Bien sûr que vous savez Nymphadora... tout est là dedans...

Elle voyait le visage de chapelier fou du professeur Maestriani qui tapotait sa tempe du bout de son index. ... tout est là dedans... Elle plissa les yeux. Fort. Fort. Mais non, elle ne savait pas. Elle avait cru savoir. Elle y avait cru parce que ces yeux bleus électriques le lui avaient dit. Elle y avait cru parce qu'il y avait comme une aura légendaire autour de Dante Maestriani. Il était comme une bonne fée toute puissante alors quand il pointait sa baguette sur vous tout pouvait arriver, vous pouviez savoir transplaner juste parce que lui savait comment faire. Juste parce que pendant un bref instant, vous étiez dans sa tête. Mais voilà, cette aura bienveillante, ce n'était pas celle de Nymphadora et si malgré tout le sortilège de Dante la propulsait instantanément vers Ealdwic, un instant elle douta parce qu'elle était sans doute trop rationnelle, ou du moins beaucoup plus que le professeur Maestriani. C'était là qu'était la faille. Il le savait très bien c'était pour ça qu'il les avait regardé bien droit dans les yeux. C'était pour ça qu'elle entendait encore sa voix dans sa tête.

Il y eut un crac sonore au dessus du lac de la forêt de Huelgoat. Un petit cri d'oiseau dans la tourmente. Puis un grand splash.Voilà notre Nymph' qui joue les Ophélies désartibulée dans le lac de Ealdwic. Ca n'est qu'une épaule désartibulée par chance mais on ne se figure pas à quel point ça ne facilite pas les choses pour nager. Ça l'est d'autant moins qu'on a déjà un bras en écharpe et quelques nuits de sommeil à rattraper. Mais Nymph' est une battante, pas une lionne comme sa soeur, mais mine de rien elle n'a pas l'intention de se laisser couler à pic et si ses vêtements la gênent, elle redoublera d'effort. Est-ce qu'elle a peur? Est-ce qu'elle a froid? Est-ce que ça ne commence pas à faire un petit peu trop de truc pour une seule journée? Ce n'est pas à ça qu'elle pense pour le moment. Elle boit la tasse. Elle lutte. Elle tient bon.

« AAAAAAH ! » « Qu'est ce... » « Regarde dans l'eau ! » « Oh putain ! » « Dak' ! Qu'est ce que tu fais ? » Les gens du cours de Duel regardaient la scène, l'air horrifié, comme l'étaient toujours bons nombres de gens face à de tels situations. Certains, c'était juste pour regarder. D'autres parce qu'ils perdaient tous leurs moyens face à de tels situations, ce qui se comprenait assez étant donné que bon. En plus de la surprise qu'ils eurent en entendant la crie de douleur de la personne qui venait d'apparaître dans l'eau, ils ne s'attendaient vraiment pas à être surpris de la sorte. Dakota retira sa cape de sorciers tout en se mettant à courir en direction du lac, baguette à la main.

Courant sur le petit quai de bois, il pointa sa baguette sur son visage se lançant un sortilège de tête-en-bulle, avant de plonger comme n'importe quel nageur professionnel. Allez savoir ce qui lui était passé par la tête, mais l'hispanique, même si parfois, on lui donnait facilement une potentielle appartenance à la maison de Salazar, avait quelque chose de très Gryffondor quand la situation était dangereuse. Son petit côté impulsif lui avait souvent joué des tours, mais là, contrairement à d'habitude, il aurait enfin une raison valable pour expliquer que, parfois, son caractère pouvait sauver des vies. Ce qui allait se passer.

L'eau du lac devenait de plus en plus froide au fur et à mesure que Septembre avançait. Et pour un latino habitué aux eaux chaudes, l'hispanique ne put retenir un frisson qui lui balaya l'échine plus vite qu'il ne me faut pour l'écrire. Serrant les dents, il nagea vers la jeune fille sans réellement voir qui c'était. La voyant couler au bout de quelques minutes d'efforts, il l'attrapa du bout du bras, avant de la tirer à lui avec un effort. Les vêtements mouillés alourdissaient énormément la demoiselle qui ne devait peser qu'une cinquantaine de kilo à tout casser. Pointant sa baguette vers le fond du lac alors qu'il la serrait contre lui, il propulsa toute la magie qu'il était capable de fournir pour sortir de l'eau à la vitesse grand V. Comme une fusée qui s'élance, Dakota et la jeune fille filèrent dans les airs jusqu'à ce que l'hispanique les fasse tourner sur lui-même pour effectuer le transplanage.

ZBLAM.

Ils réapparurent sur les rives du lac. Immédiatement, Dakota la posa par terre, retirant ses cheveux de son visage, s'apprêtant à la réanimer. Lorsqu'il la reconnut, son cœur marqua un arrêt. « Oh, putain, Nymph' ! » Dakota se jeta au sol, posant sa baguette à côté, amenant son oreille contre les lèvres de la demoiselle. Elle ne respirait plus. Il se redressa, prenant d'une main, le poignet gauche de la demoiselle, puis avec sa main droite qu'il posa au niveau de la carotide, il tâta un pouls. « Putain... » Il redressa la tête. « Elle vit ! Trouvez moi son frère, faites quelques choses putain ! » Le professeur commençait à s'approcher en courant, tandis que l'hispanique commençait un massage cardiaque. « Uno, Dos, Tres... » Et il continua jusqu'à quinze, avant de marquer une pause, où il insufflait de l'air entre les lèvres de la soeur de son meilleur ami. Il réitéra cette action jusqu'à ce qu'elle se réveille... Ou pas. Un bref regard vers son épaule, et il grimaça. Le professeur s'en apercevant, il s'agenouilla doucement, afin d'éviter de gêner le massage de son élève, pour pointer sa baguette sur cette dernière, le lui remettant d'un coup profitant ainsi de son état pour éviter qu'elle ne souffre plus qu'il ne fallait. Une boule au ventre, on entendait Dakota priait dans sa langue.

Elle entendit des mots, ou plutôt des syllabes qui s'entrelaçaient les unes aux autres sans faire sens à son oreille. Puis d'un coup comme un haut le coeur qui n'en était pas un. Une impulsion de ses poumons qui lui fit recracher toute l'eau qu'elle avait bu dans une grande quinte de toux qui l'obligea à se retourner sur le côté avant même d'avoir pu voir le visage des gens qui s'étaient rassemblés autour d'elle. Elle inspira un grand coup, grelottant de froid puis elle vit Dak', le meilleur ami de son frère, qui était penché sur elle, alors elle comprit que c'était fini, qu'ils avaient réussi et la pression se relâcha tout d'un coup. Elle fondit en larmes, elle qu'on connaissait pudique sur ses émotions.
A côté d'elle, son précieux cahier de dessin complètement détrempé était tombé de son sac de cours mais les pages étaient trop collée pour que quoique ce soit en ressorte. Et d'ailleurs la pauvre gamine était trop secouée pour y prêter attention. La main plaquée sur sa bouche, elle hoquetait dans ses sanglots, sans encore réaliser vraiment tout ce qu'il venait de se passer.

Contre son coeur, son bras était toujours retenu par l'écharpe que l'eau avait resserrée mais elle avait tout d'un coup trop de sensation différente pour se rendre compte que ça lui faisait un peu mal. Elle retourna ses grands yeux bleus vers Dakota et l'attira contre elle de son bras valide.
D'ordinaire Nymph' était une jeune fille plutôt réservée, surtout avec le meilleur ami de son frère. On ne se la serrait pas imaginer prendre quelqu'un comme ça dans ses bras, se donner en spectacle ou pleurer à chaude larmes contre une épaule, réclamant sans rien en dire un peu de réconfort. Elle était de ses jeunes filles qui pensent beaucoup et parlent peu. De celles qui regardent, observent mais n'osent pas la plupart du temps. Sage, son carnet à dessin presque toujours sur les genoux, cachée derrière ses magnifiques cheveux bruns qui lui tombaient encore au bas du dos l'année dernière, jusqu'à ce qu'elle ne décide de les couper aux épaules, ce qui avait traumatisé une bonne partie de la famille, à commencer par son frère William. La chenille avait déjà commencé à se transformer en papillon mais pas encore au point de tout renverser sur son passage.

Alors à la voir serrer si fort l'hispanique, encore incapable de dire quoique ce soit, on se doutait bien que quelque chose clochait, et pas qu'un peu.

Lorsqu'elle cracha l'eau, il ne put s'empêcher de soupirer. Le professeur se baissa à son tour, visiblement soulager. Il lui tendit doucement une cape, sûrement celle de Dakota, afin d'éviter qu'elle n'attrape froid. L'hispanique eut un léger sourire rassurant afin d'accueillir le geste de Nymphadora lorsqu'elle le rapprocha d'elle. Il la serra contre elle, avant d'entendre des pas précipités venir. Il releva la tête, observant William, l'air inquiet. Ce dernier lui prit Nymphadora des bras, ressentant un petit pincement au coeur sans réellement y faire attention. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » « J'en sais rien vieux ! » « Je crois que personne ne sait ce qui s'est passé, William, si ce n'est votre soeur. »

Le professeur de Duel, Mr. Savage, eut un sourire rassurant. Il tendit sa baguette vers les deux jeunes gens, puis, une puissante chaleur vint les réchauffer, chauffant leurs vêtements, y compris les sous-vêtements aussi vite qu'il ne s'était mouillé. Mr. Savage, qui était lui aussi agenouillé, se retourna vers ses élèves de cinquième année, tendant les mains vers eux. « Le cours est terminé les enfants. Vous êtes libres de partir. » Les élèves jetèrent un regard inquiet à la scène, tandis qu'il les priait de ses mouvements de mains. « Tout va bien. Tu es en sécurité ici avec moi. » Dakota eut un léger sourire. Il ramassa sa baguette magique, effleurant la joue de Nymphadora avant de se redresser vivement, alors que Mr. Savage se retournait vers eux.

Ce dernier avait un sérieux sur son visage qui coupa toute envie à Dakota de lui poser la moindre question. Le péruvien – du moins, Dakota l'avait deviné ainsi à cause de son accent lorsqu'il lui avait dit deux mots en espagnol – les regarda avant de dire : « Mlle. Slayers, pouvez-vous vous lever ? Je pense qu'il est temps d'aller voir Mlle de Shalott. Quelque chose me dit que votre aventure en ces lieux est de l'ordre d'un de vos enseignants de Poudlard. » Mr. Savage était ainsi. Il savait tout, s'en était parfois troublant. Il vous regardait, et il savait. Dakota l'observa avec un regard plein de curiosité, tandis que son professeur de Duel lui saisit l'épaule d'une manière paternelle. « Quoiqu'il en soit, il vient de se passer quelque chose de grave, et il serait peut-être temps de voir ce que l'on peut faire. William. » Coupa le professeur de Duel avant même que William n'est pu lever la moindre objection. « Je sais très bien que votre soeur vient de vivre quelque chose de troublant. Mais on a besoin de son témoignage maintenant. Laissez du repos à Mlle. Slayers altérerait son témoignage. Et quand bien même je ne suis pas un membre de votre famille pour vous imposer le silence, je suis Magistère, et mon autorité va au delà de tout objection de la part de quiconque en ces lieux. » Il fit un mouvement de sa main au niveau de sa tête, avant de tendre la main en direction de ses affaires après une traction de ses jambes. Ses affaires se rangèrent d'elle-même, avant de disparaître.

« Dakota, ton honneur et ta bravoure sont à la hauteur de ce que j'ai pu entendre sur ta noble famille. Je vais cependant abusé de ta bonté en te demandant de venir avec nous. Mlle de Shalott voudra sûrement te remercier pour cela. Dès que vous êtes prêt, on y va les enfants. » Mr. Peru Savage. C'était un homme que tout le monde aimait à l'université. Personne n'était parvenu à le détester quand bien même il vous explose aux examens parce que vous avez rendu une copie minable.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

La voix de son frère la fit tilter mais il fallut que ce soit lui qui vienne la prendre dans ses bras pour qu'elle ne bouge. Ce n'était pas tant parce qu'elle ne voulait pas quitter ceux de Dakota, même si en d'autres circonstances, trop heureuse de l'avoir seulement osé, elle les aurait quitté à regret. C'était surtout qu'elle était suffisamment mal pour ne plus pouvoir prendre l'initiative de quitter une position sécurisante, fut-ce même pour en trouver une autre tout aussi bien.

« J'en sais rien vieux ! »
« Je crois que personne ne sait ce qui s'est passé, William, si ce n'est votre soeur. »

Elle sentit que ses vêtements se séchaient d'eux mêmes, et si ses cheveux lui collaient toujours au visage, au moins elle n'était plus glacée jusqu'à la moelle. Le professeur qui était là congédia les étudiants. Visiblement le cours se terminait là dessus.

« Tout va bien. Tu es en sécurité ici avec moi. »

Elle acquiesça, les lèvres toujours scellées et tandis qu'elle se serrait d'avantage contre William, ses grands yeux bleus encore embués de larmes se posèrent sur le magistère Savage puis sur Dakota, un peu plus longuement, avec toute la gratitude qu'ils savaient exprimer.

« Mlle. Slayers, pouvez-vous vous lever ? Je pense qu'il est temps d'aller voir Mlle de Shalott. Quelque chose me dit que votre aventure en ces lieux est de l'ordre d'un de vos enseignants de Poudlard. »

La jeune fille renifla, séchant ses larmes d'un revers de manche avant d'acquiescer une nouvelle fois. Elle s'attendait à voir son frère répliquer quelques chose. Parce qu'il était protecteur par nature et qu'il le serait sans doute d'autant plus qu'il était inquiet.

« Ca va aller Will. Il a raison. Il faut que tout le monde sache... c'est trop... horrible... », ce fut tout ce qu'elle parvint à dire pour calmer son frère. Il l'aida à se relever quoiqu'elle sentît ses jambes trembler encore sous elle. Son écharpe lui faisait mal, mais elle ne dit rien. Pas encore. Elle jouait simplement des doigts, les pliant et les dépliant pour faire passer la douleur. Mais ce n'était trois fois rien.

Comme ils se mettaient en chemin - il y avait une petite trotte de la forêt de Huelgoat à la Cathédrale de Ealdwic - elle rassemblait ses esprits, essayant au mieux d'avoir les idées claires. Elle pensait à Orphée et à Mélusine qui étaient restées bien sagement à leur place, et malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle.

« Merci... », souffla-t-elle à l'intention du meilleur ami de son frère une fois qu'ils se retrouvèrent à traverser le grand musée qui, pour la toute première fois, ne parvint pas à éveiller l'émerveillement ni même aucune forme d'émoi dans le coeur de la jolie Serdaigle.

La porte s'ouvrit sur un grand bureau qui brillait par sa simplicité. Une dame d'un certain âge, l'oeil brillant, les invita à entrer.

« Merci Professeur Savage, je devine d'ici que ce sont les affaires de Poudlard qui vous pousse à me faire cette visite impromptue? », beaucoup plus douce et plus rassurante que Lady Lilith Grey ne l'avait jamais été, et moins encore ces derniers temps. Una de Shalott sourit à Nymphadora qui semblait d'en état d'extrême agitation tout d'un coup. Enfin on lui demanda ce qu'il c'était passé. Mais la pauvre enfant eut bien du mal à donner un compte-rendu éclairant de la situation. Son état de détresse parlait pour elle:

« Jamais... même dans mes pires cauchemars je n'aurais pu imaginer que Poudlard devienne ce qu'il est aujourd'hui. Lady Grey... elle... elle... c'est une mangemort. Elle fait battre les élèves qui lui déplaisent, elle refuse de donner ne serait-ce qu'un lit décent à ceux qui sont nés moldus, les cours... il n'y a plus de cours... que pour les sangs purs... il y a la milice... et le choixpeau... et le Professeur Van Hellsing, il... il... Il ne peut rien faire de plus. Il faut que quelqu'un nous aide mais je vous en prie ne me renvoyez pas là-bas. Elle ... elle serait capable de... de me... »

Le Professeur Savage sentit l'animosité croître chez William. Mais cela ne le ferait pas changer d'avis. Il n'était vraiment pas ce genre-là. Il lui en faudrait beaucoup plus pour qu'il ne pense à manquer à ses devoirs de Magistère. Et puis, il avait l'appuie de Dakota. Nymphadora ne semblait pas contre. Elle avait surtout besoin de se reposer, et plus vite ils en auraient fini, plus vite cela serait terminé. C'était du moins, ce que Dakota pensait, pour un court moment. Car quelque chose lui faisait clairement comprendre que ce qu'il se passait au dehors revêtait d'une toute autre importance. L'hispanique jeta un regard à la sœur de sa meilleure amie avec qui il gardait ses distances à cause de son molosse de frère. Il lui fit un léger sourire, histoire de la réconforter, et haussa les épaules lorsque cette dernière le remercia. Il jeta un regard à William, un regard inquiet, mais il était là. Il était là pour eux, quoiqu'il arrive. Il n'y avait entre eux, de différents, que le nom et le physique. Ils étaient liés à cause de leur père qui s'étaient toujours très bien entendus. Dakota se rappela tout à coup de la fois où il vit son père apprendre la disparition de Thomas. C'était la première fois que son père avait montré un signe de faiblesse, car même si ils n'habitaient pas à la porte d'à côté, ce n'était guère un problème pour une véritable amitié, surtout quand elle est aussi forte. Miguel s'était laissé tomber dans son fauteuil, dans le salon, le regard épris d'une profonde tristesse qui avait marqué tout son visage pendant plus d'un mois. William, Willara, Nymphadora, Mélusine et Orphée... C'était des frères et sœurs par extensions.

Le Professeur Savage les menait avec un pas rapide. Poussant certaines portes, touchant certaines armures pour permettre à des murs de s'écarter afin de leur faire gagner du temps quant à la distance qui les séparait du bureau de Mlle de Shalott, il ne parla pas, préférant garder le silence tandis qu'il ruminait quelques pensées et quelques idées qu'il avait. Visiblement, les propos de Matt Hemmington n'étaient pas erronés. Et quand bien même il avait confiance dans le jugement de Una, il avait espéré que ces derniers se trompaient. La vie à l'université était si prenante et si sécurisante, qu'il n'avait pas remis les pieds au dehors depuis début Août tellement il avait été occupé en son sein. « Dakota, allez me chercher une petite fiole violette dans mon bureau. Il y a une petite armoire avec un petit drapeau péruvien et une photo de ma famille, ouvrez-là et ramenez-là moi le plus rapidement possible. Souvenez-vous des passages secrets. » « Aah, j'avais raison. » Fit Dakota dans un petit sourire. « Oui. Je suis bel et bien péruvien, jeune mexicain. » Ils échangèrent un sourire amusé, puis Dakota serra fortement l'épaule de William, avant de se retirer après un bref regard vers Nymphadora, lui promettant qu'il revenait vite.

Enfin, ils arrivèrent dans le bureau d'Una de Shalott. « Merci Professeur Savage, je devine d'ici que ce sont les affaires de Poudlard qui vous pousse à me faire cette visite impromptue? » « En effet, Mlle. Il semblerait que ce que vous a raconté Matt soit véridique. » Il avait dit ça, non pas pour montrer qu'il avait douté, mais plus pour se rassurer. Et cela s'entendait quoiqu'un peu trop fortement dans son timbre de voix si coloré de part ses origines latines. « Jamais... même dans mes pires cauchemars je n'aurais pu imaginer que Poudlard devienne ce qu'il est aujourd'hui. Lady Grey... elle... elle... c'est une mangemort. Elle fait battre les élèves qui lui déplaisent, elle refuse de donner ne serait-ce qu'un lit décent à ceux qui sont nés moldus, les cours... il n'y a plus de cours... que pour les sangs purs... il y a la milice... et le choixpeau... et le Professeur Van Hellsing, il... il... Il ne peut rien faire de plus. Il faut que quelqu'un nous aide mais je vous en prie ne me renvoyez pas là-bas. Elle ... elle serait capable de... de me... » Peru claqua des doigts et fit apparaître deux sièges particulièrement confortable. Ils avaient, de toute évidence, une fabrication péruvienne. Il aida William à installer Nymphadora tendrement, tandis qu'il imposa du regard à William de s'asseoir à ses côtés. Il y avait un troisième siège, mais il ne s'assit pas. Ce n'était pas pour lui. Ceci fait, il parla.

« D'après ce que nous savons, ce n'est pas Lady Grey qui est au commande de Poudlard actuellement. Je ne sais pas si vous avez suivi quelque peu l'actualité dernièrement, mais il semblerait que le gouvernement de Blake soit tous... Sauf quelque chose de bien pour l'Angleterre et ses voisins. » Il eut un petit soupire tandis qu'il s'approchait de l'une des fenêtres donnant sur l'une des cours de l'université. « A croire que l'Angleterre est le théâtre de moult catastrophes. Bizarrement, et encore une fois, elles sont toutes dûes à l'Homme. » Il s'était retourné, un fin sourire aux lèvres. Dakota aurait été là, il aurait tout de suite compris les idées du Professeur Savage. Allons... Un chaman de plus ? Blague à part. A la porte du bureau, quelqu'un toqua, puis poussa la porte afin d'entrée. « Merci Dakota. » L'hispanique s'était approché lui tendant un petit flacon violet. « Assieds-toi. » Dakota s'approcha de sa chaise, puis, regardant Una, il s'inclina poliment avant de s'asseoir. Le Magistère Savage claqua des doigts, et un chocolat chaud avec un fin nuage de chantilly apparût sur le bureau de la doyenne de Shalott, devant Nymphadora. Peru s'en approcha, débouchant son flacon pour y mettre trois gouttes, pas une de plus. « Buvez, Nymphadora. Cela va vous calmer. Et puis... Rien ne vaut un bon chocolat chaud après de tels évènements. » Il lui fit un sourire, regardant Una d'un regard grave. « S’il le faut tu passeras l’année scolaire à t’appeler William Alex Slayers, tu suivras mes cours, dormira dans ma chambre mais il est hors de question que tu remettes ne serait-ce un orteil à Poudlard. Plutôt crever !! » « Personne ne mourra, William. » Savage eut un sourire bienveillant à son encontre, tandis qu'il regardait Una pour reprendre.

« J'enseignais à mes élèves de Cinquième année, lorsque cette petite est apparût au sein du lac dans un concert de crie de douleurs. Sous la surprise, j'ai eu quelques secondes où je n'ai pas réagi, comme abasourdi. Néanmoins, ce ne fut pas le cas de tout le monde puisque Dakota Almadovar ici-présent, » Il tapota l'épaule de l'hispanique. « .. A courut dans l'eau pour sauver la petite de Thomas Slayers. » Dakota se retourna vers Savage, puis vers William, l'air de dire : Euh... C'est qui ? « Il est intervenu à temps afin de ramener la petite sur le rivage où l'on a put prodiguer quelques soins banales. J'ai aussi mis fin au cours par la même occasion, jugeant la situation bien plus grave. » Il avait une voix sécurisante. Dakota ne put s'empêcher de se poser encore plus de question sur le bonhomme alors qu'il regardait le bureau de Mlle de Shalott.

Una écoutait avec la patience qu'on lui connaissait. Chaque inflexion de son visage lui prêtait plus d'humanité. Una de Shalott était de ce genre de grandes dames qui portent un destin sur leur épaule. Ealdwic, depuis que le mur d'enceinte du district E avait jailli hors des pavés, était devenu le refuge de tous les persécutés. Une charge de plus sur les épaules de la noble Una. Elle eut un sourire amusé à s'entendre appeler Mademoiselle. Elle avait plus que largement passé l'âge et son état de veuve aurait dû l'en dispenser, sans parler de son grade et de son curriculum vitae. Mais soit.

« S’il le faut tu passeras l’année scolaire à t’appeler William Alex Slayers, tu suivras mes cours, dormira dans ma chambre mais il est hors de question que tu remettes ne serait-ce un orteil à Poudlard. Plutôt crever !! »
« Monsieur Slayers je vais vous demander d'aller vous calmer dehors. Je vous remercie. » , coupa la doyenne de l'université sans hausser le ton ni parler plus froidement que ça.

Mais à son air, on voyait qu'elle n'entendait pas être contrariée.

« Il est intervenu à temps afin de ramener la petite sur le rivage où l'on a put prodiguer quelques soins banales. J'ai aussi mis fin au cours par la même occasion, jugeant la situation bien plus grave. »
« Vous avez bien fait magistère Savage. Je veillerai à ce que cet acte de bravoure soit connu et récompensé à sa juste valeur. Pour l'heure je vais encore vous demander de veiller à ce que mademoiselle Slayers arrive en un seul morceau à l'infirmerie, vous devez en connaître le chemin. Il va de soi qu'il n'est pas question de vous renvoyer à Poudlard avec ce que nous savons mademoiselle. Le professeur Maestriani ne se serait pas donné tout ce mal pour que nous réduisions ses efforts à néant. Ealdwic vous accueillera aussi longtemps que nécessaire. En contre partie, vous vous engagez à continuer d'étudier, vous pourrez assister aux cours de votre choix en candidat libre et user autant que bon vous semblera de notre bibliothèque. »

Elle posa un regard bienveillant sur les deux adolescents avant de conclure.

« Je pense que c'est bien assez d'émotion pour aujourd'hui pour cette demoiselle. », la porte se rouvrit d'elle même, les invitant à quitter le bureau comme elle disait cela, « Monsieur Almadovar je vous dispenserai de vos obligations de la journée si vous vouliez bien prendre en charge Nymphadora. »

Si elle ne dispensait pas William c'était qu'elle avait plus que ses raisons. Elle ne jugeait pas qu'il ait pu être bon pour le frère et la soeur de se retrouver à partager les angoisses et les agitations de l'autre. Mieux valait laisser passer la journée là dessus.

Nymphadora suit ce qui se passe autour d'elle. Quelque part, elle n'y est pas vraiment. Elle s'accroche pour essayer d'être présente, ne pas se laisser aller à ces rêveries qui valent mille sommeils réparateurs. Ses yeux s'accrochent au visage de la légendaire Una de Shalott et pourtant, malgré le grand honneur d'être en sa présence, elle se sent littéralement écrasée de fatigue.

« Dakota, allez me chercher une petite fiole violette dans mon bureau. Il y a une petite armoire avec un petit drapeau péruvien et une photo de ma famille, ouvrez-là et ramenez-là moi le plus rapidement possible. Souvenez-vous des passages secrets. »

Là encore elle va le suivre du regard comme si quelque part ça la contrariait qu'on lui enlève l'un ou l'autre des deux garçons qui l'accompagnait. C'était le cas. Ce n'était pas un caprice de gamine pré pubère mais plutôt le besoin de se tenir à quelque chose de familier. Une valeur sûre en quelque sorte. Dakota finit malgré tout par revenir, avec ce que le magistère Savage avait demandé.

« Buvez, Nymphadora. Cela va vous calmer. Et puis... Rien ne vaut un bon chocolat chaud après de tels évènements. »
« Merci beaucoup. » , esquissa-t-elle en posant ses mains sur la céramique brûlante de la tasse.

Rien que le contact et la chaleur dans ses mains était un réconfort, elle finit par y tremper les lèvres timidement comme elle n'aimait pas être le centre de l'attention. C'est à ce moment là que William choisit de monter le ton:

« S’il le faut tu passeras l’année scolaire à t’appeler William Alex Slayers, tu suivras mes cours, dormira dans ma chambre mais il est hors de question que tu remettes ne serait-ce un orteil à Poudlard. Plutôt crever !! »
« Will c... » , mais elle n'eut guère le temps de répondre mieux que ça car déjà la Doyenne de l'Université prenait les devants.

Voilà que c'était à William de sortir maintenant. La jolie serdaigle jeta un regard désespéré à son frère, puis à Dakota n'osant pas vraiment contester l'ordre de la Directrice. Elle n'était pas sans savoir que ce genre de personne ne prenait pas de décision sans motivation alors...
« Monsieur Slayers je vais vous demander d'aller vous calmer dehors. Je vous remercie. »

Les professeurs d'Ealdwic étaient vraiment géniaux. De ce qu'il venait de voir, il n'y avait pas photos, ils semblaient à la fois, relativement proches de leurs élèves, mais également très soucieux du conforts de chacun et surtout de ce qui se passaient aux dehors comme si ils avaient les moyens de changer tout ça. C'était bel et bien la première fois que l'hispanique voyait cela. Il s'était posé énormément de questions à l'égard de Savage, car ce dernier semblait tout connaître. C'était assez déroutant. N'étant pas là lorsque Mlle. De Shalott les avait reçu, il n'avait pu voir qu'elle aussi avait également prévu la chose, comme si ils étaient au courant de tous, mais qu'ils attendaient que cela se passe pour être sûr, et pouvoir agir sans aucun soucis.

Finalement, on les congédia, obligeant Dakota de s'occuper de Nymphadora. Il fallait l'avouer, William avait complètement merdé. Lorsque ce dernier avait pété son câble, Dakota avait eut un petit sourire. Il avait compris pourquoi il avait réagit comme ça, parce que c'était William, et qu'on avait jamais vu ce dernier diplomate. Mais Una de Shalott ne semblait pas s'en soucier. Pour elle, il n'avait pas à faire ça, surtout pas en sa présence. Ce qui était normal, étant donné le rang et ce dont elle semblait capable de faire, de réaliser ou bien même, de penser. L'hispanique s'était donc levé, prenant le bras de Nymphadora, tandis que Savage attendait patiemment qu'ils aient quittés la pièce pour discuter à nouveau. « Alors ? Elle reste n’est-ce pas ? »

« Oui, William, elle reste. » Il lui fit un sourire, tandis qu'il laisse Nymphadora allait embrasser son frère. Dakota la regarda avec une profonde douceur tandis qu'elle l'enlaçait dans ses bras avant de lui dire au revoir. L'hispanique les observa quelques secondes, puis il cassa le silence. « Oui... Je vais l'amener chez moi, William. Je ne sais pas où se trouve l'infirmerie. Faudra que tu nous rejoignes lorsque tes cours seront terminés à 17h. Il faut qu'on discute de deux, trois choses, vieux frère. » Il s'approche de lui, et le serre dans ses bras. Il se recule enfin, tendant le bras à Nymphadora pour qu'elle vienne se lover contre lui, il l'entoure de ses bras. « Tu vas sûrement rigoler, Nymph', mais je sais pas du tout où se trouve l'infirmerie. » Il eut un petit rire gêné. « On va aller chez moi, cramponne-toi à moi. » Il la serra contre lui, avant de les faire tourner rapidement sur lui-même. L'instant d'après, ils n'étaient plus là.