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| Une nuit, de la musique et une Varini. [Dante] | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
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Aura ManciniETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.
► MESSAGES : 16 Mar 12 Juil - 20:32 |
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| Natalia était perplexe. Il n'arrivait pas souvent à la jeune génie d'être dépassée par les évènements, et quand cela arrivait, cela la plongeait dans un profond désarroi. Pourquoi son intellect largement supérieur à la moyenne ne lui avait-il pas permis de prévoir cela ? Ou, tout du moins, d'en envisager les possibles conséquences ? Ainsi, elle se serait sentie moins démunie, parce que là, un doute profond et total avait envahit tout son être. Il y avait tellement de paramètres à prendre en compte... Elle devait trouver un moyen de se vider l'esprit, au risque d'en perdre sa raison. Alors, c'est presque par réflexe que sa main se saisit de sa mandoline, posée sur son support à même dans la chambre de la jeune femme. D'un geste machinal, elle fit vibrer quelques cordes. Un sourire fleurit sur ses lèvres roses. Elle avait besoin d'air, elle avait besoin de musique ; elle sortirait cette nuit. Rien de tel qu'une balade au clair de lune pour renouer avec la raison. En s'emplissant la tête de notes, elle le savait, tout s'ordonnerait de nouveau de manière cohérente dans son cerveau. La musique. Peut importait la question, c'était toujours la réponse. Elle en avait la preuve chaque fois qu'elle se retrouvait en salle de musique avec Timoteo, ou chaque fois qu'Azaria sortait son violon pour l'accompagner et qu'elles partaient ainsi toutes les deux dans un rêve empli de croches et de demi-tons... Sortait... Ou plutôt avait sorti. Car Azaria Zuliani était portée disparue depuis la fin du mois de juillet. Comme chaque fois que cela lui venait en tête, Natalia avait l'impression qu'on lui mettait un nouveau coup de couteau en plein coeur. Avec tout ce qui s'était passé ces dernières semaines, comment allait-elle pouvoir survivre sans sa meilleure amie ? Celle qui avait tant contribué à la ramener à la vie, après tout ce qu'elle avait traversé les années précédentes ? Cela lui semblait tout bonnement impossible... Et pourtant. En public, elle faisait bonne figure, comme toujours. D'aucuns commençaient d'ailleurs à l'insulter sur son passage parce qu'elle gardait la tête haute alors que tout l'établissement était en deuil. On lui en voulait d'arborer un sourire satisfait à l'issue de cours où elle s'était particulièrement bien illustrée. Et elle en souffrait. Mais elle se consolait en se disant qu'elle prendrait sa revanche, et bien plus tôt que tout le monde l'attendait, car elle n'était pas connue pour sa patience... Enfin, dans un futur immédiat, elle allait tout de même devoir attendre. Attendre la nuit. Quand la lune jetterait sa lueur argentée sur les pelouses de l'établissement antique, elle fausserait compagnie à sa camarade de chambre et retrouverait alors un semblant de calme et de liberté. Une illusion, mais c'était déjà ça. Il fallait juste qu'elle tienne jusque là... Alors elle s'assit à son bureau, et sortit ses fusains. Distraitement, elle se mis à dessiner ce qui lui venait lorsqu'elle fermait les paupières... Et, comme chaque fois lorsqu'elle était plongée dans un art, elle perdait toute notion du temps. Quand elle refit surface, la soirée était déjà bien avancée, et ce qu'elle avait représenté lui coupa le souffle. Sans hésiter une seconde, elle mit la feuille dans sa corbeille à papier, heureusement vide, et sortit sa baguette. Un « incendio » plus tard, le visage d'un sicilien commençait à être rongé par les flammes, sous le regard impassible de la jeune femme. Seul un tremblement de sa lèvre inférieure trahissait son tourment. Comme si elle avait besoin de problèmes de coeur en ce moment, par dessus tout cela ! Ce n'était pas pour rien qu'elle avait notamment évité Mattia cet été... Bon, d'accord, en fait elle l'évitait depuis encore plus longtemps que cela, et ça commençait à devenir suspect, même Angelica lui en avait fait la remarque. Il allait vraiment falloir qu'elle ait une discussion avec lui, mais avant elle avait envie de se confier à Milo... Mais tout cela attendrait. Pour l'heure, la nuit était tombée. Alors, sans un bruit, après avoir vérifié qu'il ne restait plus de son dessin que des cendres, la Varini se saisit de son instrument de musique et sortit de sa chambre. Une fois arrivée dans sa salle de vie, elle risqua un coup d'oeil au loup qui pour l'heure semblait endormi. Mais on disait que quand il lui prenait l'envie, il avait les moyens d'empêcher les élèves de sortir... L'une des paupières de l'animal se souleva soudain, et l sembla la fixer un instant. Elle soutint ce regard, et il sembla se rendormir. Natalia expira profondément, puis sortit de son dortoir. Quelques minutes à peine lui suffirent pour atteindre l'extérieur et, de là, elle n'hésita pas un instant sur la direction à prendre. Elle traversa la grande plaine direction les collines, puis, de là, s'enfonça dans la forêt. Elle marcha pendant un temps qu'elle n'aurait su déterminer avec exactitude, enfin... Concrètement, si. Il lui suffirait de regarder la position de la lune dans le ciel et la variété des arbres pour savoir à peu de choses près combien de temps et de distance s'étaient écoulés depuis les batiments. Mais elle n'en avait pas envie. Pour l'instant, elle avait juste envie de se poser... Un arbre en particulier l'attira. Elle n'aurait su dire ce que cet endroit avait de spécial, mais elle voulait juste s'assoir contre le tronc de cet arbre centenaire, sa mandoline sur les genoux, bien calée entre deux racines. Et c'est ce qu'elle fit. Ses doigts fins et dextres se mirent immédiatement à effleurer certaines cordes, à en pincer d'autres, formant ainsi une mélodie. Et, machinalement, elle se mit à fredonner. Non, elle ne chantait pas, ce qu'elle jouait n'avait d'ailleurs pas de paroles puisque c'était une mélodie qu'elle venait d'inventer. Mais elle fredonnait tout en jouant. Et, peu à peu, son visage se détendait, ses traits se décrispaient. Ce qu'elle aimait la musique... Tout était toujours tellement plus simple sur un air de mandoline.
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Dante de PretsiETUDIANT. ► 3e année de DCFM.
► MESSAGES : 38 Mar 12 Juil - 20:34 |
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| Une soirée, encore une. Pleine d’excès, pleine de démence et de limites amplement dépassées. Cesare ne se souvenait plus trop de la manière dont elle avait débuté. Lorenzo et lui étaient partis faire la fête, et le sicilien savait que ca lui allait très bien. En effet, une découverte avait été que le mélange alcool, cigarette, et mandragores faisait vraiment du bien. Sortir de sa vie de Cesare di Lucciano, et juste être défoncé, ca donné un doux sentiment de liberté. Le jeune homme se souvenait en parti de la soirée, il se souvenait y être allé avec Lo, avoir bu, y avoir rencontré Alessia, et comme toute les autres fois avoir flirté avec elle, avoir fumé, avoir parlé à des gens, et être sorti pour prendre l’air car à force de danser il en avait eut besoin. Il sorti donc de la soirée, non avoir amené une dernière bière avec lui. Cesare déambula plus qu’autre chose, une cigarette à la main et sqa bouteille dans l’autre. Marcher en ligne droite c’était révélé être une mission impossible. Non seulement parce qu’il avait trop d’alcool dans le sang, mais aussi car il boitait encore suite à cette nuit là… C’est donc en zigzagant que le sicilien était arrivé dans les collines. Seul. C’était tout ce qu’il voulait à l’instant, être seul alors que quelques heures plus tôt il cherchait à se perdre dans la foule d’une soirée à Aurora bien trop arrosée. Il s’arrêta au pied d’un arbre, et se laissa glisser contre le tronc, n’ayant plus la force d’aller plus loin. Bad trip. Ou plutôt avoir l’alcool mauvais, ce n’était pas ce qu’avait recherché le jeune homme en allant se bourrer la gueule avec son meilleur ami. Loin de la musique et de la bonne humeur, il se retrouvait seul dans le noir. Il allait devoir s’habituer la solitude, car c’était clairement ce sentiment qui dominait chez lui ces derniers temps. Seul face au monde, et pourtant il n’était pas si mal accompagné. Toute sa famille était là, son petit frère, ses cousins et cousines, ses amis… Et pourtant. Cesare fouilla dans ses poches pour y chercher une nouvelle cigarette, malheureusement pour lui, il n’y trouva qu’un paquet vide qu’il lanca alors quelques mètres plus loin d’un air résigné. Il soupira longuement avant de lever les yeux au ciel et de n’y voir que des feuilles qui jouaient au grès de la fraiche brise de fin d’été. Ce n’était que des ombres qu’on distinguait faiblement… Un peu comme lui. Il n’avait toujours été que l’ombre de son frère, ou plutôt son bras droit, celui qui était là pour le soutenir, l’aider et l’appuyer, et cela lui avait toujours convenu. Comment une ombre pouvait survivre sans l’objet qui fait qu’elle existe ? Un deuxième soupir. Le sicilien passa une main dans ses cheveu en bataille tandis qu’il laissait tomber sa tête sur le tronc d’arbre sans aucune retenu. Il resta ainsi plusieurs minutes, avant de lever sa bière et de dire avant dans boire quelques gorgées.
A la tienne Cos.
Un bruit se fit entendre, mais Cesare ne pouvait pas voir de qui ou de quoi cela provenait. Il se trouvait de l’autre côté de l’arbre, et n’étant pas d’humeur curieuse, il se contenta de ne pas bouger et de rester là à regarder les formes des arbres se mouvoir comme une petite dance de Septembre. L’émetteur du bruit sembla s’asseoir juste à l’opposé de Cesare, de l’autre côté du tronc. Puis un air de mandoline s’en suivit accompagné d’un fredonnement qui allait si bien avec… Le sicilien n’avait jamais été fan de musique, et il aurait préféré de loin rester dans le silence dans lequel il s’était volontairement terré. La musicothérapie ? Très peu pour lui. Et pourtant, cet air là ne le dérangeait pas, il était à la fois doux, mélancolique, et avait quelque chose d’attirant, en tout cas pour lui. Une drôle d’alchimie fit qu’il voulait bien l’écouter, et entendre la suite. Au bout de quelques portées, le jeune homme ferma les yeux, et se souvint soudainement que si, il lui restait une cigarette, tout simplement dans sa poche. Il la sorti en même temps que son feu, et l’alluma sur une note de fa bémol. Si vous vouliez son avis, tout cet air était encore mieux sur un fond de tabac. Il tira une latte et expira la fumée qui se dissipa dans les airs petit à petit. Cesare regarda cette chose éphémère. Le regard perdu dans le vague, il était bien là. Il aurait aimé y rester à tout jamais, ni plus bouger de la chaleur de la fin d’été, de l’obscurité de la nuit, de cette mélodie qui l’emportait au loin dans un monde où la tristesse n’existait pas, où les obligations n’existaient pas, et où la mort n’était pas synonyme de destruction. Mais Cesare n’était pas utopique, ni plein d’espoir, il savait que tout ca avait une fin. Tout comme sa bière qu’il finit en deux gorgées, et qu’il jeta plus loin tout comme il l’avait fait avec son paquet de clope auparavant. La personne derrière le tronc l’avait surement entendit, ou bien même avait senti cette odeur de tabac brulé, mais l’un comme l’autre Cesare s’en fichait. Ce n’était pas si grave de caser le trip musique de quelqu’un, nan ? Et puis après tout, il n’était qu’un con d’égoïste de sicilien. | |
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Aura ManciniETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.
► MESSAGES : 16 Mar 12 Juil - 20:36 |
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| Comment avait-elle pu s'assoir à moins d'un mètre de quelqu'un sans s'en rendre compte ? Elle devait vraiment être perturbée. Mais bon, c'était fait, il y avait quelqu'un de l'autre côté de l'arbre au pied duquel elle s'était assise. Et il savait qu'elle était là, forcément. Il avait dû l'entendre arriver, s'installer, et commencer à jouer... Tandis qu'elle venait seulement de remarquer sa présence. Cela lui donnait un sentiment d'infériorité qu'elle n'aimait pas ressentir. Elle était un génie, on le lui avait assez répété et elle avait fini par s'habituer à l'idée et à même apprécier d'être toujours – sauf en présence d'Astrid – la meilleure. Alors de penser qu'elle n'avait pas remarqué le craquement de l'allumette... C'était la présence de la fumée qui l'avait d'abord alerté. Puis le jet de quelque chose, sans qu'elle ne put savoir exactement quoi. Mais cela avait piqué sa curiosité au vif, alors elle résolut de rejoindre la personne en question. Et puis, l'odeur de cigarette qui lui chatouillait les narines devenait de plus en plus tentante au fil des secondes... Non, elle ne se définissait pas en tant que fumeuse, loin de là. Rares étaient les Varini fumeurs, d'ailleurs, il était fortement déconseillé dans la famille d'être accro à quelque chose, fut-ce des simples cigarettes. Car après tout, chacun pouvait se retrouver dans une mission difficile ou compliquée à un moment ou à un autre, et où il ne serait absolument pas temps de parler de sevrage... Sans compter que l'on devenait plus manipulable lorsque l'on dépendait de quelque chose. Donc non, Natalia ne fumait pas vraiment. Mais de temps à autre, elle ne rechignait pas à prendre une bouffée de nicotine ou autre toxine approchant. Que cela soit en soirée, ou simplement lors d'une discussion, oui, cela lui arrivait... Bref, elle venait de prendre une décision. Elle rejoindrait ce type, quel qu'il – ou elle, après tout - soit. Elle devrait juste prendre garde à ne pas le ou la faire fuir... Car après tout, qui lui disait que cette personne voudrait bien de sa compagnie ? Elle même avait l'ambition de passer sa soirée seule avec elle même, elle pouvait comprendre qu'on veule de même... D'un autre côté, « on » aurait pu déjà la jarter. Elle avait donc une chance d'assouvir sa curiosité, et peut être même d'avoir une cigarette et, dans le meilleur des cas, de passer une bonne soirée. Mais ces derniers temps, elle préférait éviter de trop espérer... Alors elle s'estimerait heureuse d'une taffe et d'éviter une joute verbale. Ses doigts lâchèrent les cordes qu'elle pinçait, mais elle ne cessa pas de fredonner. Elle continua les douces modulations de sa gorge tout en sortant sa baguette magique, et recourut à un informulé pour enchanter son instrument. La mandoline se remit alors à dispenser ses douces notes, toute seule cette fois-ci. Elle jouerait en boucle ce que la jeune femme avait joué les quelques minutes précédentes. Natalia se remit alors sur ses pieds, et, le dos et les bras toujours contre l'écorce et sans cesser de fredonner, elle tourna autour de l'arbre jusqu'à se trouver à côté de la personne assise. Calmement, elle redescendit en glissant jusqu'à être accroupie à côté de lui. Car il n'y avait pas de confusion possible, c'était bien une personne de sexe masculin. Un homme, même, et non pas un garçon de premier cycle. Cela se devinait sans peine. Mais elle ne put l'identifier tout de suite. Il lui fallut attendre que la lune gibbeuse, jusque là en partie cachée par des cumulonimbus, les éclaire complètement de sa vive lueur pour qu'elle se rend compte qu'elle connaissait ce visage. Elle le connaissait même très bien. Cela faisait maintenant quelques années qu'elle l'observait à la dérobée quand elle le pouvait, et l'an dernier elle avait eu le loisir de le regarder de longues heures durant lors d'une séance de pose qui resterait gravée dans sa mémoire... En attendant, le portrait en question était toujours dans une salle du Domus de la filière classique. Le portrait de Cesare di Lucciano, peint par Natalia Varini. Si elle s'attendait à le voir là, ici, maintenant... Elle ne serait sans doute pas venue. Il était dangereux, tant pour sa famille que pour sa santé mentale, qu'elle s'approche trop de lui vu la manière dont elle le voyait. Et pourtant, elle en était consciente, elle ne se résoudrait pas à partir de sitôt... Une tendance à l'autodestruction ? Peut être. Mais Azaria n'était plus là pour la ramener à la raison. Alors, en désespoir de cause car elle ne savait pas quoi faire d'autre, elle continua à fredonner. Et la mandoline continua à égrener des notes. Et les étoiles continuèrent à briller au firmament. La septième année regardait droit devant elle, sans trop bouger, se contentant d'accompagner la musique. | |
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Dante de PretsiETUDIANT. ► 3e année de DCFM.
► MESSAGES : 38 Mer 13 Juil - 22:21 |
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| Cesare, dans le brouillard, ne fit pas tout de suite attention à la joueuse de mandoline. A vrai dire, lui qui n’était pourtant pas vraiment sensible à la musique, était transporté par la douce mélodie accompagnée de ce fredonnement qui avait le don incroyable de le calmer. En ce n’était pas mince affaire en ce moment, on ne pouvait pas dire que le sicilien était serein. On ne pouvait vraiment pas le dire. Le jeune homme, la tête appuyée contre le tronc d’arbre sentit la présence de la jeune femme à côté de lui. Il ne savait pas vraiment comment elle était arrivée ici, ni qui elle était. A vrai dire, ce moment était parfait pour mettre fin à ses jours. Il aurait suffi que Sandro passe dans le coin… Et ca en aurait été fini de Cesare di Lucciano, successeur légitime à la tête de la grande mafia sicilienne. Peut-être que c’était ce qu’il voulait au fond. Peut-être qu’il avait simplement envie d’être libéré de toutes ses obligations… de ses devoirs, envers eux tous. De sa famille. Il voulait rejoindre Cos parce que sans lui, tout ca lui paraissait insurmontable. Il ferma les yeux un instant. Regardez-le. Un être si faible et pathétique. Loin de ce qu’il avait été avant, loin du grand Cesare, empereur de Rome. Il se voyait là, à la merci de n’importe qui, de n’importe quoi, et il se sentait tout simplement pitoyable. Comment il était arrivé à un tel niveau de déchéance ? C’était vraiment un mystère. Alors Cesare ré-ouvrit les yeux. Même si il était maintenant avéré qu’elle n’allait pas le tuer, ce qui serait déjà fait, il ne pouvait plus se permettre de se montrer faible. Il devait être fort, pour eux tous. Parce que la famille, c’est le plus important et qu’elle passe avant tout même avant sa dépression à lui. Il était un di Lucciano, bordel de merde. Il tourna la tête vers elle. Il s’attendait surement à tout sauf à ca. Il détourna aussitôt la tête et un rire rauque se fit entendre, un rire court, étouffé et empli de cynisme. C’était bien sa veine. Sa tête se reposa contre le tronc d’arbre un peu plus violemment que la première fois, et avec un sourire amer, il dit.
Natalia Varini… C’est bien ma veine.
Il aurait préféré n’importe qui d’autre, même Chiara qui le couvait comme pas deux ce qui le rendait dingue, mais pas elle. Natalia. Une Varini. Il ne pouvait même plus se permettre de se contenter d’être indifférent ou désagréable avec elle maintenant. Il ne pouvait plus se permettre de poser pour elle. Il se devait de la détester. Il se devait de la haïr. Il se devait de la massacrer jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Rien. Même pas de la poussière. Mais comment pouvait-il faire ca alors que tout ce qu’il voyait en elle c’était ce sourire ? Ce sourire envoutant. Celui qu’il n’oublierait jamais. Natalia Varini, une ennemie qu’il aurait aimé prendre dans ses bras. L’amertume le prit à la gorge. Natalia Varini. Varini. Varini.
Tu ferais mieux de partir. | |
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Aura ManciniETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.
► MESSAGES : 16 Jeu 14 Juil - 23:31 |
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| L'envie d'en finir. Finalement, ils ressentaient tous ça, à des degrés différents. Eux tous, enfants de mafias. Certains pensaient qu'on leur mâchait tout, que la vie était trop facile pour eux, mais il n'en était rien. Le poids des responsabilités pesait lourd sur leurs épaules. On leur demandait beaucoup, et à certains – les aînés, les successeurs potentiels – encore plus. Ils avaient tous souhaité à un moment ou à un autre que cette guerre finisse, qu'elle n'ait jamais existé, ou du moins qu'elle se fasse sans eux. Mais en général ces moments étaient très brefs. Les convictions de leurs familles étaient bien trop ancrées en eux pour que cela dure bien longtemps ; et ils finissaient tous par avoir une raison personnelle de continuer. La plupart du temps, cela convenait à Natalia, mais parfois elle avait besoin d'un exutoire, un moyen de s'échapper, de ne plus penser à rien, de se libérer ne serait-ce que provisoirement de toutes les attentes des autres qui l'entravaient. L'art représentait cela pour elle, et bien plus encore. C'était pour cela qu'elle était venue ici jouer ce soir, et qui sait peut être était-ce aussi ce que recherchait Cesare en se posant à cet endroit également. C'était sans doute pour ça qu'il ne l'avait pas encore attaquée, d'ailleurs... Non elle n'avait pas peur ; oui elle était sur ses gardes, sa baguette entre ses doigts, depuis qu'elle l'avait reconnu. Ses sentiments ne l'aveuglaient pas encore au point de perdre toute prudence, et elle savait bien – ou croyait savoir – qu'il n'éprouvait que pure haine à son égard. Vu la façon dont il l'avait quittée la dernière fois qu'ils s'étaient trouvés dans la même pièce, et les regards noirs qu'elle avait cru surprendre posés sur elle depuis, cela lui paraissait évident. D'ailleurs...
Natalia Varini… C’est bien ma veine.
Elle ne put s'empêcher de frissonner légèrement en entendant son rire. Un rire froid, cynique, qui n'avait rien à voir avec celui qu'elle lui avait entendu le jour de leur rencontre, des années auparavant. Ce ricanement étouffé la blessait, et en même temps lui ouvrait les yeux. Il fallait qu'elle cesse ce stupide amour à sens unique. Mais en attendant, elle allait agir comme elle aimait le faire pour brouiller les cartes et déstabiliser les ennemis potentiels : faire l'exact opposé de son interlocuteur. Elle ne cessa donc pas de fredonner, fit fleurir un sourire calme sur un visage paisible – heureusement, vivre dans une mafia vous aide à contrôler vos expressions, même quand votre cœur est en train d'être brisé en mille morceaux – et posa sa baguette sur le sol à côté d'elle.
Tu ferais mieux de partir.
Curieusement, elle ne sentit pas de réelle menace dans sa voix. Alors elle répondit :
Pas tout de suite. pause. Tu me files une taffe?
C'était osé, mais il fallait tenter le tout pour le tout. | |
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Dante de PretsiETUDIANT. ► 3e année de DCFM.
► MESSAGES : 38 Ven 15 Juil - 11:24 |
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| « Pas tout de suite. »
Il ne dit rien. Grand miracle que d’avoir fait boucher sa grande gueule de sicilien. La vérité c’était qu’il ne voulait pas qu’elle parte, alors pourquoi insisterait-il ? Après tout il avait déjà fait ce qu’il avait eu à faire en lui disant de partir la première fois. Maintenant il aurait dû avoir la conscience en paix. Si seulement ca avait été le cas, même avec tout cette alcool dans le sang ce ne l’était pas. Mais il se sentait bien, avec cet air de mandoline et elle à ses côtés. Mais qu’est ce qu’il pouvait être con parfois ! Il tourna de nouveau le visage vers elle. Il avait envie de voir son beau visage.
« Tu me files une taffe ? » « Au point où j’en suis. »
Il haussa les épaules et lui tendit sa cigarette tandis que son regard embrumé par l’alcool ne quittait pas celui de la belle de Bologne. Et merde, si seulement son cerveau arrivait à contrôler le reste de son corps, il serait loin depuis longtemps lui ! Mais non il restait là à regarder une ennemie fumer sa clope. Plus jamais il ne boirait, plus JAMAIS ! (oui c’est ca oui) Son regard se fit curieux tandis qu’il ne la lâchait pas des yeux tout simplement hypnotisé par elle et son aura.
« Qu’est ce que tu fais là ? »
Voilà que maintenant Cesare di Lucciano commençait une petite discussion tranquillou avec Natalia Varini. Il y avait vraiment de quoi être perdu, et pourtant le jeune homme semblait toujours aussi posé, toujours aussi à sa place. Il était vraiment dur à suivre. | |
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Aura ManciniETUDIANTE. ► 2e année de SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.
► MESSAGES : 16 Sam 16 Juil - 0:06 |
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| Au point où j’en suis.
Natalia ne put dissimuler son expression étonnée quand il accepta. Elle s'attendait vraiment à un refus de sa part. Qui sait, peut être qu'il restait derrière cette façade de nouvel héritier de mafia un peu de ce jeune garçon qu'elle avait connu en première année. Elle pris donc la cigarette entre ses doigts avec toute la douceur dont elle était capable, et la porta à ses lèvres. Une bouffée, puis deux. Elle avait conscience de son regard posé sur elle, mais préférait faire comme si de rien était, ses yeux perdus dans les ombres des bois en face d'elle. Finalement, elle commençait à se dire que pour agir de manière aussi incohérente, il devait être bourré. Ce n'était pas ce soir, déjà, la soirée dont Adrian lui avait parlé en début de semaine ? Peut être. En définitive, elle s'en fichait, cela l'arrangeait juste qu'il ne soit pas totalement hostile à son égard. Elle n'avait vraiment pas envie de s'opposer à quelqu'un ce soir. Sans trop attendre, elle lui rendit sa clope pas encore tout à fait consumée. Elle avait eu ce qu'elle voulait, cela lui suffisait pour l'instant, et puis de plus il semblait en avoir sérieusement plus besoin qu'elle. Elle, elle avait toujours sa musique... D'ailleurs, tandis qu'il lui posait une question, elle tendit le bras en se penchant légèrement afin de récupérer son instrument de l'autre côté de l'arbre.
Qu’est ce que tu fais là ?
La question était abrupte, mais il n'y avait pas tant d'animosité que cela dans sa voix. La jeune femme pris juste le temps de rompre le sortilège et de se remettre à jouer elle même avant de répondre d'une voix grave :
– J'essaie d'arrêter de penser.
Sa musique constituait à la fois en une continuité et une évolution. A vrai dire, ce n'était pas si mal comme compo, et elle décida de mémoriser les notes. Qui sait, elle pourrait toujours essayer de le rejouer dans d'autres circonstances, voire même d'en faire un morceau élaboré. Momentanément absorbée par ses cordes, elle releva la tête de sa mandoline et quand ses yeux croisa ceux de son ennemi, elle ne put s'empêcher de lui lancer un sourire incertain. Presque timide.
– Et toi ? | |
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Dante de PretsiETUDIANT. ► 3e année de DCFM.
► MESSAGES : 38 Sam 16 Juil - 9:13 |
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| « J'essaie d'arrêter de penser. »
Drôle de réponse. Et impossible but aussi. Cesare continua de la regarder comme si de rien n’était. Comme si il parlait à n’importe qui alors que clairement ce n’était pas le cas. Il se demandait pourquoi une fille comme elle avait besoin de s’arrêter de penser. Pour lui elle savait toujours tout et pourquoi, et tout devait lui paraitre limpide et clair. A croire que ce n’était le cas pour personne. En fait ca avait été bête de sa part de croire ca. Rien n’était limpide et clair pour personne. Il tira une nouvelle taffe et sans la quitter du regard lui demanda alors, avec une curiosité non dissimulé dans le ton de sa voix, mais aussi dans son regard.
« Et alors ? Ca donne quoi de ne pas penser? »
Question stupide. Comme si l’on pouvait s’arrêter de penser. Mais Cesare n’était jamais arrivé à ce niveau-là de réflexion avec ces grammes ci d’alcool dans le sang. Le sicilien attendait pourtant une réponse, mais ce fut une autre question qu’il eut en retour. Il aurait pu s’y attendre et pourtant cela l’étonna sincèrement.
« Et toi ? » « Moi ? »
Lui ? Ce qu’il faisait ici ? C’était une bonne question. A vrai dire il ne savait pas vraiment. Peut-être qu’il fuyait tout simplement, qu’il fuyait les gens, son meilleur ami Lorenzo, Alessa qui l’aimait bien et avec qui il avait dansé toute la soirée, ses cousins, ses cousines, son frère. Juste pour se retrouver. Mais à vrai dire ce n’était même pas cela. C’était un tout autre niveau dans la complexité de caractère de Cesare di Lucciano, sicilien fier et complétement torché à cet instant précis. Il détourna son regard de Natalia pour regarder droit devant lui. Il prit une nouvelle taffe et se frotta le front avec son pouce tout en riant légèrement, un rire de gars saoul, qui n’avait pourtant pas de quoi rire. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Surement ce qu’il n’avait pas été foutu de faire depuis près d’un mois maintenant. Ce pourquoi il se mettait dans cet état là, parce qu’autrement ca lui semblait trop dur.
« J’essaie de dire au revoir. Et je désaoule aussi par la même occasion. »
Il prit une nouvelle taffe et écrasa sa clope par terre. | |
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