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 → un jour de plus. [Dante]

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PROFIL & INFORMATIONS









Aura Mancini

Aura Mancini
ETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 16
→  un jour de plus. [Dante] #Ven 15 Juil - 0:24


Natalia Aura finissait de ranger ses affaires tranquillement. La plupart de ses camarades avaient déserté l'amphithéâtre à la seconde même où la sonnerie avait retenti, mais ce n'était pas son cas. Elle préférait prendre le temps de finir de noter sa phrase avant de ranger plumes et parchemins dans sa besace en cuir. Elle n'était pas pressée, ne l'était plus. Passer un an à fuir, cela vous fait passer l'envie de courir pour un rien. Et puis, elle avait toujours été le genre de fille studieuse, à aimer les études, et passer quelques secondes de plus en classe n'était pas de nature à l'effrayer.
Elle boucla son sac et le passa sur son épaule, repensant à son cours d'histoire et théorèmes appliqués des sortilèges et enchantements qui venait de se finir. Il avait été particulièrement intéressant, retraçant la découverte des exceptions à la loi Gamp sur la métamorphose élémentaire, et elle était absorbée par la manière dont cela pouvait s'appliquer à la pierre et à l'architecture en général, jusqu'à ce que...
Cesare. Ou plutôt Dante, mais avec ces changements incessants d'identités, ils avaient fini par éviter de s'appeler, tout simplement. Alors pour le saluer, elle préféra nouer ses bras autour de sa nuque, et se hisser sur la pointe des pieds pour que ses lèvres atteignent les siennes. Il était bien plus grand qu'elle. Elle reposa ses talons sur le sol, et sourit. Oubliés, les cours, ou du moins rangés dans une partie de son cerveau. Il venait toujours la chercher à la fin de son dernier cours, elle ne savait pas pourquoi, ni comment il faisait pour être là si tôt alors même qu'il avait parfois cours de l'autre côté de la fac, mais elle ne voulait pas y réfléchir. Cela lui plaisait. Et depuis les récents évènements, elle avait appris à apprécier ce genre de choses sans se poser de question.
Sa main droite descendit le long de l'épaule puis du bras du jeune homme afin de trouver sa main, et d'y entremêler ses doigts.

– Tu as passé une bonne journée ?

Elle espérait pour lui, car le soir était souvent un moment éprouvant. Ils prenaient conscience que leur vie était désormais banale, minable. Se débrouiller pour survivre dans un petit appart' alors qu'elle avait une sainte horreur des travaux et sortilèges ménagers, et qu'il refusait catégoriquement de participer à ce genre de choses. Autant dire qu'heureusement qu'il est aisé de trouver de quoi manger pour quelques mornilles à Londres, sinon ils auraient plus d'une fois risqué la dénutrition... Mais tout de même, des fois ils ne pouvaient éviter de...

– Il faut qu'on aille faire des courses.

Elle l'avait dit dans un souffle, comme quand on prononce une malédiction, que l'on énonce un coup du sort. Sa tête alla se poser contre le torse de celui qu'elle aimait avec naturel, comme pour se faire réconforter, ou peut être pour le réconforter lui. Moment de tendresse. De toutes façons, le couloir de ce côté de l'amphi' était presque vide à cette heure, et puis même... S'ils devaient cacher leurs identités réelles, leur relation n'avait plus besoin d'être cachée. C'était déjà une libération en soi, qu'elle savourait tous les jours.









Dante de Pretsi

Dante de Pretsi
ETUDIANT. ► 3e année de DCFM.

► MESSAGES : 38
→  un jour de plus. [Dante] #Ven 15 Juil - 9:52


C’était une habitude qu’il avait pris dès leur arrivée à Ealdwic. Il venait l’attendre à la fin de son dernier cours de la journée. Pourquoi ? Parce qu’il avait peur d’être loin d’elle, de la laisser seule, en proie à un danger constant et qui semblait être de plus en plus grand au fur et à mesure que les minutes défilaient et qu’ils étaient éloignés l’un de l’autre. Ils avaient pris l’habitude pendant une longue année d’être ensemble, tout le temps, et Cesare, en tant que macho de sicilien, se faisait un honneur de protéger sa chère et tendre. C’était son devoir après tout. Il n’avait peut être plus le statut d’antan, mais il avait encore les idées archaïques qui allaient avec. Lui, l’homme, devait la protéger elle, la femme. Bien sur il ne lui dirait jamais, il n’était pas fou non plus. Si Natalia avait pris l’habitude de ses stéréotypes de sicilien, elle en avait déjà assez avec la question sensible du ménage dans leur appartement… Il fallait ma ménager… (jeu de mot.)
Adossé au mur du couloir de l’amphi de Natalia, Cesare, les mains dans les poches, attendait patiemment. Comme d’habitude il avait vu passer tous les camarades de Natalia avant de voir son aimée sortir à son tour de l’amphi. Il ne s’en formalisait pas, étant de nature très patiente et pas du tout pressé. Parce que c’était un supplice de rentrer ensuite dans leur 20 m² où il n’avait strictement rien à faire, et surtout pas le ménage. Alors elle pouvait prendre tout son temps, il l’aimerait encore plus pour ca. Quand il la vit sortir, comme d’habitude, il en eut le souffle coupé. C’était difficile à croire qu’elle lui faisait toujours cet effet-là, et pourtant c’était bien le cas. Elle passa ses bras autour de son cou et lui se pencha pour l’embrasser alors qu’elle devait se mettre sur la pointe des pieds. Ce n’était pas de sa faute si il avait fini de grandir ces deux dernières années et pas elle… Mais lui, il trouvait qu’elle avait la taille parfaite.

« Tu as passé une bonne journée ? »
« Ca peut aller. Et toi ? Intéressant ce cours ? »

Ca peut aller. C’était sa réponse favorite. Un demi mensonge en fin de compte, parce que ca ne disait pas que ca allait bien, mais ni que ca allait mal. Comme ca, Dante pouvait esquiver le fait que l’anglais et lui… Ce n’était toujours pas le grand amour, ce qui faisait qu’il avait vraiment du mal à comprendre les cours dispensés à Ealdwic. Mieux valait rediriger la question sur elle, de toute manière c’était plus intéressant, Cesare n’aimait pas vraiment parler de ses journées à lui. Elles étaient tellement vides que ca lui donner encore plus l’impression de n’être qu’une goutte d’eau dans la Tamise.
Ils se tinrent par la main et se dirigèrent, à pas d’escargot, vers leur « chez eux ».

« Il faut qu'on aille faire des courses. »


Et merde. Le regard de Cesare devint noir. Il détestait ca, il le détestait ! Faire des courses non mais quelle idée saugrenue ! Il sentit la tête de Natalia contre lui, et passa son bras autour de ses épaules avant de déposer un baiser dans ses cheveux qui sentaient toujours aussi bon. Il avait peu d’espoir mais il demanda tout de même (on savait jamais)…

« On mange chinois ce soir ? »









Aura Mancini

Aura Mancini
ETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 16
→  un jour de plus. [Dante] #Ven 15 Juil - 23:24


Elle aimait le contact de sa main dans la sienne, de leurs doigts entremêlés ; la chaleur qui se dégageait de son corps et qui se propageait jusqu'au sien quand l'entourait de ses bras. Cela faisait maintenant plus d'un an qu'ils vivaient en contact constant, et pourtant elle avait toujours autant envie de lui. On dit que l'absence exacerbe les sentiments et les sensations, c'était sans doute vrai mais alors pour eux une absence de quelques heures voire de quelques minutes suffisait.
A vrai dire, au début elle avait peur que leur fuite ensemble ne soit plus un tue l'amour qu'autre chose, et que tout cela ne finisse très, très mal. Indépendante et fière comme elle l'était, elle se demandait comment elle supporterait de passer chaque seconde de chaque jour avec lui. Et pourtant. Maintenant c'était de passer du temps loin de lui qui lui semblait impensable. L'avoir constamment à ses côtés était devenu un besoin aussi indispensable pour elle que de boire ou de respirer, et les mois passés ensemble n'avaient fait que consolider leur lien. Flippant, hein ? Oui, elle trouvait aussi, surtout qu'elle avait été élevée dans de stricts principes contre la dépendance, fut-elle à un autre être humain. Alors, plus d'une fois elle avait été en colère contre elle même à ce sujet. Mais elle avait bien finit par être obligée d'accepter ce fait, cette dépendance à sa présence, due sans doute tout autant à l'amour qu'à la peur qu'il lui arrive quelque chose quand elle ne serait pas là, au hasard se faire rattraper par l'une de leur famille.

Ca peut aller. Et toi ? Intéressant ce cours ?

Elle finissait par bien le connaître, au bout de deux ans de relation, dont une année intense. Ce « ça peut aller » elle devinait comment l'interpréter, même si elle n'en connaissait pas les raisons exactes. Pourtant, elle n'insista pas. De toutes les manières, ils avaient tous deux appris à ne pas s'appesantir sur les désagréments du quotidien à la fac – sa frustration à elle, ses problèmes de compréhension à lui – d'une part parce qu'il y avait pire ( les tâches du soir) et d'autres part parce qu'ils avaient conscience d'être en ce moment terriblement chanceux. Ils étaient en vie. Ils étaient ensemble. Alors elle força un peu le ton enjoué de sa réponse :

Oui ! Vraiment. Mais j'attends encore plus la pratique...

Et elle attendait plus encore les trois ans de stage pratique, pour vraiment commencer les sortilèges appliqués à l'architecture, mais elle n'en parlait pas. Dans leur situation, essayer seulement d'imaginer l'année d'après relevait de la science fiction, et ils avaient d'autres choses à régler dans l'immédiat. Par exemple, les courses dont elle venait de parler.

On mange chinois ce soir ?

Elle eut un petit rire, et leva la tête pour que ses yeux pétillants rencontrent ceux du sicilien.

Tu sais, même si ton organisme pouvait vraiment se satisfaire de tous ces take away, il faudrait quand même qu'on aille faire les courses... Le gel douche ne tombe pas du ciel !

Ni le savon à mains, d'ailleurs, de même que le PQ, la lessive, les mouchoirs en papier et tous les consommables de cette nature. Malheureusement tout ne pouvait pas se régler à coup de sortilèges, et Natalia se pris à songer un instant à l'époque où elle avait du personnel pour s'occuper de tout cela.
Mais les temps changent, comme on dit, et ils se dirigeaient d'un pas coordonné vers la limite de l'Université, endroit où ils seraient à même de transplaner ensemble jusqu'au supermarché magique le plus proche.









Dante de Pretsi

Dante de Pretsi
ETUDIANT. ► 3e année de DCFM.

► MESSAGES : 38
→  un jour de plus. [Dante] #Sam 16 Juil - 8:51


« Oui ! Vraiment. Mais j'attends encore plus la pratique... »

Il savait ce qu’elle voulait dire par là. Et même si ils ne pouvaient pas vraiment se permettre de se projeter si loin dans le futur au vue de leur situation, Cesare esquissa un sourire. Le jeune homme savait bien que ce n’était pas facile pour elle, surement encore moins que pour lui, vu qu’elle s’était faite une passion de ses cours d’architecture alors il fit comme si il n’avait pas relevé tout le sous-entendu de l’affaire, et il répliqua avec un grand sourire, comme si de rien n’était.

« Tellement d’entrain ? Fait attention jeune architecte, tu vas me pomper mon énergie avec tant de bonne humeur. »

Il rit tranquillement, profitant clairement du meilleur moment de la journée. Celui où il la retrouvait, pouvait enfin l’avoir dans ses bras, et où ils se parlaient simplement. C’était ce pour quoi il avait trahi l’ensemble de sa famille, pour être avec elle comme ca, et c’était ce qui lui faisait ne pas regretter un seul instant son geste. Ils avaient passé certes un an à fuir autour du monde, mais il en avait apprécié chaque instant malgré la peur et l’anxiété parce qu’il avait eu sa main dans la sienne. Lui qui avait toujours pensé que l’amour n’était pas une fin en soi, n’était pas porteur d’un bonheur nécessaire et suffisant, il ne pouvait même pas s’imaginer être sans Natalia plus d’une journée. Même plus que 3 cours d’affilé. En fait il était heureux avec elle, même si il ne s’en rendait pas compte car il était tout de même devenu un moins que rien. Un moins que rien heureux à ses côtés, et un moins que rien tout court sans elle. Pathétique.
Un moins que rien qui devait aller faire les courses. Bon d’accord oubliez tout ce que j’ai dit, il n’était pas tout le temps heureux à ses côtés en fin de compte.

« Tu sais, même si ton organisme pouvait vraiment se satisfaire de tous ces take away, il faudrait quand même qu'on aille faire les courses... Le gel douche ne tombe pas du ciel ! »
« On est des sorciers merde, et on sait même pas faire tomber du gel douche du ciel, mais où va le monde ? »

Et le pire c’est qu’il ne rigolait même pas en disant ca, il avait son air renfrogné et presque boudeur. En une demi-seconde il était passé du rire à la colère, et dans pas longtemps il passerait à l’indifférence. Oui son côté lunatique ne s’était pas le moins du monde effaçait malgré ce qu’ils avaient vécu.

« Bon allez, ok c’parti. On va faire les courses. Mais je te préviens, ma douce, faut faire vite parce que je travaille dans une heure. »

Et ils transplanèrent dans l’antre du diable. Le supermarché.









Aura Mancini

Aura Mancini
ETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 16
→  un jour de plus. [Dante] #Dim 17 Juil - 21:27


Tellement d’entrain ? Fait attention jeune architecte, tu vas me pomper mon énergie avec tant de bonne humeur.

Elle aimait son sourire, elle aimait son rire, elle aimait qu'il soit heureux et elle aimait le rendre heureux. Cela la rendait de meilleure humeur encore, et elle savoura cette sensation de plénitude en silence pendant un instant, car elle savait bien que cela ne durerait pas. Mais ce n'était pas si grave : elle avait appris à l'aimer même quand il était de mauvaise humeur, ou qu'il semblait absent tellement il était indifférent. En un an à travers le monde, ils s'étaient mutuellement vus dans toutes les dispositions d'esprit possibles et imaginables, et ils avaient appris à s'accepter ainsi. C'était beau. De l'amour véritable. Un amour qu'elle n'aurait jamais pensé connaître, elle qui avait pris l'habitude de tout calculer dans les moindres détails. Mais il avait fait voler ses convictions en éclat. Pour lui, elle avait renié sa famille, ravalé sa fierté, oublié tout ce qu'elle croyait connaître auparavant. Cela avait été dur, mais elle l'avait fait sans aucune hésitation. Et maintenant, elle était prête à tout pour préserver leur fragile bonheur. A tout. Vraiment.
… Même à garder son sang froid dans un supermarché sorcier bondé, et à remplir un caddie de produits de première nécessité plus humiliants les uns que les autres. Enfin, pas avant d'avoir durant deux secondes serré la main de Cesare au point de la broyer si elle avait pu.
Elle avait fait semblant de ne pas entendre ses précédentes remarques, la première parce qu'il n'aurait servit à rien de surenchérir sur le sujet, et la seconde parce qu'elle tâchait d'oublier la perspective qu'il allait devoir la quitter pendant quelques heures pour aller au travail.
Travail. Et un vrai travail, hein, rien à voir avec le « travail » des mafieux. Un travail pour gagner de l'argent honnêtement. Mais elle n'aimait pas qu'il soit loin d'elle comme ça, qu'il voie des gens qu'elle ne connaitrait pas, et qu'elle soit seule à l'attendre. De la jalousie mal placée, en somme, et c'est pourquoi elle gardait ses objections et pensées pour elle à ce sujet. Mais si encore elle avait eu un job de son côté à elle aussi... Mais elle était toujours en recherche. Le côté macho de son amoureux sicilien lui interdisait tous les emplois de serveuse où des types bourrés pourraient finir par lui mettre la main aux fesses. Elle avait tenté d'argumenter au début, mais elle avait vite laissé tomber, d'une part parce que c'était une perte de temps et d'énergie considérable, d'autre part parce qu'elle préférerait tout de même un travail plus intéressant, bien qu'elle ne sache pas encore quoi.
Enfin bref. Mission supermarché donc, pour l'instant.

Je te laisse nous trouver quelque chose de mangeable ? Je m'occupe du reste et je te retrouve.

Elle déposa un léger baiser sur ses lèvres, attrapa un panier et disparut dans les rayons. Natalia était passée en mode efficacité maximale. C'était un mauvais moment à passer, alors autant faire en sorte qu'il soit le plus court et le plus rentable possible. De plus, elle savait que le temps qu'elle prenne tout ce dont ils auraient besoin pour les quinze prochains jours il serait encore à grommeler devant une boite de « maggie magie : un sort suffit ! » ou quelque chose d'approchant, et ils finiraient de faire les courses ensemble.
Elle réapparut donc à ses côtés quelques minutes plus tard, le panier plein à raz bord, et glissa sa main libre dans la sienne.

Alors, on mange quoi?

Elle avait retrouvé le sourire.

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Dante de Pretsi

Dante de Pretsi
ETUDIANT. ► 3e année de DCFM.

► MESSAGES : 38
→  un jour de plus. [Dante] #Jeu 4 Aoû - 21:21


Si elle avait pu, elle lui aurait broyé la main. C’était dans ces moments-là que Cesare se rendait compte que, même si elle râlait beaucoup, mais alors beaucoup moins que lui, Natalia n’aimait pas non plus ce genre de corvées, mais alors pas du tout. Bizarrement, cela le faisait l’aimait encore plus, et toujours plus.

« Je te laisse nous trouver quelque chose de mangeable ? Je m'occupe du reste et je te retrouve. »

« Okay C’ptain. »

Cesare regardait les rayons, sachant très bien que de toute manière il n’en mènerait pas large sans elle. Il détourna vite fait le regard pour donner ce qu’il ressentait comme étant un baiser d’adieu à Natalia, et il lui tend la main jusqu’à ce que finalement elle soit trop loin, jusqu’au dernier moment en somme. Maintenant, il était seul. Seul face aux légumes, viandes, produits laitiers, conserves et autres il ne savait même pas quoi. Il aurait voulu pouvoir s’en sortir vite fait, ne serait-ce que pour mettre fin au supplice mais aussi pour, au moins une fois depuis qu’ils avaient quitté l’Italie, montrer à Natalia qu’il faisait des efforts et des progrès en la matière. Cesare prit une grande inspiration, puis il attrapa à son tour un panier et s’engouffra dans la bouche grande ouverte de la bête.
Lorsque Natalia revint, il avait dans son panier les indispensables pour une italien comme lui : la crème (bien sûr), les pâtes, le jambon de Parme, les lardons, le whisky (out), et c’était à peu près tout (oui 15 minutes pour ça)… Pas les Maggie magie, fallait pas déconner, il y connaissait rien à ces trucs lui. La voix de sa douce se fit entendre lui procurant instantanément un sentiment de soulagement extrême et inexplicable. Il se tourna vers elle, et la regarda, visiblement encore en pleine réflexion sur un sujet de première ordre.

« Alors, on mange quoi? »

« Dis-moi mon Amour, tu crois que ça ça irait avec ça ? »

Les « ça » et « ça » en question était du gingembre (cherchez pas) et un légume non identifié (de la coriandre mais cherchez pas j’vous dis). Cesare semblait se dire que surement que non. Depuis le temps, il avait après que la cuisine ne se faisait pas au feeling. Bon certes, la plupart du temps c’était du take away, mais des fois il faisait des spaghettis carbonara qui était surement le seul truc qu’il savait faire. Mais tout de même il avait un bon feeling sur ces deux là. Surtout sur le truc non identifié.
Il savait déjà qu’il disait de la merde (bien entendu), alors il posa le gingembre (le truc non identifié il le garde, ça sentait bon) et il s’approcha de Natalia pour lui coller un bisou sur la tempe et enlacer sa taille de son bras libre, posant sa main sur la hanche de la jeune femme. Oui, il était dépendant, il lui fallait toujours un contact physique mais il fallait le comprendre, il ne l’avait pas vu de presque toute la journée, alors oui il la voulait près d’elle.
Le visage inexpressif, comme souvent, Cesare montra son panier à sa belle, plutôt fier de lui sachant pourtant qu’il lui manquait (vraiment) plein de trucs. Alors, il demanda au C’ptain en chef des courses Natalia Varini de Bologne (il savait qu’elle en menait quand même bien plus large que lui ici même si elle détestait ça aussi).

On va par où là ?









Aura Mancini

Aura Mancini
ETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 16
→  un jour de plus. [Dante] #Mar 9 Aoû - 19:44


Certes Natalia n'était pas loin d'être une artiste accomplie, avec tout ce qu'elle savait question musique, peinture, dessin, sculpture, chant, et même la danse (un peu). Mais s'il y avait bien un art dans lequel elle ne connaissait rien, mais alors strictement rien, c'était bien l'art culinaire. Pourtant, étant une italienne pure souche, cet art avait toujours eu une place d'importance dans sa vie, et la jeune femme savait apprécier la bonne gastronomie, mais elle ne s'était jamais souciée de savoir la créer elle-même. Au contraire, même, elle avait auparavant tendance à légèrement mépriser ceux qui y consacraient du temps. Il n'y avait pas de secret : c'était générationnel. Dans la famille, c'était toujours sa grand mère qui s'occupait de rassembler tout le monde autour de la table, avec de bons plats typiquement méditerranéens. Sa mère l'aidait toujours un peu, mais était moins présente en cuisine, et beaucoup plus active en dehors. Quant à Natalia, c'était simple : elle n'avait quasiment jamais mis les pieds dans cette pièce. Elle était un cerveau brillant, représentait l'avenir : elle avait bien d'autres choses à faire ! D'ailleurs, avant leur fuite, elle avait commencé à être de plus en plus impliquée dans les affaires de la Mafia, et ses idées avaient été souvent appréciées. On commençait à la voir comme une égale, plus comme une « bambina ». Elle n'était plus la « ragazza » méprisée par les gros bras testostéronés, et faisait honneur à son père. Alors vous pensez bien que cuisiner avec sa grand mère aurait été presque une humiliation pour son égo et elle.

Pourtant, depuis un an, sa grand mère lui manquait. Elle en était presque arrivée à regretter de n'avoir jamais fait attention à la manière dont elle cuisinait ses bons petits plats. Car louper le diner qu'elle présentait à Cesare soir après soir était plus humiliant encore... Une fois de plus, elle se battait contre elle même. Elle était furibonde d'être obligée de cuisiner, mais encore plus en colère de ne pas y réussir bien, à cause de son perfectionnisme légendaire.
Tout aurait été sans doute différent si elle avait été une jeune moldue romaine habituée depuis toute petite à la malbouffe américaine, mais ce n'était pas le cas. Etant une sorcière, et encore plus, une sorcière d'une mafia, où donc la Famille compte plus que tout, elle avait toujours eu sous la dent de la cuisine de qualité, et si elle appréciait un Burger King de temps à autre, le pudding lyophilisé, très peu pour elle. Déjà que la cuisine anglaise n'était pas très ragoutante...

Mais bon, ils se débrouillaient. Elle eut même la force d'adresser un sourire à celui qu'elle aimait quand il lui demanda :

- Dis-moi mon Amour, tu crois que ça ça irait avec ça ?

Mais elle ne lui répondit pas, se laissant enlacer sans rien dire, profitant du contact de ses lèvres contre sa tempe, même s'il ne dura qu'une fraction de seconde. Cela lui suffit à lui redonner du courage, pour l'instant du moins. Elle regarda ensuite le panier avec un sourire satisfait – il avait fait des progrès, qui sait peut-être en ferait elle un jour un parfait homme au foyer ? On peut toujours rêver – puis décolla la main de Ces de sa hanche pour la prendre dans la sienne, afin qu'ils puissent continuer à faire les courses sans perdre le contact.

- On va par où là ?

- Par là !

Dit elle en l'entrainant du côté du rayon des condiments. Deux bouteilles d'huile d'olive ainsi qu'une de vinaigre balsamique atterrirent dans le panier, bientôt suivis par, en vrac, du parmesan, du riz, du beurre, des gressins, du basilic, des raviolis – frais ET en boite, autant prévoir pour ne pas avoir à retourner au supermarché tout de suite –, des lasagnes en portions individuelles – elle n'avait pas encore réussi à en trouver qui n'avaient pas goût de plastique, mais bon ça dépannait s'ils avaient tous deux la flemme de se déplacer jusqu'au chinois du coin – et enfin, le fin du fin : le ragù bolognese. La première fois qu'elle avait lu les ingrédients sur une boite de « sauce bolognaise », elle avait été choquée qu'ils osent appeler ça ainsi. Mais depuis, elle avait trouvé une marque sorcière qui en faisait du bon. Ouf ! Une bolonaise sans bolognese ? Cela aurait été inimaginable.

Ils continuèrent encore ainsi quelques minutes, faisant parfois de brusques retours en arrière – elle venait de se souvenir de quelque chose – ou arpentant longtemps un même rayon l'air soucieux. Mais toute chose ayant une fin, ce genre de calvaire aussi. Ils passèrent à la caisse rapidement, payant avec gallions et mornilles, puis en sortant du magasin la jeune femme murmura un sort pour que les sacs se transportent d'eux-mêmes jusque chez eux, avant de jeter un bref regard à sa montre. Elle lui indiquait qu'ils disposaient encore un peu de temps avant que Cesare ne soit obligé de la quitter... A cette pensée une moue soucieuse passa sur son visage, et elle serra sa main un peu plus fort, tout en posant sa tête contre son épaule.

- Je t'accompagne jusqu'à ton travail ? Comme ça on reste encore un peu ensemble... Puis après j'irais voir les petites annonces et je ferai un tour à la bibliothèque... Mais mmm...

Même si au départ ses paroles étaient destinées à Cesare, bientôt elles ne furent plus qu'un marmonnement indistinct puisqu'elle se parlait à elle même. D'ailleurs le fait qu'elle réfléchisse à haute voix était très récent, c'en était étonnant. À psychanalyser ? Pauvre psy qui essaierait d'analyser la jeune femme !









Dante de Pretsi

Dante de Pretsi
ETUDIANT. ► 3e année de DCFM.

► MESSAGES : 38
→  un jour de plus. [Dante] #Dim 21 Aoû - 14:35


Ils finirent de faire les courses main dans la main. Mais bien qu’ils soient tous les deux, Cesare ne pouvait pas dire qu’il venait de passer un bon moment. Pourtant le simple fait d’être avec Natalia le rendait heureux en soi. Mais ce bonheur ne suffisait vraiment pas dans un supermarché. Mais comme ce sont toujours les mauvais moments qui donnent leur goût aux bons, une fois qu’ils furent sorti de l’antre du diable, Cesare arborait un fon sourire. Une liberté temporaire d’au moins de semaine se prononçait devant lui, et l’air semblait soudain en être plus pur et plus agréable. C’était exagéré ? Billevesées. Non ce ne l’était pas, il se sentait vraiment comme ça.
Il en avait même oublié son boulot, ce qui n’était pas le cas de Natalia qui pensait parfois (souvent) pour eux deux. Le sicilien tenait la main de celle qu’il considérait comme son âme sœur dans la sienne, et sentit la main de la jeune femme se resserrait légèrement. Elle posa sa tête sur son épaule, et lui, il l’écoutait parler toute seule. Ce n’était pas toujours évident, et pour cause les paroles de Natalia finissaient de plus en plus souvent en marmonnements inaudibles. Il l’avait bien remarqué, et trouvait ça un peu bizarre, mais que pouvait-il y faire ? Et puis c’était surement normal chez les filles ça non ? Tout le monde savait très bien qu’elles étaient un peu bizarres parfois. C’était entre autre quelque chose qu’il aimait chez elle. Cependant, il prit son air neutre habituel, celui qu’il affichait quand il ne voulait pas montrer qu’en réalité il était inquiet, et ce dès qu’il entendit les premiers mots de Natalia.

« Je t'accompagne jusqu'à ton travail ? Comme ça on reste encore un peu ensemble... Puis après j'irais voir les petites annonces et je ferai un tour à la bibliothèque... Mais mmm... »
« Mais ? »

Non parce que lui, il faisait des efforts pour l’écouter, mais si elle ne terminait pas ses phrases ça ne l’aidait pas non plus… Mais elle n’avait rien à ajouter pour que, de toute manière, Ces n’approuve pas ce planning. Vous pouvez dire qu’il était paranoïaque, et c’était vrai, mais il en avait bien le droit en fin de compte. Après tout, ce n’était pas comme si ils avaient leur famille à leur poursuite. Et dans la petite tête de Cesare, il ne voulait pas laisser Natalia exposée comme cela. Comme si le fait qu’il soit présent à ce moment-là changerait en quoique ce soit l’issu d’une telle rencontre…
Quoiqu’il en soit, il aurait préféré que Natalia retourne à leur appartement et lise comme elle aimait tant le faire. Macho de sicilien. Cependant, le dit macho de sicilien savait aussi quand ses idées débordaient de trop sur l’indépendance de sa belle. Et merde, des fois il avait vraiment juste à serrer les dents et à se taire.
Cesare lâcha la main de Natalia pour prendre ses lunettes de soleil dans la poche intérieure de sa veste. Il n’y avait pas autant de lumière qu’en Sicile (comme si cela avait été possible à Londres) mais c’était une habitude qu’il ne perdrait jamais, ses lunettes elles faisaient partie de lui-même. Et puis il faisait super beau, donc il sautait sur cette occasion sans remords. Il se tourna ensuite vers Natalia, et lui adressa un sourire. Le sicilien entoura ensuite les épaules de Natalia de son bras, et la main dans la poche de son pantalon, il commença à se diriger vers son travail.

« On a le temps d’y aller tranquillement. »










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