Cours, cours pour ta vie, cours encore et toujours. Cours surtout pour lui échapper à lui. L’abomineux, l’originul : le concierge. Ce vieux en avait encore dans les jambes, et il connaissait mieux Poudlard qu’elle (ce qui était un miracle vu qu’Alice considérait connaitre le château comme sa poche). Bref, elle était pas dans le piano tout de suite. -_- La brunette tourna à gauche, à droite, encore un droit et puis à gauche (et exactement dans cet ordre là) pour finir par prendre le passage de la vieille sorcière borgne. Essoufflée, elle avança dans le passage à reculant, faisant ainsi face à la sortie, prête à voir l’abomineux arriver d’une instant à l’autre. Et là franchement ? Y’avait pas un lapin pour la guider ?
Plutôt qu’un lapin, Alice tomba sur un os. Ou plutôt sur Joleene qu’elle heurta sans crier garde à vous. Alice se rétama tête la première sur le sol du passage secret. Pas parano pour un sous, Alice crut qu’elle était en compagnie d’un cerbère croisait avec un chaton, et elle se retourna pour voir le monstre, statufiée de peur. Mais Ô frabieuse joie, elle aperçut la frimousse de Joleene, poufsouffle d’un an son ainée. Aussitôt, la jeune femme lui adressa un grand sourire (plus rassurée de ne pas bientôt se faire bouffée par un minou qui par simple plaisir de voir sa camarade).

« Je suis vraiment désolée, je ne regardais pas excuse moi. » Petit silence. « Ah Alice, je ne t’avais pas reconnue ! Je suis soulagée que ça soit toi ! »
« Hey Joleene ! Je serais toi je sortirais pas tout de suite. Je viens de larguer le concierge dans le couloir de la borgne. »

Le sourire de la gryffondor se fit encore un peu plus grand. Elle n’était pas peu fière de ce genre de chose. C’était de ce genre d’anecdote qu’elle aimait à raconter à Loeva et Jesse au diner. Se moquer du concierge, c’était toujours de grands moments. Alice avait attrapé la main qui lui avait tendu Joleene et s’était remise en un bond sur ses deux pieds. Elle n’avait pas honte pour un sou elle, Alice avait plus ou moins l’habitude de se rouler dans la poussière de toute manière. -_-
Comme si de rien n’était, la gryffondor (un peu bavarde, il faut bien le dire) fit la conversation comme si de rien n’était.

« Tu faisais quoi de frabieux là ? Personnellement c’est pas le passage que je préfère – un peu trop glauque à mon goût – ah d’ailleurs je pourrais refaire la déco en style funky…--. »

L’esprit un peu trop créatif, Alice voyait déjà de petits soleils voleter dans le passage secret, le tout accompagné d’un grand ciel bleu où serait peints des nuages en mouvement. Un petit sort pour faire le vent, des petit couicoui… Ca devrait rendre pas mal… Ce qui était sur, c’est que les gènes artistiques de ses parents ne l’avaient pas manqué d’un poil.

« Moi tu sais, mes petites cachotteries habituelles destinées exclusivement à notre très cher ami Mr le concierge. Par contre si tu choisi de refaire la déco, ne te prive pas, mais laisse moi un peu de bordel s'il te plait, c'est toujours très très utile en temps de guerre contre notre ennemi publique numéro un ! »
« Ahah ! Pas de problème, je laisserais tout ton plussoyant bordel tout bien rangé dans son coin à bordel. »

Alice n’avait qu’une seule parole (pas du tout mais chut) surtout en ce qui concernait un quelconque traumatisme à infliger à leur cher concierge adoré. Le pauvre type n’avait pourtant rien fait pour le mériter… Quoique si, depuis qu’il était persuadé qu’elle avait coincé une porte avec un galion, il n’arrêtait pas de leur courir après pour un rien. Si il voulait la guerre, il n’avait pas besoin de la demander deux fois, Alice était partante sans autres excuses pour. Pas chiante la Maestriani, ou surement si, beaucoup trop. -_-

« Qu'est ce que tu lui a fait à mon meilleur pote pour qu'il te courre après jusque ici ? Pas encore son chat quand même ? »

Alice éclata tout simplement de rire au souvenir du pauvre chat et du malheur qu’elles lui avaient fait subir. Le félin avait pas de chance d’avoir pour maitre le concierge tout de même. Cruel destin que d’être celui sur qui tombaient les conneries si créatives des jeunes femmes. Alice regarda Joleene avec une étincelle de malice au fond du regard. Ce regard qui voulait clairement dire : « oh si son chat ! ».

« Oh non, Mister Pussy va trèèèèèsss bien. Il vole tout partout dans le hall d’entrée, tellement il est heureux qu’il en a pissé de peur sur son maitre… Comme si j’avais pu deviner moi, qu’il allait le viser impeccablement ! Ce chat est tellement Magnitastique ! »

Magnifique et fantastique à la fois. On n’expliquait plus tellement le drôle de langage d’Alice. Les gens pensaient surement tous que cela était du à son père, et ils n’avaient pas tous entièrement tort. La vérité c’était qu’Alice avait reçu les gènes d’inventer tout et n’importe quoi aussi (merci Papa).
La gryffondor regarda Joleene, un grand sourire aux lèvres. Elle se demanda si la poufsouffle n’allait pas faire un petit tour dehors, à Pré au Lard. Après tout ce passage servait à cela à la base. La sourire d’Alice prit un air malicieux tandis qu’elle demandait comme si de rien n’était.

« Tu vas à Pré au Lard ? Ca te dérange si je t’accompagne ? Je pense disparaitre de la circulation un petit moment là… »

Vous comprenez… Mister Pussy n’allant pas descendre de son nuage avant une heure… Elle avait le temps.

Joleene prit un peu de temps à lui répondre. Alice se demanda l’espace d’un instant si son cerveau n’avait pas fait comme les ordinateurs moldus… Bugger comme ils le disaient si bien. Ou alors elle allait peut être avoir une attaque… Ou simplement elle réfléchissait à la grande question de l’univers… Ah c’était vrai que c’était intéressant ca… Alice partit aussi dans une grande méditation. Si la probabilité que l’univers ait été crée était de x, si on prenait en compte le facteur spatio-temporel y qu’on lui soustrayait les soins divins alpha, sans oublié les divers paramètres tels que toutes les combinaisons possibles d’atomes, la création des neutrons des positon du boson de Hibbs, la création de l’air de l’eau de la terre, l’idée de l’espèce humaine (car sans espèce humaine il n’y aurait pas d’univers car avouons le c’est une invention de l’homme) et si on calculait le tout… 42. Oui, c’était bien cela. 42.
La voix de Joleene la sortit de sa réflexion.

« Bien sur que tu peux venir. T'exposer aussi rapidement à ce dingue ne pourrait que te nuire. J'ai un petit achat pas très net à faire avec un revendeur à la Tête de Sanglier, mais comme je sais que tu n'as peur de rien, ma petite lubie passagère ne t'effraierais pas j'espère. »
« Oooohhh je vois… »

Pas besoin de lui faire un dessin (après tout elle venait de résoudre la grande question de l’univers, donc un simple sous entendu était dans ses cordes aussi). Un petit achat pas très net… Alice allait peut être changer de fournisseur, non pas que Maëlan l’arnaquait, mais Joleene était sympa, et elle aurait peut être une ristourne à l’accompagner chercher le lot de poudre. Alice offrit un grand sourire, plus enthousiaste qu’effrayé, à la poufsouffle. Elle reprit ensuite un air plus que sérieux et tout en posant la main sur l’épaule de sa camarade elle lui sortit, en pointant l’index sur son propre visage.

« Tu vois ce visage plussoyant ? C’est le visage d’une fille qui n’a peur de rien. Encore moins des trafics foireux. J’suis rodée avec Lolo. »

Loeva, ou Lolo pour les intimes. Certes quand elle parlait de trafic foireux elle ne pensait qu’au trafic de Bombabouse de sa meilleure amie, mais bon dans sa tête ca pouvait sonnait foireux si elle y mettait assez de volonté. Alice perdit bien vite son air sérieux, et elle commença déjà à se diriger vers Pré au Lard, heureuse comme pas deux. Un peu d’action ne lui ferait pas de mal. Comment ca ce n’était pas légal ? Comment ca si elle se faisait chopper elle allait se faire tuer ? Mais naaaannn. Et puis au moins dehors, elle pourrait fumer tranquillement. Alice fouilla d’ailleurs dans ses poches pour chercher la boîte où elle conservait les clopes piquées à son non père adoré. Mais elle y trouva mieux, bien mieux.

« Hey !, J’ai quelques galions ! Je t’offre un petit verre au passage, ca te dit ? »

Par un verre, elle entendait apéro. (a)

« Avec plaisir on s'arrête au trois ballais avant alors. Je n'aime vraiment pas les verres de la Tête de Sanglier… Réflexion faite non. On boira après si ça ne te dérange pas, j'aime mieux être maitre de moi même dans ce genre de business. Je préfère ne pas me faire rouler ... dans la farine. »
« Comme tu préfères, après tout que ce soit avant ou après, moi du moment que ca se fait tu sais. »

Alice ne pu restreindre un sourire face au jeu de mot de sa camarade de Poufsouffle. Elle n’avait jamais considéré Joleene comme une grande rigolote, et pourtant elle passait toujours de bons moments avec elle. De toute manière, Alice n’en demandait pas forcément beaucoup, il fallait juste suivre ses idées parfois excentriques et pouvoir la supporter. Ce dernier point n’était d’ailleurs pas tout le temps évident.
La gryffondor tira une nouvelle latte sur sa cigarette tandis qu’elle avançait toujours d’un pas si décider vers Pré au lard. Elles en avaient pour un petit moment avant d’arriver dans le petit village écossais. Mais c’était sans compter sur le bavardage intempestif d’Alice. C’était simple, elle ne pensait pas avoir, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, entendu un silence dans une conversation. D’ailleurs Alice ne mit pas très longtemps avant de rouvrir la bouche et parler, encore et toujours.

« Je pensais pas que tu dealais franchement Joleene, c’est chelou. Pourquoi tu fais ca ? Et sans indiscrétion, ca rapporte beaucoup de tunes ? »

Elle regarda sa camarade avec un air curieux. Ce qui était certain, c’est qu’elle n’avait pas peur de poser des questions. Après tout, elle ne perdait rien à demander. Au pire Joleene ne lui répondrait pas, au mieux sa curiosité serait contentée. Et puis, c’était une information qui la ferait peut être médité. Après tout ca valait peut être le coup de se lancer dans le traffic, même si ca resterait tout simplement pas du tout son truc. Elle n’aurait pas le temps, se considérant déjà assez occupée comme ca avec le restant de sa vie. Non, ce genre de truc, elle les laissait volontiers à Joleene et Maëlan. Mais tout de même, venant de Maëlan, elle comprenait, ca allait avec le personnage dirions nous, mais Joleene… Alice aurait pensé qu’elle se fichait de ce genre de chose. Mais après tout, elle ne la connaissait pas assez pour pouvoir redire quoique ce soit.

« Tu sais ça rapporte trois fois rien. je le fait parce que j'aime le risque que c'est ... ça casse la monotonie des journées, tu sais. je m'ennuierai vraiment sinon dans cette école. Et puis, je me disais qu'économiquement, ce n'était pas juste que Mr Dashwood ai le monopole, simple loi de l'offre et de la demande. Je pense avant tout aux économies que mes acheteurs réalisent grâce à ça. Simple solidarité en fait. »

Alice n’en revenait pas de ce que lui racontait Joleene. Elle n’avait jamais pensé à d’autres raisons que l’apport financier que pouvait dégager ce genre de trafic comme raison de devenir dealer. Certes ce n’était pas une bonne raison, mais ce n’en était pas non plus une si mauvaise. Quant au fait que ca occupe son monde, que le marché en ressorte plus diversifié ou que ca rende service aux autres… Alice n’en revenait juste pas. Certes elle ne le montra pas, ne voulant pas faire comme si Joleene était tout simplement stupide avec cette histoire, même si elle ne la connaissait que peu, elle aimait assez sa compagnie pour ne pas se la mettre à dos. Alice finit seulement par sourire, amusée, tout en lâchant une bouffée d’air nicotinée dans le couloir sombre du passage les menant à Pré au Lard.

« Et bein, t’as le sens de la justice toi ! Moi j’irais pas me casser le cul juste pour faire économiser quelques galions aux gens. »

Et c’était si vrai. Non pas qu’Alice n’aime pas faire plaisir aux autres. Elle aimait le faire pour Jesse, pour ses parents ou pour Lolo. Elle avait aimé le faire pour Josh. Mais de là à faire plaisir à des étrangers voir junkys… ce n’était pas dans sa conception d’utilité publique. Mais pourquoi pas, si ca faisait plaisir à Joleene de faire plaisir avec de la farine… Alice tira une nouvelle latte sur sa clope et écouta le reste des raisons de la poufsouffle.

« Et puis tu sais, c'est surtout pour usage personnelle finalement. Ca me reviens moins cher. Mais ça, il faut pas le dire ... que je suis consommatrice je veux dire. Ca nuirait légèrement à mon image. »

Joleene, complètement accro ? Ca non plus elle n’en revenait pas. Bien entendu pour Alice, ici, elles parlaient encore et toujours de drogues, et de rien d’autre. Si il y avait bien une chose à quoi Alice n’avait pas pensé, c’était de voir Joleene en junky. Comme quoi elle cachait vraiment bien son jeu, et que sa fameuse réputation ne serait pas égratignée de sitôt.

« Pourquoi tu tiens tellement à ton image ? Je pensais que tu étais plus le genre de fille qui se fichait de ce que les autres pouvaient penser d’elle. »

Ou alors, Alice se contentait de parler pour elle ici. Après tout, la gryffondor n’avait jamais compris en quoi l’idée que se faisaient les autres d’elle pouvait en quoique ce soit redéfinir ce qu’elle était. Peut être vis-à-vis des personnes importantes. Et encore, la brunette restait persuadée que toutes ces réputations et autre bullshit n’était que du vent qui servait à certaines personnes à se sentir être les rois du monde alors que ca en écrasait d’autre. C’était con des étudiants, et Alice ne voulait pas tomber dans cette stupide spirale superficielle qu’était les cheerios et autres sportifs face aux boutonneux de la bibliothèque… Elle aurait bien vu Joleene pensait comme elle, mais il fallait croire que ce n’était pas le cas. Bizarrement toute cette discussion semblait faire tomber Joleene dans l’estime de la non fille Maestriani.

« Tu sais, j'ai commencé en fin de première année. Et depuis, je n'ai même pas le courage de me dire d'arrêter. Même si ça a des effets négatifs c'est sur, c'est tellement bon, tellement addictif. J'ai besoin de ma dose tous les soirs en fait. Pourquoi ? Tu consomme toi aussi ? »
« Ouais un peu, pour les soirées en majorité, mais je suis pas accro. Tu as déjà essayé d’arrêter ? »

Parce que clairement, il serait bon d’y penser là.