Un petit crac sonore et Vladislas apparut dans le petit village pittoresque qu'était censé être Pré au Lard. Mikhas lui avait décrit comme un petit village charmant comme ceux qu'on pouvait voir dans les livres touristique mais, à la à la tombée de la nuit, l'endroit semblait tout sauf accueillant. Ça puait la mort et Vladislas n'osait même pas regarder les poubelles a côté desquelles il passait. On devait être début septembre et il faisait presque aussi froid qu'un automne russe. Bizarre pour la campagne anglaise, plus pluvieuse que froide. Mikahs lui avait dit la Tête de Sanglier, c'est là où il pourrait trouver deux contacts à qui faire confiance. Et des contacts, un détective en avait grandement besoin, surtout pour les infos. Et, ceux là étaient la crème de la crème, souvent engagés par les Mikhaïlov. Le russe, tout en serrant le bout de papier contenant deux noms qui se trouvait dans sa poche, commença à bifurquer dans les rues alentours à ce qui semblait être la rue principale. On lui avait vaguement dit où se trouvait l'auberge et, il prenait à gauche ou a droite selon son on plaisir, jusqu'à ce qu'une enseigne retienne son attention. Une tête de sanglier coupé immaculée de son sang un drap blanc. Et bien, on ne pouvait être plus explicite, et Vladislas jura trois fois sur sa vie que cet bicoque était l'auberge de la Tête de Sanglier. Il rentra dans ce qui semblait être un bar, plusieurs hommes à la tête type des criminels le regardant avec haine, un sourire sur le visage. Il n'y avait presque pas de femmes, a part peut-être une ou deux serveuses et quelques spécimens a qui on avait pas forcement envie de sortir de belle parole. Un repaire de criminel, un peu cliché, mais repère parfait pour les contacts et mine à infos. C'était souvent pour ça que les détectives retrouvaient plus vite que la police, au lieu de s'embêter à questionner des voisins innocents, ils allaient tout de suite voir ceux qui pouvaient savoir le plus de choses. Et puis, un détective, ça ne vous envoie pas à Askaban. Pas directement. Quelques hommes avec des cicatrices rigolèrent quand Vladislas s'avança vers le comptoir. Il fallait dire, maigre comme un clou et ses cheveux blonds se dandinant au rythme de ses pas, cachant à moitié son visage pale et féminin, il n'en menait pas large au milieu de toute ses brutes. On aurait presque dit une jeune vierge égaré. Mais les apparences sont trompeuses, et en coup de baguettes il était sur de tous les tuer. Mais ils ne lui avaient encore rien fait. Pas encore.

Il ne s'arrêta pas avant d'être arrivé au comptoir, et, sans même prendre la peine de regarder qui tenait le bar, il lui adressait la parole avec sa voix douce, où chaque moi était accentué par des tonalité russe. Autant dire qu'en tant que fille innocente, le charme du blond en prit un coup. Mais il n'était pas venu ici pour jouer les petites filles apeurée. C'était un homme bon sang. « Bonsoir. » Il sortit le papier de sa poche, le déroula et lu à haute voix son contenu, en écorchant sûrement les noms. « Dites à Elthiriel Sampiero ou Halewyn Coeurd'Acier qu'un Mikhaïlov veut les voir. C'est Mikhas qui m'envoit » Car c'était Mikhas qui les avait présenté à la famille russe et c'était Mikhas qui venait faire appel à eux depuis qu'il était installé en Angleterre. Mikhas le cracmol. La perle des Mikhaïlov, qui savait faire trembler un sorcier alors qu'il n'avait même pas de baguette. Sacré Mikhas.

Vladislas attendit alors que plusieurs yeux le dévisageaient, comme s'il avait demandé à voir le diable en personne. Le grand noir qui servait de barman le regardait d'un air impassible, alors que le russe vit une ombre sortir discrètement. Bon. On le regardait toujours, presque méchament, mais ce n'était pas le temps de relever tous ces apprentis criminels en devenir. Ou criminel raté, comme on veut. Vladislas ne risquait rien, il le savait. Mikhas lui avait dit qu'il y avait très peu de bagarre ici et qu'il ne se ferait pas attaquer. Mais on ne savait jamais, mieux valait prendre des précautions, il avait pris sa bague enchanté et, si jamais ça tournait mal, il aurait des secours. Il la sentait, froide, contre son cœur, retenu par une petite chaine d'or. Lourdement, Vladislas s'assit sur le comptoir, dévisageant le barman, sentant toujours les regards des autres dans son dos. « Une Vodka. Pur. » commanda-t-il, sans lâcher le barman. S'il fallait attendre, autant se donner un peu de courage, et il fallait bien plus qu'un verre pour lui embrouiller les idées, au petit russe. Il ne buvait jamais plus d'un verre dans la même soirée, par habitude. Il était très mal vu dans la famille Mikhaïlov d'être un alcoolique notoire ou juste saoul dans un lieu publique, car un homme ivre n'a pas les idées claires et agit stupidement. C'était pour ça que Vladislas c'était fixé cette limite. Elthiriel ou Halewyn n'allait peut-être pas arrivé tout de suite, et il n'avait malheureusement pas toute la nuit. « Ils vont arriver bientôt où... » Il laissa la question en suspens. Mieux ne valait pas se monter impatient si ce géant de couleur n'était pas bavard. Vladislas n'avait pas envie de mourir, encore moins de provoquer une bagarre générale dans un bar malfamé. Mieux valait rester prudent en territoire ennemie.

Le grand homme noir qui servait de barman, pour toute réponse à sa question, lui montra le reste d'une langue mutilé tout en lui offrant gracieusement une vue imprenable sur toutes les dents qui n'avaient pas encore déguerpie de sa bouche puante. Le russe ne releva pas, il ne préférait pas savoir, et, de toute façon, ce n'était sûrement pas lui qui allait tout lui dire, vu qu'il était muet. A croire que les barmans digne de ce nom ce faisait de plus en plus rare. Il répondit cependant à la question de Vladislas, lui indiquant cinq minutes de ses doigts d'ébènes avant de lui tourner grossièrement le dos. Il savait bien qu'il n'était pas dans un établissement de luxe, mais tout de même, on respectait les Mikhaïlov. Le détective ne releva pas. C'était la première fois qu'il venait ici, bien que ce n'était pas la première qu'il allait voir les deux personnages qu'il avait demander. Et sûrement pas la dernière. Qu'est-ce qu'il allait faire pendant cinq minutes ? Il plongea son regard dans son verre. Pas question de ne boire plus qu'un verre, il avait toujours respecter le code et ce n'était pas cinq ridicule minute qui allait mettre en l'air son éducation. Son regard se plongea plus profondément dans son verre alors qu'il pouvait sentir le regard pesant de la plupart des hommes présents dans la pièce. Il avait autre chose à penser que ça, il était perdu dans le fil chaotique et sans grand sens de ses pensées. C'est quand il était seul et confronté à lui-même que son esprit lui jouait les plus grand tours, c'est aussi dans ces moments là qu'on commençait à douter, où finit l'homme ou commence la bête ? Trois minutes. Trois minutes qu'il était plongé dans son verre, sans y avoir touché, les regards sur lui toujours plus insistants, lourds, pesants. Et il entendait une petite voix, chaude et séductrice, provenant du plus profond de son être, les recoins les plus sombres de ses pensées. Et elle remontait en lui, inquisitrice. « Pourquoi tu les laisse faire ? » Elle montait en lui, ordonnait, ne lui laissait aucun répit, et la machine commença à fumer, haineuse. Pourquoi le regardait-on ? Il fallait qu'ils arrêtent, tous, où ils allaient gouter à la baguette d'un Mikhaïlov. « Montre leur ! » Il était prêt à dégainer, sur le bord de l'implosion quand une voix russe le sortir de ses pensées. La folie avait été coupé net. « Mikhailov! Ça fait un bail. Dit moi ce qui amène ton cul en Angleterre. Ya juste de la flotte et de l'agneau à la menthe ici! » D'un coup, il engloutit son verre qui avait inlassablement attendu pendant un peu moins cinq minutes comme un pourboire laissé sur le bar. Il ne lui avait fallu qu'une gorgé, c'était bien connu, les anglais avait des doses d'enfants. C'était peut-être pour ça qu'Elthiriel commanda encore à boire. « Silence, laisse le 40 once de vodka ici s'il te plait. Merci. » Le russe émit un sourire. 40 onces, même pour deux, c'était beaucoup. « Allons, je ne bois jamais plus d'un verre » dit-il dans sa langue natale. « Alors, quoi de neuf pour mon blond préféré? » Cette fois, c'est le jeune russe qui sourit. Il avait toujours bien aimé la jeune femme qui se tenait en face de lui, et c'était réciproque.

Depuis ses dix huit ans qu'il avait commencé ses enquêtes dans la famille, soit maintenant un peu plus de quatre ans, c'était avec elle qu'il aimait le plus travailler. Elthiriel avait toujours été à la hauteur des attentes imposées par les Mikhaïlov. Un parcours sans fautes. Et c'était tant mieux pour elle. « Je suis mis à mon compte ici, figure toi. » Il disait ça sur un ton amicale, comme s'il racontait sa vie à une vieille amie perdue de vue. Ce qui était le cas, en quelques sortes. « Bien sûr, je reste un Mikhaïlov, mais je ne bouge plus du territoire britannique. » Autant comprendre : on n'arrête jamais de servir les intérêts criminels de la famille Mikhaïlov. Surtout quand on est un membre de la famille. « J'accepte mes propres enquêtes, et je me débrouille plutôt pas mal il faut dire... » Il laissa planer un peu la phrase. Il n'aimait pas aller voir les gens pour seulement leur demander des services. Mais il fallait bien, alors il rattrapa sa phrase pour la finir. « Que je manque cruellement d'informateurs à Londres et en Angleterre, plus globalement. Je me suis dit qu'on pourrait donc... s'associer disons. La famille te passera encore des contrats, mais toi et moi ça pourrait être plus... opportun disons. Si j'ai besoin d'information, ou de faire disparaître quelqu'un, je t'appelle, et inversement, si tu as besoin d'une enquête, d'une filature ou n'importe quoi d'introuvable, je serais là. » dit-il, tout en faisant glisser sa carte où prônait avec simplicité son nom et son adresse londonienne. Vladislas avait bien souligné le disparaître. Il n'avait jamais eu de problèmes quand à tuer un homme, mais il avait cette fâcheuse habitude d'avoir une bonne raison. Et parfois une centaine de gallions pour tuer un enfant illégitime qui voulait être reconnu, ça ne lui suffisait pas. Le partenariat qu'il proposait pouvait être avantageux pour les deux parties. Une entente cordiale en quelques sortes, car c'était bien connu, là où il y a de l'argent, point d'amis.