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 Grab rear# Ezechkiel.

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PROFIL & INFORMATIONS









Anonymous

Invité
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Grab rear# Ezechkiel. #Lun 21 Déc - 22:30


Grab rear# Ezechkiel. 008bt210 Grab rear# Ezechkiel. Creato11


    Les choses étaient bien plus simples comme ça. Un regard confondu, amalgame de sons, cela suffisaient à décourager Donnie. Les rires s'élevaient parfois de pupitres, brisant les pensées qui s'étaient évaporées dans n'importe quelle chimère. Œillade inquiète, fièvre, lèvres tremblantes. Il lui arrivait de vider sa tête, de ne plus prêter attention à ce qui l'entourait, mais l'entreprise était difficile. A d'autre moment comme celui-ci, il se noyait dans des colloques qui ne le regardaient même pas, étouffante situation, il se perd, cherche, ne trouve pas. Égaré dans les mots des autres, Donnie avait simplement fermé les yeux, fermé son livre. Puis il était partit de cet endroit encombrant qu'était la salle d'étude. De toute façon, il avait terminé de rédiger le parchemin que l'on lui avait demandé la veille, il n'avait donc aucune sorte de raison de rester asthénique sur son siège une minute de plus. Le siège avait discrètement glissé sur le sol, quelques regards curieux s'étaient alors levés, mais dérivèrent sitôt vers leur copie. Le presque homme s'était débarrassé de sa carcasse adolescente. Sa mâchoire s'était carrée, ses sourcils épaissis, son regard raffermi, mais l'individualisme qui s'était manifesté si tôt chez lui n'était pas près de se déloger, faute de quoi Donnie ne serait plus ce qu'il était.
    C'était sa dernière année à Poudlard. Il avait passé des semaines, des mois en compagnie des autres. Pas une seule fois pourtant, il s'était donné le courage de faire un pas vers autrui. L'envie lui manquait. L'intérêt lui manquait. Il avait toujours été autonome, et son asociabilité ne lui avait jamais porté à préjudice, peut-être seulement dans les moments de battements, où son esprit s'écroulait comme un château de carte silencieux. Mais cela était propre à chacun, aussi le Serdaigle n'avait jamais rien fait pour améliorer sa situation, son contentant de courber l'échine et laisser la mélancolie se diluer peu à peu dans son encéphale malade, inondant son regard par la suite, et enterrant son sourire par la même occasion. Toute émotions étaient inconnues. Il avait eut des pincements au cœur, quelques ébauches de joies naissantes, mais toute tentatives étaient avortées. La raison n'était jamais la même, le résultat en revanche, si.

    S'il restait en dehors de toute histoire et de tout conflit, Donnie ne pouvait pas échapper aux médisances ni aux faits qui en découlaient parfois. Il savait l'ampleur que prenait les rumeurs, l'influence qu'elles avaient aussi sur une oreille trop consciencieuse, et ça n'avait, de toute façon, aucune convenance pour lui. Il accordait plus de temps à ses livres qu'à lui même, c'était peu de le dire. Mais il avait eut vent de ce qui s'était passé pour un élève de sa maison. Comment y échapper, alors que son nom était sur toute les lèvres ? Ce qu'il avait fait relevait de l'infâme, ça suffisait pour les esprits les plus simples de l'étiqueter de fou. Comment leur en vouloir ? Pour Donnie encore, s'il ne comprenait pas, n'arrivait pas à éprouver quoique ce soit pour les victimes, ni pour le coupable. Après tout, il n'avait jamais eut à faire à Ezechkiel Scylence. Et ça lui avait été égal.
    Dans sa déréliction, Baranovski avait flâné dans les corridors, les mains dans les poches, le front plissé sur un regard neutre aux ombres mauvaises. Le temps ne prêtait ni à d'oxygéner de l'atmosphère moite du château, ni à se clarifier les pensées. Et pour cause, il avait neigé. Les arbres étaient devenus des fantômes de glaces, le vent coupant, le ciel d'acier. Donnie n'avait jamais aimé l'hiver, même si la saison lui donnait cette vague impression d'abattement tranquille. Dans ces périodes là, le russe se sentait l'âme de faire échouer même les miracles. Si miracles il y avaient.

    L'écho de ses pas silencieux cognaient contre les murs. Il savait que la nuit avait finit son ascension, recouvrant le château, le parc, le village, la lande. Donnie venait de quitter la bibliothèque. Couvre feu avait dit le brun aux airs de carnassier. Il attendait un miracle. Que le sommeil lui vienne, enfin. Les heures perdus avaient maquillé de cernes noir le regard du Serdaigle, mais l'insomnie ne le quittait jamais. Il s'abritait sous les couvertures, immobile. Fuir le temps qui passe, fermer les yeux sur ces piètres comédies humaines. Il n'y avait rien d'autre à faire, de toute façon. Dans le fracas de son esprit qui sonnait comme une vitre brisée, il ne perçut pas de suite la silhouette qui se détachait de la pénombre. Mais l'éclat sombre retint son œil, et Donnie releva le menton. Il resta les lèvres cousues, se contentant de clouer son regard sur l'inconnu. Le pire loup de Poudlard. Mais le garçon avait déjà détourna le regard. Il ne le sut pas, continuant à longer le couloir. Les choses étaient bien plus simple comme cela.









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
Grab rear# Ezechkiel. #Mar 22 Déc - 21:18





    Dans l'obscurité de la rue, il a un sourire carnassier, qui ferait peur à mille démons. Il est comme ça, dans le vent mordant, d'un froid mortuaire. Sa peau est pâle, et sur ses épaules, sa longue veste noire cache sa silhouette pour en créer une nouvelle, longiligne et sombre. Le vent emporte cette veste et la fait claquer dans l'air, l'air du temps qui souffle, toujours plus dans la petite rue. Il avance, avec ce calme olympien qu'on lui connaît, et derrière cette veste qui cache cette bouche effrayante et attirante, on voit ses yeux, perçants et clairs comme des cieux de printemps, d'un bleu clair, quasi translucide. Des yeux d'ange. Voilà un bien drôle de diable qui déambule dans les rues, dans un costume de démon, avec un visage d'ange. Il a cette démarche lente, le dos un peu voûté. Il se voûte comme une bête, l'espace d'un instant, avant de se redresser. Il se tient droit, comme un empalé, et le vent est mordant. La neige recouvre ses toits d'un manteau blanc. Le sien, d'un noir de jais, jure avec le paysage. Quand il y pense, il n'a jamais été en accord avec lui. Quand le monde est blanc, il est noir. Quand le monde est noir, il est blanc. Où est sa place dans ce monde qui ne veut pas de lui? Ce monde qui n'a pas même voulu sa venue. Il redresse son visage, un instant, et ses yeux clairs défient la voûte étoilée. Elle a perdu d'avance. Puis il reprends sa marche, pousse la porte, disparaît à nouveau. Une trappe, encore une autre, et il se retrouve dans une cave qui sent la vinasse – l'opium du peuple. Il n'a jamais eut ce vice. Il en a cent autres, mais pas celui là. Il fume parfois. Marla dit que cela tue ses poumons. Il essaye juste de se remplir d'un peu de fumée – plutôt que d'être vide comme il l'est. Qu'importe. Il regarde la statue, qui lui fait face, le toise, arrogante. Pauvre folle. Peut-elle seulement défier ce prince du soir, ce vieux loup au regard d'illuminé? Il souffle, du bout des lèvres, et elle s'écarte enfin pour laisser passer sa seigneurie. Sa démarche est lente, calculée, majestueuse même. Il a cette force nouvelle en lui, qui le fait passer pour un souverain d'un autre temps. Peut être a t-il trouvé cette grâce qu'il lui manquait, après tout? Il l'ignore. Il avance, enveloppé dans cette veste qui tient au chaud sa carcasse vide de tout sentiment, débraillé d'avoir trop chuté dans un vide trop grand. Une âme si grande, dans un corps encore plus grand. Il se sent petit dans ce corps long et mince, presque squelettique. Dans son crâne, il y a une mélodie. Il ne sait plus où il l'a écouté. Il ne se rappelle pas l'avoir écouté. Peut être lu alors? Il oublie. Ça réveille en lui quelque chose de douloureux, mais c'est une douleur sans sentiment. Une douleur invisible, mélancolique. Une sorte de colère noire. Que dit-elle, cette mélodie? Il avance, fronce doucement les sourcils. Il connaît l'air, et les paroles, sur le bout de ses lèvres dessinent un cantique trop ancien. « Nous voilà face à face, pour la dernière fois... Entends-tu les sabots? C'est l'armée du roi... ô non, non ne pleure plus, il ne le mérite pas... » Peut être que cette chanson est ridicule à ses yeux, mais qu'elle éveille en lui une pointe sensible. Le sociopathe qui ressent quelque chose? Il a un sourire moqueur avant de sortir du dédale obscure. Le voilà à Poudlard. Il hume cette air, s'en emplit les poumons à les faire éclater. Ça sent la mort. Il soupire, silencieusement, et reprends sa marche, silencieux. Dans sa main, il y a sa baguette. Elle n'est pas là pour tuer. Pas aujourd'hui. Un jour viendra, peut être, mais pas maintenant. Il tourne, monte les étages comme un robot mécanique. Ses pas sont dictés, par l'habitude, par un vieux mécanisme. Il suit sa propre ombre qui jadis passa par là, et continue, encore et encore. Il pourrait le faire en fermant les yeux. Ça donnerait le même résultat. Habitude. Il monte, et ses lèvres bougent sans un son, « usé, par les hommes... ». Et ça continue dans son crâne, cette vieille mélodie. Il ne sait pas d'où ça vient. Il s'arrête et sursaute. Ses pas l'ont mené ici, sans qu'il ne s'en rende compte. Son regard se pose sur cette porte, fermée. Elle ne grince jamais. Pour le nombre de fois où il l'a fixé, observé. L'ancien préfet, un pervers? Il a un sourire crispé sur les lèvres. Il n'est pas de ce bord. Ici, c'est le dortoir des hommes. Il détourne le regard, un instant, hésite. Mascha ou Donnie? Qui des deux passera avant l'autre? Il se mords la lèvre inférieure. Elle colle à ses dents, elle est gercée. « Usé par un meilleur qui ressemble au pire, et oui, ça fait mal au coeur... usé par l'ironie qui tua ma jeunesse, usé par la comédie, usé par les promesses, usé par la folie, usé par le dégoût, usé d'être incompris... » Il se frappe le front, en silence. Ça pourrait lui faire mal, mais il reste comme ça, la main appuyée sur le front, un instant qui dur longtemps pourquoi. Pitoyable, Ezechkiel, pitoyable. Te voilà qui réfléchit à ce que tu veux faire. Te voilà hésitant. Toi qui jamais n'a hésité. Toi qui toujours à avancer. Te voilà à poireauter. Il se retourne, son regard se pose sur lui. Petit être dans le couloir. Donnie. Il pose son regard sur le sien, croise son regard. Un instant. Un instant, encore un, et dans son crâne ça explose de mélodie diverses et variés, et c'est douloureux comme une migraine. Ça n'en ait pas une. Connerie. Il le fixe, mais il détourne déjà le regard. Le loup reste ici, silencieux. Son regard longe cette couverture, puis se repose sur son visage. Il sort son visage de sa veste – il ne sortira que son visage. Il respire, un peu, en silence. Ses poumons le brûlent d'avoir trop respirer. Peut être veulent ils mourir. Dans le silence, il y a quelque chose qui se casse. Peut être le silence lui même, sous le fracas du murmure du loup. Un fracas sourd. Insonore.

    « Jamais tu ne dis un mot... jamais tu ne réagis. Tu ne fais que fermer ton esprit, te taire, détourner le regard... » Un instant, de réflexion. « Est-ce de la lâcheté, ou tout simplement... ta personnalité? Tu m'intrigues. Je déteste quand quelque chose m'intrigue. En pratique, je la détruis. Purement et simplement. »

    Il n'approche pas. Le sociopathe a besoin de cette bulle autour de lui. Il le contourne, pose son dos contre un mur. Juste en face du serdaigle. Il le fixe, l'observe. Le moindre mouvement est analysé. Son crâne est douloureux, mais ça passera.










Anonymous

Invité
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Grab rear# Ezechkiel. #Jeu 24 Déc - 16:18


[ Il me semble que je me suis mal exprimé dans mon dernier paragraphe, Donnie est toujours dans le couloir lorsqu'il croise Ezechkiel. Autant pour moi. ^^']

    Il y a un souffle suspendu. Vertige. Ses pieds passent l'un devant l'autre, ralentissent. S'arrêtent. Sa poitrine se soulève et s'abaisse au rythme d'un souffle lent. Il n'avait pas imaginé se faire aborder de la sorte. Et le son de la voix ne laissait pas de place à l'hésitation. Donnie contemple le sol noirci par la pénombre. Il inspire silencieusement, naturellement, et ses muscles sont tendus, presque douloureux par l'effort soudain. L'aurait-il reconnu d'une œillade brève ? Son esprit ne formule pas son nom. A quoi bon ? Il savait de qui il s'agissait, qui il était. Et il était rendu muet par l'incertitude. Aucun traits pourtant ne cillent, alors que l'interrogation le taraude. Il aurait volontiers continué son chemin, mais il y a quelque chose dans la voix de son interlocuteur qui ne le laisse pas partir. Un murmure amer, un reproche controuvé. Donnie ferme les yeux. Son corps est las, son esprit vibre, nerveux. Quelle raison à cela ? Aucune, sinon que le garçon devait trouver quelque chose. Quelque chose à répondre, quelque chose à rétorquer. Il ne savait pas si c'était de la peur, mais combien de fois avait-il ignoré le regard de glace ? La peur n'était sans doute pas le berceau du doute. Que pouvait on leur dire à ceux dont les lèvres sont scellées ? Le fugitif allait passer son chemin, ou peut-être le tourmenterait-il. Nul envie.
    Il appréciait l'ombre dans son dos. Cette force, ce n'était pas la sienne. Il l'appréciait autant qu'elle le révulsait, dans la contemplation d'un mal qui s'était enraciné dans sa gorge. Et la voix était profonde. Grave. Donnie refusait que l'on force la main à ses inclinations, il tergiversa encore quelques instants.

    Est-ce de la lâcheté. Le Serdaigle frissonne. La veulerie n'est pas dans ses mœurs. Mais la lâcheté de ne pouvoir affronter le monde comme il l'est réellement, peut-être. Sa main tremble. Il se retourne. Ezechkiel est contre un mur. Froid, imposant dans une splendeur qui lui aurait sans doute paru admirable dans sa petitesse. Il ne distingue pas les contours de son corps. Assez pourtant pour comprendre qu'il a maigri. Qu'il n'en est que plus beau. Devant lui, ce fantôme dont l'ombre hante les corridors du château. Donnie reste immobile, soucieux, trouble. Ces mots jetés au vols, tranchants, ils lui semblent nouveaux. Il les laisse mûrir dans son esprit, quitte à se gâter. Prétexte pour se saisir encore quelques instants du silence. Suspendu à son regard, sa peau en frémit. Qui le laisse, qu'il parte ! N'était-ce pas assez dur comme cela et fallait t-il être attentif à la suite, était-ce nécessaire ?

    « Je... »

    Dans sa poche, ses ongles s'enfonçaient dans la chair de sa paume. Il ferma les yeux. Encore. Les cils, trop long pour être masculin, ombrèrent ses pommettes saillantes.
    Donnie cherchait ses mots dans la cage de son esprit froid. Les mots exactes. Ceux qu'il désirait répondre à cet interlocuteur du soir. Passionné des âmes, silence figé dans le temps. Il y eut un battement. De nouveau, le bleu et argent accrocha son regard à celui, aussi implacable qu'impavide, d'Ezechkiel.

    « Je ne pense pas que la question ait de l'intérêt.» Lança t-il sèchement, avant de se rendre compte de l'énormité qu'il venait de sortir.
    « Car jamais tu n'uses de sourires véritables, et jamais tu n'abordes un visage heureux. Ou tellement contrit. » Les mots durs en échos aux siens, il se débarrassait de ses observations sempiternelles, avouant les nombreuses fois où ses yeux s'étaient posés sur lui sans le lâcher. Il n'avança pas d'un pas. L'écart entre eux était suffisant. Mince, si proche, si loin à la fois. Il entendait son encéphale siffler, détraqué par l'afflux soudain de sensations. Finalement, ses pieds restaient profondément encrés dans le sol. Qu'il était vulgaire, ignominieux, d'oser se tenir ici même, embaumé de cette fierté toute trouvée dans le capharnaüm de son esprit glauque. Donnie fronça les sourcils. Il allait se retourner, offrir sa nuque, la vue de ce corps dans toute sa fragilité. Il allait repartir. Mais le Serdaigle ne le fait pas. Il reste, placide, et ne bouge pas. Aucun muscle de frissonne ou ne semble tressaillir. Son regard se trouble et se perd. Il n'est pas mélancolique, juste perdu. Encore une fois, il s'égarait sans la contemplation de son esprit.

    Il ne dit rien de plus, clignant des yeux. Il devait partir dormir - ou s'essayer au sommeil, du moins, n'est-ce pas ? Mais Donnie n'arrivait pas à assimiler pleinement l'atmosphère qui se bouleversait imperceptiblement, tant les sens sifflant étaient brouillés dans la partie consciente de son cerveau. Litanie infantile, peur absurde. Un vomi de mot, attelés à aucuns liens logiques et vraisemblable, tournaient, tournaient. Mais il ne faisait que retrouver cette sensation qui le prenait au ventre à chaque fois qu'ils se croisaient, dans le passé qui s'effaçait de ses souvenirs à la manière d'une peinture à l'eau. La légilimencie n'était pas son point fort. Combien de fois avait-il était prit de court par des souvenirs qui n'étaient pas les siens, les histoires des autres qui défilaient comme un livre imagé devant ses yeux, et son cœur qui s'affolait dans sa poitrine, inconscience sordide, confusions. Il n'avait aucune envie que cela se reproduise de la même façon sur Ezechkiel. Le puits de passions malsaines aux mémoires épouvantables. Non, ce serait trop. Le russe esquissa un geste de la main. Élan sitôt avorté. Ils n'en avaient pas finis.










Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
Grab rear# Ezechkiel. #Sam 26 Déc - 1:01




( j'avais eut une longue journée, faut pas chercher xD pardon, c'est rectifié, pour que ce soit au moins cohérent )


    Le mur se montre un bien milleur soutient que ses propres jambes. Il s'y pose, s'y acroche, s'y ancre. Il est comme une tâche restée là, depuis des siècles. Il fait partit de ce décor, il est ce fantôme maladif qui déambule, mais cette fois-ci, il s'est arrêté. Il s'est arrêté pour lui, sans savoir réellement pourquoi. C'est ridicule. Il ne se serait jamais arrêté pour quelqu'un. Marla. Mascha. Toutes les deux, tout au plus. Mais ceux sont des femmes. L'une est son ombre depuis six ans. L'autre a fait un pacte avec lui. Le démon a de l'interêt. Mais Donnie ne lui apporte rien. Bien au contraire. Il lui vole cette intimité qu'il a, il le fixe quand Ezechkiel aimerait être invisible. Il est de ces types que l'ancien préfet déteste, qui regarde quand il ne le faut pas. À ces gens là, on leur crève les yeux. Scylence y pense. Sérieusement. Mais il y a quelque chose dans le regard du serdaigle qui fait qu'Ezechkiel n'y arriverait pas, même s'il le désirait de tout son être. C'est cette petite chose qui fait qu'il s'arrête, à chaque fois, pour lui. Et qu'il le regrette. Toujours.

    « Je... »
    « Tu? »

    Il arque un sourcil, se décolle du mur. Un pas, un seul. Donnie n'est plus qu'à quatre pas, mais c'est déjà bien assez prêt aux yeux du loup. Et Donnie ferme les yeux. Ezechkiel reste où il est, mais son regard fixe, observe, et détaille le rebondi de cette joue ombragée par des cils trop long pour un homme, une joue d'une rare attirance. C'en est quasiment obscène de regarder si fixemment cette joue, qui n'a rien de plus que les autres, mais rien de moins. Mais déjà les yeux clairs du criminel se fixe dans les siens, quand il ouvre à nouveau ses paupières papillonantes. À quoi pense t-il, ce petit être? Ce serdaigle qui ne sait jamais quoi dire? Ezechkiel ne comprends pas. Et ça l'énerve tout particulièrement. Il sert les doigts, ça les fait craqué, mais le bruit ne brise pas le silence. Le silence attends Donnie.

    « Je ne pense pas que la question ait de l'intérêt.» Le loup a un petit rire, cynique et sombre à la fois. Il pourrait répondre, mais il ne le fera pas. C'est tellement peu... « Car jamais tu n'uses de sourires véritables, et jamais tu n'abordes un visage heureux. Ou tellement contrit. »

    Les mots le frappent de plein fouet. Mais rien n'y paraît. Son regard se durcit, un peu, mais ça n'y paraît pas réellement. Il semble comme à son habitude, avec ce regard dédaigneux, ce sourire moqueur qui se tords finalement dans une grimace de mépris. Qui est-il pour juger? Et que pouvait-il bien savoir, lui, toujours dans sa petite bulle mélancolique qui ne disait jamais mot, jamais rien, qui ne faisait jamais rien? Les sourcils du loup se froncent dans l'obscurité, alors qu'il se rembrunit, dans cette atmosphère dégueulasse, qui lui retourne les boyaux. Il ne réfléchit pas. Il a les mots, il les a dès le début, mais il se contrôle. Ses bras, le long de son corps, tremblent violemment. Il est malade, et sa névrose le rends dangereux. Il ne le veut pas, pas le frapper déjà, mais pourtant, il pourrait. Son corps le lui crie : frappe le! Qu'il le frappe, qu'il le fasse taire, mais... mais il ne le fera pas. Il tends ses bras sous l'épais manteau, il se raidit et les cheveux sur sa nuque s'hérissent dans un frisson sinueux.

    « Je ne suis pas heureux. Je ne le serais jamais. » Les mots sont un souffle, dur. Il n'y a aucune tristesse dans ses mots. Il le sait, c'est comme ça. « Aucune situation ne me tire un sourire véritable, car tout ici bas n'est qu'hypocrisie. » Le regard se fait plus dur, il est incisif. La voix prends le même ton. « Tu es toi même hypocrite. C'est bien de la mauvaise foi que de répondre à ma question par une phrase n'y répondant pas. »

    Le regard d'Ezechkiel est trouble. Enfin, c'est ce bleu magnifiquement clair qui brille dans l'obscurité, qui est trouble, comme un lac trop profond de remous et de relans. Va t-elle recrachée un corps, cette mer traîtresse, qui prends les corps et jamais ne les redonne? C'est un lac troublé, où le clapotis est silence. Ezechkiel tourne finalement. Il est loup autour d'une proie. Il tourne comme un loup autour de sa victime, mais son regard a quitté Donnie. Il ne doit pas le regarder. Il doit penser, à autre chose, à quelque chose de meilleur, de bien meilleur que lui. Il ferme les yeux, et continue ce cercle parfait qui se dessine dans son crâne, un calcul exact, précis. Un calcul de cerveau malade. Chaque pas qu'il fait est éloigné de quatre pas de Donnie. C'est ridicule. Quatre ou trois pas ne change rien. Mais c'est ainsi. « Je marche dans des villes où des âmes sans nom me fredonnent le tien... » Il sert les poings et sert les dents. Ça se voit. Il n'en a que faire. « Je vivrais mille vies et dans milles pays ça ne changerait rien, car de milles pays je reviendrais toujours m'éteindre entre tes mains ». Dans son crâne ça explose, et la veine se fait saillante sur son front quand il se crispe, rentrant sa tête dans ses épaules, la tournant doucement. Son regard se repose sur Donnie, et le prédateur continue sa ronde autour de lui. Son regard le détaille, sous toutes les coutures. Du bout des pieds aux chaussures impeccables, au bout de ses cheveux châtains, passant par une nuque nue et frémissante, par deux lèvres fines et roses, par des yeux aussi.. Un détail trop détaillé, au goût du criminel.

    « Pourquoi me regarde tu? » Il s'arrête, un peu en retrait, et sert les poings, plus qu'il ne le faut, car déjà ses ongles pénètrent dans sa main, à sang, sang qui file sur sa peau nue et pâle, glisse et tombe sur le sol, dans un ploc silencieux. « Je déteste ton regard. Je haïs quand tu me fixes. J'abhorre cette façon que tu as de rester passif. J'exècre toute ta petite personne trop parfaite, trop discrète, trop invisible aux regards de tous. » Il se tait. Un instant. Et grogne, s'approchant d'un nouveau pas. Trois pas les séparent. Trois. « Je vomis ta présence. Je meurt de... de... Pourquoi? » Il voudrait le frapper. Mais il ne le fera pas. Ça serait trop facile. « Pourquoi je reviens toujours ici, quand tu ne m'y oblige pas? »

    La réponse meurt au bout de ses lèvres. Elle n'est pas triste, le ton est neutre, monocorde. Pas appuyé, pas énervé. Rien. Juste ce neutre blessé. C'est ridicule. Pourquoi cette question? Ezechkiel ne pose pas de question. Il secoue la tête, brutalement, comme pour fuir cette réalité qui lui vient en pleine face. Il sort de sa poche une baguette, fine et longue, sombre aussi. Dans l'obscurité, son être entier est noir. Sauf ses yeux, qui brillent d'une lueur inconnue. Pas la colère ; trop bien connue. Pas la peur ; trop inconnue. Une lueur qu'on ne connaît pas, qu'on ne comprends pas, qu'on ne voit pas. Il pointe aussitôt Donnie. Il ne sait pas pourquoi, mais sa main tremble. Pas d'hésitation. Les mots sont sur le bout de ses lèvres. Pas d'hésitation, d'un il-ne-sait-quoi.

    « Je répugne mes pas qui toujours me ramènent à toi. Pour que ça cesse, il faut que tu meurs. »

    La voix, là, est froide, pleine d'un ressentiment. Il le répugne vraiment. Mais son regard ne dit pas la même chose. Il est clair comme des cieux trop bleus, sans nuage. Et dans son crâne, ça pète, ça hurle. Il ferme les yeux. « Je voudrais mourir, là, comme un con... » Il les rouvre. Chanson de merde.












Anonymous

Invité
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Grab rear# Ezechkiel. #Dim 27 Déc - 1:06


[ Aucun soucis. (: ]

    Quoiqu'il fasse, il restait dans cette même position. La force n'était pas de mise, elle ne l'avait jamais été. Il était nu fasse au monde, nu fasse à lui même, destitué de l'estime qu'il portait, et le retrait affligeant remblayait l'absence qu'il s'évertuait à creuser. C'était la seule façon de protéger son individualisme, le peu de fierté qu'on avait tendance à trop oublier. Donnie respire en cet instant de façon régulière. C'est une chanson aux mots ordonnés, le rythme lent. Il respire pour inciter ce corps qui lui est si souvent traitre. Ses genoux tremblent, font mines de se dérober sous le poids du regard qui le brûle d'Ezechkiel. C'est son esprit qui se ferme, sous les efforts amenuisés d'une volonté farouche qui méprise les souvenirs. Ses yeux se paralysent aux siens, lui rappellent les courbes de ce visage amer sous lequel il ne cille pas. Air grave. L'atmosphère s'alourdit. Cette beauté délétère, il la garde pour lui, la souffre avec joug. D'ailleurs, il ne se l'avoue pas, ou trop partiellement, peut-être. Par dessus la vénusté, le rabaissement, le cœur qui cogne et efface autre forme de sensation. Donnie regarde. Implacable. Et il sent ses sens se distiller, quelque pars, douloureux et venimeux pour la partie cartésienne de son cerveau.
    Les spasmes qui agitaient son vis à vis, le russe ne les voyait pas. Il les ressentait. Et cette acuité soudaine l'inquiétait, écho futur de ce qu'il redoutait le plus. Un doute germait en lui cependant, alors que l'ancien Serdaigle dévorait son âme de son regard où une folie aliénatrice semblait s'épanouir.

    Donnie écoute. Il baisse les yeux, puis le menton, dans le silence pesant qui s'insinue entre eux. Les mots tranchants suppure dans son esprit comme un poison dans les veines. Il voudrait se boucher les oreilles, être imperméable au venin. Partir, lui tourner le dos. Le visage cousu de ressentiments du meurtrier est troué par des yeux vides, durcit par le temps, calqué sans doute dans le mépris de lui même et des autres.
    Le bleu et argent a cette désagréable impression d'y voir ce reflet ignominieux qu'est le sien. Il y croiserait même la douleur du passé, le vertige de la condition. Mais Ezechkiel est plus que cela. Plus que des mots. Donnie n'en douterait pas.
    Il ne cherche pas à se justifier, car son dévoreur d'âme lui expose la vérité nue, et Donnie le sait. Hypocrite il l'est. Il l'est envers chaque cœur que le courage fait battre, y compris le sien. Mais ce n'est surement pas l'audace qui pulse le sang avilie dans les nervures sous sa peau. Ce sang qui coule dans ses veines comme un aplat de glace, il le maudit chaque jour, le répugne, le pleur. Et Scylence, par chaque mot écorché, le lui rappel avec acrimonie. Ça le met mal à l'aise, cette faculté à piller par les failles de la conscience. Il allait relever les yeux. Mais le mouvement qu'il sent lui fait simplement rentrer la tête dans les épaules. Il tourne, le loup, et cette danse lui donne un sentiment incertain, la nausée tord son estomac. Et c'est un vomi de sensations qui lui brûlent le crâne, afflue dans ses muscles, explose sans prévenir, au fur à mesure que le bourreau de sa neutralité fait claquer ses pas contre le sol dont il ressent chacune des vibrations. Donnie sert les lèvres, ombre son regard de ses paupières. Les souvenances s'amalgament sans cohérence, le russe ne comprend pas. Les visages, les voix, il ne les connais pas, ne les distingue qu'à peine. Et, pendant que la légilimencie lui broie son intimité, il s'offre à lui. Mais on ne le remarque pas. Les traits de son visage ne changent pas. Il a eut le temps ces dernières années de les figer dans l'indifférence, la fatigue aussi, peut être. Et on le croit à tord méprisant. Donnie trouve l'énergie pour ouvrir les yeux, et les planter dans ceux d'Ezechkiel. Ce n'était pas méchant. Il s'y était préparé, le supplice qu'il venait d'avaler n'était pas le quart des souvenirs de son interlocuteur. Il n'a pas peur pourtant. Lorsqu'il recul, Donnie espère qu'il se rapproche. Et si c'est chose faite, il le repousse de toutes les forces de sa conscience. Qu'il est cruel de désirer.

    Les mots, glissent et l'écorches. Vérité déployée. Au fond, se déposait un linceul amer, cousu par un désordre identitaire qui lui filait toujours entre les doigts. Il se foutait de ce que l'on pouvait penser de lui. Était-ce, finalement, tellement important, d'essuyer la poussière de son étiquette ? Jusqu'à lors, il ne s'en était jamais soucié. Ezechkiel le clou dans son cimetière d'infortune, et anesthésié, Donnie ne tique pas. Plus. Son esprit a déjà atteint la déliquescence à son étage le moins rentable. Emprisonné dans un monde dont il est le seul investigateur. Il n'était pas un phénomène de foire cependant, et son vis à vis tordait le cou à ses inspirations, dans la manière décalée qu'il avait de lui présenter les choses. Son cœur bat. Avorté de sa présence, le sorcier est amputé. Cloitré, empêtré sans la crasse, il lui manque quelque chose. Un bout d'âme, surement. Et il a beau sentir cet inconnu de l'innocence dangereux, c'est complet qu'il perse la surface. Ça ne lui plait pas, cette perspective. Le châtain ne déloge pas son regard. Ce n'est pas de l'insolence, pas même une envie de résister. Il est à la recherche de quelque chose dont il ne connait même pas la nature. Et, même lorsque sa baguette, dans un mouvement vif, pointe sur son cou, Donnie ne cille pas. Il l'avait vu faire beaucoup de fois, sans comprendre. Enfaite, il ne cherche même pas à fouiller sa poche à la recherche de la sienne. Ça ne lui vient pas à l'esprit. Il répugne cette inclination à la magie.

    Au lieu de quoi, ses pas se rapprochent. Timidement. Un seul, finalement, car il n'aime pas la provocation. Il s'offre à la sentence, mais ne l'intime pas à s'exécuter pour autant. Une opercule de fièvre voile ses yeux.

    « Je ne veux pas. » siffle t-il finalement. Il est proche. Assez pour sentir l'odeur qui suinte de sa peau. Vivifiant. « Terminer comme eux. » Scarification. Il vaut moins que n'importe qui, et n'arrive même pas à s'exprimer clairement face à celui qu'il attend depuis des mois. Il se noie dans son regard, tombe, a le vertige. Il voudrait reculer maintenant. L'obsession troquée au profit d'un dégoût soudain. Il fronce les sourcils. Étreinte belliqueuse d'un combat intérieur.« Je n'attend pourtant que ça.»









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
Grab rear# Ezechkiel. #Mar 29 Déc - 19:04





    Il ne bouge pas. S'il avance encore, il défaille. Il le sait. Cette façon que Donnie a de le regarder, ça lui tord les boyaux de haine. Son visage n'a rien de particulier. Les filles peuvent bien le regarder ; pour ce qu'elles sont. Ezechkiel déteste les femmes comme on déteste la peste. Il les maudit. Il vit avec une, avec Marla, mais Marla n'est pas une « femme ». C'est une espèce asexuée, en voie de disparition, qui ne possède aucune relation avec personne ; sauf avec lui. C'est la différence. Quoi que Donnie ne vaut sans doute pas mieux. Il n'est pas plus sociable qu'elle, que lui. Mais Donnie est un homme. Qui regarde comme une femme. Et ça dérange l'esprit du Scylence qui n'y a pas été habitué. Il se rappelle bien d'avoir échangé un baiser avec un garçon, un jour, mais également d'avoir reçu après les coups de ceinture les plus douloureux et les mots les plus crus pour décrire l'acte qui l'aurait rendu anathème si sa mère avait plus endurante, plus forte en le cognant. Elle n'avait pas réussi à mettre à mort l'enfant parjure, le petit être maudit, le parasite qui avait grandi neuf mois dans son estomac. Neuf mois maudits. Elle n'avait pas réussi, et elle savait bien que cet être n'aurait rien de bon. La sociopathie? Elle s'y était faite. Les tocs en tout genre? Elle s'y était faite. Mais pas ça. Pas l'union immorale d'un homme avec un homme autre. Même pour un baiser innocent entre deux gamins. Ça, c'était sacrilège, c'était mal, c'était puni de mort.
    Il portait alors sur le torse, sur l'abdoment et sur les cuisses les marques de son péché, ces marques qui brûlaient son être quand Donnie le fixait, avec ces yeux qui caressaient d'une façon que les prêtres condamnent. À moins que ce ne soit que son imagination, fourbe et sournoise, qui aimerait à nouveau le voir plonger dans la luxure délicieuse? Il ferme les yeux, un instant sa main se baisse, mais il se surprends à resouffrir la douleur de la ceinture sur ses flancs, et il les rouvre, reprenant cette posture droite et hardie. Qu'il crève, ce païen. Ezechkiel écarquille les yeux, un peu, laisant entrevoir les prémices de la surprice sur un visage qui jamais n'a vécu un autre sentiment que la moquerie et le mépris. Il hésite. Sa main tremble, mais plus de colère ; d'hésitation. Alors c'est ça? Il se rends sans même s'insurger, sans même se battre? La victoire n'a pas de goût. Ezechkiel aurait aimé qu'il court, qu'il se débatte, un peu. Qu'il est au moins la sensation d'avoir tué quelque chose qui ne vallait pas de mourir. Mais Donnie accepte cette mort car il la croit juste. Cette mort est juste. Ça s'embrouille dans la tête d'Ezechkiel. On ne se rends pas pour des sottises. Il baisse un peu la baguette, mais le mouvement est quasiment nulle.

    « Je ne veux pas. » Il est trop proche. Ezechkiel recule un pieds, mais il ne finit pas son pas. Il ne peut pas fuir. Ce n'est pas dans ses gênes. Alors... ? « Terminer comme eux. »

    Comme eux. Un instant, les souvenirs ressurgissent du tréfond de sa mémoire. Un père absent, une mère folle. L'un partit avec une autre femme, l'autre le marthyrisant et se perdant dans les fantaisies sexuelles de son époque. Deux exemples réduits en lambeaux de chair à pâté. Plus de visage pour eux deux. Plus de coeur pour le docteur Snow, aussi blonde que vicieuse. Donnie est différent. Son crâne lui fait mal, aussi il grimace. Un être qui ne ressemble en rien à eux peut il finir comme eux? Le calcul mental est rapide et précis. Donnie ne peut pas finir comme eux. Il n'est pas comme eux. Mais il est proche. Une décharge électrique remonte le long de sa colonne vertébrale, et pendant un moment, il perds pieds. Le regard est pourtant fixe, sur le russe dont le regard est plus bas. Un instant. Ezechkiel se dit que ce regard sur lui manque. Un instant. Il se dit qu'il ne doit pas y penser. Pas maintenant. Jamais.

    « Je n'attend pourtant que ça.»
    « Qu'est-ce tu... »

    Ezechkiel recule son deuxième pieds et se frappe le front, visiblement irrité. En réalité, il n'est pas seulement irrité, il est furieux, mais voilà, cette colère est maintenue dans sa cage, et elle secoue très fortement les barreaux pour s'en libérer. Avec succès. Déjà les barreaux de la prison lâchent et Ezechkiel lâche cette baguette qui tombe sur le sol, dans un fracas de bois, et il attrape le col de Donnie, le plaquant au mur. Il ne se colle pas à lui. Il le tient à bout de bras. Il n'a pas le courage de s'en approcher. Il le sait. Il lui ferait du mal. Il le tient là, il souffle de cette voix grave et chaude qui n'appartient qu'à lui, et il a l'air pris en deux étaux : celui de la haine la plus pure, celui du désir le plus primaire. L'appel de la chair contre l'ordre de la raison. Une raison faussée par une maladie étrange et incomprise. C'est sa part de sociopathe qui se bat avec lui, sans qu'il ne le sache. Intérieurement, c'est le déluge des volontés. Un instant, qu'il souffle ; il en a besoin. Il relève la tête, le regard suit, et il plante ses yeux dans les siens, d'un air dépité.

    « J'arrive pas à te suivre, c'est énervant. Les autres sont prévisibles. Ils marchent tous pour un but, par un intérêt propre à eux même. Certains pour la reconnaissance, d'autre pour l'argent ou l'amour. Mais toi... toi... » Il le fixe, le sert et se rapproche de lui, inconsciemment. « Tu ne sais pas ce que tu veux, tu es contradictoire avec toi même. Comme si tu ne te comprenais pas. Et... j'arrive pas à te comprendre. Ça me stresse, et en même temps, ça... ça... » Il essaye de l'enfoncer contre le mur, de l'éloigner de lui, mais le mur est là, et il le retient proche, trop proche. « ...ça m'intéresse, m'attire, et je déteste cette sensation. C'est dégueulasse. »

    Sale, impropre, immorale. Tous ses mots ont une valeur chez Ezechkiel. Mais dégueulasse doit être le mot le plus fort pour lui pour exprimer le dégoût qu'il peut ressentir face à une chose comme l'attirance physique pour un autre homme. Comprenez, il s'est déjà surprit à regarder un peu trop longuement un jeune homme dans la rue, mais de là à en cauchemarder (rêve assez poussé, qu'il appelle plus communément cauchemar), jamais. Et avec Donnie, c'est cette nouvelle facette qui l'étreint et le rends malade. Il était là pour Mascha, et il tient Donnie dans ses bras. C'est ridicule. Il soupire, baissant la tête.

    « J'ai du mal à te tuer. J'ai tué mes parents, mais toi, j'ai du mal à te tuer... Je sais plus si c'est toi ou moi qui m'énerve. »

    Je suis perdu. Les mots sont sur le bout de ses lèvres, mais il les garde pour lui. Juste pour lui.











Anonymous

Invité
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Grab rear# Ezechkiel. #Jeu 8 Avr - 22:47


    Dans l'esprit de Donnie, il y a beaucoup de choses que se mêlent et se défont pour rencontrer d'autre nœuds infects, alambiqués et torturés. Il respire calmement mais son sang gonflé de dégout, de peur, de désir pulse son cœur qui cogne contre sa poitrine à lui en donner la nausée. Un instant, il se demande qui est devant lui. Qui, et pourquoi ? Ezechkiel. Ça s'était inscrit dans son abdomen au fer rouge, comme un nom qui le brûle et le dévore. Il dépèce la vérité, la lui vomi et Donnie le hait de lui montrer cette ignominieuse allégorie de lui-même. Il avait tout fait, pourtant, pour ne pas se salir plus qu'il ne l'était déjà. Mais toutefois, rien ne suffisait jamais. Son vis à vis faisait figure d'allusion, quant au Russe il l'aurait évité, s'il avait voulu. Il aurait pu lui échapper, simplement l'oublier. Mais quelque part, quoiqu'il fasse, son fantôme traînait dans les couloirs et laissait dans sa conscience la parfum discret de cette fleur du mal qui se fanait au fur et à mesure que le temps passait. Mais était-ce la première fois ? Ils s'étaient connus avant ça, avant qu'il ne disparaisse, avant qu'il le dispense de sa présence peut-être trop importante pour Donnie. Il ne peut pas s'en empêcher. Il ne l'aime pas, il le dégoute, mais si ses pensées fleurissent vers un être humain, c'est à lui qu'elles sont fatalement destinée. Toujours, sans cesses. Pas de répit pour l'enfant. Qui aurait approuvé un comportement aussi turpide ? Ce qu'il n'arrivait et ne voulait pas formuler était contre nature. Il est aussi faible qu'il prétend l'être, n'accepte pas les conditions que le destin fataliste lui impose, les rejette, les décris, les dénonce et les pleurs. Les Lumières avaient fait naître l'Homme libre et sans consécution, et désormais Donnie crachait sur leur mémoire en se rangeant à ce qu'il considérait comme étant décent et scrupuleux.
    Il relève son visage, le cœur au bord des lèvres. Son regard accroche le sien. Il voudrait lui dire de le regarder. Il voudrait l'incliner à l'embrasser, à le tuer s'il le voulait, parce qu'il n'a plus rien à faire ici et Ezechkiel pouvait bien en faire ce dont il voulait, maintenant qu'il était là, ni ombre ni spectre. Il le menaçait délicieusement et ça le brûle tellement. Trop loin, trop proche de lui. Donnie voudrait le repousser, désirait qu'il le force et il se serait bien caché derrière ce prétexte souillé pour lui rendre tout ce qu'il entreprendrait. Bien sûr ce n'était pas sa mère qui condamnerait ce penchant, mais lui, seul bourreau de son esprit déjà amputé, gangréné par les martyrs qu'il lui impose sans cesse, toujours, encore et encore. Mais qu'il le dévore. Qu'il le tue aussi. Mais qu'il ne parte pas. Pas encore, pas maintenant. Il ne voulait plus de lui dans la partie cartésienne de son encéphale; et tout sorcier qu'il fût, aucun sort, aucune potion n'effacerait jamais son image. C'était ridicule et sale. Il serait mieux si Ezechkiel ne lui avait pas fait profiter de son expansive existence qui s'était insinué tellement plus loin qu'il ne l'aurait crut. Il avait osé un pas, dans un élan balistique, et s'était arrêté. L'homme en face de lui était une bête, un loup qui dégageait cette sexualité vulgaire. Il était au dessus de tout, Donnie n'était rien. La baguette de son interlocuteur tombe. Dans le silence, son échos est semblable à un capharnaüm. Le Serdaigle entrouvre les lèvres. Ses membres tremblent, sa peau frémit, il est glacé. Encore plus lorsque sa tête cogne violemment au mur, son souffle se perd dans sa gorge et il étouffe. Son métabolisme entier semble s'être retourné. Un instant, il reste les yeux fermés en attendant que la douleur n'étouffe plus son cerveau. La mal le lance, les souvenirs cognent contre les parois de sa mémoire. Il voudrait lui dire d'arrêter, mais sa main contre son col, son doigt qui frôle l'alcôve de son cou, il ne voudrait jamais s'en dégager. Pour un peu, il espérait peut être même qu'il l'étrangle et goûte à cette peau délicieusement fraiche en attendant que son souffle s'amenuise et disparaisse. Et puis, ses paupières s'ouvrent. Ezechkiel est toujours là, la douleur aussi. Donnie l'écoute parler, se fatiguer dans ses introspections. Mais le Serdaigle ne vaut pas la peine que l'on se soucis autant de ce qu'il est ou de ce qu'il n'est pas. Le loup le pousse, voudrait l'emmurer peut-être, l'éloigner pendant qu'il se rapproche pour maintenir la distance. Ça ne marche pas. Ça ne peut pas marcher. Sa voix, froide, éraillée comme quelqu'un qui fume peut-être trop le touche, le berce presque si tout ses sens ne le maintenaient pas au réveil, à la peur. Il cligne des yeux, voudrait lui dire de le lâcher mais de ne pas le quitter. Il aimerait lui dire qu'il lui accorde trop d'importance, et ça l'effraie. Donnie est différent parce qu'il est sale, parce que c'est une erreur et parce qu'il n'aurait jamais dû se trouver ici, avec ses pouvoirs, avec les souvenirs des autres qui le privent de son individualisme. « ...ça m'intéresse, m'attire, et je déteste cette sensation. C'est dégueulasse. » La main de Donnie, dans un effort de muscles ankylosés, frôle le poignet qui le maintient contre la paroi de pierres froides. Il ne le touche pas, ce n'est rien de plus qu'un contact avorté. Il n'ose pas frôlé la peau de ce qu'il aurait volontiers considéré comme un demi dieu. « J'ai du mal à te tuer. J'ai tué mes parents, mais toi, j'ai du mal à te tuer... Je sais plus si c'est toi ou moi qui m'énerve. » Il a envie de vomir. Son corps entier souffre de l'étau qui le tient en cage, et toute ces choses qu'il devrait faire mais dont il n'ose pas apporter de réalité s'amoindrissent dans un geste qu'il regrettera plus tard, lorsque que, dans le noir de son lit à baldaquin, il sera seul, de nouveau. Son bras se tend de la même manière que celui de son bourreau, l'indexe et le majeur glissent contre ses lèvres au lieu que Donnie lui intime de se taire, de garder le silence pour ne pas le blesser d'avantage. Le contact est électrique. Douloureux, redoutable. Il ferme son esprit, ne veut pas ressentir la détresse qu'il ne devine que trop bien chez le fugitif, mais il n'y a pas d'autre alternative que le toucher. Il ne veut pas en avoir d'autre. « ... s'il te plait.» le jeune homme garde ses doigts sur la peau fine de sa bouche. Ses yeux se ferment, éreinté par quelques minutes de joutes avec le meurtrier. « ...arrête de partir.» Il laisse sa respiration s'affaiblir contre le seuil de ses lèvres.









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
Grab rear# Ezechkiel. #Mar 13 Avr - 22:45





    Il est là. C'est un microbe, une tâche sur un beau tableau. Qu'est-ce qu'il attends, celui la, a le regarder comme ça? Oui. Ses yeux sont plein de vices, ils sont pervers, car il n'attends que ça, qu'il l'embrasse comme on fait au cinéma. Il rêve. Il n'embrasse pas les garçons. C'est ridicule, c'est... c'est... horriblement sale. Dans son esprit, ça fait comme de petits courts jus. C'est douloureux, au point qu'il sert encore le linge. Il parle, le flot se déverse hors de ses lèvres comme un soupçon de poison au bord de la bouche. Il a l'air d'un démon, d'un diable. Tout en Donnie énerve et excite à la fois le petit démon qui se bat contre ses envies, ses pulsions, comme l'indélicatesse qui pousse son poignet à se serrer entre un peu plus sur le tissu de sa chemise, à le serrer si fort. Il ne veut pas le lâcher, pas maintenant, pas encore. Il doit réfléchir d'abord, il doit vomir les mots qui tournent dans son crâne. Douloureux et cruel. Quel jeu ridicule pour un être de sa stature, de sa noblesse. Et pourtant le jeu le prends dans une drôle de danse, et tout s'enchaîne. Son oeil guette la main qui frôle son poignet, d'un air dire si tu le touches, je te jure que j'te fais mal, mais rien ne vient. Ce n'est qu'un frôlement qui l'embrase un peu plus, et à nouveau. Toujours plus. Toujours, et tellement plus. Le frôlement est délicat, trop. Ezechkiel ferme les yeux, souffle du bout des lèvres. C'est une bise de haine et de désir. Un truc chaud, qui caresse la peau, fait souffrir les poumons.
    « J'ai du mal à te tuer. J'ai tué mes parents, mais toi, j'ai du mal à te tuer... Je sais plus si c'est toi ou moi qui m'énerve. » Il est là, penché contre lui, si proche et si loin à la fin. S'il recule, il partira, il fuira. Il le sait. Il n'a jamais été courageux, mais n'a jamais eut non plus conscience des conséquences de ses actes. C'est un impulsif. C'est sa maladie qui le fait agir sans réfléchir, et si dans la plus part des cas cela l'aide, ici, c'est pile, ou face. Soit il part, soit il reste. S'il avance son visage, s'il s'en rapproche, sans doute le brisera t-il contre ce mur. Dans un acte qu'il ne regrettera pas, mais qu'il vomira. Il n'est pas du genre de ces personnes qui nient en bloc leur faute. Lui, il les accepte, pour mieux détester son propre geste. Si il fait ce qu'il imagine déjà, sans doute vomira t-il dans ce couloir, une fois fini. Sans doute. Quoi que. Il fronce doucement les sourcils, agacé, quand les doigts se posent sur ses lèvres, comme dans un ordre. Se taire? Mais il y a tellement à dire! Tellement d'exclamations, tellement d'ignominies à nommer, et qu'il ne peut plus nommer, car ses doigts sur ses lèvres, il les déteste et les aime. Il ne dira rien. Il se pliera à cet ordre silencieux. Il se pliera, car il veut savoir la suite, et que pour ça, il saura se faire docile l'espace d'un instant.
    « ... s'il te plait. » Ezechkiel relâche un peu son emprise. Il ne comprends pas. S'il te plaît? Mais de quoi? N'a t-il pas fait du mieux qu'il le pouvait jusqu'à maintenant? Soit, il a été un peu brusque à le cogner contre ce mur, à se presser presque contre lui, à vouloir l'y faire disparaître, mais qu'aurait-il pu faire d'autre que de réagir comme son instinct le lui disait, lui qui n'a jamais douter. Le doute. Quel drôle de sentiment, quand on y pense. « ...arrête de partir. » … Il a les yeux fermés, le beau Serdaigle, quand Ezechkiel le regarde, le détaille, d'un regard qui ne sait pas, qui ignore, qui hésite. Partir? Mais il ne peut pas rester. Il le sait. S'il reste, c'est le baiser du détraqueur, la mort au bout du fil. C'est comme... comme un arrêt de mort signé. Marla qui s'inquiète, qui le regarderait, dans le blanc des yeux. Lui qui meurt, elle qui le suit dans la mort. Il prends déjà tant de risque pour... pour qui, au final? Ezechkiel doute. Pour Mascha? Ce n'est qu'un pacte. Pour Donnie? Non, il le déteste. Alors pour lui seul? … pour lui seul. Pourquoi reviendrait-il, s'il n'en avait pas envie? Il baisse les yeux, un instant, regarde en coin les alentours. Personne dans l'obscurité rassurante. Ezechkiel grogne, un instant, et finalement, sans prendre en compte les doigts sur sa bouche, il s'approche, prédateur tangible et redoutable. Son corps frisonne, comme il épouse celui de Donnie. Les mains glissent sur sa peau, l'épousent, la quittent, et finalement les phalanges du meurtrier se perdent dans les cheveux du pauvre petit serdaigle, qui vient là de dire ses derniers mots. Ou pas.
    « As-tu seulement la capacité de m'en empêcher? » Le corps du meurtrier est pressé contre celui de Donnie, et son long manteau fait qu'on ne voit des deux corps qu'une masse informe noire, à quatre pieds, d'où il sort deux têtes proches, si proches. Ezechkiel est là, penché, les lèvres frôlant la gorge du serdaigle, le front appuyé dans la tignasse. Il ressemble à un vampire, aussi pâle, aussi terrible. Mais avide. Il savait, bon sang. Il savait. S'avancer, c'était se noyer. Quel idiot. Quel idiot... Dans sa tête, c'est déluge d'insultes contre soit, alors que ses doigts, dans les cheveux bruns, se serrent, attrapant sans douceur la chevelure de la future victime. Ezechkiel ferme les yeux, respire l'odeur de sa peau, de sa gorge. Il entends le battement, il le sent aussi. Il croit le sentir. Ses lèvres ne sont que frôlement. Elles ne sont pas encore assez offensives. Il hésite, encore. C'est que s'il décide d'aller plus loin, il faudra bien qu'il y retourne. Et ça, il détesterait... ça serait vraiment terrible, de revenir.
    Pour Donnie. Pour... ça.












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Grab rear# Ezechkiel. #Mer 14 Avr - 23:19


    Il étouffait. Son col s'était resserré contre sa gorge, et sa respiration était devenue brusque, lente, à mesure qu'il sentait son cœur s'affoler contre son squelette qui semblait résonner dans chaque partie de son corps à l'en rendre fou. Son teint a du tourner au rouge, parce que le sang qui glisse dans ses veines lui brûle les joues. Il haletait et suffoquait plus bruyamment qu'il ne le voudrait, et une idée précise s'est logée dans sa tête quant il sent le regard d'Ezechkiel sur lui. Et il était effrayé, mort de peur, l'angoisse cousue sur chaque fibre, chaque muscles, chaque organes de son être. Mais c'était vain de se débattre contre ce diable et il n'en avait pas envie, comme il n'avait pas non plus le désir pour quoique ce soit d'autre. Donnie avait toujours su se trainer sans se faire remarquer, sans dessein et sans envie, parce qu'il était là comme un intrus et qu'il n'avait rien à y faire. Il n'était pas à même de comprendre ce que Ezechkiel avait fait de lui, pour lui, contre lui. Un autre aurait pu le cogner contre le mur, lui faire violence ou lui dire les mots les plus doux, le Serdaigle aurait tout ignoré, sans broncher, sans chercher à riposter, répondre, se défendre. Il ne voulait pas sauver sa peau et n'aspirait pas à ce qu'on l'esquinte non plus. C'était différent pour le pire des loups de Poudlard. Pourquoi ? A quoi bon savoir. Le résultat était là. Paralysé dans sa conscience, comme une fatalité qui aurait pu être sans importance mais qui avait grossie pour finalement le parasiter à sa guise. D'avance il entraperçoit ce qui est susceptible de lui arriver. Ezechkiel est salit par la Mort, par les Péchés, par les doutes. Il est souillé, et écœure Donnie qui voudrait se défaire de ces doigts au goût meurtrier. Mais son corps ne lui obéissait pas, quel que soit l'ordre qu'il lui aurait intimé, il n'avait le contrôle sur rien et si son vis à vis le lâche, il tombe et ne se relèvera pas. Il lui semblait que les secondes claquaient le silence riche d'un vide blessant. Un instant, son regard quitte celui du parjure pour glisser sur ses doigts audacieux collés contre ses lèvres. Ça lui donne envie de sourire, ça lui donne envie de pleurer. Le contact est froid, glacial, dangereux. Le garçon a cette misérable sensation de le souiller de son touché répugnant. Mais il n'ose pas s'en défaire. Dans quelques minutes, il va mourir. Donnie ne fait rien, engourdit par la scène. Jamais il n'a atteint un gouffre si froid de l'humiliation. Il n'avait rien à perdre, mais cette avilie qu'il s'imposait à ployer sous l'écrasante présence d'Ezechkiel, ces brimades qui tournaient en rond comme un carrousel quand il se surprend encore à avoir l'audace d'attendre quelque chose de ce quasi-roi, ces envies prolétariennes et méprisables qu'il avait à son égard, c'était contre nature et il s'en étouffait.
    Il n'a plus de dignité. Lamentation. Non il ne voulait pas qu'il parte, non il ne voulait pas qu'il reste, mais qu'il finisse de dévorer son âme en le regardant de cette façon. A coudre cette haine farouche qu'il a pour lui même sur son cœur, à le noyer dans son impureté, qu'il n'oublie jamais sa petitesse en face de ce que pouvait être un Scylence. L'acuité qu'il avait acquis à force d'acharnement lui souffle de relever les yeux. Et Donnie remarque le froncement de sourcil, l'agacement, la colère, la haine, le dégout. Il a un haut le cœur suivit d'un soubresaut violent. Ses entrailles se serrent, et il laisse échapper une larme, qui perle le long de son cil trop long et s'échoue sur sa joue creuse. Il avait beau se cacher derrière son masque d'innocence souillée par le remord, c'était la chose la plus égoïste qu'il ait songé que de vouloir garder ce monstre. Il finirait par être prit, par disparaître. La fin était la même quelque soit l'alternative qu'il prendrait, mais le Serdaigle n'a pas le droit d'oser espérer une chose aussi vaine et ridicule que ça.
    Il voit son coude se plier à mesure que l'ancien élève s'approche. Au début, il se crispe, ferme la bouche, les yeux et ses sens à ce contact nouveau. Sa main retombe, molle, contre la pierre froide qu'il accroche comme un point d'ancrage à cette soudaine intrusion. Le russe sent les mains d'Ezechkiel l'effleurer, le toucher et le caresser sans rien y mettre d'autre qu'une menace. Il aimerait que ça continue, que ça ne cesse pas. Jamais. Lorsque ses doigts se faufilent dans sa chevelure, il se glace. Ce n'est rien de plus qu'un amuse gueule.
    « As-tu seulement la capacité de m'en empêcher? » Ses paupières sont lourdes. Il se donne l'impression que c'est une étreinte sous cette brusquerie animale. Il sait pourtant la tournure que prendra cette nuit, et Donnie se colle un peu plus contre le mur, avant de sentir la délicieuse fraicheur du brun contre lui, et de ses lèvres qui glissent contre son cou, de l'étau qu'il exerce sans le savoir peut-être contre tout ce qu'il y a de plus sensé chez l'élève. Sa joue touche sa tempe et quelques mèches de cheveux lorsqu'il lui offre sa gorge. Il ne peut se freiner, lui, de soupirer d'allégresse, sans peur et simplement affolé. « Pardon. » souffle t-il comme un secret. Il voudrait lui dire pardon d'être là mais c'est déjà trop. Sa main à lui se dépose contre l'alcôve du cou de son bourreau. Il glisse un peu, ses doigts s'accroche à sa veste. Oui, il aimerait avoir la possibilité, le pouvoir de l'empêcher de partir. Mais Ezechkiel n'appartenait à personne.










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