"Je me souviendrai toujours du premier regard qu'elle a posé sur moi. Ce regard qui m'aura montré tant de choses que j'étais incapable de comprendre à 6 ans, à mon arrivée en Grande Bretagne. Ce regard de cette femme s'est posé sur moi, lors de ma visite à Cardiff.
A 7 ans je n'attendais qu'une chose d'elle: un jouet. J'adorais jouer, surtout aux jeux qui ne demandais pas une logique, car je n'avais pas une très grande intelligence. J'étais très nâif. Je pouvais passer des heures dessus. Je loupais les repas, les sorties au parc, les courses et même le peu de fêtes auxquelles j'avais la possibilité d'assister. Je m'occupais toute la journée, refusais quelques fois de jouer avec mon père. C'est d'ailleurs lui qui me les achetais, tout le temps.
A 8 ans, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me fasse changer de prénom ! Mon prénom Giovanny ainsi que celui de mon père Casimiro, ne lui convenait pas. Ce dernier le changea en Casimir par amour pour elle. Il voulait marquer un sois disant "changement" qui annoncerait une nouvelle vie après notre fuite de l'Italie. Mais moi, Giovanny me convenait très bien, je voulais montrer mes racines italiennes mais que voulez vous... à 8 ans on peut pas dire grand chose ! On me renomma Gavin.
A 9 ans, je n'attendais qu'une chose d'elle: de la tendresse. Dans notre maison je ne voyais que mon père, qui me donnait tout ce que je voulais, et une femme avec qui il s'était marié 2 ans plus tôt. Il me manquait quelque chose, un animal de compagnie peut être comme un chien ? Non ça mord... un chat ? Non plus, ça griffe... un poisson rouge ? Non, c'est inutile... Je cherchais alors dans mes minces souvenirs d'avant mon départ d'Italie, un élément qui ne manquait pas là-bas mais qui manquait ici. Je me souvenais d'une femme emplit de tendresse qui me faisait rire et me prenait dans ses bras. Son visage m'est flou mais je ne pouvais pas oublier la douceur de ses caresses et le son de sa voix disant mon prénom, mon VRAI prénom. Dans ma maison de Cardiff, ça me manquait. Un jour, décidé, je vins voir cette femme qui se trouvait sur son fauteuil à regarder la télé. Je lui demandai un câlin. Elle ne répondit point, même pas d'un regard. Elle continua de fixer la télévision. Je m'en allai mais je retentai ma chance le jour suivant. J'eus tout les jours la même réaction. A un moment, je ne faisais que m'asseoir dans un coin, à la regarder. J'analysais l'expression de son visage. Elle avait toujours l'air très intéressé par ce qu'elle regardait, je le voyais au petit sourire au coin de ses lèvres lorsque son animateur préféré arrivait sur l'écran, ou encore le point d'interrogation qui se dessinait sur son visage lorsqu'il y avait un quizz. J'apprenais à la connaître par ses expressions. Lorsque mon père rentrait du travail, il venait toujours me chercher pour jouer avec moi ou me raconter des histoires, et même me faire des câlins ! J'essayais au fur et à mesure des jours, d'autres moments dans la journée pour demander à cette femme un câlin ou un petit geste envers moi. Il n'y avait toujours pas de réponse. Je commençais à en faire un petit jeu: le but était de lui demander lorsqu'elle allait d'une pièce à une autre, où elle n'était pas concentrer sur quelque chose de précis. Le jeu m'amusait de jour en jour même si elle ne réagissait toujours pas. Ce n'est qu'après plusieurs mois depuis le début de la partie, qu'elle prononça 7 mots
" Tu vois pas que je suis occupée !" que je traduisis moi même par sept autres mots
" Arrêtes ! Tu commences vraiment à m'énerver". Elle avait toujours quelque chose à faire, donc toujours une excuse ! Je finissais par me lasser après plus de sept mois de jeu. J'ai du me contenter des câlins de mon père, qui n'était pas si mal en fin de compte !
A 10 ans, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me donne un demi-frère ! Mon jeu de l'an dernier m'a aveuglé sur les formes que prenait cette femme. Je ne m'étais occupé que des expressions sur son visage, dieu sait que les visages me passionne ! C'est un soir qu'elle et mon père avaient rapporté un enfant à la maison. Je ne pu le voir qu'à travers les barrières de son berceau. C'était un petit être, qui a mon grand regret criait et pleurait beaucoup. Je demandais souvent à mon père de le calmer, car je ne supportais pas les cris ou les pleures d'enfant. Surtout de celui-ci qui a ramener l'attention de mon père sur lui. Sa femme le prenait souvent dans ses bras, le caressait et même lui donnait des petits bisous. Incroyable ! Cette femme est capable de tendresse envers un enfant, je n'en croyais pas mes yeux. Mais je m'en fichais après tout, j'ai passé ce cap. Maintenant je restais souvent seul dans ma chambre, assis dans un coin à jouer avec une balle en mousse. Je n'ai pas honte de dire que j'aimais beaucoup être seul. Je pouvais faire ce que je voulais et je pouvais penser tranquillement, a ce que j'allai faire demain ... ou encore au jeu auquel j'allai jouer dans la journée. Et puis après tout, la solitude m'allait bien. J'étais plutôt petit, mince et sans véritable expression au visage. Les gens pouvaient croire que j'étais complètement vide de pensées. Je n'avais que peu d'ami, donc pas de grande vie sociale.
A 11 ans, je n'attendais qu'une chose d'elle: qu'elle ne m'envoit pas à Poudlard ! Peu après mon onzième anniversaire, j'avais reçu une lettre au nom de "Giovanny Gardween". Mon père l'avait lu le premier. Je me souviens de l'expression très étonné qui était sur son visage. Ca devait être quelque chose d'important. Il l'avait fait glisser sur la table pour la passer à sa femme qui n'avait pas bouger. Elle la regardait d'un air distant, comme si elle n' osait pas s'approcher de la lettre. Mais au fur et à mesure que ses yeux parcouraient les lignes, elle semblait beaucoup plus intéressée et fini par prendre la lettre dans les mains et à se tourner vers son mari en souriant. J'étais resté au bout de la table, en silence. Je restais spectateur. Ce n'est qu'après une petite discussion entre mon père et sa femme qu'elle s'était tourné pour la deuxième fois vers moi, et avec un sourire en plus ! Je ne comprenais rien mais je m'étais contenté de rester là sans trop savoir que faire après ça ! Enfin un sourire après 5 ans d'ignorance. Mon père avait l'air sceptique par rapport à cette lettre, il me regardait d'un air inquiet. Je me levai alors de la table et m'avançai vers lui pour voir cette lettre de plus près. Je ne parlais pas beaucoup, et préférais voir les choses de mes propres yeux pour y croire. Je lu quelques mots: Poudlard... école de sorcellerie... admis.... Je m'étais arrêté là. Mon père lâcha la lettre et m'emmena dans sa chambre pour que l'on puisse discuter tout les deux.
"Je ne suis pas sûr que cette école soit bonne pour toi, fils. Tu n'as pas de pouvoir, ou de trucs comme ça tu comprends ?". Je ne faisais qu'acquiscer de la tête. Mon père fit une pause et repris:
" Ta Belle-Mère veut t'envoyer là-bas. Elle trouve que tu es trop souvent enfermé à la maison et seul alors elle pense que t'envoyer à cette école serait judicieux et bon pour toi même. Mais je ne suis pas de son avis...je te trouverai une autre école bien meilleur ne t'inquiète pas." Mon père me fit un baiser sur le front et parti. Après ça, j'étais retourné dans ma chambre pour réfléchir et reprendre ma balle en mousse. Je m'étais allongé sur mon lit et la lançait jusqu'au plafond pour la faire rebondir. J'avais arrêté après seulement quelques instants car j'avais entendu la voix de mon père et de sa femme qui discutaient plutôt bruyamment. Ces bruits commençaient à me gêner sérieusement car ils duraient. J'essayais d'étouffer le bruit en me mettant dans mon coussin ou dans le placard. J'ai du essayé toutes les combinaisons possibles cette nuit là, je n'en retenu qu'une seule. Je m'étais mis dans un coin et pensais. Je m'imaginais être autre part, perdu dans une forêt à écouter les chants des oiseaux, le son des feuilles qui se frottaient les unes sur les autres ou encore l'eau qui coulait dans une rivière à proximité. J'étais seul avec ces sons qui était les plus beau au monde. J'oubliais tout et je perdais la notion du temps. Soudain, le bruit de ma porte m'avait tiré de ce monde pour me ramener dans celui du réel. Mon père était entré. Il s ' asseya sur mon lit, quelques larmes avaient coulées:
"Rassemble tes affaires Gavin". Je n'avais pas compris sur le moment, je n'avais fais que dire:
" Nous déménageons ?". Mon père n'osait pas me regarder.
" Non tu vas aller à Poudlard"... C'était le début d'un cauchemar pour moi. Je devais partir de la maison, quitter ma chambre, quitter mon père. Mes affaires étaient prêtes pour septembre. Mes larmes ne cessèrent de couler lorsque j'étais dans ma chambre pour les dernières fois. Je ne voulais pas montrer à mon père et surtout à sa femme combien j'étais triste de partir. Je n'aime pas pleurer devant les autres: c'est un signe de faiblesse. Le jour de mon départ était arrivé, je n'avais acheté aucune fourniture car mon père ne savait pas du tout où se procurer ces bouquins au noms inconnus, ou même une baguette.
Sa femme avait tenu à nous accompagner jusqu'à la gare, pour être sur que je parte pour de bon sûrement ! Elle était restée dans la voiture. Elle posa un dernier sourire sur moi. Je ne répondit pas, je la regardai avec mépris. Entré dans le hall de la gare, je pouvais observer la foule. Je n'avais jamais vu autant de monde dans un même endroit. Il n'y en avait pas autant au supermarché, ou dans un parc. Mon père se mit à ma hauteur pour me faire un dernier câlin et m'envoyer un
"Sois prudent, écris moi", sur le quai de la gare. J'avais profité de ce câlin comme aucun autre auparavant. En s'en allant, il se contenta de marcher droit devant lui sans se retournai. Je l'avais regarder se fondre dans la foule. Lorsque je n'avais plus aucun signe de sa présence je me mis en route pour Poudlard.
Ma scolarité à Poudlard m'apporta énormément de chose: tout d'abord une vie sociale ! Ma première année fut très dur car je n'avais aucun repère. Je fut envoyé à Serdaigle, car j'avais sois disant des capacités à fournir un bon travail. Je n'y croyais pas au début mais je me suis découvert une passion pour l'apprentissage donc les cours au fil des années. J'ai rencontré mon meilleur ami lors d'un cours d'étude des moldus en deuxième année. Nous les connaissions tout les deux très bien car nous étions nés de parents moldus. Enfin pour ma part je n'en étais pas sûr car je n'avais aucune idée si ma mère était une sorcière ou pas. Ca reste toujours pour moi un grand mystère...
J'ai aussi beaucoup muri, laissant les jeux dans les placards pour pouvoir disposer sur mon lit des livres de cours. Je voulais me cultiver le plus possible car j'étais très ambitieux. Professeur ? Ou un travail au ministère ? Je n'en étais pas encore certain. Je passe rapidement sur ma scolarité car je la développerai dans un autre chapitre.
Mon diplôme en poche, j'étais rentré chez moi, à Cardiff après avoir fêter mes 18 ans. La maison avait beaucoup changé, la peinture avait changer, le jardin c'était agrandi et un chien y habitait à présent. Mon père fut très heureux de me retrouver. Il avait beaucoup changer sur le plan de son poids ( il a du le doubler ) et de sa moustache ( qu'il laissait pousser assez long maintenant ). J'avais un demi frère de plus Thomas, et mon premier, Damian, avait presque 8 ans et était devenu une vrai terreur. Il manquait quelqu'un dans la maison. Ce "quelqu'un" sur qui j'avais tant réfléchi lors de ma scolarité à Poudlard, ce "quelqu'un" à qui j'avais envie de parler tout de suite. Je n'en ai jamais eu l'occasion, elle était décédée peu après la naissance de Thomas, d'une tumeur au cerveau.
A 18 ans, je n'attend plus qu'une chose d'elle: des réponses. Je n'ai jamais pu lui demander pourquoi elle avait agit aussi cruellement avec moi. Quand j'étais enfant j'étais trop stupide, tout n'était qu'un jeu mais c'était tout le contraire. Maintenant je m'en rend compte, et je m'en veux car elle aurait du être la femme, la mère qui m'aurait donné de l'amour. J'aurai du essayé de chercher à comprendre dés ce regard que je n'ai jamais pu oublié a mon arrivée en Grande Bretagne. Ce regard glacial, vide, sans sentiments, de rejet. Ce regard qui m'aura montré tant de choses que j'étais incapable de comprendre à 6 ans. Ce regard de cette femme s'est posé sur moi, lors de ma première visite à Cardiff. Cette femme, c'était ma Belle-Mère, c'était aussi Katherine Gardween."
Journal de Giovanny G. Gardween, Chapitre II