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 remember me whenever roses start to bleed...

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PROFIL & INFORMATIONS









Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
remember me whenever roses start to bleed... #Mer 14 Oct - 21:43



    Londres de nuit. Le monde était si différent, presque terrifiant. Elle n'avait que très peu de temps pour s'habituer au monde moderne. Très peu de temps pour assimiler toutes les transformations de la société, la cacophonie de ce siècle, sa maturité. Et les choses allaient si vite à présent. Ses yeux s'étaient à peine habitués aux lumières artificielles, eux qui sortaient de cinq siècles de ténèbres. La première fois, le feu des ampoules électriques l'avaient brûlé, et c'était protégée de son bras parfaitement consciente du danger que représentait désormais l'impitoyable astre solaire. Mais elle avait vite apprit à reconnaître son véritable ennemi de ces lumières inoffensives et criardes.
    Les odeurs aussi été différentes. Bien sûr les excréments et les déchets n'avaient pas disparus, les anciennes maladies avaient été remplacées par de nouvelles. Elle humait tout cela dans l'air de la nuit citadine. Mais la ville semblait se cacher derrière de nombreuses odeurs, des odeurs qui n'existaient pas à son époque. Ils appelaient ça, pêche, mangue, cerise, fraise, Ushuaia, vanille, menthe... mais cela ne signifiait rien du tout, absolument rien. Tout sentait le plastique, le métal lustré et le goudron, ce même goudron que les jardiniers des familles bien nées mettaient dans le fond de la terre pour retenir l'eau. Comme le monde avait changé, il était plus hypocrite et contrairement aux apparences, plus agressif et cruel. Il était impitoyable. L'amour tel qu'elle l'avait connu était mort, les gens se donnaient cinq minutes pour juger, cinq minutes pour froisser leur corps dans de basses amours et se quitter pour ne plus jamais se revoir. Ici une femme enceinte. Elle ne sait encore rien, et surtout, elle est seule. Seule comme tous ceux que Rosarjo a croisé. Tous les enfants qui se pardonnent dans l'eau forte et la drogue, plus encore qu'en son siècle aujourd'hui dépassé. Et les gens vivaient si vieux, avaient-ils tous un peu d'obscur en eux? Non ce n'était pas cela mais à l'âge où elle aurait vu une vieille ce n'est encore qu'une enfant qui lui sourit.
    Rosarjo a encore du mal à se fondre dans ce monde, le don obscur la sert à ce dissimuler aux yeux des mortels. Il suffira de leur dire non tu n'as rien vu d'étrange. Tout à l'heure pourtant elle a failli se trahir dans le magasin de vêtement. Son manque de pudeur à choquer. Aurait-elle pu le deviner? En entrant dans la petite boutique presque à sa fermeture, elle avait regardé avec un intérêt curieux les atours dont les femmes de ce siècle se paraient. Des culottes d'hommes en toile bleue, serrant les jambes et dévoilant leurs formes indécemment, des corsets rétrécis mais éminemment plus confortable que ceux à lacet qu'elle avait porté chaque jour de sa vie mortelle. Comment aurait-elle pu comprendre qu'avec des vêtures si osées, on ferait montre de temps de pudeur en la voyant se dévêtir toute entière devant tous. Les vendeuses avait affichés des airs choqués et l'avaient éconduites, du moins jusqu'à ce qu'elle se couvre et aille se cacher dans une toute petite chambre refermée d'un maigre rideau. Ce siècle était absurde.
    Elle y avait été lâchée pour surveiller la jeune Asphodèle de ses démons et de ceux qui rôdaient autour d'elle. Mais pour l'instant, elle devait reconnaître les lieux, apprendre, se donner des points de chute. Et en parlant de démons, Rosarjo s'arrêta près d'un réverbère, magnifique comme toujours. Les hommes la regardent sans gêne malgré qu'elle ne leur donne rien à voir qui fut susceptible de ne pas être mortel. Elle est belle et en ce siècle la beauté semble faire beaucoup. On lui parle, on essaye de la toucher une fois mais elle sait éconduire car elle maîtrise le langage comme personne. Étrange siècle où les moeurs d'autrefois ne sont plus et les tabous sont choses admises à présent. Si elle s'arrête ce n'est pas pour contempler les foules ni pour qu'on la courtise... Elle a sentit comme une présence, quelqu'un qui la suit depuis qu'elle est arrivée en ville. Mais elle ne peut pas le voir. Il lui échappe chaque fois. Un adversaire à sa taille ou un observateur, elle ne sait pas. Elle passe une rue où la prostitution s'étale sans honte, et les filles sont toujours aussi jeunes qu'à l'époque des invasions ottomanes, mais plus vulgaires encore. Rosarjo n'a jamais aimé les prostituées et aujourd'hui en passant devant-elles, elle sent une haine injustifiée la réchauffer. Sa mémoire lui fait encore défaut par moment, elle ne peut expliquer une si grande aversion. Le quartier des prostituées passés, elle rejoint sa chambre dans un hôtel assez luxueux. Il est toujours sur ses talons, méfiant, mais il faut qu'elle le regarde en face, qu'elle le piège. Aussi, elle s'allonge sur le lit, simulant s'être endormie...

    Le lit est bon et doux, les couvertures plus moelleuse qu'elle n'en a jamais connu, mortelle elle se serait volontiers endormie dans une telle couche. Elle semble si paisible, si insouciante, comment ne pas y croire?












Anonymous

Invité
Invité

remember me whenever roses start to bleed... #Sam 17 Oct - 0:52



    Les vivants puent encore plus que les morts.
    Il ne sait plus où il a entendu cela, mais il sait que ça ne vient pas de lui. Lui sait que les morts n'ont pas d'odeur, n'en ont plus. Imperturbable roseau au milieu d'une foule qui ressemble à un ruisseau, il ne cille pas. Le ciel est sombre, mais le prince n'a plus vu le soleil depuis des siècles, et il ne s'en souci plus vraiment. Il tient dans sa main le parchemin que son père lui a écrit. Il a une grimace. Si c'est une « blague » qui doit le ramenait dans ses bras, ce n'est pas drôle, ce n'est vraiment pas drôle. Alors le prince est sombre, sur le pavé d'un Londres qui a bien changé. Il n'y a jamais vraiment mis les pieds... à l'époque victorienne, pour vider les maisons de passe que trop pleines, pour goûter à la douceur de quelques rougissements de petites prudes brunes aux yeux émeraudes. Il en a chassé des rousses et des blondes, il a tué ses hommes, mais ce qu'il a toujours aimé, ceux sont les femmes comme elle, comme sa belle. Qu'il a perdu. Et qu'il espère bien retrouver en foulant le pavé sous le regard curieux des femmes qui gloussent, qui le fixent. Il n'est pas laid, c'est vrai, et c'est un vampire. Son regard bleu profond attire la curiosité, et les femmes, qui s'approchent de lui comme d'un aimant, qui le touchent, cherchent à l'attirer, à le détournaient de son unique but, mais le vampire prince n'est pas fou et il décline, d'un sourire froid et mordant, toutes les demandes et les impétuosités. Il se cache, parfois, invisible aux yeux de la belle qu'il regarde, qu'il traque. Est-ce bien elle ou une illusion? Si c'est une illusion, ce n'est pas grave. Il veut rêver, comme avant, ce qu'il cherche depuis cinq siècles. Elle n'a plus ce bon parfum, elle n'a plus d'odeur, car elle aussi, elle n'est plus, au sens stricte, vivante. Et il la regarde, la redécouvre, comme un voyeur que jamais l'on ne prends au piège. Car il est rusé, le petit prince des putains, et il sait comme il est invisible au regard de certains, de beaucoup. Il a apprit, avec les siècles, à devenir ombre, à devenir diable. Il suit sur le pavé sa proie, il l'observe, la dévore du regard. Il a envie, mais au plus profond de son être, le poids de la culpabilité le rends méfiant. Ce diable de Dante aurait il eut le culot de changer une quelconque putain en sa reine de jadis, trouvant cela drôle de la torturer plus qu'il ne l'a jamais été? Le prince sent son coeur qui déraille, alors que c'est rare pour ce dernier de battre aussi fort dans sa poitrine. Il guette les courbes, les redessine du regard. Elle n'a pas changé, elle n'est pas morte, il l'avait toujours su, toujours espérer. Il aimait la prendre dans les bras, l'embrasser, redécouvrir ce corps qui l'a longtemps laissé de côté. Pourquoi n'est-elle pas venue avant pour lui? Ne l'a t-elle pas cherché? Il était là depuis le début. Il l'attendait, il la cherchait, désespéré, et maintenant, elle s'échappe, panthère sensuelle dans l'ombre d'une nuit sans lune. Les yeux bleus du vampire prince ne quittent pas sa silhouette alors qu'elle se dirige vers un hôtel de luxe. Il pousse la porte. Sous son large manteau noir, il semble si fin, si grand, si élancé, à peine masculin, mais il garde à la ceinture la rapière de fer, caché par un pan de manteau. Il n'a jamais quitté la lame de son père biologique, comme un poids qui lui rappelle combien il a été laid dans le passé. Cette rapière sent le sang, mais qu'importe, puisque maintenant, il est fort, il est puissant. Il la laisse grimper les marches. Il la retrouvera de toute façon. Il a de l'instinct. Il attends un peu, prudent, puis s'avance dans le hall, calme. Le maître de l'hôtel s'avance, se met devant lui et le dévisage. Il est beau, n'est-ce pas, le visage du diable. Le prince a un sourire qui date de quelques siècles alors que le maître, gêné, se frotte nerveusement la tempe devant cet homme qui, droit et fier, le toise d'un regard singulier et unique.

    « Vous... vous n'avez pas de chambre... » Le prince vampire a un sourire, plongeant son regard dans celui de l'hôtelier, se penchant et susurrant alors, à la façon d'un serpent : « Je partage ma chambre avec la demoiselle qui vient de passer, j'ai donc une chambre. » L'hôtelier reste quelques secondes inerte, puis recule d'un pas, rougissant de honte. « Je m'excuse... je vous ai confondu. »

    Le prince vampire approche. Les pouvoirs qu'il a développé ne lui sont donc pas inutiles. Il monte les marches. Parfois, la rapière est trop longue, et ballotée, elle rafle le sol, et sa pointe perce la moquette pourpre qui recouvre les dalles de marbre qui forment un escalier raide, mais le vampire avance, sans chercher un regard. Son instinct le guide, et il passe dans le couloir, impassible être à la peau blanche, particulièrement beau, peut être même trop pour être vrai, et s'arrête devant une porte. Cette porte est l'entrée du paradis, mais elle n'est pas fermée, à peine entrouverte, comme une invitation à se perdre. Il est méfiant, fronce doucement les sourcils et par instinct, glisse sa main sur la garde de sa rapière. Il ne l'a jamais quitté, jamais perdu, et l'argent blanc est resté intact, malgré quelques éraflures au cours des siècles. Il poussa la porte qui ne fait aucun bruit, fort heureusement, et son regard curieux balaye la chambre. Il referme la porte, la verrouille dans un cliquetis métallique. Il sait qu'elle est debout, il la connaît, il l'a connu tout du moins, dans le passé. Un sourire lupin et fin se dessine sur son visage, alors qu'il s'approche, lentement, du lit. Le prince garde une main sur la garde de sa rapière, prudent, toujours prudent. La vie lui a fait comprendre une chose essentielle : ne jamais faire confiance à quelque chose qui semble évident, même quand ça l'est énormément. Il s'approche doucement du lit, sur la pointe des pieds, et ses pas ne font pas de bruit, mais il y a son souffle, dur et profond, qu'il cherche à retenir quand il aperçoit un visage, son visage à elle, calme et paisible, endormie. Elle ne dort pas, il le sait. En fermant la porte, il l'a réveillé, ou peut être ne s'est elle jamais endormie... qu'importe. Elle ne se serait pas laissée prendre dans un tel traquenard, alors que lui aime à se perdre dans la gueule de la bête. Il tends sa main libre, gardant l'autre sur la garde de son arme, et effleure du bout des doigts le rebondis de sa joue avec un sourire tendre, unique, un sourire qui n'a plus fendu son visage depuis cinq siècles. Il a le coeur qui se sert, douloureux, et souffle du bout des lèvres, dans un soupire pénible :

    « Te voilà enfin, ma Reine... » Il se baisse doucement, posant un genoux à terre, se penchant à la hauteur de son visage, ses lèvres effleurant les siennes, soupirant à nouveau, comme un amant que l'envie détruit de l'intérieur : « Je t'ai tant attendu, Rosarjo... mon coeur n'a jamais cessé d'appeler ton nom comme jadis il le faisait si bien. »

    Il a un sourire calme, mais elle ouvre les yeux. Surpris. Ce n'est pas à quoi il s'attendait, cette lueur au fond des pupilles. Il recule aussitôt d'une dizaine de pas, serrant un peu plus sa rapière dans sa main.
    Ce n'est pas sa Rosarjo, pas celle qu'il a perdu.










Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
remember me whenever roses start to bleed... #Sam 17 Oct - 12:47



    Elle l'entend entrer dans la chambre. Si elle s'était allongée, tranquille et si calme, ce n'est pas pour l'attirer dans son lit comme l'araignée attire le moucheron dans sa toile et le dévore. Rosarjo n'a pas les instincts des enfants de Dante, le général de Nospheratov dont on dit qu'il n'engendre que des fous et des perdus. Si son corps semble taillé pour la luxure c'est en fait à l'art de la guerre qu'elle l'a forgé, si ses lèvres pleines appellent le baiser c'est à l'éloquence qu'elle les a rodées. Si son regard fend le noir ce n'est pas parce qu'il est animé de lubricité c'est que c'est celui d'une reine. La serrure de la porte tourne, il l'a fermé, raison de plus pour rester sur ses gardes. Sa mémoire est encore traître mais dans les limbes de ses souvenirs elle ne peut discerner qu'un seul visage pour la vouloir tuer dans son propre lit, celui d'Ezechkiel Aldea, son propre cousin.

    "Il viendra rapière à la main"


    L'avait-on avertie. Mais elle était forte et fière, elle avait encore tant de la reine qu'elle aurait du devenir, Rosarjo. Il se déplaçait dans la chambre presque invisible à ses sens. Un vampire. Comme elle désormais. Elle le laissait approcher le lit, devine ses gestes, laisse une main effleurer son visage mais alors... son coeur la frappe violemment, surpris par un geste si... aimant? Jamais avant a-t-elle connu telle douceur. Jamais? Pourtant si... dans ce geste puis l'effleurement de ses lèvres quelque chose la frappe et tente de se rappeler à son souvenir. Elle s'imagine parfaitement connaître ce genre de chose, ailleurs, dans un passé lointain et imprécis. Elle voudrait que le geste se prolonge, non parce qu'il éveille une douce chaleur en elle mais pour avoir l'occasion de l'observer, de l'identifier, de le reconnaître.

    Ezechkiel - « Te voilà enfin, ma Reine... », serait-il un de ses serviteurs pour l'appeler ainsi elle qui n'a plus de reine que la magnificence? Et alors quel genre de reine a-t-elle été, elle qui croit pouvoir se valoir de tant de vertu, aurait-elle était une de ses mauvaises suzeraines qui comme leurs pairs couronnés exerçaient un droit de cuissage pour leur vilains plaisirs. Elle s'écoeure à le penser, elle ne peut pas le croire. L'idée lui fait horreur. « Je t'ai tant attendu, Rosarjo... mon coeur n'a jamais cessé d'appeler ton nom comme jadis il le faisait si bien. »

    Elle ouvre alors des yeux terriblement éveillés. Elle n'a jamais dormi, pas un seul instant. Le seul froid de son propre corps l'en aurait empêché et il se serait fallut que son cercueil se referme sur elle, lourd comme un couvercle pour la plonger dans ce coma si étrange qu'est le sommeil diurne du vampire. Ses yeux sont fixes, terribles comme une aurore, et si fiers, si royals, si emprunt d'une sauvagerie toute animal. La beauté du visage sur lequel elle ouvre les yeux la touche immédiatement, elle l'aimerait presque mais la rapière... pourtant ce n'est pas le visage qu'elle connait à Ezechkiel, ce sale traître qui la tua si lâchement. Sa dureté peut-être le fait reculer de quelques pas, le plaçant à une distance respectable tandis que sa main glisse à une vitesse qu'elle n'aurait jamais osé imaginer de son vivant, se refermant sur la garde de son éternelle dague, celle que par habitude elle porte à la cuisse, mais pas ce jour là. Ses yeux opalescents ne se détachent pas une seule seconde de l'intrus, de l'autre côté du lit, elle se tient droit, le menton haut, imperturbable:

    Rosarjo- Pourquoi me suis tu? Parle. Ton nom ou je te tranche la gorge... estime toi heureux de vivre encore quand tu viens jusque dans mon lit m'appeler par mon prénom.. D'où tiens tu ce droit?

    La reine encouroucée est intraitable. Elle ne lui trancherait peut-être pas la gorge, du moins pas avant de savoir qu'il représentait réellement une menace pour elle. On sent dans sa langue qu'elle n'a pas encore subit l'épreuve de l'époque moderne et ces mots... ces mots qui lui semblent avoir déjà été prononcés, par sa propre bouche. Le regarde Rosarjo glisse sur la lame de la rapière, si ancienne. Est-ce Ezechkiel qui lui envoie un bourreau à la si belle figure? A-t-il cru qu'elle succomberait à ces armes si futiles? Pourtant elle entreprend de sentir les pensées de l'autre, il n'y a la que surprise et méfiance, il y a là une blessure qu'elle ne comprend pas car, éveillée depuis si peu à la nuit, elle ne sait pas encore défaire les labyrinthes de la pensée comme d'autres le font sans y penser. Elle croit aussi y sentir cette douceur, cet amour qu'elle voulait reconnaître tout à l'heure.











Anonymous

Invité
Invité

remember me whenever roses start to bleed... #Lun 26 Oct - 0:11



    Elle est belle, la petite sauvage. Il redécouvre les traits qu'il avait oublié au fil des années, il découvre cette beauté qui ne l'avait pourtant jamais autant étourdi. Elle est belle, autant que farouche, comme une chatte en furie qui montrerait les griffes. Il ne sourit pourtant pas, car au fond des yeux de la belle, il y a plus que de la méfiance et de la prudente, il y a de la colère, de l'incompréhension, et il ne sent pas même capable de lire dans ses pensées. Il se sent mal, comme un coup qu'on lui aurait porté à la poitrine. Comment peut-elle être si noire, si furieuse après cinq siècles? Elle semble avoir oublier combien leur étreinte a été délicieuse, combien le mélange de leur deux corps a été un souvenir merveilleux, et ô combien cruel chez le prince. Il ne dit rien. Il reste muet, la fixe, la regarde, son regard suit sa main. Il n'est pas fou le petit prince, mais il a eut le temps de s'entraîner à tant de chose, à commencer par l'épée, l'escrime, le duel. Il a aimé les duels à l'épée, plus qu'au pistolet rustique dont la balle de plomb ne vous tue qu'une fois sur deux, ou vous blesse gravement. Il n'a jamais souffert de la gangrène – son seul regret. Il penche doucement la tête, garde la râpière en main. Peut-être que ce n'est qu'une supercherie après tout. Peut être que la furie délicieuse devant ses yeux n'est qu'une copie? Mais elle a l'air si... vraie...

    « Pourquoi me suis tu? Parle. Ton nom ou je te tranche la gorge... estime toi heureux de vivre encore quand tu viens jusque dans mon lit m'appeler par mon prénom.. D'où tiens tu ce droit? »

    Il la fixe. Son regard est si fixe sur elle, sur son corps. Il la découvre, plus belle qu'avant, toujours identique. Il s'en rappelle. Il a finalement un sourire amusé sur le bout des lèvres. Peut être qu'il aurait du s'en douté. Qu'est-ce qu'un prince des putains quand en cinq siècles, on a pu vivre des fabuleuses aventures avec tant d'autres marquis? Ridicule. Vraiment. Du grand spectacle. Dante s'en étoufferait. Il se dresse, droit et fier, le regard qui frappe. Il n'a rien qu'un petit prince de pacotille, oh non, ça serait le sous estimer que de le croire. Il la fixe, avec toute cette substance qui le rendrait presque... royal.

    « Je suis Ezechkiel Aldea, premier du nom, prince puis roi de Valachie, avant de tomber de mon trône pour gagner votre liberté, Reine Rosarjo, puis d'avoir gagner votre couche il y a cinq siècles de cela. Je suis l'homme qui vous a porté dans ses bras quand vous rendiez votre dernier souffle, le coeur transperçait d'une flèche qui m'était sans doute destinée. Cruel destin pour une enfante-reine, destin qu'avait sans doute calculé ce vieux fou de Nospheratov... » Le prince se calme, ses paroles se crachent, il avance, hésite, la main toujours sur la dague, et reprends, à voix plus basse alors. « Qu'a-t-il pu vous dire pour que vous me haïssiez, vous qui dans le passé m'aviez trouvé beau à vous damner? » Il fait un pas de côté. « Je n'ai pas changé. Je suis resté le même, à défaut de devenir meilleur que je ne l'étais. Me trancher la gorge? Je vous sais incapable de le faire, car vos mains, si elles ont été faites pour les pires besognes, n'en a jamais fait aucune. Vous avez été garder des basses tâches, à l'inverse des miennes qui furent tâchées du sang que l'on me demande de verser. En nos noms. En votre nom. » Il la fixe, la regarde, la découvre, nouvelle et identique à la fois. « ...décidément, vous avez garder cette même fougue, cette même façon de m'échapper et de m'appartenir à la fois. M'appartenir? Que dis-je. » Il a un sourire amusé contre et pour lui. « Je divague. Vous n'appartenez qu'à vous même, mais moi... moi, depuis le jour où j'ai ouvert la cage de l'hirondelle, moi, depuis ce jour, je vous appartiens. »

    Il se met à genoux devant elle, un seul genoux. Il a la posture d'un homme qui attends son adoubement, mais il rejette la tête en arrière, dévoile une gorge blanche, marquée de cicatrice qui datent d'avant sa transformation, des blessures de cinq siècles.

    « Si vous jugez que le vermeil sied à ma peau, faîtes que je m'en recouvre. Mais si vous souhaitez me tuer, à mon avis, vous devriez aller jusqu'à l'os et le rompre. » Il déglutit péniblement, la position étant inconfortable. « En espérant cependant que vous vous rendrez compte que de toutes les couleuvres, j'ai sans doute le plus mauvais aspect, mais sans doute le poison le moins virulent pour vos veines. »

    Il attends. Il a attendu durant cinq siècles, pourtant, ses quelques secondes lui paraissent plus cruelles que toutes ses années...










Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
remember me whenever roses start to bleed... #Mar 27 Oct - 17:46




    Le silence est pesant comme chacun s'observe, deux fauves de faïence, magnifiquement dangereux. Elle a rarement connu telle intensité depuis son éveil, pas même l'hideuse sensation de son estomac toujours prisonnier des glaces quand presque tout de son corps se dégèle doucement. Il la détaille, elle sent son regard sur elle sans vraiment deviner le sens d'une telle inspection. Dans une autre situation et devant un homme moindre elle aurait levé la main et offert un soufflet particulièrement courroucé. Non pas pour exprimer quelque pudeur, elle n'en avait aucune, mais parce que le regard que l'on posait là sur elle allait plus loin qu'un simple effeuillage, il avait quelque chose d'intimement tactile, le genre de regard qu'on ne goûte que dans les yeux d'un amant sans quoi il ne peut qu'être obscène ou pervers.
    Elle, ne baisse jamais sa garde, les émeraudes de ses yeux vissées sur le regard de l'inconnu. Elle surveille le moindre mouvement, consciente de la célérité aveuglante avec laquelle il pourrait la toucher de sa rapière.
    Cet homme qui se tient face à elle est d'essence royale. Il ne flanche ni ne cille quand elle l'observe, cela l'intrigue mais renforce également sa méfiance.

    Ezechkiel« Je suis Ezechkiel Aldea, premier du nom, ', ce nom sonna comme un coup de fouet. Elle se raidit encore d'avantage, son regard s'assombrissant et le pli de sa bouche charmante se faisant ferme, presque impitoyable. Ce changement était nettement perceptible et elle n'entendait en rien s'en cacher. Pourtant elle le laissa poursuivre, pour voir jusqu'où il oserait l'outrager, sa seule présence étant déjà une insulte de la pire sorte,' ...prince puis roi de Valachie, avant de tomber de mon trône pour gagner votre liberté, Reine Rosarjo, puis d'avoir gagner votre couche ', la reine s'encourrouçait à vu d'oeil. L'évocation de leur couche était un nouvel affront, comment osait-il? Elle n'aurait jamais cru aille si loin dans son parjure, mais, dans le même temps qu'il parlait, elle n'avait aucun mal à se dépeindre des souvenirs concordants bien que flous à ce qu'il disait. Cela n'avait rien de précis, elle se voyait un instant abandonnée dans les bras d'un homme qu'elle n'aurait pas pu prétendre reconnaître comme celui qui lui faisait face, ou encore elle revoyait l'expression d'un visage, un regard, tordu d'une étrange douleur, une douleur sereine ou... ça ne faisait pas sens, ça ne faisait que semer la confusion dans son esprit. Elle résolut d'ignorer ses visions fixant d'autant plus farouchement son interlocuteur,' ... il y a cinq siècles de cela. Je suis l'homme qui vous a porté dans ses bras quand vous rendiez votre dernier souffle, le coeur transperçait d'une flèche qui m'était sans doute destinée. Cruel destin pour une enfante-reine, destin qu'avait sans doute calculé ce vieux fou de Nospheratov... »

    C'en était beaucoup trop même pour un fieffé menteur.

    Rosarjo- Faut-il que tu aies une telle langue de vipère que tu déformes à ce point l'histoire à ton avantage Ezechkiel Aldea, dont on me dit que si je me rappelais son nom au réveil, et uniquement ça, c'était que sa félonie était si grande que c'était le démon en personne qui l'avait conçue?', son regard était incisif mais on pouvait percevoir comme une expression blessée particulièrement lointaine,' Je n'ai aucun moyen de savoir qui de toi ou de mon père que tu te plais à insulter a menti. Mes souvenirs sont traîtres, ils se plient à la voix qui les vient chercher, ils n'ont rien de fiables...

    Elle est en colère à présent et quand il s'agenouille devant-elle son regard tombe plus acéré que l'épée de Damocles. Elle est déstabilisée par l'attitude de son cousin et elle ne frappera pas un homme qui s'humilie à ses pieds à moins qu'elle ne soit convaincue de sa félonie. Or le doute la ronge au coeur comme un vieux rat, sournois et invasif. C'est bien sa gorge qu'elle regarde quand il la découvre, mais pas seulement. Le grain de sa peau sur laquelle elle peint une chaleur de mortel, aux tracés de ses doigts elle imagine des gestes à faire rougir une pucelle, à l'angle de son visage elle se verrait déposer un baiser qui n'a rien de de pieux, et sur ses lèvres...

    Ezechkiel « Si vous jugez que le vermeil sied à ma peau, faîtes que je m'en recouvre. Mais si vous souhaitez me tuer, à mon avis, vous devriez aller jusqu'à l'os et le rompre. » L'idée la tire de ses méditations avec un frisson d'horreur, à la fois parce qu'elle s'est surprise à adorer un corps et qui plus est celui de son ennemi comme par mimétisme d'une habitude passée, et aussi parce qu'elle pourrait réellement lui trancher la gorge net, forte qu'elle est du don obscur, '« En espérant cependant que vous vous rendrez compte que de toutes les couleuvres, j'ai sans doute le plus mauvais aspect, mais sans doute le poison le moins virulent pour vos veines. »

    Exaspérée enfin, sans même avoir lever sa dague qu'elle tient toujours fermement, elle s'écarte de lui et de sa contemplation coupable, pour se rapprocher du lit et s'y assoir, pensive mais attentive.

    Rosarjo - Tu me mets dans le trouble. Je n'arrive plus à croire que tu m'aies lâchement poignardée dans le dos, pourtant je revois clairement cet instant et j'en ressens encore la douleur. Brève et intense. Ce pourrait aussi bien être la douleur attachée à ta version. Aide moi, prouve moi que tu as raison, et si tu me trompes encore je le saurais maintenant.

    C'était un ordre, pas un moment de faiblesse de sa part. S'il mentait elle finirait bien par le pièger et alors, elle lui trancherait bel et bien la gorge.














Anonymous

Invité
Invité

remember me whenever roses start to bleed... #Jeu 29 Oct - 17:59




    « Faut-il que tu aies une telle langue de vipère que tu déformes à ce point l'histoire à ton avantage Ezechkiel Aldea, dont on me dit que si je me rappelais son nom au réveil, et uniquement ça, c'était que sa félonie était si grande que c'était le démon en personne qui l'avait conçue? » Il a un rire sarcastique. Les années l'ont forgé, et il a compris qu'il ne pouvait se fier qu'à lui même.
    « Pourquoi parler de félonie? Cela aurait pu être un amour si grand qui eut fait ce miracle... mais forcément, quand on parle de moi... » Il a un sourire narquois, un sourire mauvais. Si seulement ils savaient, tous...
    « Je n'ai aucun moyen de savoir qui de toi ou de mon père que tu te plais à insulter a menti. Mes souvenirs sont traîtres, ils se plient à la voix qui les vient chercher, ils n'ont rien de fiables... »
    « Fies toi à moi. Suis ma voix... Ton père a toujours voulu me voir mort, comment être objectif alors? »

    Sa voix change, se mue, elle semble plaintive tout d'un coup, quand il se permet un pas en avant, le corps trahissant ce qu'il ressent. Ses épaules sont basses malgré la droiture de sa colonne vertébrale. Le prince a mal... mais il ne pleur pas. Il la fixe, la découvre. Oh, il pourrait bien lui dire de boire son sang, se découvrir par elle même ce qu'il est, ce qu'il a fait, ce qu'ils ont vécu, mais ça serait aussi trahir les écarts de sa conduite, et surtout ce qu'il est. Car le prince a l'air beau, oui, sans doute l'est-il, et rempli de bonne volonté, mais à chasser le naturel, il revient toujours au galop, et ça, Ezechkiel l'a bien compris avec le temps. Qu'importe! Il s'agenouille, c'est un autre moyen, sans doute pas des meilleurs mais puisque c'est ainsi qu'elle veut le voir, qu'importe. Pendant longtemps il a cherché la mort pour la retrouver. Ça ne le dérange pas de mourir maintenant de sa main. Bien sûr, il partirait le coeur lourd, de ce qu'elle n'a pas voulu comprendre, mais de sa mort... il le sait, nulle mort n'est plus douce que celle reçu par l'amour d'une vie, d'une éternité. Il parle, il essaye, il déglutit chaque parole avec difficulté, la tête en arrière, la pomme d'adam décide sur sa gorge le parfait angle, et sa jugulaire ressort. Magnifique spectacle. Il sent son regard sur lui. Hésite-t-elle? Mais n'hésites point! TRANCHES! Dans son crâne, ça fait mal, ça pulse, ça dérange.

    « Si vous jugez que le vermeil sied à ma peau, faîtes que je m'en recouvre. Mais si vous souhaitez me tuer, à mon avis, vous devriez aller jusqu'à l'os et le rompre. » Il sait qu'elle pourrait le faire, mais elle ne le fera pas. Elle ne peut pas. Il cherche à se convaincre. La dernière force du mourant? « En espérant cependant que vous vous rendrez compte que de toutes les couleuvres, j'ai sans doute le plus mauvais aspect, mais sans doute le poison le moins virulent pour vos veines. »

    Mais rien ne vient. Ni coup, ni juron, ni même l'effleurement de sa peau, et elle s'en va, s'assoit, comme s'il était normal de laisser là un homme, la gorge toute offerte à une mort des moins nobles, mais au combien satisfaisante. Cruelle destinée, Cruelle reine... si cruelle. Le prince se redresse, se relève, bien droit, face à elle, son regard la dévore. Il n'arrive pas à faire autrement. Comment rester sage devant un corps que l'on désire depuis cinq siècles? Ça se brouille dans son estomac, ses boyaux s'entortillent. Ça fait mal, merde!

    « Tu me mets dans le trouble. Je n'arrive plus à croire que tu m'aies lâchement poignardée dans le dos, pourtant je revois clairement cet instant et j'en ressens encore la douleur. Brève et intense. Ce pourrait aussi bien être la douleur attachée à ta version. Aide moi, prouve moi que tu as raison, et si tu me trompes encore je le saurais maintenant. »

    Il a un sourire, pas celui des vipères, non, celui des rois amoureux. David n'aurait pas pu être plus doux avec Bethsabée. Ezechkiel s'approche, calmement, et il lâche son arme. Trois pas, et la rapière tombe sur le sol, comme un signe de soumission, ou du moins, il lui montre qu'il ne lui veut pas de mal, aucun, jamais. Deux pas, et il est face à elle, assise, qui le regarde, impérieuse enfante-reine, à la peau délicieuse, au regard émeraude qui brille et qui transperce l'âme comme un carreau dans la chair.

    « Je ne vous ai jamais trompé... jamais. »

    Sa voix est grave, chaude. Il plonge son regard dans celui de la reine, pose sa main alors qu'il se penche. Elle saura, elle saura combien elle lui a manqué. Il dépose sur ses lèvres les siennes, sans les presser avec cette fougue que la jeunesse connaît, mais avec cette tendresse particulière que les amants partagent, et comme son crâne explose, son estomac se vrille, il prolonge le baiser jusqu'alors chaste et l'approfondit, avec une patience apprise par les années. Il rougirait s'il le pouvait, et un sourire béat aux lèvres, il relâche de son étreinte la bouche de la belle, se relève. Son regard la détaille, il penche doucement la tête. Il aimerait tellement plus, mais il sait qu'elle est confuse, un peu plus, tellement plus... Il chuchote alors, calme, comme une confession.

    « Je t'aime, Rosarjo, je ne mens pas. Et tu m'aimes, comme tu me l'as soupiré cette nuit là, au camp des tzigans, quand nous fuyons les serres de ton père. Je t'ai libéré, tu m'as trouvé beau, nous avons partagé tant de chose, jusqu'à la mort. Une flèche a traversé ta chaire quand nous fuyons. J'ai été sauvé par Dante que tu m'as été caché. Je t'ai cru morte... » il grimace, c'est douloureux « ...jusqu'à que Dante m'envoie une lettre, m'annonçant ton retour à Londres. J'ai... j'ai été si heureux de l'apprendre que je suis venu aussitôt... Et que ton père ait osé te dire que moi... moi... j'ai pu te trahir... » Il frôle du bout des doigts ses lèvres, douleur et amertume. « ...c'est trop cruel, même pour un aussi vil être que moi. Je ne veux pas croire que cinq siècles ont pu faire que ton coeur m'oublie et me haïsse, et si tel est le cas... tue-moi, tue-moi car il me serait trop douloureux de savoir que mon seul amour puisse me haïr. »

    Il a l'air sincère. Il l'est. Son coeur affirme ses dires...














Avril L. Adler

Avril L. Adler
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remember me whenever roses start to bleed... #Jeu 29 Oct - 20:51



    Ezechkiel - « Pourquoi parler de félonie? Cela aurait pu être un amour si grand qui eut fait ce miracle... mais forcément, quand on parle de moi... »
    Rosarjo - Miracle? Quel miracle? Ce que j'ai vécu n'a de miraculeux que le fait que j'y ai survécu. Et l'amour ne peut pas être le fruit du démon...

    Son rire cynique l'avait quelque peu dérangée. Ce rire là faisait froid dans le dos, il grinçait entre des crocs de rasoirs et pourtant, elle ne le quittait pas une seule fois des yeux, et n'arrivait pas à se convaincre que ces rasoirs lui étaient destinés à elle. Pourtant elle aurait du. Plus elle s'efforçait d'assujettir ses souvenirs, plus elle sentait son cerveau lui opposer une résistance, jusqu'à la faire un peu souffrir. Pourquoi confiait-elle sa confusion à celui qu'elle aurait du maudire, à ce traître?

    « Fies toi à moi. Suis ma voix... Ton père a toujours voulu me voir mort, comment être objectif alors? »

    Parce que sa voix est empreinte de douceur et de souffrance. Elle ne peut pas le regarder, la douleur lui lance un coup de fouet qui lui fait serrer les tempes entre les mains comme une folle. Elle serre les dents, relève le menton. Lui aussi semble souffrir mais elle ne peut pas baisser sa garde et croire tout simplement. Il veut qu'elle le tue, elle ne peut pas, elle ne veut pas, elle voudrait tendre la main et se laisser tenter mais ne risque-t-elle pas de tomber dans une abîme dangereuse? Alors elle s'écarte sans vraiment le fuir. Elle implore qu'il l'aide, non pas à genoux mais comme une reine implore, en ordonnant. L'image de cette gorge offerte la hante, son coeur cogne, PRENDS LE. Non, bien sûr que non, elle ne peut pas céder à cette pulsion, elle se laisserait aller à plus de passion qu'elle l'aurait souhaité en baisant cette jugulaire battante, en tranchant dans le vif pour voir jaillir le sang si précieux et si doux. Il se redresse enfin, elle croit que son supplice est terminé, qu'elle ne sera plus tentée maintenant. Mais elle brûle sous ce regard qui la dévore. Pourquoi la met-il ainsi au supplice elle qui a si peu souvent goûté l'extase de la morsure? Si elle n'est pas tiraillée par la faim comme le son les novices, le démon qui la tient est tout aussi impatient, il la presse, il la met mal à l'aise, il la tue. Son sourire est déjà comme une caresse assassine. Veut-il la tuer comme ça? Sans même la toucher, quelle ironie. La reine à honte. Elle ne peut concevoir de former de tels désirs pour un homme qu'elle n'est pas sûre de reconnaître vraiment. Elle ne peut concevoir des pensées si peu chastes sauf peut-être si elles viennent de quelque chose de vrai et ça aussi, la fait rougir. C'est-elle donnée à cet homme?
    Il lâche son arme, elle sursaute comme une pucelle prise à voler. Ses yeux s'attardent sur l'arme, sur son tranchant si familier, comme pour ne pas le regarder lui, comme il approche mais elle finit par le foudroyer d'un regard toujours méfiant:

    Ezechkiel - « Je ne vous ai jamais trompé... jamais. »

    Elle tente de se dérober mais c'est si vain, si peu ce qu'elle désire dans le fond. Les lèvres du prince sont chastes, douces. Elles sont respectueuses. Plus que Rosarjo ne s'est senti respectée jusqu'alors. La main qu'elle pose sur son torse pour le repousser s'attarde mais n'obéit pas. Elle s'abandonne à ce baiser, à ses souvenirs soient-ils vrais ou tissés de mensonges. Elle voudrait le retenir contre ses lèvres mais n'en montre rien, elle le laisse la quitter car elle ne veut pas que cette passion la trouble d'avantage, elle veut l'apaisement.

    Ezechkiel - « Je t'aime, Rosarjo, je ne mens pas.

    Les mots sonnent comme autant de gifles qu'elle encaisse sans ciller mais dans ce corps de toute jeune femme il y a une bête féroce qui s'enrage à chaque coups. Une bête malsaine qui ronge ses liens avec l'ardeur du désir, la soif de ce qu'elle veut sentir encore. L'envie curieuse de savoir. Elle a l'air à la torture devant lui. Jamais elle n'aurait du le laisser la toucher.

    Ezechkiel - Et tu m'aimes, comme tu me l'as soupiré cette nuit là, au camp des tzigans, quand nous fuyons les serres de ton père. Je t'ai libéré, tu m'as trouvé beau, nous avons partagé tant de chose, jusqu'à la mort. Une flèche a traversé ta chaire quand nous fuyons. J'ai été sauvé par Dante que tu m'as été caché. Je t'ai cru morte... »

    Dante. Voilà, un nom qu'elle connait. Elle n'en montre rien bien sûr car elle n'a aucune garantie mais elle veut croire le prince. Elle veut croire à ce qu'il raconte parce qu'elle a si peu de mal à se l'imaginer. Peut-être parce qu'elle aurait tellement besoin de ressentir un peu de chaleur dans ce corps qui la glace. Ce n'est plus de chair dont il est question comme tout à l'heure quand elle regardait cette veine palpitante à sa gorge, mais bien d'amour. Elle le laisse porter ses doigts à ses lèvres encore éprises de leur baiser:

    « ...jusqu'à que Dante m'envoie une lettre, m'annonçant ton retour à Londres. J'ai... j'ai été si heureux de l'apprendre que je suis venu aussitôt... Et que ton père ait osé te dire que moi... moi... j'ai pu te trahir... »

    Son souffle trahit qu'elle souffre à se retenir. Elle lui prend la main avec une douceur toute nouvelle et un arrière goût de culpabilité amère dans la bouche.

    Ezechkiel - « ...c'est trop cruel, même pour un aussi vil être que moi. Je ne veux pas croire que cinq siècles ont pu faire que ton coeur m'oublie et me haïsse, et si tel est le cas... tue-moi, tue-moi car il me serait trop douloureux de savoir que mon seul amour puisse me haïr. »

    Elle ne voit pas le mensonge dans ses mots, il semble sincère, fiable.

    Rosarjo - Je ne veux pas être cruelle...', dit-elle comme un mot d'excuse alors qu'elle l'attire à nouveau à ses lèvres.

    Elle ferme les yeux et le repousse contre les draps si doux que ce siècle a inventé. Son baiser reste pourtant chaste, mais on sent à la fois la passion et on la sent plus en confiance, mais pas encore tout à fait. Et quand elle se retire, presque allongée sur lui, c'est la lame de sa dague qui se niche sous la gorge du prince, et le regard de la reine, pour troublé qu'il soit retrouve de son tranchant:

    Rosarjo -... mais si tu me fais souffrir, je serais impitoyable. Je ne me laisserai pas tuer une seconde fois qu'importe par qui.

    Elle est ferme, presque autoritaire mais ce regain de férocité la quitte déjà, comme la lame glisse lentement, effleurant la peau sans la blesser. Rosarjo dépose sa lame sur l'oreiller d'à côté. Elle accorde sa confiance, elle choisit de le croire bien qu'elle garde pour elle sa garde, et ne laisse pas encore de côté toute méfiance... Elle le fixe, apparemment tout aussi fragile qu'autrefois quand cette flèche lui transperçait le coeur. Son coeur qui frappe contre le corps d'Ezechkiel sans qu'elle ne dise un mot.











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remember me whenever roses start to bleed... #Ven 6 Nov - 21:55




    « ...c'est trop cruel, même pour un aussi vil être que moi. Je ne veux pas croire que cinq siècles ont pu faire que ton coeur m'oublie et me haïsse, et si tel est le cas... tue-moi, tue-moi car il me serait trop douloureux de savoir que mon seul amour puisse me haïr. »

    Il se suspend aux lèvres de la belle reine, son coeur suspend son coeur, le temps d'un instant. Le vampire ne sait pas encore si elle le tuera, et il n'en a cure. Ce qu'il veut, c'est qu'elle dise, qu'elle dise qu'en le regardant, il n'est pas laid. Il en a besoin. C'est un besoin. Trop longtemps il a baigné dans la fiente et le sang. Trop longtemps son corps a servi à des fins peu recommandables. Il pourrait lui montrer la vérité, elle pourrait planter ses crocs dans sa gorge et le voir... mais il a fait tant d'écarts, tant de choses honteuses, qu'il ne le lui demandera pas. Il ne le lui demandera pas car durant tous ses siècles, s'il l'a cherché, quelque part, il n'avait jamais l'espoir de la retrouver. Elle était morte. Il cherchait un fantôme. C'était ridicule. Il cherchait un fantôme... et il la retrouvait. Ce n'était pas logique. Rien était plus jamais logique dans sa vie. Son existence entière était une erreur.

    « Je ne veux pas être cruelle... »

    Il soupire, alors soulagé. Elle le croit... oui. Elle le croit. Ça fait mal dans sa poitrine, car ça s'accélère, comme si on frappait dans sa cage thoracique à coup de marteau. Le vampire la fixe. Qu'elle est belle. Il la fixe avec l'admiration d'un peintre pour un modèle, avec le fanatisme d'un moine pour son dieu. Il n'est pas resté vierge, mais elle a marqué sa peau de roi quand les autres n'ont eut le droit qu'aux pleurs, aux cris, aux larmes, et au sang. Tromperie. Combien de femmes sont mortes de lui avoir ressembler et d'avoir croiser la route du prince déchu? Trop. Beaucoup trop. Il ferme les yeux et ronronne au contact de ses lèvres, levant les mains pour saisir son visage. Elle est belle, et elle le fait mourir. Comment fait-elle? Il ne sait pas. Elle le captive à la façon d'un serpent, mais elle n'est pas fausse. C'est un soleil dans l'obscurité d'une vie. C'est unique. C'est pour lui, et uniquement pour lui. Il se laisse aller sur les draps, écarte les mains pour l'accueillir, pour lui laisser son torse pour piédestal. Elle s'allonge, sa lame glisse sur lui, mais il n'a pas peur. Il sait qu'elle ne sera pas cruelle. Elle l'a dit. Il redresse un peu sa vie, sent le tranchant sur sa peau, mais il n'a que faire. Tant de fois il a essayé de se vider de son sang en vain. Tant de fois il a essayé de mourir pour la rejoindre... tant de fois qu'il taira. Il n'a plus que faire de ses mésaventures. Maintenant, il veut une éternité, avec elle, avec celle pour qui il a visité la planète.

    « ... mais si tu me fais souffrir, je serais impitoyable. Je ne me laisserai pas tuer une seconde fois qu'importe par qui. »

    Il a un sourire, son visage s'avance à mesure que la lame quitte sa gorge. Il la laisse la poser sur l'oreille alors qu'il dépose un baiser sur sa gorge, remontant lentement, frôlant du bout des lèvres sa peau, l'effleure et la savoure en même temps. Même morte, elle est belle. C'est étrange. Il aurait cru que les mortelles auraient plus de charme, mais l'enfante-reine est au dessus de toute, au dessus du monde des mortels et des immortels. Elle a toujours été plus. Même plus que Dante. Il entoure lentement ses hanches de ses mains, les posant sur son dos alors que timidement, avec cette pudeur, et non pas cette crainte, il embrasse doucement et sûrement, profitant de l'instant présent. Son baiser est chaud, langoureux, mais surtout long. Long mais si court pour lui. Il perds son souffle, il n'en a rien à faire. Ce n'est pas qu'il ne craint pas la mort, mais il l'a déjà vaincu plus d'une fois, et les êtres de sa race ne meurent pas ainsi. Il appuie son front contre le sien, reprenant doucement son souffle, un sourire calme sur ses lèvres.

    « J'ai pleuré ton départ. Je ne le pleurerais pas une deuxième fois, Rosarjo. Je ne le supporterais pas... »

    Sa jambe se redresse alors qu'il roule sur le côté, l'emportant avec. Il se retrouve dès lors au dessus de la belle, son front toujours contre le sien, mais à quatre pattes sur les draps blancs. Il se penche, ouvre grand la bouche et effleure celle de la reine, sans y toucher. Il ne sait pas si il peut. Il en a envie. Mais il a aussi envie de dire, de demander, comment, et pourquoi? Il est partagé. Il s'arrête au dessus d'elle, son regard bleu est plus clair, comme un ciel d'été, il n'est pas aussi pluvieux qu'il l'était avant. Quelque chose à changer. Son âme est plus légère, ou est-ce son coeur? Il l'ignore. Il se laisse aller contre elle, s'allonge, se colle, niche son visage dans son cou, respire sa peau, son parfum mortuaire. Ça ne sent pourtant pas le suaire. Il ferme les yeux, calme. Son coeur est calme. Il n'a jamais plus en paix... C'est délicieux.

    « Je t'ai vu morte sur le sol... Je crois que si Dante ne m'en aurait pas empêché, je serais mort moi aussi. Même après avoir été mordu, je n'ai pu t'oubliai... J'ai erré si longtemps sans toi. » Il se crispe sur elle, tendu. « ...j'ai... j'avais perdu espoir. Je t'ai cherché sans y croire... je m'en veux tellement... j'aurais du retourné en Valachie. J'aurais du te chercher dans ta prison même. J'ai été un couard. » Il se détend, doucement, ferme les yeux. « ...tant d'années que je ne suis pas retourné là bas. Ça ne m'a pas manqué... Je suis allé en France. Pour toi. Ce royaume était fou. Ils ont guillotiné un Roi pour mettre à la tête du pouvoir un Tyran... j'ai fais tant de chose sans toi. » Il relève la tête, croise son regard. « ...et j'oublie tout en me rappelant nos six mois de vie ensemble, des mois qui valent tellement plus.. »

    Il repose sa tête sur le torse de la belle. Il n'a pas envie de parler. Il n'a pas envie de réfléchir. Il veut profiter de ce moment, autant qu'il le peut. Juste ce moment là...











Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
remember me whenever roses start to bleed... #Mar 10 Nov - 23:52



    Il a l'audace d'un baiser sur sa gorge, là où elle est peut-être le plus vulnérable. Elle s'y laisse surprendre elle qui a l'habitude de commander, de dominer toute situation, elle se trouve enfin face à un homme qui la brave, qui rompt toutes les règles. Elle ferme les yeux se laisse faire pour une fois, en même temps que lui reviennent encore des souvenirs imprécis. A sa gorge la veine bat sous la peau fraîche comme la neige, bien loin de la froideur de la mort. Elle lui retourne un regard troublé quand il pose ses mains sur ses hanches. Ça. Elle se souvient. Et ça la trouble. L'enfante-reine devient la reine aux mains de son roi. Elle le reconnait comme tel sans s'en souvenir vraiment. Elle reconnait à sa manière de la regarder, à sa manière de la toucher, de l'embrasser. Il calme le démon en elle, l'apaise, plus qu'un mortel n'aurait su. Pourtant elle savait que tuer était devenu sa nature et qu'il n'y aurait plus jamais que ça pour la rasséréner quand la faim la torturer. Et là elle découvrait que le démon épousait aussi le désir qu'elle pouvait avoir pour un autre vampire en le voyant, elle détestait ça. Elle ne voulait pas désirait l'homme qu'elle voyait face à elle simplement parce que cette part d'obscur en elle l'avait décidé à sa place. Comment faisait-il ce miracle? Comment chassait-il le démon que personne ne pouvait chasser... ça n'avait aucune importance. Elle échange avec lui ce long baiser et tout autour d'eux s'éclipse. Elle rouvre les yeux, pose sa main aux doigts longs sur le visage d'Ezechkiel dont elle refait les contours d'une caresse émeraude.

    Ezechkiel - « J'ai pleuré ton départ. Je ne le pleurerais pas une deuxième fois, Rosarjo. Je ne le supporterais pas... »

    Il la renverse de son trône et elle ne proteste pas. Ses yeux toujours plongés dans ceux du Roi, elle pose ses mains sur ses épaules comme pour se retenir mais il est si prévenant que cette précaution est vaine, elle le sait. Elle est en confiance, bien que la dague qui dort sur l'oreiller ne reste pas bien loin. Elle le détaille le surprend à suspendre un baiser qu'il ne lui donne pas. Elle essaye de comprendre. Elle caresse son visage non par péché de luxure mais parce qu'elle le trouve très beau, parce qu'elle veut le reconnaître encore. C'est doux et tendre. C'est désintéressé. Il vient niché son si beau visage contre sa gorge et elle l'accueille dans ses bras, glisse ses doigts dans ses cheveux qu'elle caresse doucement. Elle aussi est tranquille mais elle est pensive.

    Ezechkiel - « Je t'ai vu morte sur le sol... Je crois que si Dante ne m'en aurait pas empêché, je serais mort moi aussi. Même après avoir été mordu, je n'ai pu t'oubliai... J'ai erré si longtemps sans toi. »', elle sent qu'il est moins décontracté, elle continue de laisser aller sa main dans les cheveux d'Ezechkiel, sans rien dire mais que ce geste est apaisant. Elle ne veut pas l'interrompre avant qu'il n'ai dit ce qui le préocuppe,' « ...j'ai... j'avais perdu espoir. Je t'ai cherché sans y croire... je m'en veux tellement... j'aurais du retourné en Valachie. J'aurais du te chercher dans ta prison même. J'ai été un couard. » ', elle fronce les sourcil, désapprouve mais ne dit toujours rien. En revanche elle sent qu'il s'apaise, que peut-être sa caresse, si anodine soit-elle, a porté quelque fruit,' « ...tant d'années que je ne suis pas retourné là bas. Ça ne m'a pas manqué... Je suis allé en France. Pour toi. Ce royaume était fou. Ils ont guillotiné un Roi pour mettre à la tête du pouvoir un Tyran... j'ai fais tant de chose sans toi ...et j'oublie tout en me rappelant nos six mois de vie ensemble, des mois qui valent tellement plus.. »

    Elle ferme les yeux au timbre de sa voix, se laisse porter par cette douce vibration contre sa poitrine. Elle retourne son visage contre ces cheveux noirs de jais où jouent ses doigts de fée.

    Rosarjo - La mort... tu n'as pas à t'en vouloir. Rien ne peut arracher le mortel à sa mort. La mienne devait être dans cette forêt, il ne t'aurait pas laisser approcher mon corps...', les souvenirs remontaient encore un peu, toujours plus douloureux, toujours plus récalcitrants,' ... et s'il t'avais laissé me prendre, nous ne serions pas là, l'un contre l'autre, froid mais bien vivants cinq ans longues années après. J'étais mourante, il m'a arracher ma mort en même temps que la flèche dans mon sein. Il m'a lavée de mes péchés et de toutes les injures qui m'avaient été faites selon lui. Il a dit avoir réparait ce qui n'aurait pas du être fait. Et puis... une éternité de glace. Un cercueil de glace. Il ne t'aurais jamais laissé me trouver, tu as bien fait de ne pas venir. Il me gardait comme son plus précieux trésor, je n'aurais pas voulu que tu me vis ainsi, toi qui est beau et fort. Tu m'aurais trouvé esclave, muette, soumise enfin, n'ayant pas même l'empire sur mon propre corps. Quel dégoût aurait tu conçu de moi alors?

    Elle était amère, elle avait souffert. D'abord dans la mort puis dans le néant. On imagine pas comme cinq siècles de rien peuvent être insupportable au réveil. Sa peau en gardait encore l'empreinte.

    Rosarjo - ...et même maintenant, je ne suis pas en pleine possession de moi même. Je ne me sens que la moitié de moi même sans nos souvenirs. Ils glissent entre mes doigts, je peux les sentir sous tes caresses mais ils m'échappent encore en grande partie. Mais, si je ne me rappelai rien, jamais, je t'aimerai d'un amour nouveau. Au diable l'humiliation des siècles alors, ça n'a pas d'importance tout ça.

    Elle rouvrit les yeux, fixant droit tandis que ses doigts ne cessaient plus de jouer dans les cheveux du prince, puis dans son dos. Elle était bien là, sans un mot, sans un mal. Même bafouée par des siècles de servitudes glacières. Ca n'avait vraiment plus aucune importance dans des bras aimants.















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