Couché sur un banc, Nuttah ferme ses yeux et porte le joint à ses lèvres. Il tire dessus, avale la fumée, la garde un moment et la recrache doucement. Il fume ça comme si c’était une cigarette, parce qu’il sait qu’après il sera dans un état serein. Il reste un long moment comme ça, avant d’entrouvrir finalement un oeil mais le soleil, plutôt agressif, n’est pas du même avis, et le force à refermer ses yeux. Bon. Comment il va faire pour réviser maintenant ? Non, ce n’est pas une blague, Nuttah ouvre des livres quelques fois. Enfin, juste celui de métamorphose. Alors qu’il roule sur le ventre, se retrouvant couché sur le banc dans une position peu confortable si un Serpentard décide d’en avoir après ses jolies petites fesses, il tire finalement le livre de son sac et le pose dans l’herbe face à lui pour lire. Il ne fait pas spécialement chaud, surtout pas en cette période de l’année, mais Nuttah semble ne pas s’en préoccuper. C’est un étrange tableau que de le voir en train de réviser dans le semi-froid de septembre. Heureusement pour lui, il ne pleut pas et ses bouclettes sont toute en sécurité. Des cris lui font relever la tête, paresseusement, et il observe au loin Etàn, qu’il a quitté le matin même après le cours de Sortilèges. Les voix qu’il a entendu ne sont que celles de Hope, son frère, alors le Rouge et Or reporte son attention sur son livre, se doutant bien que la demoiselle ne viendrait pas si elle est en compagnie du Midnight. Alors qu’il tend sa main pour tourner la page, ses doigts ne rencontrent que... l’herbe. Nuttah jette un regard au livre qu’il voit à quelques centimètres de ses doigts, et il comprend facilement.
« Merde. »
C’est tout ce qui s’échappe pendant que le Gryffondor ferme ses yeux pour se calmer. Quiconque aurait remarqué son geste aurait pu se dire qu’il avait encore trop fumé, mais en réalité non. Nuttah sait que c’est la maladie qui, malgré le traitement, décide dès fois de reprendre ses droits. Alors qu’il inspire longuement, il finit par se calmer aussi, et réouvre ses yeux avant de faire un nouvel essais. Il réussit et tourne la page sans un mot de plus, sentant la gêne au fond de lui qui s’installe. Comment ne pas se sentir idiot lorsqu’on vise un objet et que votre main se retrouve à côté, encore plus lorsqu’il s’agit de tourner une page. Finalement il passe une main dans ses cheveux, le tout accompagné d’un soupir et il se replonge dans la lecture. Au bout de quelques minutes, il voit l’ombre changé sur son livre, et la lumière gâchée. Lorsqu’il relève sa tête, ses yeux verts croisent le regard d’Etàn et, sous le coup de la surprise, se redresse et se recule un peu.
« E... E... t-tàn. »
Nuttah baisse son regard vers le banc en marbre, honteux de buté comme ça, honteux de cette foutue maladie, honteux d’être toujours une plaie pour la jolie Aigle. Finalement il se recule sur son banc et s’assoit en tailleurs, avant de relever doucement ses yeux vers Etàn. Il n’ose plus parler, malgré son tempérament bavard de d’habitude. Alors qu’il observe le visage de sa meilleure amie en silence, ses yeux restent accrocher à la plume qu’elle a encore dans les cheveux, celle que ce matin il a voulu retiré. Sa jolie plume qu’elle a certainement du oublié là. Comme le premier jour qu’il l’a rencontré : une maladresse monstre et des cheveux d’ange. Finalement il se penche un peu en avant pour glisser sa main dans ses cheveux, retirant la plume noire et offrant un sourire à la ravissante Hemmington.