un champ de bataille sanglant. Elle marche à ses côtés, sans l'ombre d'une peur. Si elle ne marche pas vers l'ombre, elle va à l'est, traverse à nouveau les fleuves et les rivières pour rejoindre le coeur de l'Amérique : l'Amazonie. C'est là qu'elle trouvera les trois sorcières. C'est là qu'elle devra les convaincre, et après ça, partir en Angleterre, si tant est qu'il en est encore temps.

* * *

Elle marche à ses côtés, mâchant silencieusement les dernières baies qu'elle a récolté, la nuit passée. Elle se rapproche de l'Arbre-Vie, elle le sent. La pulsation qui remplit la forêt entière et rythme les souffles du vent, ainsi que la mélodie du clapotis de l'eau. Tout cela la met en joie, de voir qu'ici la mort n'a pas encore frappé, mais elle désenchante quand elle sait qu'un jour pourtant le fléau recouvrira cette partie du monde aussi. Lucius viendra ici, et ses pas enflammeront le nid des aigles, ainsi que la forêt entière. Tout le monde mourra, et ça, elle ne se le pardonnera pas. Elle avance, légère comme une feuille de conifère, l'aiguille d'un sapin. Ici, le décor est autre, exotique avec des singes de petites tailles qui guettent d'un oeil curieux les deux visiteurs. Les animaux sont les seuls à n'avoir pas peur de la gueule béante du monstre, et Moëris sait également que les trois sorcières n'en craindront rien, pas davantage. Elle avance alors, silencieuse, et s'arrête. Là un léopard sort des fourrées, dans un couinement furieux, puis repars sans s'attarder sur eux. Elle avance à nouveau. Elle ne dérange pas la nature, et laisse le koala se faire dévorer, sans l'ombre d'un remord. Elle sait que la nature est cruelle, que la nature tue. Mais elle sait également que si c'est la nature, alors ça ne peut qu'être bon. Elle avance, encore un peu, passe une fourrée de ronce sans ciller, même si sa peau s'écorche. Elle s'arrête enfin devant l'immense arbre qui étends ses feuilles et filtre le soleil, dans de multiples nuances. Moëris se retourne vers Egregor, et va pour lui parler, quand elle s'arrête. Immobile et silencieuse, au dessus de la tête de Egregor, une sorcière aux cheveux de feu guette Moëris. Amaris. Dans un silence identique, apparaît une autre sorcière, brune cette fois-ci, à la droite de Moëris, en tailleur mais lévitant dans les airs. Simara. Et enfin, en haut d'eux, bien en haut, le visage de celle de Marisa. Sur leur trois têtes, des crânes-squelette.

« Vous nous cherchiez? »
« Te souv soun veza Veztrou. »
« Guerre la? Problème pas notre. »
« On ne fait pas la guerre, nous. »
« Adresse mauvaise. D'autre quelqu'un chercher. »
« Tionsques? »

Amaris, Simara et Marisa étaient réputées pour être folles, mais là... ça battait des records.









Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Jeu 8 Juil - 16:44


feat. Egregor

Le monstre marche aux côtés de Moëris, silencieux, infatigable. C'est à l'Est qu'ils vont, vers l'Amzonie. Il le devine et de loin il hume les brumes marines et le sel de l'océan. Si parfois Egregor semble absent c'est qu'il veille. Toujours son énorme livre sous le bras, ses pas ne laissent pas d'empreintes derrière lui et il reste attentif au sommeil des Dieux. Qu'importe l'endroit où il est, il sent la pression sur son coeur comme un étau ou une laisse qui lui rappelle qu'il n'est pas à sa place. C'est ce lien magique puissant qui le ramènerait près de l'un où l'autre pôle s'il n'imposait pas constamment sa volonté. Le chemin de retour sera beaucoup plus rapide, il le sait.
Parfois dans un pays où un autre, sur leur passage, la reine et le monstre provoquent l'admiration. Ici on proposera 30 000 dollars pour la créature, 100 000 juste pour l'avoir dans une annonce publicitaire. Mais le monstre joue son rôle à la perfection, il n'ouvre pas une fois la bouche, se contente de montrer un peu les dents si l'on veut le touche. Egregor n'aime pas qu'on le touche. Parce qu'il ne sent rien.
Là bas c'est tout un village qui prend ses jambes à son coup et va se réfugier dans l'hacienda d'un gros exploitant. Là encore le monstre ne dit rien. Il n'est plus touché par les réactions des autres. Il les connait tous. Les mots. Les regards. Les terreurs nocturnes. Cela le laisse indifférent et pourtant dans son jeune âge il en a pleuré. Lui qu'autrefois on regardait avec toujours un sourire. Il se rappelait les mains de la belle Amaranthe le soir où il éprouvait son premier frisson, ce soir qui précéda sa première déception d'ailleurs. Il fallait bien que jeunesse se fasse alors. Il avait pleuré de voir les créatures, hommes comme bêtes, le fuir alors que tous l'avaient aimé, sincèrement, superficiellement. Mais lui, Egregor, le peuple, s'était sacrifié au peuple, pour lui et par lui. Alors s'il était au monde ce qu'il y avait de universellement fraternel, il savait que le peuple ne le compterait jamais plus comme une part de lui même mais comme un étranger hideux. Egregor avait séché ses larmes. Il s'était détaché il y avait bien longtemps déjà.

Comme ils approchaient la frontière Brésilienne, ils étaient tombé sur un chasseur. Un sorcier sans doute venu chercher quelques trophées prestigieux à exhiber aux yeux du monde. Egregor l'eut même laissé en paix s'il n'avait pas tirer quelques balles d'argent à l'intention de Moëris. Balles que l'immense main de l'égregor avait attrapées au vol et broyées. Il aurait encore pu échapper à une fin tragique si devant le rugissement terrible d'Egregor il s'était enfuit plutôt que de contre-attaquer, même avec ce halo de noirceur que le monstre voyait émaner de lui - son âme - il l'aurait laissé vivre. Le chasseur avait fini dévoré. Une seule bouchée de cette immense gueule qui semblait pouvoir s'ouvrir à l'infini. Peut-être avait-il englouti les armées d'Oenedys de la même façon. Puis ils avaient repris leur route.

Sous leur pas, on sent le coeur du monde battre.

« Elles ne sont plus loin... », rauque le monstre dans les ténèbres arboricoles.

Il a plaisir à se trouver ici, où la nature est luxuriante. Il se laisse séduire par les orchidées et les plantes carnivores. Il retrouve presque une impression de petitesse dans ce décor démesuré et ça lui est terriblement agréable à lui qui domine le monde.
Il gronde sourdement en sentant une présence au dessus de lui. C'est si infime que ça n'a rien de plus humain que lui. C'est plutôt l'expression de Moëris qui trahi la présence d'Amaris. Le monstre se retourne et si son expression fait peur à voir, à l'intérieur il est calme et même bien disposé.


« Vous nous cherchiez? »
« Te souv soun veza Veztrou. »
« Guerre la? Problème pas notre. »
« On ne fait pas la guerre, nous. »
« Adresse mauvaise. D'autre quelqu'un chercher. »
« Tionsques? »

Etrange entrée en matière. Les oreilles de loup pelées d'Egregor oscillent légèrement sur son crâne devant ce curieux langage, mais on en comprend l'essentiel c'est tout ce qui compte.

« Ecoutez parler Moëris la Blanche avant de nous congédier. Je suis l'Egregor, la guerre non plus... n'est pas mon problème... mais je l'ai suivie jusqu'ici car il y a ... pour chacun ... une raison de se dresser contre ce ciel noir...»

Il brandit la main vers les frondaisons, non moins étrange que les sorcières et ses doigts se déplient, bien trop longs et osseux. Dans le noir on croirait les pattes d'une tarentule qui se découpent contre l'obscurité ambiante. Elles ne peuvent être passé outre les changements de ce monde. C'est impossible. Et si comme il le pense elles chérissent l'endroit de leur retraite, elles ne sauront y rester indifférentes trop longtemps. Espérons seulement que Moëris saura les convaincre avant qu'il ne soit trop tard.
La voix d'Egregor se perd comme dans un écho grave et mesuré. Les longues phrases mettent son souffle à l'épreuve quoique ça ne lui cause aucune gêne véritable outre la fragmentation de ses phrases.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Ven 23 Juil - 20:02




Moëris la Blanche resta calme. Il n'y avait là qu'un jeu, un test. Une sorte de rituel de passage, avant de parler plus sérieusement, et elle le savait. Il fut un temps où les loups parlaient régulièrement à ces femmes, et elle se souvenait de Seth, de son visage, qui parlait avec Amaris, la première des sœurs, celle dont les cheveux couleur de feu voletaient en flammèches léchantes, qui parlait de grandes batailles et d'infamie. Amaris n'avait pas été crée comme eux, d'un homme, ni même d'Elohim, et encore moins de Shaytan. Amaris, tout comme Marisa et Simara, appartenaient à une instance supérieure : elle appartenait à la Mère de Tous. Elles appartenaient à la terre. Tous les hommes étaient bêtes et méchants, et si elles ne disaient rien, ne se vengeaient, c'est car elles savaient toutes trois qu'à la fin, il ne resterait qu'un arbre sur terre, et elles autour pour le protéger. Il ne resterait qu'elles, au final. Moëris hocha la tête quand Egregor, essoufflé d'être dans une telle carcasse, parla.

« Ecoutez parler Moëris la Blanche avant de nous congédier. Je suis l'Egregor, la guerre non plus... n'est pas mon problème... mais je l'ai suivie jusqu'ici car il y a ... pour chacun ... une raison de se dresser contre ce ciel noir...»
« Tu parles beaucoup trop, monstruosité. » Moëris jeta un regard noir à la sorcière et siffla :
« Ce n'est pas un monstre! »

Le regard de Amaris fixa la bête qu'était Egregor, laide et repoussante, de sa gueule défaite jusqu'à cette main crochue, et lentement son regard se porta jusqu'à la blanche Moëris, magnifique dans son habit blanc de lin, qui semblait sied à la perfection sa haute silhouette élancée. Elle avait l'air d'une personnification, peut être même celle de la lune. Était-elle une déesse? La question se posait, comme ses cheveux, longs sur ses épaules, tombaient en une cascade fine et souple. Derrière Simara et Marisa riaient aux éclats, quoi qu'elles gardaient pour elles leur voix de cristal. Amaris descendit lentement dans les airs, comme un chat, féline et suave. L'air la portait, ou flottait-elle? La tête en bas, elle retomba légèrement sur le sol. Son pieds droit fut le premier à toucher l'herbe verte. Moëris, toujours furieuse, attendait le verdict, mais elle n'avait déjà plus envie de leur aide. Oh non! Elle préférait encore se détruire dans cette guerre que de faire appelle à des femmes, des sorcières qui se croyaient tout permis. Plutôt crever! Et l'orgueil de la blanche reine des loups n'était plus à l'épreuve, comme elle avait déjà démontré par le passé que cet orgueil était sa force.

« Tu parles trop vite, fille de Kénan, tout comme ton père avant toi. » Le regard de la sorcière rousse quitta la blonde vexée et se posa sur l'immense bête, avec un sourire en coin. « La beauté t'importe, monstre? »

Moëris se retient de reprendre encore une fois la sorcière, et la sorcière, elle, attends une réponse du monstre, un sourire un poil amusé sur les lèvres. Il ne peut pas voir ses yeux, ni même ce magnifique sourire comme elle porte sur la tête un énorme crâne de cerf, et une pomme rouge sang dans la main droite. Amaris est décalé, comme les autres. Comme Simara, qui elle aussi à un crâne sur la tête, mais un crâne de gnou, et elle possède des mèches brunes. De son côté, Marisa a les cheveux blancs, et ses grands yeux sont de nacre eux aussi. Elle n'a rien sur la tête, rien d'autre qu'un petit oiseau bleu, et dans les mains, des parchemins, partout, de l'encre sur les doigts, mais aucune trace d'un stylo ou d'une plume. Quelles drôles de femme. Si différente de ce que fut la Sorcière d'En Dor, quand la première fois ils la rencontrèrent, sur le Mont Moriah.









Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Ven 23 Juil - 20:45


« Tu parles beaucoup trop, monstruosité. »

Sans doute était-ce aussi l'avis des Dieux qu'il servait comme il avait le souffle rauque. Le mot de monstre, il en avait l'habitude. Bien loin des sentiments de haine, ou de colère ou même de rancoeur. Il le prenait désormais presque comme son mot, ne s'en formalisait pas. Il ne s'y était simplement pas attendu dans la bouche de créatures si anciennes. Il avait cru que, comme Moëris, elles l'auraient regardé avec les yeux du sage et auraient vu qu'il n'était pas si laid à l'intérieur. Il l'était un peu... laid. Comme tout le monde. Peut-être moins.

« Ce n'est pas un monstre! »

Il eut un grognement léger, un peu sourd. Il ne fallait pas qu'elle s'emporte pour si peu. Il n'y avait pas à sacrifier une entente possible pour lui. Cela dit il était touché qu'elle ose. Intérieurement il souriait, de ce beau sourire qu'il avait autrefois porté, rayonnant comme un soleil. Mais de là, sa bouche taillée presque jusqu'aux oreilles ne se mut pas. S'il avait déjà l'air d'un monstre, un sourire l'aurait rendu plus hideux encore.

« Tu parles trop vite, fille de Kénan, tout comme ton père avant toi. » Egregor cilla. Il n'aimait pas qu'on manque de respect à la belle Moëris. Mais ils étaient là à nouveau les enfants qu'ils avaient été autrefois, « La beauté t'importe, monstre? »

Le monstre en question baissa le regard. Quelle était cette question. Il jeta un regard à Moëris, comme se demandant s'il devait vraiment y répondre. Mais enfin, il supposait que c'était juste:

« La beauté m'importe quand je la regarde... le rouge du coquelicot ... la vrille des racines autour de nous sont la seule caresse qui me touche encore... à travers mon cuir insensible... J'y tiens encore. Mais ma propre beauté... non. Pas vraiment... Plus désormais... plus personne ne profite de mon image à présent.»

Il devinait par avance qu'il parlait encore trop pour la sorcière Amaris. Mais... pourquoi aborder ce sujet avec un monstre? Il n'aurait pas apprécier qu'on le moque, quoiqu'il l'aurait pardonné bien sûr. C'était sans importance.









Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Ven 23 Juil - 23:00




Moëris guettait Egregor et la sorcière. Elle détestait cet air hautain, et elle était blessée que l'on puisse croire qu'une histoire de beauté pouvait être la première préoccupation d'une femme qui était « née » avant elle. Oui, elle les détestait maintenant. Mais malgré ça, elle devait être sage et responsable, et savoir se tenir était une priorité pour elle. Savoir se tenir, oui... et accepter la critique, surtout. C'était bien vrai que Moëris parlait vite, et parfois même elle parlait fort, mais après tout, qu'y pouvait t-elle? Elle avait tenu pendant plus de deux millénaires sa langue, l'empêchant bien souvent de dire ce qu'elle pensait au plus profond d'elle. Il fallait bien que cela sorte parfois.

« La beauté t'importe, monstre? »

Quelle était donc cette question immonde? Moëris fronça à nouveau les yeux et leva le nez, hautaine et arrogante dans son habit de vierge pure. Amaris, elle, restait de marbre, amusée. Elle semblait vraiment prendre un plaisir fou à poser ses questions, mais quelque part, son expression changea. Elle ne s'amusait pas, car il ne s'énervait pas. Ce que la sorcière aimait, c'était les gens plein de fougue, ceux qui croient encore. Elle détestait par dessus tout les gens qui parlent trop pour rien dire, surtout quand ces derniers n'ont plus de quoi hurler.

« La beauté m'importe quand je la regarde... le rouge du coquelicot ... la vrille des racines autour de nous sont la seule caresse qui me touche encore... à travers mon cuir insensible... J'y tiens encore. Mais ma propre beauté... non. Pas vraiment... Plus désormais... plus personne ne profite de mon image à présent.»
« Tss. Que de paroles. » La sorcière avait disparu, et avait réapparu juste à côté de lui, de cette immense bête. « Il t'importe peu d'être beau ou d'être laid. C'est ridicule, c'est hypocrite même. On aime tous avoir la plus belle des images, et l'on s'en vante intérieurement sans le dire. » Elle posa sa main sur lui, et soupira : « Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Je suis désolée. Ça va faire mal. »

Aussi dit, aussitôt fait. Marisa et Simara éclatèrent de rire, alors que l'étrange boule de muscle se transformait en... en une chose étrange. Un homme peut être? On ne pouvait rien voir, comme des flammes vertes, naissantes du sol chaud, mais il n'y a pas de cri, rien. Juste quelques craquements d'os, puis les flammes se meurent comme une fleur se fane, laissant quelques cendres sur le sol d'où s'échappent des serpents. Alors là, Moëris regard Egregor, mais elle a un air hébété sur le visage, un air qu'elle n'a jamais eut avant. Elle écarquille les yeux. Rêve t-elle seulement?

« .leurc port tiares evêr nu, non hO. »

Simara rit un peu, derrière ses mèches blanches, alors que Marisa applaudit, heureuse. Et Moëris regarde Egregor, avec un air bête sur le visage. Alors Amaris rit un peu, et passe devant eux. Les fleurs naissent à ses pieds, comme jadis elles fleurissaient sous les bottes de cuir de Seth, du beau dieu aux yeux d'or. Moëris guette, un peu inquiète. Une illusion? Les papiers volent autour de Simara, alors qu'elle louche sur le bout de son nez, tâché d'un point d'encre noir. Marisa sort de sa poche un peu de poudre de milles couleurs, et l'organise. Amaris a déjà fait son choix. Elle regarde le grand Egregor, et avec un sourire félin annonce :

« J'ai trouvé mon but dans cette guerre. À la fin de cette dernière, nous parlerons à nouveau, tous les deux. Sans grands mots, sans longs discours. Pour l'instant, direction Londres, n'est-ce pas? »

Alors qu'elle parle, Marisa jette de la poudre sur sa sœur qui sursaute et disparaît dans un éclair doré. Alors Marisa fait de même pour elle, dans un petit rire joyeux, mais elle disparaît alors dans un arc en ciel de couleur, de poudre qui volète. Amaris guette Moëris, sort de sa poche deux petits bourses de cuir, et enfin les donne à la grande reine blanche. Elle a un fin sourire, un sourire qui s'amuse déjà. Elle a trouvé ici son jeu.

« Pense très fort à l'endroit où tu veux être, et jette la poudre sur tes pieds. On se rejoindra au camp que ton fils a monté au milieu de Londres. »

Et alors elle disparaît elle également, dans un fleur bleuté qui se ferme, les laissant tous les deux face à face. Mais Moëris n'a pas réagit. Elle regarde alors cet homme, détaille ses traits. Un instant, elle est sur le point de pleurer. La reine blanche, qui va pleurer? Mais quelle folie? Peut être que l'on abuse ses yeux, alors, comme elle voit ici, en ces lieux, ce visage que jadis elle adora, au point d'abandonner son épée et de lui pardonner ses choix. Sans voix. Où est-elle, cette reine arrogante, qui parlait fort? Elle est perdue. C'est un jeu cruel, laide Amaris.









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► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Ven 23 Juil - 23:33


« Tss. Que de paroles. Il t'importe peu d'être beau ou d'être laid. C'est ridicule, c'est hypocrite même. On aime tous avoir la plus belle des images, et l'on s'en vante intérieurement sans le dire. »

Elle se trompait. Il lui importait réellement peu d'être beau ou laid. Pour qui? Pour quoi? Peut-être se serait-il flatté de sa belle figure quoiqu'il ne l'eut jamais fait dans sa jeunesse. Peut-être avait-il simplement oublié ce que c'était que d'être beau, et de soulever des sourires sans rien faire du tout. Mais il ne dit rien. Il savait qu'on ne faisait pas changer d'avis un esprit ancien, surtout pas aussi ancien. Il la suivit du regard. Un peu méfiant c'était vrai.
S'il sut qu'elle posait sa main sur lui, c'était uniquement grâce à ses yeux. Son cuir restait toujours aussi insensible qu'il l'avait dit.

« Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Je suis désolée. Ça va faire mal. »

Il grogna dans l'idée de ce soustraire aux projets de la sorcière mais c'était déjà trop tard. Elle le tenait sous son pouvoir et un instant il perdit réellement connaissance quoique son corps monstrueux le maintenait debout comme si de rien n'était. Les flammes vertes jaillirent du sol et son corps se brisa en mille morceaux. Il ne se rappelait pas avoir éprouvé pareille douleur. Mais tous ses hurlements s'éteignaient dans son esprit comme autant de cris avortés. Puis cela cesse lentement. Egregor regarde les Serpents fuir au sol puis se fut l'expression de Moëris qui le frappa. Que regardait-elle comme ça? Que lui arrivait-il? Etait-il possible qu'il fut devenu monstrueux au point de l'effrayer elle aussi? Son regard suivait celui des sorcières, il se rendait tout juste compte de se tenir droit à nouveau mais qu'avait-elle fait? Il avait tellement perdu l'habitude de se regarder...

« J'ai trouvé mon but dans cette guerre. À la fin de cette dernière, nous parlerons à nouveau, tous les deux. Sans grands mots, sans longs discours. Pour l'instant, direction Londres, n'est-ce pas? »

Cela semblait trop facile. Qu'avaient-ils dit pour les convaincre? Rien, concrètement. Et voilà qu'ils restent seuls tous les deux. Moëris semble troublée, si étrange. Jamais il ne l'a vu comme ça, alors bien sûr il s'inquiète... pour elle.

« Mo... »

Mais il s'interrompt. Sa voix est si bizarre tout à coup. Elle glisse dans sa gorge comme un souffle bas et doux sans plus trainer avec elle se râle douloureux qui dit que les monstres ne sont pas fait pour parler. Il porte sa main à sa gorge. Une main... humaine. Il eut un mouvement de recul, troublé à son tour et alors il comprit. Son cerveau redevint vif. Suffisamment pour qu'il puisse retenir ses braies de cuir bouilli comme elles étaient devenues beaucoup trop grande pour lui. Il était toujours grand oui. Mais moins qu'avant. Sa colonne vertébrale était souple. Ses cheveux tombaient au bas de son dos et sur son épaule et son torse, son tatouage était à nouveau apparent, courant sur les muscles saillants mais non plus monstrueux. Il porta la main à son visage pour voir que sa bouche s'était refermée. Elle n'était plus horriblement fendu. Un bredouillement de rire passa alors ses lèvres fines. A cet instant il se sentit heureux, léger. Comme un adolescent.

« Moëris tu le vois toi aussi? Ou n'est-ce qu'une illusion mesquine... »

Il se tenait là devant elle, humain. Et beau. Terriblement beau, comme autrefois. Plus même car on lisait dans ses yeux d'or la maturité et la force morale qu'il n'avait encore pas acquit quand il s'était donné aux Dieux.










Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Ven 23 Juil - 23:58




Il était grand, comme avant. Ses yeux étaient magnifiques aussi, et ses cheveux étaient trop longs dans son dos, le faisant ressembler à son frère Eleazar. Oh non, quel maléfice cruel comme il la frappait au corps et au coeur, bien profondément dans sa chair inscrite. Elle avait oublié comme son corps pouvait battre, comme il pouvait être beau aussi, et comme il l'était, malgré ses guenilles, malgré son air sale. Il était peut être plus beau qu'avant, et elle plus sensible aussi, comme elle n'était pas couverte de sang et sauvageonne. Elle l'aimait, sincèrement. Son coeur se serra en entendant sa voix. Elle recula d'un pas. Non, non, elle ne voulait pas. Elle avait passé tant de temps à oublier, dans le sang et dans la solitude. Elle avait marché des années seule, en pleurant de n'avoir pas su le retenir, d'avoir céder quand elle n'aurait pas du, et maintenant, par cette simple rencontre, il était redevenu magnifique? Non. C'était trop facile. C'était trop cruel pour qu'elle profite de ce soleil qui lui brûle les yeux. Oh non, ne ris pas non plus. C'est trop cruel. Elle se sent mourir sincèrement, comme une femme qui revoit son mari mort, mais Egregor n'a jamais été son mari. Il ne le sera peut être même jamais. Elle ne le sait que trop bien. Quand elle était déjà reine blanche du monde lupin, il a choisi l'exil et la servitude plutôt qu'une place à ses côtés, et elle ne supporterait pas de le voir avec une autre. S'il ne l'a pas aimé quatre millénaires avant, il ne l'aimera pas non plus aujourd'hui. Elle le regarde, et elle n'a qu'une envie : s'effondrer.

« Moëris tu le vois toi aussi? Ou n'est-ce qu'une illusion mesquine... »
« Je... Je ne vois que trop bien, et ça me... »

… brûle, comme jadis quand je te regardais. Les mots se perdent dans sa gorge, elle déglutit et tourne le dos, vite. Elle sert dans sa main le petit sac de poudre et elle se met à courir, à fuir. Elle redevient cette petite sauvageonne, qui confia à ce grand loup le livre de seth et de caïn, avant de fuir de la même manière vers l'Europe, le premier des continents où elle posa le pieds, et si elle court comme elle le fait, c'est pour ne plus le voir, et elle sent bien que ses yeux sont soulagés de ne plus le voir, et ils souffrent pourtant encore de l'emprunte qu'il y a laissé. Egregor est cruel, et les sorcières aussi. Quand il était monstre, si elle voyait bien qu'il était laid, au moins pouvait-elle se dire qu'elle le gardait pour elle seule, qu'il était la seule à qui il parlait, et qu'il la voyait comme la meilleure, comme elle était la seule à ne pas le voir laid. Aujourd'hui, il était beau, et les femmes étaient belles et jeunes aussi, et elle? Elle, elle était vieille et usée par la vie. Il la détestait sans doute, comme le jour elle était recouverte de sang et que lui avait vu les maisons de son village en feu. Ce n'était pas de sa faute, elle avait essayé d'arrêter tout ça, mais pour soigner le mal, il faut être plus mauvais encore. Les ronces écorchent alors sa peau, mais ces ronces ne sont pas comme les autres, et elle a mal, ça pique, et ça ne se referme pas aussitôt. Cette forêt n'a rien de commune avec les autres, car elle est le coeur du monde, et que cet immense arbre, dont le branchage recouvre une bonne partie du bois, est l'arbre-au-monde, et ses racines sont les veines du noyau sanglant. Elle court et dérape, son pieds se prends dans une fêlure comme elle n'a jamais fuit, et qu'elle a perdu l'habitude de courir. Alors là, à genoux sur le sol, elle baisse la tête et pleur. Même si il la voit comme ça, elle n'en a plus rien à faire. Qu'il prenne sa place s'il le désire. Elle déteste tellement le voir pour tous, quand elle aimerait le garder pour elle seule. Et comme jadis Moro se disputa avec sa soeur Moëris pour la beauté d'ébène d'Egregor, aujourd'hui elle rage contre ses sorcières qui lui donnent là une bien étrange malédiction.

Elle se rappelle de cette vieille histoire qui raconte qu'un jour, un jeune druide jeta sur le sol sa tenue et égorgea un cerf sans lui rendre les hommages qu'il était dû au roi de la forêt. Ce jeune druide était alors Bleiz, le plus jeune du peuple des druides, et il fut puni de son imprudence : il serait le plus laid des loups. Pour preuve, Bleiz gardait un pelage étrange, d'un vert branchage, et une queue difforme. C'était une punition à la hauteur du crime. Mais là, quel était le crime? Quelle était cette punition? N'était-ce pas davantage Moëris qui souffrait de le voir beau à nouveau? Non. Elle ne supporterait pas de se disputer à nouveau, et la première des louves à le regarder, elle la détesterait tellement... Elle éclata en sanglot, ses cheveux cachant en une cascade blonde claire ses yeux, rendus rouge par la colère et la tristesse. C'était une réaction puérile et stupide, très peu noble, mais qu'était ce que l'honneur et la noblesse, que deux sources de guerre? Plus d'homme avait tué pour l'honneur que l'honneur n'avait évité de guerre. Elle courba l'échine, reine bafouée avant même d'être épousée, ou comme une vierge courbe l'échine en sachant son sort jouait. Elle était la sacrifiée. La punition n'était pas celle d'Egregor, mais peut être la sienne. Sans doute avait-elle été trop impétueuse, et que la seule chose qui la touchait réellement était le beau Egregor.









Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Sam 24 Juil - 9:43


S'il eut le coeur léger un instant, il le sentit retomber, lourd comme une pierre tombale en voyant le visage de Moëris. Et il ne comprenait pas. Qu'avait-il fait? Que lui avait-on fait? Le préférait-elle hideux? Et dans ce cas pourquoi? Par pure cruauté? Non ça il ne le concevait pas.
Il tendit la main vers elle, retenant son geste parce qu'il n'avait plus touché personne sans tué depuis des lustres. Parce que Moëris était interdite de leur temps. Lui, le gamin qui s'endormait dans les champs de fleurs sans jamais avoir serrer la garde d'une arme, poser ses mains sur la belle Moëris. On l'aurait exilé, si encore elle ne l'avait pas frappé la première à l'époque. Mais les temps avaient changés. Ils étaient seuls au monde. Du moins seuls à partager les souvenirs d'un monde commun. Un monde qui n'existait plus. Mais Moëris le regardait, les yeux rouge, pleins de colère et de douleur. Elle fuyait.

« Moëris non! Pourquoi?!! »

Mais son cri se perdait dans la forêt dense. Il noua ses braies de cuir comme il put et parti derrière elle. Les épines, les ronces, les branches griffues labouraient sa peau mais il avait retrouvé le sens du toucher et ces petites douleurs n'étaient rien. Rien qu'un peu de plaisir de pouvoir toucher et sentir à nouveau. Ce n'était pas tant son apparence qu'il retrouvait avec plaisir c'était ça: le toucher, le picotement de la mousse sous la plante de ses pieds comme il courrait après elle. Bien sûr sur le moment il voulut courir comme il l'avait fait pendant des siècles, jetant ses mains vers l'avant pour avaler les kilomètres, mais ses bras étaient trop courts désormais. Qu'importe, il réapprendrait. Il la perdait de vue mais il ne perdait jamais son parfum, le distinguant entre les effluves de fleurs mieux que n'importe quel autre loup. Car il restait malgré tout l'Egregor.
Il la vit prostrée, les genoux sur la terre et s'arrêta net. Il ne l'avait jamais vu ainsi. Qu'avait-il fait? Son coeur se serra à faire mal. Lui qui n'aurait jamais cru faire le moindre mal à cette femme. Pas même quand il l'avait vu brûler et détruire les êtres qui comptaient à ses yeux, alors qu'enlisé dans la guerre tous tombaient un à un sous l'épée de la reine blanche. Egregor a qui on avait mit une épée dans les mains alors qu'il ne savait même pas la tenir. Egregor qui avait fauché sa première vie avec pour seule arme sa propre peur et qui avait tant pleuré pour ce qu'il avait fait que sa seconde victime était tombée d'épuisement parce qu'il s'était obstiné à parer les coups éternellement sans jamais les rendre. Egregor enfin qui n'avait pas fuit au moment d'offrir sa nuque à la lame vengeresse de Moëris, parce qu'il aurait mérité de tomber lui aussi. Egregor, qui s'était sacrifié aux dieux parce qu'il avait su qu'il n'y avait plus personne au monde pour le regretter. Non, il ne lui en avait jamais voulu pour aucune de toutes ces immenses douleurs qu'il avait portées comme sa propre punition.

Alors juste derrière elle, il mit genoux à terre comme autrefois il l'aurait fait devant une fleur plutôt que devant n'importe laquelle des filles qui le rêvaient éveillée, et il parla ainsi:

« Moëris... Pourquoi me fuis-tu? Pourquoi pleurs-tu? Quelle épée ai-je donc levée sur toi que je ne m'en sois pas même rendu compte?»

Sa voix était douce, presque un chuchotement. Ses mains larges suspendues au dessus des épaules de la belle louve comme elles étaient beaucoup trop sale pour qu'il le pose vraiment sur elle. Oh pourtant... il en avait envie. Il avait envie de cette main qu'il n'avait pas sentie sur son visage quand elle l'avait touché. Il avait envie de la serrer contre lui maintenant qu'il n'avait plus à avoir peur de la briser par mégarde. Il veillait sur elle comme toujours depuis qu'ils étaient seuls. Sans un mot.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Sam 24 Juil - 23:14




Elle se savait idiote, comme toutes les filles amoureuses, mais elle aurait aimé l'être un peu moins, pour ne pas flancher à ce petit intermède. Si demain il regagnait sa forme primitive, comment aurait-elle pu le regarder sans rougir de ce qu'elle venait de faire? Elle avait pour politique de ne jamais faire chose dont elle aurait à avoir honte plus tard, et elle venait là de se trahir honteusement. Elle regarda la terre, et ses larmes qui coulent. Elles ont la couleur de l'argent, mais l'odeur du sang. La belle reine blanche n'a jamais pleuré avant, ou alors il y a très longtemps. La dernière fois qu'elle a pleuré, c'était pour la mort de sa fille, Klavdia, celle la qu'elle aimait le plus. Moëris pleurait comme une enfant, comme une adolescente qui saura que jamais elle n'aura celui qu'elle veut. Et celui qu'elle désire, il est là, si proche, trop proche même. Et comme elle redresse un peu la tête, sans dévoiler ses joues rougies, elle le voit s'agenouiller, elle le voit si proche, alors elle replie comme un animal battu ses jambes contre elle, déesse de lune fragile quand elle aurait la force de le tuer.

« Moëris... Pourquoi me fuis-tu? Pourquoi pleurs-tu? Quelle épée ai-je donc levée sur toi que je ne m'en sois pas même rendu compte? »

Elle essuie ses larmes sous ses longs cheveux et frissonne quand elle sent sa chaleur, si proche et lointaine à la fois, alors d'une main fine elle repousse sa longue tignasse couleur de blé pâle, et elle le fixe, de ses deux iris pourpre. Les yeux que jadis Seth avaient, ceux-là même qui le firent sourire quand il la regarda pour la première fois. Les cheveux de la reine blanche sont d'un blond trop clair, et ils s'étalent sur le sol comme des centaines de fil d'or clair dans les fleurs. Un instant elle le regarde, elle admire ses traits, en silence. Elle retrace des yeux le contour de sa bouche, et de ses longs cils, comme il est beau. Elle est stupide. Elle n'est qu'une idiote. Son père hurlerait de la voir genoux à terre. Seth, lui, se moquerait sans doute et viendrait poser un genoux sur le sol à ses côtés, et posait sa main tout contre sa joue avec un sourire amusé aux lèvres, et lui expliquer combien le coeur d'un loup est fragile malgré leur peau robuste, et qu'il est là leur plus grande faiblesse. Moëris le sait, et c'est pourquoi elle le regarde, sans baisser les yeux. Oui, elle a pleuré. Oui, ses yeux sont rouge, jusque dans la pupille qui vacille et brille. Elle ne pourra pas se taire maintenant qu'elle a commencé.

« N'est-ce pas assez évident, Egregor? » Entre ses sourcils, une petite ride verticale s'est formée, comme elle les fronce sans le vouloir, sans colère non plus. « On épargne pas un homme quand on vient d'en tuer cinq mille pour rien, juste par bonté. Et ne me dis pas que tu étais mon ami ; j'ai tué tous mes amis dans cette guerre. J'ai tout sacrifié, sauf une chose. Oseras-tu me dire que tu ne sais pas laquelle? Est-ce trop difficile à imaginer? »

Une louve ne fait pas la cours, et pourtant, elle est bien obligée de lui ouvrir les yeux ce soir, comme il n'apprendra jamais rien, et qu'il ne fera jamais un pas vers elle. Il est mature, il comprendra ; elle l'espère. Durant quatre millénaires, il a fallu qu'elle se mette dans la tête que jamais elle n'aimera, et si Leandre en souffre, imaginez un peu la douleur de Moëris qui se retrouva, jeune et arrogante, à le voir choisir la mort chez les vampyrs et le fardeau du livre de Seth plutôt que elle. Oh, bien sûr ça peut vous sembler ridicule, comme elle n'en a jamais dit mot, comme elle n'a jamais rien reproché à Egregor et qu'elle ne s'en ait jamais plainte, mais c'est aujourd'hui que tout retombe. Elle se sent juste lasse et usée. Elle n'a qu'une envie, s'effondrer et dormir.









Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
This war is for them, for our sons. #Sam 24 Juil - 23:53


Comme elle le regarde, la belle aux yeux rouges sang brûle de colère. Il n'a pas besoin qu'on le lui dise et à l'instant où il pose la question il croit comprendre. Mais c'est si prétentieux de sa part. Non. Le maléfice de la sorcière lui tourne la tête.
Ils s'observent un instant, le rouge sang dur contre la chaleur de l'or des prunelles d'Egregor.

« N'est-ce pas assez évident, Egregor? »

C'était-il sentit une seule fois de sa vie mal à l'aise sinon à cet instant là? Avait-il pu être si naïf? Si aveugle? Où bien était-ce qu'il s'était fermé à l'idée d'être véritablement aimé. Il n'avait été aimé que par des femmes frivoles qui l'avaient déçu. Et une question pointait dans son esprit à l'instant où elle reprenait la parole.

« On épargne pas un homme quand on vient d'en tuer cinq mille pour rien, juste par bonté. Et ne me dis pas que tu étais mon ami ; j'ai tué tous mes amis dans cette guerre. J'ai tout sacrifié, sauf une chose. Oseras-tu me dire que tu ne sais pas laquelle? Est-ce trop difficile à imaginer? »

Il soupira et son visage se durcit, pas sous la colère ni sous l'indignation. Il lui rendit son regard aussitôt et répondit:

« Épargner un unique amour... pourquoi n'as-tu rien dit Moëris? Je t'aurais donné mon coeur à toi, ma vie, plutôt qu'à n'importe quel Dieu, et tu sais le respect que je leur porte. Je n'ai accepté que parce que je savais que nul ne me regretterait Moëris. Je le pensais. Mais un monstre, non ne te fâche pas, c'est ce que je suis Moëris, un monstre qu'aurait-il à t'offrir? Oserai-je seulement penser à te donner un baiser, et te serrer dans mes bras maintenant quand demain je n'aurais plus que cette bouche coupée à la dague à t'offrir? En voudrais-tu encore seulement. Non je ne te l'imposerai pas. », il eut un sourire d'une infini tendresse, et essuya le tracé d'une larme sur la joue de Moëris, il eut un rire bas et blasé,« Peut-être avait-elle raison cette sorcière. Ma beauté m'importe, du moins... ce corps, si c'est pour te tenir dans mes bras. Mais je ne suis pas cet homme que tu vois et que tu aimes. Bientôt cette guerre s'achèvera et c'est bien heureux, mais je redeviendrai cette chose informe et monstrueuse qui ne saurait te tenir lieu de mari. T'allonger dans sa couche quand vient l'heure de dormir... toutes ces choses qui feraient d'un loup ton époux... et ces choses sont importantes. »

Il se releva et lui tendit la main. Londres les attendait. Et la guerre à nouveau. A croire qu'il n'aurait à goûter que le fracas des épées et l'odeur âpre du sang.


« Mais viens Moëris. Donne moi la main et partons rejoindre tes enfants. Moquer le destin au bruit de nos épées. Relève toi reine-louve, relève toi en sachant que ce coeur n'ira à aucune autre. »

Il était dur mais il parlait justement. Il l'aimait, ce n'était pas nouveau. Il l'avait aimé plus jeune, il l'avait aimée avec son coeur de monstre, mais il savait qu'il ne pouvait pas être un époux digne de ce nom quoiqu'il l'aurait tant voulu. Il tendit la paume de sa main au dessus de la terre et la terre accoucha de ses épées et de ses plaques noires forgées dans un métal qui n'existait plus désormais. Il sourit même si le coeur n'y était pas. Comme il la voulait cette femme. Comme il l'aurait voulue...









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
This war is for them, for our sons. #Dim 25 Juil - 0:16




Elle l'écoutait attentivement, et à chaque parole, elle se disait que sa jeunesse lui avait gâché la vie, qu'elle aurait pu vivre heureuse et avoir elle même des louveteaux, beaux et forts. Mais c'était du passé, et on ne revenait pas sur ce que l'on avait fait dans le passé, surtout pas quand on venait de vivre plus de quatre millénaires d'histoire. Elle savait qu'elle n'y pouvait rien, et qu'il avait raison : on aimait pas un monstre. Si elle ça ne la dérangeait pas, elle savait qu'il y aurait toujours un problème, quelque chose. Une interdiction, une sorte de muraille, et si les sorcières avaient assez de cruauté dans leur poche, dès demain le guerrier redeviendrait monstre, et finirait-il jusqu'à sa vie sous cette écorce d'ébène. Il avait tout à fait raison, mais ça n'était pas vraiment là son problème. Encore que, elle était même heureuse d'entendre qu'il l'aimait, et si ce bonheur était immense, il n'en restait pas moins éphémère. Tout ça n'aurait jamais été qu'une illusion, un rêve en somme. Un jeu, comme l'avait dit Amaris. Elle le regarda se redresser, fier guerrier qui ne su jamais se servir d'une épée, et eut un sourire amusé, quoi qu'encore réservé. Elle n'avait pas le droit de lui répondre que les choses qui se font à deux, elle pouvait les oublier. C'était cruel que de devoir dire à un mâle qu'à la pleine lune, même si elle le touchait au plus profond de sa chair, il n'en sentirait rien. Et tout cela, de toute façon, elle avait déjà honte d'y penser. Elle resta donc muette et le regarda devant elle, cachant le soleil pour briller encore.

« Mais viens Moëris. Donne moi la main et partons rejoindre tes enfants. Moquer le destin au bruit de nos épées. Relève toi reine-louve, relève toi en sachant que ce coeur n'ira à aucune autre. »

Alors elle prit cette main tendue pour se lever à nouveau, reine blanche. Elle retrouvait alors son habit de guerre, ce visage arrogant et ses yeux pourpre et terrible, derrière de longs cils noirs. Elle eut un petit sourire, espiègle et malicieux, comme elle posait la main sur la garde de son épée.

« Je ne demandais qu'un peu de fidélité, si j'ose dire. » Elle cessa de sourire, mais garda un air fier et hautain, relevant le nez en ouvrant le sac. « Que l'on me permette juste de t'avertir qu'à la première donzelle qui t'approche, louve ou humaine, je t'étripe. Que tu sois l'Egregor ou non. »

Et comme elle avait finit de parler, elle lui jeta un sourire entendu et jeta sur le sol la poudre, pensant fortement au coeur de Londres. Là bas elle irait retrouvé les trois sorcières, le campement de son fils Wolfgang, et la douceur de la nuit et des massacres. Elle n'avait plus fait la guerre depuis la Grande Épuration. La Reine Blanche allait reprendre du service. Ça allait saigner.










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