En général chez les Matthews il y avait toujours une chambre dont les volets étaient ouverts super tôt et l'autre dont ouvrait les volets qu'en fin de matinée, du moins en période hors scolaire. Il n'y avait donc pas de raison que ce jour là face exception à la règle. A l'heure habituelle les escaliers tremblèrent sous les pieds de quelqu'un qui ne faisait pas attention le moins du monde.
Monsieur Matthews déboula dans le salon, prêt pour aller au travail, sa casquette pleine d'éclaboussure de ciment à la main. Il avait déjà oublié que quelqu'un dormait là en bas et ce n'est qu'à la dernière marche qu'il se rappela qu'il ne fallait pas faire trop de bruit. Coup de pot, William était déjà levé:

Marshall - Ben t'es matinal dis donc toi!', fit remarqué le père de Jesse en prenant une liasse de crêpes dans l'assiette sur la table de la cuisine.

Il tartina tout son content de beurre de cacahuètes sur la crêpe du dessus et roula le tout pour se faire une espèce de longs beignets peu ragoûtant qu'il enfourna pour moitié dans sa bouche avant de faire remarqué:

Marshall - C'est dommage le temps que Jesse se lève elle en aura plus entre toi et moi. Tant pis pour elle hein. J'arrête pas de lui dire que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt mais bon... c't'une vraie marmotte le matin celle là.

Il avala presque tout rond avant d'enfin remarqué la rose sur la table de la cuisine ce qui suffit à confirmer ses soupçons: ce William n'était pas "qu'un ami" comme l'avait dit Jesse. En fait c'était son "petit" ami, comme lui avait essayé de le lui faire avouer au moins vingt fois. Tout d'un coup Marshall Matthews repensait aux bribes de conversation qu'il avait entendu depuis sa chambre la veille au soir. Tout en se servant une bonne rasade de jus d'orange il s'enquit:

Marshall - Mh je sais que je devrais pas m'en mêler mais tsé je pense pas qu'avec ce Kelso t'ai vraiment quelque chose à craindre. C'est pas le genre de Jesse de courir deux lièvres à la fois. Enfin je crois pas.', il posa son verre sans grande délicatesse, s'étira de se caler dans le fauteuil près du canapé...Jesse m'avait pas dit que tu cuisinais...

C'était le moment où il regardait les redif de southpark à la télé, juste avant de lever le camp pour partir au boulot.

William - « Elle vous a parlé de Kelso ? Qu’est-ce que vous voulez dire par " deux lièvres à la fois " ? »
Marshall - Mais non t'emballe pas c'est pas ce que j'ai voulu dire,'', comprenant qu'il avait encore fait une gaffe et que maintenant le petit ami de sa fille allait croire qu'elle lui avait parlé d'un autre garçon. La poisse.,' Non, j'ai juste entendu des bribes de votre conversation d'hier c'est tout. J'disais ça pour te rassurer mon gars. Bon allez, c'est l'heure. Tu diras à Jesse que je rentre tard ce soir.

Il descendit la fin de son verre de jus d'orange et sauta hors du canapé, attrapant au passage les clé de son pick-up. On l'entendit démarrer dans le garage puis s'éloigner. Dehors le ciel était cotonneux. Il allait sans doute neiger. Ce n'est qu'environ une heure après que Jesse se leva. C'était vrai qu'elle avait tendance à se lever tard, surtout quand elle avait mal dormi mais là l'odeur des crêpes la réveilla. Elle adorait les crêpes et son père lui avait dit qu'il ferait des efforts pendant que Will serait à la maison. Mais quand il avait dit "efforts" elle n'avait pas une seconde imaginé que ce serait à ce point. En parlant de Will, elle espérait qu'il ne serait plus fâché. Après tout elle l'appréciait lui tel qu'il était alors il n'y avait pas de quoi en faire un véritaserum non?
Elle descendit les escaliers en faisant attention à ne pas faire de bruit pour finalement trouver Will déjà debout en bas.

Jesse - Hey. Ca va? Bien dormi?

Elle avisa une seconde la table du petit déjeuner. Non il y avait un truc qui clochait carrément:

Jesse - C'est pas mon père qui?', non les crêpes étaient trop bien faites. De vraies crêpes à la française et pas des pancakes ratés. Et puis il y avait tout bien à sa place, bien rangé et pas étalé n'importe comment comme si on avait oublié un couteau par ci, une tartine par là. Il n'y avait que le beurre de cacahuète que quelqu'un avait négligemment laissé ouvert. Coupable tout désigné cela dit,' Waw tu... mais... tu sais que tu es le pire invité que j'ai jamais eu Will franchement? Tu te lèves avant moi. Tu fais le p'ti déj'. C'est juste... trop cool! Je t'inviterai plus souvent.', dit-elle en rigolant, juste avant que son regard ne se pose sur la rose. D'un coup elle se mit a rougir et du s'éclaircir la voix pour se donner l'air de rien, mais quand même,' Elle est pour moi?

William – « Fait gaffe j’pourrais te prendre aux mots. »
Jesse - Ca serait cool...', répondit-elle spontanément avec un sourire, puis il lui fallait bien se rendre à l'évidence: MAIS QU'EST CE QUI T'AS PRIS DE LE DIRE TOUT HAUT!!!!,' enfin j'dis ça pour les crêpes hein.

Mais bien sûr... enfin passons. Elle ne pouvait pas s'empêcher de dire ce qu'elle pensait, de poser les questions qu'elle avait en tête comme là avec la rose. Bien sûr après coup, il lui parût encore une fois qu'elle n'aurait pas du poser la question vu qu'une gêne assez évidente faisait son chemin jusque dans la cuisine. Par chance Will avait semblait-il un don pour détourner les conversations embarrassantes, ce dont Jesse manquait cruellement:

William – « Tu aime les crêpes j’espère ? J’en ai fait parce que c’est le seul truc que je sais cuisiner pour tout t’avouer. La cuisine c’est plus un truc de fille. »
Jesse - M'en parle pas. Je suis incapable d'utiliser le four sans faire brûler...', c'est vrai qu'entre son père et elle, ça ne mettait pas les petits plats dans les grands en cuisine mais bon...,' chuis pas très douée pour les "trucs de filles" en fait. 'Fin je sais quand même cuisiner mais il faut pas me demander de faire la dinde pour Thanksgiving quoi. Mais c'est vrai que j'adore les crêpes à la française c'est juste trop bon. On en fait pas très souvent à la maison en plus.

Elle reprit une crêpe qu'elle tartina de nutella avant de proposer.

Jesse - Cet aprem y a des amis à moi qui reviennent d'Olympia. Ca te dirais qu'on aille les voir? Puis après ce soir on se fait une soirée télé après que mon père soit couché? J'ferais du pop corn!

William – « Cool. Mais c’est pas grave on apprendra ensemble Enfin pendant les vacances j’veux dire… si on s’ennuie… pendant les vacances… on fera de la cuisine… pendant les vacances ! »

Elle ne put s'empêcher d'avoir un petit gloussement étouffé en le voyant essayer de tourner ça correctement. Une petite moue moqueuse lui passa sur la figure mais elle n'enfonça pas plus le couteau dans la plaie. Après tout elle était mal placée pour se moquer dans ce genre de situation. Puis bon tout de suite dans la tête de Jesse "apprendre ensemble" ça faisait couple et là elle prenait un peu trop ses rêves pour une réalité... du coup elle enchaîna sur le programme de la journée.

William – « J’aimerai beaucoup. Toi moi et la télé. Une soirée en tête à tête. Ça peut être que sympa. »
Jesse - Pfff arrête!', dit elle en riant et surtout parce qu'elle avait bien compris qu'il fallait prendre toutes ces allusions au xième degré...,' on dirait Beau dans Amour Gloire et Sorcier!', et là elle était vraiment morte de rire.

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Jesse - Bon j'te préviens Trent est assez...
Trent - Assez quoi?

Une espèce d'armoire à glace venait de soulever Jesse par les hanches. La sang et or poussa un petit cri étouffé de surprise mais rien à voir avec un cri de pouf. Le type la reposa. C'était un grand gaillard au crâne rasé qui était sacrément baraqué qui venait de les rejoindre sur le terrain de basket. Il faisait un peu peur d'ailleurs. Typiquement le genre de mec qu'on a pas envie d'emmerder. Il avait un t-shirt sans manche blanc... du moins qui l'avait été un jour. Tout d'un coup un autre type débarqua, un grand blond aux yeux rieurs. Le genre de mec qui plait à toutes les filles. Jesse les checka, puis Trent lui shampooina les cheveux avec le poing et tandis qu'elle se débattait en gueulant:

Charly - Moi c'est Charly. Y en a pour une bonne heure là avec les deux. T'es Will c'est ça? On va faire des équipes de deux... tiens prends ça. Tu t'mets avec moi?', et d'un geste professionnel quoiqu'un peu brusque si on en avait pas l'habitude, Charly fit une passe avec le ballon de basket pour qu'en un rebond il aille atterrir entre les mains de Will.
Jesse - Noooon! Mais arrête c'est chiant TRENT!!!

Trent était perdu de rire puis enfin il lâcha une Jesse toute ébouriffée qui n'avait plus aucune chance de plaire à qui que ce soit, râleuse, furax.

Trent - Bon Charly tu m'dois 20 dollars, j'lai mise en pétard.', il tendit la main pendant que Charly fouillait sa poche, puis tendit l'autre à Will,'Désolé. Trent. Vous avez fait les équipes? Jesse qu'est-ce tu fous? Tu vas pas bouder maintenant...

Mais la jeune fille lui faisait signe de se taire en s'éloignant alors qu'elle tenait quelque chose prêt de son oreille. Elle revint cinq minutes plus tard...

Jesse - C'était mon père. Il est coincé à Lynwood, un de ses ouvriers s'est blessé.
Charly - Lynwood? C'est à perpette!
Jesse - Ouais je sais. C'était pour nous dire qu'il rentrerait pas avant demain.', ajouta-t-elle uniquement pour Will avec un genre de sourire qui voulait dire "QUARTIER LIIIIIBRE!!!!!!" Bon on joue? T'as déjà jouer Will?

Elle ne le prenait pas au sérieux... Ça il aurait dût s'en douter ! Il en avait trop fait comme il l'avait redouté. Résultat elle rigolait comme s'il avait dit une bonne blague alors qu'il n'y avait rien dit de drôle. Lui avait plus envie de se tapé la tête contre un mur que de sourire et pourtant c'est ce qu'il fit pour garder bonne figure. Il manquerait plus qu'elle réalise qu'il était sérieux ! Elle serait gêner car apparemment elle le voyait que comme un ami et ça serait foutu... Résultats lorsqu'elle le compara a Beau il prit un air suffisant et sûr de lui pour cacher sa déception et se mit à imiter le personnage qu'en fait il ne connaissait pas ! Mais Will avait dans l'idée que c'était un genre de Lucius Lelycan Moldus. Résultats il se la péta genre «  je suis le plus beau mon sourire les fait toutes craquer » et fit rire d'avantage Jesse qui ne remarqua pas une seule seconde a quel point il était blazer...

[…]

L'après midi William suivit Jesse jusqu'à chez Charly, restant peu bavard sur le chemin car déjà il réfléchissait à comment aller se dérouler la soirée. Il imaginait mille et un scénario mais il se finissait tous de la même façon : Jesse et lui restait ami ! Il y en avait même où elle le baffer et le faisait transplaner directement à Poudlard tant elle ne supportait pas d'être face à lui après ce qu'il avait dit. Pourtant a chaque fois il essayait de bien faire et ne faisait qu'être sincère mais elle l'envoyait toujours balader. Faut dire qu'après ce matin il avait de quoi redouter le soir...

Lorsqu'ils arrivèrent sur place, William resta perplexe quand à... Trent ! La complexité qu'ils avaient avec Jesse le laissa songeur. Serait-il un jour aussi proche d'elle ? Il chassa aussitôt cette pensée alors qu'un blondinet à l'air sympathique s'avançait vers lui.

Charly - « Moi c'est Charly. Y en a pour une bonne heure là avec les deux. T'es Will c'est ça?

William - «  Woé » lui répondit-il avec un sourire, pas trop à l'aise mais gentil.

Charly - « On va faire des équipes de deux... tiens prends ça. Tu t'mets avec moi?' »

Surpris et pas attendu à ce que Charly lui lance le ballon qu'il tenait dans ses main il loupa alors la passe et fit une légère grimace, peu ravit de déjà se faire remarquer alors qu'il avait déjà dans l'idée de se faire accepter par les amis de Jesse. Après tout quoi de mieux pour lui prouver que les Serpentards pouvait être des gens sociables et gentil et aussi se rapprocher d'elle ? Car c'est bien connu lorsqu'une fille a un garçon qui lui court après elle demande avant tout conseil à ses amis, et si ses ami le déteste... Donc il valait mieux pour lui que Charly et Trent l'apprécient. Qui as dit que William n'était pas rusé ? Quoiqu'il en soit pour impressionner le blondinet en rattrapant le ballon avec classe c'était loupé ! Il ramasse tout de même le ballon alors que les deux autres les rejoignaient. Le jeune Slayers esquiva un sourire en voyant la mine ébouriffer de Jesse et ne pût s'empêcher de penser qu'elle était deux fois plus jolie ainsi. Étrange pensée et pourtant...

Trent - « Bon Charly tu m'dois 20 dollars, j'lai mise en pétard.Désolé. Trent. »

William - «  Will »

Trent - « Vous avez fait les équipes? Jesse qu'est-ce tu fous? Tu vas pas bouder maintenant... »

William chercha le jeune fille du regard et la vit revenir cinq minute après. Il lui adressa un léger sourire et elle expliqua alors que son père ne rentrerait pas cette nuit... Jesse se mit a sourire, apparemment ravie par cette nouvelle et résultat il se repassa tout les scénario qu'il avait imaginé dans sa tête en une fraction de seconde. Mais ça ne le rassura pas pour autant – au contraire - car le dénouement n'était toujours pas heureux...

Jesse - «  Bon on joue? T'as déjà jouer Will? »

William - « Bien sûr » s'empressa-t-il de répondre en souriant et avec assurance.

… que non ! Bien sûr que non ! Pourquoi aurait-il déjà jouer à un jeu Moldus avec ce ballon bizarre lui qui était 100% sang pur ?!? Mais ça hors de question de l'avouer ! Il était bien trop fier et il avait toujours un Charly et un Trent a impressionner. S'ils voulaient obtenir leurs respect il devait à tout prix agir comme un non magique et ne pas faire remarquer sa différence, sinon ils le snoberais c'était certain. Le problème c'est qu'il savait pas jouer et que c'est lui qui tenait le ballon.... Il hésita quelque seconde, regardant autour de lui et finalement fit une passe a Charly. Ils formaient une équipe non ?

A voir comment William se sortit de la passe toute simple que Charly lui avait faite, Jesse se douta qu'il n'avait jamais joué, mais elle ne dit rien, supposant qu'il devait avoir sa fierté. Le match se joua tranquillement, entre railleries un peu machiste et chambrage de petit nouveau. Jesse et Trent gagnèrent puis il se mit à pleuvoir, aussi, la sang et or et son invité prirent congés, plus vite que leur ombre.

Jesse - t'en veux?', proposait Jesse qui venait de faire un saladier de pop corns après qu'ils aient pris une bonne douche chaude chacun leur tour. Mon père a encore appelé. Il neige à Lynwood, il en a pour au moins trois quatre jours d'après lui. Il a laissé les chaines dans le garage aussi... fin de toute façon ça serait pas prudent de faire la route. Si il neige là bas, il va neiger ici dans la nuit au pire donc...

Elle ne lui disait pas ça pour le barber avec la vie dans le nord ouest des USA, mais histoire qu'il ne commence pas à se demander pourquoi ils étaient tout le temps seuls tous les deux. L'idée la mit vaguement mal à l'aise mais ça passa très vite. Comme il pleuvait, ils trouvèrent à s'occuper jusqu'au soir à l'intérieur puis après le repas du soir, ils choisirent un film. Will décida qu'il regarderait un film d'horreur. Jesse n'avait rien contre. Elle décida qu'il regarderait The unborn parce que ni elle ni lui ne l'avait vu. C'était l'histoire d'une femme qui n'arrivait pas à avoir d'enfant et qui de fait, demander l'aide d'un spécialiste. Finalement le foetus était un monstre et on lui recommandait d'avorter, malheureusement ça ne suffisait pas à mettre un terme à la vie de la créature... flippant à souhait quoi... enfin, ça n'empêchait pas Jesse de grignotait ses pops corn au miel. Ils avaient coincé le saladier entre eux deux et s'était installé sur le lit de Will vu que c'était aussi le canapé.

Au bout d'un moment Jesse se rendit compte que ça faisait bien dix minutes qu'elle avait arrêté de suivre les dialogues du film. Elle se sentit alors comme un noeud à l'estomac, comme une idée qui devenait de plus en plus envahissante. Il fallait qu'elle se reconcentre sur le film. Elle posa "innocemment" sa main bien à plat sur le lit, assez accessible mais pas trop flag, et continua de regarder le film...

Quoique nous ne doutons pas de l'intérêt grandiose de The Unborn, il y avait fort peu à parier qu'après l'avoir regardé, William et Jesse aient grand chose à en dire car, à la décharge du film, ils n'avaient strictement rien suivi, du moins jusque là.
La jolie sang et or était bien trop occuper à angoisser et à laisser son coeur bondir dans sa poitrine au moindre geste suspect de William. Et il si il se rendait compte qu'elle l'avait fait exprès? C'était un peu le but, poser sa main à un endroit stratégique pour qu'elle soit remarquée et (dans le meilleur des cas) pour qu'il la prenne. Mais d'un autre côté le pire scénario - et là je ne parle pas du film - c'aurait évidemment été qu'il se rende compte qu'elle l'avait fait exprès et qu'il ne prenne pas sa main. Misère. L'envie de retirer discrètement sa main la démangeait quand William posa lui aussi sa main, pas sur la sienne mais pas trop loin cela dit.

Ca voulait dire quoi. Elle avait tellement chaud qu'elle avait peur qu'il remarque qu'elle ne faisait que semblant de suivre le film ou pire encore qu'il la surprenne à regarder cette main qu'il avait posé, juste assez près de la sienne pour qu'elle puisse la prendre mais... non. Elle n'avait pas le courage. Mon dieu! Un gryffondor manquer de courage? En rentrant elle se ferait renvoyer pour Poufsouffle... quoique vue l'horrible directrice qu'il y avait là bas c'était un plutôt mauvais calcul. Elle avait l'impression que quelqu'un avait transformer son coeur en boulet, et qu'il lui pesait horriblement. Elle avait exactement le même genre d'impression horrible que si elle s'était retrouvé enflée comme un ballon avec un shot de bain ridicule, bien en évidence au milieu de la pièce. Non pitié, ne commence pas à t'imaginer des choses abracadabrantesques Jess', ce n'est pas la peine d'en remettre une couche. Et Will qui ne prenait toujours pas sa main. Son coeur allait exploser. Dans une seconde elle enlevait sa main ou elle prenait la sienne. Au choix. N'importe quoi. Mais que...

Will lui prit la main. Sur le moment elle se sentit encore plus tendue que la seconde d'avant puis, enfin, elle put respirer, laisser le rouge lui monter très discrètement aux joues et vous savez quoi? Elle se mit à regarder le film. Ses doigts s'entrelaçaient à ce du jeune homme, caressant doucement sa peau toute chaude. Elle était contente. Et soulagée à la fois. Alors elle pouvait regarder le film maintenant - mais surtout pas le regarder lui. Mieux valait d'un commun accord se passionner pour ce film d'horreur.

Malheureusement le film avait une fin, comme la plupart des choses en ce bas monde. Jesse aurait limite voulu mettre le générique sur pause et faire style de lire tous les noms. Mais elle n'avait pas envie qu'il la prenne pour une espèce de folle. Une geek du cinéma qui connait même le nom du type qui a collé un bout de scotch sur le verre de Hugh Grant pour boucher le petit trou qu'il y avait au fond avant que l'acteur ne s'en aperçoive.

William – « Et maintenant on fait quoi ? »

Elle s'éclaircit la voix un peu gênée. Elle était en train de mourir de chaud là. Comment ça on fait quoi? Elle n'en savait rien du tout elle. Est-ce qu'elle l'embrassait? Est-ce que c'était trop tôt? Est-ce qu'elle restait dormir avec lui cette nuit? Quoique non. Ca c'était sans aucun doute la pire des bonnes idées qu'elle avait eu depuis... qu'elle était née. Non si elle restait là à dormir contre lui, les choses glisser vers un truc qu'elle n'était pas du tout prête à faire et surtout pas pour entamer une relation. C'est vrai. Elle n'avait envie qu'il se dise qu'elle était juste un plan pour les soirées où il s'ennuierait. Elle en tombait amoureuse et elle ne voulait pas que ça devienne n'importe quoi. Elle ne le connaissait pas encore assez bien pour savoir réellement comment il fonctionnait là dessus. Elle savait ce que les autres disaient mais bon... ils avaient peut-être tord les autres. Elle s'en fichait de ce qu'il disait. Ce qui l'intéressait elle s'était ce qu'elle vivait maintenant avec lui. Et c'était trop important, et elle avait trop peur pour tout précipiter.

Jesse - Je... euuh... t'as encore faim?

Fallait-il être si stupide? Elle s'était levée en plus. Vraiment bonne à se jeter parfois Jesse.

Jesse - Non désolée. C'est pas du tout c'que j'voulais dire en fait. Je perds un peu mes moyens là... ça y est je suis ridicule.

Et comme chaque fois qu'elle se sentait conne, elle se passa la main dans les cheveux avec un espèce de sourire moqueur avant de détourner la tête pour ne pas aggraver son cas.