Elle s'arrêta devant la porte, regardant de haut en bas cette devanture miteuse. Elle n'allait sérieusement pas entrer là dedans! Ce n'était pas du tout de son standing! Elle ne se représentait même pas que Monsieur Yu, impuissant face à son problème, ait pu se figurer qu'elle mettrait un pied dans un endroit pareil. Ça avait l'air minuscule pour ne rien enlever. Asphodèle haussa les épaules. Ses longs cheveux blancs lui tombaient aux creux de ses reins, serrés dans un corset noir très moderne, très joli, très... stricte. Mais pour l'heure, elle les avait attaché d'une pique en bois en un chignon élégant, quelques mèches y échappaient, caressant sa nuque bien droite comme pour casser un peu l'effet de rigueur qui se dégageait d'elle. Elle avait un très beau port d'épaules mais on devinait sans mal que c'était le résultat d'années et d'années de trop bonne éducation. Enfin quand nous disons d'années et d'années, à y bien regarder cette jeune fille là n'avait guère plus de ... dix-sept ou dix-huit ans.

Dix-huit ans. Que pouvait-elle bien vouloir? Qu'était-elle venu chercher? Elle leva les yeux au ciel visiblement très agacée. Pourtant enfin, elle passa le pas de la porte. Un endroit chaud et accueillant se présentait. Beaucoup plus grand qu'elle n'avait pu le penser et d'ailleurs c'était impeccable bien qu'à voir les poufs dispersés dans la salle, et à sentir cette odeur un peu sucrée, on aurait pu penser que les gens qui tenaient cet établissement était tout à fait le genre à se la couler douce. Asphodèle aimait le travail bien fait, efficace. Pas vraiment question de se la couler douce pour elle donc, mais s'il n'y avait vraiment qu'ici qu'on pouvait l'aider elle prendrait son mal en patience. Elle attendit un peu. Personne ne vint. Elle s'éclaircit la voix pour faire remarquer sa présence.

Lily - Monsieur Oleivera?', finit-elle par appeler, d'une voix claire absolument dénuée de gêne mais pas de politesse.

C'était un jeune homme qui répondit à son appel. Sans doute était-ce l'apprenti de ce monsieur Oleivera. Quoiqu'il en soit Asphodèle aurait sans doute quelques mots à redire sur la tenue de cet homme s'il avait travaillé pour elle. On aurait dit qu'il revenait de vacances, voir qu'il y était encore à en juger par cette mine détendue qu'il avait. Cela dit ça ne la regardait pas, et pour avoir travaillé comme archéologue auprès de l'équipe de chercheurs de sortilèges de Bombay, elle avait plus d'ouverture d'esprit qu'il n'y paraissait. Elle ne s'était tout simplement pas attendu à ça...

- Mademoiselle de Sainte-Ange ? Que me vaut l'honneur d'une telle présence dans cette miteuse boutique ?

Elle resta un rien de temps stupéfaite. D'où connaissait-il ce nom? Une sorte de voyant? Si c'était ça elle regrettait déjà d'être entrée dans cette boutique miteuse. Elle détestait particulièrement qu'on s'amuse à regarder chez elle ce qu'elle même ne pouvait pas voir. C'était une manière détestable de mettre la main sur elle, du moins c'était son avis.

Lily - Nospheratov.', elle préférait, et d'ailleurs elle ne connaissait que trop mal ses ascendances françaises pour s'amuser à exhiber ce nom là. Et puis soyons honnête, c'était uniquement pour le contredire et remettre la main sur ce qu'elle savait d'elle même. Mais tout de même, elle avait un drôle de petit sourire aux lèvres en lui répondant,' Vous devriez remettre un coup de peinture à la façade.

Ça c'était pour le boutique miteuse qu'il avait certainement pris dans sa tête. Mais ça elle ne lui en voulait même pas. Elle avait passé l'âge n'est-ce pas? Plus sérieusement, elle n'était pas venue pour parler ni de son nom de famille, ni des changements qu'elle apporterait à cet établissement si elle y travaillait et d'ailleurs, elle se faisait déjà à l'ambiance décontractée de l'intérieur.

Lily - Je désirerai m'entretenir avec votre supérieur, c'est Monsieur Yu qui me recommande.', demanda-t-elle en y mettant toutes les politesses.

Sans même attendre de réponse, elle attendait déjà de le voir retourner dans les arrières salles, là où elle n'avait pas accès, et revenir avec ce fameux vieil homme plein de science, le pendant de Monsieur Yu avec quelque chose de plus chaleureux sans doute...

- Pas vraiment nécessaire... Cela ne collerait plus à l'image de la boutique.

Certes. C'était son point de vue à lui. Elle s'abstiendrait de tout commentaire. Évidemment que ça ne la regardait pas mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir son avis sur la question comme toujours ou presque. D'un autre côté elle n'était pas venue là pour discuter architecture et standing. Elle annonça qu'elle attendait de rencontrer le maître des lieux, pas plus désireuse que cela de traiter avec un subalterne, d'autant que ce qui l'amenait était particulièrement personnel. Elle qui avait en horreur toute forme d'exhibition de sa propre personne ou de son intimité, elle devrait bien cette fois reconnaître qu'elle avait été très bêtement piégée et ce en dépit de toute sa science, alors, autant que ce ne soit pas devant un novice plus jeune qu'elle de surcroit... Il allait donc lui chercher celui pour qui elle était venue...

- Suis-je bête... Mon supérieur n'est pas encore né. Enchanté Asphodèle Mandragora Gillian Black Saint-Ange Nospheratov. Je suis Enrique Oleivera. L'homme qui dirige cette boutique... Si tant on peut l'appeler ainsi.
Lily - Vous avez toujours pour habitude d'appeler les gens par tous leur noms quand bien même ils en auraient soixante-douze ou vous essayez simplement de m'impressionner... en vain?', répondit-elle simplement.

Elle le gratifia d'un de ses regards que seuls les grands félins savent accorder. Quelque chose de froidement détestable, qui annonçait que si ça n'avait pas été un comportement complètement indigne, elle lui aurait montré qu'on ne se moquait pas d'elle si impunément. Si c'était réellement lui l'homme à qui on l'avait adressée, les choses partaient mal et il faudrait qu'elle prenne énormément sur elle pour ne pas le remettre à sa place toutes les cinq minutes. Gamin. Ce qui l'horripilait à ce point? Cette façon qu'il avait de la regarder et de lui tourner autour comme si elle avait été une bête curieuse. Elle trouvait ça... extrêmement inconvenant et gênant.

Enrique - Quel est la raison de votre venue, mademoiselle... ? Je n'arrive pas à y mettre le doigt dessus en vous observant...

Elle leva un sourcil, un petit air presque triomphant sur son joli minois. Elle avait enfin quelque chose sur laquelle il ne pouvait l'emporter si facilement.

Lily - Quel âge me donnez vous monsieur Oleivera?

Dans un autre contexte on aurait pu prendre ça pour des avances mais à bien considérer ce qu'Asphodèle savait de la séduction il y avait fort à parier qu'elle était tout à fait sérieuse en demandant cela.

Enrique - A quoi bon vous impressionnez ? Vous l'êtes déjà. La preuve, c'est que vous ne vous attendiez pas à me voir... Ou du moins, à voir quelqu'un de jeune, beau et séduisant. J'ai raison ?

Dire qu'elle avait l'air carrément courroucée à ce moment là aurait été un euphémisme. Si Asphodèle avait été une poule, aucun doute qu'elle se serait gonflée de tout son plumage et qu'elle aurait commencé glousser furieusement annonçant qu'elle allait le lui faire payer bec et ongles au sens propre mais elle n'avait plus quinze ans pour se payer le luxe de tirer sa baguette pour tout et n'importe quoi.

Lily - Non vous n'avez pas raison et d'ailleurs...
Enrique - C'est une blague... mauvaise.
Lily - Je ne vous le fais pas dire. Si je peux me permettre, à l'avenir éviter les blagues ça vous rendra peut-être service.

Une pragmatique qui parlait d'avenir à un voyant on aurait tout vu. Enfin là n'était pas la question. La question c'était bien, quel âge il lui donnait, et là dessus il ne se trompa pas de beaucoup:

Enrique- Moins de vingt ans... ça, c'est clair...
Lily - Dix sept précisément.
Enrique - Pourtant, d'après ce que j'ai cru comprendre... Vous auriez peut-être... la trentaine passée, maintenant, non ?

Elle remarque son geste en direction des flammes. Sans doute est-ce de là qu'il tire toutes ces informations. Elle note mais ne dit rien, se contentant de répondre à son amorce de question:

Lily - Trente cinq.
Enrique - Asseyez-vous, je vous prie. J'ai l'impression que la discussion va être un peu longue. Désirez-vous boire quelque chose ? Un thé ? Un jus... Ou autre ?

Elle ne fit pas d'histoire et prit place sur le pouf comme on le lui offrait, s'asseyant à l'indienne comme chaque fois qu'elle avait à s'assoir en dessous du niveau d'une chaise. Une vieille habitude qu'elle avait prise à Bombay.

Lily - Du thé merci. Je devrais, enfin J'AI trente cinq ans et je me retrouve piégée dans ce corps d'adolescente sans doute à cause d'une de ses créatures échappées des enfers. En fait c'est même l'explication la plus plausible. J'ai déjà consulter des gens très compétents qui ont tous échoué alors j'avoue que vous êtes un peu mon tout dernier recours...

Elle l'observait, n'ayant rien à entendre des flammes comme lui mais se fiant simplement à son instinct...

Elle fronça légèrement les sourcils en voyant apparaître devant elle son thé préféré, si rare d'ailleurs. Enfin il faudrait bien qu'à un moment ou un autre elle cesse d'être surprise. Elle n'en avait pourtant rien montré jusque là sauf à constater le jeune âge du patricien. Alors qu'elle s'apprêter à prendre la tasse chaude entre ses mains, s'attendant à voir la conversation se prolonger, il lui prit la main, elle eut un très léger mouvement de recul. Elle n'aimait pas ne pas être prévenue. Mais elle laissa faire malgré ce sentiment d'intrusion extrêmement désagréable, surtout pour quelqu'un d'aussi froid qu'elle.

Enrique - Votre corps à dix-sept ans... Tous vos organes, tous. Il n'y a pas une cellule de votre organisme qui ne se "rappel" d'avoir été détruite pour être remplacé par une autre. Cependant... Votre esprit a bel et bien trente-cinq ans... Mais ce n'est qu'une question de temps...
Lily - Que voulez vous dire?', ses cheveux virèrent à un blanc stérile plutôt désagréable à regarder mais elle reprit le dessus et ils retrouvèrent leur couleur naturelle,' je vais perdre tout ce que j'ai appris en dix-huit ans?', demanda-t-elle très calmement, bien qu'en elle même la perspective l'horrifiait littéralement.

Enrique- Allongez-vous.

Eclairée de nouvelles informations elle n'opposa aucune résistance. Maintenant qu'elle redoutait pour son esprit elle aurait fait tout ce qu'il lui demanderait sans rechigner le moins du monde. Qu'importait le prix elle ne pouvait pas se permettre de perdre à ce point le contrôle sur elle même. Si le corps n'était rien, l'esprit à ses yeux était tout. Elle s'allongea donc, particulièrement tendue mais résignée.

Enrique - Je vais tenter quelque chose. Mais je ne vous promets rien. Si d'autres ont essayé avant moi et qu'ils n'y sont pas parvenu, je gage de ne pas y parvenir à mon tour. Cependant, je vais tester quelque chose de plus violent. Il se pourrait que vous aillez mal au point de vouloir vous suicider... Vous êtes prête ?
Lily - Je n'ai pas peur de souffrir.', répondit-elle en guise d'acquiescement.

La souffrance physique, elle pensait avoir exploré en long en large et en travers même. Ca ne lui faisait pas peur.

Elle leva un sourcil fortement critique. Il se permettait de rire d'elle sans rien savoir. Sans doute avait-il ses raisons et elle les siennes. Elle ne jugeait pas qu'elle ait pu dire quoique ce fut de risible. Elle avait simplement une très haute tolérance à la souffrance pour avoir régulièrement été malmenée. Il fallait bien qu'elle en retire quelque chose, et ses derniers échanges avec Abaddon Van Hellsing n'avaient fait que lui confirmer qu'elle n'avait rien perdu de sa dureté. Mais soit, ça ne le regardait pas après tout et elle n'avait pas à se justifier. Elle ne dit rien, se laissant faire. Il y eut bien quelques fois où elle se raidit alors qu'il la touchait. Imperceptiblement, plus parce qu'elle était pudique qu'autre chose d'ailleurs.

Enrique - C'est vraiment bizarre... Je ressens rien de mauvais. Je comprends pas...

Vous n'êtes pas le premier. Du moins ce fut ce qu'elle pensa mais elle ne dit rien. Pas un mot. Elle se contentait d'observer ce qu'il faisait, curieuse et posée à la fois. Elle sentit une vive douleur à la tempe au moment où lui même laisser échapper un petit "aïe". Elle ne disait toujours rien. Ce n'était pas qu'elle ne sentait rien, mais on ne lui avait pas appris à se plaindre de la douleur alors elle ne le faisait pas, tout simplement. Et puis ça restait tout de même assez léger.
Cela dit, il s'obstinait ce qui était digne d'être salué pour quelqu'un qui avait semblé si soucieux de ne pas faire souffrir au début. Elle observait toujours. Le souffle et les veines de l'homme devenaient noirs. Etrange. Douloureux pour elle aussi mais elle était trop toute entière à son étude de l'étrange transformation qui s'opérait sous ses yeux pour laisser paraître le moindre signe insoutenable de douleur. Il se retira promptement. La regardait sans vraiment y être. Alors soudain, se plaquant les mains aux tempes il se mit à hurler.

Enrique- AAaar.... Putain.... C'est quoi...

Il ne lui fallut guère de temps pour qu'en un bond souple elle se soit relevée, plaquant l'homme à un mur sans trop de difficulté:

Lily- Ne contenez rien! Vous ne faites qu'empirer les choses...', ordonna-t-elle plus tranquille que lui. Et on le comprenait.

Elle eut toute la peine du monde à l'obliger à retirer ses mains de ses tempes, le tenant par les poignets. Il fallait qu'il se calme et se laisse aller. Ce mal n'était pas le sien mais celui d'Asphodèle, il n'y avait aucune raison qu'il reste en lui. C'était une loi universelle de tous les maléfices bien lancés et elle avait de bonne raison de penser que le sien était particulièrement bien jeté.
En attendant elle devait le contenir entre le mur et son corps à elle bien qu'elle ne fut pas bien impressionnant physiquement. Mais elle avait suffisamment appris auprès de son maître d'arme pour n'avoir pas à utiliser la magie...

Lily - Laissez vous aller.', lui ordonnait-elle encore en saisissant les tempes du jeune homme entre son pouce et son index. Elle serrait fort. Elle avait appris ça en Inde, généralement cela marchait... généralement.

Il la surprit encore en la repoussant avec force et malgré son habileté elle fut bien contrainte de se laisser expulser, se réceptionnant aussi bien qu'elle put. De fait, elle ne tenta plus de l'approcher ni de le contenir, sachant pertinemment que plus il lutterait plus il se rendrait les choses difficile mais c'était semblait-il quelque chose qu'il devait traverser seul. Contrairement à ce qu'il avait annoncé, ce n'était pas elle qui souffrait mais lui.
Elle se rassit patiemment, puis les choses semblèrent se calmer. Il essuyait son visage, laissant sa main dans le feu. Elle ne réagissait même plus à cet ensemble d'étrangetés. Elle en prenait simplement note, gardant dans un coin de sa tête qu'elle aurait bien voulu pouvoir étudier ça de plus prêt.

Enrique - C'est... Avez-vous.. Comment dire... C'est tellement bien ancré en vous que... Je sais... On peut pas l'extraire... C'est étrange.... Une malédiction comme ça, c'est la première fois que j'en vois une pareille...
Lily - Vous n'êtes pas le premier à me le dire. Vous voulez un verre d'eau?

Elle ne se radoucissait pas simplement il semblait sacrément achevé par son petit voyage transcendantal.

Enrique - J'ai cette impression que vous ne vouliez pas la retirer cette malédiction... Peut-être en avez-vous fait le souhait à un moment ou un autre... ? Un démon passant par-là aurait très bien pu le prendre au pieds de la lettre étant donné qu'ils aiment foutre la merde...
Lily - Je disais à un de mes élèves qu'il n'avait pas à se plaindre car beaucoup aurait souhaité retrouver leur 17 ans. Je parlais bien sûr de moi mais ça n'impliquait en rien que je veuille retrouver mes 17 ans au sens propre. D'ailleurs je n'ai rien retrouvé de ce à quoi j'aspirai alors dans un sens, si la blague est très bien réussie, ce n'est pas vraiment une réussite de la part d'un quelconque démon. Quoiqu'il en soit je ne veux pas rester dans cet état, c'est là le seul point où vous avez faux.

Elle reconnaissait avoir une part de responsabilité, si ridicule soit-elle. Dans le fond on ne prend pas à la lettre quelques mots en l'air. Du moins pas d'ordinaire. Elle souriait tout de même sans que le coeur y soi. Simplement parce que c'était la moindre des politesses.

Enrique - Avez-vous tenté de voir un sorcier-docteur* ? Parce que je peux vous en conseiller une qui est vraiment puissante... Peut-être aura-t-elle plus de chance que moi ?
Lily - Allez y toujours. Je n'ai rien à perdre non?

Elle avait cette étrange lueur malicieuse au fond du regard qui laissait deviner que sous ses airs guindés elle avait un petit côté casse cou qui ne s'en irait jamais. Ou bien était-ce seulement ses dix-sept ans?

Enrique - C'est bien ce qu'il me semblait... J'ai cette impression bizarre que vous allez, malgré tout, rester à cet âge, et re-vieillir à nouveau. Comme si, physiquement, l'on vous avez rajeuni tout en vous conservant votre mental de trente-cinq ans...

Elle eut un genre de sourire mi blasé mi je-vais-vous-tuer:

Lily - Vous m'aidez beaucoup là...

Elle ne pouvait pas non plus lui reprocher quoique ce soit. Ce n'était pas comme si c'était service satisfait ou remboursé malheureusement. Sans quoi elle se serait fait une joie de le remettre à sa place. Et voilà qu'il rigolait en plus. Elle haïssait ce genre de personne. Elle avait soudain l'envie de le tuer, pas très mature je vous l'accorde mais ça aurait été tellement... jouissif.

Enrique - Cependant... Votre façon d'être va se dégrader jusqu'à devenir celui d'une fille de dix-sept ans... Et vu votre... état d'esprit, je pense que ça va être très amusant de vous voir vous prendre la tête les quelques premiers mois...

Elle avisa un instant la tasse de thé qu'il lui avait offerte et s'imagina la lui jeter à la figure. Quel toupet ce mec! Mais non. Ca aurait été se comporter exactement comme il le prédisait et donc lui donner raison alors il n'en était pas question. Elle dut donc se contenter d'un espèce de sourire cordial. Il lui tandis une carte visite. Elle lu rapidement l'air sceptique.

Enrique - Tenez... Oh... Et c'est aux États-unis au cas où vous ne le sauriez pas...
Lily - Sans rire., grinça-t-elle alors qu'il quittait déjà la pièce. Elle tourna les talons pour sortir,' Je n'ai jamais entendu de si ridicule de toute ma vie...', ajouta-t-elle pour elle même.