C'était les vacances. On les avait fait venir par portauloin plutôt que par train. C'était plus sûr. Mais il n'empêchait qu'il fallait déjà organiser le retour. Avril avait laissé ses longues conversations avec Joleene. Les Dashwood en avaient monopoliser les trois quarts mais les deux filles avaient tellement de choses à se raconter.
Elle avait vu avec le directeur de l'orphelinat pour pouvoir sortir en empruntant le réseau de cheminée du ministère puisqu'on les mettait à disposition des londoniens pour leur éviter d'avoir à circuler dans les rues.
La brune arriva dans une belle flambée verte dans le hall de la gare King's Cross. Ses yeux bleus étaient sans doute ce qu'elle avait de plus beau, et certaines personnes se retournèrent pour la regarder mais elle avait sur son visage des très si fier et altier qu'il suffisait à dissuader la plupart des gens de la regarder trop longtemps. Quand elle voyait un regard se détourner elle souriait, et c'était peut-être comme ça que son sourire acquérait quelque chose de presque... précieux. Rares étaient les chasseurs de papillons qui arrivaient à en capturer ne serait-ce qu'un aperçu.
La jeune fille entra dans un kiosque, serrant autour de sa gorge le col de son épais manteau noir.

« Camilla Läckberg c'est ça? Dans le rayon tout au fond Mademoiselle. »

Le libraire avait l'habitude de la voir et elle prenait les derniers romans qu'elle avait acheté étaient ceux de cette auteur suédoise. Elle lui avait déjà acheté La Princesse de Glace et était revenue deux jours plus tard demandé si d'autres livres de cette écrivain avait déjà été traduis en anglais puisqu'elle ne maîtrisait pas le suédois. Il lui avait dit qu'il lui commanderait le Prédicateur puisque les autres n'étaient pas encore traduit.
Avril hocha la tête en remerciement et se dirigea vers le fond de la librairie. Il n'y avait absolument personne dans le rayon. Visiblement les gens avaient assez de l'enfer dehors pour lire en plus des histoires de meurtre. Jouant avec la petite chaînette qu'elle avait au cou, elle tendit la main vers le livre, il n'y en avait qu'un d'ailleurs, mais ses doigts rencontrèrent une main. Avril sursauta et se retourna vers un garçon plus grand qu'elle qui était visiblement intéressé par ce livre lui aussi. Avril ne se laissa pas démonter pour autant et annonça tout de suite la couleur:

« Excusez moi mais j'allais prendre ce... »

Pourtant elle s'interrompit, ayant une étrange impression de... miroir.

L'impression de déjà vu était forte. Enfin ce n'était pas tout à fait ça. Ses yeux bleus détaillaient chaque trait du visage du jeune homme jusqu'à ce qu'Avril se rende d'elle même compte qu'elle était en train de le dévisager alors elle s'arrêta immédiatement. Certains diraient que c'était son côté snobe mais ça ne se faisait pas de dévisager quelqu'un comme ça. Elle détourna le regard une ou deux secondes pour rompre le charme étrange qui l'obligeait à regarder, qui lui faisait se sentir comme devant un miroir. Elle ne baissait jamais le regard. C'était encore une de ces choses qui faisaient de Avril tout une Lucifer et de Lucifer toute une Avril. C'était drôle quand on y pensait cette façon qu'elle avait de se considérer comme double parfois. Comme si il avait toujours fallu qu'elle compense quelque chose. C'était ce que lui avait fait remarqué la psy de l'école avant qu'Ezechkiel Scylence ne l'assassine. Elle n'avait jamais aimé les séances de psy de toute manière. Mais elles étaient obligatoires pour les orphelins. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais, il eut la même initiative alors, pour ne pas pousser plus loin la bizarrerie, elle le laissa parler. Ca arrivait tout le temps ce genre de chose de toute manière.

« Je vous en prie Mademoiselle, la courtoisie m’oblige à vous le céder. »

Il lui tendit le livre, et, sans touché par le geste, elle le prit et répondit:

« C'est un très galant sacrifice que vous faites là. »

Une autre se serait offusqué qu'on le lui cède parce qu'elle était en quelque sorte le sexe faible, mais Avril appréciait toujours que l'on se conduise en gentleman avec elle. Ca avait le don de la toucher, de l'attendrir en quelque sorte même si elle gardait à l'esprit que l'homme était un loup. Elle avait quelque part toujours voulu être la princesse de quelqu'un. Parfois elle se plaisait à croire qu'elle était la princesse de Maël... mais ça la faisait rire elle même. Non, elle n'était la princesse de personne. Aucune princesse ne s'appelait Avril Lucifer d'ailleurs.
D'ordinaire elle aurait passé son chemin, mais quelque chose la retenait. Elle voulait trouver quelque chose à lui dire pour passer un peu plus de temps avec lui. C'était débile. Ridicule. Un comportement de collégienne amoureuse mais... ça n'avait rien à voir. Elle n'aurait pas pu l'expliquer:

« Camilla Läckberg est un très bon écrivain, je ne sais pas si vous avez lu La Princesse de Glace, mais c’est un bon ouvrage. Ce qui est sur, c’est qu’elle sait insuffler du suspens et du mystère dans l’histoire.»
« C'est drôle j'allais vous demander la même chose. C'est un de mes auteurs préférés. »

Ses lèvres eurent un pli étrangement joli, entre l'hésitation et le sourire et ses yeux cherchaient à percer un mystère qui n'existait pas. Sans doute pas.

« Je... est-ce qu'on se connait? J'ai comme une drôle d'impression. »

Elle n'avait pas vraiment voulu poser cette question. Mais elle était sortie presque naturellement et comme Avril était tout sauf quelqu'un de spontané... il y avait de quoi se poser des questions.

« Vous avez bon goût. »
« Il semblerait que nous ayons les mêmes. », assura-t-elle poliment.

Avril avait toujours eu, depuis la plus tendre enfance, cette façon de formuler les choses avec soin qu'on ne prête généralement pas à des orphelins qui reçoivent tous plus ou moins la même éducation. Avril avait toujours choisi ses mots avec soin de sorte qu'on ne devine jamais son origine sociale et si d'autres parmi les orphelins adoptaient des conduites plutôt distinguées aujourd'hui ça n'avait été pour eux que le résultat de l'entrée à l'école et du contact avec les autres. Avril, elle, avait toujours été comme ça. Même avant d'avoir l'idée de dissimuler son manque de lignage. C'était... en elle. Comme cette façon de se tenir les épaules bien droites et le menton légèrement relevé. Avril ne regardait jamais ses pieds et elle marchait la tête haute.

Elle remarqua qu'il la détaillait du regard et sans même s'en rendre compte elle faisait de même. Dans l'entrée de la librairie, une vieille femme les regardait se refaisant sans doute une scène de roman d'amour à la Steele, de quoi faire battre son coeur fatiguée mais toujours sensible. Mais pour une fois, Avril ne le remarqua pas, trop captivée par le jeune homme en face d'elle. Pour un peu elle l'aurait touché pour voir s'il était vrai mais ça ne se faisait pas. Il avait quelque chose de noble mais de curieusement familier. Comme si il y avait chez lui tout ce qui avait toujours manqué à Avril. Vu sous cet angle on se serait donc attendu à ce que la belle Adler oublie son Maëlan Dashwood et tombe dans les bras du plus parfait inconnu pour rejouer la scène finale de tous les contes de fées: et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Mais non. Quand elle le regardait, Avril se rendait parfaitement compte qu'il y avait quelque chose chez ce jeune homme qui, pour parfait qu'il fut à ses yeux, ne l'attirerait jamais de cette façon là. Pourquoi? Est-ce que...

« Je... est-ce qu'on se connait? J'ai comme une drôle d'impression. »
« Je crois savoir de quoi vous parler… Mais je ne crois pas que nous nous soyons déjà rencontré. Je me présente, Klaus Adler. »

Le nom lui fit comme l'effet d'une baffe et soudain Avril devint blanche comme un linge. Si elle savait que du côté moldu, ce nom de famille n'était pas si rare en Angleterre, du côté sorcier c'était tellement rare qu'elle n'en avait tout simplement pas trouvé en consultant les archives de la ville, hormis une famille en 1831. Des recherches qui n'avaient donc menées à rien. Avril tenait la main de Klaus sans la serrer, comme si quelqu'un l'avait arrêtée dans son geste. Elle essaya de dire quelque chose mais ce n'est qu'après un long silence qu'elle parvint à bredouiller:

« A...A..Adler? Non ca n'est pas possible. Adler c'est mon nom de famille. Avril Adler. Je m'appelle Avril...Adler. Ça ne peut pas être votre nom aussi. Vous comprenez? »

A le regarder si pâle on l'aurait cru prête de défaillir. C'est effectivement ce qui se passa. Elle s'évanouit purement et simplement.

« Miss Adler! Par Merlin mais que lui arrive-t-il? »

C'était le libraire qui accourait, et bientôt tout un petit monde s'assembla autour de Klaus et Avril. On connaissait bien Avril dans cette librairie même si elle préférait aller chez fleurie & bott's par exemple. Et, si la jeune fille n'était pas ce genre de personne à lier des amitiés, on la connaissait polie et tellement jolie qu'en la voyant s'évanouir comme ça, on se précipitait pour voir ce qu'elle avait bien sûr.

« Cela lui était-il déjà arrivé ? »
« Oh non vous pensez bien. Une petite de l'orphelinat, ils ont les épaules plus solides que ça ces enfants là. Vous lui avez peut-être dit quelque chose... »

Le pauvre libraire essayait de comprendre tandis que Klaus s'essayait à un sortilège pour réveiller Avril. Mais ce fut sûrement la combinaison de sa tentative plus le mot "orphelinat" qui lui firent rouvrir les yeux. Elle se redressa, visiblement gênée:

« Est-ce que j'ai... perdu connaissance? », demanda-t-elle mal à l'aise.

Elle se redressa se sentant toute faible mais elle n'en montrait rien. Elle gardait toujours la tête haute bien que ses yeux bleus faisait le tour des visages qui les entouraient. Elle se força à afficher un sourire sain sur ses lèvres espérant disperser les badaud. Imperceptiblement elle se rapprochait de Klaus. Les gens retournèrent à leur occupation après qu'elle les a rassuré sur son état. Elle savait être rassurante quand elle voulait mais elle n'était dans le fond pas rassurée du tout. Elle ne perdait jamais ses moyens. Pas comme ça.

« Peut-être que vous devriez vous assoir cinq minutes je vais vous chercher une chaise. »
« Non non n'en faites rien. Je vais très bien c'est gentil à vous. », elle sourit une fois de plus.
« Bon alors nous allons bien trouver quelqu'un pour vous raccompagner à... »
« Ca ira merci. Je pourrais rentrer chez moi ne vous en faites pas. »

Elle avait toujours ce vieux réflexe de cacher un peu qu'elle venait d'un orphelinat. Le libraire se laissa convaincre et elle retourna son regard à Klaus, un sourire assez mal à l'aise mais vrai celui là:

«Je suis vraiment navrée, ça ne m'étais encore jamais arrivé. C'est votre nom de famille qui... enfin je suppose qu'il doit y avoir d'autres Adler que nous dans le monde n'est-ce pas. Vous n'êtes pas d'ici je me trompe? A Londres il n'y a officiellement que moi. », elle sourit une fois de plus.

C'était sans doute ça. Après tout, il devait bien exister d'autres Adler ailleurs puisqu'elle existait elle. Donc... ça ne voulait rien dire du tout. C'était comme les Smith, les Thompson... il y en avait sans doute plus qu'on ne pouvait en compter et qui n'avait absolument pas de lien de parenté. Adler ça voulait dire aigle, c'était courant en fait... ailleurs.

« Je me fais un devoir de vous raccompagner Mademoiselle. Ce ne serait pas prudent de rentrer chez vous seule après ce malencontreux événement… Vous devriez vous asseoir. Vraiment. »

Et comme par enchantement, la belle Avril ne parvint même pas à se soustraire à ce conseil appuyé. Elle a qui on ne disait jamais ce qu'elle avait à faire, voilà qu'un malheureux inconnu pouvait lui dire de s'assoir, et décider qu'elle ne rentrerait pas seule, et pire encore qu'il l'accompagnerait jusque devant l'orphelinat. Sa première pensée fut mais que m'arrive-t-il? Ca seconde: mais quelle honte. Elle était tellement gênée d'avoir à se faire raccompagner jusque devant l'orphelinat que pour elle s'était même pire que de s'être évanouie. Mais elle avait hoché docilement la tête au lieu de dire non alors c'était trop tard.
Pour détendre l'atmosphère et se laisser le temps de la réflexion elle voulut bien s'assoir et lui demanda d'où il venait, sachant pertinemment qu'il ne dirait pas qu'il venait de Londres. Voilà qui écartait tous les espoirs tant fous que ridicules qu'elle avait pu avoir.

« Non, en effet je ne suis pas originaire d’Angleterre. Je suis allemand, scolarisé à la prestigieuse école de Beauxbatons. »
« Vraiment? Vous avez un anglais irréprochable, on ne se douterait de rien. »

Elle voyait bien qu'il avait plus l'air de se préoccuper de sa santé que de ses questions et dans le fond elle comprenait même si sa seule réponse suffit à redonner des couleurs à son joli teint de porcelaine. Allemand. Allemand c'était bien, c'était loin. C'était bien assez loin pour qu'il n'y ait aucun lien de parenté même pas en rêve. C'était parfait allemand. Elle l'invita à la suivre comme elle allait payer son livre puis, comme il ne lui avait pas vraiment laissé le choix elle se fit accompagner jusqu'à la cheminée où elle était arrivée, espérant bien qu'il n'allait pas lui dire qu'il l'accompagnait même là dedans, sinon c'était sûr elle ne pourrait pas coupé à la honte suprême d'être raccompagnée jusqu'à l'orphelinat.

« Eh bien voilà. Vous n'avez vraiment pas à vous en faire, je vais prendre cette cheminée pour le ministère et ensuite une autre direction chez moi. Il ne risque rien de m'arriver à présent, je ne voudrais pas plus abuser de votre patience ni de votre galanterie. Ce fut un plaisir pour moi. »

Elle eut une petite hésitation puis plongea la main dans son sac pour en ressortir le livre pour lequel tout avait commencé.

« Gardez le, vous n'êtes que de passage sans doute et moi je suis tout à côté. Cela vous fera un souvenir de cette curieuse rencontre. »

Elle sourit et le salua comme il se faisait, avec une étrange impression de vide qui la rongeait à l'intérieur plus elle s'éloignait de lui. Elle leva la main au dessus de la cheminée mais suspendit son geste au moment de jeter la poudre et se retourna:

« Puis-je vous poser une dernière question? », elle attendit son aval, toujours aussi respectueuse des codes, « Au risque de paraître indiscrète, j'aurais aimé savoir quel jour vous êtes né? »

Ca pour être indiscret... et ce n'était d'ailleurs pas du tout dans ces habitudes, mais il fallait qu'elle sache. Comme si il pouvait répondre le 26 février 1993 de toute manière. Bien sûr que non, c'était juste pour achever de se tranquilliser qu'elle le demandait.

Curieux cette sensation qui lui serrait le coeur. Elle ne connaissait pas ce garçon après tout, et elle n'avait jamais éprouvé le moindre regret à se séparer de qui que ce soit. Parfois un orphelin partait, on l'emmenait dans une famille et c'était tout. Avril ne s'attachait que relativement peu finalement. Alors qu'est-ce qui lui prenait de vouloir faire durer comme ça, de repousser sans cesse avec des prétextes ridicules le moment de se séparer.
Elle mémorisait ses sourires comme pour les garder avec elle. L'image d'un prince qui n'avait encore pas été le sien et pourtant... il allait lui manquer. C'était peut-être pour ça qu'elle se retournait vingt fois pour ne pas avoir à partir.

Un dernier doute dissipé et ça serait finit, elle rentrerait. Juste une formalité rien de plus.

« Le 26 février 1993, pourquoi cette question ? »

Elle s'arrêta interdite, se retourna pour le regarder. Autant de coïncidences d'affilées? Est-ce que c'était possible ça?

« Je suis née le 26 février, 1993. », répondit-elle d'une voix blanche.

Elle déglutit. D'un coup elle avait peur... qu'il la rejète. Sans pourtant être sûre de rien. Une coïncidence peut-être. Mais c'était un peu trop pour une gamine qui avait passé son temps à se chercher, si elle ne pouvait pas tourner le dos c'était qu'elle ne pouvait pas laisser passer ça. Si tout lui échappait ce serait du fait de cet étrange jeune homme qui l'avait fait se sentir entière, un instant. Mais elle ne pouvait plus ajouter un mot de plus. Sa gorge était nouée à lui faire mal, et elle le regardait avec une étrange expression figée, à mi chemin entre l'effondrement et la peur peut-être.

« Avril Adler… Orpheline, c’est bien ca ? »

En l'entendant l'énoncer si froidement, Avril se raidit un peu, retrouvant son habituel blindage. Elle avait tellement pris l'habitude de se cacher derrière cette muraille, cette muraille que tout le monde connaissait. Elle sentait venir qu'il ne la croirait pas. Elle sentait cette sensation affreuse d'un foret qu'on lui enfonçait dans le coeur pour bien y installer cette sensation de vide désagréable. Elle se sentit soudain comme... abandonnée. Elle acquiesça sans vraiment un mot. Quel mot de toute façon.

« Drôle de coïncidence, une fois de plus je suppose. »
« Je suppose oui. », répondit-elle placidement.

Elle se tenait toujours aussi droite, son port de tête toujours aussi altier. Elle ne laissait rien passer pourtant elle avait tellement envie de s'enfuit avant qu'il ne se mette à rire, à plaisanter ou autre chose. C'aurait été trop cruel pour elle. Elle aurait presque eut envie qu'il la console. Elle se sentait minable. Ridicule. Une petite orpheline insignifiante qui n'était capable que d'élucubrations plus abracadabrantes les unes que les autres. Qu'est-ce qui lui avait prit de croire que... Merlin, il fallait qu'elle parte tout de suite. Elle ne voulait plus rester une seconde de plus près de Klaus. Ca lui faisait trop mal.

« Avril… Je ne connais pas vraiment Londres, et je suis ici une semaine… Est-ce que vous me feriez l’honneur d’être ma guide dans cette ville ? Enfin, si cela ne vous opportune pas bien entendu. »

Elle aurait du dire non. Dire non et partir dans l'optique de ne plus jamais le revoir mais elle ne pouvait pas se résoudre à dire adieu. C'était trop difficile de dire non. Trop difficile de se battre contre ça.

« Non bien sûr. C'est une...excellente idée. Nous n'aurons qu'à nous retrouver à la librairie de la gare. Il faut que je vous abandonne, navrée. A demain donc... »

Et il suffit d'un pas dans la cheminée pour qu'elle disparaisse. Encore un pas et elle se retrouvait dans sa chambre de l'orphelinat. Seule. Elle en avait oublié les "billets" de retour. Quelle conne. Elle se mit à pleurer en serrant son oreiller contre elle. Voilà qu'elle était retomber aux pieds de la toute petite fille qui pleurait de jalousie en voyant les gentlemen qui promenaient leur petite fille dans la rue et les appelaient princesse. Et elle haïssait cette petite fille envieuse.