« Le corps législatif du Magenmagot, représentant du Ministère de la Magie contre Kheeva et Lheena Staniera...»

La voix du Président Sorcier du Magenmagot tonna au travers de l'hémicycle des robes pourpre. Le Magenmagot au complet, 50 sorciers, étaient assemblé là dans l'expectative de voir condamner une des responsables du désastre du 30 décembre. L'enjeu allait pourtant bien au delà, il s'agissait également de faire tomber des noms, de rassembler des témoignages voire des preuves que l'on pourrait utiliser pour faire tomber les têtes pensantes, ceux qui avaient commandité et mené de front l'attaque dans les catacombes de Poudlard. A la droite du premier sorcier se tenait Ezio Auditore, le premier ministre en personne. On avait élu un jury de citoyens assis au premier rang face à l'accusée, Kheeva Staniera, qui elle se tiendrait assise sur la chaise du centre de l'hémicycle, les poings liés par les chaines magiques. En guise d'escorte tout auprès de la prévenue, deux aurors qui faisaient peur à voir veillaient comme deux cerbères. La mise en scène était assez grandiose, et comme on savait qu'à ce même moment, une autre criminelle était interrogée au quartier des Aurors, le tribunal respirait la confiance. Le jugement était comme qui dirait joué d'avance mais le débat promettait d'être long, et les appelés à la barre nombreux.

« ... dans l'affaire la Grande Bretagne contre les soeurs Staniera, ladite Lheena Staniera, décédée ce 12 janvier 2010 sera jugée par contumace. Accusée levez vous. Vous jurez sur l'honneur et le Code Magique Civil de ne pas: - forger de résistance à l'interrogatoire auquel vous allez être soumise
- de ne pas faire entrave à la justice par aucun moyen que ce soit durant votre procès
- de dire la vérité.
Dites je le jure... La Charte des Droits du Magenmagot vous donne le droit de faire entendre des témoins pour votre défense ou encore de vous faire représenter par une autre personne.»

Dans l'assemblée on entendait déjà des rumeurs, des murmures tous plus ou moins allant contre ladite Kheeva Staniera. Quelqu'un ici chuchotait à son voisin que Lheena Staniera s'en tirait à bon prix mais que celle des deux jumelles qui restait, ils ne l'épargneraient pas. Les journalistes, toute plume à papote dehors, pressaient leurs assistants d'immortaliser ce visage juvénil qu'avait l'accusée. Demain cette frimousse serait en première page de tous les journaux du pays avec sans doute quelques agrémentions personnelles de la part des photographes. Un accusé qui avait l'air trop aimable ne faisait jamais vendre...

Elle n'était venue que pour une seule et unique raison: elle y était bien obligée. En tant que sous directrice de l'école, il était de son devoir d'assister et de donner sa contribution à la procédure judiciaire impliquant un de ses anciens professeurs. Elle avait accueilli sans aucune réaction particulière l'annonce de la mort de Lheena Staniera. On le lui avait dit entre deux piles de paperasses et elle n'avait même pas vraiment levé le nez.
Elle réarrangea le manteau d'Ana qui lui rendit un drôle de sourire. Après un regard à Zelig, leur garde du corps et à Kirill son fils, la famille Grey transplana en direction du Ministère. Il y avait déjà un monde fou devant les portes du Magenmagot et leur venue, connue du ministère, surpris la presse mais très vite les flashs se mirent à crépiter. Malheureusement cette satanée Lady Grey avait cette sale manie de paraît à toute éventualité. Aucun membre de la famille Grey n'apparaîtrait sur aucune photo dans la presse, il faudrait se contenter des mots et Lilith était très avare de mots.

En entrant elle alla se plaça tout à côté de Rufus.

Rufus Scylence - Comment allez vous ma chère Lilith? Je vois que vous avez emmené les enfants.
Lady Grey - A leur demande oui.

Ana eut un bonjour charmant et poli pour le directeur de Poudlard, qu'elle avait l'habitude de voir à la maison. Quant à Kirill, il essaya au mieux de ne pas trop faire rappeler ses conneries de la semaine, par chance ses excellentes notes le rattrapaient parfaitement bien. Le regard glacial glissa sur l'assemblée. Le fameux Yon Winchester était de la partie lui aussi, un mangemort qui se faisait passer pour le héros de la nation. Superman n'aurait pas fait mieux. Mais elle ne dit rien du tout, se contentant de prêter attention au chef d'accusation tandis que Rufus sondait du regard l'accusée. Lilith ne lui accorda pas seulement un regard.

Kheeva se tenait droite sur sa chaise l'air ailleurs comme en pleine méditation. Elle avait hâte d'en avoir fini avec tout ça, bien qu'elle se doutait que les choses ne seraient pas si simples. La seule chose qu'elle espérait c'est qu'elle ne devrait pas sortir de là par elle même, hors de question pour elle d'embrasser ces choses qu'on appelaient "Détraqueurs" comme le chuchotait certains des sorciers présents dans la salle d'audience. Un plan B s'imposait si les choses en venait là, hors de question de baisser les bras et de mourir comme ça.

Elle eut un drôle de sourire narquois adressé au couple de journaliste qui se tenait dans la tribune à râler et pester après elle. Leur gâcher ainsi leur joie malsaine à l'idée de faire du sensationnel à bon compte ravi presque la jeune louve. Ce voir qualifier de "pauvre gosse" alors qu'elle avait théoriquement l'âge d'être leur grand-mère sur moult génération était des plus comiques. Ce commentaire... "Il leur fallait vraiment quelqu'un", ça voulait dire qu'il n'y avait qu'elle et sa sœur qu'on avait laissées en arrière ? Maigre réconfort... au moins Jake ne risquait rien. Jake... Un instant son cœur se serra en pensant au loup, lui pardonnerait-il jamais ? La Meute, elle, ne lui pardonnerait pas. Elle savait pertinemment comment les choses se passeraient... elle était une renégate, ils n'auraient aucune pitié pour elle. Si jusqu'ici ils n'avaient rien tentés c'est qu'ils espéraient bien que les sorciers fassent le sale travail pour eux.

Ce fut l'arrivée d'une nouvelle personne qui la sortie rapidement de ses réflexions morbides. Lilith Grey... Les jumelles l'avaient presque considérées comme une amie, et peut être que les choses en d'autres circonstances auraient évoluées ainsi entre elles et peut être pas. Mais plus maintenant. Non, l'air froid et hautain qui lui était si habituel ne laissait aucune place à un quelconque sentiment. Pas même de rejet ou de condamnation. Kheeva aurait pu supporter ces sentiments, là c'était plutôt comme si le regard de Lilith glissait sur elle, comme si elle même n'était pas présente. Elle aurait du y être habituée pourtant, ce n'était pas la première fois qu'on la condamnait ainsi. A d'autres époques, elle avait espionné et assassiné pour le compte de la Meute, utilisant les autres et les dupant quand s'était nécessaire... Elle avait l'habitude de ça. Alors pourquoi était-ce soudainement comme un coup de poignard qu'on lui adressait ? Un instant elle croisa le regard de Scylence, un regard teinté de tristesse et de regret, avant qu'elle ne le détourne aussi brusquement. Elle se faisait l'effet d'un chien battu et ce n'était pas bon...

Le marteau du Premier Sorcier frappa pour faire taire les bavardages. Le tribunal n'avait été que rumeurs incessantes et crépitement d'appareils photos depuis l'entrée de l'accusée. Hors, il était grand temps d'ouvrir la séance:

« Accusée levez vous. Vous serez jugée devant la cour supérieure du Magenmagot pour les faits énoncés-ci après, veuillez ne pas interrompre...», la voix était monocorde et solennelle, quand à la posture de l'homme, elle était si pleine d'emphase que c'en était ridicule mais que voulez vous... la procédure, « vous avez désavouer votre signature sur le contrat qui vous lie à Monsieur Rufus Scylence, Directeur de Poudlard ici présent, mit en danger l'ordre public, et initié la destruction de la paix magique internationale par vos agissements ce 31 décembre 2009, en permettant à des individus peu recommandables de pénétrer dans l'enceinte de Poudlard afin d'y perpétrer, meurtres, vols, et ce que l'on sait. Par la présente vous serez jugée pour tout ces crimes puisque vous permîtes qu'ils adviennent. Le jury statuera. »

Le marteau tomba. Avec un chef d'accusation de cette lourdeur c'était le baiser du Détraqueur assuré. L'assemblée se tint un instant dans un silence plus que morbide puis un homme se leva pour organiser l'accusation. Il se tourna vers tous les jurés, puisque c'était avant tout eux qu'il fallait convaincre.

« Le cas qui nous réunit est particulièrement grave. Il s'agit dans un premier tant d'une histoire de confiance.», l'homme pointa l'accusée du doigt, l'air particulièrement mauvais, Nous avons fait confiance à cette personne! Un professeur rendez vous compte. Si nous ne pouvons pas faire confiance à un PROFESSEUR sur qui allons nous compter pour veiller sur nos chères têtes blondes?! Cette personne! mesdames et messieurs les jurés, a abusé de VOTRE confiance. Qui ici n'a pas un enfant à Poudlard dont la vie a été mise en danger ou qui se trouve en ce moment même à Sainte-Mangouste, entre la vie et la mort, à cause de Melle Staniera et de sa soeur. Peut-on se montrer si égoïste et continuer à vivre parmi les honnêtes concitoyens, je ne pense pas.

Tandis que l'homme poursuivait son discours passionné, un autre, filiforme, particulièrement grand entra aussi discrètement que possible. Mais son immense chapeau et son pardessus rouge clinquants n'aidaient guère à le faire passer inaperçu, d'autant qu'il était immensément grand, maigre et avait le teint cireux, quoique rehaussé d'un maquillage voyant. Le Premier Sorcier fronça les sourcils mais personne n'interrompit l'accusation:

« ... et il est de votre devoir, de statuer comme se doit! Il en va de l'avenir de nos enfants, de notre nation. Nous ne pouvons pas laisser le loup entrer dans la bergerie, égorger tous les agneaux et ressortir IM-PU-NE-MENT!»

Il y eu un tonnerre d'applaudissement. Le marteau frappa une nouvelle fois. Puis ce fut un expert qui s'avança pour expliquer que le profil psychologique de l'accusée devait également être prise en compte, bien entendu en ne se laissant pas biaisé par le fait que c'était une...

«... louve-garou!»

On commença à appeler des témoins à la barre, professeurs et élèves pour la plupart, qui avait tous côtoyer le professeur Staniera de près.

« Miss Souvorov, quel était la nature de vos relations avec les professeurs Staniera.»
« Celui que tout élève a pour son professeur. Un rapport respectueux je dirais... J'ai toujours eu d'assez bonnes notes alors...»
« Saviez vous que vos professeurs tant respectés été des... loup-garous, avant la triste nuit du 31 décembre.»
«Et bien je...», mais l'accusation l'interrompit.
« Non laissez moi reformuler ma question... avez vous reconnu vos deux professeurs parmi la horde sanguinaire qui se partageait vos petits camarades en pièce de choix.»

On entendit Lilith Grey se racler la gorge. Il semblait qu'elle n'aimait pas vraiment la façon dont on interrogeait sa fille, la douce Ana Souvorov. L'accusation lui lança un regard hautain mais calma un peu ses ardeur tandis qu'Ana bafouillait quelque chose...

« Je crois savoir qu'un de vos amis est toujours à Sainte Mangouste. Peut-on savoir de quoi il souffre si ça n'est pas trop indiscret bien entendu. Nous comprenons que c'est difficile...»
«Oui Dean, il a ... il a eu un membre...»
« ... arraché n'est-ce pas?»

Ana fit signe que oui. Elle semblait bouleversée tout d'un coup et son frère Kirill entrait dans le box des témoins pour la serrer contre lui, avec ce mauvais air de Grey sur le visage.

« Ce n'est pas mademoiselle Staniera qui a arraché le bras de Dean que je sache. Votre question était totalement déplacée!!»
« Jeune homme je vous prierai de regagner votre place. Ce n'est pas un cirque ici. »
« Laissez votre honneur. Kirill Souvorov était mon second témoin de toute manière.»

Tandis qu'Ana retournait près de sa mère, sans pouvoir retenir une larme qui lui roulait sur la joue, Kirill témoignait, plutôt en la faveur de Staniera, ce qui servit l'accusation plutôt mal mais ce type semblait avoir des ressources inépuisables d'arguments:

« Voyez comme c'est bien fait? Ce garçon, pourtant le fils de la sous directrice de Poudlard a été endoctriné avec une facilité déconcertante! A quand les mangemorts professeurs?»

Un mouvement d'indignation s'éleva dans tous le tribunal. C'était vrai finalement. Comment être sûr que nos enfants étaient en sûreté avec ce genre de personnages qui rôdaient dans leur école?

Le marteau tomba comme la hache du bourreau. Rien qu'à voir les têtes autour d'elle, il n'y avait pas d'illusions à se faire, sans même écouter, elle savait déjà le verdict, écrit en caractère gras sur la face de chacun de ces humains. Coupable. Elle regarda se lever celui qui se piquait d'enfoncer les clous de son cercueil, elle espérait pour lui qu'ils fussent d'argent plutôt que de laiton.

Accusation - Le cas qui nous réunit est particulièrement grave. Il s'agit dans un premier tant d'une histoire de confiance. Nous avons fait confiance à cette personne! Un professeur rendez vous compte. Si nous ne pouvons pas faire confiance à un PROFESSEUR sur qui allons nous compter pour veiller sur nos chères têtes blondes?! Cette personne! mesdames et messieurs les jurés, a abusé de VOTRE confiance. Qui ici n'a pas un enfant à Poudlard dont la vie a été mise en danger ou qui se trouve en ce moment même à Sainte-Mangouste, entre la vie et la mort, à cause de Melle Staniera et de sa sœur. Peut-on se montrer si égoïste et continuer à vivre parmi les honnêtes concitoyens, je ne pense pas.

Kheeva laissa s'échapper un grondement bas de sa gorge, plus indignée que menaçante. Elle n'avait jamais, au grand jamais levée la main sur un enfant, qu'il soit loup, moldu ou sorcier. Ni elle, ni encore moins sa sœur ne se seraient jamais permise de déroger à cette ligne de conduite, comment cet humain là osait-il sous-entendre qu'elle était une tueuse d'enfant ?! La louve ravalait sa colère grandissante, sachant pertinemment qu'un éclat ne ferait que la desservir, elle se retenait d'intervenir, se concentrant sur un détail du mobilier, mais pour qui avait l'oreille suffisamment fine, on pouvait entendre le bois des accoudoirs du siège de l'accusée, grincer sous sa poigne.

Accusation - ... et il est de votre devoir, de statuer comme se doit! Il en va de l'avenir de nos enfants, de notre nation. Nous ne pouvons pas laisser le loup entrer dans la bergerie, égorger tous les agneaux et ressortir IM-PU-NE-MENT!

Il y eu un tonnerre d'applaudissement. Le marteau frappa une nouvelle fois. Kheeva soupira avec agacement, chassant une mèche volage de devant ses yeux. Elle se moquait bien de ce nouveau venu, ce psychologue et de ces idées préconçues, ses théories faussées et ses jugements sans valeurs. Que connaissait-il de sa vie pour se permettre de porter un quelconque jugement sur elle ? Rien. Tout était brillamment fait, comme une de ces vieilles Tragedia. La vénitienne qu'elle était ne pouvait qu'applaudir devant le mouvement si bien orchestré, attendant le mot fatidique, le mot honni, celui qui aux yeux de tous la condamnerait plus surement que la fameuse nuit...

Psychologue - ... louve-garou!

Ça y est c'était dit. Le mot avait été lâché comme une meute de chien prêts à la mettre en pièce. Commença alors la longue liste des témoins qui défila devant elle, anciens collègues, anciens élèves. Qu'on utilise ainsi des enfants lui donna la nausée, quel abject personnage pouvait se complaire dans sa haine à ce point ?

Accusation - Miss Souvorov, quel était la nature de vos relations avec les professeurs Staniera.»
Ana - Celui que tout élève a pour son professeur. Un rapport respectueux je dirais... J'ai toujours eu d'assez bonnes notes alors...
Accusation - Saviez vous que vos professeurs tant respectés été des... loup-garous, avant la triste nuit du 31 décembre.
Ana - Et bien je..., Kheeva se redressa sur sa chaise, fronçant des sourcils devant la question, elle n'aimait pas le ton de l'homme.
Accusation - Non laissez moi reformuler ma question... avez vous reconnu vos deux professeurs parmi la horde sanguinaire qui se partageait vos petits camarades en pièce de choix.

Dans la salle résonna le craquement d'un accoudoir qui venait de se briser en une pluie décharde sous la pression d'une main. On entendit Lilith Grey se racler la gorge. Des regards durs s'échangèrent, qu'Ana bafouillait quelque chose...

Accusation - Je crois savoir qu'un de vos amis est toujours à Sainte Mangouste. Peut-on savoir de quoi il souffre si ça n'est pas trop indiscret bien entendu. Nous comprenons que c'est difficile...
Ana - Oui Dean, il a ... il a eu un membre...
Accusation - ... arraché n'est-ce pas?

Kheeva bondit de sa chaise en l'envoyant valser avec fracas. Si ses yeux avaient été des armes, l'homme se serait effondré raide mort à l'instant même.

Kheeva - Assez! C'en est assez! Quel genre d'homme êtes vous donc, pour ainsi la poussée à bout?! Vous abusez de votre rôle!

Kirill - Ce n'est pas mademoiselle Staniera qui a arraché le bras de Dean que je sache. Votre question était totalement déplacée!!, Kheeva resta droite face à l'accusation, fusillant l'homme du regard, légèrement rassérénée par l'intervention du frère d'Ana.
Premier sorcier - Jeune homme je vous prierai de regagner votre place. Ce n'est pas un cirque ici.
Accusation - Laissez votre honneur. Kirill Souvorov était mon second témoin de toute manière.

Toujours remontée, la louve-garou réussit toutefois à se tenir coite tout le long de l'échange entre Kirill et l'accusation, du moins jusqu'à la conclusion que fit l'accusation...

Accusation - Voyez comme c'est bien fait? Ce garçon, pourtant le fils de la sous directrice de Poudlard a été endoctriné avec une facilité déconcertante! A quand les mangemorts professeurs?

Le mouvement d'indignation de la foule fut souffler par le grondement de l'accusée qui se redressa une fois de plus, avec toutefois moins de fureur, épargnant un siège devenu pis que bancal.

Kheeva - Objection! Cet homme réinterprète à sa convenance les dires du témoin! En aucune façon et à aucun moment je n'ai tentée d'endoctriner qui que ce soit! L'accusation préfère passée sous silence les faits réels pour servir des boniments en arguant de ma nature pour ajouter foi à ses divagation pathétiques. Que juge-t-on ici? Le fait que je soit une lycane ou celui que je me soit trouvée sur place la nuit du 31décembre ?

Le professeur Grey n'avait pas l'air plus vivante qu'une statue de marbre. Elle suivait, l'oreille attentive et les yeux de glace terrible. Il avait été convenu que Kirill et Ana pourraient s'exprimer et d'ailleurs, elle s'y était attendue. Comme ils étaient de mise dans leur famille, chacun parla comme il lui sembla juste sans craindre de voir les siens froncer les sourcils et critiquer. On avait beau dire, cette femme avait porté sa famille à bout de bras et les avait élevé comme il convenait de le faire, mieux même.
Si Lilith déprécia en quoique ce soit l'attitude de l'accusation et ses méthodes d'interrogation, elle n'en montra rien, même Rufus Scylence, les sourcils froncés semblait plus enclin à se montrer sévère ou impliqué qu'elle.

Kheeva - Assez! C'en est assez! Quel genre d'homme êtes vous donc, pour ainsi la poussée à bout?! Vous abusez de votre rôle!
Rufus Scylence - C'est tout à fait juste. En tant que directeur de Poudlard, je ne peux tolérer que l'on se serve ainsi de mes élèves. Si vous ne veillez pas à y mettre les formes je vous retirerai votre réserve de témoins et vous savez très bien que je serais en droit de le faire.

Il y eut un mouvement de foule. Chacun regardait ce directeur au coeur tendre et au visage dur. Scylence avait un poids considérable et cela suffisait à faire oublier que le méchant de l'histoire n'était pas l'accusation mais bien l'accusée. Pour un temps du moins.

Accusation - Voyez comme c'est bien fait? Ce garçon, pourtant le fils de la sous directrice de Poudlard a été endoctriné avec une facilité déconcertante! A quand les mangemorts professeurs?
Kirill - Il n'a jamais été question de ça!! Ma prof ne m'a pas endoctriné!
Kheeva - Objection! Cet homme réinterprète à sa convenance les dires du témoin! En aucune façon et à aucun moment je n'ai tentée d'endoctriner qui que ce soit! L'accusation préfère passée sous silence les faits réels pour servir des boniments en arguant de ma nature pour ajouter foi à ses divagation pathétiques. Que juge-t-on ici? Le fait que je soit une lycane ou celui que je me soit trouvée sur place la nuit du 31décembre ?

Premier Sorcier - C'est bien assez! Que tout le monde se calme nous ne sommes sur un marché public ici. Accusation tenez vous en à ce qui est dit. Rappelons nous que nous jugeons Miss Staniera pour sa participation aux évènements du 31 et ce sera bien suffisant.Le prochain témoin je vous prie.
Accusation - la sous directrice Lilith Grey si vous voulez bien chère madame Grey., répondit- l'homme avec un sourire mesquin de renard.

Le professeur Grey se leva absolument digne, une dame de glace et de fer, pour aller se mettre dans le box des témoins.

Accusation - Quels sont vos rapports avec l'accusée Mrs Grey ou dois-je dire Souvorov pardon?
Lady Grey - Lady Grey. Je suis son supérieur hiérarchique au même titre que Mr Scylence.

Pas suffisamment expensif pour qu'on puisse en tirer quoique ce soit. Mais Lady Grey était ainsi.

Accusation - Pensez vous que l'accusée ait pu manipuler vos élèves.
Lady Grey - J'en doute. Voyez vous les soeurs Staniera n'ont jamais été particulièrement douées avec les élèves, pour quoique ce soit d'ailleurs.
Accusation - Etes vous en train de nous dire que Poudlard embauche des individus dangereux autant qu'incompétent.
Lady Grey - Je disais simplement qu'en tant que professeur on peut-être aussi doué que vous avec vos témoins. N'y voyez pas une critique bien sûr. J'espère que vous avez été choisi pour votre compétence et non p...
Accusation - Nous nous égarons.

L'assemblée fut parcourue de rires étouffés. Une personne partit d'un grand éclat et cela suffit à clamer tous les autres. L'interrogatoire se poursuivit longuement. Lady Grey ne semblait argumenter ni en faveur ni en défaveur de l'accusée. Puis on appela Rufus Scylence qui lui parla avec son coeur, en termes plutôt élogieux bien qu'il ne cacha rien de sa déception face à la honteuse trahison.

Rufus Scylence - Lheena Staniera était une jeune femme tout à fait exceptionnel et cela me navre d'avoir à lui rendre hommage devant un tribunal. Je doute que vraiment, les soeurs Staniera aient pu être le cerveau d'un plan si machiavélique, non pas qu'elles manquent d'intelligence, mais ce sont des personnes tout à fait charmantes et civilisées si vous voulez mon avis. Je serais plus près de croire qu'on les a manipulées ou contrainte d'une façon où d'une autre.

Le marteau tomba et le Premier Sorcier s'adressa à l'accusée:

Premier Sorcier - Que répondez vous pour votre défense Miss Staniera? Quel fut votre rôle dans cette affaire, précisément.

Se voir quelque peu soutenue, même si indirectement que ce soit, par le directeur de Poudlard fut une petite victoire pour la louve. Et si petite soit elle, pour l'heure une victoire était une victoire mais si celle-ci fut plutôt de courte durée.

Premier Sorcier - C'est bien assez! Que tout le monde se calme nous ne sommes sur un marché public ici. Accusation tenez vous en à ce qui est dit. Rappelons nous que nous jugeons Miss Staniera pour sa participation aux évènements du 31 et ce sera bien suffisant.Le prochain témoin je vous prie.
Kheeva - Merci...', répliqua-t-elle d'un air sarcastique.
Accusation - la sous directrice Lilith Grey si vous voulez bien chère madame Grey.

L'appel du professeur Grey était plutôt une mauvaise nouvelle, pas imprévue, mais pas meilleure pour autant. S'il y avait bien une personne auprès de laquelle, elle aurait pu avoir perdue toute grâce, c'était bien auprès de Lilith Grey. Après comment cela influrait-il sur son témoignage ? Lilith était dure, inflexible, froide et hautaine, mais elle n'était pas malhonnête. Si elle ne la défendait pas plus que cela, Kheeva pensait qu'elle n'irait pas non plus jusqu'à se lancer dans un faux-témoignage.

Accusation - Pensez vous que l'accusée ait pu manipuler vos élèves.
Lady Grey - J'en doute. Voyez vous les soeurs Staniera n'ont jamais été particulièrement douées avec les élèves, pour quoique ce soit d'ailleurs.', Une vérité crue qui tira une grimace amusée à la louve.
Accusation - Etes vous en train de nous dire que Poudlard embauche des individus dangereux autant qu'incompétent.
Lady Grey - Je disais simplement qu'en tant que professeur on peut-être aussi doué que vous avec vos témoins. N'y voyez pas une critique bien sûr. J'espère que vous avez été choisi pour votre compétence et non p...
Accusation - Nous nous égarons.

L'assemblée fut parcourue de rires étouffés, Kheeva, elle ne sourit même pas. Elle n'avait jamais appris à s'occuper d'enfants, devoir s'en occuper de toute une troupe sans crier gare ni y être préparée... y aurait-il mieux réussi qu'elle ? Elle ne l'aurait pas pariée. L'interrogatoire se poursuivit longuement trop au gout de Kheeva qui avait toujours eue un peu la bougeotte. Puis ce fut le tour de Rufus Scylence.

Rufus Scylence - Lheena Staniera était une jeune femme tout à fait exceptionnel et cela me navre d'avoir à lui rendre hommage devant un tribunal. Je doute que vraiment, les sœurs Staniera aient pu être le cerveau d'un plan si machiavélique, non pas qu'elles manquent d'intelligence, mais ce sont des personnes tout à fait charmantes et civilisées si vous voulez mon avis. Je serais plus près de croire qu'on les a manipulées ou contrainte d'une façon où d'une autre.

Scylence avait émis son propre jugement. Un jugement dans lequel la louve ne se retrouvait pas. Était-ce lui qui avait raison ? Se voyait-elle à force des décennies, à travers un miroir opaque ou le monstre qu'elle s'imaginait être était-il réel ? Le marteau tomba et le Premier Sorcier s'adressa à l'accusée.

Premier Sorcier - Que répondez vous pour votre défense Miss Staniera? Quel fut votre rôle dans cette affaire, précisément.
Kheeva - Charmante et civilisée...', elle baissa légèrement la tête comme pour s'imprégner de ces mots avant de braquer ses yeux droits dans ceux du Premier sorcier, 'Moi et ma sœur avions reçu pour ordre de nous présentées toutes deux à l'école de Poudlard lors de la rentrée du mois de septembre, sans nulle autre précision. Notre maître, Wolfgang Orlov, nous y avait faites engagées comme garde-chasses, nous intimant l'ordre de garder les yeux ouverts et d'attendre de nouvelles instructions. Ce que nous avons fait sans poser de questions...
Premier Sorcier - Pourquoi avoir accepter sans faire montre de curiosité ou d'y émettre d'objection ?
Kheeva - Iriez vous dire non à votre grand-père s'il vous demandait de lui passer la confiture ? Ou lui demanderiez vous davantage pourquoi ? Jusqu'alors notre maître avait toujours été un bon alpha pour nous, il nous à recueillies, nous a nourries, nous à protégées et nous à donner une éducation quand nous aurions du mourir de faim dans le froid et la boue. Accéder à ses demandes, n'est-ce pas là la moindre des choses pour tout ce qu'il a fait pour nous ?

Pendant près d'une demi-heure, elle s'attacha à retracer chaque évènement qui avait eu lieux à Poudlard sans rien omettre de ces actes, déballant crument et d'un ton neutre ses sentiments et son ressenti devant les évènements. Quand elle en arriva à la nuit où Azkaban tomba, elle ne marqua qu'une seule hésitation.

Kheeva - Je l'ai tué. Ils ont déboulés dans le couloir en lançant des sortilèges dans tout les sens, c'était une vrai pagaille, c'était lui ou moi, il n'y avait pas d'autres alternatives alors je l'ai tué, comme il l'aurait fait s'il avait mieux visé ou agit avec davantage de sang-froid. Après cette nuit, nous avons commencées à douter quand aux raisons qui poussait notre maitre à agir ainsi. Toutefois, nous n'avons rien dit, il devait avoir ses raisons, il n'agit pas sans raisons et s'il e nous en avait rien dit, c'est que nous n'avions pas à savoir... Nous nous sommes aveuglées toutes seules devant son mutisme quand nous avons demandées des explications quand à ce qu'il attendait de nous.

Elle continua un court instant passant rapidement sur le peu d'évènement qui s'était déroulé depuis la chute de l'île-prison jusqu'à la nuit fatidique du 31 décembre.

Kheeva - Quand Wolfgang et son acolyte ont fini d'exposer leur plan, ma sœur et moi avons manifestées notre désaccord, une telle chose ne devait pas être tirée de son sommeil et il était hors de question pour nous de mettre en danger la vie des enfants de quelques manières que ce soit. On nous à alors laissées le choix, rester en arrière sous bonne garde, ou rester à notre place et venir. Nous savions pertinemment ce qui allait ce passer dès lors, qu'auriez vous fait ? Nous avons suivit les autres en attendant une occasion de frapper pour ruiner ses projets et tentez de limiter les déprédations des autres. Mais Wolfgang se méfiait de nous, il nous a laissées dehors à monter la garde dans le hall, nous empêchant de nuire à son entreprise, alors il ne nous restait plus qu'a éliminer la pire menace restante, Izaak Solokoff, avec le résultat que vous connaissez... Je n'ai rien à rajouter à part ceci, appelez moi monstre si vous y tenez, mais je ne suis pas une tueuse d'enfant, pas plus que ma sœur et si vous doutez de mes dires, je demande à ce que le professeur Van Hellsing, dont nul ici ne serait remettre en cause l'impartialité, use de son art pour scruter mes souvenirs.

Conclut-elle en se rasseyant, l'air impassible, qu'on la croit ou non, tout ce qu'elle voulait c'était sortir d'ici rapidement, elle n'avait déjà que trop tardé. Qu'on en finisse donc, peu importe la manière.

Lady Grey suivait avec intérêt l'interrogatoire de ses enfants, et si elle trouvait beaucoup à y redire, elle avait toujours adopté cette politique de les pousser vers l'indépendance, aussi elle n'intervint que peu. Aux yeux du monde cela passerait pour de la froideur. On dirait encore que cette femme stricte, que tous auraient bien vu tremper d'une manière ou d'une autre dans les petites affaires de Wolfgang Orlov, était une sans coeur abominable. On savait déjà qu'elle n'avait pas d'âme alors...

Pourtant lorsque l'adorable angelot blonde vint se réfugier à ses côtés, cette jolie princesse qui avait le don de conquérir le monde avec un seul regard, un seul sourire, on se surprit à voir Lilith sourire tendrement. Le diable en personne qui s'attendrissait, on ne s'y serait pas attendu. Mais Lilith caressa doucement les joues de son adorable fille comme pour prévenir quelques larmes. Ana avait trop de coeur pour ne pas s'émouvoir, l'accusation le savait sans doute très bien et Lilith n'appréciait guère que l'on joue avec ses enfants chéris.
Les derniers témoins passèrent puis on rendit la parole à l'accusée. Lilith n'affichait absolument aucune sorte d'intérêt pour ce qu'il se disait, elle semblait simplement revêtir son habituel manteau de concentration. Elle avait cette habituelle expression dure et froide, tandis qu'elle gardait sans y paraître un oeil sur sa progéniture.

Premier Sorcier - Eh bien si monsieur le chef des Aurors n'y voit pas d'inconvénient, je ne mettrais pas d'objection à ce que Monsieur Van Hellsing assiste nos enquêteurs comme il l'a déjà fait pour une autre affaire.,

Lilith posa ses yeux glaciaires sur le président sorcier, s'assurant qu'il avait à coeur de garder le détails de ses enquêtes pour lui. Elle savait parfaitement bien de quoi il retournait mais elle se tue. Phyllis avait été une amie d'Abaddon ou peu s'en fallait, elle doutait que l'insensible professeur Van Hellsing n'éprouve un brin de déception face à la conduite de l'ancien professeur de potion. Mais elle ne dit rien. Et le directeur Scylence non plus. Il n'y eut qu'un étrange personnage pour se lever comme le premier sorcier allait annoncer les délibérations:

- Si vous me permettez encore une chose. Puisque l'on propose d'approndir les examens psychologiques sur le sujet, et puisque monsieur Van Hellsing me semble être un homme de confiance, je prendrais pour ma responsabilité de l'assister.
Premier Sorcier - Vous êtes chasseur Monsieur Changelin'...
- Et vous vous n'êtes pas bien perspicace permettez moi de vous le dire.

La salle fut parcourue d'un petit rire, Lady Grey se demandait qui pouvait bien être ce guignol et en quoi il était agréé pour parler. A bien regarder ce monsieur, on ne s'y trompait pas c'était un vampire. Et il avait en plus le chic de maquiller et d'habiller de façon particulièrement extravagante ses deux mètres et quelques de haut. On ne pouvait pas ne pas s'arrêter sur un tel spécimen. Le vampire repris.

- Si l'accusée est jugée non dangereuse, je propose de la prendre à ma charge puisque je suppose que le ministère voudra de toute manière garder un oeil sur elle.
Premier Sorcier - Cela va sans dire Monsieur Changelin'... si vous avez terminé...
- J'ai effectivement terminé., coupa l'homme en se rasseyant.
Premier Sorcier - La séance est donc levée jusqu'au rapport de Monsieur Van Hellsing... que nous attendrons dans les plus bref délais.