Pas de soleil, comme depuis maintenant un moment. Il aurait donc été normal de s'y habituer, mais ce n'était pas le cas de Jake. Il avait toujours aimé le soleil et la chaleur de ses rayons, surtout quand ils caressaient le visage de sa soeur. Oh ça oui, il avait toujours aimé le soleil parce qu'il allait parfaitement avec le teint de porcelaine de Joleene et qu'elle souriait sous sa couleur dorée, peut être même parfois inconsciemment. Il ne se lassait jamais de la regarder, de la surveiller, de la protéger même, un peu comme avec les autres orphelins.
Il se montrait toujours le plus droit possible, bien qu'il lui arrivait d'avoir des travers, qu'il dissimulait sous ses airs de justicier. Et si il y en avait un qui faisait ressortir à la perfection tous ses travers c'était bien Heath Lindermann, avec ses sourires de faux-jetons et ses airs de beau garçon briseur de coeur. Pourtant, il ne serait jamais vu à l'idée de Jake de penser à lui à cet instant, du moins pas si quelques commérages n'étaient pas parvenus à ses oreilles.
« T'es au courant de ce qu'à fait Lindermann ? » s'extasia une voix de crétine bourrée d'hormone, sans doute une groupie du serpentard. « Non .. Vas y racontes ! » répondit une autre voix tout aussi juvénile et secouée par l'excitation. Jake avait roulé des yeux, essayant de retrouver la ligne où il en était dans son chapitre sur les créatures magiques. « Il paraît qu'il a mit un gros râteau à la gryffondor là .. tu sais sa copine de l'orphelinat ! » à la rancoeur dans la voix, et aux indices donnés, Jake sut immédiatement de qui on parlait, mais plus que le fait de connaître l'identité de la victime du vert et argent, c'était les faits qui l'intriguaient, aussi, il tendit l'oreille quand la première commère reprit. « Il paraît, j'ai entendu ça quand j'étais dans les toilettes, qu'il l'aurait planté dans le hall pour se rendre au bal avec Meghan Chase !! Tu te rends compte ! » avec plus d'enthousiasme que de déception dans ses intonations. Ce que les filles pouvaient être idiotes parfois. Et malgré tout, ça ne le surprenait pas vraiment venant d'Heath, il avait toujours été un petit con borné qui aimait faire mal. Mais malgré tout, Jake eut comme un pincement au coeur en pensant à ce que Kaprice avait pu ressentir. Un peu comme ce qu'il avait ressenti quand il avait finit par baisser les bras, voyant que Sunny préféré le blondinet à lui.
Serrant les dents, le grand brun finit par relever les yeux de son livre pour carrément fixer les deux pipelettes et siffler à leur attention, leur arrachant un regard hautain. « Vous pourriez pas aller cracher votre venin plus loin ! Mes oreilles sont à deux doigts de saigner à force d'entendre vos décibels élevées ! » réflexion qui fut suivit d'un bougonnement et les filles disparurent de sa vue.
Mais c'était trop tard. Jake avait été coupé dans sa lecture et il était désormais impossible de reprendre où il en était ! Pire que ça, il lui fallait trouver Lindermann pour obtenir deux trois explications, mais surtout pour essayer - encore une fois - de le comprendre.
Quittant la salle, le O'Sullivan s'engagea dans les couloirs pour rejoindre l'extérieur et fixait un long moment le ciel gris. Désolant.. Il ne verrait plus Joleene sourire sous la caresse des rayons dorés. Il haussa les épaules en soupirant et parcourut le parc du regard pour trouver le garçon qu'il cherchait, assit sous un arbre, entouré de deux filles riant aux éclats. S'approchant, Jake se planta devant lui, pour dévisager durement son camarade. « Il semblerait que tu deviennes un peu plus con en prenant de l'âge. » laissa-t-il glisser comme si il s'agissait d'une constatation. « Ta connerie est de naissance où tu l'as juste eu en supplément avec le forfait branleur ? » il démarrait peut être un peu fort, mais il restait calme. Sincèrement, Jake essayait de le comprendre et de le ramener à la raison chaque fois un peu plus.. Mais il se heurtait toujours à ce même mur de béton. Il espérait toujours voir Heath s'améliorer, mais c'était peut être le côté optimiste parce qu'au fond, il le savait.. Son "frère" était comme une maladie incurable, il vous rongeait de l'intérieur, vous laissez pourrir et rien ne pouvait l'arrêter même si il arrivait parfois à faire ralentir l'avancé du virus.

Il était fatigué des ragots, des bruits de couloirs, des regards réprobateurs mais aussi de sa propre attitude. Il se sortait par les yeux tant il n'arrivait même plus à s'apprécier à cause de tout ce qu'il faisait de travers. Et même quand il essayait, il échouait, malgré toute sa volonté pour faire quelque chose de bien. C'était épuisant à la longue de vouloir faire un effort pour ne plus être vu comme le garçon briseur de coeur qui changeait de copines aussi facilement que de chemises. Kaprice refusait de le croiser, ou même de lui parler quand ils se trouvaient au même endroit. Lui même refusait de voir Sunny, de peur qu'elle le jugea ou le réprimanda pour son comportement. Quand aux autres, n'en parlons pas. Il savait très bien ce qu'en aurait pensé Jake si il avait su et il n'avait pas franchement envie de se confronter à lui, pas en ce moment, pas quand il se sentait aussi vulnérable.
Au fond, peut être qu'il reproduisait avec les autres la manière dont son père s'était comporté avec lui et avec sa mère. Peut être qu'il souffrait d'une pathologie inconnue mais qui était héréditaire ! Peut être qu'un jour lui aussi aurait un enfant qui en viendrait à le tuer pour défendre sa mère. Bizarrement, cette idée ne le surprit pas, ni ne l'effraya. Au contraire. Elle lui semblait logique comme fin.
Soupirant, Heath avait quitté sa salle commune dès la fin des cours du matin et la pause, l'atmosphère étant devenu étouffante au possible. Il fallait qu'il s'évade, qu'il respire.
Reprends toi Heath .. Tu peux faire mieux que ça.
Il chassa la voix dans son crâne comme on chassait les mouches et attrapa au passage une camarade de serpentard, qui avait le talent innée de l'amuser pour lui faire oublier ses soucis et sa copine à elle. Une fille qu'il ne connaissait pas réellement. Il lui fallait du nouveau. Voir les autres, la bande habituelle, ne l'aiderait pas, il le savait.

Les prenant avec lui, un bras autour de leurs épaules, ils se dirigèrent vers le parc, pour profiter d'un peu d'air frais et de calme. Avec ce ciel qui les surplombait, noir comme la nuit, il n'y avait plus tellement d'élèves qui s'y éparpillaient.
Ils s'installèrent au pied d'un arbre pour parler, du moins Heath se contenta d'écouter ce qu'elles se racontaient. Des trucs de filles qu'elles partageaient avec le garçon qui, déjà, n'écoutait plus vraiment. Relevant la tête, il observa une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien et le sourire qui s'était affiché sur ses lèvres s'estompa. A sa place, une grimace se dessina et il plia une jambe pour poser son avant-bras dessus, observant le garçon qui s'approchait après avoir admirer le coin.
Lors que jake fut à son niveau, les deux filles cessèrent de piailler, sentant sans doute la tension qui venait de s'emparer de leur coin paisible. Jouant avec une herbe, Heath releva les yeux vers l'orphelin, sourire hypocrite aux lèvres.


« Jake ! Quel plaisir. Est-ce ce magnifique temps qui t'a fait sortir de ta cage ? » non sans une petite pointe d'ironie et de méchanceté. En revanche, lorsque l'autre se mit à l'insulter, le vert et argent vit aussitôt rouge. Serrant les dents, et coupant son herbe en deux, les filles s'étant déjà éloigner sans doute pour prévenir d'un possible danger, Heath se pencha un peu en avant, toujours assit. « Et toi, c'est un don inné que de te mêler de ce qui ne te regardes pas ?. » et si le ton encore calme de l'orphelin ne lui avait pas échappé, le serpentard, lui, ne put retenir un ton froid.


Se redressant lentement, il défia le garçon du regard, sans agir. Oh non, cette fois il ne lui ferait pas ce plaisir de frapper le premier, quoiqu'après réflexion, ce n'était presque jamais lui qui donner le premier coup. De toute manière, ils commençaient toujours par les mots, leurs armes de prédilection, ensuite venait les coups. Sans baguette, toujours à la loyal, bien que cette fois, Heath avait sa main la poche de son manteau, resserrant ses doigts sur sa baguette. Il pouvait se montrer vil et fourbe parfois, mais de toute manière c'était la faute de Jake, il le rendait comme ça. A croire qu'à son contact ses plus mauvais défauts ressortaient comme les boutons au milieu de la figure au printemps.


« C'est la bonne fée casse-couille qui est venue te cracher dessus quand t'étais encore dans les bras de ta mère ? Ça expliquerait pas mal de truc . » Puis, prenant un temps de pause pour réfléchir, il prit un air surprit se frappant doucement le front de la paume de main. « Suis-je bête.. C'est vrai que tu n'as jamais eu de parents. Alors une fée .. C'est sûr que ça semble absurde ! »

Heath employait le sarcasme aussi bien qu'il usait de ses charmes pour obtenir de la compagnie, ce qui faisait sans doute parti de ces choses que Jake dépréciait chez lui. Ce constant besoin de lui tenir tête et de continuer à foncer tête baissée dans ce chemin pavé de boue et de branches, dans lequel il finirait bien par tomber. Il perdrait pied un jour, il chuterait de haut et malheureusement pour lui, le poufsouffle serait là pour le relever parce que c'était ce qu'il attendait, qu'il chuta. Et cette chute n'en serait que plus vertigineuse au vue des saloperies qu'il amoncelait sous ses pieds, lui donnant plus de hauteur chaque fois bien qu'il n'était qu'en équilibre. C'était sans doute ce qui aurait du forcé Jake à ne pas s'occuper de ce qu'il disait, a ignorer l'effet acide du poison qu'il lui crachait au visage à chaque fois qu'ils se faisaient face. Mais ce n'était pas lui, ça n'aurait pas été lui si il l'avait laissé faire, si il avait tourné le dos pour laisser Heath à sa vilenie. Il fallait quelqu'un pour se dresser devant le serpentard pour lui ouvrir les yeux, pour lui rappeler ce qu'était qu'être humain. Au lieu de jouer les pantins insensibles cantonnés derrière ces faux-semblant de macho froid, alors qu'il était certain que son petit frère orphelin ne faisait que jouer ce rôle dans lequel il se complaisait.
Pour Jake, Heath n'était qu'un gamin perdu qu'il fallait aider, alors que pour les autres il était irrécupérable, il le savait bien. Tout comme il savait qu'il ne garderait pas son calme très longtemps, surtout si le garçon continuait de prendre cet air supérieur alors que le O'Sullivan le surplombait de toute sa hauteur. La tête penchée vers le bas, pour planter ses yeux bleus dans ceux du blondinet, il souffla de désespoir. « Certes, le temps fait plus envie à voir que ta tête de déterré. » enfouissant ses poings dans ses poches, sans décrocher son regard de celui de l'autre. Un peu plus, et ils auraient parfaitement pu rejouer ces fameuses scènes de duel entre cowboys avec une jolie boule de paille passant entre eux. « Lorsque ces affaires sont rendues publiques, je pense que oui, j'ai bien le droit d'user de mon don pour m'en mêler. » plus épuisé que jamais face à cette tête de mule.
Peut être était-il temps d'abandonner, de lâcher prise. Il n'avait pas réussi à le sortir de sa coquille leur de ses premiers pas à l'orphelinat, il n'avait pas réussi à le rendre moins amer. Il avait échoué, il était temps de l'admettre. « J'abandonne heath, tu es un cas désespéré ! » joignant le geste à la parole, il jeta l'éponge et lui tourna le dos pour s'éloigner mais les mots le rattrapèrent. Acide et cruel. La douleur se répandit dans tout son corps, comme un poignard jeté entre ses omoplates et il serra les poings pour se retourner lentement. « Au moins, on a pas fait semblant de m'aimer avant de m'abandonner ! » siffla le jaune et noir, rageur. Mais la fin de la phrase eut un effet dévastateur et la boule dans son estomac ne fit que grossir d'avantage tant et si bien que sans crier gare, Jake sortit sa baguette pour siffler un expelliarmus alors que son adversaire sortait la sienne de sa poche. Le vicieux ! Il aurait osé l'attaquer de dos ! Se précipitant sur lui, l'orphelin l'empoigna par la gorge, ignorant la main du serpentard qui s'écrasait sur sa joue pour le repousser. « Tu n'es qu'un minable Heath ! Un de ces faibles que tu méprises tant ! Tu sais pourquoi ? Parce que tu ne t'en prends qu'à ceux qui te ressemblent ! » Leur visage étaient si proches qu'il sentait le souffle précipité de son camarade s'écraser sur sa peau, lui même essoufflait par la colère qui paralysait ses gestes. « Tu ne mérites même pas qu'on s'attarde à te tenir tête ! » Il l'attira près de lui par le col avant de le repousser violemment contre le tronc de l'arbre, espérant sincèrement qu'il s'assommerait un peu. Au moins assez fort pour lui remettre les idées en place !

Ils se cherchaient sans arrêts, du moins assez souvent. Si vous leur demandiez quand tout cela avait pu commencer, il serait incapable de répondre. Pour Heath, il semblait qu'ils avaient toujours été ainsi l'un avec l'autre, sans doute parce qu'ils étaient les deux seuls garçons de leur groupe d'orphelins - du même âge - et qu'il y avait donc ce besoin de toujours faire ses preuves pour se distinguer de l'autre. Mais au fond, ce n'était pas vraiment ça, c'était surtout le fait que le serpentard savait bien que Jake était mieux que lui. Si lui devait user de ses charmes pour attirer les gens, si il devait jouer la comédie pour plaire, chez son faux-frère de poufsouffle il suffisait d'un regard pour être conquit. Tout semblait toujours venir naturellement chez le garçon des O'Sullivan et au fond, ne nous le cachons pas, Heath le jalousait. Il le jalousait pour beaucoup de chose. Parce que justement, même si il s'en servait comme arme, Jake n'avait pas de souvenir de l'avant orphelinat et ne souffrait donc pas des flash de l'enfance qui venaient souvent terroriser Lindermann dans son sommeil. Sans doute aussi parce que le grand brun n'était jamais vraiment seul, qu'il possédait des relations avec les autres de l'orphelinat qu'il aurait aimé avoir. Il savait que son camarade voulait l'aider, le 'sauver' comme il l'avait un jour entendu dire à la directrice de l'orphelinat alors qu'ils débattaient d'une sanction pour une des bêtises qu'Heath avait commit. Et au fond, si il se confrontait à lui sans cesse, c'était parce qu'il voulait que ça fonctionne, il voulait que ça marche ! Il voulait être sauvé. Il voulait cesser de faire aussi mal que lui-même avait eu mal. Il voulait qu'on cessa de le prendre pour un cas désespéré, qu'on s'inquiéta de son état, qu'on s'intéressa à son histoire. Mais il détruisait tout. Contradictoire à souhait, Heath réduisait à néant tous ses propres espoirs en s'auto-détruisant, quitte à faire de Jake un dommage collatéral.
Pourtant, c'était toujours ce-dernier qui menait la danse. Comme si il était l'Alpha et que les orphelins constituaient la meute. Si chacun de la bande avait sa place attitrée dans ce groupe, lui n'en avait pas de précise. Il errait entre deux eaux, incapables de plonger d'un côté ou d'un autre.
C'était lassant à la longue de devoir suivre alors qu'au fond il ne faisait rien comme les autres, ne leur ressemblait pas. Il n'avait rien en commun avec eux. Certes, chacun avait son histoire, mais Heath doutait que l'un d'eux ait eu un jour les mains tachées du sang de leur père. Et si il commençait à fatiguer, il continuait de lâcher ses bombes, quitte à détruire Jake et tout ce qu'il tentait d'accomplir. Parce qu'il l'agaçait avec son air paternaliste cherchant sans arrêt à rattraper ses boulettes ou à le sortir de la merde dans laquelle il s'enfonçait. Il le détestait de paraître aussi parfait ! A bat la perfection ! Au bûcher !


« Au moins, on a pas fait semblant de m'aimer avant de m'abandonner ! » la réflexion le fouetta aussi violemment que l'avait fait la ceinture de son père dans son enfance. « Répète un peu ça abruti ! » grogna-t-il en sortant sa baguette de sa poche pour l'attaquer à la déloyal mais sa seconde réflexion avait fait mouche et Jake se tourna vers lui au même instant. Le sort frappa sa main et il perdit sa baguette qui roula dans l'herbe alors que le poufsouffle jetait la sienne à son tour et l'empoignait violemment. « C'est tout ce que tu peux faire O'Sullivan ! »


Il essaya de lui faire lâcher prise en poussant son visage mais l'autre le tenait par la gorge. Heath serra le poignet de Jake de son autre main pour lui faire desserrer son emprise, étouffant un peu. Mais ce ne furent pas les gestes qui le chamboulèrent, plus les mots. Doucement, la main que le serpentard avait osé sur le poignet de son agresseur se desserra alors qu'il desserrait les dents en même temps. Son coeur cessa de battre l'espace de quelques secondes et des sueurs froides glissèrent dans sa nuque. Il avait oublié .. Il avait oublié Ô combien Jake savait faire mal avec les mots, aussi mal que lui. Il avait visé juste et la flèche s'était enfoncé en plein dans son coeur. Le regard perdu, ses yeux se rougirent légèrement, plus par douleur que par rage même si ce sentiment était là aussi, bien présent faisant trembler ses membres. Pleurer ? Heath ? Non, il en était incapable, pourtant ses yeux le brûlèrent et son regard devint aussi noir que le ciel chaotique qui les surplombait.
Il ne sentit même pas la douleur de sa tête heurtant l'écorce du tronc derrière lui, trop secoué par l'acidité des mots qui coulaient dans ses veines coupant court à tout raisonnement logique. Secouant un peu ses cheveux, il cligna des yeux, reprenant un certain contrôle sur lui et essuya son visage de son avant-bras, une légère douleur dans le dos.


« Tu es aussi faible que moi O'Sullivan ! » cracha Heath, avant de faire un pas en avant. « Même pas capable d'offrir un semblant de vie correcte à ta soeur .. si tel est vraiment le cas.. » cherchant à piquer là où ça déranger. « Tu ne vaux rien, tu n'es rien, c'est peut être pour ça qu'elle ne s'intéressera jamais à toi. Qu'aurais tu à lui offrir ? Rien » tous deux savaient très bien à qui faisait allusion Heath et ça ne tarda pas à faire effet. Ils se jetèrent l'un sur l'autre, le serpentard en premier pour cet affreux mensonge qu'avait lâché Jake. On l'avait aimé ! Sa mère l'avait aimé et il ne pouvait pas laisser le poufsouffle lui ôter cet unique souvenir d'un semblant d'amour à son égard. Le premier coup vola de la part du vert et argent et s'écrasa sur la pommette droite de son adversaire..

Si les mots étaient devenus sincères en s'échappant de ses lèvres, les gestes démontraient le contraire. Sincèrement, il voulait lâcher l'affaire, abandonner Heath à ses sautes d'humeurs et le laisser s'enfoncer dans sa bêtise mais il n'y parvenait pas. Ne serait-ce pas là une manière de perdre la face devant le serpentard ? De se montrer aussi faible que lui ? Sans doute, voilà pourquoi Jake refusait de l'abandonner, même si chaque fois ils devaient en arriver au même point; se battre. Arriverait il un jour à le faire réagir autrement que par la violence ? Rien n'en était plus incertain. Et malgré la volonté de le comprendre, de savoir ce qui avait pu arriver à son ami pour qu'il devienne ainsi, il ne pouvait contenir la rage que l'autre faisait naître en lui comme un feu qui brûlait peu à peu dans ses entrailles jusqu'à laisser l'instinct prendre le pas sur la raison. Il en perdait la tête. Sur ce point-là, Heath pouvait être fier. Réussir à faire perdre son sang-froid aussi facilement à Jake, quand d'autres n'arrivaient même pas à lui arracher un grognement. Oh qu'il était doué le Lindermann pour agacer les gens. Autant qu'il l'était pour renvoyer ces flèches qu'il recevait. La première pique du serpentard le frôla à peine. Jake était faible, il lui arrivait d'avoir des moments de faiblesses et contrairement à son frère, il n'avait pas honte de l'admettre. Ce qui le plaçait sans doute un peu au-dessus du blondinet qui s'évertuait à vouloir faire mal. « Oui, Heath, je suis faible mais au moins je ne me voile pas la face et je ne me cache pas sous des répliques acerbes et des coups bas ! » lâcha simplement le poufsouffle dans un haussement d'épaules, réellement près à le laisser à ses pensées sombres.
Et il l'aurait abandonné, sans autre forme de procès, il était même déjà en marche pour regagner le château quand la voix du garçon, placé dans son dos, lui parvint aux oreilles. Entrouvrant la bouche, Jake cessa tous mouvements pour fixer le vide devant lui. Quelle bassesse. Finalement, Heath méritait sa place parmi les verts et argents, il avait la même fourberie qu'eux et il était aussi vicieux qu'un serpent. Parler ainsi de sa soeur.. De Sa Joleene. C'était plus qu'il ne pouvait en supporter et, lentement, sans geste brusque, Jake se tourna pour lui faire face, plongeant un regard vide dans ceux clairs du crétin qui s'avançait. « Tu laisses Joleene en dehors de ça ! J'en ai fini avec toi Heath ! A partir d'aujourd'hui, tu n'es rien de plus qu'un de ces minables aux couleurs vertes de serpentard ! » le ton était dur mais il était sincère. Il avait sans doute atteint des limites qu'il n'aurait jamais songé effleuré un jour. Il avait du sous-estimer le pouvoir dévastateur des paroles d'Heath. « Tu ne vaux rien, tu n'es rien, c'est peut être pour ça qu'elle ne s'intéressera jamais à toi. Qu'aurais tu à lui offrir ? Rien » Jake releva la tête vers lui, le fixant, blessé dans son amour propre, ou son amour tout court. Parler de Sunny de cette façon était rare chez Heath qui prenait toujours soin à ce qu'on la respecte. Il devait lui aussi avoir atteint des limites pour s'en servir de manière aussi sournoise. Et le plus terrible ? Il avait touché droit au but.
Le jaune et noir s'approcha dangereusement du vert et argent mais pour une fois, ce fut l'autre qui eut le dessus le prenant par surprise en se jetant sur lui. Ils glissèrent dans l'herbe et si Jake essaya de repousser son adversaire de sa main droite, l'autre lui assena un coup sous l'oeil droit, lui arrachant une grimace de douleur. De son bras gauche, O'Sullivan mit un revers dans le visage du vil serpent qui, désarçonnait pendant quelques secondes offrit la possibilité au brun de reprendre l'avantage. Il leva le poing pour le frapper à nouveau, mais les bruits de pas d'élèves accourant pour observer la scène le déstabilisèrent, offrant une chance à l'autre de reprendre le dessus.

« Oui, Heath, je suis faible mais au moins je ne me voile pas la face et je ne me cache pas sous des répliques acerbes et des coups bas ! »

Heath le dévisage froidement son camarade jaune et noir, les nerfs à vif, touché plus qu'il n'y paraissait pas les propos que tenaient l'adolescent. Au fond ce n'était pas totalement faux et c'était sans doute ce qui l'agaçait et lui faisait un peu plus mal. Il avait raison, il avait tout le temps raison et si Lindermann ne pouvait l'admettre à haute voix, par peur de perdre la face il le savait pertinemment. Face à Jake, il ne faisait pas le poids. L'autre était bien trop futé, ou tout simplement assez doué en observation pour savoir où frapper et quand. C'était sans doute ce qui le poussait à utiliser une technique de faible; Joleene. Il soupçonnait toujours les O'Sullivan de ne pas être très net, et il avait vite comprit que s'en prendre à la soeur du pouffsouffle, directement ou indirectement, lui permettait de le sortir de ses gonds, excepté qu'à part répondre de ce ton dur d'homme à la poigne de fer, il ne réagit pas. Mais sa réflexion ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd et, chose étrange, l'idée que Jake ne veuille plus s'occuper de lui le désarçonna. Au fond, il avait prit l'habitude de ces confrontations successives alors si on lui retirait ça, que lui restait-il ? Pas grand chose, parce qu'il avait beau se dire le contraire, Jake représentait la loi, sa loi, et un peu le frère qu'il n'avait pas eu la chance d'avoir. Ok, avouons-le clairement, Heath était jaloux de Joleene, parce qu'elle avait la chance d'avoir un frère qui la protégeait du mieux qu'il pouvait et qui essayait de l'empêcher de trop se heurter à des voies sombres dont elle ne pourrait revenir seule. Lui, personne ne l'avait jamais protégé à part lui-même. Il avait toujours du essayer de s'en sortir seul, il avait du protégé sa mère, il avait du la consoler et prendre soin d'elle mais lui .. Heath, qui avait prit soin de lui pendant tout ce temps ? Seul Jake s'était réellement penché sur son cas lorsqu'ils étaient à l'orphelinat. Alors l'idée que tout puisse se terminer simplement pour une connerie comme celle du bal ou pour une fille .. Même si cette fille était aussi importante à ses yeux qu'à ceux de son camarade .. Ça le rendait presque malade.


« Tu ne vaux rien, tu n'es rien, c'est peut être pour ça qu'elle ne s'intéressera jamais à toi. Qu'aurais tu à lui offrir ? Rien »

L'arme ultime. Se servir de Sunny ainsi était en effet surprenant, mais il n'avait rien trouvé de mieux pour que Jake ne l'abandonne pas de la sorte. Et malheureusement, cela fonctionna puisqu'alors qu'il s'approchait de lui avec cet air d'ours mal-léché, Heath se jetait sur lui pour le plaquer à terre. Il envoya le premier coup qui toucha la cible mais le revers de Jake l'assomma assez pour qu'il se retrouve à son tour sur le sol, sous le poids de son assaillant. Il vit le poing se lever, cligna des yeux comme pour essayer d'atténuer la possible douleur du coup mais l'autre se stoppa dans son geste, le regard attiré par des mouvements. A son tour, il roula des yeux pour voir une foule les entourer et il en profita pour attraper le poing de Jake et le lui tordre pour l'obliger à le libérer. Se redressant sur ses pieds, il frappa Jake qui l'empoigna à son tour par le col, geste que Heath imita quand une voix le fit sursauter. Tournant la tête, il reconnut Kaprice et Anna-Beth derrière. Haussant les épaules, il frappa le pouffsouffle qui ne se laissa pas faire si facilement. La rage rongeant ses entrailles, il cracha à l'attention de la gryffondor.


« Mêles toi de tes affaires HARLINGTON ! » avec une froideur qu'il n'avait encore jamais employé de cette façon envers Kaprice. Mais la colère lui faisait oublier ce qu'il pensait d'elle. « Retournes à tes activités nocturnes avec tes copains ! » et son regard se posa sur elle, mauvais, comme à ses débuts chez les serpentards et à ses débuts avec les orphelins. Au fond, il possédait ce même regard vide de tout comme lorsqu'il avait six ans et qu'il avait ... torturé son père. « Me touches plus ! » siffla-t-il, sans vraiment s'adresser à quelqu'un en particulier mais comme il repoussait Jake, on pouvait penser que c'était à lui qu'il parlait. Au fond, il explosait, ou implosait, et laissait sortir tout ce qu'il avait emmagasiné depuis un moment. « Va donc t'occuper de ton jake, il est tout blessé, le pauvre ! Après tout, t'as l'habitude de jouer les infirmières non ?! » il se recula, récupéra sa baguette, pour voir Jake pointer la sienne sur lui.

Abandonner ? Il avait beau le formuler à haute voix, ça n'avait rien de sincère parce qu'il ne se voyait pas laisser Heath dans son bordel. Il y croyait malgré tout, il le voulait. Jake parviendrait à sortir son ami de là, et même si il ne cessait de le piquer au vif et de déterrer la hache de guerre pour la lui lancer dans le dos, il continuerait de se relever pour le secouer. Parce que contrairement à ce qu'avait l'air de croire Heath, il n'était pas un lâcheur surtout pas quand il sentait qu'on avait besoin d'une main. Et au fond, le grand brun savait pertinemment que le blondinet avait besoin de cette main pour se raccrocher à quelque chose, parce qu'il sentait qu'il avait vécu des moments difficiles comme tous les orphelins, même si il ne connaissait pas son histoire dans les détails.
Et même si Heath prenait un malin plaisir de lui faire mal et d'essayer de le pousser à bout, Jake ne lâchait pas prise. Malgré qu'a cet instant il ne rêvait que d'une chose; lui enfoncer son poing dans le visage pour le faire taire une bonne fois pour toute.
Les poings volèrent, et des os craquèrent, particulièrement la pommette de Jake qui n'eut pas la chance de renvoyer le coup que son adversaire lui tordait le poignet en attrapant son poing, lui arrachant un grognement de rage en se dégageant de la prise. Profitant du moment de répit pour se frotter l'oeil douloureux, commençant à prendre une teinte violette quand un autre coup vola et le déstabilisa assez pour qu'il chercha à se rattraper en attrapant Heath par le col, celui-ci imitant son geste. « Jake ! LINDERMANN ! Non mais ça va pas ! Vous voulez de l'aide peut-être ? » la voix de Kaprice retentit dans le parc, mais Jake ne la regarda pas de suite, trop occupé à surveiller les gestes du jeune homme face à lui. « Mêles toi de tes affaires HARLINGTON ! » la réponse d'Heath laissa le pouffsouffle pantois. Depuis quand le serpentard s'adressait-il aussi odieusement à la brunette ? Avait il raté un chapitre là ou alors son camarade était-il réellement irrécupérable ? Son regard fit le chemin entre les deux élèves et il se laissa repousser pour ramasser sa baguette qui se tendit en entendant la suite des propos de l'adolescent. « Va vraiment falloir t'apprendre les bonnes manières Lindermann ! » souffla Jake en grimaçant de douleur suite aux coups reçus. La baguette levée, il visa Heath quand un élève de la foule le poussa en avant, lui faisant perdre l'équilibre pour tendre la main vers le serpentard et l'entraîner dans sa chute. Tombés au bord de l'eau, le jaune et noir appuya le front du vert et argent pour que sa tête heurte l'eau, sans doute pour lui nettoyer la cervelle. « T'es vraiment con ! » lui donnant un coup du plat de la main sur le torse, Jake se redressa pour se frotter les genoux et chercher le coupable qui l'avait fait tomber, plus agacé qu'énervé. Son regard se posa sur Kaprice et il marmonna un maladroit « désolé .. » vague. S'excusant pour n'avoir pas réussi à réparer les erreurs d'Heath, pour le mal que ce-dernier pouvait lui faire et pour s'être abaissé à répondre à ses coups.

(navrée de la qualitée)

Il ne l'avait pas vu venir ce coup, si bien qu'il en avait perdu sa baguette et qu'il s'était laissé écrasé par Jake qui lui tombait littéralement dans les bras. Les bras tendus, ce qu'on aurait pu prendre pour une embrassade était plutôt une tentative ratée pour repousser le jeune homme dans sa chute. Trop tard. Il se sentit glisser dans une flaque de boue et se laissa rouler à terre, une douleur dans le dos du au choc violent. Le mal de tête ne tarda pas non plus à faire surface alors que la main de Jake s'abattait sur son front pour lui appuyer les cheveux dans l'eau du lac. Idée étrange que celle de vouloir voir apparaître ce fameux poulpe géant pour l'engloutir.. Rien ne se passa, hormis les chuchotis des élèves présents et la voix du O'Sullivan qui l'insultait encore. Puis le coup au torse, à la poitrine plus précisément, qui lui coupa le souffle pendant quelques minutes, l'obligeant à rester allongé sur le dos pour respirer normalement. Se mordant la lèvre inférieur, il fixa le ciel pour retenir il ne savait quoi. Des sanglots ? Impossible, il n'avait pas pleuré depuis la mort de sa mère qui avait achevé de le vider complètement. La colère ? Au fond, c'était plus envers lui qu'il en avait. Il se serait volontiers jeté dans le lac avec des pierres attachées aux chevilles, mais il était faible, comme Jake l'avait fait remarqué, alors il resta allongé là.
Et puis surtout, Heath n'en revenait pas d'avoir oser hausser le ton envers Kaprice. Surtout de l'avoir appeler par son nom de famille, chose qu'il n'avait jamais fait jusque là puisqu'elle était une des rares qu'il appelait par son prénom. Lui-même ne savait réellement ce qui l'avait fait agir ainsi, l'adrénaline peut être ou alors le surplus des émotions qui commençaient à mousser à l'intérieur et à lui sortir par les pores de la peau. Et puis il se redressa, restant assit et observa les deux élèves devant lui, le front de la brunette sur l'épaule du pouffsouffle. Oh qu'il aurait aimé tuer Jake sur l'instant ! Qu'il aurait aimé que ce fut sur son épaule que la jeune fille posa sa tête. Il serra les dents, comme toujours, retenant le loup qui grognait en lui et menaçait de sortir les griffes.
Ce qui faisait le plus mal c'était de ne pas savoir .. De ne pas savoir si il voulait plus faire mal à Jake ou à Kaprice. Finalement, les enfants devaient reproduire les mêmes erreurs que leurs parents, il n'en doutait plus. Un peu sonné, Heath posa ses yeux clairs sur le visage de la jeune fille à la larme traître. Ce fut pire qu'un coup bien placé entre les côtes. Pas seulement de voir qu'elle pleurait, mais surtout de savoir qu'il en était responsable. Et en même temps, il ne se sentait que plus fort de voir l'emprise qu'il pouvait avoir sur elle. Si il détestait voir des larmes souiller le visage de Sunny, c'était le contraire pour Kaprice. Ces larmes dont il était responsable et qu'il voulait effacer. Mais il ne bougea pas alors qu'elle crachait son poison, ce poison qu'il lui avait transmit. Il se frotta les lèvres de la manche de son manteau et baissa le regard vers le sol, avant de relever le menton vers elle.


« Au contraire, je ne me mêle pas de ta vie, j'établis des faits. Quant à te juger, ce serait mal venu de ma part, mais comme tu sembles te permettre la même chose à mon égard, je ne vois pas pourquoi je devrais me retenir. » le ton était cinglant et un regard vers jake lui permit de se préparer si jamais il osait intervenir. « Dans ce cas, si je m'en bats de toi, pourquoi tu fais pas la même chose de ton côté et tu continues pas ta vie ! t'avais pas quelque chose à faire à part venir t'interposer entre Jake et moi ? On t'as pas demandé de venir t'en mêler. » Une main appuyée sur le sol il releva le menton quand elle s'approcha de lui, voulant jouer la posture de la dominante.


Se redressant d'un bond, Heath lui fit face comme jamais auparavant. Droit comme un piquet, il franchit la limite qui les séparait et baissa le regard sur elle, froid et clairement mauvais. Le loup voulait mordre jusqu'au sang, il voulait faire mal et il voulait frapper fort.. Et il voulait commencer par elle. Malheureusement, pour cette fois, la partie que Sunny éveillait en lui, cette "bonne" partie en laquelle elle croyait ainsi que Jake ne faisait pas le poids. C'était Heath contre les orphelins, parce que de toute façon ça avait toujours été comme ça. Il ne fallait pas se leurrer, il avait été toujours été à part, même si la plupart du temps c'était voulu. Et Kaprice le fit clairement comprendre..
Serrant les poings, le jeune homme se raidit en la toisant, le souffle coupé par la rage qui courait dans ses veines.
Alors c'était comme ça, on lui prenait tout. C'était la faute de Jake tout ça, il en était sûr puisque l'idée de se juger coupable lui-même pour ses erreurs semblait absurde. Il avait monté Kaprice contre lui. Et voilà qu'il se retrouvait à lui faire face, sans savoir quoi répondre. Une petite voix lui soufflait de s'arrêter maintenant et de tourner les talons, avant de faire une bêtise, avant de dire quelque chose qu'il regretterait, mais déjà elle s'estompait, cette petite voix. Il n'entendait plus rien à part le vrombissement qu'émettait son coeur à force de pomper le sang avec autant de force.


« Ça a pas eu l'air de beaucoup te gêner jusque là. Ta conscience se serait elle enfin réveillée ? » et puis en approchant encore son visage, prêt à retenir un éventuel coup de sa part, il siffla comme un serpent « Mon putain de problème en général c'est toi et ta bande d'orphelins pleurnichards avec votre foutu hypocrisie de merde ! » Puis il s'approcha encore avant de souffler méchamment « Mais là, mon putain de problème comme tu dis, c'est toi qui me gêne pour passer avec ton ego sur-dimensionné .. Tout ne tourne pas autour de toi Harlington. ». Déjà il se sentait mieux d'avoir évacué sa colère, même si il n'avait pas choisit la bonne personne. Mais parfois, la colère nous faisait faire ou dire des choses qui nous dépassaient et étrangement, Heath n'eut pas l'impression que c'était lui qui venait de s'exprimer .. Ce fut plutôt comme si il reproduisait le comportement et les réflexions de son père. Ce qui arrivait quand il était réellement en colère, chose rare. La dernière grosse crise de colère qu'il avait piqué remonté à la mort de sa mère, ou il avait passé la nuit à l'orphelinat à l'insulter en frappant son oreiller. « Je te dégoûtes ? Et bien regardes, je t'offres la chance de me quitter pour ne plus me subir ! Prends là ! » non sans une pointe d'amertume. Après tout, n'était-ce pas une preuve d'amour que de laisser partir l'autre avant qu'il ne souffre vraiment ?

Il est curieux de voir la tournure que peut parfois prendre une journée. De voir à quel point le destin reste imprévisible et l'emprise qu'il a sur notre vie, immuable. Pourquoi nous décide-t-il cet avenir plus qu'un autre ? Quel serait le facteur déterminant de son action sur notre existence ? Tous l'ignore, et ce, malgré l'égocentrisme humain qui toujours cherchera à dominer la providence. Néanmoins, certains s'y soumettent. Par choix. Ou simple abandon moral. Peu importe la véritable raison après tout. Ceux-là ne commettront pas l'erreur de s'opposer à une entité bien trop puissante pour eux. Sunny était un peu de ceux-là. Je crois que jamais elle n'avait eu d'antipathie pour ce destin. Malgré ce qu'elle avait vécu. Malgré les peines que cela avaient pu provoquer. Elle était parvenue à se relever. Elle était parvenue à nouveau à regarder la vie en face, comme un être qui méritait amplement d'être vécu. Ce même jour où elle avait perdue sa famille, elle venait, encore inconsciemment, d'en retrouver une autre. Car le malheur ne dure que pour celui qui aime à la retenir. Comme le disait une célèbre romancière moldue : « La vraie sagesse de la vie consiste à voir l'extraordinaire dans l'ordinaire. »

Relevant la tête de son livre, la jeune Serdaigle avait alors glissé un regard par la fenêtre. Un simple regard vers ce ciel sans couleurs. Même en y réfléchissant, elle ne parvenait plus à retrouver la date à laquelle le paysage s'était ainsi vu retirer toute nuance. Tout ce qu'elle voyait, c'est la tristesse du paysage et comment la vie semblait souffrir de ces ténèbres à l'allure d'éternité. Partout, les fleurs avaient perdus leur éclat, et chacune semblait retenir son souffle dans l'attente d'un nouveau rayon de soleil. Sunny aurait fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire revenir la moindre lueur en ce monde. Malheureusement, elle était impuissante face au seul responsable de tout ce mal... Reposant ses prunelles noisette sur le livre de potion qui siégeait sur la table, elle tenta de se concentrer sur sa leçon, plutôt que sur ses pensées qui venaient sans peine tisser leur toile au creux de son esprit. Mais c'était peine perdue. Elles avaient gagnées et la jeune blonde ferma son livre d'un soupir fatigué. A ce rythme-là, jamais elle n'aurait ses aspics, c'était certain. Du moins c'est ce qu'elle s'obstinait à penser, car étant l'une des élèves les plus brillantes de sa promotion, le risque d'échouer restait relativement limité. Posant son menton au creux de sa main, elle se mit à fixer le feu brûlant au sein de la cheminée d'un air absent. Les flammes crépitaient doucement, veillant de leur chaleur bienveillante à réchauffer l'atmosphère glaciale du château. Il est vrai qu'il n'y avait pas que le temps qui avait changé. En plein mois estival, la température extérieure ne dépassait guère les cinq à dix degrés. Après quelques minutes d'inattentions, Sunny finit par se lever, et passant une main dans ses cheveux blonds, prit la direction de la salle de bains. Une bonne douche ne serait certainement pas de trop pour lui remettre les idées en place. La nouvelle préfète en chef ne comptait pas utiliser la salle de bains réservée à ceux de son rang. Elle ne l'utilisait que très peu, pour une raison qui lui était évidente. Elle n'avait en aucun cas accepté ce poste pour bénéficier de cet avantage qu'elle trouvait d'ailleurs parfois si futile.

Seulement, notre fameux destin avait à nouveau décidé de contrer les plans de notre jeune Sunny qui fut interrompue par les voix de premières années venant à sa rencontre. « Sunny, Sunny, faut qu'tu voies ça ! » Elle n'avait même pas eu le temps de répliquer qu'elle s'était vu tirer par la manche vers la grande fenêtre dominant le parc et ses environs. Et ce qu'elle y vit après avoir reprit ses esprits ne fut pas pour lui plaire. Son coeur manqua un battement alors qu'elle reconnaissait les silhouettes en contrebas. Celles qu'elle aurait reconnu entre milles. Celles dont le contour restaient gravé au fond d'elle-même depuis des années. Son teint devint aussi blême que le marbre, alors qu'elle quittait la pièce en courant et sans un mot. Elle en oublia sa robe de sorcier, oubliant le froid qui régissait l'air ambiant. Vêtue d'un simple pull aux armoiries de Serdaigle, elle entreprit de descendre les escaliers aussi vite qu'elle le pouvait, et que ceux-ci lui permettaient. Son souffle s'accélérait un peu plus à chaque instant, les battements de son cœur cognant avec violence contre sa poitrine. Pourquoi avait-il fallu que ce soit eux ? Pourquoi parmi tout les élèves que Poudlard comptaient entre ses murs, avait-il fallu que ce soit eux ? Heath et Jake. Les deux hommes ayant bercés son enfance parmi les autres orphelins du groupe. Lors de ce genre de moment, le temps semble passer trop vite alors que nos pas semblent bien trop lents sur la pierre froide de château. Enfin la jeune Serdaigle quitta l'enceinte chaleureuse du bâtiment. Mais elle semblait ne pas sentir le froid mordre sa peau, le vent emmêlant ses longs cheveux blonds et s'insinuant dans chaque recoin de ses vêtements trop légers. Il lui fallut en tout quelques minutes pour arriver jusqu'au deux orphelins autour duquel le groupe d'élèves commençaient à s'épaissir. Et ce qu'elle entendit lui laissa deviner qu'ils n'étaient plus seuls. Kaprice. Elle parvint avec du mal à se frayer un chemin au travers de la foule humaine. Bien sur, elle aurait pu s'énerver pour qu'ils la laissent passer. Mais Sunny était incapable de s'écrier contre qui que ce soit. Elle aurait également pu leur demander de partir, mais même en temps que préfète, elle savait que c'était peine perdue. Le spectacle était pour eux bien trop intéressant pour qu'ils daignent s'en aller. Plus elle se rapprochait, plus la scène apparaissait clairement aux yeux de la bleue et argent qui ne pu atténuer la douleur qui lui procura ce qu'elle y vit. Leur proximité. Leurs lèvres qui se frôlent... Et les mots si durs de Kaprice qui vinrent s'insinuer sans ménagement dans les oreilles de Sunny. Elle aurait tellement voulu lui dire de se taire. Elle aurait tellement voulu arrêter le flot impitoyable de ses paroles. Sunny n'était pas idiote. Elle savait connaissant les sentiments de son amie pour le Serpentard. Ceux qu'elle ne parvenait pas à oublier. Tout comme elle ne pouvait elle-même ignorer ce qu'elle ressentait pour le Serpentard. Tout comme elle ne pouvait nier cet unique battement de cœur différent lorsqu'elle posait les yeux sur lui. Mais plus que ça, la jeune sorcière ne supportait pas de savoir son amie malheureuse. Elle aurait tellement voulu que tout soit différent. Mais avec le temps, elle avait apprit que certains sentiments étaient incontrôlables. Et les troubles qu'ils créaient autour d'eux inéluctables. « Kaprice, arrête... S'il te plait... » Mais la jeune Gryffondord avait déjà quitté Heath, rejoignant Jake qui se tenait plus loin. Se rapprochant, elle vit les ecchymoses se formant sur le visage des deux jeunes hommes, témoignage d'une altercation plutôt violente. « Dis, tu crois qu'il vont lever le sort de Heath ? » « J'espère pas, je tiens à profiter de ce repis encore un peu. » Les ricanements qui suivirent ses paroles créèrent un froncement de sourcils inquiet sur le visage de Sunny alors qu'elle s'approchait un peu plus de Heath. Effleurant d'un doigt le visage abîmé de Heath elle comprit enfin ce qu'il s'était passé. « Finite. » Il ne lui avait fallu que de quelques fractions de secondes pour pointer avec douceur sa baguette sur le vert et argent et rompre le sort précédemment jeté par Jake. Elle posa son regard dans les yeux verdoyant de Heath, avec l'espoir qu'il ne continue pas d'envenimer la situation plus qu'elle ne l'était déjà. Bien sur, elle-même aurait pu faire une quelconque remarque sur les paroles blessante de Kaprice à son égard qui ne lui avait pas échappé. Ravalant la peine qu'elles lui causaient, elle choisit comme toujours le silence, glissant un regard triste que lui inspirait l'état déplorable de Jake vers lequel c'était dirigé la Gryffondord. « Maintenant, est-ce que je pourrais savoir ce qu'il vous a prit ? »Elle s'adressa ainsi d'une voix inquiète à Heath et Jake. Tout comme Kaprice, c'était son rôle de préfète de le savoir mais c'était bien plus en tant qu'amie qu'elle se sentait concernée. Car ce n'était pas son cœur de préfète qui souffrait tant de les voir dans cet état...




[ Désolée pour la médiocre qualité du texte, je savais vraiment pas comment m'insérer vu la situation, shame on me... --' Prochain post pour Anna-Beth. (: ]

Va t'en. Je voudrais que tu t'en ailles, que tu ne te retournes pas, non ne te retournes pas, surtout pas.. Je voudrais que tu pleures un peu aussi, que tu pleures pour noyer dans tes larmes tout le mal que je t'ai fait.. Et si tu pouvais me frapper aussi, une bonne gifle dans la gueule, comme les nombreuses autres que j'ai pu te mettre. Mais va t'en. Marches droit et oublie moi, oublie tout, recommences ta vie comme si j'avais jamais existé. Ne penses plus à moi, je n'en vaux pas la peine. Alors pleure un bon coup, sur son épaule en oubliant que c'est sur la mienne que tu aimerais te poser et reprends ta vie où tu l'avais laisser parce que je suis pas fréquentable. Je suis une tare, tu comprends ? Une maladie incurable.. Un poison sans antidote. Va t'en, même si ça me fait mal. Au fond, on sait bien que toi et moi ça marchera jamais, que toi et moi c'est voué à l'échec. On se connaît trop, ou peut être que justement on se connaît pas assez. On a joué des rôles qui nous ont trop collé à la peau, si bien que je crois qu'on a perdu de vue qui on était vraiment.. Ce qu'on était vraiment l'un pour l'autre. Allez, va t'en, tournes le dos et avances. J'en peux plus de te faire mal, de me faire mal, de leur faire mal. De nous blesser. Envoles toi. Je te laisse me quitter. Je fermes les yeux, comme ça quand je les rouvrirais, tu seras plus là et j'aurais pas la tentation de te retenir.. Pas cette fois.


Et il rouvrit les yeux, mais Kaprice était toujours là, devant lui. A le défier du regard alors qu'il voulait seulement qu'elle fuit, ou la fuir. Il ne la rattraperait pas cette fois, du moins Heath espérait qu'il n'aurait pas cette faiblesse. Il l'avait fait une fois et voilà où ça l'avait mené. Au lieu de tenir ses promesses, et de s'écouter, il n'avait fait que jouer ce même rôle dans lequel il avait gagné cette notoriété qui n'était plus un secret pour personne. Oh il savait le jouer à la perfection le con sans coeur, à se demander si il jouait vraiment la comédie au fond. Avait il réellement fait semblant pendant tout ce temps ? Avait il joué avec Kaprice, comme elle le lui faisait remarquer ? La réponse lui semblait si évidente qu'elle le pétrifia sur place. Ça crevait les yeux au fond. A partir de ce jour où il s'était mit devant elle pour couper court à ses sanglots de gamine abandonnée à celui où il l'avait retenu dans le parc.. Il avait été un tricheur. Il avait tout bonnement triché. A tel point qu'il avait perdu le fil qui séparait la réalité de sa réalité. Toute une différence. Dans la sienne, il était intouchable, il ne ressentait rien, il n'avait jamais mal. Mais dans le vrai monde, il se heurtait constamment aux erreurs que son père avaient commise et qui traînaient sur sa route.. Et aux siennes. Comment pouvait il en être autrement quand le seul exemple d'amour et de relation qu'il avait eu c'était terminé par un point final sur une pierre tombale. Il reproduisait ce même échec, cette même violence sentimentale avec Kaprice et il n'avait même pas l'air de réellement s'en rendre compte parce que ça semblait naturelle. Il n'y avait que Sunny qui réveillait sa douceur, cette part de tendresse que sa mère lui avait enseigné pendant l'année qui avait précédé son décès.. Cette douceur que la serdaigle arrivait à réveiller et à recevoir de sa part. Pourtant, il fallait choisir et il avait faillit choisir ce soir-là, quand sa main s'était posée sur le bras de la brunette, qu'il lui avait fait face. Heath avait failli faire face à ses sentiments, ceux qu'il enfouissaient même si il ne les comprenait pas tous. Et voilà ce qu'il en faisait.. Il balayait tout d'un coup de pied.

Mais putain .. Ouvres les yeux, tu comprends pas ou quoi ?! Tu comprends pas ce que j'essaie de faire ? Réveilles toi merde ! Tu m'aimes mais moi non plus .. S'écria-t-il en silence. Doux paradoxe. Merci Jake. Muet, Heath observait la scène d'un autre oeil mais la colère était toujours là. Et la douleur aussi. Cette foutue douleur sous toutes ses formes les plus agressives, à commencer par celle de l'intérieure et cette étrange sensation que le virus se propageait plus vite et pourrissait un peu son âme. Heureusement qu'il n'était pas Dorian Gray parce qu'il n'était pas sûr de supporter la vue de son âme en putréfaction. Venait ensuite la douleur physique, les coups reçus et les marques sur sa peau qui s'ajoutaient à celles déjà existence, celles que les orphelins n'avaient jamais vu, celles qu'il cachait du mieux qu'il pouvait.. Même à ses conquêtes du soir n'avait jamais réellement vu sa peau, profitant toujours de l'obscurité. Et cette douleur physique était sans doute la moins lancinante, parce qu'au fond il y était habitué. S'ajoutait aussi la douleur de l'autre. Pas seulement celle de Kaprice mais aussi celle de Jake parce qu'il lui en avait fait baver aussi et que la déception dans son regard et ce sort lancé en disait long sur ce qu'il pensait. Heath n'était qu'un raté. Il vouait sa vie aux échecs des autres mais aux siens aussi. Il n'y avait qu'à voir ce qu'il avait planté autour de lui.. Les pousses étaient mortes.. Dévastation.
Tout ça pour un ego démesuré, Kaprice avait raison. C'était le sien qui le poussait à agir comme ça et à causait toutes ces blessures. Si bien qu'il en venait à juger les autres coupables.
En revanche, la surprise fut immédiate quand il découvrit le badge accroché à son coeur, parce qu'il ne s'était pas attendu à ça en la voyant porter sa main à cet endroit. Il avait prit ce geste pour lui, ce geste qu'il avait reproduit chaque fois qu'il l'avait vu au bras d'un autre et qu'elle le regardait. Un geste qui avait tout son sens dans l'esprit timbré du jeune homme. La chute fut vertigineuse quand il comprit ce qu'elle cachait. Préfète. Tant mieux, encore une chose qui les différenciait.

Dégages .. Aurait il voulu hurler, comme si de voir cet insigne sur elle lui brûlait les yeux. Bien qu'il avait juste subit un silencio, il semblait en plus incapable de bouger, trop assommer pour tout ce qu'il venait de recevoir en coups et en paroles. La main sur l'épaule attira son regard, perplexe, il voulut la dégager mais sa main resta simplement sur le poignet de Kaprice, sans faire un geste de plus alors qu'elle s'approchait. Il fronça les sourcils un peu fâché, un peu surprit et surtout apeuré. Pas comme ça .. Pas pour ça.. Pas comme un au revoir. Son regard suivit l'approche de son visage, sans ciller, prêt à s'éloigner si elle osait approcher plus mais rien. Un simple effleurement. Ses doigts relâchèrent la pression sur le poignet de la jeune fille et il la regarda baisser la tête. La réplique fut acerbe et visa juste, du moins elle sembla viser juste. Sunny .. Sa douce Sunny. Il baissa le regard, un mal de ventre lui donnant presque envie de se tordre sur le sol. Relevant la tête, son regard croisa celui de Kaprice et ce qu'il y vit ne le rassura pas. Il avait gagné, en effet. Alors pourquoi ne savourait-il pas cette victoire bien méritée ? Parce que la situation ne le lui permettait pas, surtout quand Sunny débarqua.

Son regard passa du dos de Kaprice au visage inquiet de son rayon de soleil. Avait elle entendu tout ce qui c'était dit ? Il ne se posa pas longtemps la question, jetant un dernier coup d'oeil à la brune qui s'approchait de Jake. Rageur, il en aurait serré le poing si il n'avait pas remarqué que Sunny n'était pas très chaudement vêtue. Baissant le regard vers elle, il grimaça légèrement au contact de ses doigts effleurant ses blessures qui apparaissaient petit à petit. Le sort rompu, il n'ouvrit pas la bouche pour autant, ni ne jeta un coup d'oeil aux mauvaises langues qui déjà commençaient à repartir à leurs occupations puisque le spectacle était fini. Quittant sa robe de sorcier, il la posa sur les épaules de la serdaigle, de peur qu'elle ne s'abîma tout fragile qu'elle semblait être. Et même si Heath sembla se montrer plus doux, il serrait toujours la mâchoire, incapable de digérer ce qu'il venait de se prendre comme coups. Pourtant il n'arrivait pas vraiment à les haïr, malgré la douleur physique et émotionnelle, parce qu'il savait qu'il avait tort mais l'admettre c'était autre chose.
Baissant le nez, pour regarder le sol, il secoua la tête à la question de Sunny, peu enclin à répondre parce que ce serait compliqué, parce que ça ne lui ferait peut être pas plaisir d'entendre qu'il avait encore fait mal à Jake .. Et parce qu'elle risquait peut être de vouloir prendre soin du pouffsouffle au lieu de lui et qu'il avait déjà du mal à digérer l'idée que Kaprice préférait s'occuper de l'autre .. De toute façon qu'espérait il..
Tirant un peu sur sa rob de sorcier pour la remonter sur les épaules de Sunny et la resserrer un peu autour de son cou, tenant toujours le col dans ses mains, il la dévisagea sans un mot, désirant juste un peu du calme et de la tendresse que pourrait lui apporter le caractère doux de la jeune fille. Il avait mal. Il glissa son bras autour des épaules de la serdaigle, pour se réchauffer un peu mais pour aussi la réchauffer, mais surtout pour s'appuyer un peu parce que si il ne pleurait pas c'en était pas loin.


Heath se revoyait à six ans, encore peureux et effrayé à l'idée de souffrir. « On a juste mit les choses au clair.. » fit il d'une voix blanche, plus vide d'intonations que jamais en se frottant l'arcade de sa main libre, bien que le contact du doigt de Sunny était plus agréable que sa propre peau froide et couverte de boue et de sang. D'un regard noir il chassa les curieux qui persistaient et baissa la tête vers la blondinette, dans l'espoir qu'elle ne lui en demande pas trop. Il voulait juste se terrer, trouver un coin où personne n'irait voir si le grand et dur Heath n'avait pas craqué, parce qu'il le savait; ils attendaient tous ça qu'il craque et félicitaient déjà Jake de sa performance. Les salauds.