Prom'nons-nous dans les bois
Pendant que Cassy y est pas
Si Cassy y était
Elle te mangerait

La rire de Cassandre Grey la poursuivait dans les rues de Londres. Non. Marla n'était pas folle. C'était bien sa mère qu'elle avait rencontré par le plus grand des hasards chez un de ces apothicaires minables qui avaient le don de posséder tout ce dont vous ne pouviez vous passer. Ce rire. Un rire de gamine complètement chtarbée. Marla avait pourtant rabaissé son capuchon bleu nuit sur ses yeux. Elle était restée tout au fond de la boutique. L'air de rien. Attentive. Angoissée. Le dos tourné. Et Cassandre avait quitté la boutique sans apparemment l'avoir remarquée. Mais pour si, elle l'avait vu. Si elle était sortie, laissant croire à Marla, qu'elle ne l'avait même pas vue, c'était avant tout parce que Cassandre Grey avait le goût malsain du jeu. Et maintenant, ce refrain ridicule, déformé, celui qu'elle ne lui avait jamais chanté étant petite.


Mais seul un souffle court, complètement paniqué. Des pas précipités sur les pavés humides de Londres. Marla courrait. Complexe amygdalien. Cette partie là de son cerveau c'était mise à déconner à plein tube et chaque mot de Cassandre lui poinçonnait le centre de la peur et de l'angoisse comme autant trépans diaboliques. Son coeur d'asphyxiait. Elle oubliait de respirer... Elle dut penser à Ezechkiel un instant. Comme si son esprit ruminer quelques sortilèges pour le faire apparaître ou plutôt non (ne jamais s'exposer à la perte d'Ezechkiel) pour faire disparaître la peur.


Un Sectumsempra fusa. Juste à cet instant Marla se retourner pour faire face, plongeant sans même savoir pourquoi sa main dans son sac à dos. Ses doigts se refermèrent sur quelque chose de long et doux. A cet instant le sortilège l'éffleurait, son estomac se retournait comme sous l'effet d'un sortilège particulièrement puissant et l'instant d'après elle se retrouvait dans une chambre. Seule. Toute griffée mais ce n'était que superficiel. Le sortilège de Cassandre n'avait pas vraiment eu le temps de l'atteindre. Son épais manteau bleu nuit semblait élimé mais elle le réparerait en rentrant. Pour l'heure c'était une forte odeur de sang qui la préoccupait. Ce n'était pas elle. Mais qui ou quoi que ce soit, ça ne jouait en rien pour la tranquilliser après la comptine de sa mère. Elle se tenait dos au mur, face à la porte de la chambre. Sa baguette fermement serrée entre ses doigts.

La chasse... la pure chasse. Simple, sans arrière pensée. Tuer ou être tué. Dans les tunnels sous la tête, Halewyn s'éclate on pourrait dire. Caser son mètre 90 n'est pas toujours aisé, parce que des tunnels, il y en a à la masse. S'il avait scrupuleusement sécurisé trois des 4 côtés, il n'aurait jamais pensé que le côté effondré allait se.. rouvrir? Pour déverser des trucs aussi étrange qu'incongru, mais ô combien plaisant à chasser. Immangeable.

Au moment où Marla se fait poursuivre dans les rues de Londre, Il poursuit un lézard de la taille d'un caniche, vif comme l'éclair. En Dessous, il n'y a pas 4000 sorties.

Mais on voit pas au détour des tunnels. La chasse au grand air et la chasse d'En dessous sont très différentes.

Par exemple cette Maman Basilisk qui l'attend, le petit entre les pattes, au détour du corridor. Ah ben putain... La seule chose qui lui sauve la vie est un dérapage soigneusement contrôlé tandis qu'il invoque les ombres protectrices afin de ne pas croiser le regard du truc. Et il se colle dessus, dagues aux poings. Ce fut épique. L'écrivaine n'est pas douée pour les combats en détail, mais imaginez la vivacité de l'assassin contre la force brute de la bête. Le souffle délétère dans votre cou. L'espace exigü. Si on calcule mal quoi que ce soit, on y passe. Les lames, les griffes et les crocs qui frappent dans els ténèbres, les cris de douleur, les sangs qui volent, noir ou rouge.

Mais le chasseur reste chasseur. Cher payé, mais Hale gagne tout de même. Ramassant le petit qui essaie de le mordre, il le fout dans un sac et le traine, se dépêchant.

Parce que le sang va attirer d'autres trucs.

Au moment où le sectusempra fuse, Halewyn sort des sous sols, refait sceller le passage. Il est en piteux état, une griffe lui ayant ouvert la joue, le manteau laissant paraitre ses plaques de métal enchanté, armure des temps modernes. Plaques tordues, une fumante à L'endroit où un croc y est fiché, percée à un autre endroit. Fichu en somme. Et un paquet de gouttelettes de sang fuse tandis qu'avec une violence inouïe, il envoie le petit dans une cage, relâchant le sac.

Un Basilisk jcrois.

Un employé se dépêche, couvre la cage avant de l'emporter dans l'arrière boutique. Il y aura bien un acheteur...

Frustré, l'assassin enlève son manteau et l'examine. C'est alors qu'on peut voir qu'il est pas mal plus blessé qu'il n'en a l'air. Le petit l'attaqué par en avant pendant que l'autre, d'un formidable coup de griffe lui a labouré le dos et le flanc, lacérant son chandail. On voit la chair ouverte le risque d'éviscération est présent.

Remarquant le fait, Halewyn fait monter tout les démons des enfers. Et call Umbre. Mais Umbre est loin, en Perse... ou ce qu'il en était. en train de rendre visite à sa femme.

Montant les marches d'un pas pesant, il arrive de l'autre bord de la chambre qui sert d'hopital aux criminels blessés. Il fera le plus gros lui même en attendant le vieux.

La main sur le flanc, semblant tout droit sorti d'un film d'horreur tellement il est blessé, les cheveux de cristal lourdement teintés d'un truc qu'on n'est pas obligés de savoir et suivi d'un employé qui tient le manteau avec prudence, Halewyn tombe face à face avec Marla.

Tiens donc. La plume t'a sauvé la peau jprésume.

Il y avait une sale odeur de sang. Particulièrement forte. Ou était-ce elle? Elle savait que l'angoisse lui aurait faire inventer n'importe quoi. A de deux doigts de la crise, Marla presser sa tempe de la paume de sa main. Sa baguette toujours fermement tenue dans l'autre. Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre pour identifier l'endroit où elle se trouvait. Prè-au-lard? Qu'est-ce que c'était que cette connerie. S'il y avait des endroits au monde où Marla aurait éviter de se rendre quitte à payer, Pré-au-Lard en faisait partie. Particulièrement à cause de ses cafés gentillets, de ses amours rasoirs et du souvenir de sa rencontre avec le démon de glace qu'elle et Ezechkiel avaient croisé lors de leur dernier tour au village.
S'il avait su qu'elle était là, il aurait sans doute gueuler. Qu'importe ça n'était pas le moment du tout.

Elle tentait de calmer sa crise d'angoisse en pensant à lui. Pas comme vous auriez pu penser à quelqu'un pour vous calmer bien sûr. Marla n'était pas en pleine rêverie hélas pour elle, elle essayait de se représentait la présence de l'ancien Serdaigle, comme pour recréer cet agent antistress qui la tranquillisait neuf fois sur dix. Mais les pas d'ours qui approchent dissipe les effets de son Ezechkiel placebo. Son coeur s'emballe et la couleur de sa peau se dégrade légèrement vers un gris un peu terreux. La porte s'ouvre sur une montagne. Elle recule d'un pas puis s'affirme sur ses positions. Si elle doit tuer elle le fera, ça ne lui posera plus de problème moral désormais quoiqu'elle ait toujours autant en hors les criminels, qu'importe l'espèce.
Elle reconnait immédiatement la fameuse "montagne", qui, amochée comme elle l'est, n'est plus si fameuse. Marla a une grimace écoeurée. Au moins elle saura que l'odeur de sang n'était pas le fruit de son propre délire anxiogène.

Hale - Tiens donc. La plume t'a sauvé la peau jprésume.
Marla - Je présume.', répond-t-elle sans y être vraiment.

Pour l'heure ce qui retient son attention c'est l'homme qui tient le manteau de l'assassin. Lui elle ne le connait pas. Ce n'est pas non plus qu'elle fasse confiance à qui que ce soit dans cette pièce, mais le connu est toujours mon anxiogène. Elle n'abandonne pas l'idée d'avoir à tuer quelqu'un pour sortir de là.

Il suit le fil de ses pensées comme s'il les lisait. Mais ce n'est pas le cas. Ce n'est que de la psychologie de base. Et l'odeur d'Ezechiel est partout sur elle. L'oeil gris passe sur les plaies superficielles qu'elle arbore. Mais ne passe aucun commentaire.

C'est bon... Va me chercher de la gnôle.

Il jette un oeil à Marla. Renifle un petit coup, décelant la méfiance de la jeune femme. C'est normal.

De la flotte bouillante, de la bouffe et du thé et des linge propre. Umbre va arriver dans 5 heures et je veux pas d'un toubib, on va parer au plus pressé.

Jetant le manteau lacéré aux plaques d'acier tordues sur le divan, l'accompagnateur ressort non sans verrouiller la porte au préalable. Quand il y a du monde dans les chambres, on s'arrange pour garder l'intimité.

Relaxe, La tête de Sanglier est neutre. On s'entretue pas ici...

Se mouvant avec précaution, un déclic et de Silencieuse, sa dague secrète, l'assassin découpe précautionnieusement le tee shirt noir en lambeaux. Inspirant doucement, il extirpe le plus de tissus qu'il peut de la plaie. Torse nu comme ca, elle peut voir qu'il n'en est pas à son premier combat dans les souterrains, à des cicatrices anciennes se superposent des plus ou moins fraîches. Et il ne donne pas d'explications comme il n'en demande pas. Entre criminels, on a le droit à son jardin secret. Mais on se doit de s'aider.

Ne manifestant aucun autre signe clinique de douleur autre qu'un mince filet de sueur courant le long de sa tempe, l'évadé d'Azkaban toise la jeune fille. Baisse les prunelles d'acier sur ses mains avant de remonter se fixer dans le regard vide de Marla.

Loin de moi l'idée de te cantonner dans des rôles de femme, mais j'vais avoir besoin de toi pour me soigner. Ici, on s'entraide, c'est la règle. Je te donne L'abrit, tu me file un coup de main. On fait du troc. Tu piges?

La petite chose insignifiante qu'était Marla toisa sans ciller la montagne qui l'examine d'un regard. Un instant son sociophobie la quitte par pur esprit de contradiction. Elle n'aime pas qu'on la toise de cette manière. Elle en oublierait presque l'autre type. C'est le déséquilibre dans le nombre qui l'angoisse plus qu'autre chose. Un contre un elle sait qu'elle a toute ses chances parce qu'elle choisira toujours de ne pas se confronter. Glisser à la surface de l'eau sans y laisser une ride. Aussi lisse qu'un mur. Les lèvres closes. Pourtant les immenses yeux serpentines ont le verbe long eux, et ils perdent rien de ce que Hale a à montrer. Elle était toujours cette minuscule souris, vigilante et pleine de ressources qu'on ne lui imaginait tantôt pas tantôt que trop bien.

Elle l'écoute mais ne répond pas. Ce serait engager une forme de relation. Un échange. Hors elle veut simplement passer outre, rester dans le velours de l'ombre là où personne ne regarde jamais. C'est bien plus sûr.

Hale - Relaxe, La tête de Sanglier est neutre. On s'entretue pas ici...

Sa réponse? Un long silence nimbé de regards soupçonneux et inquisiteurs. On pourrait le lui reprocher. Lui dire qu'à cultiver l'art d'être inaperçue et insignifiante, elle devient réellement insignifiante. Mais pourtant autour d'elle il y avait comme un fluide repoussant, quelque chose qui la maintenait toujours hors d'atteinte et qui lui donnait une présence terrible, surtout quand elle affichait à ce point sur ce visage - pas si laid que ça finalement - ce non-désir qu'elle avait que vous vous teniez loin d'elle, que vous n'engagiez pas la conversation.
Dans un second temps, après s'être assurée d'avoir été claire dans son silence, ce sont les plaies de l'assassin qu'elle regarde. Une vague grimace de dégoût se peint sur son visage. Et l'envie ridicule de se laver les mains. Ecoeurant. Ezechkiel aura bien fini par lui refiler toutes ses sales petites manies. Autant dire que si elle n'était pas maniaque dans le fond, elle en avait presque toutes les manières. Sauf peut-être les détergents corrosifs. Elle lui faisait déjà bien assez la guerre pour qu'il arrête de se bousiller les mains pour un oui ou pour un non.

Hale - Loin de moi l'idée de te cantonner dans des rôles de femme, mais j'vais avoir besoin de toi pour me soigner. Ici, on s'entraide, c'est la règle. Je te donne L'abrit, tu me file un coup de main. On fait du troc. Tu piges?
Marla - Je suis arrivée ici par hasard parce que vous aviez glissé cette plume dans mon sac. , elle montra la plume, à cet instant là, Marla avait quelque chose de ses très élégantes femmes du passé, une certaine assurance, et elle semblait tranquille,... alors que je croyais vous avoir dit non. Est-ce que je vais me retrouver les mains dans les viscères et le sang si je dis encore non? Parce que c'est très certainement ce que j'ai prévu de répondre...

Etrange Marla, bien étrange. C'était simplement sa façon d'être.

Je suis arrivée ici par hasard parce que vous aviez glissé cette plume dans mon sac.

Il hausse les épaules, il s'en sacre. Et pointe de sa main à quatres doigts les plaies superficielles de la jeune femme, lui opposant la même froide logique.

Ca t'a sauvé la peau non? Garde là et tu demandera à ton mâle s,Il aime bien le gage de ma fille...

A l'élégance du passé de Marla, il oppose l'élégance brute des prédateurs.

alors que je croyais vous avoir dit non. Est-ce que je vais me retrouver les mains dans les viscères et le sang si je dis encore non? Parce que c'est très certainement ce que j'ai prévu de répondre...

On t'a juste donné un outil pour survivre. On t'a pas couvé ni rien. Si t'es trop conne pour apprécier la chance, soit.

Se tournant sur le côté, il palpe un truc puis extirpe un méchant gravat de son flanc sans grimacer ni rien, comme s'il enlèverait une poussière de sa chemise.

Tu réponds non et ca sera dans tes viscères que tu va retrouver tes mains. Parce qu'aussi blessé sois je, tu t'es réfugiée ici. On t'a sauvé la peau, que tu le veuille ou non, donc tu me dois une faveur. Et essaie pas de retransplaner c'est anti transplanage ici. Tu peux m'attaquer aussi, mais ca serait bas dans ta condition et même dans la mienne, je peux t'en crisser une.

Dit il, avec sa froide logique de prédateur.

Ecoute t'aime pas plus parler que moi... Fais ce que je te dis et tu pourra avoir la paix.

Hale - Ca t'a sauvé la peau non? Garde là et tu demandera à ton mâle s,Il aime bien le gage de ma fille...

Elle leva un espèce de sourcil blasé. Son mâle? Dites lui qu'il n'était pas en train de parler d'Ezechkiel? Il y eut comme un drôle d'éclat dans les prunelles vert avada de Marla. Il n'y avait aucune raison de considérer Ezechkiel comme son quoique ce soit. Ils étaient liés par autre chose que des mots de ce genre. Ca n'avait rien de personnel c'était juste comme ça. Un genre de concours de circonstances étranges. Quand à parler de mâle... elle n'avait pas considérer cette part là d'Ezechkiel avant longtemps et malgré tout, ça n'était pas ce qu'elle utiliserait pour le qualifier.

Hale - Tu réponds non et ca sera dans tes viscères que tu va retrouver tes mains. Parce qu'aussi blessé sois je, tu t'es réfugiée ici. On t'a sauvé la peau, que tu le veuille ou non, donc tu me dois une faveur. Et essaie pas de retransplaner c'est anti transplanage ici. Tu peux m'attaquer aussi, mais ca serait bas dans ta condition et même dans la mienne, je peux t'en crisser une.
Marla - Pour ce que ça me fait, répondit-elle en haussant les épaules, Tout le monde meurt un jour.

Elle s'adossa au mur sans cesser de le tenir à l'oeil. C'était qu'elle avait une sainte horreur de souffrir. Mourir elle était plus ou moins née avec l'idée mais la souffrance l'avait rendue complètement sociophobe. Elle n'aimait juste pas. Les bras croisés sur sa poitrine, elle entendait encore bien sortir les mains dans les poches, et propres encore. Ou sortit les pieds devant. Du moment qu'elle sortait. Elle avait déjà failli mourir deux fois aujourd'hui... elle s'était faite à l'idée. Aujourd'hui pourquoi pas.

Marla - Et vous êtes beaucoup trop sale d'ailleurs.

Et ce petit ton neutre sans aucune arrogance. Simple énoncé sans couleur. Absolument exquis pour qui savait apprécier Marla Grey, mais ils étaient si rares...

Pour ce que ça me fait, répondit-elle en haussant les épaules, Tout le monde meurt un jour.

Prenant son temps, il prends le drap du lit et s'en déchire une longue bande qu'il serre étroitement contre sa taille jusqu'au plus haut qu'il peut. Le tissus d'un blanc immaculé que n'aurait pas désavoué Ezechiel en personne se teinte d'un rouge sombre.

Il y a milles facons de mourir. Arrêter de respirer n'en est qu'une...

Se redressant, avec une économie de geste remarquable, il va fouiner dans la pharmacie, en tirant une bouteille de stainless et des aiguilles d'os avec un fil de métal. Tout à côté de Marla.

Et vous êtes beaucoup trop sale d'ailleurs.

PAF!

La porte de la Pharmacie lui arrive en pleine gueule, l'antique poignée fendant la délicate arcade sourcillère de la jeune fille. Il n'a pas ménagé ses forces, pourtant c'est avec un détachement absolu que le visage se pointe. Un revers de la main gauche lui percute la joue, le dispositif de Silencieuse lui fendant la lèvre.

Il a le même air dénué d'intérêt que Marla. En fait, la jeune criminelle ne voit que le reflet de sa propre attitude. Elle n,est rien pour lui comme il n'est rien pour elle. Ca ne lui fait pas plaisir , ni déplaisir la taper. En fait, il se fout royalement d'elle si elle ne lui sert pas à rien.

Totalement le reflet de son attitude. Et il ne dit rien. Les gens parlent toujours pour rien et il déteste parler pour ne rien dire. Les actes sont plus éloquents que les mots.

Pendant qu'elle est étourdie, Marla peut sentir des mains expertes la délester de tout ses baguettes et armes. Puis, la prenant par les cheveux, il lui frappe violemment la tête sur le mur. Il sait qu'elle ne doit pas être masochiste, l'absence de marques significatives sur ce corp pâle le lui indique assez.

Lecon numéro un. Il y a toujours des règles. Si t'es pas assez fort pour t'en passer, tu les suis ou t'en subis les conséquences. Il ne lui fait pas le plaisir de réitérer sa question, elle devra dire d'elle même qu'elle souhaite se plier aux règles de la maison.

En lui même cependant, derrière son visage aussi mort que celui de Marla, il s'éclate. Halewyn Coeurd'Acier aime faire souffrir.

Un coup de pied botté de cuir souple à cap d'acier fait fleurir une étoile de douleur au bassin de la jeune fille, là où, fille comme garcon, ca fait mal quand ca frappe.

Elle le savait pourtant. C'était exactement pour cela qu'elle n'avait pas voulu engager la conversation. Pas de jonction. Pas de relation. Les choses étaient d'une simplicité déconcertantes pour elle. Son pragmatisme exacerbé énervait. La réaction ne tarda pas à se faire sentir. Elle aurait presque eu le temps de tirer sa baguette. Mais franchement pour quoi faire? Un trou de plus dans un cadavre en surcis? Le sien ou celui de Hale, quelle importance franchement. Généralement elle levait la baguette parce qu'Ezechkiel ne le lui aurait pas pardonner; Ils finiraient enterrés ensemble s'il fallait. Le revers d'une main dure et sale la frappe au visage et elle tombe sur le parquet comme un fétu de paille.
C'est ce qu'elle est d'ailleurs. Une plume légère qui tombe presque sans bruit. Elle est déjà sonnée. Bien délicate devant quiconque alors devant lui. Elle saura pourquoi elle déteste être touché. C'est une chose qu'elle ne supporte pas. Elle en mourrait presque mais un instant sonné elle n'a pas les idées suffisamment en place pour s'offusquer de quoique ce soit. Elle ne supporte pas qu'on la touche. Elle est son petit corps fragile, martyrisé mais beau finalement, même quand la porcelaine de son teint s'empourpre de vermeille chaud. Elle saigne à la lèvre. Juste le temps de le constater et sa tête va heurter un mur. Le coup suffit.
Marla Grey sait être redoutable. Mais elle s'épargner toujours le corps à corps. Pas juste parce qu'elle n'aime pas. Juste parce qu'elle n'aurait jamais l'avantage comme ça, c'est pour cela, qu'elle n'aime pas.
Et parce qu'il en découle toujours une forme de souffrance.

Ce n'est pourtant pas après l'arrêt de son coeur qu'elle se réveille. La crise d'angoisse. Des mains posés sur elle. Aucun moyen de se défendre. Le coeur s'accélère et ça la tuera sans doute avant que Hale ne l'ait fait lui fait. Par jeu. Elle se redresse tout d'un coup avec un grand hoquet de terreur. Le goût du sang sur la bouche et cette sale impression d'avoir toujours des mains étrangères sur elle. Elle suffoque. Elle est plus pâle que la mort. Elle ne respire pas en fait. Elle a oublié. Le coup de stress l'emporte toujours sur tout. Elle reprend tout d'un coup son souffle comme une asthmatique. Ses prunelles opalescentes se posent sur Hale sans aucune espèce de nuance. Elles ne reflètent qu'une chose: l'angoisse à l'état pur. Magnifique. Le Cri de Munch n'aurait pas fait mieux. Il n'en fera rien du tout si elle reste dans cet état et s'il continue de la frapper il en tirera encore moins. La rendre catatonique ne l'avancerait guère plus alors, ayant sans doute saisi le truc, Hale attend un peu avant de relever la main.
En voyant la promesse d'un autre contact trop physique à son goût, Marla ferme les yeux:

Marla - Stop arrête. Me touche plus.

Un autre aurait dit arrête de frapper, elle ne voyait pas bien la différence entre toucher et frapper. Qu'on se rappelle qu'à ses yeux, Ezechkiel n'avait rien d'un autre. Lui ne frappait pas, il touchait, il... il ne faisait pas toute ces choses qui la faisaient haïr l'espèce humaine tout entière. Et surtout les mères.

t'a compris.

Dit il simplement, se baissant pour la soulever comme la plume délicate qu'elle est. Son bandage suinte, coule, tache de vermeil le plancher et Marla. Oui elle doit avoir compris. Et il a compris aussi l'étrange formulation de la demande de la jeune fille.

Et parce que Hale est Hale, un parfait salaud qui a aussi ses bons jours, malgré sa blessure, il la dépose dans le lit. Le gris est neutre, impassible. Et tandis qu'il la couche, il fronce les sourcils soudainement. Tournant la figure de Marla de côté, l'assassin plonge, inspire profondément, perplexe, avant de lui lécher la jugulaire. La main qui est sur son front, quoique sale, est chaude et sèche, réconfortante.

T'es pas aussi morte que t'en a l'air finalement. Repose toi.

Se relevant, il laisse quelques gouttelettes dans son sillage, allant renforcer son pansement.

Quelques minutes de silence pénible plus tard, on cogne à la porte. Le gars arrive et regarde la scène avant de laisser les choses. Une bouteille de rhum, une casserole de saucisses, de l'eau en quantité industrielle et du thé brûlant.

Au boulot Marla.

Dit il, lui tournant le dos, la main à quatre doigts pointant les aiguilles d'os et le fil.

Fais moi pas une job de cochon.

Hale - t'a compris.

Elle ne répondit rien. Il lui fallait du temps pour se calmer. Il lui fallait la paix. Et du temps. Mais on ne lui en laissait guère. L'odeur du sang l'insupportait parce que c'était le sang d'un étranger. Celui d'Ezechkiel, le sien, même donne. Mais c'était bien les seuls qu'elle tolérait. Le sien mieux que celui de l'ancien préfet d'ailleurs. Elle n'aimait pas voir le sang d'Ezechkiel.
Mais Hale rompt le précieux et si délicat mécanisme. Voilà qu'il la prend dans ses bras et qu'elle étouffe un cri en tentant de le repousser. Et même s'il ne cherche rien à faire en particulier, elle se débat dans le vent et se voit poser sur un lit. La crise d'angoisse ne la lâche pas et elle lui serre le coeur mais ça va encore. Puis cette main se pose sur son front sans violence et c'est peut-être pire. Oh comme elle a horreur d'être touchée. Ne la touchez pas par pitié mais non... Il l'oblige à tourner la tête quoiqu'elle ait suffisamment mal au crâne pour ne pas opposer trop de résistance, et voilà qu'elle sent sa langue contre sa peau. La crise d'angoisse la fait saigner du nez et elle lève la main, frappe et fait blondit hors du lit, hors d'atteinte. Elle n'a même pas vraiment voulu le gifler. Plus un réflexe qu'autre chose. L'épouvante incarnée. Elle s'essuie la gorge du revers de la main, mais le mécanisme délirant la tenaille. Quand il n'y avait de la salive que sur sa gorge il y en a maintenant sur sa gorge. Voilà qu'elle devient Ezechkiel. Si elle pouvait l'avoir à côté. Elle essuie le sang qui coule de son nez comme pour oublier la salive. Elle rêve d'un grand bain où elle pourrait se plonger entièrement pour attendre Ezechkiel et toutes ses petites manies. Lui qui prenait tant de temps pour lui laver les cheveux et elle aimait bien ces moments là. Y penser à ce moment précis l'aidait à oublier l'outrage.

Marla - Ne me touche... plus jamais tu entends.

Sa voix est un grondement tout bas, sifflé, persiflé. Ca a quelque chose d'extrêmement mauvais. En pleine possession de ses moyens elle aurait tué pour moins qu'une langue glissée dans sa gorge. Simple extension de sa crise. Ca ne passe pas. Mais elle se fait au rythme intenable de son propre coeur. L'autre type entre. Elle sursaute. Elle le tient en respect du regard. Qu'il n'approche pas. Ses yeux serpentins ont déjà repéré dans la pièce tout ce qui pourrait lui être d'une aide précieuse. Une aiguille d'os planté dans un oeil, si facile et si persuasif en même temps. Sa main tremble pourtant et elle reste pâle, presque grise.

Hale - Au boulot Marla. Fais moi pas une job de cochon.

Elle serre une de ses fameuses aiguilles d'os entre ses doigts. Elle a horreur d'être piégée. Horreur d'être contrainte. Elle n'est pas une servante et sans pour la première fois de sa vie elle a ce genre de pensées! La fierté ostensible. Mais elle n'a pas le choix. Elle regarde ce qu'on lui a donné pour travailler, de bien mauvais outils à son sens. Et d'ailleurs il faudrait être inconscient pour vouloir se faire recoudre par une néophyte. Qu'importe. Elle s'en fout. Elle ne pense plus qu'à se laver maintenant. Un frisson de dégoût la parcourt puis elle s'approche du lit, méfiante, venimeuse:

Marla - me touche pas.

Ca c'est un ordre. Elle a l'aiguille en main mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne peut pas choisir de mourir de sa crise d'angoisse. Qu'on ne la touche plus maintenant. Elle attend qu'il s'allonge, peut-être parce que ça lui semble moins dangereux mais elle ne lui accordera plus aucune espèce de confiance. Si elle ne lui plante pas l'aiguille dans les chairs à vifs c'est uniquement parce que ça le pousserait à la toucher encore.
Elle passe le fil dans le chas de l'aiguille et pique les deux bords de la plaie. Elle ne veut pas le toucher, du moins elle se l'épargne autant que possible et si au bout d'un petit moment la concentration prend le pas sur le dégoût, elle reste terriblement sur ses gardes. Elle serre bien le fil totalement indifférente à l'éventuelle douleur occasionnée par sa méthode.

Il est pas regardant, tant que ca se fait et que ca tient. Et que ca soit pas trop moche à regarder. Quand elle a terminé, il lui fait cautériser les plaies à L'acide, se contentant d'un léger grognent sous la douleur. L'odeur, âcre, se répand dans la pièce. Jusqu'à ce qu'il se rebande de la taille au torse. Toujours aussi sale, mais droit et fier, il passe à l'étape suivante. Un peu plus lentement peut être, les gestes moins lestes. Mais à peine.

La baguette d'os se dégaine, longue et fine baguette au reflet sanglant, d'un informulé, il lui fait arrêter les saignement.

Assis toi.

Tirant le seau d'eau, il pense à un truc... Fait apparaitre la baignoireet transvide l'eau , multiplie le tout et met des huiles cicatrisantes de sa conception. Un petit sortilège pour réchauffer le tout. Et tandis que ca chauffe, il retourne vers Marla, une lampe à la main. Posant celle ci près de la petite table près de la demoiselle, L'assassin scrute le visage.

Ya rien d'irrécupérable.

Prenant un linge propre, il le trempe dans la vodka. Prenant Marla par la machoire, il se met en frais de nettoyer la plaie. Si elle résiste, elle aura mal. Sinon, c'est une poigne ferme et confiante, rassurante. Marla peut se rendre compte qu'il a de longs doigts fins. Des doigts d,artiste. Peut être aurait il pu être pianiste dans une autre vie.

Va falloir recoudre ca et y paraitra plus dans 4 jours. Tu saigne du chest, enlève ton chandail, j'vais t'arranger ca.

Se relevant, il va refouiller dans la pharmacie, tournant le dos à Grey. Sois il est fou, soit il a confiance qu'elle ne fera rien, soit il s'attend à quelque chose et il est préparé.

Il en sort un petit pot d'onguent, une fine aiguille d'os (pas mal plus petite que celle que Marla a pris) et un fil différent du sien, un fil exprès pour les sutures.

Elle faisait ce qu'il lui avait demandé consciencieusement. Pas vraiment pour lui faire plaisir mais tout simplement parce que Marla était quelqu'un de minutieux. Elle ne bâclait jamais rien, surtout pas si la concentration l'aider à faire diminuer son rythme cardiaque. Son teint perdait progressivement de son gris mais elle ne reprenait pour autant des couloirs. Elle en avait eu bien assez dans la journée, tout ce qu'elle voulait à ce moment précis c'était mettre la main sur sa baguette et rentrer chez elle.

Quand il l'obligea à cautériser la plaie à l'acide, elle eut une grimace. L'odeur était tout simplement immonde et que dire de la vue. Mais elle avait vu des choses bien plus écoeurantes. Un cadavre à demi carbonisé sur la table de sa cuisine par exemple. Bien qu'à y réfléchir ce cadavre là n'avait été écoeurant que dans la mesure il avait pu être un instant confondu avec celui d'Ezechkiel. Tyler avait été son premier meurtre, cela marquait toujours plus où moins.

Hale - Assis toi.

Elle pensa quoi ce n'est pas encore fini sans pour autant dire quoi que ce soit. Elle ne parlerait certainement plus d'un petit moment. Elle ne s'engageait ainsi à rien. Ses réponses n'en étaient pas, et l'échange n'avait aucune raison de se prolonger indéfiniment et en fin de compte il n'y avait plus aucune raison de la retenir ici puisqu'ils étaient quittes. Alors elle le regardait toujours méfiante. Qu'allait-il inventer? Elle finit par s'assoir, toujours sur ses gardes, simplement pour ne pas le contrarier et ainsi s'éviter d'avoir à être encore touchée. Elle eut un autre frisson étrange à y penser mais il valait mieux pour elle qu'elle éloigne cette pensée là pour le moment. Elle cherchait un moyen d'atteindre sa propre baguette puisqu'elle le voyait tirer la sienne. Elle n'avait jamais fait confiance aux baguettes des autres, instinct de survie.

Hale - Ya rien d'irrécupérable.

Trop de choses qui apparaissaient en même temps pour qu'elle soit tranquille. Sa baguette. La baignoire. La lampe. Elle fronça les sourcils, s'imaginant déjà tirer sur ce fil qu'elle avait mit tant de temps à passer entre les chairs pour les refermer. Elle se représentait tout à fait l'effet et à défaut d'avoir sa propre baguette, ça lui offrirait le laps de temps nécessaire pour s'échapper. Derrière sa jolie frimousse calme ça réfléchissait dur et elle dessinait déjà cent mille façons de se faire la belle.

Mais Hale la touchait à nouveau et son aptitude à penser avec mesure et sang froid lui échappait à nouveau. Son teint revira au gris et ses doigts se serrèrent sur le poignet de l'assassin comme pour s'en défaire mais elle n'avait pas l'avantage physique. Marla retira sa main bien vite. L'horreur du contact simplement. Elle regardait d'un mauvais oeil le linge imbibé de vodka. En plus de sentir le sang et la sueur, elle sentirait l'alcool. Ezechkiel serait content...
Elle grimaça de douleur. Mais finalement la douleur l'indisposait moins que le contact. Si elle ne frappait pas ni ne s'enfuyait c'était plus pour écourter les choses.

Hale - Va falloir recoudre ca et y paraitra plus dans 4 jours. Tu saigne du chest, enlève ton chandail, j'vais t'arranger ca.

La réponse était bien clair dans la tête de Marla. Hors de question qu'elle enlève quoique ce soit. Et encore moins qu'on s'approche d'elle avec une aiguille. Elle mourrait avant qu'on la touche. Il ne fallait pas avoir fait Rosenkrantz pour le deviner.
Il lui tournait le dos, pourtant elle ne prenait pas l'option "fuir pendant qu'il ne regarde pas". Elle était beaucoup trop intelligente pour ça.

Marla - Je voudrais que vous me rendiez ma baguette et que vous me laissiez partir maintenant puisque nous sommes quittes. Hors de question que vous m'attachiez à vous en me rendant un autre de vos services.

Elle le regardait sans ciller, à bonne distance de lui. Pas folle la guêpe.

Marla peut quasiment voir les larges épaules se lever en un infime soupir. Se tourne vers elle, va vers elle d'un bon pas, la voix rauque d'avoir jadis trop hurlée claque comme milles fouets.

Je renvois pas quelqu'un qui est pas présentable, point barre. Coucouche panier!

Et l'autre morte qui s'énerve!

Vous vous...

D'une main leste,il lui en flanque une autre et aggrippe la tignasse échevelée de la Grey. Les Greys, il en bouffe au ptit dej. Et d'ailleur, la voilà qui valse violemment sur le lit.

Telle la montagne dont elle l'a affublé comme surnom, l'assassin la surplombe. Malgré tout, il n'est pa si bâti que ca, mais la musculature allie puissance et finesse, la finesse des félins, des plus féroces prédateurs.

Tranquillement, pour que la Marla pige que c'est lui le boss, il la maitrise aussi aisément qu'une poupée récalcitrante, l'acier plongé dans le vert acide, n'étant nullement grugé par le venin exhudé par celles ci.

Un coup de pied le percute aux côtes, et elle écarte les jambes. Pour éviter de s'en prendre un autre, il la prend par ses hanches étroites et l'a`mène à lui, sans les pantalons, ca serait une position particulièrement équivoque.

Et parce que les bêtes ne réagissent qu'au langage des bêtes, l'assassin attend patiemment, sans émotions, que toute velléité de résistance abandonne la gosse.

C'est qui le boss?

Hale -Je renvois pas quelqu'un qui est pas présentable, point barre. Coucouche panier!

Marla leva un un sourcil. De quel droit ce type osait lui parler comme à son chien. Elle avait très rarement l'occasion d'éprouver ça mais pour le coup elle était exaspérée. Il y avait fort à parier qu'un bon bain ne suffirait pas à la rasséréner. Elle voulut répliquer. Lui demander pour qui il se prenait, mais Hale ne lui en laissa pas l'occasion et comme elle n'avait pas sa baguette, elle ne put pas le remettre à sa place. Mais putain qu'est-ce qu'elle se serait fait une joie.

Marla - Mais lâcher moi espèce de brute!, cria-t-elle comme il la tirait par les cheveux. Un cromagnon n'aurait guère fait mieux.

Dans le fond qu'il soit un gentleman ou un homme des cavernes, elle n'en avait rien à foutre elle. Tout ce qu'elle voulait c'était qu'il continue de l'ignorer et que chacun reste chez soi. Bordel!
Il la jetait sur le lit, elle essayait de se relever mais il la plaquait d'une seule main. C'était tellement facile. Elle lui cracha au visage comme sa crise d'angoisse ne lui dictait rien d'autre à faire. Voilà qu'il se remettait à la toucher. Il se contentait de la regarder et si dans les prunelles vert vif de Marla indiquait que derrière son habituel calme elle avait un sacré caractère si on la poussait, et qu'elle n'entendait pas abandonner la partie, elle s'était remise à saigner du nez. Plus abondamment. Ce qui la trahissait au moins autant que son teint redevenu grisâtre. L'échange de regards se prolongea et si elle n'était pas moins angoissée, elle constatait qu'il ne se passait rien de plus.

Elle ne lui faisait pourtant pas confiance. Elle ne lui ferait jamais confiance. C'était un autre. Elle n'a confiance qu'en elle et ça, ça ne changera jamais. Mais bon, elle avait cessé de s'agitait, et le fixait l'air courroucé. Elle ne remettrait plus jamais les pieds ici, d'ailleurs si elle était là c'était bien contre son gré. Sa bouche et son menton étaient couverts de sang et ça ne semblait pas s'arrêter.

L'assassin la regarde, fixe les yeux verts sans même ciller. Elle pourrait aussi bien se battre avec une statue qui a la main plaquée directement sur son coeur qui bat follement.

C'est qui le boss?

Il sent sa colère teintée de peur. C'est purement chimique en fait. Son angoisse est visible, de même que la perte de sang capiteux qui inonde les joues, le menton et les draps... Enfin, inonder est un grand mot, mais ca tache!

Après un moment, Marla se calme... En apparence du moins. Il sent encore son coeur battre à cent milles à l'heure et les prunelles toxiques lui envoient des messages de milles morts.

Un léger sourire fendant effleure la sale gueule de soudard. Eh bien voilà, elle est pas si morte la morte après tout. On a un début d'interaction c'est... Amusant.

Mais il ne la relâche pas, pas plus qu'il ne L'a baffée pour lui avoir craché dessus. Il en a tué pour moins que ca remarque. Mais pas aujourdhui, elle l'amuse trop.

Malgré le sourire fendant, les prunelles d'acier sont deux lames de glace.

C'est qui le boss?

La pression est trop grande pour un si petit corps. N'eût été sa ressemblance avec sa mère et ses yeux vert avada, on aurait prêté à Marla Grey qu'elle était faite comme ces minuscules danseuses de boîte à musique, et sa blancheur naturelle de porcelaine n'aurait rien fait pour contredire cela. Pourtant, Marla était loin d'être si fragile. Elle avait le corps solide, les membres sûrs bien qu'elle n'eut pas tout de même une force physique supérieure à la moyenne des filles de son gabarit. Mais elle avait du caractère pour compenser et pour s'être maintenue si longtemps dans l'indifférence des autres, il fallait effectivement avoir un sacré caractère. L'ennui ici ne venait donc pas tout à fait de la pression de la main de l'assassin qui la retenait contre son gré. Ni de son incapacité à se dégager. La pression venait de l'intérieur. C'était cette petite saloperie irrationnelle qui faisait son chemin dans le sang, et dans tout le corps, transformant la jolie blancheur de porcelaine pure qui pouvait plaire à Ezechkiel parce qu'elle se prêtait si bien à l'idée de propre. Son teint restait grisâtre et elle sentit dans sa bouche qu'un autre vaisseau avait lâché. C'était tout de même assez rare qu'elle se retrouve avec du sang même dans la bouche mais après tout, ça ne lui fit pas baisser le regard pour autant. Dans ce regard terrible on voyait que cette petite chose insignifiante qu'était Marla Grey préférait mourir de l'intérieur que d'être emprisonnée ou touchée malgré elle. Bien sûr elle ne provoquait pas elle même la crise et tout ses corollaires, mais elle aurait pu dire quelque chose pour que tout s'arrête pour qu'il arrête de la toucher. Au lieu de ça son coeur s'emballait à mort et sa bouche se tapissait de sang. Elle regardait son "assassin" bien droit dans les yeux sans jamais rien lâcher et malgré tout, des petites veinures noires apparaissaient sur ses mains toujours serrées autour de l'avant bras de Hale, et sur les contours de son visage aussi. Elle devenait de plus en plus morbide. Le coeur manqua un battement salvateur et la mécanique s'écroula.

Le visage de Marla retomba tout doucement sur le côté et ses yeux se refermèrent. Un petit filet de sang lui coulait des lèvres. Son organisme destructeur avait une fois de plus gagné à sa façon. Une bien dérisoire façon.

Halewyn sourit quand elle apsse dans els vapes. Et se emt à L'ouvrage.

Quand Merla se réveillera, elle aura son linge propre et frais sur elle, sera nettoyée et présentable. Sa plaie à l'arcade sourcillière sera refermée avec des points si fins qu'ils en sont quasiment invisible.

A côté d'elle, sa baguette et son sac, plein de bonnes choses pour favoriser sa survie. Du désinfectant aux plats préparés et une bouteille de gnôle. C'est toujours bon de l'alcool. Quand c'est pas à boire, c'est bon pour la désinfection.

Et une tête aux cheveux maintenants propres dépasse de la cuve. Soigné, l'assassin s'offre un bon bain. Silencieux. Sa dague à la lame noire et sa baguette sur une table, ses longs doigts fins carréments dessus. Les yeux fermés en apparence, il relaxe apparamment.

Le réveil fut plutôt difficile. Elle n'ouvrit pas tout de suite les yeux, se contentant d'analyser les sensations. Un odieux mal de tête, et le clapotis de l'eau pas bien loin. Le bruit de l'eau lui ferait toujours penser à Ezechkiel. D'une parce qu'ils avaient pris tellement souvent leur bain ou leur douche ensemble que l'association, bain, Marla, Ezechkiel avait fini par devenir une équation invariable. De deux, parce qu'elle n'envisageait pas de prendre son bain avec qui que ce soit d'autre. Aussi, la première chose qu'elle dit en se réveillant ce fut:

Ezechkiel?

Mais l'instant d'après, constatant une anomalie dans son équation invariable, elle se relevait d'un seul bond. Elle se retrouvait sur un lit, elle ne pouvait être en même temps dans la salle de bain à moins qu'elle ne se soit pas trouvée chez eux, à peine éveillée d'un cauchemar tant grotesque que suffoquant. Elle posa son regard sur l'assassin de son soit disant cauchemar puis portant sa main à l'arcade pour constater qu'on l'avait recousue elle aussi. Son regard ne s'attarda pas bien longtemps sur Hale, parce qu'elle trouvait ça parfaitement déplacer de l'avoir attendue là nu dans son bain. Ils échangèrent comme un regard. Pas un mot. Elle aurait du s'en doutait. Rêvait qu'un homme la frappait et lui léchait le cou, ce n'était guère son genre. Sans demander son reste, elle prit son sac, qu'elle trouva bien lourd. Il fallut se retenir de lever les yeux au ciel puis ouvrant la fenêtre, elle enjamba le rebord et sauta. Juste avant qu'elle ne touche le sol, on entendit un crac sonore. Elle était partie.