Indiana revenait tout juste de son service au véritaserum. Elle avait de la chance, cette semaine elle ne travaillait que la journée, et non le soir. Cela lui évitait de tomber nez à nez avec des gars complètement torchés qui avaient un peu trop tendance à avoir les mains baladeuses. Mais tout de même, la brunette était reconnaissante à Mr. Winchester de bien avoir voulu l’engager pour l’été. Cela lui permettait de se faire un peu d’argent de côté. Avec cet argent, elle voulait acheter un cadeau à Nate. Elle ne savait pas encore vraiment quoi, mais elle avait encore 2 mois pour trouver. Néanmoins, la poufsouffle devait bien planquer sa paie si elle ne voulait pas que son père la dépense en bouteille de whisky… En parlant de son père, Indiana ne voulait pas le moins du monde retourner chez elle tout de suite. Ses frères étaient maintenant à l’université, elle se retrouvait seule dans le taudis paternel et ce n’était pas pour son plus grand plaisir, au contraire… Alors la brunette avait décidé de faire une visite surprise à Nate. Visite surprise qui n’était plus tellement une surprise étant donné qu’elle venait le voir tous les jours… Mais bon, c’était l’intention qui comptait.
La brunette monta quatre à quatre les escaliers tout en faisant attention à quelque chose de non identifié dans ses mains. Un grand sourire aux lèvres, on se demandait bien pourquoi Indiana Dashwood était si heureuse à cet instant précis. Excitée comme une puce, elle sautillait littéralement sur place alors qu’elle tapait trois fois à la porte de son chéri. Cette fois elle avait vraiment une surprise, et elle était sure que ca lui ferait plaisir !

Il y avait un moment et un seul dans la journée où Nate ne faisait rien. Pas le matin. Le matin il se levait toujours de bonne heure et travaillait ses cours pour la rentrée jusqu'à l'heure du déjeuner. C'était amusant de le voir observer l'heure avec tant de respect alors qu'il y avait des années qu'il n'avait plus eu personne pour lui rappeler l'étiquette et les obligations qui allaient avec. Mais Nathanaël de Saint-Ange était né prince dans l'âme, noble sur le papier. Ca ne s'oubliait pas ce genre de chose. C'était lui, de la pointe des cheveux jusqu'à la plus petite partie de son être. Alors il se lèverait sans doute toujours à 6h, même les dimanches. Il prendrait toujours son petit déjeuner après sa douche et avant que 7h ne soit passé (sauf les dimanches) et il déjeunerait toujours à midi pile de repas soigneusement étudiés qu'ils fussent ou non préparés par lui. De là il ne s'accorderait plus une seconde d'oisiveté jusqu'à ce fameux seul moment de la journée, celui qu'il réservait à Indiana, depuis qu'ils avaient quitté Poudlard et qu'elle venait le voir tous les soirs avant qu'il ne parte travailler. D'ailleurs à ce propos, quelque chose le chiffonnait, mais il avait pris le temps de laisser à la réflexion de mûrir tout son saoul. Il en parlerait peut-être maintenant.

Il l'entendit frapper à la porte, précisément à la même heure que tous les jours et se dépêcha d'aller ouvrir. On ne faisait pas attendre.

Nate - Qu'est-ce qui te rend si heureuse?, demanda-t-il non sans laisser transparaître une certaine tendresse dans la question.

Il la laissa entrer avant de poser un baiser sur ses lèvres. Le prince charmant...

La porte ne mit pas bien longtemps à s’ouvrir, découvrant ainsi Nate dans l’entrée. Elle adorait ce moment. Celui où ils se voyaient pour la première fois de la journée et où son cœur faisait un petit bon rien qu’à sa vue. Ca la rendait toujours heureuse, il lui en fallait peut être peu, mais c’était son moment préféré de la journée. Indie lui offrit immédiatement un gigantesque sourire tandis qu’elle lui lançait, comme elle le faisait tous les jours, avec son entrain naturel.

« Salut toi ! »

Elle sautillait toujours sur place, tenant on ne savait toujours pas quoi entre les mains avec beaucoup d’attention. La brunette ne dit pourtant rien, trop contente de sa surprise pour ne pas se faire prier avant de la révéler. Alors quand Nate le lui demanda, elle était tout simplement aux anges. Il lui en fallait pas, mais Indiana était comme ca. Son patronus aurait clairement pu être Baloo du disney « le livre de la jungle » si ce n’avait pas été une petite créature hyperactive.

« Qu'est-ce qui te rend si heureuse? »

Son sourire se fit encore plus grand. Et elle réussit encore à se taire le temps d’entrer dans l’appartement de Nate. Elle oublia presque pourquoi elle était si excitée quand son prince l’embrassa. Indiana avait tendance à tout oublier quand leurs lèvres se rencontraient. C’était ce qui le rendait si magique à ses yeux aussi. Cependant, une fois leur baiser rompu, la brunette se remémorer le monde extérieur. Des fois ca prenait quelques secondes, mais il ne fallait pas lui en vouloir, elle avait toujours été un peu lente. Une fois cela fait, elle sautait de nouveau comme une puce tandis qu’elle ouvrait finalement les mains pour laisser le loisir à Nate de découvrir sa surprise par lui-même.

« Regarde qui j’ai trouvé qui était tout seul dehors… Il est trop mignon, tu trouves pas ?! »

Un petit chaton tout noir tout mimi ! *O*

« Regarde qui j’ai trouvé qui était tout seul dehors… Il est trop mignon, tu trouves pas ?! »

Il eut un de ces petits sourires distingués de prince charmant et gratta doucement la tête de la minuscule créature qui miaulait au creux des mains d'Indiana. C'était tout elle ça, mais il trouvait ça adorable. Il ferma la porte derrière elle avant de poser ses mains sur ses épaules:

« Hum... peut-être qu'avec de bonnes raisons de rester tu auras envie de ... t'installer ici. Avec moi. Et le chat. »

Bien sûr "et le chat". Nate plaisantait mais il n'avait jamais été aussi sérieux. Comme tout ce qu'il disait ou presque, il avait murement réfléchi la chose avant de la proposer. Il avait calculé qu'à l'heure actuelle, il gagnait et avait mis suffisamment de côté pour pouvoir entretenir une personne de plus, à savoir elle. Après tout, elle faisait le déplacement tous les jours, et quelque part cela semblait dans l'ordre naturel des choses. Bien sûr s'il avait été en France, dans les meilleures conditions, il aurait été voir son père pour lui demander sa main. Ils se seraient mariés puis il l'aurait fait entrer dans sa maison où les domestiques l'auraient installées, puis ils auraient eu des enfants, et elle n'aurait bien sûr pas travaillé. Voilà. C'était ça l'ordre naturel des choses. Ici, ce serait un peu différent mais Nathanaël ne doutait pas que petit à petit tout reprendrait sa place.
Il sourit, attendant de voir comment elle prenait les choses.

« Hum... peut-être qu'avec de bonnes raisons de rester tu auras envie de ... t'installer ici. Avec moi. Et le chat. »
« M’installer ? »

En voilà une qu’elle n’avait pas vu venir… Sincèrement étonnée de ce que venait de lui demander Nate, Indie resta immobile quelques micro secondes. Et pendant ce si court laps de temps, beaucoup de choses passèrent par sa petite tête de linotte. Indie n’était pas connu pour être un modèle de rapidité, elle n’allait pas faire défaut à sa réputation si difficilement gagnée aujourd’hui. Ses grands yeux de biche toujours posés sur Nate, sa bouche en cœur rosée entrouverte en un O bien écrit… Indie posa délicatement le chat par terre et fini par regarder le baby chaton qui allait déjà explorer l’appartement de Nate. L’appartement qu’il lui proposait de partager avec elle.

« Je… Je ne sais pas trop quoi dire… »

A vrai dire, elle le savait. Peser le pour et le contre était rapidement fait pour Indie. Non seulement elle aimait Nate plus que tout – plus que ses frères, et c’était dire à quel point elle l’aimait – mais en plus ce n’était pas comme si vivre avec son père pouvait lui manquait de quelques manières. Après tout avec lui c’était vapeurs de vodka et coups à répétition. Certes, cette fille à l’esprit tordu arrivait tout de même à s’en vouloir d’envisager d’abandonner un salopard à son triste sort. Après tout elle était sa fille, et si il ne pouvait prendre soin d’elle, elle devait prendre soin de lui… Mais il lui faisait peur, et encore plus que ca, au fond d’elle elle savait qu’elle le haïssait, même si elle s’en voulait de penser ca.
La brunette détourna le regard depuis le chat jusqu’à son prince charmant. Un sourire vint éclairer son visage alors qu’elle lui donnait sa réponse avant de se rapprocher de lui pour l’embrasser amoureusement.

« …Oui. Oui j’en ai envie ! »

« M’installer ? »

Nate grinça des dents intérieurement. Peut-être qu'il avait dit une connerie. Peut-être qu'il allait un peu trop vite. Enfin, gentleman qu'il était il lui avait semblé que c'était le bon moment pour une telle proposition et bien au contraire, ne rien dire du tout aurait été insultant. Comme toujours quand quelque chose le turlupinait, Nate jouait des doigts.
Et voilà qu'elle lui disait qu'elle ne savait pas trop... ça ne faisait rien. Il allait fort bien s'en remettre et d'ailleurs son air de prince français très digne revenait déjà au triple galop... justement quand elle s'approchait pour l'embrasser. N'ayant pas eu de réponse formelle, il lui baisa doucement les lèvres, un peu à autre chose malgré tout puisqu'il attendait un oui ou un non. Il posa ses mains sur ses épaules, tendrement, bien qu'un peu déçu de ce baiser de compensation...

« …Oui. Oui j’en ai envie ! »
« Oh Hindihana! Pendant un instant j'ai cru que ce serait trop tôt pour toi. », fit-il en lui prenant le visage dans les mains avant de l'embrasser, cette fois avec bien plus de conviction.

Il tiqua pourtant un bref instant. Fallait-il lui parler de cette lettre que sa mère lui avait envoyée tout de suite ou bien... Non il attendrait qu'ils aient mangé.

« Je t'emmène au restaurant. A moins que tu ne préfères que je fasse la cuisine. »

Abherration pour un de Saint-Ange que de jouer les maîtres queux mais que ne ferait-il pas pour elle?

« Oh Hindihana! Pendant un instant j'ai cru que ce serait trop tôt pour toi. »
« Je t’aime, alors rien n’est trop tôt non ? »

Un sourire d’ange sur un visage où reflétait le bonheur dans sa plus grande simplicité. Indiana ou le monde de Walt Disney en chair et en os. Elle pensait réellement que son infini amour pour le français excusait leur empressement. Quelque part c’était vrai, autre part c’était burlesque de mièvrerie. Du Indiana tout craché.
Néanmoins, malgré tout son potentiel Disney aussi infini que son amour pour Nate, ce moment important de signification dans leur relation ne suffit pas à Indiana pour ignorer le plus que court mais pourtant réel changement dans l’attitude de Nate. Ca n’avait clairement rien à voir avec le fait qu’elle emménage avec lui… Enfin… Elle l’espérait.

Je t'emmène au restaurant. A moins que tu ne préfères que je fasse la cuisine. »

Elle aurait tout bonnement adoré. Passer une soirée en amoureux avec lui pour célébrer le fait qu’ils allaient vivre ensemble. Elle aurait vraiment adoré. Mais le fait était qu’Indie avait un peu peur de la réaction de son père si elle revenait tard voir très tard à la maison… Surtout lors de journée comme celle-ci où le paternel était particulièrement énervé…Peut être qu’elle pourrait s’arranger pour organiser ca le lendemain sans qu’elle ne se prenne de répercussion trop importante dans la tronche, mais si elle ne le prévenait pas du tout ca barderait pour son matricule.
Indiana mordilla doucement et inconsciemment sa lèvre inférieure, signe qu’elle réfléchissait, tout en perdant sans s’en rendre compte son regard dans celui de son chéri. Elle essaya de répondre vite, pour éviter de faire des blancs à chaque fois que Nate lui posait une question ou proposait quelque chose. Ce n’était pas poli, et Indiana était polie, stupide aussi oui, mais polie.

« Et bien… Tu sais que j’aimerais beaucoup diner avec toi mais… Je peux pas rester très très longtemps. Mon père a besoin de moi à la maison. Mais je peux essayer de me libérer demain peut être, je ne suis pas de service le soir. Qu’en penses-tu ? »

Et une fois qu’elle eut fini de dire ces mots, la poufsouffle n’attendit même pas la réponse, encore trop absorbée par ce drôle d’air qu’avait eut le français un peu plus tôt. Alors, comme à chaque fois qu’elle se faisait du soucis pour un être cher, la brunette inclina légèrement la tête et posa une main aimante sur le bras de son interlocuteur et demanda gentiment et avec sa douceur naturelle.

« Ca va toi ? Tu as l’air soucieux. »

Un je t'aime d'Indiana Dashwood valait plus que tout ce qu'il avait pu perdre depuis le jour où il était venu au monde. A ses yeux, il n'y avait qu'elle. Elle était le soleil de ses nuits sombres, la lune des ses jours trop brûlants. Elle était l'unique étoile de son ciel. Une étoile sans fard, sans artifice. Simple. D'une simplicité déconcertante même. C'était ce qui l'avait séduit. Et quoiqu'en pense les autres, à ses yeux, elle était juste ce qu'il lui fallait à lui.

« … Tu sais que j’aimerais beaucoup diner avec toi mais… Je peux pas rester très très longtemps. Mon père a besoin de moi à la maison. Mais je peux essayer de me libérer demain peut être, je ne suis pas de service le soir. Qu’en penses-tu ? »
« Parfait alors nous avons rendez-vous demain sous réserve de confirmation. », il sourit, ne montrant en aucune façon qu'il aurait pu être contrarié ou attristé de ce contretemps.

Il n'avait pas été élevé de la sorte. En lieu et place d'un quelconque signe de contrariété c'est un sourire charmant qui se déposa sur ses lèvres avec toute l'élégance dont Nathanaël savait faire preuve. Il lui prit la main, et la porta à ses lèvres bien que l'étiquette eût voulu qu'il ne fasse que semblant, mais puisqu'une certaine idée de leur avenir lui trottait déjà en tête, il pouvait bien se permettre ce petit accro à la bienséance. D'ailleurs fort peu de personnes savaient comment il convenait de faire un baise-main, ni ce que signifiait la hauteur du baiser. Par exemple le beau français n'aurait jamais fait l'affront de l'embrasser sur le poignet même s'il savait pertinemment qu'elle, qui n'avait pas été élevée de cette manière là, n'y verrait sans doute pas l'insulte. Mais il la respectait même au-delà de ce qu'elle pouvait connaitre du respect.

« Ca va toi ? Tu as l’air soucieux. »
« Tout va bien ne t'en fait pas. Rentre vite, je ne voudrais pas que ton père ne se fâche de te voir arriver en retard. »

Il lui posa un baiser long et tendre sur le front, puis un autre sur les lèvres et laissa l'oiseau s'envoler. Il lui parlerait le moment venu.