La dernière fois que Valente Visconti a mit les pieds dans la tour de Divination, c'était en compagnie d'Anna-Lisa. Lorsque celle ci a prit la fuite et est partie sans demander son reste... L'italien en a été un peu surprit, mais après tout c'était certainement car elle s'était rappelé qu'entre Gherardesca et Visconti, on ne devait pas se rapprocher autour d'un joint. Oui, ça devait être pour ça. Alors elle était partie en courant, et Valente aurait aimé lui dire de rester, car dans leurs veines s'écoulent le même sang, ce n'était pas grave s'ils s'asseyaient ensemble et fumaient tranquillement. Assis donc sur les coussins, en tailleur, il tient un objet qui ressemble fortement à celui que tenait sa demi-soeur, et la même lumière scintillante y brille, comme attirante. Seul dans cette grande salle, Valente n'ose faire un geste, comme s'il se noyait dans une telle pièce, comme si son crâne allait le vriller à la moindre occasion. Et la présence d'Anna-Lisa, compensant celle de Parise, l'aide énormément. Tu manques à mes tissus sans chaleur. Alors, comme des jours auparavant, le jeune homme se roule un joint, tout ce qu'il faut dans la poche de son pantalon. Ca fait, il le glisse entre ses lèvres avant de l'allumer.

Entre ses mains, il fait tourner la petite pièce, s'amusant de la lumière... Il a envie de la dérober, comme sa soeur auparavant, et la garder dans sa poche. Alors sans un mot, il laisse retomber l'objet non identifié dans sa poche, ses jambes croisées et son bras accoudé sur son genoux, il tire sur son joint, ou sa merveille comme Anna-Lisa dirait. Assis dans l'immensité, le jeune homme observe longuement ce qu'il se passe autour de lui, ce que sa tête est sur le point de faire... Sur le point de tourner et de voir pleins de petits points noirs. Les points, il adore ça. Partout devant ses yeux, dans sa tête, et dans son coeur. Et lorsqu'un bruit se fait entendre dans la pièce, Valente sursaute et darde son regard bleu-vert sur la porte. Se profile une demoiselle qu'il a déjà vu, accompagnant bien souvent Milo, et qu'il sait être une Gherardesca.Plus,il ne sait pas. Il ne se doute même pas que c'est sa soeur, et lorsqu'il la voit arrivé, le Prince des Visconti se contente de fumer, ses yeux ne la quittant pas du regard. Sa chemise rouge lui plait, et finalement elle est près de lui, assez pour le voir.

« Ciao, Principessa. » murmure-t-il, à moitié amusé.

Celestia montait les escaliers en silence, direction la salle de divination. L'ambiance feutré qui y régnait lui rappelait un peu la maison, sa chambre surtout, l'un des rares endroits où elle pouvait se permettre d'évoluer sans être sous sortilège de surdité. Ce qu'elle venait fiche ici ? Ça, ça ne vous regarde absolument pas... Foutu escaliers. Elle en est sur, ils s'amusent à se rallonger rien que pour elle. L'ascension est diaboliquement longue et ennuyante, pas un seul joli garçon à mater. Arrivée là haut, elle reste un instant à la porte, le temps de reprendre son souffle. L'effort la fait légèrement rougir, juste ce qu'il faut pour embellir un peu plus la carnation de sa peau. Pff... quelle idée à la con vraiment ! Bon à sa décharge c'était la salle parfaite pour elle. Personne n'y venait jamais, elle était à l'écart de tout et mieux encore c'était la salle de classe la plus confortable et la plus chaleureuse de ce foutu château. En fait, elle avait vraiment tout pour plaire à la jeune italienne. Curieux... ça sentait... l'herbe. Depuis quand utilisait-on l'herbe en cours de divination ? Si elle avait su, elle se serait inscrite d'office...

Un moment d'inattention et boum le livre qu'elle n'avait pas vu fini par terre à ses pieds. Elle le ramasse avec une grimace, soulagée de ne pas avoir ôter son sortilège. Faire un malaise ici et le temps qu'on la retrouve, il y aurait déjà une belle couche de poussière sur son corps. Berk. Il y avait une frontière bien nette entre ce qu'elle était capable de supporter ou pas. Sans verser dans la maniaquerie, la crasse, elle supportait pas. Aucune chance de la trouver dans la volière par exemple, elle trouverait toujours un larbin pour envoyer son courrier à sa place. Avec un léger sourire elle allait faire le tour de la pièce pour s'assurer que personne ne s'y cachait quand une voix résonne. « Ciao, Principessa. » Autant dire qu'elle se raidit d'un coup, sur ses gardes. Il n'y à pas trente-six italiens dans cette école et la voix lui est étrangère, donc il doit forcément s'agir de...

« Chi è là ? Chi sei ? »