« Tu crois vraiment que c'est une bonne idée ? » - « C'est sûr. » répondit la jeune femme en l'embrassant passionnément. Il se laissa faire un instant, comme indécis, puis il finit par la repousser un peu rudement. « Je te jure que non. » Elle soupira, en levant les yeux au ciel. C'est compréhensible, elle est agacée. « Tu est vraiment.. vraiment... » - « Adorable ? » - « Chiant ! » Elle finit par croiser les bras sur sa poitrine, tandis qu'il lui sourit. La chambre s'ébranla un moment, un train passe à côté. Le Chaudron Baveur, ou comment être réveillé par des trains en pleine nuit. D'ailleurs, les deux arborent des mines réjouies, mais cernées. Melchior, car c'était bien lui, est un peu embarrassé, et rattache les boutons de sa chemise. Il soupire un peu, tremblant trop pour y arriver du premier coup. « Quel polio... » finit par dire la femme en s'approchant afin de les lui attacher. « Tu rattaches Jacques à Jean. » - « On dit Paul à Pierre. » - « Tais-toi, Clearbody. » Finalement, elle lui noue même sa cravate. Elle la lui lisse, tandis qu'il la regarde d'un œil méfiant. « C'est bon ? » - « Ouais. » - « Faut y aller, alors. » Il se lève. S'étirant lentement, il dévisage comme pour la première fois la jeune femme en face de lui. A peu près son âge, cheveux bruns, yeux marrons rieurs. Il baille un instant. Alors qu'il s'apprête à sortir de la chambre exigüe, elle le repousse et il tombe contre le lit. « Not yet, darling. » Il a une pensée pour sa chemise, presque déjà défaite.


« Bon, nous voilà réunis en ce jour du vingt-six décembre pour partager les informations que l'on a recueillies. » fit Clearbody à l'assemblée. Assemblée qui se réduisait à un homme, la femme de tout à l'heure et un adolescent. L'homme, cheveux blonds et air malicieux, regardait l'adolescent avec une étrange tendresse. Leurs traits, presque semblables, semblent être soucieux. Un sourire est arboré par la jeune femme. L'adolescent, quant à lui, semble étranger à la situation ; il avait croisé ses bras sur sa poitrine et était avachi sur sa chaise. « Jason, c'est à toi » dit Melchior, en faisant un petit signe de la main à l'autre homme -le dénommé Jason. « Bon, alors. La rédaction, il n'y a personne de bizarre, Clearbody. Je crois que l'on tient un scoop sur les cafetières... mais rien d'autre. .. ou pas. Apparemment, le ministère de la magie, y serait plein d'gens... que l'on recherche, Clear'. Je pense à une poignée de gens, mais je n'ai pas leurs noms. June ? » - « J'ai une liste. » - « Bien. En tout cas, il y a quelqu'un qui a retenu mon peu d'attention. Elle aurait fréquenté deux des gens du ministère -voire plus- mais je n'ai pas pu trouver son nom. Inconnue, non anglaise. A approfondir. » - « Parfait, Rovers. A toi, June. » - « Le ministère est un peu... heum... agité, par les temps qui courent, vous voyez. J'ai un nom, trouvé dans un rapport de la Justice Magique : Aelys McNamara. Mais c'est bien tout ce que j'ai d'elle, désolée. Elle aurait été en contact avec le directeur de la Justice Magique, une unité d'auror et le chef de ceux-ci. A creuser. » - « [color=firebrick]Ça marche. » La main de Clearbody n'arrêtait pas de virevolter sur la feuille sur laquelle il écrivait. La plume s'arrête, un instant, une paire d'yeux interrogateurs se lèvent sur l'adolescent. « Icare ? » - « Je n'ai rien. » répond celui-ci en pinçant des lèvres.


Les rues de Londres. Mouillées, humides. Clearbody sautait de temps en temps dans une flaque, avec un grand éclat de rire, tandis que le nommé Icare le suivait, mains enfoncées dans son sweat-shirt, l'air consterné. Il n'avait jamais compris la jovialité et infantilisme de son parrain. Finalement, Clearbody revient à côté de lui, un peu mouillé mais sourire béat au visage. « Tu voulais me parler, Ic' ? » - « Je sers à rien, Dragan. » - « Melchior. » - « Melchior. Hogwarts n'est pas une bonne source, pour ça. Aucun élève n'aurait cet idée, tu le sais. » Un petit silence accompagne cette déclaration. « Tu fais ça pour faire plaisir à Jason. » Encore un silence presque gêné. « Tu sais comment je l'ai rencontré, ton père ? » Icare ne répond pas, resté dans son admiration du ciel. « Je cherchais encore, et toujours, des infos dans la gazette. Je m'étais.. hum... tu dois comprendre mon nom de famille ; je viens d'une grande famille d'evanesmagus. » Gros yeux incompréhensifs. Clearbody sourit. « On peut disparaître à loisir. » Il illustre ses propos, réapparaissant quelques secondes plus tard. Paire d'yeux surpris mais amusé. « Où en étais-je ? » - « La gazette. » - « Oui, voilà. Ton père est un connard ; il m'a surpris. Pris la main dans le sac, tu sais, comme disent les moldus. » Il sourit. « Il m'a demandé ce que je faisais là, tu vois. J'lui ai expliqué, ton père est pas mauvais bougre. Mais sache une chose, Icare, tu m'es tout sauf inutile. » - « Et pourquoi tu m'as raconté ça ? » - « Je voulais me mettre en avant. Pourquoi ? »