Imaginez, en Irlande, une famille de sorciers, descendants d’immigrés Norvégiens. Le mari, la femme, les oncles, les tantes, les cousins, tous imbuvables, chacun à sa manière. Réunis dans la même maison. Un manoir, parce qu’ils sont riches. Ce sont tous des sangs purs, il faut respecter la tradition. Aucun membre n’est plus ou moins important qu’un autre, tout le monde mange autour de la même longue table ovale, en silence. Dans cette famille, on cultive la réussite, il faut être le meilleur et ne viser que la perfection. Autrement, ça va pas.

Bref, c’est Ici que Jezebel grandit. Elle a trois sœurs, bien plus âgées qu’elle, qui ont-elles mêmes des enfants, des maris, et qui ne font partie que de la masse des adultes à laquelle se mêlent indifférenciablement son père et sa mère. Pas de valeur sentimentale, n’est ce pas. Des cousins et cousines de son âge dont les noms riment avec concurrence et esprit de compétition. Tantôt camarades de jeux, puis bourreaux et victimes et vice versa.
Lorsqu’elle vient à Poudlard pour la première fois, Jezebel sait ce qui l’attend. Le travail, la réussite, le mérite et si possible, Serpentard. Elle est encore une enfant sage, respectueuse, juste désireuse de prouver sa valeur aux siens. Ce n’est que grâce à cette première année d’internat qu’elle commence à envisager sa vie d’une manière plus personnelle, mais ce processus va prendre encore quelques temps.

Au cours des années, en plus d’apprendre la magie, elle fait connaissance avec des personnes qui deviennent ensuite ses ennemis, ses amis, ses rivaux, ses amis intimes, qu’elle trahit, repousse, blesse, capture, torture, livre aux lions, décapite, recoud avec du fil doré, etc. Elle n’est pas très stable à ce niveau là et finit par prendre du recul jusqu’à se voir elle-même dejà très très éloignée. Sa nature terre à terre se transforme en cynisme profond, en mépris de tous ceux qui se sont figurés l’apprécier et de tous les humains de manière générale. Mais le problème posé est le suivant : Jez est accro au sexe. Nan réellement, c’pas une blague. C’est un combat de chaque jour. Garçon manqué sur les bords, allumeuse en privé, sa seule satisfaction est de s’envoyer en l’air. Mais elle maudit ceux qu’elle a déjà eus et toise de haut ceux qu’elle convoite. Enfin bon … C’est surtout une grande frustrée qui est trop digne et trop sur la défensive, juste obsédée par sa recherche inconsciente d’assouvir son insatiable cruauté.

Mais ça va, notre amie Jez dispose d’un échapatoire. En grandissant, elle s’est découvert un réel talent pour la confection de toutes sortes de mixtures et une passion pour les plantes. Elle étudie soigneusement ses livres pour les devoirs imposés mais travaille également pour elle-même sur des prototypes disons, des essais d’assemblages dont le but final est une sorte de synthèse de diverses sensations. Ca marche bien pour elle. Elle se fait le premier cobaye de ses créations et si c’est cool, elle en vend à ses petits camarades de cours.

Aujourd’hui majeure, elle n’a plus aucun lien avec les personnes de sa famille (tout du moins les adultes) et ça lui convient parfaitement. Un jour elle en a juste eu par-dessus la tête et leur a envoyé une lettre pour dire simplement qu’à ses yeux, plus personne parmis eux n’existait. Pour ce qui est des cousins et tout ça, il se peut qu’elle en fréquente encore quelques uns, s’ils sont eux-mêmes recensés à Poudlard. Autrement, elle vit adolescentement de son petit business et caresse le projet d’avoir son propre magasin. Elle y vendrait du classique pour les clients ordinaires mais aurait une petite antichambre pour toutes sortes de privilégiés …

Pour en revenir au présent, Jezebel côtoie quand même des personnes. Si ce ne sont pas des amis, ce sont des gens qu’elle ne déteste pas. Des contemporains. Peut être des professeurs et certainement des clients. Des distractions pour la plupart. Mais Jez a mauvais caractère et aime donner de ses nouvelles à ceux qu’elle n’aime pas. C’est juste un peu pour se pimenter l’existence et parce que le sexe quand on est en conflit c’est bien plus excitant. Hm cela dit je vous rassure, Jez n’a pas, finalement, des relations comme ça avec n’importe qui. C’est surtout du fantasme, parce qu’elle est difficile et oui, parce que sinon ça serait trop facile et ça ne m’amuserait pas autant. Et puis je peux pas faire une détraquée totale parce que ce serait chiant à jouer alors disons que sa perversité à quand même des limites et qu’il lui arrive parfois d’engager une conversation désintéressée. D’autant plus que je la vois bien comme une bonne âme, dans le fond, qui finira peut être bien par trouver du plaisir en aimant son prochain, mais je garrantis pas tout à fait qu’un matin dans une prise de conscience elle pourrait résister à la tentation d’écraser sur sa face un oreiller bien moelleux jusqu’à ce qu’il s’arrête totalement de ronfler.