|
|
| It would have been better if i had been killed that day, this is what you think, right? | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
---|
| |
InvitéInvité
Mar 6 Juil - 23:39 |
| |
|
La figure d'un enfant se découpait dans la pénombre. Dans la voiture, Célio dormait paisiblement sur la banquette arrière. L'oeil rivé sur le rétro, Vitaly regardait vaguement la route, plus absorbé par le sommeil de son fils qu'autre chose. Puis finalement le feu vert, il reposa son regard sur la route et avança sous le ciel sombre de la belle Sicile. Ici, il faisait chaud, et pourtant Vitaly n'ouvrit pas les fenêtres, gardant la climatisation pour seule source de fraîcheur : pas question pour Célio d'être dérangé par le vent. Vitaly continua à rouler longtemps, s'enfonçant dans le pays italien sans regarder, comme si sa main guidait le volant en connaissance de cause. Il savait où il allait. Depuis le début. L'obscurité de Klavdia cachait le soleil de l'Italie, où il faisait aussi nuit qu'en hiver, quand l'été débutait à peine. Il accéléra quand il n'y eut plus personne sur les routes, dans la belle Mustang noire qu'il avait déniché pour partir. Il aurait été sans doute plus rapide de transplaner, mais cela rendait malade Célio, et il ne voulait pas de toute façon. Il avait besoin de temps. Pour diriger la guerre qui se préparait. À Londres, on attendait avec impatience le retour de Moëris, de l'Egregor et des trois sorcières. Vitaly, lui, n'aurait demander qu'une seule chose, mais ces choses là ne se faisaient pas. Il ralentit finalement, en entrant dans un petit village du sud de la Sicile. Un petit cimetière dans un coin de la ville. Il suivit les panneaux, sans se perdre. Il arrêta la voiture dans la rue où tout semblait calme. Il se retourna dans son siège, mais Célio dormait encore, et il n'avait pas le coeur à le réveiller pour faire « ça ». Il ferma les yeux, et soupira, puis sortit de la voiture et la ferma à clef. De toute façon, il serait de retour d'ici quelques secondes. Il avança à petites enjambées pourtant, et dans le cimetière, ridicule de par la taille, il avança en sachant où il allait. Il venait ici toutes les semaines. C'était la première fois qu'il venait sans fleurs. Qu'il venait avec cette expression sur le visage. Il regardait ses pieds, sans oser relever le visage. Plus il avançait, plus les images revenaient, et plus il avait mal. Plus il avait mal, plus il avait envie de pleurer, et chaque larme, c'était un cri furieux d'Ava qui lui revenait à l'esprit. De plus en plus horrible. Ses pas s'arrêtèrent et il releva le nez, tournant la tête délicatement. Devant lui, un tombeau. Les plaques indiquées : « Ava Orlov, née Taylor ». Pour épitaphe, une phrase. Une phrase unique. Une phrase écrite en italien, qu'il ne lu pas cette fois-ci, comme il n'avait pas le coeur à cela. Il jeta un oeil vers la voiture, qui n'avait pas bougé, et en reposant son regard sur la tombe, il chuta à genoux devant la tombe. En l'espace d'une seconde, les larmes coulaient sans s'arrêter sur sa figure. Il y avait là la tête d'un homme désabusé, qui avait tout perdu. Il agrippa la tombe, de ses mains fortes, qui avait cent fois fait le même geste.
« Je suis désolé Ava, je suis tellement désolé... »
Et il reniflait, à chaque fois. Dans ses prières en langage lycan, il parlait de tout et de rien. Il pleurait toujours, mais se contenait derrière ce masque cent fois arboré, ce masque d'homme sage et posé. Il lui disait que Célio grandissait, qu'il était bien fort maintenant, du haut de ses cinq ans, et qu'il était comme un ange pour lui. Qu'il la lui rappelait, et qu'à chaque fois qu'il le voyait, il avait deux envies : celle de fondre en larme, et celle de le prendre dans ses bras pour lui dire combien il l'aimait. Il faisait toujours la seconde, et jamais ne lâcher. Il disait se battre. Il disait regretter. Il disait que si tout cela avait été à refaire, si on devait lui laisser le choix, il serait mort pour elle, il se serait sacrifier.. Il disait mille choses en quelques minutes, comme ses pensées allaient vite, et que son coeur explosait dans sa poitrine. Puis quand il voyait que le calme autour de lui était trop pesant, et qu'il était à genoux devant une stèle de marbre, il se relevait élégamment, et essuyait les dernières marques mouillées sur ses joues. Il lisait à nouveau l'épitaphe, fermait les yeux et inspirait bien fort.
« Célio a nos yeux. Il a un oeil vert, comme toi, et un oeil bleu, comme moi. Il est beau comme un coeur. Il grandit bien... Il t'aime, Ava. Tous les jours il me demande si tu vas bien, si tu te plais là où tu es. Toutes les nuits il pleurs. Tu es morte quand il n'avait que trois ans, mais je crois qu'il comprends, et qu'il me voit... Il me garde en vie, Ava. Sans lui, je t'aurais déjà rejoins. Je le jure. »
Et comme il parlait de mort, il parlait de la guerre, de ce qui se montait, de l'enfer. Il parlait dans sa langue natale, et quand il avait fini de parler ainsi, il se penchait et embrassait tendrement le marbre de la stèle et repartait, le pas tranquille. De nouveau dans la voiture, il regarda son fils qui dormait encore. Dans son sommeil, Célio appelait sa mère. Parfois, il la pleurait. Et quand au petit matin il se réveillait, la première chose qu'il demandait, c'était sa mère. Vitaly faisait de son mieux. Il avait apprit l'italien à l'enfant, les mœurs de son pays, jusqu'à la cuisine de l'Italie. Il faisait tout pour que Célio soit heureux, même si au plus profond de lui, il savait qu'il manquerait toujours une chose précieuse à l'enfant : sa mère. La voiture redémarra, et fit de la route, un peu. Pas longtemps. Une petite demi-heure, peut être, avant d'entrer dans une résidence, une villa typique de l'Italie. Au moment où les pneus crissèrent sur le gravier de l'entrée, Célio ouvrit ses magnifiques yeux vairons, comme ceux des Orlov, et qui pourtant avait pris la couleur verte des yeux d'Ava. Célio était un fin mélange des deux parents, aussi il avait le visage fin d'Ava et la haute taille de Vitaly. Plus tard, il serait beau comme un dieu, avec une peau relativement dorée et une facilité à bronzé. Vitaly ouvrit la porte et descendit, puis ouvrit la porte de l'enfant. Du haut de ses cinq ans – et quoi que l'on aurait eut dit qu'il en avait sept à cause de sa taille – Célio attrapa docilement la main de son père et se serra contre lui. Ils venaient rarement chez Javis. Vitaly et Javis étaient meilleurs amis et beaux frères pourtant, mais depuis la mort d'Ava, c'était comme... différent. Une atmosphère de conflit s'était installé entre eux. Vitaly se sentait responsable, il culpabilisait, et Javis ne manquait pas de le lui rappeler. Célio fut le premier à entrer, et quand il vu la femme de Javis, la première chose qui sortit de sa bouche fut le fameux :
« Bonjour! Il est où Luz? »
Avec des yeux pétillants de vie. Il venait d'oublier, il pensait à autre chose. L'enfant partit en trombe, laissant les deux adultes seuls. Vitaly salua la jeune femme, qui pourtant fleurissait dans sa quarantaine, et avec un sourire plus peiné, plus triste, soupira du bout des lèvres :
« Javis veut bien me recevoir...? »
Pour des meilleurs amis, la question pouvait paraître étrange, mais Vitaly acceptait l'idée qu'un jour, Javis le lui dise en face, que c'était de sa faute, à lui, et que cela ferait comme pour Soleil, qu'il oublierait et qu'il en aimerait une autre, car « lui » avait toute « la vie », toute l'éternité. C'était peut être vraie. Mais pour l'instant, la douleur était là. Et l'enfant, aussi. Mais à tout cela, Vitaly ne pouvait que rougir de honte, comme Ava avait été tué pour avoir été sa femme, à lui. À un loup-garou. Et comme Célio Javis Orlov en était un, lui aussi.
| |
|
| |
InvitéInvité
Mer 7 Juil - 6:08 |
| |
| JAVIS, Arès TAYLOR.La perte de sa soeur l'avait complètement renfermé sur lui même. Depuis qu'ils étaient petits, ils avaient batit une relation particulière. Basé sur une confiance et un respect mutuelle. Elle avait le rôle de la confidente, elle savait tout de lui. Elle le conseillait lorsque cela n'allait pas, sans oublier qu'elle était le pillier de la famille. C'était grâce à elle si Javis avait renoué avec son père et sa mère. C'était grâce à elle qu'il y avait eut pas mal de choses dans la vie de Javis... Y compris la rencontre avec son épouse. C'était également elle la marraine de Luz. Elle avait un rôle si important aux yeux de cet homme qui semblait avoir perdu énormément lorsque la vie l'avait privé de sa soeur, un jour où il s'y attendait le moins. Quoiqu'il n'y a pas réellement de jour où l'on s'y attend le plus. Généralement, ce genre de chose... On pense toujours que les gens auxquels on compte sont immortelles. On ne s'attend jamais à les voir disparaître un jour. Et le coup est d'autant plus rude à chaque fois. L'italien était dans le bureau de son énorme manoir à l'est de la Sicile. Un manoir d'une blancheur éclatante. On ne voyait que lui à deux ou trois kilomètres à la ronde. S'imposant au pieds de la montagne, dominant l'océan que l'on voyait à l'horizon. Son bureau se trouvait au premier. Il avait vu sur le parc devant la maison. Et lorsque la voiture d'Orlov crissa ses pneus en se garant, Javis était déjà à la fenêtre, l'observant de ses yeux profondément triste. Ses yeux déjà grisonnant, donnaient l'impression d'être fait de tristesse, tellement la détresse de l'homme se faisait sentir. Elle était morte, il y a trois ans, mais le temps n'avait rien fait. On dit que le temps efface certaines blessures... Mais il y en a de celle qui dure un temps incroyablement long avant que l'on n'arrive à passer le cap de la douleur. Javis, à la fenêtre, observait son meilleur ami descendre de la voiture, ouvrant la porte à son neveu (neveu de Javis). Et si habituellement, il aurait sourit avant de se précipiter à la rencontre de ces deux hommes, là, il fit tout son contraire, préférant rester seul. Javis se dirigea vers son bar privé, pour sortir une bouteille d'un whisky âgé. Se versant trois doigts d'alcool dans un verre, il prit à peine le temps d'y ajouter un glaçon avant d'y tremper ses lèvres. Dégrafant quelques boutons de sa chemise, il se dirigea vers le siège de son bureau. S'y laissant tombé, il le tourna en direction de la fenêtre, bien qu'habituellement, il donnait directement face à la porte de son bureau. Au rez-de-chaussé, la porte était toujours ouverte. C'était l'un des principes de cette barraque. Peu de gens ne pouvait y entrer, mais généralement, c'était un peu le manoir du bonheur. Lena fut la première à aller à la rencontre des nouveaux venues. Elle ne put s'empêcher de sourire. Un bon sourire enthousiaste. Elle était visiblement content de les revoir. Cela faisait un bon moment qu'ils ne s'étaient pas vu, et Lena faisait partit des gens qui étaient persuadé qu'une confrontation entre ses deux hommes étaient des plus préférables pour y crever l'abcès. Ce qui était à double tranchant lorsque l'on connaissait le caractère des deux garçons. Lena embrassa Celio avec joie, tandis que ce dernier lui demandait quasi-instantanément : - Bonjour ! Il est où Luz ?- Il est dans le jardin près de la fenêtre. Il joue à son bateau télécommandé que son oncle moldu lui a offert. Va le rejoindre si tu veux.Elle lui fit un sourire avant de lâcher ses épaules pour se redresser vers Vitaly. - Javis veut bien me recevoir... ?- Il est au premier. Fais attention... Surtout si il commence à boire.Lena le mena doucement vers les escaliers, avant d'ajouter : - Ne lui en veut pas... Ne lui en veut pas sur ce qu'il dira. Cela fait plus de trois ans que j'essais de le sortir de sa torpeur, mais il n'y a qu'avec Luz que j'arrive à un résultat... Probant l'espace de deux ou trois heures.Elle lui caressa la joue avant de se retirer pour aller voir ce que les petits faisaient. Vitaly pouvait constater à quel point le manoir était toujours aussi bien entretenu. La beauté des lieux et le choix du mobilier revenait entièrement à Lena qui avait voulu quelque chose de moderne, et de design. Les escaliers menaient directement au bureau de Javis. Avant même que Vitaly n'est eut le temps de taper à la porte, cette dernière s'ouvrit alors que Javis esquissait un petit geste de la main. - Entre.Il attendit que ce dernier n'entre pour que la porte ne se referme. Toujours assis dans son fauteuil, Javis tenait son verre au 3/4 vide. Il dénoua son nœud de cravate, murmurant en italien. - Qu'est-ce tu veux ?Son ton de voix était dur, violent. Mais l'on y ressentait toute la peine d'un homme. Ses yeux n'avaient jamais été aussi brillant. Son meilleur ami apportait son lot de souvenirs. Et pas que des meilleurs. Il ne se retourna pas vers Vitaly. | |
|
| |
InvitéInvité
Mer 7 Juil - 18:25 |
| |
|
Vitaly avait cet air fatigué sur le visage. Par habitude, on disait que rien n'aurait entamé le calme olympien du lycanthrope, mais on oubliait bien souvent de spécifier qu'il était lui aussi sujet aux peines du coeur, et qu'à ce genre de douleur, rien ne pouvait résister, pas même le géant qu'il était. Toute son énergie se consacrait à son fils, et ensuite à la meute. Il travaillait sans cesse, car il avait comprit que lorsque l'esprit est occupé, plus rien ne compte. Il oubliait. Certains buvaient ; lui n'avait pas la chance d'avoir un organisme qui s'oubliait avec ce genre de liquide. Il avait bien essayé, mais ses cellules éliminaient trop vite l'alcool de son sang, et à la fin, il se sentait encore moins humain qu'il ne l'était. La drogue? Pareil. Et c'était une bêtise. Le suicide? Il ne pouvait pas. Il avait un fils. Il avait un coeur de loup, qui réfute la lâcheté et s'en offusque facilement. Non. Il devait trouver une autre voie, et cette voie avait été le travail. Il voyait dans le travail un moyen de s'échapper de la misère du quotidien, et quand il se retrouvait seul avec son fils, il n'avait pas envie de pleurer. Il aurait pu. Mais non. Car il l'aimait, et qu'il n'y aurait jamais rien qui pourrait le faire passer pour faible devant son fils. Célio n'avait rien à faire dans cette histoire. La porte s'ouvrit. Célio eut un sourire amusé, déjà content à l'idée de retrouver son cousin. Son regard vairon se posa sur Lena, et Vitaly eut un sourire amusé.
« Bonjour ! Il est où Luz ? » ]« Il est dans le jardin près de la fenêtre. Il joue à son bateau télécommandé que son oncle moldu lui a offert. Va le rejoindre si tu veux. » « Merci! »
Poli. Comme sa mère l'aurait aimé. Vitay regarda le petit garçon partir en courant vers la fenêtre, sans plus se soucier des adultes. Célio était un peu maladroit, mais Vitaly n'avait d'autre choix que de le pardonner, comme il n'arrivait pas à lui reprocher quoi que ce soit. C'était vrai, il lui cédait beaucoup de chose, mais qu'y pouvait-il après tout? Jake avait maintenant sept siècles, il était grand, et avait une vie un peu dissolue, mais une vie tout de même. S'il venait manger tous les soirs – comme Vitaly le lui ordonnait gentiment – Jake était un adulte à part entière. Il ne resterait pas éternellement avec son père. Pour le coup, il ne restait plus qu'au vieux loup que son fils cadet, Célio, et il n'était pas question de le voir partir. Vitaly posa ses yeux sur Lena. Petit sourire triste.
« Javis veut bien me recevoir... ? » « Il est au premier. Fais attention... Surtout si il commence à boire. » Il hoche la tête... A boire. Sourire maigre, peiné. Il la suit. « Ne lui en veux pas... Ne lui en veux pas sur ce qu'il dira. Cela fait plus de trois ans que j'essaie de le sortir de sa torpeur, mais il n'y a qu'avec Luz que j'arrive à un résultat... Probant l'espace de deux ou trois heures. »
Vitaly ne réponds pas. Il ne lui en voudra jamais. Il comprends, tout simplement, combien la douleur peut être horrible, combien elle peut vous mordre et de vous dévorer de l'intérieur. Il a perdu une femme. Il en a perdu une seconde. Et quand il regarde Jake et Célio, il revoit tout ce qu'il a perdu. Il le prends en pleine gueule, comme une vilaine claque. Il se console en se disant qu'elle a accès à un meilleur monde, et qu'elle doit sans doute surveiller Célio, lui tenir compagnie, le soutenir d'un autre monde. D'un autre côté, il souffre à repenser combien elle a pu souffrir de cette mort horrible. Il est fier, aussi, comme elle s'est défendue pour sauver son honneur, comment elle ne s'est pas laisser violer par ce chasseur. Et autre part, plus profond encore, la colère remonte et brûle ses veines, de n'avoir pas été là dix minutes avant. De ne pas avoir pu être là. Elle lui caresse la joue finalement, et s'en va voir les enfants. Le regard triste de Vitaly change d'un coup. Il est plus sérieux, mais plus dur aussi. Il a besoin d'être dur pour ne pas pleurer. Il a besoin d'être dur s'il veut le confronter sans perdre. Il monte les escaliers, calmement, arrive en haut et se dirige vers la porte. Bureau. La porte grince et le laisse voir l'intérieur superbe du bureau – qui n'a cependant pas changé. Avant même d'entrer, il a l'odeur de poussière et d'alcool qui lui vient au nez. C'est l'avantage d'être un loup : on sait avant de voir. Il avance, et la porte se referme derrière lui. Ses yeux vairons brillent dans l'obscurité, comme ceux des chiens plongés dans la nuit, en deux soucoupes bleus luminescentes.
« Qu'est-ce tu veux ? »
Silence. Il regarda ses pieds, reculant jusqu'à que son dos touche la porte. Il n'avait pas peur. Il ne voulait pas sortir. Il voulait juste avoir un support, autre qu'une chaise. Il aurait bien aimé se laisser glisser jusqu'au sol, lui qui, lorsqu'il était jeune, juré par le dieu Seth que jamais ses genoux ne toucheraient terre devant personne, pas même devant son dieu. Seth était sans doute la seule divinité qui disait très clairement dans ses écrits : « votre honneur est la lumière de votre âme ; le jour où vous plierais genoux devant quiconque, qu'il soit votre père, votre frère ou votre dieu, sachez que ce jour vous aurez trahi votre âme, et que votre lumière s'éteindra à jamais ». Vitaly avait par deux fois genoux à terre, et aujourd'hui, il luttait pour ne pas tomber devant Javis pour lui demander pardon. Mais combien de fois devrait-il le dire? Combien de fois devrait-il le regarder avec ses yeux faillibles, tremblant de n'avoir rien pu faire? Il regarda ses pieds, s'arquant contre la porte pour mieux regarder ses pieds. Le géant n'était rien. Du papier, au plus.
« Tu me refuses ton pardon... » Il soupire. « Regarde moi. Regarde moi et dis le. Dis tout ce que tu as à dire, une bonne fois pour toute, et je te dirais ce que je veux. »
Il se redresse, princier. À la première claque, il tombera, mais il s'en fout. Qu'il le dise maintenant, ou se taise à jamais.
| |
|
| |
InvitéInvité
Jeu 8 Juil - 11:24 |
| |
| JAVIS, Arès TAYLOR.- Tu me refuses ton pardon... Javis l'entend soupirer. Il avala le contenu de son verre d'un trait avant de se lever doucement, prenant la direction de la carafe de cristal. Regarde moi. Regarde moi et dis le. Dis tout ce que tu as à dire, une bonne fois pour toute, et je te dirais ce que je veux.Sans un regard vers Vitaly, il se resservit un peu plus avant de boire le tout d'un trait. Il ne put s'empêcher de pousser un petit soupir de dégoût, avant de reposer son verre pour se diriger vers la fenêtre. Vitaly pouvait apercevoir le visage de Javis, même si ce dernier ne l'observait pas. On avait cette impression qu'il avait pris vingt ans, en l'espace de trois ans. Même si il conservait un physique irréprochable, il avait des cernes, et un regard à la limite du désespoir. Lena n'avait jamais réellement compris le lien qu'il y avait eut entre Javis et sa soeur, mais le voir comme ça, lui faisait mal au coeur à chaque fois. Il baissait toujours le regard lorsque Lena le regardait droit dans les yeux. Javis ne voulait pas faire souffrir son entourage, de part la perte de sa soeur qui lui faisait un manque énorme. Il fuyait toutes altercations pour éviter de dire des choses, peut-être vrai, aux gens qu'il aimait énormément. Et... Vitaly n'échappait pas à la règle. Pourtant, Lena n'avait cessé de lui dire : Appelle-le... ou encore Il faut que tu lui en parles... Je sais qu'il peut ne pas apprécier ça, mais tu te dois de le faire. Pour toi... Pour ton fils. Pour nous... Et Tu dois l'affronter. C'est ton ami. Il pourra comprendre... Si il ne comprend pas, c'est qu'il est con. Mais sache que lui aussi, il en souffre énormément. C'était sa deuxième femme, non ? Bref. Tant de mots, tant de discussions à ce sujet qui n'avaient jamais réellement aboutit car Javis n'y prenait jamais réellement part. Fier. Il était beaucoup trop fier. Et même là, on pouvait s'en rendre compte. Ses épaules bien droites, sa stature d'empereur romain, son nez... Surtout son nez qui pouvait rappeler n'importe quel César digne de ce nom. Javis se tourna vers Vitaly sans pour autant le regarder. - Je ne te le refuse pas. Je n'arrive pas à te le donner... Il y a nuance.Javis était au courant. Il savait toute la douleur que Vitaly pouvait avoir ressentit à la mort d'Ava. Mais il n'arrivait pas à être objectif. Égoïste, sûrement. Il releva le regard vers son meilleur ami. Un rictus de douleur se fit apercevoir sur le visage basané de l'italien. Ce dernier baissa à nouveau le regard avant de porter ses mains à la hauteur de son visage. Non. Il ne voulait pas le voir, il ne voulait pas lui parler, il ne le voulait pas chez lui. Javis sentait une colère digne d'Arès lui montait comme l'on monte une mayonnaise, ses veines se remplissant d'un liquide de feu, parcourant son organisme plus vite qu'il ne l'aurait cru. - Tu... CASSES-TOI !Il avait retiré ses mains de son visage pour balayer l'intégralité des objets, documents, dossiers se trouvant sur son bureau. Le visage déformé par une colère impressionnante. Les objets tombèrent au sol avec fracas, les feuilles s'envolèrent à travers la pièce, tandis que les bouteilles d'encre explosaient au sol. Javis fit le tour du bureau pour se planter vers Vitaly, et continua de lui hurler dessus en italien, n'arrivant, visiblement pas, à reprendre son calme. - TOUT ÇA, C'EST DE TA FAUTE ! SI ELLE NE.... SI ELLE NE... SI TU NE L'AVAIS PAS SÉDUITE, SI ELLE NE S'ÉTAIT PAS MARIÉE AVEC TOI, ELLE SERAIT ENCORE VIVANTE !Il donna un coup de pieds monumentale dans la chaise à côté de Vitaly qui allait percuter la bibliothèque de pleins fouets. Quelques livres tombèrent des étagères, mais cela ne parvint pas à cacher la voix de Javis. Il avait un italien particulier, mais lorsqu'il était en colère, on avait presque cette impression que les mots qu'il utilisait étaient inutiles. Son regard, son visage, sa voix... On entendait cette souffrance qu'il avait emmagasiné pendant ces trois longues années. - SI TU N'ÉTAIS PAS UN LYCAN, RIEN DE TOUT CELA SERAIT ARRIVE ! TU ME DÉGOUTES ! TU ME DÉGOUTES ! J'AI.... J'en peux plus de tout ça. Tu as tout niqué, Vitaly.Sa voix avait chuté d'un coup. Il murmurait presque (toujours en italien). Il avait levé ses bras à la hauteur des épaules de Vitaly, posant ses mains sur les épaules princières de son ami de longue date, baissant le regard, comme si il observait leurs chaussures. Sa respiration était saccadée, et il fallait dire qu'il avait une haleine emplie de Whisky. - Je te déteste... Je te hais. Mais tu me manques, Vitaly. Mais elle comptait tellement pour moi...Une larme coula le long de sa joue. Vu la taille de Vitaly, il était quasiment impossible, pour lui, de la voir. - C'est à toi de me pardonner. Moi... Je n'ai pas à donner le pardon.Sa voix n'était qu'un murmure. Mais la tristesse semblait avoir reprit le dessus. Il n'y avait plus aucune colère. Il semblait s'être calmer d'un coup même si son corps semblait encore en proie de sentiments puissants. | |
|
| |
InvitéInvité
Ven 9 Juil - 1:08 |
| |
|
Durant ses trois ans, Vitaly s'était posé les questions. Du temps. De durée. Il avait remis en cause son existence entière. D'abord, il avait établi le fait de la rencontre : s'il n'avait pas rencontré Javis, aurait-il jamais rencontré Ava? S'il n'avait pas rencontré Ava, serait-elle morte à ce moment, d'une autre mort peut être plus terrible encore? Ensuite, il s'était demandé si sa lycanthropie était une raison suffisante pour tuer une femme en l'égorgeant comme on le faisait normalement pour un lycanthrope. Ensuite, il s'était demandé s'il était arrivé un peu plus tôt, qui serait mort? Célio, qui était dans ses bras? Lui? Eux deux? Eux trois? Il n'aurait rien empêché du tout. Il n'était pas si fort. Il n'était pas dieu. Et du haut de ses dix huit siècles, il craignait encore la décapitation, les lames d'argent qui brûlaient sa peau et l'empêchaient de cautériser. Il était faible. Et pour Ava, ça avait été fatal. Et pour cela, il méritait également la mort.
« Je ne te le refuse pas. Je n'arrive pas à te le donner... Il y a nuance. » « C'est pareil à mes yeux. »
Vitaly se serra un peu plus contre la porte. Le géant semblait vouloir s'y enfoncer, et pourtant, il ne bougeait pas. La colère de Javis était sensible. Juste là. D'un moment à un autre, il allait éclaté. Vitaly se redressa un peu. À vue d'œil, il ne faisait pas pitié. Loin de là. Il avait le visage noble. La seule chose étrange était ses yeux en réalité, ses yeux vairons, gris et bleu, qui cherchaient quelque chose en Javis. L'apaisement. Qui ne vint pas. Au contraire... En même temps, il aurait du s'y attendre.
« Tu... CASSES-TOI ! »
Pas maintenant, Javis. Pas encore. Tout tomba sur le sol dans un fracas énorme. Vitaly ne cilla pas. Il savait qu'il ne le faisait pas pour l'impressionner, ni pour lui faire peur, mais l'idée première qui lui vint fut : tu crois me faire peur? Le regard de Vitaly se fixa sur le visage de l'italien, l'air las et peiné à la fois. L'alcool? Pas seulement. La douleur, aussi. Que devrait il dire, lui? Que devrait-il faire comme sa vie s'était retrouvée détruite? Il méritait lui aussi d'hurler et de tout casser. Il méritait de pleurer toutes les larmes de son corps avec quelqu'un, mais il n'avait personne. Il était seul dans sa misère. Pas de femme pour lui dire : mais si, Vitaly, la vie est devant toi! Il n'avait que son fils pour unique support. Un gamin de cinq ans, qui le regardait avec ses grands yeux vairons, et lui rappelait sa mère. Lui, qui avait toute les misères du monde. Lui, à qui revenait forcément la faute. Il baissa les yeux, fixant ses pieds, mais ne bougea pas.
« TOUT ÇA, C'EST DE TA FAUTE ! SI ELLE NE.... SI ELLE NE... SI TU NE L'AVAIS PAS SÉDUITE, SI ELLE NE S'ÉTAIT PAS MARIÉE AVEC TOI, ELLE SERAIT ENCORE VIVANTE ! »
Derrière ses longs cheveux noirs et rouges, Vitaly eut un rire nerveux. Il sentit également les larmes lui montaient aux yeux. Partagé entre la douleur et sa fierté, il aurait presque eut envie de redresser la tête et de lui lancer : hey, Javis, je le sais. Mais toi, tu étais où? Mais ça, il le gardait. En plus d'être cruel, c'était déloyal. Déloyal et bête. Il y eut le fracas d'une chaise, et Vitaly ne regarda même plus. Il se rappelait. Rapidement. La première rencontre. Elle était autour de la table, durant un repas, et Vitaly était venu à l'improviste chez Javis. Mouillé des pieds à la tête, il avait salué Lena, puis... bon dieu. Ses yeux verts émeraude. Il en était tombé fou amoureux dès le premier regard. Il avait appris qu'elle était sa soeur, la soeur de son meilleur ami. Il avait rit bêtement, tellement c'était cliché. Puis il s'était dit que Javis lui péterait la gueule qu'il l'apprenait, alors il l'avait vu dans son dos. Quand il l'avait découvert, il avait été heureux pour eux, sans même poser la question de « tu vas la transformer? ». Vitaly n'y avait jamais pensé avant. S'il l'avait transformé, elle aurait pu broyer son adversaire. S'il l'avait transformé, elle aurait vécu éternellement avec lui. Bon dieu... Vitaly tressaillit.
« SI TU N'ÉTAIS PAS UN LYCAN, RIEN DE TOUT CELA SERAIT ARRIVE ! TU ME DÉGOUTES ! TU ME DÉGOUTES ! J'AI.... J'en peux plus de tout ça. Tu as tout niqué, Vitaly. » Vitaly ferma les yeux à s'en faire mal, tellement il serrait ses paupières. « J'suis désolé... j'suis tellement désolé, Javis... »
Par instinct, il avait levé sa main sur son coeur et avait attrapé sa chemise, la froissant en serrant le tissu dans sa main. Ça faisait vraiment mal. Juste au même moment, les mains lourdes et fortes de Javis se posaient sur ses épaules. Vitaly releva la tête, le nez, le fixa. Rien. L'italien ne le regardait toujours pas. Il eut un sourire nerveux, un sourire-grimace, qui avait plus l'envie de pleurer qu'autre chose. Ma face est si laide pour que tu ne la regardes pas...?
« Je te déteste... Je te hais. Mais tu me manques, Vitaly. Mais elle comptait tellement pour moi... » Silence. « C'est à toi de me pardonner. Moi... Je n'ai pas à donner le pardon. »
On disait de Vitaly qu'il était le seul loup à aimer comme le fait un homme. Vitaly avait aimer une femme, puis une autre. Oh, il y avait eut sept siècles de différence entre les deux, certes, mais il en avait aimé deux, et ça suffisait pour que le reste de la meute le regarde, un peu mitigé. Lui, le prince des princes... Quelle honte y avait-il à aimer, tout simplement? Aussi, c'est par instinct que le loup leva les bras. Plus grand, plus large, plus fort. Les bras entourèrent l'italien. Javis aurait pu le frapper. Il était fier, le rital... et alors? Le russe le serra contre lui, s'arquant. Puis, un petit silence s'installa entre eux, jusqu'à que Vitaly parle, d'une voix qui n'était que murmure douloureux au final.
« Je pense à elle chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Quand je dors, je rêve d'elle. Quand je prends ma douche, quand je m'habille, quand je fais cours... Quand je regarde Célio, j'ai envie de pleurer. Je... Je ne suis pas fort. Pas assez pour surmonter ça. Tu as Lena, Javis. Lena est là, elle te regarde, et elle a peur pour toi. Ava n'aurait pas aimé te voir comme ça, tout comme elle n'aimerait pas que je laisse le reste de côté. » Il soupira, plus longuement cette fois-ci, comme s'il était fatigué. « Mon moment préféré dans la journée, c'est le réveil. Le réveil... Pendant quelques secondes, infimes, j'oublie... Puis après, tout me revient. Comme une grande claque dans la gueule. La nuit, j'entends Célio qui pleur dans sa chambre. Il appelle sa mère dans son sommeil. Dans la cuisine, j'ai encore l'odeur du sang d'Ava. J'ai encore les images dans ma tête. Je viens la voir toutes les semaines. Je.... Je ne peux pas faire plus, Javis. » Des larmes coulent, sans qu'il ne le veuille. Comment peut-il faire, de toute façon? « Je fais ce que je peux. C'est pas assez. Ça n'a pas été assez. Ça n'a pas été assez... »
Fais chier. Maintenant, il pleur pour de vrai. Comme une pédale, ou un truc du genre, sur l'épaule d'un ami. Une loque humaine. Un truc du genre. Vraiment pas très viril. Mais alors pas du tout lycan. Si son père le voyait...
| |
|
| |
InvitéInvité
Ven 9 Juil - 23:27 |
| |
| JAVIS, Arès TAYLOR.Lorsque les bras de Vitaly l'entourèrent, contre tout attente, Javis explosa en sanglot. Et utiliser le mot "sanglot" était un véritable euphémisme. Pendant trois ans, il n'avait versé aucune larme, ne gardant tout que pour lui, au point de se créer des problèmes de santé au niveau du cœur. Une chose qu'il avait gardé secrète mais qui devrait s'arranger d'ici les mois à venir d'après les guérisseurs de Rome. Toute cette tristesse emmagasinée sortait avec force et désespoir... Les canaux avaient lâchés. Les larmes coulaient, les gémissements de douleur étaient terrible à entendre. Vitaly avait bien fait de le tenir contre lui, sinon, Javis se serait écroulé, pleurant comme un bébé, ne se contrôlant plus du tout. Il se lâchait. Il se savait en sécurité avec Vitaly, et il savait également que rien ne sortirait de cette pièce, tout comme lui l'aurait fait pour son meilleur ami, son beau-frère, son frère qu'il était. - Je pense à elle chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Quand je dors, je rêve d'elle. Quand je prends ma douche, quand je m'habille, quand je fais cours... Quand je regarde Célio, j'ai envie de pleurer. Je... Je ne suis pas fort. Pas assez pour surmonter ça. Tu as Lena, Javis. Lena est là, elle te regarde, et elle a peur pour toi. Ava n'aurait pas aimé te voir comme ça, tout comme elle n'aimerait pas que je laisse le reste de côté. Alors que son meilleur ami soupire, peut-être longuement, Javis ne fait plus attention à ce genre de détail, il murmure : - Je sais, Vitaly, je sais ça...- Mon moment préféré dans la journée, c'est le réveil. Le réveil... Pendant quelques secondes, infimes, j'oublie... Puis après, tout me revient. Comme une grande claque dans la gueule. La nuit, j'entends Célio qui pleur dans sa chambre. Il appelle sa mère dans son sommeil. Dans la cuisine, j'ai encore l'odeur du sang d'Ava. J'ai encore les images dans ma tête. Je viens la voir toutes les semaines. Je.... Je ne peux pas faire plus, Javis. Des larmes coulent sur le visage de Vitaly. Mais Javis ne peut les voir. Cependant, un nouveau sanglot éclate, cette fois, c'est un sanglot de profonde culpabilité. Il s'en veut, il s'en veut de ce qu'il venait de lui balancer avec son venin de désespoir. - Pardonne-moi, mon frère... Je t'en conjure...- Je fais ce que je peux. C'est pas assez. Ça n'a pas été assez. Ça n'a pas été assez...Javis se recule, s'essuyant ses yeux rougis par les larmes. Se passant les mains sur la taille, il renifle, avant de sortir un mouchoir de son pantalon de costard, s'essuyant le nez et les joues. L'italien tourne le dos au russe pour lui permettre de se remettre à son tour, comme pour lui préserver ce moment-là. Vitaly et Javis étaient des hommes forts, des hommes d'honneurs. Ils ne se lâchaient que rarement, même si ils pouvaient passer des heures à parler de choses qui leur font mal. - Bien. Qu'est ce que ça fait du bien, putain, de parler un peu...Il se retourne vers Vitaly, un sourire franc sur ses lèvres. Avalant rapidement la distance qui le séparait de Vitaly, il lui embrassa la joue avant de le serrer contre lui, s'exclamant : - Putain que c'est bon de te revoir ! T'as amené le petit ?Javis se recule, le contourne et fait mine de sortir du bureau, attendant que Vitaly ne le suive. - Allez, on va fêter ça. Je sais pas comment, mais faut fêter ça.Et tel un phénix, Javis renaît de ses cendres. | |
|
| |
InvitéInvité
Dim 11 Juil - 15:30 |
| |
|
« Pardonne-moi, mon frère... Je t'en conjure... » « Je fais ce que je peux. C'est pas assez. Ça n'a pas été assez. Ça n'a pas été assez... »
Et ça ne le saura jamais. La première fois, quand Soleil décéda, Jake l'avait regardé avec des yeux remplis de haine, des yeux d'un enfant blessé au plus profond de son être, et ce genre de regard qui vous juge sans savoir, mais c'était là le jugement le plus dur de toute sa vie. Les critiques des loups quant à ses choix de femme, il ne les avait jamais écouté que d'une oreille. Les critiques quant à son style de vie assez reclus, il ne les écoutait pas. Mais la critique de son propre fils, qui vous regarde comme si c'était là votre dernier moment avec lui et vous dit « C'est de ta faute si Maman est morte », oui, cela blesse. Bien sûr, Vitaly n'avait pas répondu. La claque était partie trop vite pour répondre. Il avait giflé le visage de Jake, qui là, le nez en sang, l'avait regardé encore un peu, puis lui avait tourné le dos. Avec les années, cet incident avait disparu de son esprit, comme il était encore jeune à cette époque, mais la chose était encrée en Vitaly. Plus jamais il ne ferait la même erreur, avait-il dit. Si seulement il avait pu tenir cette promesse. Il passa sa main sur son visage, dégageant toutes traces de larmes sur son visage et reprit son calme olympien quasiment aussitôt.
« Bien. Qu'est ce que ça fait du bien, putain, de parler un peu... » Vitaly eut un petit rire, se frottant la nuque en se redressant, de toute sa hauteur cette fois. « Ça faisait... longtemps, ouais. »
Trop longtemps. Il le regarde, et a un sourire amusé en le découvrant à nouveau. Si seulement Javis savait combien ça lui fait plaisir de voir à nouveau les yeux de son meilleur ami comme au premier jour, et non pas voiler de peine. Le grand dadet passe une main dans ses cheveux, puis embrasse sa joue, avec un sourire franc et sincère. Ouais, c'est bien. C'est comme avant. Enfin, ça ne le sera jamais totalement, mais il faut bien fermer les yeux et oublier la douleur, un instant seulement.
« Putain que c'est bon de te revoir ! T'as amené le petit ? » « Il doit être avec Luz d'ailleurs. Dès qu'il a su que j'allais voir Javis, t'aurais vu la comédie... Il a un deuxième frère, qu'il dit. »
Sourire. Mais Jake n'est pas venu. Comme il ne viendra sans doute jamais ici. Ava n'avait pas le droit de remplacer Soleil. Soleil devait être unique, comme Klavdia dans le coeur de Wolfgang, comme Eurybie dans l'âme de Vasco. Soleil aurait du être la première et la dernière, et pourtant, il l'a oublié. Oh, Vitaly le sait, son premier fils n'a jamais aimé Ava et sans doute qu'il cracherait sur sa tombe s'il la voyait, mais en même temps, il aime son petit frère et le dorlote comme une maman. Jake n'est pas mauvais dans le fond, Vitaly le sait. Ce n'est qu'un enfant comme les autres, un adolescent, et à lui aussi, sa mère lui manque. Vitaly sort du bureau, regarde Javis du coin de l'oeil, avec un petit sourire.
« Allez, on va fêter ça. Je sais pas comment, mais faut fêter ça. » « Tu m'invites à manger? J'suis pauvre. »
Grand sourire denté, qui mets en avant les canines surprenantes de celui qui cherche à s'inviter. En temps normal, Vitaly n'aurait jamais demandé ça. D'ailleurs, il trouve ça fort impoli. Mais dans ce cas là, chez Javis, dans cette superbe baraque, il n'a pas peur de demander, pas peur du refus car il n'y en aura jamais, et comme il sait que de toute façon Javis lui aurait demandé de rester, lui et le petit. Célio qui renifle et lève le nez, guettant les escaliers, et qui rappelle à tout le monde qu'il est un loup parmi d'autres, et qu'il ne sera jamais entièrement comme Luz.
| |
|
| |
InvitéInvité
Ven 16 Juil - 13:55 |
| |
| JAVIS, Arès TAYLOR.Javis éclata de rire. Faisant signe à Vitaly de le suivre, ils descendirent les escaliers pour rejoindre les enfants dehors. Le temps était bon dehors. L'été s'annonçait déjà chaud, et il semblait commencer à pointer le bout de son nez alors que le printemps n'était qu'à la moitié de son contrat, si je puis dire. Une petite brise aux odeurs d'oranges traversait le jardin des Taylor, une brise venant de l'ouest, une brise des plus agréables. Rapidement en vue vers la fontaine de marbre blanc, qui se déversait dans un bassin d'eau clair, ils aperçurent les deux gamins courbés au dessus du rebords, Celio tenant la manette du bateau téléguidé. Lorsqu'ils les virent arriver, Luz se retourna vers son père avec un sourire plein de joie. Il lui fit un clin d'oeil, avant de se retourner vers Celio pour lui murmurer quelque chose. Javis se retourna vers son meilleur ami, avant de secouer la tête, l'air amusé. ¤¤¤¤ Le soir était tombé en Sicile. Au manoir Taylor, les derniers rayons de soleil s'y étaient attardés pour finir sous une nuit clair, les étoiles parsemant le ciel de leur beauté argenté. Il n'y avait aucune lune. Une nuit fraiche, avec une petite brise particulièrement agréable transportant une petite odeur d'oranges. Lena s'était levé de table pour aller coucher les petits, ne laissant, au dehors, que Javis et Vitaly, devant deux cafés fumants, corsés. Des cafés comme l'on trouve en Italie. Une sucrière était posée sur la table, avec les restes d'une tarte aux fruits. Javis avait tombé la chemise pour ne laisser qu'un tee-shirt blanc sans manche. Il avait un petit sourire aux lèvres, l'air tranquille, apaisé. - Par contre... Son sourire se perdit dans l'ombre de son visage, ne laissant paraître que son regard empli d'un sérieux implacable. Tu as tué le chasseur, je suppose ?Se redressant sur sa chaise, joignant ses mains sur la table, s'appuyant sur ses coudes, le regard tempétueux de l'italien se plongea dans les yeux vairons de son meilleur ami. L'on pouvait même apercevoir une veine au niveau de sa tempe. Après la colère, la détresse, puis la joie et la tranquillité, il y avait des envies de meurtres à assouvir. Des envies de vendetta. Ce qui était parfaitement compréhensible lorsque l'on connaissait la Sicile et ses habitants. - J'ai besoin de... De cracher ma haine. Je veux faire partit des votre pour les traquer... Je veux les... Je veux leur tête, Vitaly. J'ai besoin de me venger. Ils ont autant craché sur ton nom, sur ta famille, sur le clan Orlov, que sur la famiglia, mec. Il faut que je lave notre nom qu'ils ont souillé.Il était sérieux car quoiqu'il arriverait, quoique Vitaly ne décide, Javis, lui, se déplacerait de lui-même pour en traquer quelques uns. C'était peut-être con comme réaction... Peut-être même tardive... Mais l'honneur est quelque chose que l'on ne peut aisément comprendre. Surtout lorsqu'elle domine, et qu'elle est présente au sein d'une famille aussi importante dans le sud de l'Europe, que la famille Taylor et leurs affaires. Douteuses, ou pas. Officielles... Ou pas. | |
|
| |
InvitéInvité
Ven 23 Juil - 23:25 |
| |
| RP Terminé. à déplacer, merci. | |
|
| |
Contenu sponsorisé
|
| | | It would have been better if i had been killed that day, this is what you think, right? | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|