« Oh et euh... mon linge! Il ne va pas se laver tout seul j'ai plus rien à me mettre alors t'es gentille hein! »

Une lourde mèche de cheveux bruns retomba sur le visage d'une Maëlys à bout de nerfs. Elle posa un instant sa serpillière pour dégager sa figure avant de continuer son ménage tandis que Michaella Davis se revernissait les ongles des pieds sur le dernier numéro de Gossip Witch. Depuis qu'elle s'était levée ( à 11h ) Michaella Davis avait eu une journée exténuante. D'abord, elle avait déjeuné et laissé ensuite son bol et son verre de jus d'orange sur la table (qu'elle n'avait bien sûr pas essuyée). Après elle avait passé approximativement une heure dans son bain jusqu'à ce que Maëlys, comme un fait exprès, ne vienne l'en déloger parce qu'elle avait du linge à laver. Là dessus, elle était sortie sans même rincer la baignoire en prenant le peignoir d'Adonis dans l'espoir que son parfum resterait dessus jusqu'à ce que le jeune homme ne s'en serve.

Puis sur les coups de midi, il avait fallu qu'elle fasse remarquer à Maëlys qu'il était peut-être temps de lâcher un peu son chiffon à poussière pour faire la cuisine. C'est vrai quoi, elle avait faim elle. Mais pensez-vous que cette gourde qui partageait le lit de SON Adonis allait pouvoir s'en sortir toute seule. Non! Bien sûr! D'ailleurs à ce sujet Michaella avait une théorie: Maëlys faisait exprès de mettre trop de sauce dans sa salade pour la faire grossir tandis qu'elle conserverait sa taille mannequin. La peste!

Après le repas Michaella s'était empressée d'aller se poster à la fenêtre, toute poitrine offerte à la rue en attendant le retour d'Adonis et comme il n'arrivait pas, elle avait décidé de se refaire les ongles pendant que Maëlys jouait les soubrettes et terminer le ménage, puis s'occuper du linge (nous reviendrons là dessus d'ailleurs). Tout le monde le sait, une femme avec une serpillère dans la pratique ça n'a jamais rien eu de sexy. Alors qu'une femme bien pomponnée...

« Adoniiiiiiiiiiiiiis Adoooooooooooooooooooonis! »

Le coeur de Maëlys se crispa sous les assauts répétés de cette insupportable voix de crécelle qu'avait Michaella, puis il s'allégea à l'idée qu'Adonis était en bas dans la rue. La jolie brune se dépêcha de terminer le ménage mais à vouloir bien faire, elle laissa la part belle à Michaella qui se pendit au cou du maître de maison comme il venait tout juste de pousser la porte. Elle ne portait qu'une chemise (visiblement une chemise qui appartenait à Adonis) qui lui tombait à mi-cuisse. L'élégance même.

« Maëlys ? »

La brunette accourut au son de cette voix qu'elle chérissait tant mais ce ne fut que pour prendre un revers absolument affreux. Le tableau de Michaella pendue au cou d'Adonis, et de l'enfant qu'il tenait dans ses bras lui fit un tel choc qu'elle crut mourir sur le coup. Pâle comme la mort, Maëlys balbutia quelque chose ... Intérieurement elle suppliait le ciel de tout son coeur que cet enfant ne soit pas celui d'Adonis. C'est à ce moment là qu'elle vit qu'un autre jeune homme était là.

Peut-être était-ce Jude ou même Maëlan, les frères dont Adonis lui avait parlé. Cela laissé une petite chance que l'enfant ne soit pas d'Adonis non?

« Je suis là. », fit-elle simplement avec un sourire parce qu'elle savait que ça lui ferait plaisir.

Il fallait qu'elle prenne énormément sur elle pour faire abstraction du baiser que Michaella venait de poser sur la joue d'Adonis. Effort surhumain même, mais elle se rompit à l'exercice et contrairement à la blonde, eut un petit mot pour l'inconnu qu'avait ramené Adonis.

« Bonjour. »
« Alors tu me présentes pas mon chéri?!! », ça c'était pour la contribution de Michaella Davis, les seins pointés comme des obus en direction de Maëlan Dashwood.

Maëlys eut un demi-sourire d'excuse à l'encontre de leur invité. Mon dieu pourquoi diable ne l'avait-elle pas poussée par la fenêtre tant qu'il en était encore temps?

« Maëlys ? Enchanté. »
« C'est bien ça. Tout aussi enchantée. »

La brune avait un sourire avenant bien différent de celui très plastique de Michaella.

« Tu veux bien éloigner ces choses de mon fils avant que ça ne lui explose à la gueule, s'il te plait ? »
« Michaella, dégage. »

Cet assortiment de phrases désagréables fit l'effet d'un baume au coeur pour Maëlys. Si à côté d'elle Michaella déchantait, et affichait ouvertement sa très grande contrariété - ne jamais froisser une fausse blonde refaite de la tête au pied - Maëlys elle, sentait son coeur se réchauffait. Ca aurait presque rattrapé la journée épouvantable qu'elle venait de passer avec l'autre folle furieuse.

Adonis rapprocha Maëlys de lui, toujours pour le plus grand déplaisir de Michaella. Bien sûr la brunette obéit, bien docile.

Maëlys, je te présente Maëlan mon frère. Il a emmené son fils. Il y a à peine quelques minutes, je ne savais même pas que j’étais rendu oncle. »
Il est trop mignon. Comment est-ce que tu t'appelles?, demanda Maëlys au petit garçon qui la regardait.

Dans son dos Michaella se demandait comment elle allait pouvoir retourner la situation à son avantage et, n'ayant pas la moindre fibre maternelle il allait vraiment qu'elle prenne sur elle pour avoir l'air de la meilleure maman de substitution du monde. Le tout étant de séduire Adonis et non pas son frère. Un homme avec un mouflet mais quelle horreur!

« Au fait… ça sent super bon. Tu as fait quoi ? »
« Lasagne al forno avec du parmesan. », répondit-elle un peu fière d'elle.

Après tout elle les avait fait elle même de A à Z sauf le parmesan évidemment mais on pouvait dire que Maëlys était un cordon bleu, une passion que sa mère lui avait transmise en bonne italienne. Maëlys DiAmore... princesse d'amour si on voulait s'amuser à traduire. Cela résumait assez bien tout de la jeune mannequin.

« Peut-être que nos invités peuvent faire honneur à ta cuisine. »
« Bien sûr, il y en a bien assez pour tout le monde. Je vais rajouter deux couverts. », et ce disant... elle s'éclipsa dans un sourire, toujours aussi avenante.
« Tu n'oublieras pas de sortir mon dessert, mais pas trop tôt je ne veux pas que la chaleur le fasse fondre. », ajouta Michaella d'une voix chantante sans bien sûr aller l'aider à mettre la table.

Son dessert? Mais quel dessert?

Il ne manquerait qu’Indiana et Jude pour faire une réunion familiale. Sa famille qu’il aimait tant, même si elle avait été défaite par deux têtes fortes qui aimaient la même fille. Cette fille qui n’était nulle autre que la belle Avril Adler. Cette femme avec ce caractère fort qui faisait tourner des têtes à plus d’un homme. Elle dégageait une étincelle de noblesse qui déroutait le bel Adonis. Il devenait pratiquement gaga intérieurement devant le regard froid de la belle Adler qui semblait si loin de lui. Elle était à Maëlan depuis toujours, pourtant elle n’avait jamais connu son côté romantique, doux et amoureux fou. Il était fou d’Avril. Il n’y avait aucun doute, même s’il n’osait l’avouer. Trop de mal. Trop d’amour finissait par tuer à petit feu l’adolescent qui devenait un homme aux côtés de sa Maëlys. Il avait grandi. Oubliant le regard d’Avril, la prestance et tout ce qu’elle dégageait. C’était Maëlys maintenant. La jolie jeune femme qui dormait depuis au moins six mois à ses côtés. Il était heureux. Heureux comme tout, même si Michaëlla venait assombrir les jours de bonheur. Que faisait-elle ici ? Pourquoi gâchait-elle le monde heureux d’Adonis ? Il ne la voulait pas dans son décor heureux et familial. Il ne voulait pas que son neveu voit une femme aussi peu désirable, malgré les énormes obus qui en ferait baver plus d’un. Il voulait plutôt que sa famille et son neveu voit quel genre de femme respectable qu’Adonis aimait. Il n’aimait pas nécessairement sortir avec les demoiselles avec très peu dans la tête et tout en sein. On sait tous les seins des femmes étaient le cerveau des filles dans le genre Michaëlla et les pures blondasses de ce monde. Adonis les catégorisait par la grosseur de leurs seins. Plus que leur sein était énorme, plus qu’elles étaient stupides. C’était bien cela. Elle était une petite femme tout ce qu’il y avait de plus con. Une femme qui ne savait rien. Une femme qui le dérangeait grandement dans sa vie. Elle n’était pas la bienvenue dans ces retrouvailles touchantes entre deux frères qui s’étaient longuement détestés à cause d’une jeune femme. Une jeune femme qui avait poussé, sans le vouloir, le kidnapping d’une autre jeune femme qui était innocente. Adonis vint se poser aux côtés de sa Maëlys en tournant pratiquement le dos à l’intrus. Il faisait les présentations de façon très enthousiaste. Il était fier de présenter deux personnes qu’il aimait, même s’il ne connaissait pas vraiment … il l’adorait déjà parce qu’il était un Dashwood. Il faisait partie de la famille.

Maëlys avait cuisiné. Cela se sentait dans tout l’appartement. Elle était une jeune femme avec pleins de qualités formidables. Cette femme savait cuisiner. Ohhhh que oui ! Il en pouvait en témoigner plus d’une fois d’ailleurs. Comment ne pas craquer pour la cuisine italienne ? Maëlys la connaissait certainement sur le bout des doigts puisqu’elle était, elle-même, Italienne. Adonis avait invité Maëlan et son fils, Audran, à manger avec eux. Il avait pourtant demandé l’avis de Maëlys qui semblait complètement heureuse que deux autres personnes fassent honneur à sa cuisine. « Bien sûr, il y en a bien assez pour tout le monde. Je vais rajouter deux couverts. » Adonis était bien heureux de savoir qu’elle en avait fait beaucoup pour ce qu’ils étaient en nombre. Bref, il était content de pouvoir bien accueillir son frère à l’improviste. Maëlys était une femme à marier après tout, même s’il n’avait toujours pas fait de de demande. Il le pensait. « De toute manière je me serais invité et j’aurais tout mangé. » Il sourit à son frère. C’était très bien Maëlan. Il laissa un petit rire s’échapper. Il trouvait sa réplique vraiment amusant. « Tu m’en aurais laissé un peu tout de même ! Sinon, j’aurais du te jeter dehors » dit-il toujours en souriant. Pourtant, il changea de sujet pour parler d’Avril. Un sujet plus que sérieux entre les deux. Adonis eut bien peur de tomber nez à nez avec un Maëlan furieux qui voudrait se battre pour avoir abordé le sujet. Ce n’était sans aucun but quelconque qui en parlait. Ce n’était pas pour repartir dans une histoire sans fin rempli d’énormément de violence qu’il lui en parlait. « Comment dire … Avril c’est… compliqué. Mais je l’aime tellement. » donc il la voyait toujours. Adonis était loin d’être furieux. C’était normal après tout selon lui. « c’est normal, c’est tout de même une fille super. Par contre, elle n’est pas pour moi, mais pour toi. Vous êtes fait pour aller ensemble » Adonis était presque mignon avec son frère. Il était tout de même un gentil frère quand il aimait ses frères. Bien qu’il ait détesté Maëlan plus que tout au monde une bonne partie de l’année. Il aimait son frère d’une façon inconditionnelle. Il faisait partie de lui, comme il faisait partie de Maëlan. Ils avaient une connexion comme tous les autres jumeaux qui peuplaient cette terre. « Tu n'oublieras pas de sortir mon dessert, mais pas trop tôt je ne veux pas que la chaleur le fasse fondre. » Il regarda Michaella se demandant tout simplement pourquoi ouvrait-elle encore la bouche et aussi… Quel dessert ? Il regarda Maëlys avec la tête de dire : « elle a cuisiné elle ? ». Adonis fronça les sourcils pas trop sur de savoir si c’était de bonne augure ou non. Il regard Maëlan qui semblait heureux de constater qu’il y avait du dessert. Lui, il ne savait pas quoi penser en ce moment même. « Youh, on a le droit à un dessert ? » « Moi si j’étais toi, grand frère, je ne mangerai pas sa nourriture. Je ne sais pas depuis quand qu’elle sait cuisiner… J’abstiendrais de tout dessert de sa provenance. Nous ne savons pas ce qu’elle aurait pu mettre dedans. Imagine un philtre ou des suppositoires. Dégoutant ! Je ne ferai pas confiance à une blonde à grosse poitrine… qui est loin d’avoir une intelligence assez développée pour faire de la nourriture ou quoique ce soit d’autres. »

« Au fait, Maëlan, tu as d’autres conquêtes en vue ou tu es toujours avec… »

A ce début de question anodine, Maëlys ne tilta pas. Elle ne savait rien de ce qui avait pu unir ou désunir les Dashwood. L'ombre épouvantable d'Avril Adler était même partie depuis quelque temps. Depuis qu'Adonis c'était un peu plus rapproché d'elle et depuis que Michaella occupé au sens propre et au figuré tout l'espace dans l'appartement...

« Comment dire … Avril c’est… compliqué. Mais je l’aime tellement. »

Maëlys se raidit et manqua échapper le plat de lasagne. Mais elle se rattrapa in extremis faisant de son mieux pour ne pas écouter la suite de la conversation. Michaella s'aperçut pourtant de la chose mais elle ne dit rien elle non plus, réfléchissant à la manière dont elle pourrait se resservir de ça à son avantage plus tard.

« On peut passer à table quand vous voudrez. », fit Maëlys d'une petite voix.

Michaella s'installa et tendit son assiette attendant que Maëlys la serve bien entendu.

[list]Adonis regardait d’un mauvais œil Michaella qui dérangeait les réconciliations. Il ne voulait pas voir cette intruse dans son portrait familiale qui n’était pas encore complet. Une partie du quatre quart était à nouveau ensemble. Cette partie qui avait été détruite. Adonis et Maëlan à nouveau complice pour le meilleur et pour le pire. Maëlys avait sa place dans ce décor. Elle faisait partie de sa famille pour lui. Il ne voyait pas une autre femme à l’instant qui pourrait la remplacer. Entre nous, Adonis était fou de Maëlys physiquement et sentimentalement. Il aimait sa personne en entier. Il ferait tout pour ses beaux yeux. Michaella s’offusquerait surement si elle recevait les commentaires d’Adonis et son frère. Son frère et lui aimaient les jeunes femmes avec des courbes normales. Il parlait au nom de son frère, puisqu’ils avaient été attirés par la même femme. Maëlys ressemblait physiquement au type de femme qu’était Avril. Il ne pouvait pas dire qu’elle était la copie conforme d’Avril. Elle ne lui ressemblait pas tant que cela au fond, mais elles n’avaient pas d’énormes obus qui pouvaient éclater à tout moment. C’était effrayant. Adonis loucha en direction de Maëlys. Ouais, ma Maëlys est dix fois mieux que la garce, pensa-t-il en voyant sa petite-amie non-officielle, mais officielle chez les Dashwood. Il la voyait s’activer sans se soucier de regarder les réactions que sa douce avaient en parlant d’Avril. L’idée d’un complexe ne lui effleura pas l’esprit. Il posa son regard sur Audran qui semblait tout excité à l’idée de manger. Il sourit. Il était tellement mignon. Il le regarda traverser la pièce pour monter sur une chaise tendant ses mains vers les lasagnes prêts à mettre les mains dans ces dernières. Il sourit plus grand en le regardant. Maëlan faisait des gros yeux comme un vrai père. C’était avec cette scène familiale qu’Adonis Dashwood le cœur léger vint poser son derrière de roi au côté de l’autre roi Dashwood.

Une scène épique se préparait entre Audran et l’autre blonde. Celui qui se fera servir le premier. Adonis suivait la scène avec attention. « Je ne sais pas… pour toi Maëlan, mais je mise sur Audran. » il sourit à l’intention de son frère. « Mais je ne sais pas ce qui me fait plus de peine, une adulte criarde ou une débile qui se bat contre mon neveu ? » Il hochait négativement de la tête. Il savait au fond que Maëlys servirait tout le monde avant de servir Michaella. Puis, pourquoi était-elle assise à CETTE table quand elle n’était pas inviter à CETTE table ? Bref, Adonis ne voyait pas en quoi Michaella avait de la place à la table. Il n’en fit pas de commentaire pour ne pas déclarer les cris et les pleures d’une… d’une « pétasse » dans le genre de Michaella. Pas besoin de cette femme dans sa maison détruisant sa relation et les retrouvailles. « Au fait, Maëlan… tu nourris Audran ? » Pour commenter en taquinant Maëlan sur le comportement d’Audran qui était plus que mignon. Il fera surement plaisir à la cuisinière.