Pourquoi assister à ce cours ? Pour plusieurs raisons… Déjà, parce qu’être avec son amie n’était pas quelque chose de négligeable, ensuite, parce qu’elle avait fortement hésité entre les deux sections : potions et botaniques et magizoologie et qu’elle n’excluait pas la possibilité de rajouter cette spécialisation à son cursus, si tant était que son emploi à mi-temps lui en laisse la possibilité. De toute façon, Isa étant célibataire à l’heure actuelle, ce n’était pas un garçon qui l’empêcherait de suivre les études qu’elle souhaitait faire. Même si elle ne l’avait pas été, d’ailleurs, n’importe quel représentant du sexe masculin n’aurait eu d’autre possibilité que de la laisser faire ce qu’elle voulait.

Isaïah ? Obstinée ? Non… Je ne vois vraiment pas ce qui vous fait dire ça…

La jeune femme avait donc quitté l’appartement qu’elle occupait avec sa meilleure amie peu de temps avant l’heure du cours, avec une profusion de fruits, sa baguette, les gants qu’elle utilisait déjà à Poudlard. Tout ce qui lui manquait, c’était le lasso. Mais elle n’en aurait pas besoin, n’est-ce pas ? Après tout, elle n’était pas dans le cursus SACM, pas vrai ? L’espace d’un instant, elle se demanda si elle serait la seule « externe » à cette spécialisation et pria pour que ce ne soit pas le cas. Le seul point de réconfort, en ce cas, serait qu’elle serait avec son amie.

Isa parvint avec quelques minutes d’avance sur le lieu du rendez-vous. Pour ce cours, elle avait prévu un jean – quelque peu abîmé, il était vrai au niveau du genou gauche, sur la cuisse droite et sous la fesse droite – une paire de vieilles baskets, un sweeter beige. Bref, rien qui soit particulièrement fragile. Elle avait rassemblé ses cheveux – aujourd’hui auburn – en une queue de cheval haute pour ne pas les avoir dans les yeux. Bref, Isa était prête à ce que ce soit sportif. Le seau plein de friandises pesait facilement son poids et elle fut soulagée de pouvoir le poser par terre en attendant les derniers arrivants. Elle avait prévu double quantité, pour le cas où Jo n’aurait pas eu le temps d’en prendre elle aussi, considérant que, de toute façon, on n’en avait jamais trop.

Lorsqu’ils gagnèrent, tous ensemble, le point où ils s’occuperaient des olifanteaux, Isaïah ne put s’empêcher de prendre cette moue quelque peu ridicule que prennent tous les adultes lorsqu’ils regardent des bébés – humains ou animaux – cette moue qui montre leur attendrissement. Certes, Maxime était déjà énorme. Mais la petite Juliette, bien que déjà grande dans les critères humains, semblait malgré tout particulièrement fragile et maladroite comparée à son frère, et c’était ce qui attendrissait la jolie rousse qui écouta religieusement les conseils et consignes de Fawn Freeman et de sa chargée de groupe, Huyana.

Elle se trouvait face à Juliette, avec Jocelyne et leurs ainés et ne put se retenir bien longtemps de s’approcher lentement, une pomme à la main, de l’olifanteaune.

« Salut ma jolie. Tu as faim ? » demanda-t-elle de ce ton réservé aux enfants et aux animaux – particulièrement ridicule, il fallait bien l’admettre – en donnant la pomme à la ‘petite’ bestiole.