acte 1 :: La formation du mal

[i]« Dis, tu crois qu’il est mort? »

« J’en sais rien... »

Visiblement, l’adolescent n’aurait su dire si c’était le cas. Pourtant, rien ne se passait; c’était le silence total. Il n’y avait que le sifflement du vent à travers la cime des arbres pour les perturber davantage. Pas un son, pas une âme qui vive... Il n’avait fallu alors que d’un simple regard vers son compagnon pour comprendre que la réponse à cette question ne dépendait alors plus que de lui. Effectivement, si Mathias Grant avait été le premier à avoir proposé l’idée de s’essayer avec un cobaye, question d’expérimenter des sortilèges plus ou moins conseillés, il était aussi le premier à se dégonfler. Ainsi donc, le jeune serdaigle se vit obligé de s’approcher du corps d’un pas plus ou moins assuré, comme si il s’attendait à ce que la masse lui saute dessus à tout moment. Il s’était légèrement penché vers la pauvre victime de leurs expériences et essaya d’examiner de plus près l’état du pauvre renard. Du bout de sa baguette qu’il serrait fortement dans sa main gauche, l’écossais alla donner quelques coups sur la carcasse avant d’en conclure qu’il était bel et bien mort. Il avait donc soupirer, se tournant vers son ami qui semblait être ronger par la culpabilité. À savoir alors pourquoi, McTavish s’était esclaffé de rire sans pouvoir s’arrêter. Était-ce l’expression sur le visage de son ami ou alors la circonstance qui le faisait rire de la sorte, il n’aurait su dire. Une chose était certaine, il n’y avait rien de drôle à ce qu’ils venaient de faire. Pourtant, si Mathias n’y croyait pas, jugeant qu’il venait de faire quelque chose d’extrêmement mal, Ewan, lui, s’en foutait. En effet, l’envie de recommencer afin de voir si le même sortilège aurait eu le même effet sur un autre être vivant se manifestait en lui. Ce fut sans doute pour cela qu’il avait levé sa baguette et donna un petit coup vif et rapide vers la branche de l’arbre devant lui en s’écriant: « Aveda Kedavra! ». Le cri horrifié de Mathias étouffa celui du poids du pauvre écureuil qui était subitement tombé de sa cachette comme une pierre que l’on avait laissé tomber. « Wow! C’est plutôt efficace comme sort, tu ne trouves pas? Je l’aime bien. On essait l’endoloris? » Aussi bien dire que le garçon de seize ans s’amusait comme un petit fou.

« Tu es fou ou quoi? On va se faire attraper! Ewan, arrête! »

« Et puis quoi encore? Tu penses qu’ils vont le savoir, d’abord? Ils n’iront pas vérifier la baguette de chaque étudiant, tout de même! Ne me dis pas que t’as peur? Je te rappelle que c’était ton idée, Grant! »

« Oui, peut-être, mais je disais ça pour... Pour blaguer. Je ne pensais pas que tu allais le faire pour de vrai! Je veux dire, c’est... C’est...»

« C’est tué? C’est ça que t’essaie de dire? Et alors? »

Certes, pour lui, cela n’avait été que tué qu’un simple renard suivit d’un fichu écureuil, soit rien de bien grave derrière cela. Pour Mathias, c’était bien plus que cela. Il avait tué, oui, tué et y avait même prit plaisir -ce qu’il ne comprenait pas-. Si un animal n’était pas perçu comme un être humain, la différence n’était pourtant pas si grande. Il fallait bien débuter par quelque chose et c’était sans doute cela qui avait horrifié Mathias vis-à-vis d’Ewan. Ainsi, à savoir pourquoi, à partir de ce jour, Mathias Grant n’adressa plus jamais la parole à son meilleur ami qu’avait été Ewan Cameron McTavish. Ce dernier ne s’en porta pas plus mal. Au contraire, il réalisa qu’il valait mieux être seul pour accomplir ce que l’on avait à accomplir et ainsi éviter d‘être mal accompagné. Non seulement le travail était fait plus rapidement dans son cas, mais aussi mieux accomplit. Pourtant, il était inutile de dire que la vu de l’un et l’autre faisait place à un certain malaise de chaque côté, mais qui finit par disparaître bien assez tôt...

acte 2 :: Finition par la ruse

Si cet imbécile de Mathias se croyait malin à ses côtés, il n’attendait rien pour attendre. Il n’était effectivement pas au bout de ses peines et se fut d’ailleurs avec étonnement qu’Ewan constata que malgré toutes ses années d’amitié, le serdaigle n’avait pas comprit qu’elle genre de personne l’écossais pouvait bien être. Or, McTavish se contentait simplement de suivre les pas du directeur ainsi que de sa directrice de maison vers leur bureau où le cas d’Ewan allait être discuter. Il ne restait plus qu’à espérer que Mathias prenait plaisir dans son rôle de préfet-en-chef, car McTavish s’apprêtait à cracher sur son badge une fois les accusations dont il lui tenait responsable allait être révélés. Si cela n’était pas la première fois que le préfet lui donnait des embrouilles avec la direction, cela allait être la dernière, il se l’était juré. Ainsi, la porte du bureau du directeur se referma derrière eux et le silence tomba de nouveau parmi eux. Cependant, le directeur se râcla la gorge afin de prendre parole et ainsi expliquer la situation. Cela ne prit pas beaucoup de temps pour qu’il explique alors ce que lui avait rapporté Mathias Grant à son propos. « Il paraîtrait que vous ayez usé de l’Endoloris sur cette pauvre Lizzie Wellington. Cette dernière a été prise par derrière et n’a donc pu apercevoir son agresseur, mais Grant vous aurais vu brandir votre baguette à ce moment-là, dans un couloir après le couvre-feu. » Les regards du préfet et de la directrice de maison se tournèrent vers l’accusé qui fixait le directeur sans broncher. Il restait de marbre se qui en était presque déroutant. Calme et tout à fait en contrôle. « Il serait préférable de connaître la raison de Wellington pour se promener dans les couloirs après le couvre-feu, alors... Du moins, pour commencer. » Face à tant d’arrogance, Mathias ne put s’empêcher de l’insulter, obligeant l’autorité à intervenir. Ce pauvre Mathias était trop impulsif, ce qui faisait bien changement de la quiche qu’il était l’année dernière; comme quoi le badge forgeait le caractère -du moins le sien-. « Donnez-moi votre baguette, McTavish ». Le sourire vainqueur de Grant fut loin d’être subtile, mais McTavish n’avait pas dit son dernier mot. Or, il lui répondit par un sourire identique tout en obéissant à son directeur qui analysa sa baguette et fit jaillirent les sortilèges utilisés les quelques dernières heures passées. « Vous voyez, je suis innocent. Par contre, vous feriez peut-être mieux de regarder sa propre baguette à lui! Je commence à croire qu’il m’accuse de tous les maux de la planète, guider par sa haine envers moi. Ce qui n’est pas très juste, vous serez d’accord avec moi, monsieur le directeur. »Jouant parfaitement la victime à son tour, l’écossais réussit à obtenir ce qu’il voulait de la part du vieux directeur qui tendit la main vers un Mathias qui n’en croyait pas ses oreilles. Pourtant, c’était à son tour de devoir obéir aux ordres de la direction. Ainsi, le préfet se vit tendre sa baguette au directeur, tout en se défendant qu’il était innocent. La baguette ne mentait pas, or, il fallait attendre que celle-ci ne révèle tout ou déclare son innocence à lui aussi. Cependant, cette fumé noirâtre qui émanait du bout de bois magique en dit long. Pour se prêter au jeu, McTavish fit semblant d’être légèrement outré, voire effrayé en voyant la scène devant lui tandis que Grant criait davantage son innocent malgré ce qui se passait devant eux, Le directeur en était venu à la conclusion que la baguette qui avait servit à agresser Lizzie Wellington était celle de Mathias Grant. Pourtant, même si ce dernier avait beau dire qu’il était piégé et n’y était pour rien dans cette affaire, il y avait beaucoup trop de faits contre lui. Soit celui qu’il se trouvait dans les lieux du crimes, qu’il cherchait effectivement à accuser une autre garçon qui se trouvait être son meilleur ami, mais avec il avait brisé tout lien sans aucune raison apparente et puis pour finir, que ce soit sa baguette qui réponde de ses actes. D’ailleurs, comment quelqu’un avait-il seulement pu lui voler sa baguette le temps de poser ce geste impardonnable? Cela, Ewan Cameron McTavish le savait très bien. Sans doute parce qu’il avait toujours su où son ancien compagnon rangeait sa baguette une fois prêt à se coucher et en avait ainsi profiter pour inter changer sa baguette avec la sienne le temps d’une petite escapade. Puis, pour retrouver sa baguette et redonner la sienne à Grant, rien de plus facile... Cet idiot était une fillette et ne connaissait rien au courage. Il était clair qu’il n’allait le rapporter que le matin venu, ce qui signifiait que l’écossais de dix-sept ans avait la possibilité de faire la même chose qu’auparavant et ainsi échanger les baguettes. « Mathias Grant, je me vois contrains de vous expulser pour avoir usé d’un sort impardonnable, soit celui de l’Endoloris sur une de nos élèves et d’avoir, par la suite, essayé d’accuser McTavish en croyant vous sortir d’affaire. Vous devrez désormais répondre de vos actes vis-à-vis le geste que vous avez posé, devant le Ministère. » Un éphémère sourire fut la dernière chose que vis Grant sur le visage de son ancien meilleur ami qui venait de l’avoir comme un débutant, chose qu’il avait toujours été aux yeux d’Ewan. Cela avait toujours été ainsi: Mathias était un râté académiquement parlant, mais aussi pour tout le reste. Soit tout le contraire de McTavish. Il était incapable de faire face aux situations sans la moindre petite dose de courage et était sans doute le plus naïf qu’Ewan connaissait. En croyant être le plus malin depuis le début de l’année en lui menant la vie dur, Mathias se retrouvait à être celui qui croyait prendre, mais qui s’était vite fait achevé. Il avait toujours été trop prévoyant, le pauvre...

Acte 3 :: le diable cachée derrière les yeux d’un ange

Sa dernière année d’internat à Ste-Mangouste allait enfin lui permettre de pratiquer son stupide métier d’infirmier. Ainsi peut-être allait-on le voir comme un bienfaiteur, chose qu’il n’était pas le moindrement du monde. De toute façon, cela importait peu... À l’hôpital magique, on le considérait déjà comme un petit prodige qui sauverait le monde. Faux! Ils ne pouvaient avoir plus tord, mais ce dernier détail, McTavish le garda pour lui. Simulant sa joie et sa bonne humeur derrière des compliments, des sourires bien placé tout en cherchant à se montrer utile, ce n’était rien comparativement à tout ce qui se tramait dans l’esprit du jeune homme. Il avait quitté Poudlard pour sa vie d’adulte, mais malgré la mature qui s’était ajouté, il était resté le même garçon qui était loin d’être cette ange qu’on voyait en lui physiquement. Si alors il avait cessé d’utiliser sa baguette magique à des fins impardonnables, cela ne saurait tardé. Il n’attendait que le bon moment. Or, ce dernier ne pouvait que venir frapper à sa porte. « McTavish, il y a un patient répondant au nom de Grant dans le couloir. Pourriez-vous aller le voir, je crois qu’il ne va pas bien. » D’un simple hochement de tête, le jeune infirmier en formation se dirigea vers le dit couloir avant de constater que ce patient n’était nul autre qu’une vieille connaissance à lui. D’un sourire en coin, il s’approcha alors du pauvre homme en chaise roulante avant de l’entraîner dans une salle de diagnostic. « Et bien, comme on se retrouve, Mathias Grant. J’avais osé croire que tu n’étais pas devenu aussi fou après ton expulsion de Poudlard et ton séjour à Azkaban. Pauvre de toi, je présume que le véritable fautif cours toujours, pas vrai? » Étrangement, il était bien plus agréable de discuter avec le Grant d’ aujourd’hui contrairement à celui de son adolescence. Effectivement, ce Mathias Grant devant lui était l’un de ces êtres silencieux au regards vides; un bon confident, loyal qui plus est. Fermant la porte de la salle privé, l’infirmier se pencha alors vers son ancien ami pour bien fixer ses pupilles inertes. « Je vais te dire un secret, tu veux? Même si je ne crois pas que s’en soit véritablement un... Tu sais, ce qui t’es arrivé, tu as raison, c’était de ma faute. » Soudainement, le patient qui n’avait plus sa tête, considéré comme étant un patient “légume”, se mit à trembler tout en marmonnant des choses inaudibles. Il ne parvenait pas à crier, ce qui amusa davantage l’Écossais qui lui tapota l’épaule. « Allez, ne t’en fais pas... Après tout, ce n’était pas comme si c’était bien grave. Si on regarde bien, tu es passé de râté à... Hum, mouais, de raté à inutile. J’avoue que j’aurais préféré resté un râté plutôt que d’être obligé de me faire nourrir par maman à ton pauvre âge. » Il ria davantage devant celui qui n’était plus en mesure de se défendre, voire qui ne fut jamais capable vis à vis de cet homme qui fut jadis son meilleure ami. Aussi bien dire que ce meilleur ami se dévoila être son meilleur ennemi. Et c’était avec son petit air niais de faux anges qui parvînt à détruire sa vie et à obtenir tout ce qu’il voulait, mais qui parvenait toujours autant. L’infirmier finit par sortir de la salle de diagnostic accompagné de son patient avant de rejoindre les parents de ce dernier qui attendait dans la salle d’attente. « Bonjour, M. Et Mme Grant. Je crois que Mathias est en bonne voie de récupération. Son traumatisme à Azkaban a du beaucoup le perturber, mais j’ai confiance qu’il redevienne normal. Avec des parents comme vous, il se remettra vite sur pieds. » « Mon pauvre petit. À croire que cet imbécile ait voulu que tu sois à sa place et toi, pourtant si gentil encore aujourd’hui avec lui malgré ce dont il t’accusait lorsque c’était lui le coupable! », « Mais non, Mme Grant. Mathias a toujours été un ami pour moi... Je ne lui en veux pas des faux pas qu’il a pu faire. Tout le monde fait des erreurs. Je lui pardonne tout le mal qu’il a fait...». Il enlaça les vieux parents avant des leur dire au revoir... Une fois dehors, il ne put cacher plus longtemps son sourire mesquin sur le coin des lèvres. Comme le monde était naïf, il n’en croyait pas ses yeux... Il retourna alors au travail, lança alors un sourire charmeur à l’infirmière de la réception qui rougit à son passage.