Il y a des journées comme ça où tout vous semble être des épreuves continuelles de volonté. Pour les censeurs, c’était souvent le cas lors des rentrées, ce qui était bien normal au final. Mais le fait qu’il faille s’occuper de tout, depuis l’arrivée des nouveaux, jusqu’à l’organisation administrative de tel ou tel événement et sans compter l’élection des prétendants à la Table. Si les pré-sélections avaient été bouclées récemment par Warren et lui, ils passaient maintenant pour les 2 mois à venir en phase d’écumage. Parce qu’ils n’allaient pas se baser que sur des dossiers non plus, il fallait bien voir les nouvelles recrues en action. Bref, beaucoup de choses à faire pour Sholto qui en avait les épaules et le self control, donc pas de soucis majeurs de toute manière. Après tout, il avait été élevé dans ce but-là.
Mais comme il ne pouvait pas non plus passer son temps à s’occuper des affaires des autres, Sholto, retardé par moulte choses, n’avait pas encore pu finir son rapport de son stage de 4ème année. Heureusement que son tuteur, homme compréhensif et avec la tête sur les épaules, se rendant donc compte des vérités de ce monde et de la position de l’héritier Scrymgeour dans les hautes sphères, lui avait accordé quelques jours supplémentaires. Bref, Sholto était venu au Solarium pour finir son travail après avoir évité tant bien que mal les ptits nouveaux, les groupies, les chevaliers et tant d’autres. Il était là depuis près d’une heure, profitant de l’apport de photons de la pièce, ce qui avait une tendance prononcé à le rendre encore plus créatif ce qui était finalement un plus pour boucler un rapport. Ce n’est que lorsqu’il eut fini d’écrire que Sholto se leva du fond de la pièce, son rapport soigneusement enfoui dans son sac en bandoulière, et qu’il se dirigea vers la sortie. Il n’avait plus qu’à passer voir son tuteur, rendre le dit rapport et aller à la table pour régler les derniers détails de la quête de Novembre.
Lorsqu’il vit une première année, il pouvait vous dire son nom et son dossier par cœur, étendue sur un banc, le naturel sociable au possible de Sholto prit les devants, pour ne pas changer. Parce qu’il était comme ça et on ne le referait pas, Sholto avait vraiment le contact facile.

« On profite du soleil ? »

Il lui offrit un grand sourire comme il en avait le secret alors qu’il s’arrêtait devant elle. Isaïah, née moldue, recalée de la table à la première ligne. Pourtant le brun n’avait pas tendance à se limiter à ce genre de formalité sur le sang. Il aurait surement dû, c’était ce que voulait son éducation, mais l’écossais avait toujours été d’une neutralité déconcertante, d’où le fait qu’il ait fini chef de la table. Mais les autres chevaliers n’étaient pas prêt à accepter une sang de bourbe à leur table. Mieux valait éviter d’être trop précurseurs, déjà que les femmes n’avaient pas leur place depuis bien longtemps dans l’organisation…

Le fait qu’Isaïah lui parle si facilement n’étonna pas Sholto plus que cela. D’après ce qu’il avait compris, elle avait le contact facile. Ce qui tombait bien vu qu’il en était de même pour l’écossais qui pouvait parler de n’importe quoi à n’importe qui. Alors il resta devant la jeune femme, un léger sourire aux lèvres et son sac à la main.

« Ca fait tellement longtemps qu’on a pas eu de soleil qu’il faut bien en profiter un peu… Je vois que vous, c’est plutôt pour le travail, à priori »
« Ah oui, je finissais mon compte rendu. J’ai passé un été studieux. »

Le jeune accompagna ses paroles d’un sourire chaleureux. Il avait passé l’été à travailler au ministère, ce qui faisait entièrement parti de son cursus, donc oui on pouvait dire que ces derniers mois avaient été dédiés au travail. Cependant, pour ne pas changer, le jeune homme avait su répartir son temps entre sérieux et soirées. Parce qu’il ne se referait pas et que Sholto était un gros fêtard qui avait pris l’habitude de sortir, au moins deux soirs par semaine pour boire un verre avec son meilleur ami, Warren Hatcher.
Alors que le brun était toujours debout devant Isaïah, cette dernière l’invita à s’asseoir. C’est alors qu’il se rend compte de ce qui l’avait déjà dérangé dans ce qu’elle lui avait dit précédemment…

« Vous pouvez vous assoir, si vous le souhaitez. Je ne vais pas vous manger… »
« J’espère bien. »

… Est-ce qu’il avait vraiment l’air d’un prof ou quoi ? Bon c’était peut être le cas. Il avait un peu le style, surtout qu’au final peu d’élèves travaillaient en tout début d’année. Cependant, Sholto n’est pas pour autant outragé ou quoique ce soit. A vrai dire le jeune homme sourit encore à la première année, toujours aussi chaleureux, et il se contente de s’asseoir à côté d’elle en précisant qu’il n’avait pas besoin d’une telle marque de respect.

« Par contre si on pouvait éviter le « vous »… Je veux dire, je ne suis qu’en cinquième année y’a pas lieu de me vouvoyer. »

Non parce que lui, il était un peu l’éternel étudiant, et il aimait qu’on le voit comme ça aussi. Non le brun n’étit pas pressé de travailler au ministère avec son père, voir pas du tout même. Il était bien à Ealdwic, c’était son monde à lui et ici il n’avait pas a enduré Arthur. Cette année serait surement sa dernière ici, et le jeune homme voulait vraiment que tout s’y passe comme toutes les autres. C’est-à-dire avec lui en acteur majeur de son temps. Oui il était un peu mégalo, mais il n’avait pas été élevé par Arthur Scrymgeour pour rien. Quoiqu’il en soit, le censeur, et prenez cela pour une déformation due à son poste ne put s’empêcher de réitérer le même speech qu’il avait déjà sorti à tant d’élèves ces derniers jours, sur le même ton et avec le même sourire…

« Sinon, histoire de passer les formalités d’usage : Moi c’est Sholto Scrymgeour, je suis censeur de sortilèges et enchantements, si t’as des questions, maintenant ou plus tard, t’hésites pas surtout. »