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| Nobody Said it was easy - Tanys | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 10 Juil - 21:02 |
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| Un après-midi comme un midi comme un autre à Ealdwic, Caelan Midinght remontant un couloir. Quoi que plus naturel et de moins extraordinaire ? Elle avait un trou assez conséquent entre deux cours magistraux, et un essai d'une longueur respectable sur le sortilège du patronus, ses limites, son fonctionnement global, et ses applications méconnues à rendre pour la semaine d'après. Ses pas la menèrent donc, de façon logique, à la bibliothèque. L'endroit l'impressionnait toujours autant, depuis un mois et quelques que les cours avaient débuté. Tant de majesté et de savoir pouvait se révéler tour à tour fascinant ou écrasant, et elle devait avouer qu'il lui faisait parfois tourner la tête. Un peu comme à l'instant où elle entra, devant s'arrêter sur le seuil pour savourer la magie de l'endroit, laissant son regard se promener sur les fresques, les vitraux, et surtout, le nombre incroyable d'ouvrages dont regorgeait l'endroit. Mais seulement en apparence. En réalité, si elle jouait, à merveille, d'ailleurs, les émerveillées, c'était justement pour faire un tour d'horizon sans attirer les soupçons. Si c'était un peu gros ? Cela fonctionnait en tous cas à merveille, puisqu'elle repéra bientôt l'objet de ses recherches, sans avoir repérée. En même temps, étant donné la nature de cet objet, ce n'était guère difficile. Sans faire le moindre bruit, elle se glissa entre les tables, toutes occupées, de la bibliothèque, ce qui n'était pas pour lui déplaire, mais au contraire pour l'arranger. Elle avançait d'un air complètement neutre, et s'évertua à ne pas faire le moindre bruit alors qu'elle se posait en face de la personne qu'elle avait repérée. Et, sans plus de cérémonie, elle sortit un énorme ouvrage traitant de divers sortilèges de protection, du parchemin, une plume, et commença à prendre des notes, sans accorder, en apparence, la moindre importance à la personne en face de laquelle elle s'était installée. Et pourtant …
Pourtant, il y avait bien une raison si, cette fois encore, comme de nombreuses fois auparavant, elle s'était assise précisément à cet endroit là, en face de cet individu précis. Tanys de Saint Ange. Arrêtons tout de suite les gens qui penseraient à mal, Caelan n'était pas vraiment en mesure de penser à ce genre de chose pour l'instant, même si, de loin, de très loin, un de ses premiers jours à Ealdwic, elle l'avait pris pour Heath Lindermann. Mais passons. Son intérêt pour le jeune homme était en réalité seulement du à celui de Yon Winchester pour lui. Lors de leur rencontre, il lui avait parlé des jeunes dont il repérait les talents, le tempérament. Comme elle. Et Tanys faisait partie de cette fameuse liste. Il lui avait confié n'avoir pu l'approcher, et il voulait que ce soit elle, Caelan, qui le fasse. Dans le contexte de l'école, cela aurait pu se faire sans problème, au détour d'un couloir, une simple bousculade, et elle aurait engagé la conversation avec l'air de celle à qui on ne refuse rien. Mais quand elle avait vu l'oiseau rare, qu'elle l'avait observé, de loin, elle avait compris que ce ne serait pas aussi simple, loin s'en fallait. Discret, renfermé, il ne parlait pas, ou peu. Et à personne. Yon lui avait donc donné une mission impossible. Bingo. Seulement, elle n'allait pas retourner le voir en lui disant simplement que c'était trop difficile. Non. Elle avait accepté le challenge, cela ne lui faisait, pour tout dire, pas peur. Cela allait simplement demander un peu plus de doigté et de délicatesse qu'elle ne l'aurait cru. Mais peu importait. Elle avait du temps, et de l'énergie à occuper, pour éviter de trop réfléchir. Elle avait donc opté pour une approche détournée, régulière, et complètement silencieuse. Comme pour l'habituer à sa simple présence. Elle s'asseyait donc régulièrement, en face de lui, dans ces mêmes lieux, et travaillait, des heures durant, sans lui accorder un regard, ni une parole. Elle était simplement là. Et c'était en réalité reposant. Pas une fois il n'avait fait mine de vouloir lui parler. Calme, posé, il était le compagnon de travail idéal, sans l'être réellement. Elle-même s'était habituée à s'asseoir en face de lui. Ils n'étaient ainsi jamais dérangés par des amis de celui-ci, bruyants. Les amis de Caelan n'avaient pas l'air dêtre des fondus de la bibliothèque, donc ils étaient tranquilles, dans leur tête à tête qui n'en était pas un. Oui, mais voilà. Caelan avait oublié une chose. Il n'y avait pas que vos amis qui pouvaient vous déranger en plein travail.
Alors, Midnight, il paraît que ton cousin est une tapette ?
La plume de Caelan crissa sur la surface du parchemin, comme une protestation de celui-ci contre le traitement qu'elle venait de lui infliger. Elle avait oublié, effectivement. Elle avait oublié la connerie humaine, et ce genre de choses auxquelles elle avait pourtant droit régulièrement. Mais la plupart du temps, c'était plutôt en soirée, quand la viande était bien imbibée, et que le monde entier devenait lubrique. Elle devait bien avouer que là, en plein milieu de la bibliothèque, elle ne s'y attendait pas. Elle choisit d'ignorer la pique, mais ils étaient deux, et le deuxième se pencha sur elle, susurrant à son oreille :
Dis-moi … ça veut dire qu'il te prenait par derrière ? Ça peut devenir intéressant. Et si tu allais te faire mettre, avec ton petit copain ?
Elle s'était retournée, et plongea son regard, glacial, dans celui de l'impudent. Qu'elle ne connaissait même pas, en plus. Celui-ci ne se démonta pas, et posa une main sur le torse de son ami, mimant de le toucher de façon sensuelle :
Pourquoi, Midnight, ça t'excite, les gays ? Si vous ne bougez pas de mon champ de vision dans deux secondes, vous ne serez bientôt pas plus hommes que moi. J'aimerais bien voir ç...
La baguette de la jeune femme était apparue dans sa main, et elle s'était levée, avec une fluidité et une vitesse déconcertante, pointant sa baguette directement sur l'intimité du jeune homme, visiblement un maléfice déjà prêt aux lèvres. Celui-ci leva les mains, et tenta une pirouette pour la sortie, alors qu'il s'éloignait :
Attends que je te coince un jour dans un coin. Je te montrerai ce que c'est, un homme. Connards, jura la jeune fille entre ses dents.
Elle se rassit, posant sa baguette en évidence sur la table, des fois que cela ait donné des idées à d'autres. Ce ne fut qu'à ce moment précis qu'elle se souvint de la présence de Tanys en face d'elle. Soudain gênée, elle se dit que son naturel n'avait sans doute pas aimé être dérangé par une bande de cons, et un volume sonore un peu trop élevé. Pas seulement pour sa mission, d'ailleurs. Juste … naturellement. Elle n'aimait pas emmerder les gens qui n'avaient rien demandé. Aussi lui adressa-t-elle ses premiers mots.
Désolée. Pour … le bruit. | |
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Lun 11 Juil - 22:08 |
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| Il ne levait jamais le nez quand elle venait s'assoir. La première fois il avait hésité à lui dire de se trouver une autre table puis, en se disant que c'était typiquement le genre de remarques qui allait laisser croire à la fille qu'il était parti pour se lancer dans une longue conversation sur la propriété et la liberté des uns et des autres. Or il préférait de loin s'abstenir.
La deuxième fois, il se demanda si elle le faisait exprès pour l'agacer ou si c'était le genre de fille à tomber amoureuse d'un joli minois dont elle ne savait finalement rien. Pour autant, le jeune homme n'avait pas plus lever le nez de son bouquin de socio bien décidé à la laisser se décourager toute seule.
La troisième fois il se dit que c'était une espèce de défi. A qui emmerderait le plus l'autre ou quelque chose comme ça. Mine de rien, cette fille qui s'obstinait à venir s'assoir à sa table était de loin la seule relation sociable (si si je vous assure) que Tanys avait eu depuis que sa petite soeur était rentrée à Poudlard. Il s'en mordait les doigts d'ailleurs mais ça n'est pas là le sujet de cette histoire.
Les jours suivants, comme il commençait à s'habituer à la présence imposée de la jeune femme dont il avait fini par découvrir qu'elle s'appelait Caelan Midnight, il ne dit rien de plus que les jours précédents. Il se demandait simplement pourquoi elle s'obstinait à venir. Il n'avait jamais cru aux actes désintéressés alors partant de là, Caelan Midnight était forcément coupable d'avance. Un jour qu'il travaillait chacun de leur côté, toujours sans se décrocher un mot:
Alors, Midnight, il paraît que ton cousin est une tapette ?
Tanys siffla quelque chose d'incompréhensible entre ses dents, plus contrarié par la nuisance sonore que par son contenu réel. Il se contrefichait en fait de ce que les autres pouvaient bien se dire, du moment qu'on ne venait pas empiéter sur sa tranquillité si précieuse. Finalement il suivit bien malgré lui un peu de ce qui se passait sous son nez mais comme il le constatait de lui même, Caelan se débrouillait parfaitement bien toute seule. Une chance sans quoi il allait devoir envoyer un serpent ou deux et passer pour un héros qu'il n'était pas et inévitablement ça laisserait croire à cette fille qu'elle pouvait compter sur lui ou quelque chose de ce genre. L'idée le contrariait d'avance. Il ne voulait surtout pas se retrouver avec quelqu'un à qui il aurait à dire bonjour tous les jours de sa scolarité, sous prétexte qu'ils se connaissaient. En fait il ne voulait connaître personne et jusque là, il s'était plutôt bien débrouillé.
Désolée. Pour … le bruit. Mh. Pas grave.
Oui mais voilà... maintenant qu'il avait dit deux mots d'affiler il pouvait bien dire une phrase complète histoire de mettre une bonne fois pour toutes les points sur les i.
Tant qu'on y est tu as un truc particulier avec cette table?
L'un dans l'autre si elle disait oui il pourrait toujours changer de table, mais au bout de deux ans ... il commençait à s'y habituer. Après tout s'il ne pouvait pas s'attacher aux personnes il pouvait compenser ailleurs...
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mar 12 Juil - 18:00 |
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| Mh. Pas grave.
Les deux premiers mots qu'elle lui arrachait. Elle en aurait souri, mais le dissimula derrière une mèche de cheveux avant de la remettre en place, l'air de rien, et offrant un visage totalement impassible, qui était retourné à ses chères études. Deux mots, c'était déjà un début. Son pied battit doucement dans le vide, alors qu'elle se demandait s'il fallait enchaîner. Mais une petite voix lui soufflait qu'il valait peut-être mieux ne pas brusquer les choses. La situation était délicate. Si ça n'avait été qu'elle, elle n'aurait sans doute pas pris autant de pincettes. A dire vrai, les jeunes hommes blonds avec un sérieux problème de sociabilité s'apparentant sans doute à un traumatisme, entraînant un manque de confiance en autrui, venant peut-être bien des parents, elle avait déjà donné, merci. Donc elle aurait foncé, voir si ça passait ou ça cassait, et elle aurait rapidement laissé tombé, à n'en pas douter. Une fine analyste, vous trouvez ? Elle avait suivi, il était vrai, quelques cours de criminologie sur son temps libre, donc on aurait pu l'apparenter à ça. Ou au fait qu'elle avait eu un spécimen de cette espèce sous les yeux pendant un temps appréciable. Elle s'excusa mentalement auprès de Tanys pour cette comparaison qui, après tout, n'était pas des plus flatteuses. Mais cela n'avait même pas un goût de rancoeur. Depuis sa conversation avec Yon, elle avait eu le temps de se dire qu'il valait mieux relativiser, et arrêter de penser à Lui. Il ne méritait même pas qu'elle passe deux secondes à y réfléchir. Battant des paupières, elles fronça les sourcils, comme pour elle-même. Qu'était-elle en train de faire ? Les vieilles sales habitudes avaient la vie dure. Bref. Tout ça pour dire qu'elle avait en ce moment plus envie de facilité, de simplicité dans ses relations pour aller se compliquer la vie avec un garçon visiblement entouré d'une haute muraille au coeur de laquelle il ne souhaitait visiblement laisser entrer personne. Oui mais voilà. Ce n'était pour elle qu'elle le faisait. Et là était justement toute la complexité de la chose.
Tant qu'on y est tu as un truc particulier avec cette table?
Il venait de trancher pour elle, et elle lui en fut reconnaissante, et en même temps, elle le maudit d'avoir déserré les lèvres une seconde fois. S'ils s'en étaient tenus, là, peut-être sa seconde phrase aurait été moins agressive, une autre fois, où elle aurait pu demander à lui emprunter une plume, ou une connerie du genre. Et en même temps, ça lui permettait d'arrêter de se prendre la tête. Relevant doucement la tête, elle prit le temps de le regarder. C'était la première fois qu'il lui faisait réellement face, et que leurs yeux se rencontraient. Ses prunelles n'exprimaient rien de particulièrement agressif, cette question avait plutôt été posée d'un ton neutre, mais il n'empêchait qu'elles étaient glacées. Elle en aurait presque frissonné. Presque. Ce jeune homme était vraiment habitué à la solitude, chaque intonation, et chaque partie de son visage l'indiquait. Bien. La question à mille galions était posée. Il y a quelques mois, elle aurait sans doute lancé une bonne blague du style « j'aime le bois, il est vraiment doux sous mes doigts, et les inscriptions sont moins sales qu'à la table d'à côté », si elle n'en avait rien eu à faire de se faire rembarrer, et sans doute si son interlocuteur avait semblé moins … comme dire … inaccessible. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas vraiment la chose à faire avec lui. Surtout si elle voulait parvenir à établir le contact. Quelle drôle d'idée avait eu Yon, quand même. Aussi répondit-elle, d'une voix égale :
Pour tout dire, effectivement. Il y a toujours une place libre pour qui souhaite étudier dans le silence. Ce qui est suffisamment rare et appréciable pour que je me choisisse de m'y poser dès que je le peux. Par contre, est-ce que savoir à présent que cela dérange son autre occupant régulier m'empêcherait d'y revenir ? C'est une chose à laquelle je vais réfléchir.
Ce fut une longue tirade, certes, mais cela sous entendait en même temps qu'elle n'en dirait pas plus, et que, s'il le désirait, le débat était clos. Il aurait la surprise de la voir revenir la fois d'après ou non, mais elle n'attendait pas de réponse, elle ne s'attendait pas à ce qu'il reparle. Elle reprit sa plume et chercha la ligne du livre où elle en était, visiblement passée à autre chose. Même si elle espérait franchement qu'il n'en reste pas là. | |
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Dim 17 Juil - 22:21 |
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| Pour tout dire, effectivement. Il y a toujours une place libre pour qui souhaite étudier dans le silence. Ce qui est suffisamment rare et appréciable pour que je me choisisse de m'y poser dès que je le peux. Par contre, est-ce que savoir à présent que cela dérange son autre occupant régulier m'empêcherait d'y revenir ? C'est une chose à laquelle je vais réfléchir.
Ce genre de réponse, en tant normal, aurait suffi à faire changer Tanys de table définitivement. Il n'aimait tellement pas avoir quoique ce soit à faire avec les autres qu'il se serait même évité d'avoir ne serait-ce qu'à discuter le fait que cet endroit était SA table. Au mieux, si vraiment il avait tenu à cet endroit, il aurait demandé à Sthéno, l'immense vipère qui dormait toujours dans son sac de cours, au chaud. Mais cette fois-ci Tanys procéda autrement. Le devoir qu'il avait sous le nez n'était pas parfaitement étranger à ça. Il arrivait que parfois en socio, vous soyez amené à faire un tp avec un élève-cobaye. Ca n'avait rien de bien méchant à la vérité, il s'agissait juste d'observer les réactions type d'un individu considérée comme... une espèce de patient zéro. Ou d'échantillon plutôt. Or cette fille ferait parfaitement l'affaire. Mieux encore, il n'aurait même pas à aller la chercher, ni à lui demander quoique ce soit. Il n'avait qu'à jouer à son insu.
Se coltiner un mec dont tu ne sais rien jusqu'à la fin de l'année... je serais toi je ne serais pas si confiante.
Une autre question lui passait par la tête, mais s'il la posait maintenant, il compromettait totalement son tp de socio. De là il devrait nécessairement se trouver un autre échantillon. Sa soeur étant trop proche de lui ne pouvant bien évidemment pas faire l'affaire... Mieux valait garder sa question pour un peu plus tard.
Les yeux clairs du blondinet se posèrent sur Caelan Midnight. Il y avait chez lui quelque chose de très racé, comme chez tous les De Saint-Ange. Il n'avait en rien l'air d'un gamin qui avait grandi tout seul dans une ruine minable au fin fond de l’Écosse. On se le serait tellement mieux imaginé passant de longues journées dans un fauteuil doublé de velours... dans une grande demeure... quelque chose comme ça. Mais s'il était né dans une famille où le luxe faisait tout d'un quotidien, il vivait depuis si longtemps loin de tout ça qu'il ne s'en serait pas rappelé s'il n'avait été si amer. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Jeu 21 Juil - 19:25 |
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| Le coeur battant, elle attendait, suivant la ligne de son livre, dont elle n'avait aucune idée du contenu, en réalité. Elle n'avait plus tellement la tête à travailler, pas maintenant qu'il avait prononcé ses premiers mots et qu'elle touchait son but du bout du doigt. Du bout du bout, peut-être, mais c'était un début non négligeable. Il fallait continuer sur cette lancée, qu'elle puisse dire à Yon la prochaine fois qu'elle le verrait qu'elle faisait des progrès, pour approcher ce sujet. Un sujet; au final, il n'était que ça à ses yeux. Elle faillit les relever pour essayer de le rendre un peu plus humain mais au final, d'une part il ne fallait pas qu'elle relève la tête, pas du tout, cela ferait tout rater, et nuirait à ses desseins de paraître absolument détachée, et n'attendant rien de lui, et, d'autre part étant donné la froideur dont il faisait preuve, elle doutait que cela serve à quelque chose. Ce qu'elle voyait, pour l'instant, c'était une carapace qui paraissait infranchissable.
Se coltiner un mec dont tu ne sais rien jusqu'à la fin de l'année... je serais toi je ne serais pas si confiante.
Yes. Elle battit des cils une fraction de seconde avant de se redresser doucement, penchant la tête sur le côté alors que ses yeux rencontraient ceux de Tanys pendant quelques instants. Il était vrai qu'elle ne savait rien de lui. Et en même temps, elle commençait à amasser quelques informations, au fil de leurs « rencontres silencieuses », rien que de sa manière d'être, de se mouvoir, de regarder les autres, ou de ne pas les regarder. Son maintien, son allure. Elle l'avait finement observé, effectivement. Confiante, elle l'était, en réalité. Le simple fait que Yon ait porté son attention sur lui suffisait en réalité. La réponse vint cependant, rapidement, et naturellement. D'un geste désabusé de la main, elle désigna la direction qu'avait pris les deux pachydermes qui avaient fait irruption dans le magasin de porcelaine où elle se mouvait délicatement depuis trop longtemps pour qu'elle tolère qu'une seule erreur fiche tout par terre :
Explique-moi comment il pourrait être pire que ceux que je connais.
Le réflexion était pertinente. Elle ne parlait pas tant de ses amis, elle parlait surtout des gens, en général. Et tous ceux de sa connaissance, qu'elle avait pu observer, détailler, approcher, de plus ou moins près qui lui faisaient prononcer ses mots. En quoi pouvait-il être pire que les amis puants de Luke qui la traitaient comme une pute de luxe arriviste ? Que les connards qui se moquaient d'elle à longueur de journée ? Les obsédés ? Les sans gêne ? Elle doutait qu'il ait pire dans sa musette. Cela dit, elle attendait sa réponse avec curiosité. | |
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Lun 25 Juil - 18:58 |
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| Explique-moi comment il pourrait être pire que ceux que je connais.
Cette fois-ci le regard de Tanys se posa véritablement sur elle. Qu'avait-elle vécu pour répondre ça? Était-elle seulement une petite sotte qui s'imaginait que tous les malheurs du monde s'abattait sur sa tête (il y en avait tant de ces spécimens...). Ou avait-elle une vraie bonne raison de parler ainsi? Il ne s'en rendit même pas compte mais une fraction de seconde, si absorbé qu'il été par ses pensées, il la regardait sans ciller... et comme si ses yeux rattrapaient en une seconde toutes les fois où ils ne s'étaient pas attardés sur les autres. Il finit par avoir un espèce de demi-sourire moqueur. Voilà que son exercice prenait un tour tout autre que celui qu'il avait prévu mais la curiosité l'emportait...
Je ne connais pas ceux que tu connais. Mais j'ai l'avantage de me connaître moi-même..., cela ne faisait pas partie de son travail de socio, c'était plutôt une remarque d'ordre personnel. Une remarque qu'il aurait même pu faire pour lui même. ... mauvaise expérience?
Ca c'était à nouveau l'exercice, et un peu aussi la curiosité. Une carence en lui qui s'exprimait, et qui avait soif de voir les carences de cette fille qui répondait comme lui aurait pu répondre. L'air de rien, il tourna une page de son livre, se trouvant autre chose à regarder que Caelan Midnight. Il fallait qu'il s'occupe, communiquer n'étant pas son fort à la vérité. Mais puisque ce n'était plus simplement une obligation...
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mar 26 Juil - 16:21 |
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| Je ne connais pas ceux que tu connais. Mais j'ai l'avantage de me connaître moi-même... Tu en as vu deux spécimens. Tu te croirais donc pire qu'eux ?
C'était parti du tac au tac, elle n'avait rien prémédité, pour une fois avec lui. En même temps, leurs regards s'étaient accrochés, et, pendant un infime instant, elle avait eu l'impression qu'il la regardait en temps que personne digne d'intérêt, et non comme faisant partie « des autres », race qu'il méprisait ou cherchait en tous cas à tout prix à éviter. Elle ne lui avait pas vraiment coupé la parole, il avait l'air d'en avoir fini, ou peut-être était-ce simplement cet air de réflexion qu'il avait eu. Peut-être. En tous cas, elle s'était sentie suffisamment à l'aise pour tenter cette phrase, tout simplement. Elle l'observait, il l'observait, séparés par cette table qui semblait une distance appréciable qu'ils mettaient entre eux deux. Distance dans la retenue, distance dans les expressions, distance dans le choix de chaque mot, de chaque geste. Comme deux orateurs à Rome tendant de convaincre son adversaire pour en connaître le plus possible sur lui sans toutefois trop se dévoiler. Mais que voulait dire les paroles du jeune homme ? Elle venait de faire référence à des personnages plutôt grossiers, sans honneur, et sans classe. Ça n'avait pas grand sens. Elle ne sentait pas de dévalorisation chez lui, pas d'égo surdimensionné non plus, en tous cas, pas en apparence. Elle ne prétendit pas retourner à ses études, non. La main qui tenait sa plume s'était faite plus lâche alors qu'elle s'abimait dans l'observation de celui qui lui faisait face. Yon avait cru reconnaître également en lui le prodige, comme il l'avait dit pour elle. Qu'avait-il vu ? Qu'avait-il appris ? Qui était Tanys de Saint Ange, et pourquoi dirait-il lui-même que sa fréquentation n'était peut-être pas des plus heureuses ? Ou était-ce simplement une tactique pour la faire reculer. Elle ne savait pas de façon certaine. Mais elle en doutait, quelque part.
... mauvaise expérience?
Alors ça, elle ne s'y attendait pas, par contre. Surprise, elle le vit de plus se replonger dans son livre, comme s'il ne venait aucunement de lui poser une question des plus personnelles, la touchant profondément. Déroutant aurait été le mot qu'elle aurait choisi pour décrire le jeune homme. A quoi jouait-il ? Il pensait réellement qu'elle allait lui raconter sa vie alors qu'il brisait purement et simplement le contact visuel ? Qu'elle allait dire quoi que ce soit à ses mèches blondes qui lui faisaient face ? Visiblement, il avait effectivement deux ou trois problèmes en ce qui concernait la communication avec autrui, attestant de son manque de sociabilisation. Que répondre à ceci ? « Non, pas du tout, ma vie est belle mais je voulais juste dire ça comme ça. » ? Faux, archi faux, et c'était une réponse de cruche, ça ne lui ressemblait pas. Acquiescer, simplement ? Elle ne parvenait pas à s'y résoudre. Alors quoi … ?
Oui. On peut dire ça comme ça.
Elle ramassa sa plume, se rendant compte que son visage s'était malgré elle, un peu fermé. Effectivement, surtout dernièrement, elle s'était bien rendu compte que les gens qu'elle côtoyaient étaient puants. Pas ses amis proches, non. Mais l'espèce humaine en général. En même temps, elle était partie du mauvais pied, hein, se faisant abandonner deux fois, et apprenant, par la suite, que son père avait tenté de la supprimer. Sympathique, et ça n'aidait pas vraiment dans la vie. Tirant doucement sur son parchemin, elle pouvait presque palper le léger malaise qui émanait d'elle. Il l'avait troublée, oui, et sa question l'avait légèrement dérangée. Elle avait envie d'expliciter, de lui demander « pourquoi, j'ai l'air d'une cruche parfaitement heureuse d'après toi? » ou autre chose, mais pas grand chose ne venait. Après avoir joué un peu avec sa plume, elle décida simplement d'arrêter. D'arrêter de se poser trente-six mille questions avant de parler. Elle était elle, Yon avait testé sa conversation, s'il l'avait chargée de ça, elle devait en être capable, même au naturel. Alors elle releva la tête, simplement décidée, et posa de nouveau son regard sur lui.
Si tu veux les détails, par contre, tu devras t'adresser à mon avocat. Sauf si bien sûr tu me livres ta réponse à cette même question. Dans ce cas … on peut peut-être trouver à s'entendre.
Cartes sur table, ou pas réellement, mais s'en approchant dans tous les cas. C'était maintenant que ça passait ou ça cassait. Son ton n'avait pas été agressif. Calme, même doux, posé, c'était une constatation. La plaisanterie pas sur le ton de l'ironie. Juste... une intro à la suite. Si suite il y avait.
HJ : J'hésite sur la dernière réplique ... MP moi pour te dire si ça te va ou pas, j'ai autre chose en réserve sinon =) | |
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Mar 26 Juil - 17:36 |
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| Tu en as vu deux spécimens. Tu te croirais donc pire qu'eux ?
Il eut un petit rire mesquin.
Si sur ton échelle du "pire" ils sont tout en haut ça ne devrait pas être bien difficile à surpasser. Sans prétention de ma part, mais franchement un tel plancton... je ne les compte même pas.
Effectivement à ces yeux, des types comme ça n'entraient pas dans la catégorie de l'exceptionnel mais seulement dans celle du tristement et désespérément banal. Des types qui devaient sans doute avoir quelque chose à compenser, à droite ou à gauche, et qui ne trouvaient rien de mieux que la première occasion venue pour se décharger un peu de leur frustration. C'était pathétique mais Tanys ne jugeait pas. Il n'avait pas de temps à perdre avec un tel "plancton" comme il le disait lui même. Il s'abstenait déjà de perdre son temps avec des gens intéressants à ses yeux, ce n'était pas pour aller le gaspiller avec des gens qui n'avaient rien d'autres à apporter qu'un peu de bout régurgitée non?
... mauvaise expérience?, s'enquit-il laissant un peu aller sa propre curiosité.
Mais comme il pouvait s'y attendre, et au vu de sa propre attitude - il n'allait pas tout remettre sur le dos de cette fille non plus - cette tentative n'eut pas l'effet escompté. Au lieu de s'ouvrir l'intrigante Caelan se referma. Sans doute se méfiait-elle de ses intentions comme lui se méfiait d'elle. Après tout, et il l'avait déjà vérifié à diverses reprises, on ne fait jamais rien de vraiment désintéressé. D'ailleurs à la place de la jeune femme qu'aurait-il dit? Ca ne te regarde pas. Sans doute. Ou alors il n'aurait rien dit du tout. Là dessus Caelan avait un peu plus de ressources que lui.
Dans son sac Sthéno siffla tout bas. Le regard de Tanys glissa un instant sur le côté comme pour voir. C'était qu'elle n'avait pas l'habitude de l'entendre parler dans cette drôle de langue. Il siffla à son tour quelque chose que seul le serpent compris avant de reporter son attention sur Caelan Midnight comme elle risquait une autre approche:
Si tu veux les détails, par contre, tu devras t'adresser à mon avocat. Sauf si bien sûr tu me livres ta réponse à cette même question. Dans ce cas … on peut peut-être trouver à s'entendre. Je n'ai jamais beaucoup aimé les avocats. Ce sont des gens qui s'attachent à défendre des gens qui le plus souvent ne le mérite pas et qui évitent scrupuleusement ce qui auraient besoin de leur aide..
L'avait-elle touché en quoique ce soit pour qu'il donne une telle confession? Son regard se troubla un instant puis il fronça les sourcils, comme contrarié par quelque chose. Ce n'était pas exactement la réponse qu'elle attendait, aussi Tanys reprit-il, arborant de nouveau ce même air égal que depuis le début:
Pour faire court je dirais qu'un matin en me réveillant je me suis rendu compte que la moitié de l'humanité était puante et que l'autre moitié n'avait pas les nerfs assez solide pour ne pas revoir ses valeurs à la baisse pour des intérêts somme toutes dérisoires. Je me suis toujours demandé de quelle moitié j'étais..., conclut-il pour ne pas donner l'impression d'être un de ces petits arrogants qui l'insupportaient.
Après tout, il ne prétendait pas être plus ou moins que les autres. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 31 Juil - 21:51 |
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| Si sur ton échelle du "pire" ils sont tout en haut ça ne devrait pas être bien difficile à surpasser. Sans prétention de ma part, mais franchement un tel plancton... je ne les compte même pas. Pas en haut, en bas, ou alors en haut de celle de la médiocrité. J'aimerais dire que je suis d'accord avec toi, mais malheureusement, ils font légion, alors ils comptent, quoi qu'on en pense.
Et quoi qu'il en dise, il n'en restait pas moins qu'il devait tout de même avoir une certaine opinion de lui-même. Peut-être était-ce simplement notable dans son esprit parce qu'elle-même manquait cruellement en ce moment de confiance en elle, en qui elle était réellement. Quoiqu'elle n'ait jamais été arrogante, en aucun point. Venait-elle de cataloguer Tanys dans la catégorie « arrogant » ? elle ne savait pas. Ses catégories n'existaient plus réellement. Mais oui, même dans son physique, il y avait quelque chose de … supérieur ? Ou juste différent de la masse ? Elle n'aurait su le dire. Il était peut-être plus difficile à lire que ce qui n'y paraissait, au final. Ou pas, et elle avait tout bon. Allez, non, Yon s'intéressait à lui, ça ne pouvait pas être un misanthrope basique qui se pensait meilleur que tout le monde. En même temps, il n'avait peut-être pas tout à fait tort. Quoique … Elle n'aimait pas se poser des questions, pas en ce moment. Et elle n'avait pas vraiment à juger, au final, si ? Ce n'était pas comme si elle était obligée de l'apprécier ou quoi, c'était pour Winchester. Enfin, si, elle serait forcément amenée à le côtoyer après ça. Soupir intérieur. Elle était déjà fatiguée alors que ça ne faisait que commencer. Elle avait besoin de simplicité, de naturel. Et en parlant de nature … ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle l'entendit siffler, mais au final, ce fut un simple sourire qui prit le pas sur l'étonnement passager. Elle l'avait pressenti. Observé. Les cours de criminologie étaient donc profitables. Pas de commentaire. Non, en fait elle attendait avec curiosité de voir si ça allait passer ou casser. Et, contre toute attente, et pour sa plus grande satisfaction, ça passa :
Je n'ai jamais beaucoup aimé les avocats. Ce sont des gens qui s'attachent à défendre des gens qui le plus souvent ne le mérite pas et qui évitent scrupuleusement ce qui auraient besoin de leur aide. Je n'en connais pas vraiment. Je te croirai donc sur parole.
Ça lui avait semblé important, de continuer sur la lancée, peut-être pour entretenir, comme souffler sur des braises pour qu'elles prennent, et donnent une flamme, puis un foyer ardent. De conversation, bien évidemment. C'était ce qu'il fallait, qu'il lui parle, qu'il établisse la connexion, enfin, qu'elle le fasse, et qu'elle l'amène là où elle voulait, ou là où Yon voulait plutôt. Attendez, ce n'était pas de la manipulation ? Se mordant doucement l'intérieur de la joue, elle se força à chasser cette pensée. Il n'avait rien exigé d'elle. Si elle échouait, que lui arriverait-il ? Elle n'y avait pas vraiment réfléchi. Comme si ce genre d'interrogations n'existaient pas avec lui. Mais peut-être devrait-elle, finalement ...
Pour faire court je dirais qu'un matin en me réveillant je me suis rendu compte que la moitié de l'humanité était puante et que l'autre moitié n'avait pas les nerfs assez solides pour ne pas revoir ses valeurs à la baisse pour des intérêts somme toutes dérisoires. Je me suis toujours demandé de quelle moitié j'étais...
Plissant les yeux, la jeune fille analysa ce qu'il venait de dire. La phrase était alambiquée, mais au fond, plutôt claire.
C'est une façon intéressante de voir les choses, admit-elle en reposant sa plume et en posant son menton sur ses mains, en coupe, et ne lâchant pas le regard du jeune homme. Les suffisants d'un côté, les lâches de l'autre. Mais n'est-ce pas un peu réducteur au final ? Je veux dire, il existe d'autres options. Que fais-tu des gens simplement stupides ? Ou de ceux qui essayent, quand même ? Il y en a … comment les classes-tu dans tes moitiés ?Et surtout … elle pencha légèrement la tête en avant, plongeant jusqu'au fond de son regard. Dans quelle partie me ranges-tu ?
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Ven 5 Aoû - 22:36 |
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| Pas en haut, en bas, ou alors en haut de celle de la médiocrité. J'aimerais dire que je suis d'accord avec toi, mais malheureusement, ils font légion, alors ils comptent, quoi qu'on en pense.
Non pas aux yeux de Tanys. Ce genre de personnes ne le touchaient pas. Tout glissait sur sa peau froide de serpent et s'en allait à vau l'eau comme si ça n'avait tout simplement jamais existé. C'était le meilleur moyen qu'il avait trouvé pour se prémunir de toute forme de destruction. Il avait appris très tôt que pour détruire quelqu'un il ne fallait pas grand chose. Qu'il suffisait d'être perfide. Suffisamment insidieux pour s'insinuer dans la faille. Guère plus.
Leur conversation se poursuivit, prenant un tour auquel il ne s'était pas attendu le moins du monde. Ce n'était pas un mal car ils s'engageaient dans quelque chose de plus sérieux, presque philosophique. Le genre de conversation qui ne lui faisait pas regretter d'être pour une fois sorti de son autarcie. Soyons honnête, si Caelan Midnight avait eu la discussion d'une pompom witch, Tanys aurait amèrement regretté d'avoir fait une exception pour elle ce jour-là.
C'est une façon intéressante de voir les choses. Les suffisants d'un côté, les lâches de l'autre. Mais n'est-ce pas un peu réducteur au final ? Je veux dire, il existe d'autres options. Que fais-tu des gens simplement stupides ? Ou de ceux qui essayent, quand même ? Il y en a … comment les classes-tu dans tes moitiés ? Et surtout … Dans quelle partie me ranges-tu ? Il est un peu tôt pour le dire...
Il ne dirait pas qu'il ne comptait pas renouveler l'expérience, si bonne soit-elle, de tailler la bavette au dessus de leurs bouquins de cours. Mais il fallait avouer que ça lui était tout de même agréable même si la chose en soit avec quelque chose de terrible pour lui.
Les stupides sont souvent ou lâche ou suffisant. Parfois les deux tout dépend de l'égo qu'ils auront pu se forger étant petits en fait. Pour le reste tu sais je ne pense pas que qui que ce soit échappe à l'une ou l'autre de mes deux catégories, à plus ou moins grande échelle cela dit..., reprit-il extrêmement posément. Pour pousser les choses à l'extrême on pourrait même dire que ce qui essayent ont au moins la suffisance d'avoir cru pouvoir réussir et que ceux qui échoue ont la lâcheté de ne pas persévérer. L'un dans l'autre tu vois je pense que nous sommes tous un peu lâches et un peu suffisants. Ce n'est qu'une question de dosage. A mes yeux, quelqu'un de bien se serait quelqu'un qui arriverait à tenir un exact compromis entre ces deux partis...
Un sifflement remonta de son sac. Oui c'était vrai il parlait de trop. Pour une fois. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Sam 6 Aoû - 13:01 |
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| Il est un peu tôt pour le dire... Sage réponse, nota la jeune femme, non sans une moue montrant son appréciation de la délicatesse du jeune homme. Après tout, il aurait pu directement la cataloguer, rien qu'en se basant sur des rumeurs, des on-dit, sa façon de travailler ou encore la manière dont elle avait réduit les deux imbéciles précédemment évoqués au silence. Cependant, elle aurait aimé qu'il y ait un « encore » dans sa phrase. « il est encore un peu tôt pour le dire... ». Quelque part, sa phrase pouvait sous-entendre qu'il gardait son avis pour plus tard, quand il en saurait plus, mais elle pouvait tout aussi bien simplement dire qu'il n'en aurait jamais, parce que ce serait leur unique discussion. Dire qu'avec un encore … cela aurait été clair. Caelan essaya de faire taire son impatience. Établir une connexion avec quelqu'un, surtout quelqu'un de la trempe dont était visiblement Tanys prenait du temps. Et même si elle désirait plus de facilité dans sa vie, il semblait qu'il n'y avait rien de moins sûr, surtout dans le cas présent. Quoi qu'en fait discuter avec lui soit plutôt naturel, au final. Même si elle avait du se forcer, pour se retrouver aussi souvent que possible en sa présence, parler de la vie et des gens, comprendre sa pensée, en suivre le fil tout en l'orientant, donnant son avis semblait simple, et pas désagréable, au final. Il semblait avoir vécu beaucoup, lui aussi. Peu de jeunes gens de leur âge auraient eu un tel discours, et surtout, l'auraient tenu avec autant de clarté. La plupart s'embrouillaient dans leurs raisonnements. Lui était droit dans ses bottes, sans concession, et en même temps nuancé dans ses propos.
Les stupides sont souvent ou lâches ou suffisants. Parfois les deux tout dépend de l'égo qu'ils auront pu se forger étant petits en fait. Pour le reste tu sais je ne pense pas que qui que ce soit échappe à l'une ou l'autre de mes deux catégories, à plus ou moins grande échelle cela dit... Pour pousser les choses à l'extrême on pourrait même dire que ce qui essayent ont au moins la suffisance d'avoir cru pouvoir réussir et que ceux qui échouent ont la lâcheté de ne pas persévérer. L'un dans l'autre tu vois je pense que nous sommes tous un peu lâches et un peu suffisants. Ce n'est qu'une question de dosage. A mes yeux, quelqu'un de bien se serait quelqu'un qui arriverait à tenir un exact compromis entre ces deux partis...
Elle ne se sentit pas de l'interrompre cette fois, écoutant poliment et avec un intérêt non feint. Captivée par la conversation, elle en aurait presque oublié son but principal. Mais peut-être au fond n'était-ce pas un mal ? Cela lui donnait plus de réactivité, de répondant, de naturel, et une authenticité non feinte à cette première conversation. Intéressée d'ailleurs, elle s'était légèrement penchée au-dessus de la table, absorbée, pour participer à sa réflexion :
Tu veux dire qu'une personne doit être suffisamment arrogante, mais également suffisamment lâche pour être bien ? La lâcheté m'a toujours fait horreur, les gens en faisant preuve peuvent pour moi aller se terrer dans un trou et ne jamais en sortir. Par ailleurs …
Elle fut interrompue dans son argumentaire par un sifflement provenant du sac du jeune homme. Elle ne parlait pas Fourchelang, mais elle était prête à parier que l'animal était courroucé. Peut-être était-il trop habitué au silence pour supporter une autre voix que celle de son maître. Esquissant un léger sourire, elle se recula, se calant dans son siège et jetant un regard au sac du jeune homme :
J'ai l'impression que ton compagnon n'apprécie pas notre conversation … | |
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Sam 27 Aoû - 12:16 |
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| Tu veux dire qu'une personne doit être suffisamment arrogante, mais également suffisamment lâche pour être bien ? La lâcheté m'a toujours fait horreur, les gens en faisant preuve peuvent pour moi aller se terrer dans un trou et ne jamais en sortir. Par ailleurs …
Ils détournèrent le regard comme un seul homme vers le sac de cours de Tanys. Il n'arrivait pas si souvent que le jeune homme soit captivé au point d'en agacer Sthéno.
J'ai l'impression que ton compagnon n'apprécie pas notre conversation … C'est parce qu'elle n'a pas l'habitude de m'entendre parler autant dans une langue qu'elle ne comprend pas.
Une main glissée à l'aveuglette dans son sac et les sifflements se calmèrent comme si la créature qui se cachait là était retourner au monde cauchemardesque d'où elle avait surgi.
Ce n'est pas exactement dans ce sens là qu'il faudrait le voir..., reprit-il visiblement captivé par leur échange, Ma théorie supposerait que la perfection serait ... une ligne très étroite de part et d'autre de laquelle la lâcheté et l'arrogance seraient à leur réduit à leur plus insignifiante expression. Plus on s'éloignerait de cette ligne imaginaire, plus on tendrait vers l'un ou l'autre de ces défauts. Mais pour être tout à fait lucide, la perfection n'est concevable qu'en tant qu'idéal non comme un but qu'il serait réellement possible d'atteindre. Ca m'amuse même de croire que la perfection en soi se ne peut qu'être ennuyeux. Est-ce que tu t'imagines? Aucune possibilité d'évolution, ni dans la régression ni dans l'amélioration. Rechercher et atteindre la perfection à mes yeux cela reviendrait à se mettre tout de suite dans un bain de formol...
Il s'interrompit, interdit. Ca n'était pas dans sa nature de confier si allégrement le fond de sa pensée bien que - et c'était le point positif - ce qu'il venait de dire ne donnait à Caelan aucun pouvoir sur lui, du moins espérons-le. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Jeu 1 Sep - 18:34 |
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| Croisant les jambes et rejetant ses cheveux en arrière, Caelan eut un léger sourire un peu distant. C'était étrange, de voir l'univers du jeune homme aussi parfaitement, en réalité, alors qu'elle avait mis tant de temps à l'observer en se disant que jamais elle n'y entrerait, et que Yon se fourvoyait. Et là, de discuter avec lui, de commencer à voir le monde par ses yeux, d'être interrompue par son animal, qui n'était visiblement pas heureux qu'elle s'introduise ainsi dans leurs vies, cela lui semblait quelque peu irréel. Mais extrêmement agréable. Il avait une vision des choses et du monde des plus profondes, et il ne lui arrivait pas souvent d'avoir des conversations de cette envergure … si ça lui était jamais arrivé. Songeuse, et un peu amère, elle se dit que leur entretien était sans doute fini. Qu'il allait se rendre à l'appel de son serpent, et qu'ils en resteraient là. Fataliste, elle attrapa sa plume, alors qu'il expliquait :
C'est parce qu'elle n'a pas l'habitude de m'entendre parler autant dans une langue qu'elle ne comprend pas. Tu m'excuserais auprès d'elle ? Le faire moi-même n'aurait guère de valeur si elle ne me comprend pas.
Un nouveau sourire fugace, et ses yeux quittèrent le jeune homme qui plongeait la main sous la table, sans doute pour calmer le reptile. Ça aurait été agréable le temps que ça aurait duré. Elle n'aurait plus qu'à prier qu'il continue à vouloir lui parler la prochaine fois qu'ils se croiseraient, quoique ce ne soit sans doute pas le cas. Les miracles étaient faits pour rester uniques, disait-on, même si c'était bien dommage. Lui lançant un dernier regard, elle chercha donc sa ligne des yeux, se penchant sur son ouvrage, quand sa voix retentit de nouveau. Surprise, elle marqua un temps d'arrêt, mais se reprit plutôt rapidement, relevant la tête vers lui. Sans la regarder, son attention de nouveau focalisée sur lui, elle raccrocha les wagons de la conversation. Ils parlaient d'orgueil, de lâcheté et de perfection. Ils parlaient en réalité, tout simplement.
Ce n'est pas exactement dans ce sens là qu'il faudrait le voir...Ma théorie supposerait que la perfection serait ... une ligne très étroite de part et d'autre de laquelle la lâcheté et l'arrogance seraient à leur réduit à leur plus insignifiante expression. Plus on s'éloignerait de cette ligne imaginaire, plus on tendrait vers l'un ou l'autre de ces défauts. Mais pour être tout à fait lucide, la perfection n'est concevable qu'en tant qu'idéal non comme un but qu'il serait réellement possible d'atteindre. Ca m'amuse même de croire que la perfection en soi se ne peut qu'être ennuyeux. Est-ce que tu t'imagines? Aucune possibilité d'évolution, ni dans la régression ni dans l'amélioration. Rechercher et atteindre la perfection à mes yeux cela reviendrait à se mettre tout de suite dans un bain de formol...
Elle nota sa surprise, et ses yeux étincelèrent, de contentement, sans aucun doute. Oui, ils parlaient, et il ne semblait pas disposé à interrompre leur conversation. Et c'était de nature à lui convenir. Croisant les bras sur son livre, elle s'avança doucement, et ne lui laissa pas le temps de se rétracter. Il semblait légèrement perturbé, et elle ne voulait pas que le doute lui permette de retourner dans sa bulle de mutisme. Pas alors qu'elle touchait au but, et surtout, pas alors qu'elle avait enfin un interlocuteur des plus intéressants. Elle voyait, ou pensait voir ce que Yon avait décelé en lui. Une grandeur, quelque part, au moins d'esprit. Et elle l'avait vu se servir de sa baguette à cet amphithéâtre. Il avait quelque chose, c'était certain. Quelque chose d'intriguant. Et elle adorait les intrigues, mystères et défis, c'était bien connu.
Peut-être, mais n'est-ce pas au final ce à quoi on tend, même si on ne l'atteindra jamais ? Il faudrait un équilibre tel que l'être humain n'en est selon moi, pas capable. Nous avons tous une part d'orgueil qui prend parfois le dessus, au moins. Nous ne nous détestons pas, enfin, pas tout le temps dans tous les cas. Mais nous cherchons à nous corriger, enfin, si nous souhaitons évoluer, donc nous cherchons à tendre vers cette perfection. L'atteindre serait sans nul doute d'un ennui mortel pour l'individu et son entourage, je ne dis pas le contraire. Mais nous tendons tous à nous corriger pour se rapprocher de cette ligne. Enfin … tous. Non, pas vraiment … Disons … ceux qui se remettent en question …
Comme toi, par exemple ? Sans commentaire. Faisant jouer la plume entre ses doigts, elle fronça les sourcils à cette semi-confession. Et bien ... | |
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T.N.O. de Saint-Ange
► MESSAGES : 88 Jeu 10 Nov - 19:51 |
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| Tu m'excuserais auprès d'elle ? Le faire moi-même n'aurait guère de valeur si elle ne me comprend pas. Ca n'aurait pas beaucoup de valeur puisqu'on va continuer à parler et à l'empêcher de dormir.
Tanys a un sourire en coin. Un sourire de vipère. Ce n'était pas tous les jours que le jeune homme convenait d'engager une conversation qui, il le pressentait, pouvait durer un peu plus longtemps qu'un échange de banalités insipides. En vérité c'était bien plus que ça et bientôt ils se lançaient dans une introspection que ni lui ni elle n'avait sans doute prévu.
Peut-être, mais n'est-ce pas au final ce à quoi on tend, même si on ne l'atteindra jamais ? Il faudrait un équilibre tel que l'être humain n'en est selon moi, pas capable. Nous avons tous une part d'orgueil qui prend parfois le dessus, au moins. Nous ne nous détestons pas, enfin, pas tout le temps dans tous les cas. Mais nous cherchons à nous corriger, enfin, si nous souhaitons évoluer, donc nous cherchons à tendre vers cette perfection. L'atteindre serait sans nul doute d'un ennui mortel pour l'individu et son entourage, je ne dis pas le contraire. Mais nous tendons tous à nous corriger pour se rapprocher de cette ligne. Enfin … tous. Non, pas vraiment … Disons … ceux qui se remettent en question … Ne pas s'y essayer ce serait s'enliser dans un tædium vitæ. C'est bien toute l'ironie de la chose, à y bien regarder nous avons tous plus ou moins quelque chose de Sisyphe tu ne trouves pas?
Enlisés dans une quête de l'inaccessible. Quelque part peut-être qu'il valait mieux ne pas trop penser à ces choses là au risque de se décourager avant même d'avoir commencé quoique ce soit. Ses yeux bleus se posèrent sur elle, tranquilles, comme si pour la première fois depuis le début de la conversation, lui, ne se posait plus de question. Il y avait avec elle quelque chose de différent... | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mar 22 Nov - 21:24 |
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| Ca n'aurait pas beaucoup de valeur puisqu'on va continuer à parler et à l'empêcher de dormir. Dans ce cas, il faudra le faire quand je partirai.
Elle sourit, remettant ses cheveux en place, plus par réflexe qu'autre chose. Un coup d'oeil à sa montre lui avait en effet indiqué qu'il ne lui restait plus énormément de temps avant de se rendre chez les filles, qui l'avaient gentiment invitée à venir manger. Elle se retint de faire claquer sa langue, légèrement agacée, contre son palais. Non qu'elle ne soit pas enchantée de cette invitation, mais elle n'avait pas réellement envie de bouger. Cette discussion lui plaisait énormément. Jamais elle n'avait été aussi loin dans sa vision de la vie, en s'analysant elle-même, et encore moins avec un parfait inconnu (car sa phase d'observation ne comptait évidemment pas). Et s'ils ne se reparlaient plus, après ça ? Elle devait le recontacter, évidemment, mais elle avait vu la lueur d'hésitation au fond de ses yeux, un peu avant. Il semblait étonné de parler à quelqu'un, et visiblement d'y prendre du plaisir, ou tout du moins d'y trouver son compte. Et s'il se reprenait et l'ignorait simplement la prochaine fois qu'elle le voyait, qu'elle s'asseyait à sa table ? Elle avait fait d'indéniables progrès, ce n'était pas le moment de tout gâcher. Ça et … et oui, franchement, elle n'avait pas envie de partir, au-delà de cela. Mais ça n'aurait pas été juste pour les filles. Et quelque part … ça faisait jouer une autre carte que celle de la fille suspendue à ses lèvres. Ou même la fille avec une idée derrière la tête, si elle partait sans rien lui avoir demandé de précis, au final. Every cloud has a silver lining.
Ne pas s'y essayer ce serait s'enliser dans un tædium vitæ. C'est bien toute l'ironie de la chose, à y bien regarder nous avons tous plus ou moins quelque chose de Sisyphe tu ne trouves pas? C'est vrai. Rouler cette pierre reviendrait à essayer d'aplanir nos défauts, de se rapprocher de cette ligne, de la perfection, pour se rendre au final compte que tout est à recommencer. C'est une belle image, accorda-t-elle, regardant pensivement en l'air, le menton sur ses mains croisées.
Quand ses yeux redescendirent, ils rencontrèrent ceux de Tanys. Elle soutint son regard quelques instants, histoire de ne pas se dérober trop facilement. Ce ne fut pas une mince affaire que de le faire en restant impassible. Il avait … quelque chose. Mais sans doute simplement ce que Yon lui avait dit. Du charisme, c'était le nom que l'on donnait à ce genre de magnétisme. Puis finalement, elle baissa les yeux sur le cadran de sa montre et soupira:
Je suis désolée, je crois que nous ne trouverons pas de solution au problème de notre ami rouleur de pierres aujourd'hui … Je vais devoir m'éclipser dans quelques minutes. Ton amie va pouvoir dormir en paix … et tu vas pouvoir retourner à ton devoir, quel qu'il soit. J'espère que t'en détourner quelques minutes ne sera pas fatal à ta note, conclut-elle dans un sourire, avant de reposer sa plume. | |
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