On était début octobre et malgré a date, une grêle battait les grandes fenêtres du château. Ils devaient cela à la nuit perpétuelle très certainement qui n’avait fini qu’eu début de l’été. Les courants d’air glacials balayaient les couloirs de plus en plus déserts de l’Ecole. Sin emmitouflé dans une cape de haute qualité offerte très gracieusement par son cousin, enfin surtout par son oncle, durant son séjour cet été, se demandait si cela valait bien la peine de gravir les marches pour se rendre au cours d’Histoire de la Magie alors qu’elle pouvait faire venir n’importe quel Serdaigle actuellement à ses ordres grâce à la merveille de Sortilège qu’est l’Impero pour lui donner ses notes le soir même. Mais elle prit tout de même la peine d’y aller, après tout, elle avait des ASPICS à passer à la fin de l’année et personne ne pourrait les passer à sa place bien qu’elle en rêve. Cependant, il y a des jours où on ferait bien mieux de suivre son instinct, la jeune Midnight allait bientôt s’en rendre compte. La blonde avait quitté la chaleur du cachot des Serpentard pour gravir les marches en pierre blanche jusqu’au premier étage : direction, le cours d’étude des moldus.

Sin poussa la lourde porte en bois qui masquait la salle de classe pour se rendre compte qu’elle devait être légèrement en retard. La salle était déjà pleine et elle essaya de se faire aussi petite que possible pour rejoindre la seule place libre du dernier rang. Mais avant d’avoir pu poser ses affaires, la voix tonitruante du professeur l’interpella : « Miss Midnight, quand vous perturbez mon cours, ayez au moins la décence de vous excuser » avant de continuer son exposé. Sin ne s’excusa pas pour autant. Elle commença à prendre des notes désorganisées avant d’arrêter tout simplement de les prendre: à quoi bon, l’histoire, c’était vraiment pas pour elle. Et franchement, elle s’ennuyait ferme. A la recherche d’une occupation, elle fini par apercevoir les Queens à l’autre bout de la salle : Brittany, Christy, Kimmy, Tiffanny, la bande au grand complet. Sin eu un petit sourire glacial : elle ignorait que ces quatre là connaissaient le chemin des salles de classe. En tout cas, elles avaient l’air de se faire autant suer qu’elle. A la différence près que Sin sentait que les ragots tournaient bien sur les feuilles qui passaient de l’une à l’autre. Oh bien sur, elle devait déjà tous les connaître, mais peut-être pouvait elle ajouter de l’eau à leur moulin. Elle prit une feuille de parchemin vierge et écrivit de son écriture proche de la calligraphie : « Les filles, Aleksander Hallen a quitté Poudlard pour casser avec Kassy, vous avez peut-être vos chances … » Ou comment semer la zizanie en une phrase. Elle plia délicatement le bout de parchemin en forme d’oiseau et le fit voleter jusqu’au fille. Elle vit le regard de Brittany et Christy et ne put s’empêcher de pouffer : il était de notoriété publique que les deux filles s’étaient étripées pour ce garçon et que maintenant il était avec leur victime préférée … Sin trouvait vraiment ça à mourir de rire, surtout en sachant que l’information qu’elle avait donnée était fausse, mais bon, ce n’était qu’un détail. De toute façon, c’était toujours elle qui réglait les différents des Queens, alors elle avait bien le droit de s’amuser un peu avec elles.

Malheureusement pour elle, sa petite crise de rire ne passa pas inaperçu, et le professeur était apparemment à prendre avec des pincettes : « Mademoiselle Midnight, pouvez vous donc répéter ce que je viens de dire ? » Le blonde haussa les épaules comme pour répondre par la négative. Le professeur remonta ses lunettes d’un doigts sur son nez avant de dire d’une voix qui ne laissait pourtant paraître qu’un agacement profond devant une élève peu réceptive, plaie des grands pédagogues : « Et bien miss Midnight, vous venez de vous offrir le premier tour pour les exposés de groupe. La révolte des Gobelins de Grande-Bretagne avec … » Les yeux inquisiteur de l’enseignant parcoururent la salle avant de se poser sur un jeune homme que la jeune fille connaissait plutôt bien, puisqu’ils avaient souvent joué ensemble dans leur enfance, leurs parents étant amis. «  … Monsieur Levingston. Une équipe de choc, je n’en doute pas » Sin adressa au professeur un regard qui voulait tout dire : elle n’aimait pas qu’on se moque d’elle. Et elle n’avait pas besoin d’une piteuse supplémentaire dans son dossier déjà peu glorieux malgré l’aide de ses petits pions de Serdaigle. « Pour demain, jeunes gens. » Le professeur frappa des mains et lança à l’adresse de la classe : « Le cours est fini, vous pouvez sortir, bonne fin de journée mes petits ! » Il pointa son doigt successivement sur Sin et Hadès : « Vous et vous … je vous laisse la salle pour travailler vous trouverez tous les manuels nécessaires dans l’armoire au fond de la classe. Et pas d’entourloupe, je saurais si quelqu’un d’autre est venu vous aider. Bonne soirée mes mignons. » Alors qu’il franchissait le seuil de la salle, Sin laissa siffler entre ses dents un : « Sale scrout à pétard ». Oui, bien entendu, elle avait eu l’intention de faire une fois de plus appel à ses petits larbins sous Impero pour la sortir de là, mais là, alors que le soleil se couchait doucement sur le lac, elle se disait que la nuit risquait d’être longue. Se tournant vers Hadès elle lui dit d’une voix presque autoritaire: « Qu’on soit clairs, je n’ai aucune idée de … je sais même plus c’est quoi le sujet »

: « Allez, on le fait et on s'en va s'il te plait. » Sin le regarda : il était sérieux? Il avait vraiment l’intention qu’elle bosse ? Ca allait être un carnage, vraiment. Le ton du jeune homme laissait de plus penser qu’il n’avait aucune envie d’être en sa compagnie, ce qu’elle trouvait plutôt insultant au vue du nombre d’année depuis lesquelles ils se connaissaient. Et Merlin seul sait à quel point la blonde pouvait être susceptible : « Oh, si te retrouver dans une salle tout seul avec moi te déplait, tu aurais du le dire avant, je pense qu’il y en a quelques uns qui se seraient battus pour la place » le ton de la jeune Midnight était très ironique et sa réflexion bien impropre à son rang pour une fois. Mais pourtant, elle était véridique. Voyant l’agacement profond dans lequel semblait être Hadès, elle n’insista cependant pas, ce n’était pas le moment de se chamailler pour un oui ou pour un non apparemment. Sin demanda simplement, comme la fille qui allait pour la première fois de sa vie faire un exposé qu’elle était: « Je fais quoi? » la jeune femme haussa les épaules, comme pour s’excuser: elle n’avait jamais écrit un seul exposé elle-même, elle se contentait de faire venir un ou deux des Serdaigles sous Impero dans la salle commune des Serpentard, leur donnait le sujet et ils filaient à la bibliothèque lui pondre un devoir qu’elle apprenait par cœur avant de le présenter devant la classe. Simple et efficace, mais là, cela promettait de long moments de solitude.

Repoussant sa chaise, elle s’assit sur le bureau à côté de hadès en attendant sa réponse, le regardant farfouiller dans ses parchemins. Il était clair qu’elle attendait qu’il prenne la direction des opérations. Regarda attentivement le jeune homme dans ce long silence, elle était en train de se dire que finalement, il était vraiment pas mal, et commençait à comprendre toutes les gamines hystériques qui ne parlaient que de lui dans les couloirs et qu’elle prenait généralement pour cible. Soudain, n bruit sourd se fit entendre, un bruit que la jeune femme avait souvent entendu en temps que fille de sorcier : un hibou tambourinait à la fenêtre sous la grêle battante. La jeune Midnight sauta de son perchoir et alla ouvrir la fenêtre pour récupérer le pauvre animal frigorifié. Non pas qu’elle en ait quelque chose à faire mais bon. D’un geste assuré, elle détacha le bout de parchemin détrempé accroché à la patte gauche du volatile et le déplia. C’était Christy, la seule autre Serpentard des Queens. Le mot était simple, clair, net et précis : « Aleksandar et Cian ensemble, salle commune des Serpy. Rapplique ». La jeune Midnight froissa le billet dans sa main d’un geste rageur et gracieux à la fois avant de venir se rassoir sur le bureau à côté du jeune Levingston. Était-ce une manière de se venger de sa fausse info de tout à l’heure, ou une véritable mise en garde, elle s’en fichait, il y avait certainement une part de vrai là dedans, de toute façon, elle ne pouvait pas aller vérifier et Christy le savait très bien. Alek ne tournait pas rond ces temps dernier et leur petit jeu commençait sérieusement à la fatiguer : elle n’avait pas envie de devenir la petite blondinette jalouse accro à ce mec, c’était hors de question.

Une idée nouvelle se mit à germer dans son esprit alors qu’elle regardait son « ami » d’enfance s’activer en attendant qu’il daigne lui expliquer quelque chose, même si au fond, elle n’en avait rien à faire. Si Alek arrivait à savoir qu’elle était ici, enfermée avec Hadès, alors peut-être que c’est lui qui se transformerait en blondinet jaloux et possessif … c’était à essayer. Elle prit rapidement un bout de parchemin et griffonna : « Avec Hadès en salle d’histoire. Autant dire qu‘on fait pas que de l‘histoire. Fait le savoir. » Demander à une Queen de faire tourner une info, c’est comme l’écrire en gros sur le mur de la Grande salle : en 10 minutes chrono, tout le monde le sait. Avant que le jeune homme n’ait pu en lire quoi que ce soit, elle le remit à la place de l’autre billet sur la patte du Hibou et ouvrit la fenêtre pour le laisser partir vers sa destinataire. Sin revint une fois de plus vers Hadès sans plus d’explication et demanda une nouvelle fois : « Alors on fait quoi ? » Au ton enjôleur qu’elle avait cette fois utilisé, on pouvait se poser la question si elle parlait bien de l’exposé …

« Et bien, si tu as le dernier cours sur les mouvements indépendantistes...» Sin haussa les épaules avant de continuer ce qu’elle était en train de faire. Ce n’était pas comme s’il pouvait s’attendre à ce qu’elle ait pris son cours comme il fallait quand même, ou bien même pris son cours tout court. Elle retourna à ses petites affaires le laissant continuer à gratter le parchemin dans un petit bruit de fond. « Laisse tomber, je vais le faire. On finira plus tôt comme ça. » La jeune Midnight lui adressa un sourire radieux avant de faire repasser le hibou par la fenêtre. Elle aimait mieux ce genre de pensées à vrai dire. Elle le laissa se mettre au travail sans tarder et surtout sans le déranger malgré les pensées tout à fait déplacées qui lui traversaient l’esprit à cet instant en regardant la chevelure sombre du jeune homme penché sur ses écrits.

A sa question, Hadès répondit pourtant simplement : « J'ai bientôt fini. Tu n'a qu'à continuer à envoyer des messages à tes amies, ce ne sera pas long. » Sin fut légèrement déçu que le jeune Lavingston n’ait pas saisi ses intentions, mais peut-être n’avait elle pas été assez claire, ou peut-être que le jeune homme apparent aux gens de l’espèce de ces Serdaigles passionnés qui n’était sexuellement capable de rien temps que leurs petits devoir n’étaient pas bien finis. Et croyez moi, elle en connaissait un rayon sur le sujet, malgré l’air de celle qui n’y touche pas qu’elle se donnait. Ell savait juste être discrète sur ses conquêtes contrairement à la majorité des filles de ce château. La blonde jugea donc bon de le laisser finir leur exposé avant de repasser de nouveau à l’attaque. Elle le regarda travailler en entortillant une de ses mèches blondes autour de son doigts dans un geste qu’elle-même trouvait apaisant bien qu’on lui ait un million de fois répété que c’était stressant.

Au bout d’une dizaine de minutes qui pourtant parurent interminables à Sin, elle vit le jeune homme pousser un petit soupir de soulagement avant qu’il ne dise : « J'ai comme l'impression qu'on ne sortira pas avant une bonne heure. ». Il venait de regarder sa montre, elle ne remit donc pas son affirmation en cause. Quand on professeur, il était évident qu’il n’allait pas leur faire le plaisir de les libérer en avance. Ce n’était pas vraiment le genre. Une heure. Ils avaient le temps de faire plein de choses en une heure. Une heure, c’était largement suffisant, voilà ce à quoi pensait la jeune sang pur à cet instant. Reprenant son air aguicheur, la jeune Midnight descendit du bureau qui lui avait servit de perchoir dans les minutes précédentes pour s’assoir sur la chaise juste à côté d’Hadès. Elle posa ses longs doigts manucurés sur le genou du jeune homme avant de dire : « Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire pendant une heure? ». Sin se sentait d’humeur entreprenante et l’image qu’elle se faisait de Cian et Alek entremêlés sur un canapé de la salle commune n’était pas pur refroidir ses ardeurs, bien au contraire. Et même si ce n’était pas le cas, elle savait que c’était déjà arrivé pour l’avoir constaté de ses yeux les années précédentes. Cette image était à lui en donner la nausée. Remontant un peu plus sa main sur la cuisse du jeune homme : « Je ne sais pas si tu as vraiment envie de parler du bon vieux temps … » Sin s’approcha du jeune homme et fini sa phrase en lui la murmurant doucement à l’oreille : « …moi je ne suis pas vraiment d’humeur » Un sourire qui aurait pu passer pour un sourire innocent quand on ne la connaissait pas vraiment vint délicatement orner ses lèvres.

« J'imaginais bien que tu n'étais pas du genre à ressasser le passé...mais à ce point là, ça m'étonnes. Voilà une facette de ta personnalité que je ne connaissais pas. » Hadès l’avait repoussé comme prit d’un remord soudain, c’est du moins comme ça que la jeune femme interpréta sa réaction si soudaine alors qu’elle avait presque cru avoir remporté le premier round. Sin sourit néanmoins, il n’était pas le genre de garçon à se laisser faire, ça elle s’en doutait bien, son absence flagrante de relation avec les membres de la gentes féminine avait fait courir la rumeur qu’il aurait pu être gay. Bon d’accord, elle avait fait courir la rumeur et avait trouvé ça drôle. La jeune Midnight se leva, faisant quelques pas dans la pièce, s’éloignant du jeune Mr Levingston comme une enfant que l’on vient de prendre en flagrant délit de bêtise, ne lui laissant que le spectacle de son dos. Puis, doucement, la blonde se retourna vers lui et, plantant son regard de jade dans celui du jeune homme, elle lui fit remarqué : « Hadès, tu ne me connais plus du tout, voilà ce qu’il se passe … il faudrait y remédier. » Sonnant comme un reproche, sa voix avait pourtant été malicieuse. Elle le draguait ouvertement, et pensait à un type de connaissance tout autre que celle à laquelle Hadès pouvait penser. Mais comme s’il avait pu lire dans ses pensées, le jeune homme ajouta : « On dirait que tu étais plutôt inspirée, concernant les idées pour faire passer le temps. » Était-ce une invitation à développer cette inspiration nouvelle ? En tout cas, c’est ainsi que la demoiselle Midnight choisit de l’interpréter, quitte à passer pour une trainée de bas-étage, elle savait que le jeune sang pur n’en dirait rien. Et malgré tout, on devait reconnaître dans sa manière de procédé le jeu qu’elle installait qui conférait à la chose un poil plus de classe.

La blonde se rapprocha du jeune homme de quelques pas avant de s’arrêter, comme si elle avait peur de l’approcher de trop près. D’une voix presque enfantine, effet que sa chevelure blonde et ses yeux clairs accentuaient, elle lui demanda : « Et vous Monsieur Levingstion, êtes vous inspirés ? » La jeune fille semblait tout ce qu’il y avait de plus innocent même si cette question ouvrait largement des opportunités de jouer le jeu qu’il voulait à Hadès. Un jeu en rappelant un autre, ses pensées vagabondèrent quelques instant vers un autre jeu dangereux auquel elle avait récemment joué … Alek … ce mec si compliqué qui lui résistait temps … et inversement. Elle avait eu et avait toujours une envie folle d’être près de lui mais des cauchemars d’une réalités criante l’avaient alertés d’une trahison passée ou à venir et elle se tenait aussi loin possible du jeune homme que possible … ce qui ne l’empêchait pas d’avoir immensément envie de le rendre jaloux, qu’il voit ce qu’il perdait … Bon d’accord, elle n’allait pas réussir à être loin de lui très longtemps, ils étaient un peu comme les pôles opposées d’un aimant qui s’attirent irrésistiblement. Mais le jeune Levingston semblait une distraction à la hauteur et surtout un objet de jalousie idéale pour le sieur Hallen. Sortant de la torpeur que la pensée de Aleksandar provoquait dans son esprit, elle revint s’assoir aux côtés d’Hadès, guettant sa réponse et la main prête à reprendre la où on l’avait forcée à s’arrêter.

« A vrai dire, pas autant que vous... » Hadès avait repris son vouvoiement qui, de la bouche du jeune homme, paraissait encore moins approprié. Sin, qui avait d’abord pris cette reprise pour une jolie manière de lui demander d’aller voir ailleurs, fut surprise par douce caresse de la main du jeune homme sur son visage. Victoire number one … la blonde avait bien l’intention de faire fléchir toutes les barrières que Levingston avait construit autour de lui, une par une avec presque une joie sadique … enfin quand il s’agissait d’elle, l’adjectif ne prenait pas vraiment le même sens, mais désignait plutôt ce machiavélisme malicieux qui la caractérisait au quotidien. Mais s’en était presque trop facile, elle le sentait déjà fléchir, ce n’était pas possible, tout simplement pas possible. Ils se ressemblaient sur beaucoup de point et malgré le temps qui avait passé, elle doutait qu’il ait adouci son ami. Et sur ce point-là, l’un comme l’autre savait que céder n’était pas jouer, malgré le fait qu’elle le range d’office dans la catégorie moins coriace qu’Alek … mais ce dernier était tout simplement un joueur trop dangereux, même pour elle. Et voilà que ses pensées retournaient encore vers le blond. Chassant rapidement l’image du jeune Hallen de son esprit, elle se reconcentra sur la chaleur de la main sur son visage. Un doigt s’arrêta sur sa lèvre supérieure comme pour lui intimer de ne rien dire alors qu’Hadès poursuivait : « ...car vous m'avez l'air particulièrement décidée ce soir. » Voilà, le ton était donné … il n’avait pas autant décidé à fléchir lui, contrairement à ce que ses doigts qui poursuivaient leur chemin sur le visage de la demoiselle Midnight voulait bien laisser croire. Il cherchait ce que tout cela pouvait bien signifier, il n’était pas dupe, mais Sin ne lui dirait jamais la vérité, à savoir qu’elle cherchait juste à se sortir Alek de la tête en même temps que le rendre jaloux. Et ça, le sang pur pouvait bien le deviner tout seul s’il avait écouté toutes les rumeurs qui circulaient leur sujet et que la demoiselle n’avait pas pu contrôler. Il formula d’ailleurs plus ou moins ses interrogations : « Oh...Sin, Sin, Sin... Le coeur a ses raisons que la raison ne connait point, certes. Néanmoins, je suis surpris...dis moi donc ce qui te pousse à faire tellement d'efforts... » Malgré le contact de la peau pâle du jeune homme contre la sienne, la jeune Midnight trouvaient que de telles interrogations gâchaient un peu l’ambiance et c’était certainement justement leur but. Reposant sa main sur le genou du jeune homme, leurs regards ne se lâchant désormais plus comme une bataille ou le premier qui céderait serait déclaré perdant par forfait. Le jeune homme ajouta encore en tapotant sur ses lèvres : « Je me demande...ce que tu as derrière la tête. » Il cherchait désespérément à reprendre l’avantage, elle le voyait à la lueur dans ses yeux. Remontant un peu sa main sur la cuisse du jeune homme dans une douce caresse, Sin se pencha pour lui murmurer à l’oreille d’un ton des plus provoquants : « Moins de parlote, plus d’action, Hadès? » C’était totalement une question, après tout, elle ne cherchait qu’à prendre un peu de bon temps officiellement, la rumeur était déjà lancée qu’elle soit fausse ou vraie après tout avec le hibou qu’elle avait plus tôt renvoyé. Remontant encore plus sa main à la limite quasi-franchie de l’indécence, la jeune fille s’approcha des lèvres du jeune homme souffla simplement, leurs lèvres se touchant quasiment comme si elle s’apprêtait à l’embrasser sans retenue : « C’est comme tu veux … » Puis la jeune Midnight recula après quelques instant d’hésitation pendant lesquels elle avait laissé le doute s’installer. Se faire désirer avait toujours été sa devise et ça lui avait toujours réussi … avec de parfait étrangers, pas avec son ami d’enfance, la bataille ne se gagnerait pas aussi aisément. D’un ton toujours aussi aguicheur et cependant pleins de vérité elle finit sa phrase : « … mais avec tant de potentiel, ce serait du gâchis de ne pas … en profiter » Elle avait hésité sur le dernier mot, faussement, puisque ses intentions étaient claires pour tous les deux dès le départ. Mais quelque part ce qu’elle venait de dire avait du sens , ils étaient deux jeunes sang pur de bonne famille avec des talents certains et une beauté indéniable!

Son regard vert, toujours planté dans les yeux du jeune homme, brillait d’une froide étincelle. Sin était provocante et ça n’allait pas s’arrêter là. Elle trouvait la défense d’Hadès de plus en plus mince : « Et dis moi pourquoi je voudrais partager mon potentiel... ». La remarque du jeune homme se voulait cassante, mais la jeune Midnight sentait que Levingston n’était pas aussi insolent qu’il aurait aimé le paraitre. Prenant un air faussement offusqué, elle lui rétorqua : « Parce que tu n’es pas le seul à en avoir, mon cher! » Mais elle n’avait pas eu besoin de cette remarque pour remarquer que le jeune homme commençait à fléchir. Elle le regarda se lever pour se mettre face à elle dans un sourire, synonyme de victoire. Le jeune homme qui jusque là semblait hésiter sur la conduite à tenir, prit les mains de la blonde dans les siennes, son expression était troublée, même s’il semblait lutter pour se contenir. Totalement satisfaite du combat intérieur qui semblait vouloir faire rage à l’intérieur du jeune Levingston, Sin le laissa se dépatouiller un petit peu avec la fin de sa phrase, ne rajoutant rien d’autre pour l’instant : « ...d'ailleurs, qu'entends-tu donc par potentiel ? » La voix du jeune homme était rauque, presque un souffle. La jeune Midnight tenta de ne pas sourire d’autant plus et de ne surtout pas commencer à lui faire remarquer qu’elle pensait qu’il aurait résister plus que ça. Rien ne sert de donner à l’adversaire de nouvelles armes quand il vient de déposer les siennes à vos pieds. C’est un principe des plus simples. Libérant une de ses mains de la douce prise du jeune homme, elle colla son corps contre celui d’Hadès. Ils étaient si proches que les battements du cœur de son ami se répercutaient dans sa cage thoracique, tellement fort que, si elle ne s’y était pas attendue, la blonde en aurait certainement eu le souffle coupé.

Sin posa sa main tout d’abord dans le dos du brun avant de la descendre rapidement sur la chute de ses reins, profitant de cette prise pour se coller encore plus à lui, si jamais c’était encore possible de l’être plus. Libérant son autre main, elle la posa à la naissance de la cuisse du jeune homme dans une douce caresse. Levant les yeux vers ceux du jeune homme, Sin fini par poser ses lèvres délicatement sur la bouche du jeune homme et déposa un doux baiser qui ne demandait qu’à s’intensifier, par la seule volonté du jeune homme. Elle se pencha à l’oreille du jeune homme et lui murmura : « Ca c’est un début … mais si on explorait un petit peu plus ? » Le ton de la jeune femme était plus du domaine de la provocation que de la véritable suggestion et ses mains courant sur le corps du jeune homme n’en était qu’une preuve de plus.