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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Mar 7 Juin - 12:30 |
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| Avancer. Ne pas savoir où aller. Lorsque je quittais Poudlard, j’avais toujours ma canne blanche avec moi. Canne que je ne supporte pas d’utiliser. Je m’en abstiens, d’ailleurs, lorsque je suis à l’école. On remarque déjà assez mon regard fixe, qui tourne en fonction des bruits mais qui ne voit rien. Et puis… L’école, je la connais par cœur, de toute façon. Mais lorsque je vais au village, je n’ai pas le choix. Je ne peux compter sur personne et ne veux dépendre de personne. Au moins, ça me permet de tâter le terrain, histoire d’éviter de m’écrouler au sol. Bon… L’un n’empêche pas l’autre, certes, comme en témoignent les herbes mortes qui jonchent mes cheveux. Je suis tombée, une ou deux fois déjà, trébuchant sur une racine sur un sol en pente, pente au bas de laquelle j’ai roulé, forcément. Je me suis, d’ailleurs, tordu la cheville au cours de la deuxième chute et, en conséquence, je boitille. Mais enfin, je peux encore m’appuyer sur mon pied pour aller jusqu’à ma destination.
C’est sans doute une des dernières fois que je vais pouvoir sortir. Je crains le pire quant à ce qui nous attend cette année. Avec les nouvelles règles qui sont tombées, la séparation en fonction de la qualité du sang, la ségrégation des nés moldus et ma qualité de demi-vélane qui est impossible à nier, je crains d’être traitée comme un monstre. Comme un animal. Vais-je finir dans les cachots avec les nés-moldus ? C’est probable, même si j’espère bien que non. Personne ne devrait subir cela. J’ai envie de faire quelque chose. De lutter contre cela. Mais on risque de me trouver pathétique, ridicule à cause de ma cécité. Cette idée me fait serrer le poing. Je ne supporte pas qu’on me considère comme une moins que rien parce que je suis aveugle. Je ne l’ai pas toujours été. Je me souviens encore de la couleur de l’herbe, de celle de la terre, de celle d’un ciel d’été, ou d’un ciel de pluie. Le seul et unique avantage de ma condition, c’est que mon odorat est plus développé, façon de parler. Le fait est que j’y prête davantage attention. Il est dit qu’un être humain utilise environ 10% des capacités de son cerveau. Je crois que quelqu’un souffrant d’un handicap utilise davantage certaines parties de son cerveau, car il n’a pas d’autre façon de survivre. La loi de la jungle est ainsi faite : seul le plus fort peut survivre. Qu’on soit humain n’y change rien, malgré toutes les évolutions de la science, moldue comme sorcière. Si l’on est pas assez fort, on ne peut survivre.
C’est sur ces pensées que je comprends que je suis arrivée à destination. Autour de moi, les voix se font plus nombreuses. Je suis enfin à Pré au Lard. Je sers ma canne blanche dans ma main. Il n’est pas venu le temps où je pourrai m’en séparer. Un jour peut-être, lorsque je serai prête à passer sur la table d’opération. Mais je dois reconnaitre que cette idée me fait peur. Pourquoi ? Simplement parce que je crains que l’opération ne révèle que je ne pourrai jamais retrouver la vue. Je préfère rester dans cette illusion qu’un jour, peut-être, les choses reviendront à la normale. Alors je retarde l’inévitable échéance.
« Aye ! » m’écrié-je en me retrouvant sur les fesses, perturbée dans mes sombres pensées après m’être fait rentrer dedans. | |
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Jocelyne J. JohnsonETUDIANTE. ► 1e année de SACM.
► MESSAGES : 57 Mar 7 Juin - 17:16 |
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| feat. Cassandra E. Alinovitch - Rencontre Percutante - Jo n'aimait pas la façon dont les choses tournaient. Elle était une née-moldue, une sale engeance qui ne devrait même pas avoir le droit de porter une baguette. Et elle aimait une autre femme. Heureusement, ce point-là restait secret, et elle se gardait bien d'en parler. Elle n'avait pas la moindre envie de se retrouver à Azkaban. Et bien qu'en première année d'études supérieures, elle faisait tout pour se montrer aussi valable qu'un autre élève mieux né. Ca l'insupportait, de devoir toujours prouver sa valeur, mais elle savait bien qu'elle n'avait pas le choix. Et heureusement, il y avait certains professeurs pour la conforter dans l'idée qu'elle ne doit pas baisser les bras. C'était un après-midi maussade de septembre. Et l'humeur de Jo n'était pas au beau fixe non plus. Elle aimait la neige et les ciels blancs d'hiver. Elle appréciait les chaudes journées d'été. Mais la grisaille et la pluie, non, elle n'aimait vraiment pas. Encore moins quand elle devait être dessous. La pluie encore, ça allait, elle ne lui était pas tombée dessus. Mais se balader sous un ciel grisâtre, ça ne la mettait pas vraiment de bonne humeur. Même si elle s'était rendue à Pré-au-Lard avec la ferme intention d'acquérir un nouveau grimoire sur les Soins Aux Créatures Magiques. Et éventuellement un ouvrage sur son don dont elle n'avait jamais entendu parler et qu'une certaine rencontre avec un certain professeur et un certain dragon avait permis de déceler. L'empathie animale. Jamais entendu parler de ça. Mais ça la passionnait autant que les soins eux-mêmes. Elle avait quelque chose de spécial, en elle, et même si ça ne la rendait pas sang-pur pour autant, ça avait le bon goût de lui redonner confiance. Et au diable les mauvaises langues. Elle sortait d'une échoppe, deux lourds ouvrages sous le bras. Et fit ce qu'elle n'aurait pas dû faire : elle se retourna pour saluer une dernière fois la petite dame qui lui avait vendu lesdits ouvrages tout en passant la porte. Et boum. Comment ça, boum ? Elle regarda autour d'elle et suivit le son du « Aye ! » retentissant qui venait d'atteindre ses oreilles. Elle venait manifestement de se faire heurter par quelqu'un et elle se pencha immédiatement pour tendre la main à l'inconnue avant de se rendre compte d'une chose : elle ne risquait pas de la voir, la canne blanche en témoignait. Alors elle attrapa d'elle-même le bras de l'aveugle de sa main libre, tout en s'excusant. "Je suis désolée, je ne vous avais pas vue arriver. Rien de cassé ?" Elle n'imaginait pas une seule seconde qu'on puisse considérer son geste comme de la condescendance ou de la pitié. Ca n'était rien de tout ça. Elle voulait simplement venir en aide à une personne qu'elle venait de heurter, voyante ou non, elle aurait agi de même. Elle ne savait cependant rien des pensées de la jeune femme... | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Jeu 9 Juin - 20:34 |
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| *Respire Cassy… Respire… Tout va bien, tu n’as rien de cassé.* Comment puis-je en être sûre, en même temps ? Je n’ose même pas imaginer l’état de mes vêtements. Encore heureux, il n’a pas plu aujourd’hui. Pas encore, du moins. Mais je crois que cela ne saurait tarder. Et non, ce n’est pas mon petit doigt qui me dit ça. C’est une impression. L’odeur de la pluie dans les arbres alors qu’il n’a pas encore plu aujourd’hui. Je me concentre sur cette odeur pour reprendre ma respiration bien comme il faut, pour me détendre, alors que j’ai les fesses par terre et que je sens la colère me gagner, une partie de moi étant persuadée que celui où celle qui m’a percutée l’a fait exprès.
Je m’apprête, d’ailleurs, à me relever seule quand une main saisit la mienne, plus fine que ce à quoi je m’attendais et m’aide à me relever. Bien entendu, le contact, aussi soudain qu’inattendu me fait sursauter alors que j’entrevois derrière mes yeux passés de l’ambre au vert que cette main appartient à une jeune femme à la peau chocolat au lait. Jeune femme qui semble, d’ailleurs, plutôt Gênée par la situation, comme en témoigne sa voix qui ne tarde pas à se faire entendre alors que, dans ma vision, ses lèvres bougent également. Je m’empresse de rompre le contact entre nos deux mains et me retiens de frotter ma main à mon pantalon. Non pas par dégoût de son contact, mais pour chasser toute trace de ma vision.
Ses paroles d’excuses me font un effet mitigé. Si je n’avais pas vu son regard grâce à ma vision, je les aurais, sans nul doute, très mal prises. Pourtant, le ton est désolé, et elle aussi, visiblement. Mais cette main tendue, comme si je ne pouvais pas me relever seule, ce ‘je ne vous avais pas vue’, me hérissent le poil.
« Je vais bien » réponds-je d’un ton un peu plus brusque que nécessaire.
Machinalement, j’époussète mes vêtements, comme si je pouvais améliorer leur mise par ce biais.
« Je vais bien » répété-je d’un ton un peu plus neutre.
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Jocelyne J. JohnsonETUDIANTE. ► 1e année de SACM.
► MESSAGES : 57 Mar 14 Juin - 13:12 |
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| Pour Jo, aider la personne qu'elle venait de bousculer par inadvertance à se relever était quelque chose de naturel. De logique. Une façon de se rattraper autant qu'une marque de respect. Et elle n'imaginait pas une seule seconde que ç'eût pu être mal interprété. Alors quand la jeune fille sursauta, elle resta perplexe, et plus encore quand l'aveugle retira sa main comme si elle l'avait brûlée. "Je suis désolée, vraiment..." Aucune idée de l'effet qu'elle pouvait avoir eu sur la blonde. En fait, elle était même à mille lieues de s'imaginer à quel point son comportement pouvait être irritant pour son vis-à-vis. Elle s'en douta cependant au ton brusque qui lui répondit finalement. « Je vais bien » Peut-être. Mais ça n'empêchait que l'ancienne Poufsouffle s'en voulait. Elle la regarda épousseter ses vêtements et lança un sort en informulé, certaine que l'autre eût mal pris si elle l'avait énoncé à haute voix pour lui rendre une mise plus correcte. Deuxième « Je vais bien » plus calme. Bon. Au moins n'avait-elle rien de blessé, si ce n'était son amour-propre. Et quelque chose soufflait à l'oreille de l'empathe animale que c'était d'autant plus vexant pour l'aveugle. "Je peux vous offrir à boire ? Un café, une bièraubeurre ou n'importe quoi d'autre... Pour me faire pardonner..." Instinctivement, elle se prépara à essuyer un refus. L'aveugle n'avait vraiment pas l'air très philanthrope. | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Mar 19 Juil - 15:48 |
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| Elle n’a pas besoin de s’excuser, encore. Cela ne servira à rien. Cela ne retirera pas la vision que je viens d’avoir d’elle. Mais je n’ai pas envie de passer pour encore plus étrange que je ne le suis déjà du fait de ma cécité en expliquant pourquoi je viens, presque, d’arracher ma main à celle de la jeune femme. Elle n’est pas beaucoup plus âgée que moi. Sans doute un ou deux ans de plus, pas plus. Je me demande bien ce qu’elle fait ici, à Pré-au-Lard. Ne devrait-elle pas plutôt être à l’université ? Est-elle sorcière, ou moldue, d’ailleurs, cette fille ? Non, décemment, je ne peux pas lui expliquer pourquoi j’ai enlevé ma main. Même si Pré-au-Lard est un village de sorciers, il peut toujours y avoir des moldus qui trainent.
Elle ne peut donc pas comprendre ma brusquerie qui est, certes, due en partie à sa condescendance envers moi, mais surtout à cause de ma vision et de ma cécité qui m’énerve. Malheureusement pour elle, si je n’entends pas son sortilège – informulé – je me rends néanmoins compte de ses conséquences et fronce les sourcils, prenant une grande inspiration pour garder le ton calme que j’ai – péniblement – réussi à retrouver un peu plus tôt.
« Un sortilège informulé n’est pas plus discret qu’un sortilège prononcé lorsqu’il s’agit de remettre en ordre une tenue. Merci de votre aide, mais par pitié, ne me prenez pas en pitié. J’ai horreur de ça. »
Là. Je peux être fière de moi. J’ai gardé un ton calme. Certes, un peu froid, mais au moins, le reproche n’est pas – trop – perceptible dans ma voix. Je prends une nouvelle inspiration, serrant contre moi ma canne qui ne m’évite pas le danger et me rend, simplement, plus repérable de loin, dans le fond. Il faut que je trouve une solution pour ne plus en avoir besoin. Pour retrouver une certaine indépendance que j’ai perdue depuis cinq ans. La jeune femme m’invite alors à boire un verre. Je dois bien avouer que l’envie de l’envoyer bouler est forte. Mais je ne suis pas quelqu’un de méchant, bien au contraire. Je pose, néanmoins, une certaine condition :
« D’accord, mais chacune paye sa consommation. »
Et je serai intransigeante sur ce point. Le terme bièraubeurre m’informe toutefois qu’elle connait la communauté magique. Je prends une nouvelle inspiration et prends à nouveau sur moi avant de reprendre la parole :
« Je vous laisse me guider jusqu’aux Trois Balais. »
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Jocelyne J. JohnsonETUDIANTE. ► 1e année de SACM.
► MESSAGES : 57 Dim 24 Juil - 3:17 |
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| Jo' ne pouvait pas comprendre. Elle n'imaginait pas quel était le don de la non-voyante (si tant était qu'on pouvait la dénommer ainsi). Elle ne voyait la jeune femme que comme une handicapée un peu farouche, plus jeune et qu'elle venait de bousculer. Elle ne cherchait pas plus loin. Pourquoi l'aurait-elle fait, d'ailleurs ? Elle n'avait aucune raison d'imaginer autre chose. Quant à ce qu'elle faisait à Pré-au-Lard, et bien... elle n'avait aucune raison d'en informer son interlocutrice. Même si ça l'aurait renseignée sur sa classe sorcière. L'aveugle avait vu juste (sans mauvais jeu de mot), elle allait bien à l'Université. Sorcière, cela dit. Elle s'en rendrait compte bien assez tôt. Quant au mouvement de recul et à la main presque arrachée de la sienne et bien... Elle mit ça sur le compte d'une pudeur exacerbée. Quelque chose qu'elle ne connaissait pas, elle. Quelque chose qu'elle n'avait jamais connu. Seule fille de toute une ribambelle de frangins, elle avait pris l'habitude de se comporter comme les mecs, en quelque sorte. Se dénuder devant les autres ne lui avait jamais posé plus de problème. Sa seule pudeur, en vérité, était celle qui concernait ses sentiments. Ceux qu'elle ne pouvait pas avouer à n'importe qui. Et certainement pas à une inconnue, aussi charmante fût-elle. Charme qui s'estompa bien vite comme elle reprenait la parole, sourcils froncés. « Un sortilège informulé n’est pas plus discret qu’un sortilège prononcé lorsqu’il s’agit de remettre en ordre une tenue. Merci de votre aide, mais par pitié, ne me prenez pas en pitié. J’ai horreur de ça. » Ok. Ca n'avait peut-être pas été très malin d'avoir agi presque dans son dos. Mais tout de même. Etait-ce donc si mal de vouloir aider les autres ? Le ton calme de la jeune femme ne rassura pas la canadienne. Elle était froissée, elle le sentait bien. Mais que faire de plus que lui proposer ce verre qu'elle n'a encore ni refusé, ni accepté ? Jo ne voyait pas. Et elle commençait à se demander s'il était bien utile qu'elle se posât la question quand l'autre se décida à lui répondre. « D’accord, mais chacune paye sa consommation. » Ca n'était pas tout à fait le concept d'offrir un verre pour se faire pardonner, mais Jo' imaginait bien qu'elle n'aurait pas d'autre choix que de céder sur ce point. "D'accord." Sa voix laissa sans doute entendre sa désapprobation, mais elle ne protesta pas davantage. « Je vous laisse me guider jusqu’aux Trois Balais. » Cette fois-ci, elle ne se fit pas prier et légèrement devant la jeune femme, elle prit sa main libre pour la passer autour de son propre bras et la guider jusqu'aux Trois Balais. Et après un bout de chemin en silence, elle ajouta : "Au fait, moi c'est Jo'." | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Dim 24 Juil - 21:35 |
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| « Un sortilège informulé n’est pas plus discret qu’un sortilège prononcé lorsqu’il s’agit de remettre en ordre une tenue. Merci de votre aide, mais par pitié, ne me prenez pas en pitié. J’ai horreur de ça. » Je donnerais cher, très cher en cet instant pour voir son expression. Elle devait bien se rendre compte qu’elle ne pourrait pas tromper une autre sorcière sur ce qu’elle comptait faire. Car elle ne m’a pas trompée. Pas le moins du monde. Mais je ne supporte pas cette idée qu’elle l’ait fait par pitié. Cela m’insupporte. Rien que pour ça, j’ai envie de l’envoyer bouler, ou d’utiliser un genre de sortilège que je n’ai encore jamais utilisé. La pitié est un sentiment qui me donne envie de vomir. Peut-être parce que je suis du côté des gens qui inspirent la pitié. A cette idée, je me redresse du haut de mon mètre 55. Je ne suis pas très grande, en plus d’être aveugle. Autant dire que je cumule les handicaps. Cette idée m’arrache un sourire amer et je secoue la tête. Ce qui est petit est mignon, comme on dit. Mais pour ma part, je ne peux pas en juger. Je ressens subitement un besoin de contact physique rapproché, mais ce n’est pas à elle que je le demanderais. Pas parce que c’est une femme, ça, je m’en moque, concrètement. Homme, femme, c’est pareil pour moi. Je suis bisexuelle, après tout. Mais non. C’est plus à cause de ce sentiment de pitié que je lui inspire.
Pourtant… "Je peux vous offrir à boire ? Un café, une bièraubeurre ou n'importe quoi d'autre... Pour me faire pardonner..." « D’accord, mais chacune paye sa consommation. » J’ai accepté son invitation, à une condition. "D’accord." Condition qu’elle accepte. En meme temps, elle n’avait guère d’autre choix. J’ai été suffisamment intransigeante sur ce point. Même la pitié à ses limites. Et si elle essaye de payer à ma place ? Comment dire… Je le prendrais horriblement mal. Je ne me suis encore jamais énervée au point de laisser transparaître ma nature de vélane, mais je crains que cela ne soit chose faite si jamais elle me contrevenait sur ce point. Et à ce compte là, je crains bien le pire.
« Je vous laisse me guider jusqu’aux Trois Balais. » Pour une fois que je demande quelque chose, ce jour mériterait d’être marqué d’une pierre blanche. Je ne sais même pas si elle se rend compte à quel point ce que je lui demande est rare. Je la laisse prendre ma main pour la poser sur son bras. Cette fois, m’attendant au contact, je ne suis assaillie par aucune vision. Aucune prémonition. Ni passé, ni présent, ni futur. C’est tellement mieux comme ça. Je pousse un léger soupir de soulagement et relâche mon souffle, me rendant seulement compte que j’avais retenu mon souffle jusque là.
"Au fait, moi c’est Jo’." se présente-elle alors. « Cassandra » réponds-je simplement, avant d’ajouter : « mais je préfère Cassie. Je déteste être comparée à la Pythie grecque… »
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Jocelyne J. JohnsonETUDIANTE. ► 1e année de SACM.
► MESSAGES : 57 Mar 26 Juil - 13:40 |
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| Ca n'était pas de la pitié, Jo' concevait qu'on n'apprécie pas ce sentiment à la limite de la condescendance. Simplement de la compassion. Et aux yeux de l'empathe animale, ça faisait toute la différence. C'était seulement un sentiment tourné vers l'autre, quelque chose de positif. Au moins pour elle. Manifestement, ça n'était pas réciproque. Comment le lui faire comprendre ? Jo' avait beau tourner de belles phrases dans sa tête, aucune ne lui semblait satisfaisante. Pourtant elle finit par répondre tout simplement. "Ce n'est pas de la pitié. Simplement de la compassion, de l'altruisme. Juste que j'aurais dû faire attention et que je ne l'ai pas fait. A moi donc de me racheter. Point." Ca ne servait sans doute à rien d'épiloguer davantage, elle sentait bien que la blonde ne lui donnerait pas raison. Et non l'idée de payer à sa place sans son consentement ne lui était pas venu à l'idée. Parce qu'elle savait, à présent, que ce serait mal pris. Et qu'elle ne voulait pas froisser davantage celle qu'elle avait renversée. Mais la psychologie de la jeune fille lui était étrangère, si bien qu'elle ne comprit pas l'effort que l'aveugle faisait en lui demandant de la guider. Pour elle, c'était naturel. Si elle ne lui avait rien demandé, elle aurait sans doute dit quelque chose du genre "venez, c'est par ici", tout naturellement. De même, elle ne comprit pas le soupir qui passa les lèvres de la blonde. Mais elle se garda bien de poser quelque question que ce soit. « Cassandra mais je préfère Cassie. Je déteste être comparée à la Pythie grecque… » "Va pour Cassie alors. Enchantée. Tu es à Poudlard ?" Elle était sorcière, et plus jeune qu'elle, le lien s'était fait naturellement dans l'esprit de la styliste. "J'y étais jusqu'à l'an dernier... Enfin je n'y suis restée que deux ans, avant j'étais au Canada." Et son pays lui manquait. Sa famille lui manquait. Mais elle ne les reverrait plus jamais. Son coeur se serra, comme à chaque fois qu'elle pensait à eux. Ses parents, ses frères... Tous décimés. Cependant, elle n'ajouta rien. Cassie, donc, n'avait pas besoin qu'elle l'embête avec ses propres états d'âme. "On y est presque". Jo' fit encore quelques pas avant de s'arrêter pour ouvrir la porte des Trois Balais et la tenir pour l'aveugle. Une fois celle-ci entrée, elle laissa le battant se refermer derrière elles et termina son travail de guide vers une table proche. Et quand on vint prendre la commande, elle répondit de façon presque automatique. "Une bièraubeurre pour moi. Cassie ?" A elle de choisir à présent. | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Mar 26 Juil - 22:50 |
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| "Ce n'est pas de la pitié. Simplement de la compassion, de l'altruisme. Juste que j'aurais dû faire attention et que je ne l'ai pas fait. A moi donc de me racheter. Point." Je la laisse se justifier, expliquer comment elle, elle voit les choses sans rien dire. Après tout, la façon de percevoir les choses varie d’une personne à l’autre, surtout lorsqu’une souffre d’un handicap quel qu’il soit, d’ailleurs. Mais je dois bien reconnaître une chose, je préfère savoir que, dans sa tête, il s’agit uniquement de compassion. Certes, elle pourrait me mentir sur ce point. Mais quel en serait, dès lors, l’intérêt. Il n’y en aurait pas le moindre. Alors non. Je préfère la croire sur ce point ou, du moins, lui laisser le bénéfice du doute et ne pas me montrer plus chiante que nécessaire. Car chiante, je peux l’être, quand je veux, et elle n’a encore rien vu. Ce n’est pas parce que je suis, ou plutôt, étais à Gryffondor que je ne suis pas chiante. J’ai les idées bien arrêtée. Plus encore depuis que je ne possède plus que quatre sens sur les cinq. Ca a, clairement, empiré mon caractère déjà pas toujours facile à vivre auparavant.
Vient ensuite la case présentation. Salut, moi c’est Jo, enchantée, et moi Cassie, enchantée de même. "Va pour Cassie alors. Enchantée. Tu es à Poudlard ? " Bah tiens ! Qu’est-ce que je disais ! C’en serait presque risible tant c’est conventionnel, lissé, poli. Pour un peu, jamais on ne pourrait croire que notre rencontre fut percutante. Jamais on ne pourrait croire qu’au départ, j’ai failli la ‘bouffer’ verbalement. En fait, notre conversation est à présent tellement BCBG que réellement, rien ne le laisse transparaître. Une brusque envie de rire s’empare de moi, envie que je réprime à grand peine. Il vaut mieux que je me maîtrise, ou elle va croire que je me moque d’elle. Et il faut bien reconnaître que ce serait l’hôpital qui se manque de la charité. Aussi pathétique qu’un borgne roi au royaume des aveugles. « Oui, en effet. En septième année. J’y ai fait toute ma scolarité. » réponds-je néanmoins sur le ton de la conversation. "J'y étais jusqu'à l'an dernier... Enfin je n'y suis restée que deux ans, avant j'étais au Canada" Sans répondre, je réfléchis à ce qu’elle vient de me dire. N’ai-je pas, en effet, entendu parler d’une canadienne, débarquée à Poudlard ? Mais si ! Elle était une grande amie d’une fille de ma maison dont le nom, pourtant, m’échappe. « J’ai entendu parler de toi. Quidditch, je crois ? » demandé-je poliment. C’est ça… Sois une gentille fille, Cassie… Tu sais le faire… Quant au reste, si j’en ai entendu parler, je n’en fais pas mention. Je sais être quelqu’un de bien élevé et de politiquement correct, parfois.
"On y est presque" Tant mieux. Je dois bien reconnaître que j’ai hâte de m’asseoir et d’être dans une atmosphère connue. Nous marchons encore un peu, puis la jeune femme s’arrête, m’obligeant à faire de même. Alors qu’elle ouvre la porte, ma main glisse sur son bras et ce à quoi je ne m’attendais pas survient. Des flashs, une vision. Passé ? Présent ? Futur ? C’est comme celle que j’ai eue avec la professeure de vol. Le danger, la mort, la violence. Je resserre la main sur ma canne pour ne pas me raccrocher à l’étudiante. Ma vision est, déjà, trop précise à mon goût. La couleur dans la vision m’indique qu’il s’agit, sans nul doute, de membres de sa famille. Je prends sur moi pour ne pas montrer ma vision, pour ne pas suffoquer, mais, si elle me regarde dans les yeux à cet instant, je sais très bien ce qu’elle verra : mes prunelles chocolat qui auront viré au vert tandis que mes yeux aveugles voient une famille entière se faire décimer au moment de monter dans un bus. Il y a des témoins, mais ils ne réagissent pas, cloués par la peur. Au ciel, la marque des ténèbres apparait. La neige recouvre la ville de son blanc manteau, invitant plutôt aux réunions de familles joyeuses qu’à la mort.
Je ne sais même pas comment je me retrouve assise à entendre Jocelyne commander sa boisson, comme si de rien n’était. "Une bièraubeurre pour moi. Cassie ?" « Une crème de potiron » Je ne veux même pas savoir quel regard doivent me jeter la serveuse et Jocelyne mais, quand je tourne la tête vers celle-ci, mon regard vert aveugle doit être suffisamment expressif pour qu’elle s’exécute, car elle ne me demande même pas mon âge. La crème de potiron est un alcool fort, non servi aux mineurs, pourtant. Mais elle n’a pas fait de difficultés. Je reporte mon attention vers l’endroit où j’ai localisé Jocelyne et reprends à son adresse : « Surtout, ne me touche pas pour l’instant. La tragédie qui t’a frappée. 7 jeunes hommes – tes frères ? – et tes parents. Tu étais en 7e année, je crois ? Ils venaient de sortir de l’aéroport. Ils montaient dans le bus. Pour venir te voir ? Oui. Noël. Tout est blanc partout et il neige. Des Mangemorts. Ils ont frappé au hasard parmi les moldus. Les tiens n’ont pas été les seuls touchés. Ils voulaient faire le mal. Personne n’a compris ce qu’il se passait. Personne n’a réagi. Je suis désolée. » Je marque un temps de silence alors que les pas de la serveuse se rapprochent de nous et qu’elle nous apporte nos consommations. Elle pose devant moi mon verre de crème de potiron que j’enlace de mes mains sans pour autant le porter à mes lèvres et j’attends qu’elle soit partie pour reprendre : « Trois hommes et une femme. Ils se moquaient de savoir à qui ils allaient s’en prendre. Les tiens n’étaient pas visés particulièrement. L’un d’eux était très grand. Longiligne. Chauve. Dangereux. Le plus dangereux des quatre. C’est lui le chef de l’équipée. C’est lui qui, après, a été le premier à lever sa baguette pour tracer la marque des Mangemorts dans le ciel. Il a un rire à glacer le sang. Reconnaissable entre tous. Ses dents sont gâtées. Même sans l’avoir jamais vu, tu sais qu’il est dangereux. Ils venaient d’être libérés d’Azkaban. »
Je me tais, oiseau de mauvais augure que je suis. Mes yeux ont repris leur couleur normale. Je le sais. Comment ? Je le sais, c’est tout. A nouveau, je m’excuse auprès de Jocelyne. Ce n’était, sans nul doute, pas le genre de conversation qu’elle s’attendait à avoir avec une personne qu’elle a percutée. Elle préfèrerait, sans nul doute, être ailleurs en ce moment, et je la comprends parfaitement.
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Jocelyne J. JohnsonETUDIANTE. ► 1e année de SACM.
► MESSAGES : 57 Ven 5 Aoû - 12:09 |
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| Jo' ne mentait pas. Jo' ne mentait jamais. Ou presque. Elle taisait ses sentiments pour Kap', mais c'était sans doute là le seul écart qu'elle faisait à sa ligne de conduite. Et puis elle n'avait tout bonnement aucune raison de mentir à Cassie. Tout comme elle n'avait aucune raison de penser que ses questions, aussi conventionnelles fussent-elles, pouvaient faire doucement rire l'aveugle. Oui elle était polie, presque trop. Mais il fallait bien avouer que vu le début de leur conversation, elle ne voyait pas quoi faire ou dire de mieux. Et puis comme Cassie lui répondait, elle n'imaginait pas à quel point elle se retenait de lui rire au nez. « Oui, en effet. En septième année. J’y ai fait toute ma scolarité. » Etrange qu'elle n'eût aucun souvenir d'elle pour le coup. Après tout, elles n'avaient qu'un an d'écart. Jo' mit ça sur le compte tout d'abord de sa nouveauté dans l'école, puis de la disparition de sa famille : elle n'avait dès lors plus vraiment eu le coeur de lier contact avec d'autres personnes que les autres joueurs de Quidditch, Isa', et Kap'. « J’ai entendu parler de toi. Quidditch, je crois ? » "Oui. L'équipe de Poufsouffle. Je me suis inscrite pour l'équipe de l'Université aussi, mais je n'ai pas encore eu de réponse." Elle avait failli répondre par un simple hochement de tête avant de se raviser : Cassie ne pouvait pas le voir. Et elle était loin d'imaginer ce que la jeune femme allait voir dans les secondes à suivre. Elle était loin d'imaginer le malaise qui allait s'emparer d'elle. Et d'elles deux, même, lorsqu'elle comprendrait. Tout ce qu'elle remarqua, c'était ces prunelles, vertes, alors qu'elle se tournait vers elle pour la faire entrer. Vertes ? Il lui avait semblé qu'elles étaient plus sombres auparavant... Elle n'en souffla mot, pourtant, mettant un instant cela sur le compte d'une erreur... « Une crème de potiron » Une mineure commandant une crème de potiron, ça ne passait pas vraiment inaperçu. Pourtant, la serveuse ne rechigna pas, comme si le regard de Cassie avait suffi à faire taire ses doutes. Quant à Jo', si elle leva un sourcil, elle n'ajouta rien de plus. Ca n'était pas de son ressort de réprimander la blonde sur sa consommation d'alcool. D'autant qu'elle était loin de s'attendre à la suite, qui allait lui clouer le bec. « Surtout, ne me touche pas pour l’instant. La tragédie qui t’a frappée. 7 jeunes hommes – tes frères ? – et tes parents. Tu étais en 7e année, je crois ? Ils venaient de sortir de l’aéroport. Ils montaient dans le bus. Pour venir te voir ? Oui. Noël. Tout est blanc partout et il neige. Des Mangemorts. Ils ont frappé au hasard parmi les moldus. Les tiens n’ont pas été les seuls touchés. Ils voulaient faire le mal. Personne n’a compris ce qu’il se passait. Personne n’a réagi. Je suis désolée. » Le silence les enveloppait toutes les deux. Jo' sentit les larmes lui monter aux yeux et une boule se former dans sa gorge. Elle ne répondit rien, elle en était incapable. Autant elle n'avait pas vraiment caché ces faits, autant les détails annoncés par l'aveugle avaient de quoi surprendre et troubler. Oui, c'était ses frères et ses parents. Ils étaient effectivement tous morts sous les coups des Mangemorts. Oui c'était à Noël, lors de sa septième année. Pour se donner une contenance, Jo' avala presque d'un trait son verre de bieraubeurre. Et Cassie continua son récit morbide. « Trois hommes et une femme. Ils se moquaient de savoir à qui ils allaient s’en prendre. Les tiens n’étaient pas visés particulièrement. L’un d’eux était très grand. Longiligne. Chauve. Dangereux. Le plus dangereux des quatre. C’est lui le chef de l’équipée. C’est lui qui, après, a été le premier à lever sa baguette pour tracer la marque des Mangemorts dans le ciel. Il a un rire à glacer le sang. Reconnaissable entre tous. Ses dents sont gâtées. Même sans l’avoir jamais vu, tu sais qu’il est dangereux. Ils venaient d’être libérés d’Azkaban. » Elle ne savait rien de ceux qui avaient tué ses parents. Personne ne lui avait rien dit. Maintenant elle en savait un peu plus. Qu'ils étaient quatre. Qu'il y avait une femme parmi eux. Ce à quoi ressemblait l'un d'eux, le plus dangereux... Comment pouvait-elle savoir tout ça ? Jo' la dévisageait, le regard embué. Et puis elle remarqua ce détail : Chocolat. Ses prunelles avaient repris leur teinte d'origine. C'était vraiment étrange, ça aussi. Mais après ce qu'elle venait de lui annoncer, c'était un détail. "Comment peux-tu savoir tout ça ?" Sa voix était atone, elle avait presque l'impression que ce n'était pas elle qui venait de prononcer ces mots. "Ils devaient venir pour Noël, pour qu'on le passe en famille, tous ici. Ils n'avaient jamais vu l'Angleterre... Et ils sont tous morts..." Un sanglot étouffa sa voix et elle déglutit péniblement avant de poursuivre. "Tu n'as pas à être désolée. Tu n'y es pour rien. Mais si tu n'étais pas aveugle, je crois que je te demanderai de faire un portrait robot de ces quatre Mangemorts. Et Kap' se ferait un plaisir de venger les miens." Elle en disait sans doute trop pour son bien. Mais c'était plus fort qu'elle. Malgré sa gentillesse naturelle, ses doigts tremblaient de rage. Si elle se trouvait face à ces quatre-là, il n'était pas certain qu'elle n'use pas elle-même d'un sort impardonnable, bien qu'elle s'en crût incapable. | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Mar 9 Aoû - 16:55 |
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| "Oui. L'équipe de Poufsouffle. Je me suis inscrite pour l'équipe de l'Université aussi, mais je n'ai pas encore eu de réponse." Je hoche la tête. A défaut d’avoir une bonne vue, j’ai au moins une bonne mémoire. C’est déjà ça. Mais j’ai aussi et surtout un sens de l’à propos phénoménal dont je me passerais volontiers, car je n’aime pas avoir des visions. Je déteste ça, même. Surtout lorsque je suis à ce point un oiseau de mauvaise augure à remuer le couteau dans une plaie encore grande ouverte. Le silence nous enveloppe. Glacial. On entendrait une plume tomber. Même une mouche ferait trop de bruit dans le silence qui s’est installé entre elle et moi. En fin de compte, je pousse mon verre de crème de potiron devant elle. Je ne la vois pas, mais je sais où elle est placée et, surtout, je me doute qu’elle a bien besoin d’un remontant, à présent. « Tiens. Bois. » dis-je sans plus de cérémonie. Je ne fais pas dans le sentimentalisme, loin de là, mais je sias que ça ne doit pas être facile. Tout ce que je savais d’elle avant cette vision, c’était qu’elle m’était rentrée dedans. C’était qu’elle était une ancienne de Poudlard où elle n’avait passé que deux ans. Qu’elle était à Poufsouffle, dans l’équipe de Quidditch. C’était que j’avais entendu parler de sa grande amitié avec une Gryff et une Serdaigle. Et qu’elle avait perdu ses parents en cours d’année. Et c’est tout. Là, j’en sais bien plus que je n’en voudrais savoir. J’ai la sensation d’avoir pénétré son intimité. Sait-elle seulement toutes les choses que je lui ai dites ?
"Comment peux-tu savoir tout ça ?" Cette question, je l’attendais. Je savais qu’elle allait venir. Mais à quel moment ? Je n’aurais pu le prédire, ça, par contre. Je baisse le nez vers la table, vers mes mains désormais vides, sans pour autant les voir et je prends une inspiration avant d’expliquer : « C’est ma malédiction familiale. Je ne peux que supposer que mon père avait la même, car ce n’est pas le cas de ma mère. J’ai un don de voyance. » Je laisse le silence s’installer à nouveau. Pour ma part, je n’ai rien d’autre à ajouter. C’est à elle de parler, à présent. Soit pour changer de sujet, et tenter de dissiper le malaise – même si, à mon sens, il restera présent – soit pour revenir sur ce sujet. Elle choisit la deuxième solution. Clairement pas ma préférée, mais bon… "Ils devaient venir pour Noël, pour qu'on le passe en famille, tous ici. Ils n'avaient jamais vu l'Angleterre... Et ils sont tous morts..." « Je suis désolée. » dis-je simplement. Désolée d’avoir remué le couteau dans la plaie. Désolée d’avoir ramené cela sur le tapis. "Tu n'as pas à être désolée. Tu n'y es pour rien. Mais si tu n'étais pas aveugle, je crois que je te demanderai de faire un portrait robot de ces quatre Mangemorts. Et Kap' se ferait un plaisir de venger les miens." Un sourire presque amusé se dessine sur mon visage. Kaprice Harlington. L’ancienne Gryffondor. Sans doute, oui… Elle est plutôt connue pour avoir un sens de la répartie et de l’honneur assez fort. Je ne doute pas un instant qu’elle partirait en croisade pour aider sa meilleure amie à obtenir sa vengeance. « Je voudrais pouvoir t’aider davantage. J’espère que ce que je t’ai dit va t’aider… » Sous entendu à faire ton deuil, bien sûr.
Je tends la main par-dessus la table et tâtonne jusqu’à trouver celle de la canadienne que je presse dans la mienne. Aucune nouvelle vision de vient troubler cet instant. Jocelyne a vu pour l’heure, le pire de moi. Mon côté sauvage, mon côté visionnaire. Mais, en cet instant, j’ai envie de lui montrer l’autre facette de ma personnalité. La facette plus douce. Mon pouce caresse le dessus de sa main dans un geste qui se veut réconfortant. | |
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Jocelyne J. JohnsonETUDIANTE. ► 1e année de SACM.
► MESSAGES : 57 Mer 7 Sep - 15:39 |
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| Pourquoi la conversation n'avait-elle pas pu en rester au Quidditch ? La réponse était évidente : parce que Cassie avait eu une de ses visions. Mais pour Jo', c'était regrettable. Au moins, quand elles avaient évoqué son sport fétiche, elle n'avait pas risqué de voir surgir des souvenirs douloureux. Ce sport, il n'éveillait que de la joie chez elle, même dans la défaite. Là, un masque douloureux s'était peint sur son visage et elle était blafarde, malgré sa peau noire. Alors quand la blondinette poussa son verre d'alcool dans sa direction, elle n'hésita pas bien longtemps. « Tiens. Bois. » Sans un mot, la canadienne attrapa le verre et le vida d'un trait. Et d'un signe de la main, elle indiqua à la serveuse d'en amener un autre. Pas vraiment pour elle - quoi que - mais pour Cassie qui n'avait à présent plus rien à boire. Et pour se donner une contenance, elle posa les mains sur sa chope de bièreaubeurre. Une gorgée plus tard, elle repassa les dires de la voyante dans sa tête. Non, elle ne savait pas tout ça. Elle n'avait aucune idée de qui étaient les assassins de ses parents jusque-là. Maintenant, elle pourrait donner des infos à Kaprice. "Pardon." Elle n'avait pas à être aussi brusque avec la jeune femme, elle le savait. Mais c'était tellement surprenant de la voir parler avec autant de clarté de cet événement auquel elle n'avait pourtant pas participé. L'espace d'un instant, Jo' avait même cru qu'elle avait pu être témoin de la scène sans rien faire. Mais non, c'était impossible : elle n'aurait pas pu décrire cet homme si précisément puisqu'elle était non-voyante. « C’est ma malédiction familiale. Je ne peux que supposer que mon père avait la même, car ce n’est pas le cas de ma mère. J’ai un don de voyance. » Malédiction. L'ancienne Poufsouffle supposait que pour certains, ce devait être au contraire un don. Ca n'était manifestement pas le cas de Cassie, et vu la tournure de leur entrevue, elle voyait bien pourquoi finalement. Quant à la mention de son père, Jo' préféra ne pas relever. Si son interlocutrice n'avait pas jugé utile de s'étendre sur le sujet de son géniteur, il y avait fort à parier pour que d'une elle ne souhaite pas en parler davantage (et de fait ça ne la regardait pas), et de deux, pour qu'elle n'en sache pas vraiment plus sur lui de toute façon. Au lieu de ça, elle lui avait expliqué les circonstances qu'elle connaissait, elle, jusque-là, du décès des siens. « Je suis désolée. » "Tu n'y peux rien..." Et elle était parfaitement sincère, même si elle se répétait. Oui, le sujet était toujours douloureux, mais elle n'en voulait pas le moins du monde à Cassie de lui avoir fait part de sa vision. C'était comme ça. « Je voudrais pouvoir t’aider davantage. J’espère que ce que je t’ai dit va t’aider… » C'était déjà plus qu'elle n'en avait jamais pu savoir alors oui, ça l'aiderait. A faire son deuil, peut-être ou peut-être pas, mais à tenter d'obtenir réparation, oui, assurément. Et quand la main de la jeune femme se posa sur la sienne, elle ne sursauta pas, ne la retira pas, bien au contraire. Ce contact la rassérénait un peu, même s'il venait somme toute d'une personne qu'elle ne connaissait quasiment pas. En quelques instants, elles étaient devenues plus liées que Jo' ne l'était avec beaucoup de monde. "Merci." De ta douceur, de ta compréhension, des informations que tu viens de me donner. Merci d'être là, tout simplement, même si c'était le fruit du hasard. Parfois, il faisait bien les choses. Parfois non. Cette fois-ci, elle considérait que c'était la première solution, aussi étonnant que cela pût paraître. "Parlons d'autre chose, tu veux ? Je..." Elle hésita, avant finalement de se lancer après un bref silence. "Comment ça se passe à Poudlard ? J'ai entendu dire qu'ils avaient changé le principe des maisons pour instaurer la pureté du sang ? Décidément le monde magique ne tourne vraiment plus rond..." Ca n'était pas forcément un sujet super réjouissant, mais pour l'heure, elle ne voyait pas trop bien vers quoi tourner cette conversation. | |
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