Edward venait de quitter le Ministère en furie, accompagné par un groupe d'aurors. On venait de lui ordonner d'arrêter une dénommée Aelys McNamara. Cela faisait quelques mois que le Ministère était chargé de cette affaire, mais il était flagrant que cette inconnue n'avait rien d'une hors-la-loi. On l'accusait de diverses charges qui, quand on connaissait la vérité, n'avaient strictement aucun sens. Edward avait tout compris : le fait de provenir d'une civilisation réputée pour être disparue et de posséder des pouvoirs peu communs provoquait l'attention du Ministère. Tout n'était que jalousie et désir de domination. Mais que pouvait faire Edward ? S'il n'obéissait pas, c'était tout son poste qui serait remis en question. Mais il n'était pas de ceux qui exécutent les injustices en enfonçant ses poings dans ses poches, bien au contraire. Lorsqu'il lui fallait accomplir ce que ses propres moeurs ne permettaient pas, il avait toujours une idée derrière la tête qui allait contre les intentions premières du Ministère. Pourquoi le Ministère de la Magie provoquait toujours autant d'erreurs ? Dans le passé, il s'était illustré dans son incapacité à gérer les évenements. Pourtant, Edward voulait y croire, croire en une institution capable de diriger un monde magique souvent confronté aux catastrophes. Voilà pourquoi le Comte s'acharnait à accomplir son métier du mieux qu'il pouvait, et de la façon la plus juste possible.

Ce jour là, c'était l'occasion de faire preuve de justice. Seulement, il fallait le faire discretement. Après tout, Edward était accompagné d'un groupe d'aurors qui ne se génerait pas pour rapporter les actes d'Edward à l'autorité du Ministère. Lors du trajet séparant le Ministère et le Chaudron Baveur, le Comte eût tout le temps nécessaire pour mûrir son plan. Le groupe avançait d'un bon pas dans les rues de Londres. Edward portait un long manteau noir, sa canne d'aristocrate tenue fermement. Les aurors le suivaient et le groupe avançait à fière allure, ignorant les regards intrigués de la population moldue. Il est vrai que des hommes tout de noir vêtus et aux mines peu amicales pouvaient susciter de la curiosité. Même les sorciers du Chaudron Baveur furent surpris en les voyant arriver, mais eux comprirent qu'une arrestation aurait lieu. Si le Directeur du Département de la Justice Magique, homme très connu, arrivait de la sorte accompagné d'aurors, ce n'était pas pour aller faire quelques achats à Fleury & Botts.

Le ciel était toujours aussi ténébreux. Cela faisait bien longtemps que la lumière du Soleil n'émettait plus ses rayons sur le monde magique. Tout était devenu beaucoup trop sombre. Il y avait d'ailleurs de moins en moins de monde s'aventurant au Chemin de Traverse, comme si les sorciers avaient décidé de ne pas affronter les ténèbres les envahissant depuis quelques temps déjà. L'évenement qui allait se produire au Chemin de Traverse n'allait pas rendre l'atmosphère plus réjouissante, bien au contraire. Les quelques sorciers présents, observant les vitrines s'écartèrent pour ne pas perturber le chemin d'Edward et des aurors. La boutique de la dénommée Aelys n'était plus très loin. Un journaliste de la Gazette prennait déjà des photos mais d'un coup de baguette, Edward réduit son appareil en cendres. Il ne voulait pas que l'affaire s'ébruite car il ne souhaitait pas être complice d'une telle injustice. Pourquoi devoir arrêter une femme disposant de rares pouvoirs ? Pourquoi empêcher les sorciers de vivre de leurs talents ? Il y avait beaucoup trop de questions qui se bousculaient dans la tête du Comte. Pourtant, il n'était plus temps de réfléchir, maintenant qu'il était là. Il fallait agir. La boutique recherchée se dressait devant Edward, il ne semblait pas y avoir foule à l'intérieur. Edward, d'un signe de tête, ordonna à deux de ses aurors d'ouvrir la porte, ce qu'ils firent d'une manière très violente, provoquant un grand bruit fracassant. D'une voix forte et autoritaire, d'une froideur extrême, Edward prit la parole après avoir avancé jusqu'au pallier, baguette à la main. Bien évidement, il ne comptait pas s'en servir et avait déjà tout prévu.

" Aelys McNamara, au nom du Ministère de la Magie et de son autorité, vous êtes en état d'arrestation. Messieurs, emmenez la. "

Edward ne laissait rien paraître. Sa mine était extrêmement dure, froide, presque haineuse. Il devait passer pour le représentant de la loi et de la justice qui respectait ses obligations. Dans quelques temps, il devrait mener un double jeu en aidant Aelys, et en faisant bonne figure devant le Ministère.

"Je vous en prie madame Potts, et n'oubliez pas, deux cuillerées au saut du lit et il sera sur pied.
"C'est le ciel qui vous envoie mon petit."

Aelys eut un sourire lumineux. Non, ce n'était pas le ciel c'était Brocéliande. Elle n'avait pas la prétention d'avoir été choisi par Dieu pour quoique ce soit, mais elle faisait déjà au mieux pour améliorer le quotidien des gens, surtout en ces temps de malédictions. Le matin même elle avait été attaquée par ces créatures invisibles que les gens nommaient chiens de l'enfer, les rues étaient de plus en plus dangereuses. Pour s'en sortir il avait fallu faire confiance à la Terre Mère et gager que ces créatures étaient bien des chiens bien qu'il n'y eu aucun moyen de s'en assurer.
En voyant que les chiens ne l'attaquaient pas, et qu'elle avait même l'air de les caresser et d'en rire, les gens avaient fuit, pensant qu'un autre démon hantait leurs rues mais la nouvelle ne s'était pas propagée. Du moins en apparence. Elle était rentrée à sa boutique, cette petite cabane coincée entre deux bâtiments plus conventionnels, puis elle avait repris sa journée de travail tranquillement, se servant de ses dons pour rendre service, comme elle avait toujours fait. Ici un poignet foulé, là une vieille dame qui avait peur que son Mistigri n'ait attrapé quelque chose. Ca n'était pas bien grave mais le simple fait de parler avec quelqu'un d'aussi sain et serein qu'Aelys, avait un effet positif sur ces gens, qui, s'il ne s'en rendaient pas compte concrètement, revnaient toujours vers elle, inconsciemment, pour cette seule et unique raison. Quand on voyait Aelys McNamara, on avait presque déjà la conviction que quelque chose de bon nous attendez, ailleurs, un jour.

La porte s'ouvrit à la volée et Mrs Potts fit un bond sur place. Aelys fronça les sourcils, reconnaissant le ministère en la personne des gens qui venaient de faire irruption dans la boutique. Le ministère l'avait déjà informé par une missive qu'il fallait absolument que sa boutique ait une porte, Aelys se demandait bien ce qu'ils allaient encore pouvoir lui reprocher cette fois.C'était encore à l'époque où le ministère était conduit par Mr Auditore, il n'était pas encore question de le remplacer par l'actuel directeur de Poudlard. Elle s'était alignée à leur requête, en construisant une porte pour sa boutique mais elle n'avait pas prévu qu'on viendrait en tester la solidité. Pour elle, une porte c'était ridicule. Elle n'avait pas l'habitude de s'enfermer. Chez elle, on mettait au mieux une tenture, et la plupart du temps elle était relevée alors...

"En q..."
" Aelys McNamara, au nom du Ministère de la Magie et de son autorité, vous êtes en état d'arrestation. Messieurs, emmenez la. "

Mrs Potts ouvrait de grands yeux ronds. Son esprit de vieille dame âgée lui disait qu'il fallait faire confiance au ministère mais son coeur de gentille grand mère ne pouvait véritablement se résoudre à voir en la douce Aelys, un criminel.

"Eh bien euhh...", commença une Aelys prise au dépourvu,"... qu'ai-je fait? Il me semble avoir le droit de le savoir au moins.

Elle reprenait vite ses esprits, montrant un caractère peu prompt à se laisser dominer par la peur ou à se laisser intimider. Elle se retourna vers Mrs Potts,

"Vous pourrez fermer la porte en partant s'il vous plait Mrs Potts."

La vieille resta interdite, qui pouvait penser à ce genre de détail dans un moment pareil. Mais Aelys avait toujours son joli sourire, quoiqu'il eut revêtu un petit quelque chose de clairement espiègle. Elle n'allait pas se laisser emmener comme ça sans raison. Et elle savait bien qu'elle n'avait rien fait. Son instinct de celte lui disait qu'il allait falloir défendre sa liberté bec et ongle, et ça ne lui faisait pas peur. Rappelons nous bien que les celtes voient en la guerre un remède plutôt qu'un mal. Elle se battrait ça ne lui posait aucun problème et tant qu'elle restait à proximité de sa boutique, elle avait en la Terre Mère un puissant allié. Dans les bureau du ministère ce ne serait sans doute pas la même chose. Elle passa près de l'homme qui avait parlé, lui faisant signe qu'elle sortait et qu'eux aussi. Allait-on seulement la laisser aller jusqu'au pas de la porte? Elle n'en savait rien mais pour le moment elle n'avait montré aucun signe d'hostilité... pour le moment seulement...

Les rumeurs concernant l'étrangeté d'Aelys s'étaient avéré exactes. Le calme avec lequel la jeune femme prennait la situation était plutôt surprenant. Seul Edward n'était pas choqué, il aurait agit pareillement dans ce genre de situation, lui qui avait l'habitude de conserver une attitude détendue. C'était la meilleure attitude à adopter d'ailleurs. C'était cette attitude qui permettait de ne pas se laisser marcher sur les pieds, qui permettait d'agacer ses adversaires au plus haut point, qui permettait de garder le dessus. Edward avait adopté cette stratégie depuis bien des années et elle lui avait toujours été bénéfique. Alors que les aurors étaient prêts à emmener la soi-disant "hors-la-loi", cette dernière demanda tout de même les raisons de cette arrestation. Si les aurors n'avaient pas été présents, Edward aurait très certainement répondu que l'arrestation était due à la jalousie du Ministère, qui n'était pas la sienne d'ailleurs, mais il préféra rester silencieux. Sachant que la suite des évenements tournerait en la faveur de la celte, il était certain qu'il était inutile de l'informer de quoique ce soit. En attendant, il devait conserver une mine sévère, comme s'il comptait bel et bien arrêter cette innocente. Aux yeux des aurors, il était contraint de se faire passer pour le représentant de la justice, mais si celle-çi était loin de correspondre à son essence.

" N'opposez aucune résistance. Tout vous serez expliqué en détails au Ministère avant votre comparution au Magenmagot. "

La voix du Comte était d'une froideur à déstabiliser n'importe qui, et d'une grande autorité. Il jouait parfaitement son jeu. Il espérait juste qu'Aelys obéisse à ses ordres et ne montre pas la moindre violence. S'il voulait la protéger par la suite, elle devait se laisser faire. Mais un évenement vint tout arranger. Alors que le groupe était prêt à quitter le Chemin de Traverse, une voix plutôt menaçant brisa le lourd silence qui avait prit possession du lieu. Edward reconnût tout de suite celle du Chef des aurors qui, sans le savoir, allait s'avérer être d'une aide précieuse.

" Ne bougez plus les enfants… Quant à vous Edward, je dois vous demander de me laisser faire, j’en suis désolé… "

La situation était amusante. Vitali pensait devenir maître de la situation et croyait avoir le dessus sur son supérieur. C'était sans compter sur les réelles intentions d'Edward qui s'écarta du groupe et s'approcha de Vitali, baguette à la main, le visage dur et toujours d'une extrême froideur. Ca y'est, il avait tout prévu. Si Vitali suivait ses instructions, tout devait fonctionner à la perfection. Edward n'avait qu'à prier que le Chef des aurors ait assez d'intelligence pour comprendre ce qu'il avait l'intention de faire.

" Croyez-vous vraiment que vous pourrez empêcher cette arrestation ? Il me semble que vous oubliez votre place, Vitali et je vous serai gré de baisser immédiatement votre baguette. "

Dos aux aurors, Edward avait un avantage. Il écarquilla ses yeux, lui faisant presque un clin d'oeil, de manière à lui faire comprendre qu'il devait entrer dans son jeu. C'était la première fois qu'il se trouvait face à Vitali, chose étrange quand on sait qu'Edward était son supérieur hiérarchique direct. Jamais il n'avait été sur le terrain en sa présence, du moins il ne s'en souvenait pas. Mais il avait eu de bons vents de cet individu qui, de toute évidence, semblait prêt à tout pour empêcher cette arrestation, même à se dresser contre Edward. Cette amitié inattendue était vraiment la bienvenue. Pendant ce temps, alors que la situation devenait de plus en plus avantageuse, le Chemin de Traverse devenait désert, les curieux observant la scène derrière les vitres des boutiques, et les autres préférant se hâter de quitter cet endroit qui avait tout d'un futur théâtre d'affrontements. Si tout se passait bien, il n'y aurait qu'un affrontement qui tournerait mal pour les aurors. Dans le cas contraire, si les aurors se montraient plus forts que Vitali, Edward ne pourrait pas poursuivre son jeu et se devrait de les aider, même si cela ne correspondrait pas à son plan initial. De toute façon, il trouverait toujours un moyen pour aider Aelys. Le seul problème était celui de Vitali : il venait de se dresser contre l'autorité et le représentant de la justice en personne, et cette affaire serait connue et diffusée dans la presse sorcière dès le lendemain. En plus de mettre Aelys à l'abris et de faire bonne figure au Ministère, Edward devrait tout faire pour empêcher le Ministère d'engager des poursuites judiciaires contre Vitali. Pour le moment, il fallait agir.

" Ne nous attardons pas davantage. Messieurs, nous partons avec Aelys. "

Edward, dont son bras gauche où sa baguette était tenue à son extremité était face à Vitali et invisible aux yeux des aurors, décida qu'il était temps. Il agita son bras gauche, le frappant à plusieurs reprises sur sa jambe. Ce signe n'était pas annondin. Vitali devait saisir son sens et comprendre qu'il devait empêcher le départ des aurors et d'Aelys et débuter les hostilités contre ceux qu'il dirigeait. Il fallait qu'il comprenne qu'Edward souhaiter empêcher cette arrestation et il fallait que, dans les secondes qui suivraient, il se rue sur les aurors pour les neutraliser. Edward, ne laissant rien paraître, espérait en secret.


[ HRP : il serait peut-être mieux que Vitali poste avant Aelys car c'est ce qu'il va faire à cet instant qui va décider de la suite du RP ^^ ]

Les voix des uns et des autres se mêlaient et Aelys n'en perdait pas une miette. Elle se doutait qu'elle n'avait rien fait qui justifiât qu'on prenne de telles mesures à son égard mais visiblement, les sorciers avaient encore quelques leçons à apprendre, comme les Hommes en général (celtes inclus). Ils auraient du savoir qu'elle n'était en rien différente d'eux, si seulement ils avaient écouté. Mais de par sa naissance dans un peuple de guerre et de tolérance, Aelys McNamara était vouée à resté incomprise et si elle ne se battait pas pour sa liberté, elle prendrait le même chemin que ses ancêtres irlandais, gallois, breton, ou écossais qui quelques siècles auparavant avaient accueilli les prêcheurs catholiques en amis. Ils leurs avaient donné le gîte, prêté une oreille curieuse et attentive. En soi ça n'avait rien de mal, bien au contraire, mais à l'époque les prêcheurs non plus n'étaient pas prêt et s'ils étaient reçus pacifiquement, eux n'étaient venu qu'à dessin de conquérir, d'imposer, de détruire la culture déjà existante et c'est de cette manière là, parfois pernicieuse, parfois ouvertement violente, que les celtes avaient fini par disparaître complètement aux yeux du monde. Les sorciers s'obstinaient à les considérer comme des sorciers différents d'eux, détenteurs de pouvoirs enviables. Pourtant, ils n'étaient que des hommes et des femmes, assemblés en tribus, menant une vie saine. C'était tout. C'était cela qu'enviait les autres, sans le savoir. Ils n'avaient pas d'oreille pour les sages conseils des celtes.

Encerclée par quatre aurors, Aelys crut un instant voir quelque chose sur le visage de Vitali. En le voyant apparaître dans la ruelle, elle avait d'abord hésité, craignant de s'être énormément trompée sur cet homme qu'elle n'avait vu qu'une fois en quelques mois. Mais très vite ses doutes se dissipèrent et son coeur se réchauffa, bien qu'elle eût à regretter de le mettre dans une telle situation. Elle aurait voulu que les choses se passent autrement. Mais très vite, un stupéfix fusa. C'était un sortilège efficace mais inofensif. Aelys pour sa part semblait ne rien faire du tout pour se tirer du mauvais pas dans lequel elle était. Elle était même plutôt sereine alors qu'une immense boule de feu menaçait (en apparence) de dévorait un homme vivant sous son nez. On aurait dit qu'elle était simplement sortie prendre le frais. Elle ne bougeait même pas quand les aurors s'écartaient d'elle pour fuir les sortilèges de leur chef. Pourtant quelque chose se passait, les pavés de la rue semblait craquer et bientôt Brocéliande tandis les bras pour protéger son enfant chérie. Aelys n'était pas la plus apte à s'adresser à la Terre Mère. Avant elle il y avait son père, le Grand Roi, les druides et quelques autres que chez les celtes on appelaient sorciers, mais elle avait tout de même des facilités. Elle tira sa baguette, qui n'était pas son instrument de prédilection, allant se ranger aux côtés de Vitali tandis que d'énormes racines défonçaient la rue pavée pour venir se saisir des aurors qui l'avaient l'instant d'avant menacée. Un regard plein de gratitude pour Vitali, elle ne le laisserait pas se battre seul. Il n'en était pas question.

Tout s'était enchainé bien vite. Edward s'était retrouvé encerclé par de gigantesques flammes innofensives tandis que Vitali s'en prennait aux aurors. Il avait compris le plan de son supérieur hiérarchique et c'était une bonne chose. Cependant, Edward ne pouvait pas se permettre de rester enfermé dans ce feu ardent les bras croisés et devait tout de même se défendre pour garder un peu de crédibilité. Tenant fermement sa baguette magique, il commença à enchaîner differents gestes afin de se sortir des flammes, les faisant se déplacer jusqu'à les maîtriser pleinement et les faire disparaître. Les aurors étaient en facheuse posturne tandis qu'Aelys semblait totalement ailleurs, jusqu'au moment où elle se joignit au combat, faisant appel à ce qui semblaient être des forces de la nature. Des racines vinrent détruire le sol pavé avant de s'en prendre aux aurors. C'était peut-être pour cette raison qu'Aelys, et ses pouvoirs en particulier, étaient tant convoités. Il y avait chez elle un véritable lien avec la nature, une véritable symbiose. Après tout, la plupart des sorciers étaient armés d'une baguette magique et utilisait la magie à travers tout un lexique de sorts étudiés auparavant. Le fait d'utiliser une magie tout à fait differente de celle commune à tous avait donc provoqué la curiosité et surtout l'envie du Ministère qui semblait bien décidé à s'approprier ce genre de pouvoirs. Ils ne comprenaient rien... Même s'il ne connaissait que très peu de choses sur ce peuple, Edward savait que les celtes vivaient en tribu, vivant de la nature sans chercher à maîtriser autre magie que la leur. Soumis à l'incompréhension, ce peuple s'était vu être détruit au fil des années et cet anéantissement semblait sans fin, l'arrestation d'Aelys en était une preuve.

Alors que les racines continuaient leur trajet, Edward n'avait pas d'autre choix que d'aider les aurors s'il voulait que sa stratégie fonctionne. Se hâtant de rejoindre les aurors, il lança à plusieurs reprises quelques " Incendio " afin de réduire ces racines en cendre, même si la tâche n'était pas simple. Les sorts fusaient dans les airs, donnant au Chemin de Traverse differentes couleurs et faisant oublier pendant un instant les ténèbres des cieux. Contre son gré, Edward lança un " Expelliarmus " destiné à Vitali et un " Stupefix " sans savoir si ce dernier allait toucher Aelys, censée être la destinataire du sort.

Néanmoins, en tant que représentant de la justice, Edward se devait de faire cesser ce combat qui commençait à avoir de sérieuses conséquences sur les boutiques. Croisant le regard de Vitali et d'Aelys, il leur fit signe de fuir. Son regard exprimait une grande détermination : ils devaient absolument quitter cet endroit pour que tout fonctionne. Il avait vraiment tout prévu. Après s'être débarassé de ses propres aurors, Edward suivrait les deux fugitifs et les conduirait en lieu sûr. Il avait tout d'abord pensé à son Manoir qui n'était que très rarement asujetti aux visites des autorités. En plus de Poudlard, Edward était persuadé que sa résidence était un des lieux les plus sûrs, les plus protégés. Il y avait une forte puissance magique en ce lieu, ce qui lui donnait cette sûreté. Les créatures magiques alentours y vivaient sans craintes. De toute façon, il était dur de vouloir s'attaquer au Manoir Windel car rares étaient les personnes sachant où ce dernier se trouvait. Certains le situaient en Irlande, d'autres, plus réalistes, au Pays de Galles, proche de la Baie de Tremadoc, vers la Mer d'Irlande. D'autres encore le croyaient situé en Angleterre vers Bristol. Bref, c'était un endroit rempli de mystères et chargé d'une histoire.

Une fois cette recommandation donnée, Edward pointa sa baguette sur une vitrine, lançant un " Reducto " qui vint l'exploser littéralement, forçant ainsi les aurors à se protéger le visage afin de ne pas recevoir les éclats de verre. Ne prennant même pas le temps de vérifier que Vitali et Aelys avaient respecté ses instructions, Edward ordonna aux aurors de se diriger vers l'allée des Embrûmes. Ce n'était pas un endroit choisi au hasard, bien au contraire. Dans les nombreuses accusations erronées au sujet d'Aelys, on l'accusait de pratiquer la magie noire et de comploter avec plusieurs mages noirs dans les sombres recoins de cet endroit maudit. Drôle d'accusation quand on savait que la celte tenait une boutique plutôt miteuse au Chemin de Traverse où elle s'occupait des maux de personnes malades, la plupart du temps, disait-on, des grand-mères veuves et dévotes. Attendant que les aurors disparaissent dans le lointain brûmeux, Edward ramassa son chapeau noir tombé pendant le combat, prit le temps d'enlever la poussière ayant prit possession de ses vêtements luxeux, se recoiffa avec soin en insuportable noble maniéré qu'il était et, enfin, tourna la tête afin de voir si les deux "hors-la-loi" avaient bel et bien prit la fuite.

Aelys ferma une seconde les yeux en voyant les racines titanesques qui étaient venues à son aide purement et simplement anéanties. Ca lui faisait toujours mal mais contrairement à ce que la plupart des gens penseraient, Aelys n'avait aucun contrôle sur elles. Elle ne pouvait ni les renvoyer, ni prévoir qu'elles allaient jaillir de nulle part. Elle avait simplement le don de pouvoir faire entendre sa voix à Mère Nature. Elle avait demandé de l'aide, c'était le prix à payer pour ça. Comme ses yeux se tournaient vers l'éclair vert qui fusait vers Vitali, une autre racine jailli pour le protéger lui mais il avait déjà fort bien fait. La main du chef des Aurors se referma sur la sienne et elle n'entendait pas la lâcher, courant sans demander son reste.
L'attitude de l'homme qui semblait commander aux aurors à la palce de Vitali était curieuse mais Aelys se conforta dans l'idée que ce n'était qu'une impression. Et son instinct de survie ne la poussait pas à revoir son avis sur la question.

Imitant Vitali elle se plaqua au mur de la petite ruelle où il l'avait entraînée, le souffle court pendant que l'énorme lion de feu explosait. Elle retourna la tête vers l'italien soufflant un merci entre de respiration. Ce n'était pas tant que la course l'avait fatiguée c'était surtout le stress qui en avait rajouté une couche. Elle n'était que la fille d'un barde, pas un guerrier ou une menace, elle n'avait donc pas l'habitude de ce genre de situation bien qu'elle s'y soit préparée depuis longtemps.

- J’ai espéré vous revoir de nombreuses fois, mais pas vraiment dans ces conditions, mais que voulez-vous, tout est compliqué de nos jours… J’espère que vous allez bien, je ne peux rien faire maintenant, et il faut que j’indique notre position à notre allié…
- Notre... l'homme qui commandait aux aurors?

Elle gardait pour elle l'idée qu'il ait pu vouloir la revoir. Elle y répondrait quand tout serait revenu au calme. Ses yeux bleu d'eau l'interrogeaient sans qu'elle n'ait vraiment eu besoin de mots. Un allié? Qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que tout cela n'était qu'un espèce de... test?
Elle le regarda faire. Suivant la petite boule de feu du regard sans pourtant se montrait. Elle restait derrière Vitali, confiante mais alerte.

- Et voilà, tout finit bien… Ou presque n’est-ce pas ?
- Vous trouvez?, répondit-elle avec un petit rire, alors vous êtes encore plus optimiste que je ne l'avais espéré...

Elle souriait mais elle n'était pas encore tranquille. Elle ne le serait pas tant qu'ils seraient là, à la merci de n'importe qui et de n'importe quoi.

Vitali s'était bel et bien enfuit avec Aelys, et c'était une bonne chose, tandis que les aurors avaient prit la direction de l'Allée des Embrûmes. La voie était libre pour Edward qui venait d'achever de remettre ses vêtements en état. Seulement, des journalistes et des passants trop curieux vinrent lui barrer la route alors qu'une petite boule de feu semblait lui indiquer la présence de Vitali. S'étant rendu compte que le feu avait tout de l'élément de prédilection de Vitali, Edward comprit immédiatement ce petit signal. Mais l'attroupement devenait de plus en plus conséquent et le Comte essayait de se frayer un chemin avec grande difficulté. D'innombrables questions de la part des journalistes résonnaient dans sa tête comme des cris de vautours, alors que les flashs des appareils photos l'éblouissait. Même en repoussant légèrement les gens avec sa canne de noble et sa main libre, Edward ne parvenait pas à sortir de cette situation étouffante. La presse... Il la supportait depuis des années. La liberté d'expression était chose primordiale pour Edward et il respectait l'essence de la presse mais ce genre de comportement semblable à celui de chasseurs de prime l'écoeurait au plus haut point. C'était depuis la mort de son paternel qu'était né ce dégoût. Il n'était qu'un jeune étudiant à cette époque et avait mal supporté le harcelement des médias qui n'était même pas fichus de comprendre la détresse et le malheur dans lequel sombraient Edward et sa mère. Ce qui leur importait, c'était le gros titre qu'ils feraient paraître dès le lendemain. Et ce n'était pas son grade du Ministère qui avait arrangé la chose, bien au contraire !

" Quel sort sera réservé au chef des aurors ? Est-il un traître à vos yeux ?
- Pensez-vous réellement qu'Aelys est la coupable de ce qu'on lui repproche ?
- Et le Ministre de la Magie dans tout ça ?
- Monsieur Windel, doit-on craindre Vitali ? "

Les gestes désesperés d'Edward pour s'échapper devinrent de plus en plus insistants mais personne n'était décidé à le laisser s'en aller tranquillement. Ne pouvant tout de même pas se montrer violent, le Comte préféra utiliser la ruse, faisant croire au départ qu'il comptait répondre aux questions des journalistes, mais s'apprêtant à trouver une riposte.

" Eh bien, soyez assurés que le Ministère prendra en charge toutes les resp... Dites-donc... J'ai l'impression que les aurors ont trouvé nos deux fugitifs ! "

C'était en désignant l'endroit que la boule de feu lui avait indiqué qu'Edward avait prit la parole. Prise de panique, de peur de revoir un violent affrontement refaire surface et afin de ne subir aucune séquelle, la foule prit à peine le temps de se retourner pour voir si l'affirmation d'Edward était correcte, et, poussant quelques cris d'effroi, fit tout son possible pour s'échapper en toute hâte. Bousculé, Edward restait figé, un grand sourire sur ses lèvres, presque au point de rire aux éclats. La naïveté et la lâcheté de l'espèce humaine était décidement très utile dans ce genre de situation. S'assurant qu'il n'y avait aucun courageux dans cette troupe d'assoiffés de potins, Edward remit son chapeau en place afin que ce dernier lui couvre une petite partie du visage, et prit la direction d'une ruelle où devait se trouver les deux sorciers. La boule de feu s'était avérée fiable, ils étaient bien là, adossés au mur de la ruelle sombre et humide. Le Chemin de Traverse était désormais désert et Edward pouvait leur parler en toute liberté, bien que cet entretien serait susceptible d'être décelé à tout moment. Ce qu'il fallait avant toute chose, c'était mettre Aelys et Vitali en lieu sûr, là où personne ne les trouverait, en attendant que les choses se calment un peu plus. L'idée de son Manoir revint germer dans l'esprit du Comte qui prit la parole, de sa voix froide et presque sombre.

" Vous n'êtes plus en sécurité en ces lieux. Gringotts pourrait vous accueillir mais je doute qu'un coffre fort soit le meilleur endroit pour vous dissimuler aux yeux du monde. Je vous propose de me suivre jusqu'à mon Manoir, en transplanant bien évidement, où vous trouverez calme et protection. A moins que vous ayez une autre idée, il nous faut faire très vite. "

Pour le moment, Edward voulait s'assurer de leur sécurité. Mais une chose était sûre : dès que cela serait chose faite, il ne tarderait pas à s'entretenir avec Vitali. Le chef des aurors était dans une bien mauvaise posturne désormais et dès que le bout de son nez apparaîtrait au Ministère ou ailleurs, il serait immédiatement jeté au Magenmagot, devant les durs regards du jury et le regard d'Edward lui même qui présiderait l'audience. Vitali avait certainement fait une erreur en se dévoilant tel que "l'allié" de la celte. Edward, lui, l'avait fait en toute discretion et quiconque oserait l'accuser serait soumi au silence que savait imposer le Comte par ses menaces et manipulations. La plupart du temps, la justice est victorieuse, alors pourquoi Vitali n'avait-il pas attendu le procès d'Aelys ? Si le procès s'était avéré injuste à l'encontre d'Aelys, il aurait pu agir, mais en ce moment, n'était-il pas un peu tôt ? Bref, même si Aelys finissait par être reconnu innocente, Vitali resterait toujours, aux yeux du Ministère en tout cas, un traître qui n'aurait plus sa place en ces lieux. L'acte qu'il venait d'accomplir était héroïque mais peut-être vain. Mais pour l'instant, il fallait se décider, et vite !

La celte avait confiance en le calme de Vitali Parietti mais ça ne l'empêchait pas d'avoir encore ses réserves sur le Directeur de la Justice Magique. Ses yeux clairs semblaient percer jusque dans la chair de cet homme qui surgissait tantôt comme l'ennemi numéro un et l'instant d'après comme le sauveur.

" Vous n'êtes plus en sécurité en ces lieux. Gringotts pourrait vous accueillir mais je doute qu'un coffre fort soit le meilleur endroit pour vous dissimuler aux yeux du monde. Je vous propose de me suivre jusqu'à mon Manoir, en transplanant bien évidement, où vous trouverez calme et protection. A moins que vous ayez une autre idée, il nous faut faire très vite. "

Elle en avait bien une mais ce n'était pas envisageable. Elle n'avait pas le droit de les emmener en Brocéliande. Vitali aurait été froidement accueilli bien que personne n'aurait réclamé la tête d'un djinn mais pour ce qui était du ministre... elle n'arrivait pas a dominer son instinct de méfiance, pas encore. Et puis, Brocéliande était interdite.
Elle releva les yeux vers Vitali, plus petite que les deux hommes, et le laissa s'expliquer:

"Nous pouvons lui faire confiance, il faut le suivre pour être à l’abri, mes hommes ne sont peut être pas rapides, mais ils nous trouveront… Cela vous pose-t-il un problème quelconque ?"
"Pas pour l'heure."

Son économie de mots ne laissait pas de doute sur le fait qu'il lui faudrait un peu plus de temps pour accorder sa confiance. Mais pour le moment elle n'avait guère le choix. Elle ne pouvait pas ouvrir une porte vers Brocéliande et disparaître sur leur nez. Elle redoutait juste que le manoir du Ministre soit trop éloigné de la Terre.
Elle tendit la main à Vitali pour transplaner puisqu'elle ne connaissait pas la destination mais également parce qu'elle maîtrisait moins bien cette forme de magie. Elle marchait la plupart du temps d'ailleurs.

RP CLOS.

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