One day we're gonna say we grew up too fast [PV]

« Oh merde. »

« Les Arcanes Majeures du Tarot Divinatoire »

« Vraiment désolé les filles, je m'occupe de la fermeture tout seul ce soir, pour me faire pardonner. »

« Bonsoir et bienvenue à l'Amstramgram ! Désolé de l'attente, c'est un peu la folie ce soir. Qu'est-ce que je vous sers, mademoiselle ? »

« Vous attendez quelqu'un peut-être ? Je peux repasser un peu plus tard, sinon. »

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Dans quel monde vivait-elle ? Depuis sa rencontre avec la vampire, il lui semblait que sa vie entière avait été chamboulée. Les rêves, d’abord, et puis ce qu’elle avait appris de sa ‘famille’. Elle était une sang pur. Elle faisait partie de cette ‘élite’ de sang. Une élite ? Mon œil… La jeune femme n’arrivait pas à réaliser l’horrible vérité. Depuis deux jours, elle n’était pas retournée chez elle, que ce soit le chez elle Londonien ou le chez elle Ealwickien. En fait, après avoir longé la Tamise jusqu’à sortir des limites sorcières de la ville, elle avait transplané jusqu’à l’endroit où elle avait grandi, et que ses ‘parents’ avaient gardé comme résidence secondaire. Elle y était restée pour réfléchir, pour essayer de faire le vide dans sa tête, pour fouiller dans les papiers des McBird. C’était horrible certes, mais elle avait besoin de faire ce travail. Elle avait besoin de découvrir ses origines. Elle avait, ainsi, trouvé tout un dossier la concernant, dossier qu’elle n’avait, jusque là, pas eu le courage d’ouvrir. Isa avait peur de découvrir ce qu’il en était réellement. Avait-elle été enlevée ? Abandonnée ? Ou autre chose ? Marina et Samuel disaient qu’ils étaient morts. Ceux qui l’avaient mise au monde. Mais qu’en était-il en réalité ? Elle était finalement revenue à Londres avec son dossier sous le bras, toujours fermé.

Et maintenant, la jeune femme se trouvait devant ce bar, l’Amstramgram, où elle n’avait pas l’habitude d’aller. Où elle ne pensait pas rencontrer une tête connue, à savoir Maël, Jo, Kaprice ou même William, qu’on pouvait à présent ajouter à la liste. Et, surtout, où elle ne pensait pas croiser cette vampire, Rose, qui avait chamboulé tout ce qu’elle était. Elle parvint à trouver une table, petite table, mais en même temps, pour elle seule, elle n’avait besoin de rien d’autre et s’y installa, posant le dossier fermé devant elle. Pendant un moment, elle parvint à rester invisible aux yeux des serveuses, fort heureusement. La jolie brune ne pouvait s’empêcher de se demander si elle n’avait pas l’air d’une folle. Pourtant, sa tranquillité fut de relative courte durée. « Bonsoir et bienvenue à l'Amstramgram ! Désolé de l'attente, c'est un peu la folie ce soir. Qu'est-ce que je vous sers, mademoiselle ? » « Pas de soucis. Je ne suis pas pressée » répondit-elle d’abord sans lever le regard vers le serveur qui venait de l’aborder. La première chose qui la frappa fut les yeux clairs du jeune homme. Mais elle n’était pas femme à manquer un battement de cœur pour si peu. « Je n’ai pas encore étudié la carte. » dit-elle en prenant la carte des mains du serveur.

Il lui était relativement familier, sans qu’elle puisse dire avec précision d’où elle le connaissait. Ealdwic ? Peut-être, mais sans qu’elle ne puisse en être certaine. Après tout, l’université était grande et elle était loin de connaître tout le monde, surtout ceux qui étaient plus vieux qu’elle. « Vous attendez quelqu'un peut-être ? Je peux repasser un peu plus tard, sinon. » Un sourire triste se dessina sur son visage. Personne ne savait qu’elle se trouvait là et, de toute façon, elle ne voulait voir aucun de ses proches. « Non, je n’attends personne. » répondit-elle en s’absorbant un instant dans la lecture de la carte. « Je vais prendre un Amstramgram » commanda-t-elle finalement, tout en se demandant ce que lui réservait ce cocktail comme surprise.

« Vous attendez quelqu'un peut-être ? Je peux repasser un peu plus tard, sinon. »

« Non, je n’attends personne. Je vais prendre un Amstramgram. »

« Et un Amstramgram pour vous. Ne me demandez pas ce qu'elles ont mis dedans, elles sont parfois facétieuses et pleines de surprises. »

« Une jolie jeune fille comme vous ne devrait pas être triste. »

vraiment

« Je ne voudrais pas être indiscret mais... vous avez vraiment l'air tracassée. Je sais qu'on ne se connaît pas mais si je peux faire quoique ce soit... Autre que vous apportez à boire, bien entendu. »

Elle avait finalement relevé la tête vers son serveur, et c’est un regard triste, presque hanté qu’elle lui avait offert. Pour le coup, ses différentes rencontres avec la vampire étaient éclipsées au profit des dernières nouvelles : sa naissance. Pourquoi les choses ne pouvaient-elles pas être simples, pour une fois dans sa vie ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être simplement Isaïah, sorcière métamorphe de son état et pas autre chose ? De ce qu’elle avait entendu ses parents dire, ses véritables parents étaient tous les deux des sorciers. Ses véritables parents… Cela faisait que tout le reste sonnait faux, pour elle…

La jeune femme, après avoir commandé avait rebaissé les yeux sur ce dossier qu’elle n’avait pas encore ouvert, comme si elle craignait qu’il ne lui saute dessus. Sa main droite, pourtant, était posée sur la couverture, hésitant visiblement à faire plus. Elle détourna finalement le regard qu’elle fit errer sur la foule peuplant le bar. Il était plus bondé qu’elle ne l’avait cru de prime abord. Elle ne tarda pas à recroiser le regard iceberg du jeune homme qui, accoudé au comptoir semblait attendre quelque chose. Sa commande ? Dire que, quelques semaines plus tôt elle aurait sans doute profité de cette opportunité pour tenter une approche. Elle devenait pathétique. D’abord la vampire, maintenant ses origines, tout semblait vouloir l’entrainer vers un néant relationnel profond. Il fallait pourtant qu’elle se reprenne.

Sans s’en rendre compte, Isaïah avait détourné le regard de Sky, puisqu’il apparut soudainement devant elle. « Et un Amstramgram pour vous. Ne me demandez pas ce qu'elles ont mis dedans, elles sont parfois facétieuses et pleines de surprises. » Malgré elle, Isaïah esquissa un sourire avant de répondre : « Je ne suis plus à une surprise près, et celle-ci sera sans doute bien meilleure que les dernières surprises auxquelles j’ai eu droit… » Elle marqua un léger silence avant d’ajouter : « A tout le moins aura-t-elle bon goût » Elle parvint, même, à esquisser un clin d’œil à l’adresse du jeune homme dont le regard s’attardait à présent sur son dossier.

Isaïah poussa un petit soupir, relativement discret, bien que perceptible pour son interlocuteur. « Une jolie jeune fille comme vous ne devrait pas être triste. » « Quand tout ce que vous connaissez semble s’écrouler autour de vous, c’est difficile de ne pas être triste… » expliqua-t-elle avec un nouveau soupir avant de secoua la main droite pour chasser ses paroles. « Oubliez ce que je viens de dire. Ce…. » Mais elle ne put continuer, le jeune homme ayant déjà repris la parole : « Je ne voudrais pas être indiscret mais... vous avez vraiment l'air tracassée. Je sais qu'on ne se connaît pas mais si je peux faire quoique ce soit... Autre que vous apportez à boire, bien entendu. » Isaïah releva la tête vers lui et, dans un élan qui ne lui était pas coutumier lui tendit la chemise qui se trouvait sur la table. « J’ai besoin d’une vérité dans ma vie. D’où est-ce que je viens ? Je n’arrive pas à l’ouvrir. »

A l’intérieur - s'il décidait d'ouvrir le dossier -, il pourrait trouver une liasse de documents : un extrait de naissance au nom d’Isaïah Scarlett, suivi d’un nom polonais, portant les armoiries de l’hopital Sainte Mangouste où elle était née, avec indiquée la mention « sang-pur » ; un article de journal relatant un accident en Pologne dans une réserve de dragons parlant de la mort d’un jeune couple dont le nom était identique à celui de l’extrait de naissance ; quelques photos d’un couple avec un bébé nouveau-né et un petit garçon ; une lettre manuscrite confiant l’enfant le temps de quelques mois à la garde de Samuel et Marina McBird, datée de quelques jours avant l’article du journal et, enfin, un certificat d’adoption faisant d’Isaïah la fille des McBird, non sorciers de leur état.

« Une jolie jeune fille comme vous ne devrait pas être triste. »

« Quand tout ce que vous connaissez semble s’écrouler autour de vous, c’est difficile de ne pas être triste… Oubliez ce que je viens de dire. Ce…. »

« Je ne voudrais pas être indiscret mais... vous avez vraiment l'air tracassée. Je sais qu'on ne se connaît pas mais si je peux faire quoique ce soit... Autre que vous apportez à boire, bien entendu. »

« J’ai besoin d’une vérité dans ma vie. D’où est-ce que je viens ? Je n’arrive pas à l’ouvrir. »

« Vous venez de Pologne. C'est un très joli pays. »

« Vous ne devriez pas craindre de l'ouvrir. Il n'y a rien là-dedans de honteux ou qui soit digne d'être caché, Isaïah. Simplement vos deux familles qui vous ont vraisemblablement toutes les deux beaucoup aimé. »

Mais pourquoi est-ce qu’elle lui avait parlé de ça, elle ? Ce type-là, elle ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et voilà qu’elle lui parlait de ce qui clochait dans sa vie. « Je ne voudrais pas être indiscret mais... vous avez vraiment l'air tracassée. Je sais qu'on ne se connaît pas mais si je peux faire quoique ce soit... Autre que vous apportez à boire, bien entendu. » On pouvait dire qu’il était doué, pourtant, pour lui tirer les vers du nez. Isa ne put retenir un sourire amusé alors qu’elle levait les yeux vers lui. Pourquoi avait-elle envie de se confier à ce type qu’elle ne connaissait pas avant ce soir ? Parce que de toute façon, rien ne tournait rond dans sa vie à elle ? Alors un peu plus, ou un peu moins cela ne changerait pas chose. Et puis… Ce n’était pas comme si elle cachait un lourd secret, n’est-ce pas ? Alors, à mots couverts, elle lui demanda d’ouvrir le dossier. Elle, elle n’y arrivait pas. Il hésita, pourtant, avant de le faire. Heureusement. Sinon, elle lui aurait sans doute arraché la chemise cartonnée des mains.

Tandis qu’il regardait d’où elle venait, la jeune femme l’observait lui. Guettant le moindre signe qu’elle doive se faire du souci sur ses origines, sur qui elle est en réalité. Elle l’observait, apprenant sans s’en rendre compte le visage de son interlocuteur. Ses expressions. Finalement, son regard descendit vers ses mains lorsqu’il referma le dossier. « Vous venez de Pologne. C'est un très joli pays. » « De… Pologne ? » demanda-t-elle, surprise. « Vous ne devriez pas craindre de l'ouvrir. Il n'y a rien là-dedans de honteux ou qui soit digne d'être caché, Isaïah. Simplement vos deux familles qui vous ont vraisemblablement toutes les deux beaucoup aimé. » Une larme coula sur sa joue lorsqu’il parla des deux familles qui l’avaient aimée. C’était, pourtant, tellement difficile à croire… D’une main tremblante elle prit le dossier qu’il avait retendu vers elle et l’entrouvrit après avoir pris une grande inspiration. Elle le referma sans même avoir regardé à l’intérieur et releva son visage aux yeux trop clairs sur Sky avant de murmurer plus pour elle-même que pour lui : « J’ai peur… »

Tout son univers, tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était, avait volé en éclat, déjà. Elle n’était plus qu’une marionnette. Du moins était-ce l’impression qu’elle avait. Son regard, perdu, semblait chercher du réconfort dans celui du jeune homme qui lui faisait face alors qu’elle reprenait : « pourquoi ne m’ont-ils rien dit, s’ils m’aiment ? Pourquoi l’ai-je découvert accidentellement ? » De fait, c’était principalement ce point là, qui la perturbait : qu’ils ne lui aient rien dit. Qu’ils n’aient pas eu l’intention de le faire. Parce que, dans le fond, si elle était honnête avec elle-même, elle l’avait toujours su, qu’ils n’étaient pas ses parents. Car il n’y avait aucune ressemblance entre elle et eux. La ressemblance n’existait que grâce à sa métamorphie qui lui permettait de prendre certains de leurs traits. Mais sinon…

« Vous ne devriez pas craindre de l'ouvrir. Il n'y a rien là-dedans de honteux ou qui soit digne d'être caché, Isaïah. Simplement vos deux familles qui vous ont vraisemblablement toutes les deux beaucoup aimé. »

« J’ai peur… »

« Pourquoi ne m’ont-ils rien dit, s’ils m’aiment ? Pourquoi l’ai-je découvert accidentellement ? »

« Votre réponse est dans votre question ; sans doute parce qu'ils vous aiment. Ils ont certainement voulu vous protéger et quand on pense faire le bien, on en est parfois réduits à des extrémités peu louables. »

« L'enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit. »

« Offert par la maison, un moyen facile de commencer à renouer avec vos origines. »

« Oh et... je m'appelle Sky au fait, désolé de mon impolitesse, j'aurais du commencer par là. »

« Ça va aller ? »

« Vous ne devriez pas craindre de l'ouvrir. Il n'y a rien là-dedans de honteux ou qui soit digne d'être caché, Isaïah. Simplement vos deux familles qui vous ont vraisemblablement toutes les deux beaucoup aimé. » Elle auait tellement voulu le croire… Dit comme cela, ça semblait tellement facile, tellement simple, qu’elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire triste. Mais d’un autre côté, c’était peut-être trop beau pour être vrai. Certes, sa famille de sang était morte. Mais d’un autre côté, elle aurait pu comprendre si on le lui avait dit. Si on lui avait expliqué. Mais là, non, même pas. Elle avait clairement compris, en écoutant ses parents adoptifs qu’ils ne le lui auraient pas dit. Qu’ils auraient, encore, gardé le silence sur ses origines. Alors que par les temps qui couraient, et avec son fichage par le ministère en tant que née-moldue et agresseuse d’un mangemort. Apprendre qu’elle était, en fait, sang-pur venait complètement chambouler ce qu’elle savait. Elle se décida à ouvrir le dossier lorsqu’il reprit la parole : « Votre réponse est dans votre question ; sans doute parce qu'ils vous aiment. Ils ont certainement voulu vous protéger et quand on pense faire le bien, on en est parfois réduits à des extrémités peu louables. L'enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit. » Un nouveau sourire triste effleura son visage lorsqu’il parla des bonnes intentions. Elle était bien placée pour le savoir, elle qui était supposément condamnée au district E parce qu’elle avait voulu sauver un enfant.

Elle le vit se lever pour se diriger vers le bar et son cœur se serra. En même temps, elle devait réellement être de mauvaise compagnie, en ce moment. Pourtant, elle aurait souhaité qu’il reste. Qu’il lui tienne compagnie, qu’il lui change les idées. Qu’il lui fasse oublier ses ennuis. Pourquoi lui ? Peut-être à cause de son regard, de ce qu’il dégageait. Elle n’aurait su le dire. Elle le suivit des yeux tout le long où il resta de l’autre côté de la salle et se sentit confusément soulagée lorsqu’il revint s’asseoir à sa table avec un verre qu’il lui tendit. « Offert par la maison, un moyen facile de commencer à renouer avec vos origines. » « Merci. Merci pour tout… » répondit-elle en plongeant son regard d’acier liquide dans le regard couleur de ciel de son interlocuteur. « Oh et... je m'appelle Sky au fait, désolé de mon impolitesse, j'aurais du commencer par là. » « Enchantée, Sky » répondit-elle en se disant qu’il portait très bien son nom.

« Ça va aller ? » A ses paroles, le cœur de la jeune femme se serra à nouveau. Allait-il s’éloigner ? Pourquoi lui faisait-il cet effet-là, maintenant ! Sans avoir le temps de penser à ce qu’elle faisait, elle posa un main blanche et douce aux longs doigts fins sur le poignet du jeune homme : « Restez avec moi, s’il vous plait… » avant de se rendre compte de ce qu’elle venait de faire et de rougir, ce qui ne lui ressemblait pas le moins du monde. « Je… Désolée.. » s’excusa-t-elle en libérant la main de Sky.

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