Tout avait commencer dans la plus pure des innocences, comme d’habitude avec Sin en somme, un mec avec une apparence de fille qui se met sur son passage dans l’allée des embrumes et HOP! Impero et on en parle plus. Si elle se doutait à quel point elle s’attaquait à plus fort qu’elle ? Pas vraiment. C’est pourquoi, quand elle le recroisa dans une ruelle de Pré-au-Lard lors d’une des sorties autorisées aux sang purs, elle ne remit pas tout de suite de qui il s’agissait. Mais avant de raconter cette histoire pré-au-larienne, mieux vaut-il revenir sur la journée exécrable que la jeune femme avait passé en se samedi d’octobre.

Tout avait d’abord bien commencé : elle s’était levé, avait fait son tour de rumeurs habituel, s’était assurée que les Queens continuaient à faire ce pourquoi elle les avait choisit à savoir ses quatre volontés puis s’était prélassée en attendant qu’un ex-Serdaigle complètement apeuré vienne faire ses devoirs. Seulement, il n’avait pas daigné venir et quand elle avait envoyé des premières années à sa recherche dans tout le château, on était revenu lui annoncer que ce dernier passait un agréable séjour au cachot … vraiment, il ne savait pas quelle correction supplémentaire il allait recevoir en en sortant pour avoir osé lui faire cet affront. Puis elle était tombé sur Alek dans les couloirs alors qu’elle cherchait par tous les moyens à la fuir depuis quelques jours, depuis ce fatidique cauchemar si réel qui l’avait mis en garde contre une trahison à venir. Elle en tremblait encore de fureur quand elle y repensait toute seule le soir au fond de son lit, s’attendait à une autre vision d’horreur du genre pendant son sommeil. Pour l’instant, ça n’avait pas été le cas, mais cela ne semblait être qu’une question de temps. Le simple fait de croiser le regard intense du jeune homme suffisait à tout remettre en cause, à semer le doute dans son cœur et à faire surgir une tempête dans son esprit. Cette rencontre l’avait rendue d’une humeur exécrable et elle s’était défoulée autant que possible sur tout ceux qui osaient la contre-dire.

C’est pourquoi la sortie de l’après-midi à Pré-au-lard semblait tomber à point. Contrairement à son habitude, elle sortit seule du château et ne rejoignit pas ses amies comme à l’accoutumée aux trois balais mais se dirigea vers les ruelles sombres avec l’envie furieuse d’être seule, pour réfléchir et fulminer toute seule. Les ruelles étaient désertes et les habitations semblaient abandonnées. Ce n’était pas le genre d’endroit où on s’attendait à trouver une jeune fille de son rang, mais elle n’avait pas peur, en fait, ça ne la préoccupait même pas. Perdue dans ses pensées, elle percuta de plein fouet un jeune homme qu’elle prit d’abord pour une jeune femme et dont, le visage ayant beau lui sembler familier, elle ne se souvenait pas. Remettant se chevelure blonde en ordre, elle pesta : « Non, mais ça va pas, ça t’arrive jamais de regarder devant toi ? » Réaction typique de miss Midnight : rejeter la faute sur autrui : c’est bien simple, elle n’était jamais responsable de rien et encore moins d’avoir marché sur les pieds d’un inconnu qui ne l’était finalement pas tant que ça.

L’importun qui décidément avait un visage bien familier à la jeune Midnight fit un pas de plus vers elle si bien que les deux protagonistes se touchaient presque. Il la toisait de haut si bien que la blonde devait lever les yeux pour regarder le visage si plein de colère de l’inconnu. Car bien qu’elle fut incapable de remettre ce visage presque féminin dans un contexte quelconque, lui semblait très bien la connaître : « Sin Midnight... » Surprise, Sin fit un pas en arrière, comme si elle cherchait à s’enfuir, ce qui n’était pourtant pas le cas, ou du moins tout simplement pas son genre. Mais le mur d’une maison arrêta rapidement son geste, lui coupant le souffle par la même occasion alors qu’elle se retrouvait coincée entre le jeune homme et la bâtisse. Le torse du jeune homme l’oppressait alors que dans sa poitrine à elle, son cœur s’emballait. L’incompréhension totale de ce qui lui arrivait était bien la seule raison de sa peur naissante. Si encore, elle avait su ce qu’il lui voulait, elle aurait été plus sereine, car oui, du haut de ses dix-sept ans, la blondinette avait quand même des raisons de s’en faire, il fallait dire que ce n’était pas un ange, et que Merlin seul savait de quoi elle était capable. Ainsi que ceux qui en faisaient les frais bien évidemment. Tentant de maîtriser sa respiration pour ne rien laisser transparaitre, l’Irlandaise lança des regards rapides autou, en quête d’un vain témoin qui aurait pu lui venir en aide, mais les rues étaient désertes, et il fallait bien l’avouer tout de même, légèrement flippantes alors que le soleil frisait dangereusement avec l’horizon au-delà des bâtiments délabrés. C’est alors que la voix de l’homme se fit de nouveau entendre, plus tranchante cette fois, comme une menace planant au dessus de sa tête : « Sin Midnight... Te souviens-tu de moi ? » D’une main pâle et froide, il l’obligeait à le regarder dans les yeux. Le regard de l’inconnu était dérangeant, à la fois électrisant, attirant et en même temps impressionnant. La demoiselle Midnight aurait bien aimer détourner son regard de jade, mais la prise du jeune homme était trop ferme bien qu’il ne lui fasse pas, pour l’instant le supposait-elle, mal.

C’est en se plongeant dans ce regard, en cherchant ce que cette expression de profonde colère à son égard pouvait bien signifier que Sin eu comme un flash. Elle était sur l’allée des embrumes avec Brittany, une des Queens qui faisait la loi sur Poudlard, mais qui malgré tout était sous ses ordres à elle. C’est la jeune Midnight sui tirait les ficelles et personne d’autre. C’était un jour de juillet et le but de la sortie était de montrer à la jeune fille à ses côtés que malgré les rumeurs de faillite en se qui concernait son père, la famille était toujours aussi influente. Bon, le fait qu’elle porte une bague d’une taille imposante à la main gauche n’y était pas pour rien. Elle était fiancée à son cousin, et ça la mettait plutôt en rogne, mais ça permettait de renflouer les caisses familiales, alors soit. Elle allait au moins en profiter pour remonter dans l’estime de Brittany et des autres pantins. Elles allaient entrer dans une boutique de vêtements où l’une et l’autre pouvaient désormais se permettre de dépenser une fortune quand un jeune homme aux longs cheveux blonds passa devant elles, leur bouchant presque le passage. Brittany lui avait alors murmuré à l’oreille : « C’est totalement le genre de ton fiancé, non ? » La pique, quoique bien sentie, provenait de simples rumeurs selon lesquelles Luke avait un penchant pour les garçons, ce qu’uniquement elle savait vraiment, c’était de quel garçon. Mais piquée au vif par la remarque, la jeune Midnight se devait de faire quelque chose, une question d’autorité à conserver. Sortant sa baguette de la manche de sa robe, Sin la pointa sur le blond : « Impero » Entrainant son amie sang pur dans son sillage, elle s’approcha de celui qui désormais était sous ses ordres. Ses yeux étaient vitreux et d’un geste de la baguette, Sin le fit tomber au sol. C’était parti pour les festivités. Donnant des coup de baguettes, telle un chef d’orchestre, Sin regarda le jeune homme voltiger au gré de ses mouvements. Spectacle que Britanny sembla trouver assez comique. Quand ce fut le cas, Sin oublia de donner les recommandations habituelles à celui qu’elle venait de soumettre au Sortilèges de l’Imperium dont la principale était « si tu me croise tu m’ignorera dans le futur », encore fulminante de la remarque de sa camarade. Dans une nuée de cheveux blons, elle s’en retourna vers le prêt-à-porter, laissant là le jeune homme sur les pavés de l’allée.

Quand la sang pur rouvrit les yeux sur le blond, sa première réaction fut de laisser échapper entre ses lèvres, dans un murmure presque imperceptible : « Nom d’un scrout à pétard ! » Sin se reprit aussitôt. Elle ne pouvait pas le laisser penser qu’elle se souvenait. D’ailleurs, ce n’était pas dur à faire croire, elle ne s’en souvenait pas quelques instants auparavant encore, et elle avait jeté ce sort tellement de fois, qu’il pouvait bien comprendre qu’une ou deux fois devaient lui avoir échappé … Mais qu’espérait-il donc là? L’avait-il recherchée ? C’était le moment de faire preuve de persuasion. Rejetant ses cheveux blonds en arrière, elle soutint cette fois ce regard, elle ne cherchait plus à fuir et si cela avait été possible, des éclairs auraient surgit de ses yeux vert d’eau. D’une main, elle attrapa le poignet de l’homme comme pour le retenir de renforcer sa prise sur son visage tandis que de son autre main, elle faisait doucement glisser sa baguette qui, comme à son habitude était rangée dans la manche de sa robe, une précaution qu’elle prenait pour l’avoir toujours sous le coude, sans mauvais jeu de mots, le tout dans un moulinet presque indiscernable du poignet. Elle n’avait pas l’intention de l’attaquer ni de réitérer le sort qu’elle lui avait déjà jeté, elle voulait juste être prête, le jeune homme n’avait pas l’air vraiment tendre et la colère qui déformait ses traits se passait bien de mots.

Le menton haut, le regard droit, elle répondit de son ton aristocratique que tous au château connaissaient bien et évitaient d’entendre, car elle ne l’employait que quand elle s’apprêtait à faire un coup sacrément moche ou tout simplement pour se défendre d’une attaque qui généralement n’égalait pas sa riposte : « Non, et je vous prierais d’éviter les familiarités … » C’était osé, peut-être un peu trop dans son propre intérêt, mais c’était la panache Midnight. Le ton hautain était la signature familiale et elle se faisait un devoir, et surtout un plaisir, de perpétuer les manières nobles de la famille. Elle était fière d’être celle qu’elle était, ne baissait les yeux devant personne, cela faisait partie du personnage. Et le jeune homme en face n’allait pas faire exception à la règle, malgré son air si imposant qui au premier abord l’avait un peu effrayé. Quand elle y réfléchissait, il n’était finalement pas si imposant qu’elle l’avait d’abord cru … Peut-être se sortirait-elle de cette impasse dans laquelle il fallait bien avouer qu’elle s’était elle-même plongée sans trop de dommages.

« Est-ce que tu sais qui je suis ? » La blonde secoua négativement la tête. Était-il bouché, stupide ou tout simplement sourd ? Même si il savait qu’elle avait menti précédemment, ça ce n’était pas un mensonge. Sin ne pouvait mettre de nom sur ce visage si particulier. Pourtant, elle était une de ces sang pur qui connaissait le nom de tout ses pairs sur simple description. La jeune Midnight en déduit donc, peut-être un peu hâtivement, que le jeune homme n’en était pas. Si elle pouvait se douter qu’elle était face à un Mikhaïlov, absolument pas. Le nom, bien qu’elle l’ait certainement entendu une ou deux fois dans des conversations auxquelles elle n’était pas sensée avoir prêté attention, ne pouvait lui sauter aux yeux comme ça. Mais elle ne put dire à quel point elle trouvait sa question stupide puisque le jeune homme l’attrapa par la mâchoire, l’empêchant ainsi de prononcer un traitre mot. Il était maintenant si proche que leurs cheveux se mêlait dans une mystérieuse symphonie de couleurs dorées, si elle le regardait trop longtemps dans les yeux, étant si proches, la jeune Midnight en attrapait un mal de crâne vicieux qui lui faisait baisser le regard. Pour faire bonne mesure, elle les ferma simplement. Mais cette attitude était ridicule, et elle préférait voir les yeux pleins de fureur du jeune homme. Son cœur s’emballait malgré ses efforts pour en calmer le rythme. Son palpitant battait tellement fort dans sa poitrine que le jeune homme ne pouvait l’ignorer : « Je ne suis pas le genre d'homme auquel on s'attaque sans représailles. » très bien, il faisait donc les questions ET les réponses, ça l’arrangeant quelque part, car elle n’aurait su répondre que d’une voix tremblante à ce ton plein de menaces. Mais il relâcha la pression de sa main pour la poser sur son cou, laissant Sin plus libre de ses mouvements. Elle se retint de pousser un soupir de soulagement. Mais elle n’en aurait de toute façon pas eu le temps. L’autre main du jeune homme attrapa une de ses mèches blondes qui avait voleté sous l’influences de leurs souffles si proches pour la remettre en place dans un geste d’une douceur inattendue. La peur de la jeune Midnight augmenta instantanément. Peut-être n’allait-il pas la tuer tout de suite, peut-être allait il attendre un peu avant … La blonde ne pouvait le nier désormais, ses yeux lançaient des regards apeurés dans tous les sens, si quelqu’un avait pu l’entendre, elle aurait certainement hurlé, mais elle avait compris que personne ne viendrait l’aider. Elle s’était aventurée dans des ruelles trop sombres, trop délabrées, personne d’autre ne faisait la folie de venir faire une petite balade dans le coin. Mais avec cette donne nouvelle, elle ressentait à la fois de la peur et du dégoût proche de la haine pour son désormais agresseur à ses yeux. Quel genre d’homme fallait-il être pour avoir ce genre de pensées. Mais avant qu’elle n’eut pu lui lancer la flopée d’injures qui ne demandaient qu’à sortir de sa bouche, il continua : « Les familiarités... Tu m'as l'air bien hautaine pour une petite chose sans fortune et sans prestige... » La jeune Midnight eu un instant d’arrêt, comment pouvait-il savoir tout ça … il avait fait des recherches à son sujet apparemment. Bien qu’elle trouve cela absolument effrayant, Sin trouvait que c’était malgré tout un bon point. Se donner autant de mal pour le peu qu’elle avait fait à ses yeux, c’était que le jeune homme devait avoir un ego aux dimensions nettement supérieur aux sien. Et pourtant, la petite blonde avait le melon, si vous me permettez l’expression. Avant d’être un atout pour lui, c’était certainement une faiblesse, et la jeune Midnight s’autorisa un sourire, il venait de lui donner une arme. Mais cette trace de joie disparut bien vite de son visage quand le jeune homme plaça sa deuxième main autour de son cou, formant ainsi un collier de fortune. Il pouvait l’étrangler d’une seule pression de la main. Déjouant toutes les lois du bon sens, la jeune sang pur lui dit tout de même, d’une voix acide bien que légèrement étouffée par la prise du jeune homme : « Tu as l’air d’en savoir plus sur mon compte que moi sur le tien, si tu commençais par me dire à qui j’ai à faire, ça serait un bon début » La jeune femme l’avait tutoyer, manque de politesse criant envers celui qui pouvait lui ôter la vie d’un seul geste. L’étreinte qui s’était desserrée en même temps que ses paroles se resserra sur le cou de Sin et son visage qui avait semblé s’adoucir redevint dur comme le roc, plein de fureur, et quelque chose de nouveau de surprise. Le jeune homme regardait à gauche et à droite comme s’il cherchait l’origine d’un bruit impromptu. Pour sa part, la jeune femme n’avait rien entendu …

Sans qu’elle n’ait rien vu venir, la demoiselle Midnight se vit envoyée de l’autre côté de la rue dans un cri : « NON ! » Décidément, ce jeune homme semblait vraiment déséquilibré, c’était une drôle de réaction, pensait la jeune fille, pour quelqu’un à qui on venait seulement de demander son nom. La violence qui déformait les traits du blond avait quelque chose d’effrayant, mais la jeune fille ne fit pas un pas pour s’enfuir alors qu’elle en aurait largement eu l’occasion. Ce qui la faisait rester là contre toute attente ? Le fait que le jeune homme venait de tomber au sol en se tortillant dans tous les sens et en hurlant de douleur. Ce qu’on pouvait aisément dire, c’était que Sin était une jeune fille pas comme les autres et bien que quiconque aurait laissé l’homme, là, sur le pavé, elle resta, non pas parce que son cœur avait pitié de celui qui désormais ressemblait à un possédé, mais parce qu’elle était plutôt intéressée par ce qui était en train de se passer. Le jeune homme rampa vers elle, et, malgré sa curiosité que l’on pouvait qualifier de malsaine, la jeune fille recula d’un pas, sentant ainsi dans son dos le contact rassurant d’un mur de brique. Le jeune homme hurla alors : « TU L'A FAIT REVENIR ! » Sin se colla un peu plus au mur alors que la respiration du jeune homme s’accélérait. Il ressemblait désormais à un dément échappé de l’asile et la jeune sang pur se demanda quelques instants si ce n’était pas le cas. L’homme haletait comme s’il se battait contre un démon intérieur. C’était à la fois effrayant et intriguant aux yeux de la jeune femme. Néanmoins, l’aspect attractif de cette situation disparut très rapidement quand le jeune homme, se tortillant toujours sur le sol dans sa direction, cria de nouveau : « TU L'A FAIT REVENIR ! » . Cette fois, la jeune Midnight du avouer qu’elle ne pouvait s’attarder sur les lieux plus longtemps s’il continuait comme ça . C’est alors que le contact familier de sa baguette dans sa paume s’imposa à elle. Souvenez-vous, elle l’avait fait glisser de sa manches quelques minutes plus tôt, et elle était toujours là. Réfléchissant quelques instant, pesant ses chances face au jeune homme qui semblait plus vieux, et donc plus calé en magie, qu’elle, elle finit de sortit sa baguette, raffermissant sa prise sur le manche. Rapidement d’un geste sec, elle la pointa sur le blond et murmura entre ses dents : « Stupefix » l’effet fut immédiat, le jeune homme se stoppa net dans sa course. Mais pour combien de temps ? Certainement pas très longtemps. Elle sentait déjà la force de son sortilège s’amenuiser. Elle s’approcha du jeune homme, sa peur l’ayant quitté, elle était maintenant plus intriguée. Le calme était revenue dans la ruelle et son cœur en avait fait autant. D’un geste de baguette, elle libéra uniquement la tête du jeune homme, consciente que ça n’allait pas vraiment lui plaire qu’elle lui ai jeté un sort, une fois de plus, elle s’attendait au pire. Ca ne l’empêcha pas de se mettre à genou en face de lui de manière à être à la même hauteur alors que le visage du jeune homme reprenait vie. Avant qu’il n’ai pu dire quoi que ce soit, elle posa un doigt sur sa bouche signe qu’il fallait qu’il la laisse parler, même si les yeux du jeunes hommes allait certainement briller d’une rage nouvelle sous peu d’être ainsi traité. Elle lui dit avec une simplicité qui lui donnait presque un air juvénile sous sa longue chevelure blonde : « Faut vraiment que tu te calme là … » Donné sur le ton d’un conseil, cela pouvait paraitre parfaitement débile, ce que la jeune femme était loin d’être.

Le sort de la jeune femme prit inévitablement fin très rapidement après qu’elle l’eut lancé, chose qui confirmait bien son pressentiment : l’homme était puissant, Sin pouvait le sentir rien qu’à l’aura qui se dégageait de lui. Déjà, le blond se libérait de l’emprise des doigts de la demoiselle Midnight sur son visage pour s’assoir en tailleur sur le sol. Une posture qui, contrairement à son attitude précédente, lui donnait un air plus concentré, mais surtout plus modeste, comme s’il se dévoilait. Mais Sin n’était pas dupe, elle-même savait que donner cette impression de baisser les armes était bien utile pour les lever encore plus haut dans les instants suivants. Cherchait-il donc à la mettre en confiance ? Certainement puisqu’il commençait à répondre à l’unique question qu’elle lui avait posée : « Mikhaïlov. » Le simple fait de prononcer son nom lui arracha une expression faciale que Sin aurait aisément pu prendre pour une moue de dégoût, mais comme cela ne semblait pas coller avec le personnage, elle opta pour une autre explication : le fait de parler semblait provoquer chez le jeune homme une douleur absolument incompréhensible. Fort heureusement, ou malheureusement, la blondinette ne pouvait pas encore en juger, le sieur Mikhaïlov sembla très vite se reprendre : « Vladislas Mikhaïlov. » Le ton de sa voix sonnait maintenant plus assuré et presque comparable à celui qu’il avait au début de leur rencontre, comme le soleil après la pluie, il semblait s’être remis de sa petite crise. Et la jeune fille sentait déjà que ce n’était pas bon pour elle. Le regard qu’elle fixait de ses yeux, d’un gris bleuté s’accordant parfaitement avec l’accent nordique de Vladislas, l’aurait certainement désintégrée en une microseconde si cela avait été dans ses capacités. Maintenant qu’elle avait plus ou moins satisfaite sa curiosité, elle devait trouver le moyen de rentrer saine et sauve à Poudlard, c’était tout ce qui importait désormais, ou presque. C’est de Sin Midnight dont on parle après tout : impulsive est son troisième prénom alors qui sait … Quoi qu’il en soit, la jeune femme raffermit sa prise sur le manche de sa baguette avec la ferme intention de quitter les lieux dès que l’occasion se présenterait. Malgré toute la détermination que ce geste pouvait représenter, elle eu néanmoins un mouvement de recul quand Vladislas eu un geste inattendu de sa main vers son torse comme s’il cherchait quelque chose qu’il avait oublié. Quoi que ce fut, cela semblait bien l’embêter, mais la jeune Sin n’avait aucune idée quand au fait de savoir si c’était bon pour elle ou non. Ce garçon semblait vraiment bizarre, presque flippant et certainement encore plus imprévisible qu’elle.

C’est certainement pourquoi elle ne vit pas venir la baguette du jeune homme qu’il pointa sur son cœur. Le contact du bois contre sa poitrine accéléra son rythme cardiaque et surtout sa respiration qui se fit saccadé. Mais même sans ce contact, les deux jeunes gens étaient si proches, respectivement à genou et en tailleurs sur le pavé, qu’à cette distance, si il avait décidé d’en finir avec elle, il ne pourrait pas la rater. On ne peut pas parer un sortilège de la mort, elle le savait très bien, alors pour la première fois de sa vie, la jeune femme pria le ciel pour un peu plus d’humanité dans ce monde. Ses yeux d’un vert puissant étant planté sur Vladislas, elle ne le lâcherait pas du regard, c’était la seule manière que la panique ne puisse s’y lire. Mais sa détermination serait-elle suffisante à masquer la peur qui s’emparait d’elle peu à peu ? Sin résistait à chaque instant pour ne pas se mettre à trembler de tout son être. Elle avait été sotte, elle aurait du s’enfuir tant que le sorcier était en train de se tordre sur le pavé. Ne lui montre pas qu’il te fait peur, ne lui montre pas, ne lui montre pas Cette litanie était faite pour que son regard ne flanche pas, que ses genoux ne se dérobent pas et que sa respiration ne se coupe pas. Heureusement ou non pour elle, la peur allait bientôt être remplacée par un autre sentiment, comme si le jeune Mikhaïlov lui faisait sans cesse le coup de l’ascenseur émotionnel : «  Écoutes moi bien, Sin Midnight, tu agis comme une débutante. Tu ES une débutante, et tes agissement ne seront jamais plus qu'un jeu téméraire aux yeux des autres. » Sa respiration et son cœur reprirent instantanément un rythme normal car l’anxiété qu’elle avait auparavant venait de se faire éclipser par un sentiment beaucoup plus familier : la colère. Sin se mordit la langue pour ne pas lui hurler tout ce qu’elle avait à lui dire : oui, elle aurait bien eu envie de lui dire que la vie entière n’était qu’un jeu téméraire auquel les plus audacieux seulement avaient une chance, et que c’était un jeu auquel il ne faisait pas bon de perdre. Mais la lueur glaciale et mordante qui allumait son regard en disait certainement aussi long. Autant ne pas lui faire « l’affront » de le couper une fois encore car Vladislas semblait avoir encore bien d’autre choses à dire et peut-être allait-ce lui être utile, peut-être : « Et le problème, c'est que tu t'es attaqué à beaucoup plus fort que toi sans t'en rendre compte. » Non, sérieusement, elle ne venait pas de le deviner. Prenant bien en compte la baguette qu’il pointait toujours sur son cœur, la jeune Midnight se mura tout d’abord dans un silence de plusieurs secondes. A chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, elle semblait l’exaspérer, alors autant ne rien dire, elle gagnerait du temps. Non mais sérieusement, vous y croyez vous à celle là ? Sin Maireen Midnight fermer sa bouche quand on l’insulte ouvertement? Let’s face it, ça n’allait pas durer bien longtemps. Prenant une longue insipration, la jeune femme déclara d’une traite, sans respirer afin qu’il ne la coupe pas : « J’ai 17 ans, je suis une débutante, mais il me semble que j’apprend vite non ? Je t’ai eu, et deux fois, pas mal pour une amatrice ! Oh, je sais bien que tu pourrais me liquider, là maintenant, tout de suite, dans cette ruelle miteuse, mais entre nous, tu n’en tirerais aucune gloire, tu serais un criminel, non un héros, et entre nous, avoir du sang pur sur les mains, c’est pas la classe en ce moment! » C’était risqué, mais la demoiselle avait une grande gueule et un tempérament de feu, il faut lui pardonner. En fait, c’était même plus du domaine du suicide, mais elle avait l’impression que de toute manière, ce Vladislas Mikhaïlov ne ferait pas de quartier à son sujet.