Roxana ressortait tout juste d’un entretien avec l’UCCM. Elle avait représenté les Taraianescu dans un grand débat dont le sujet était l’arrêt de la vendetta contre les lycans. Alliés du Ministère qu’ils lui disaient… Foutaises. Les Traianescu ne devaient rien à personne et n’avaient surement pas à répondre de leurs actes. Qu’ils tentent de les foutre en prison pour faire ce qui était leur devoir, ils verraient bien à ce moment là qu’ils ne pouvaient rien faire contre cette famille.
La Tarianescu sortait du département la tête haute. Elle avait toujours été d’une fierté excessive, et cela transparaissait beaucoup dans sa manière d’être. Gracieuse comme une ballerine, on aurait eut du mal à voir en elle la guerrière qu’elle était. Et pourtant elle l’était. La jeune femme ne faisait pas spécialement attention à ceux qui l’entouraient, elle était, pour l’instant, trop occupée à maudire le commun des mortels. Ne le voyaient il pas ? Les lycans allaient tous les exterminer. Elle ne parlait même pas des vampires. C’était tout simplement ridicule de s’allier à eux, dès qu’ils le pourraient ils leur planteraient un couteau bien acéré dans le dos. Roxana soupira. Si les sorciers ne savaient pas se protéger alors ils le feraient, eux, les Traianescu. Après tout tous ses proches n’étaient pas morts pour rien. Son père ne serait pas mort pour rien. Elle allait devoir faire un compte rendu à Mihai. Elle savait qu’il dirait comme lui, mais se l’entendre dire était confortant. Elle savait qu’il était en mission à Chenies Street. Le problème était de savoir où se trouvait cette dite rue. Alors que Roxana entrait dans le hall du ministère de la magie, elle vit une jeune femme seule sur le côté. La brunette décida rapidement d’aller lui demander si elle connaissait bien Londres, ce qui n’était pas son cas vu qu’elle était là que depuis une année et qu’elle avait beaucoup voyagé à l’étranger entre temps. Après tout, ils avaient des missions un peu partout dans le monde. Roxana se rapprocha donc de l’inconnue, et, sans paraitre antipathique ni même spécialement sympathique, elle lui demanda poliment.

« Bonjour. Excusez moi de vous déranger, mais sauriez vous où se trouve Chenies street ? »

Elle aurait aimé avoir une carte de Londres imprimé dans un coin de son cerveau. Heureusement pour elle, elle n’était ni timide, ni associable. Il fallait être dégourdi dans la vie, et parler aux autres en faisait bien entendu parti.

C'était la première fois qu'il l'emmenait. Elle avait encore quelques tremblements occasionnels et elle ne pouvait pas jurer qu'elle n'y toucherait plus mais si personne ne la tentait (et elle voyait mal Zv lui ramener un fix)... bref il l'avait emmenée. Mais résultat ce n'était pas du tout ce à quoi elle s'était attendue. Il n'allait pas lui présenter les autres parce qu'apparemment il y avait eu du grabuge en ville et que bien sûr il n'était pas question qu'elle participe. Elle comprenait sur le fond, mais là où elle l'avait mauvaise c'était sur la petite leçon paternel qu'il lui avait faite avant de partir. Elle devait attendre là et pas là. Elle ne se faisait pas remarquer. Elle ne parlait que si on lui parlait. Etc. etc.
Elle s'était retenue de lui répondre "oui papa". De fait, elle s'était rabattue sur sa deuxième plus mauvaise habitude: cloper. Elle en était à sa troisième , agacement oblige, quand quelqu'un vient vers elle. Une fille.

« Bonjour. Excusez moi de vous déranger, mais sauriez vous où se trouve Chenies street ? »

Ah ah. Ah ah. Ah ah. Vous avez déjà remarqué qu'expliquer ce genre de truc aux gens ça ne menait souvent à rien et qu'au final le plus simple c'était encore de les guider un bout de chemin?

« Oui bien sûr c'est...vous voyez Tottenham Court Road? »

Si elle lui répondait non c'était mort. Surtout que si tout continuait à être comme dans Harry Potter, les sorciers ne bittaient que dalle aux trucs non-magiques.

« Oui bien sûr c'est...vous voyez Tottenham Court Road? »

Roxana réfléchit un instant. A vrai dire elle ne connaissait pas vraiment le nom des rue de Londres, elle se repérait majoritairement avec les bâtiments connus ou non de la capitale anglaise. Pourtant elle n’était pas nulle en orientation… Elle n’avait juste pas été souvent dan cette partie là de la ville… La jeune femme croyait savoir que c’était du côté du british museum, mais ca elle n’en était pas sure non plus. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure en signe de contrariété, et elle finit par répondre à la jeune femme qui tentait gentiment de l’aider.

« … C’est pas la rue vers le British Museum ca ? »

Ou alors pas très loin ? Roxana regarda son interlocutrice et elle se rendit compte, que bien qu’elle semblait sympathique et gentille, quelque chose en elle ne l’aimait pas. Pourquoi, elle ne le savait pas, c’était débile. C’était un peu comme avec lui, c’était ce mélange de sentiments qu’ils inspiraient qui les rendaient attractifs à ses yeux.
Roxana tenta de se concentrer sur son but principal. Elle sentait que l’explication n’allait pas être bien facile… Elle finit par avoir une assez bonne idée, tout du moins un moyen de rendre l’explication plus simple.

« Ah mais attendez. J’ai une feuille et un stylo, ca vous dérangerez de me faire un plan ? »

Roxana esquissa un sourire en toute simplicité tandis qu’elle fouillait ses poches à la recherche de la dite feuille et du dit stylo. Il ne lui restait plus qu’à les trouver, et que la brunette à qui elle parlait veuille bien perdre encore un peu plus de son temps pour la renseigner…

« … C’est pas la rue vers le British Museum ca ? »
« Si si exactement. Vous pouvez prendre le métro à deux pas d'ici, c'est la trois puis... non non. Vous descendez à la deuxième sortie, Goodge Street et vous y êtes où presque. »

Mais Lison s'arrêta en cours d'explication, voyant que ça n'avait pas l'air de trop éclairer la sorcière qu'elle avait en face d'elle. D'ailleurs Zv ne lui avait-il pas dit de ne pas se faire remarquer? Si jamais elle se faisait griller, il allait tirer la gueule (encore). Bon se raviser donc. Et chercher sans en avoir l'air une connerie à dire si on lui posait des questions.

« Ah mais attendez. J’ai une feuille et un stylo, ca vous dérangerez de me faire un plan ? »
« Non pas du tout. Ca sera même plus simple. »

Bon concentration. Là en gros, ils étaient arrivé par... Tottenham justement et ils étaient passé à travers un mur -ouais je sais ça fait toujours bizarre. Merde elle se rappelait plus du nom de l'endroit. Un truc traversé ou quelque chose comme ça. Ca le faisait pas trop si elle sortait son bouquin de Harry Potter là maintenant (et oui elle l'avait dans son sac, ça pouvait toujours servir de guide du routard au cas ou) pour vérifier comment s'appelait le mur qui se traverse. Ah si, y a un truc dont elle se souvenait! Le Chaudron Baveur. Forcément avec un nom pareil ... il fallait avoir l'idée de donner un nom aussi crade à un café. Fin bref.
Lison se mit à griffonner un plan en partant du chaudron baveur. Un truc hyper simple. Tout droit, puis à droite et tout droit puis à gauche et voilà. Lison avait une assez bonne mémoire visuelle, même si jusque là elle n'en avait pas fait grand chose. Elle réprima un petit tremblement de sa main. Malgré ça, ça avait du bon d'être clean et d'avoir les idées claires. Elle avait beau être toute maigrichonne et pâlotte, elle ne s'était jamais senti aussi bien.

« Et voilà. Normalement plus simple que ça c'est pas possible. »

« Non pas du tout. Ca sera même plus simple. »

Roxana sourit à la jeune femme qui lui faisait face tout simplement. Elle lui tendit ensuite son morceau de feuille et son stylo après les avoir trouver et la regarda tracer rapidement un plan après une certaine réflexion. Après tout c’était normal, il fallait se souvenir du plan avant de le faire non ? La chasseuse attendit patiemment que Lison ait fini et lui tende de nouveau le morceau de papier. En attendant elle la regarda faire et s’aperçu du tremblement de ses mains. Intriguée, la transylvanienne détailla un peu plus la brunette et se rendit compte qu’elle était aussi pale et un peu trop maigre. Elle trouva cela bizarre, mais ne savait pas trop si c’était de son ressort de se préoccuper de ce genre de chose…

« Et voilà. Normalement plus simple que ça c'est pas possible. »
« Merci beaucoup Mademoiselle… »

Roxana reprit ses biens et regarda rapidement le plan. A vue d’œil, elle serait rapidement avec Mihai, ce qui l’arrangeait grandement. Elle leva la tête en direction de Lison, et lui offrit un second sourire. Il disparut alors qu’elle se décidait à demander, juste au cas où.

« Vous allez bien ? Vous avez l’air un peu malade… »

Après tout, ce n’était pas parce qu’elle ne la connaissait pas qu’elle allait la laisser seule si elle était malade. Et puis ce n’était pas déplacé que de demander cela, non ? Roxana attendait sa réponse, et tout en faisant cela elle plia le bout de papier en quatre et le glissa dans la poche arrière de son jean sans quitter Lison du regard.

« Merci beaucoup Mademoiselle… »

Lison sourit. Elle avait parfaitement réussi à faire illusion et si Zv était grognon ce soir elle lui en rebattrait les oreilles pour lui prouver qu'elle était largement assez roublarde pour ne pas être maternée comme une gamine de cinq ans. La question avait été débattue au moins vingt fois entre eux mais non, il la voyait comme une gamine de cinq ans, elle trouvait ça vexant et frustrant. Malheureusement, quelque chose chez elle, devait faire foirer ses projets...

« Vous allez bien ? Vous avez l’air un peu malade… »
« Oh euh... c'est... »

Mais elle ne termina pas sa phrase. Quelque chose d'humide sur sa joue, quelque chose qui reniflait la dérangeait clairement. A sa place un sorcier aurait carrément paniqué mais Lison ne savait rien du monde magique, du moins pas suffisamment pour savoir qu'un chien invisible ça n'avait rien d'un animal de compagnie mais que ça tenait plutôt du démoniaque qu'autre chose.
Ce qu'il fallait savoir sur Lison, c'était qu'elle avait horreur des gens qui étaient complètement gaga de leurs animaux. Ce n'était pas elle que vous auriez vu dormir avec son chien ou se laisser lécher la figure, ce genre de truc. Et d'ailleurs elle n'avait pas de chien de toute manière et depuis qu'elle avait vu le pote de Zv lui faire le coup de l'homme qui se mettait les genoux à l'envers, elle n'était pas prête de vouloir un chien ou n'importe quelle autre bestiole. Ou un gamin. Même si ça n'avait rien avoir quand même.

« Vous voulez bien dire à votre chien de pas me coller s'il vous plait… »

Elle penchait sur le côté pour échapper à la bestiole qui par ailleurs avait une haleine carrément infernale... enjoy.

Oh, ca puait la mort.

« Vous voulez bien dire à votre chien de pas me coller s'il vous plait… »
« De quel chien parlez vous donc ? »

Oui, ca sentait le chien, ca il n’y avait pas de doute. Le chien mouillé, qui s’était ensuite roulé dans la boue, dans de l’essence, de la fiente d’oiseau, puis qui avait laissé fermenté, ainsi que la viande qui était restée entre ses canines après moultes repas bien digérés depuis. Ca puait le chien, et dieu seul savait que Roxana n’aimait pas les animaux (même le chien de sa sœur qu’elle avait envie d’égorger dès qu’elle le voyait). Encore moins sorti de l’enfer comme celui là. La chasseuse fit un pas sur le côté, lentement tout en scrutant du regard du côté de la jeune femme à qui elle parlait. C’était peut être stupide de faire ca. Elle aurait beau essayer, elle ne verrait rien. Sasha, avec sa vue hors norme, n’aurait rien pu faire non plus, il aurait surement râlé. Malgré le danger apparent, la jeune femme s’amusait à cette idée. Roxana… Elle avait tendance à être un peu trop décalée parfois…

« Mademoiselle… Je serais vous… je m’éloignerais. Et vite. Monsieur, j’en ferais de même à votre place. »

Radar Traianescu à bestioles à tuer : mode on. On ne le lui faisait pas, à Roxana. La jeune femme, tout en gardant un calme limite mystique, regardait Lison, et attendait de la voir s’exécuter même si elle se doutait que ce ne serait pas le cas. Les civils avaient toujours le réflexe de poser des questions, pour ensuite agir. C’était bête, Roxana ne pouvait pas comprendre pourquoi ce comportement, mais c’était un fait. Le tout était de s’arranger pour qu’il n’y ait pas de blesser. Si elle en ressortait indemne, ce serait tout de même un plus, on n’allait pas le nier.
Toujours aussi calmement, mais avec la précision et la dextérité propre au Traianescu, Roxana porta sa main droite à sa baguette, et sa main gauche au manche de son épée ornée d’argent forgée avec le symbole des Traianescu. Cette dernière se révéla que lorsque la jeune femme l’eut sortie de tout son long. Lorsqu’une petite brune bouffie, passant à côté de Roxana, elle poussa un cri strident en pensant surement que c’était une psychopathe qui allait lui faire la peau. Bon d’accord elle était un peu psychopathe c’était vrai, mais ce n’était pas à elle qu’elle ferait la peau, mais à ce putain de chien. C’était limite de l’obsession à l’heure actuelle. Elle n’avait qu’une idée en tête, si elle voulait continuer sa vie pépère, il fallait qu’elle le bute. Ca la démangeait.

« De quel chien parlez vous donc ? »
« De celui qui est en train de... »

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une énorme langue invisible vint lui lécher la figure. Lison s'écarta d'elle, écoeurée, le visage couvert d'un mucus visqueux et particulièrement fétide. Elle s'essuya d'un revers de manche, pas bien loin de rendre son petit déjeuner. Elle n'aimait déjà pas les gens qui laissaient leur chien faire n'importe quoi en temps normal.. De toutes ces petites vieilles qui propulsaient vers vous leur roquet agressif si vous aviez le malheur de les approcher à la pouf qui trimballait son pinscher nain dans son sac entre le rouge à lèvres et les tampons hygiéniques, Lison ne pouvait pas les blairait. Visiblement dans le monde de Harry Potter, les chiens étaient géants et invisibles en plus d'être mal dressé.
Elle eut une grimace épouvantable, et un frisson désagréable lui parcourut l'échine. On espérait que celui-là n'avait pas trois têtes.

« Mademoiselle… Je serais vous… je m’éloignerais. Et vite. Monsieur, j’en ferais de même à votre place. »
« Je vais pas me faire prier. Pas que j'ai peur des chiens mais passé une certaine taille au garrot... », répondit-elle en tirant vaguement le mec qui s'était incrusté avec eux par la manche. « Si il est pas à vous il est à qui? », insista la brunette en se couvrant le visage pour se couper de l'affreuse haleine de la bête.

Mais visiblement, le chien n'appréciait guère qu'on tente de lui fausser compagnie. Pendant un bref instant, on entendit un long grognement, si fort que tout l'Atrium en résonna. Il y eut un grand silence, le temps que tout le monde -exception faite de Lison- ne comprennent. Alors ce fut la cohue, les gens se mirent à courir dans tous les sens et à crier. Lison crut même entendre une femme hurler "UN CHIEN DE L'ENFER"! Un brin déboussolée, et flippée aussi puisque Zv lui avait tout de même un minimum parlé de l'enfer, elle se gara derrière un énorme pilier porteur pour éviter de se faire embarquer par la foule qui s'engouffrait vers les ascenseurs pour sortir quand elle sentit un truc humide pointer dans son dos. Elle eut un petit cri de surprise, sursauta mais quand elle voulut courir, une patte invisible la rattrapa de rien pour lui lacérer le bras. Par réflexe, elle bondit sous le comptoir de l'accueil, enveloppant son bras dans sa veste tandis que le chien bondissait à grands splash dans la fontaine en direction de Roxana.

« Je vais pas me faire prier. Pas que j'ai peur des chiens mais passé une certaine taille au garrot...
Si il est pas à vous il est à qui? »

S’en suivit un grognement sourd qui réussit à rependre un silence angoissant dans tout l’atrium. Ce dernier ne dura pas longtemps, vite kické de la place par Peur et Panique, acolytes alambiqués d’Hadès lui-même, Dieu des enfers et sadique invétéré. Les cris commencèrent à fusés, alors que Roxana ne pouvait même pas dire exactement où ce trouvait ce putain de clébard. Lison s’était éloignée avec le type qui les avait rejoints, et Roxana, instinctivement s’était déplacée rapidement vers le centre de la pièce. Pourquoi ? Parce que c’était encore mieux qu’ailleurs, tout simplement. La Traianescu entendit un cri de douleur poussait par la jeune femme qui venait de l’aider. Elle ne s’inquiéta pas le moins du monde pour elle, après tout, l’inquiétude résultait directement de la peur, qu’elle ne connaissait pas… Tout ce que Rox sut, c’était que cela lui indiquait grosso modo où pouvait se trouvait le canin inferno à l’heure actuelle. Elle se tourna vers la source du cri, et malgré toute la cohue actuelle, Roxana réussit à monter sur le bord de la fontaine et à balancer un sort de pot de peinture basique en direction d’un énorme vide. Rien ne se peignit, et elle se sentit simplement expulsée contre la fontaine par une force sortie de nulle part. Trempée jusqu’au os, et une légère douleur lancinante dans le dos, Roxana se releva pourtant en une seconde. C’était pas con un clébard rôti par les enfers, il ne viendrait pas dans la fontaine pour lui indiquer sa position. Par contre le type qui venait de se faire exposer ses entrailles en plein jour avait tout de même eut une mort utile. Roxana, rapide comme pas deux, prit son impulsion sur le rebord de la fontaine pour atterrir, encore une fois grosso modo sur ce qui pouvait être le dos de la bestiole… Peut être.

Si vous êtes déjà monté dans l’ascenseur d'une tour de plus de 30 étages et bien vous aurez sans aucun doute déjà ressenti ce que l'homme qui venait d'entrer dans l'ascenseur numéro 9 ressentait. Perte de temps notoire. Ennui léger. Questionnements absurdes et incontrôlés. Derrière son immense chapeau, Changelin, les épaules cassées, le dos appuyé contre le mur du fond se faisait cette réflexion: pourquoi ne pas mettre fin tout de suite à l’afflux de questions absurdes qui servait de musique de fond à son ascenseur personnel (quand on voyait à quelle hauteur culminait le bonhomme, on n'avait pas de mal à comprendre l'allusion) en se servant de ce que sa contre-nature lui avait donné de plus utile sans doute. Ce n'était pas qu'il s'en servait si souvent que ça - bon avouons-le au début oui mais avec le temps... - mais considérant le fait qu'allumer son i-pod maintenant aurait été mettre en scène le suicide technologique le plus navrant du monde - sachant qu'il aurait eu la flemme de retélécharger tout ce que contenait le petit bijou de technologie qui dormait dans la poche intérieur de sa longue veste en cuir - il acheva de se convaincre de remédier par ses propres moyens à cette grave situation de crise: la lenteur des ascenseurs du Ministère hors des heures de pointe. Et si on y réfléchissait bien, au vu du bordel que Ronnie était en train de foutre dans l'atrium, le ministère allait sans doute pardonner à son consultant de s'exhiber tel qu'il était vraiment: un chasseur de prime doublé d'un vampire qui culminait facilement dans les deux mètres de haut bien que le fait ne soit pas avéré au millimètre près.

C'est donc avec son insouciance habituelle que Change' glissa entre les deux panneaux de métal qui le séparait du conduit de circulation de l'ascenseur, profitant du sortilège d'aspiration pour remonter en brume légère jusqu'à l'entrée des visiteurs. Le vampire restait tout de même parfaitement conscient de ce qu'il allait bien pouvoir trouver quand il tomberait sur Ronnie: un carnage sans nom, et une facture monstrueuse qu'il s'arrangerait pour ne pas payer. Après tout, sans lui, ça n'aurait pas été un mais un millier de Ronnie qui seraient venu croquer du contractuel au ministère de la magie. Quelque part, ça n'était pas si grave non?
La seule raison qui le poussait à aller voir en premier vers l'atrium, c'était la concentration de personnes et donc le risque plus potentiellement élevé d'avoir à trouver un charnier indescriptible, signe que Ronnie était passé par là.

« Off je me faisais du soucis pour rien... », commenta-t-il simplement en voyant un atrium complètement vide à l'exception d'un type éventré, d'une fille griffée et d'une... folle?... qui faisait du rodéo sur le dos de Ronnie...

Enfin Ronnie, impossible de vérifier ça de visu bien sûr mais on allait le savoir tout de suite. Le vampire porta de doigt à sa bouche et siffla. Le son emplit toute la pièce,traînant derrière lui un écho sinistre et surnaturel. Instantanément le chien de l'enfer se figea sur place et s'ébroua pour désarçonner sa cavalière de fortune avant de courir vers son maître dans un jappement joyeux. Ne vous y trompez pas, le chien de l'enfer que Changelin' avait surnommé Haroun Tazieff dit Ronnie n'était en rien domestiqué. Tout cela été le résultat d'un test qu'il avait fait comme ça, pour voir, et qui lui avait confirmé qu'à son âge son influence sur la pensée des autres créatures avoisinait le zero limite. Intéressante découverte qui lui avait malgré tout attaché un animal de compagnie un peu... encombrant.

« C'est un bon chien ça. », fit-il en donnant deux ou trois tapes sur la caboche invisible de son infernal cabot.