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 You Will Be The Death of Me (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
You Will Be The Death of Me (pv) #Mar 5 Avr - 18:31


"I think I'm drowning asphyxiated, I wanna break this spell that you've created
I wanna play the game. I want the friction"


Sylar dormait à côté d'elle. Doucement, elle entendait son souffle dans le noir, incapable d'en sentir la chaleur à cause du voile invisible qui les séparait. Elle ne dormait pas. Seule la présence de Sylar l'apaisait un peu et la distrayait de ses pensées. Elle cilla. Le nom de Sean devenait une obsession. Il résonnait dans sa tête comme un murmure insidieux qui venait sans cesse lui rappeler ce qu'il s'était passé un peu plus tôt. Nerveuse. Un petit sourire purement sardonique sur les lèvres, elle se demandait s'il y avait au dessus un espèce de pervers assez sadique pour tirer les ficelles et se délecter d'un truc pareil. Pourquoi fallait-il que son deus ex machina à elle soit complètement foireux. Elle détourna le regard vers Sylar qui dormait toujours. Le toucher? Pour voir? Elle ne prendrait pas le risque. Elle savait parfaitement bien qu'elle n'était pas plus guéri qu'avant Sean, inutile de tenter le diable même si l'envie la taraudait.
Treize ans sans plus jamais sentir le contact de la peau d'un autre cela peut ne paraître rien. Mais se rappeler Sean c'était... une torture. Qu'on ne s'y méprenne pas. Ce n'était pas Sean en lui même qui mettait le feu à ses synapses et l'empêchait de dormir. C'était la frustration. Abominable frustration accumulée, l'idée de dormir à côté d'un homme dont on rêve l'étreinte sans jamais pouvoir ne serait que l'effleurer sinon en pensée. L'idée qu'il y a, à quelques portes de là, un autre homme qui, par on ne sait quel procédé machiavélique, peut vous toucher. Vous toucher à vous faire mourir même s'il fallait. Qui? Qu'importe qui, tout ce qui importe c'est que ce n'est pas lui. Lui il s'endort, patient et intrigué à la fois. Frustré aussi peut-être. Un peu. Elle sait qu'elle n'y tiendra plus d'ici quelques minutes, alors elle se lève et s'enveloppe dans un long négligé de satin blanc. Ses cheveux blonds qui caressent ses épaules on l'air de cheveux d'ange tel qu'ils sont au saut-du-lit mais c'est plus que Temperance puisse céder. Il ne lui viendrait pas à l'idée de porter sa nuisette hors la chambre qu'elle partage avec Sylar,, à moins de ne s'être en plus couverte comme c'est le cas là. Question de décence.

Pourtant il est tôt. Beaucoup trop tôt pour que qui que ce soit ne soit éveillé. Il doit être dans les quatre heure du matin peut-être. Mais qu'importe, elle sait pertinemment qu'elle ne fermera pas l'oeil alors elle sort sur le balcon, les oeuvres complètes de Ibsen à la main. Ce fameux volume que Sylar lui avait prêté il y a fort longtemps de cela. Dans la reliure du livre il y a sa baguette, simple précaution. Dehors l'air est frais. Elle s'assoit sur le bord de la balustrade, son livre sur les genoux, éclairée par la lumière de la lune. Tranquille. Enfin.










Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
You Will Be The Death of Me (pv) #Lun 11 Avr - 17:13


    Allongé dans son lit depuis déjà quelques heures, Thomas ne parvenait pas à trouver le sommeil, se tournant et se retournant sans cesse sans trouver une position convenable qui lui aurait permis de rejoindre les bras de Morphée. Robyn, à ses côtés, dormait elle d'un sommeil de plomb, même pas dérangée par tous les mouvements que lui pouvait faire. Il resta encore une bonne heure à garder les yeux fixés sur le plafond, se remémorant ce qui s'était passé aujourd'hui, le tournant en boucle dans son esprit encore et encore. Sean avait eu la bonne idée de vouloir se suicider aujourd'hui, comme si ça l'avait pris tout à coup et qu'il s'était réveillé ce matin en se disant qu'il allait mettre fin à ses jours. Et, bien sûr, comme il s'agissait de Sean, il fallait bien que ce soit différent, il ne pouvait pas se contenter de se pendre, d'avaler un poison ou d'aller se noyer dans un lac, non, il avait eu la bonne idée de toucher Temperance. Tous étaient restés bouches bées et horrifiés devant la scène de Sean posant sa main sur la peau de la jeune fille, mais ils avaient été encore plus stupéfaits de voir qu'il n'en était pas mort. C'était même bien loin de ça... Et si personne ne comprenait ce qui avait bien pu faire, par on ne sait quel miracle, que Sean soit capable de toucher la jeune fille sans en mourir, Thomas, lui, comprenait que son cousin avait la chance qu'il désirait lui-même depuis longtemps sans jamais avoir pu ne serait-ce que l'effleurer autrement qu'en rêve. Et ça l'avait bouffé tout le restant de la journée, peut-être même plus que Sylar. Plus que Sylar, en réalité, il en était presque certain. Finalement, il n'y tint plus et il repoussa les draps qui le couvraient, sortant du lit, pieds nus, vêtu d'un short de sport et d'un vieux t-shirt aux couleurs de l'équipe de Quidditch de Serpentard. C'était loin d'être sexy mais après tout ce n'était pas le but premier d'un pyjama, mais ça avait le mérite d'être confortable. Il prit soin d'ouvrir et de refermer la porte de la chambre doucement pour ne pas réveiller Robyn et il s'éclipsa discrètement. Il n'arrivait pas à dormir de toute façon et rien de ce qu'il pourrait faire ne l'aiderait dans sa quête désespérée du sommeil alors autant ne pas gaspiller ce temps inutilement et se trouver quelque chose à faire.

    Il passa devant les chambres de ses cousins, silencieuses comme l'était le reste de la maison, et il descendit dans la cuisine, ouvrant le frigo, attrapant un truc au hasard et grignotant, le regard un peu vide, dénué de toute expression. Il avait été dans ses pensées depuis le matin, depuis que Sean n'était pas mort en touchant Temperance. Et, dans l'esprit de Thom', était née une idée, idiote sans doute, mais on ne pouvait pas lui reprocher de l'avoir eue : si Sean pouvait la toucher, pourquoi ne le pourrait-il pas, lui aussi ? Après tout, qu'avait-il de si exceptionnel Sean ? Qu'avait-il que lui n'aurait pas ? S'il le pouvait, pourquoi Thomas n'en serait pas capable ? S'étant mis bille en tête que cette réussite n'était qu'une question de capacités alors que c'était en réalité un étrange coup du destin, le jeune étudiant avait fini par réussir à se persuader que lui aussi pouvait survivre à un toucher de Temperance. Et, s'il tenait à tous prix à la toucher, c'était parce qu'avant d'être sa meilleure amie ou tout du moins ce qui s'en rapprochait le plus, elle avait été son premier amour, la fille qu'il avait désiré depuis aussi loin qu'il s'en souvienne. Cette fille inaccessible à cause de sa malédiction mais surtout parce qu'elle avait été promise à Sylar... Quand ce dernier avait été envoyé à Azkaban, Thomas avait bien entendu eu l'idée de demander à ce que les fiançailles soient rompues et que Temperance et lui soient promis l'un à l'autre. Mais il était trop sage pour oser, il avait trop tardé à se déclarer et Sylar s'était échappé, ruinant ses plans, et puis c'était l'arrivée dans sa vie de Robyn qui avait achever de tout foutre en l'air. La vie était mal faite. Injuste avec lui, même. Il soupira, laissa en plan sur la table ce qu'il avait commencé et se dirigea vers la bibliothèque. Il allait se trouver un bon livre et lire jusqu'à ce que ses yeux se ferment d'eux-mêmes. Mais, sur le chemin, son regard fut attiré par la vision lunaire, presque divine, de Temperance sur le balcon, vêtue d'un négligé blanc, ses cheveux blonds baignant dans la lumière de la lune qui lui faisaient comme une auréole. Il eut un sourire, presque attendri et hésita à la rejoindre de longues minutes avant de se décider et de pousser la porte-fenêtre. Il resta quelques pas en arrières et s'éclaircit un peu la voix avant d'esquisser un sourire et un petit signe de la tête. "De là-bas, t'avais l'air d'un ange..." Il marqua une pause, le temps de faire les deux ou trois pas qui la séparaient d'elle, s'appuyant à son tour à la rembarde. "Le sommeil t'as abandonnée toi aussi ?"









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
You Will Be The Death of Me (pv) #Lun 11 Avr - 19:13


"De là-bas, t'avais l'air d'un ange..."

Temperance releva le nez de son livre, et un fin sourire vint fleurir la commissure de ses lèvres. Elle ferma son livre pour le regarder approcher. Thomas faisait partie de ses rares personnes qu'elle était toujours heureuse de voir. Depuis qu'elle était toute petite d'ailleurs. Il avait été le premier garçon vers qui elle avait été après Warren. Il avait été son premier ami et l'était toujours resté depuis. Thomas Blake avait en quelque sorte, toujours fait partie de la vie de Temperance et sans doute, en ferait-il toujours partie. Elle n'imaginait pas qu'il puisse en être autrement, l'idée semblait même idiote. Qu'aurait-il bien pu se passer pour les séparer? Ils n'étaient pas non plus proches comme on est proche de la personne qui partagera notre vie parce qu'on l'a choisie, mais chez les sang pur combien se choisissent vraiment?
Par exemple, Temperance n'avait pas choisi Sylar même si avec le temps elle avait fini par l'accepter tel qu'il était et par l'aimer, plus même qu'on le lui demandait au départ. Mais cet amour là n'était pas pour déplaire si ce n'était à Sean Blake.
Au contraire, Thomas elle l'avait choisi. Depuis le premier regard, le premier rire c'était tissé quelque chose d'indéfectible entre eux. Ce n'était pas ce genre d'amour, mais c'était tout aussi fort, du moins pour Temperance. Inutile de dire que sa mère avait longtemps vu d'un mauvais oeil cet ami "un peu trop cher".

" Un ange? Un ange destructeur alors... ", répondit-elle au bout d'un sourire, "... tu as de bien jolies visions.", ajouta-t-elle un peu taquine mais sans vraiment y penser.

Sa vision à elle était jolie aussi. Jolie parce que rassurante, sécurisante aussi quelque part. C'était une valeur sûre. Comme toujours, ses yeux clairs détaillaient Thomas sans pour autant l'analyser (c'était l'interdit). Elle balayait chacun de ses traits comme pour y déceler les petits soucis de la journée et souffler dessus comme on souffle sur les aigrettes d'un pissenlit pour les regarder s'envoler bien loin.

"Le sommeil t'as abandonnée toi aussi ?"
" Je n'allais pas te laisser tout seul. Il te fallait bien un compagnon nocturne..."

Ses yeux clairs plongèrent dans les siens parce qu'ils racontaient beaucoup mieux que sa bouche qui n'aimait pas se plaindre. Jolie bouche si sage...









Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
You Will Be The Death of Me (pv) #Mer 20 Avr - 12:28


    « Un ange? Un ange destructeur alors... tu as de bien jolies visions. » Il eut un fin sourire, haussant les épaules, comme si cela ne signifiait rien pour lui, comme si ce n'était pas vraiment un compliment à proprement parler, comme si ça ne comptait pas, en somme. Ça comptait pourtant. Il s'accouda à la rambarde, le regard perdu dans le vide, détaillant le jardin qui s'étendait sous eux, paisible et ignorant des choses qui pouvaient ben se passer dans leurs têtes. « Le sommeil t'as abandonnée toi aussi ? » « Je n'allais pas te laisser tout seul. Il te fallait bien un compagnon nocturne... » A nouveau, il se permit un sourire qu'il voulait résolument neutre et insignifiant. Elle plongea son regard dans le sien et il le soutint quelques longues secondes avant de détourner les yeux, trop inquiet de ce qu'elle pourrait bien parvenir à lire en lui, elle qui connaissait si bien les tréfonds des âmes humaines. Thomas avait toujours été trop sage et discipliné pour semer le chaos dans sa propre famille, dans l'ordre établi même, en révélant qu'il avait toujours eu un faible pour Tempérance. Bien plus qu'un faible à vrai dire. Il avait été amoureux d'elle, depuis qu'il avait eu l'âge de savoir ce que l'expression signifiait, depuis qu'elle était tombée dans le lac et qu'il l'en avait sortie, la gardant accrochée à lui jusqu'à ce qu'on lui enlève. Ce qui n'était au départ qu'une affection enfantine s'était transformée en une amourette d'adolescent et ainsi de suite, mais il n'avait jamais rien dit. Il s'était contenté d'être là, en silence, à la regarder être promise à un autre et à se dire, chaque jour passant, que si elle venait au manoir, ce n'était pas vraiment pour lui mais pour Sylar parce que, au final, c'était lui qui l'épouserait. « Tant de sollicitude me touche ! » Il eut un petit rire cristallin avant de se reprendre et de se composer un visage un peu plus neutre. « Sylar dort ? » La question était idiote ; il dormait certainement puisqu'il n'était pas là, c'était juste un moyen comme un autre de combler le silence pour ne pas qu'il s'installe. Car, s'il le laissait s'installer, cela allait lui donner les conditions optimales pour réfléchir et s'il réfléchissait trop, il n'allait pas avoir le cran de mener son projet jusqu'au bout.

    Il était proche mais à une distance respectueuse, si bien que, de l'extérieur, on n'aurait pas pu croire à autre chose qu'une discussion polie et civilisée entre deux amis. Pourtant, à l'intérieur de Thomas, c'était tout autre chose. Enhardi par le fait que Sean ait pu toucher Temperance sans en mourir, il s'était mis en tête l'idée de faire de même, quitte à ce que ça ne marche pas, au moins aurait-il essayé et serait-il mort sans éprouver le regret de ne plus avoir pu la toucher depuis cette fameuse fois, dans le lac. Et puis... pourquoi Sean l'aurait mérité et pas lui ? Rien ne le rendait plus exceptionnel que lui pas vrai ? Il eut un soupir malgré lui, comme si ses pensées cherchaient à tous prix à s'échapper d'une façon ou d'une autre. Ses doigts commencèrent à tapoter nerveusement la rambarde, silencieux pourtant ou presque... « Qu'est-ce qui t'empêche de dormir alors ? » Il s'en doutait bien mais il voulait que ce soit elle qui amène le sujet car il ne voulait pas se montrer trop pressant, trop indiscret ou même encore trop invasif.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
You Will Be The Death of Me (pv) #Mer 20 Avr - 19:44


Il y avait chez les Blake, du moins chez Sylar et Thomas, une dignité tranquille et imposante à la fois. Quelque chose qui plaisait à Temperance autant parce qu'elle lui rappelait le flegme de son père que parce qu'elle n'avait rien à voir avec ça. C'était une valeur sûre aux yeux de Temperance, un regard qu'elle aimait sentir sur elle à défaut de pouvoir toucher autrement qu'avec les yeux. Avec Thomas cependant, elle se gardait de tout embrasser en un coup d'oeil. Elle ne le détaillait jamais comme elle le faisait avec les autres, même si la tentation était forte. Quand elle se sentait prête de franchir cette limite, elle se raccrochait à l'idée qu'ils n'avaient rien à se cacher, et généralement c'était à ce moment là qu'il détournait le regard.
Elle sourit pour elle sans qu'il puisse rien en voir.

« Sylar dort ? »
« A poings fermés oui. »

Quelle drôle de question. Elle releva le nez, penchant la tête sur le côté pour le regarder. Il y avait quelque chose de joueur dans son attitude. Quelque chose de résolument complice mais qui s'affichait ostensiblement. Eût-elle dit regarde moi en train de te regarder que l'effet n'aurait pas été différent. Mais elle ne disait rien.
Finalement elle détourna elle aussi le regard, un bref instant. Il n'y avait jamais rien de vulgaire chez Temperance, pas même dans ses jeux les plus effrontés.
Malgré elle, elle observait Thomas Blake comme il semblait dévoré par ses pensées. Ses doigts jouant sur le rebord de la rambarde ... nerveusement. Il fallait qu'elle pose la question qui lui brûlait les lèvres avant que de commencer à lui voler à son insu les réponses que son corps, son attitude donnaient déjà.

« Qu'est-ce que... »
« Qu'est-ce qui t'empêche de dormir alors ? »

Leur voix s'étaient mêlées dans un seul et même ton ou presque, jusqu'à ce qu'elle n'abandonne sa question. Temperance eut un curieux frisson. Elle passa ses mains sur ses bras comme si elle avait voulu retirer un voile invisible sur son corps. Elle s'était refermée, imperceptiblement...

« J'avais... », elle fronça les sourcils comme pour se donner un peu plus de substance. Elle n'aimait pas paraître vulnérable, cela faisait partie des quelques choses qu'elle ne s'autorisait pas, « ...oublié ce que c'était qu'être touchée. Je n'aime pas être surprise ça me... ça m'insécurise. »

Confession difficile pour Temperance. Insécurisée. C'était le mot exacte. Elle avait toujours cru qu'être touchée c'était ce qu'elle souhaitait le plus au monde et pourtant, elle s'apercevait qu'après tout ce temps, ça lui avait plus fait peur qu'autre chose. Sur l'instant, sentir les mains de Sean sur elle avait été terrible, puis elle l'avait ressenti comme une bénédiction, et l'instant d'après c'était devenu une sensation complètement anxiogène.
Elle évitait le regard de Thomas, gardant malgré tout toute sa dignité.











Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
You Will Be The Death of Me (pv) #Lun 2 Mai - 0:34


    « Sylar dort ? » « A poings fermés oui. » Thomas n'eut aucune réaction visible, se contentant de rester égal à lui-même, impénétrable et neutre en toutes occasions ou presque. Ainsi, visiblement, cela ne dérangeait pas Sylar que Sean puisse toucher Temperance et pas lui ? En tous cas, ça ne l'empêchait vraisemblablement pas de trouver le sommeil. Soit. Sylar faisait preuve d'un sang-froid à toute épreuve ou alors peut-être qu'il n'en avait tout simplement rien à faire, allez savoir ? Peut-être aussi que Thomas prenait la chose un peu trop à coeur quand il n'aurait pas du s'en soucier outre-mesure, étant donné qu'aux dernières nouvelles, ce n'était pas lui le fiancé de Temperance. Il pianotait nerveusement sur la rambarde à mesure que ses pensées s'organisaient de façon complexe et aléatoire et qu'il prononçait la question qui lui brûlait les lèvres au moment même où la jeune femme s'apprêtait à poser la sienne. Il aurait tout aussi bien pu s'interrompre et lui faire le coup du "toi d'abord", mais ils se connaissaient depuis trop longtemps pour se faire des politesses de la sorte. « Qu'est-ce que... » « Qu'est-ce qui t'empêche de dormir alors ? » Ses yeux vert clair glissèrent sur la jeune fille, avec un léger sourire, tandis qu'elle fronçait les sourcils, visiblement disposée à éviter de croiser son regard. « J'avais... oublié ce que c'était qu'être touchée. Je n'aime pas être surprise ça me... ça m'insécurise. » Il détourna le regard, pas sûr de comprendre ; elle avait passé presque tout son temps libre à trouver un remède à sa peau fatale et maintenant qu'un espoir se profilait à l'horizon elle semblait sur le point de baisser les bras. « Pourtant, je croyais qu'être en mesure d'être touchée à nouveau c'était tout ce que tu voulais, non ? » Un court silence eut lieu avant qu'il ne reprenne. « Enfin, je me doute qu'à choisir tu aurais préféré que ce soit Sylar plutôt que Sean mais... » Il ne finit pas sa phrase, la laissant volontairement en suspens ; en même temps qu'y aurait-il de plus à en dire, hein ? Il pivota d'un quart de tour sur la gauche, lui faisant face. Ses prunelles étaient un peu trop brillantes pour que ce soit normal et il semblait un peu étrange, avec son air déterminé et un brin excité, comme s'il s'apprêtait à recevoir un beau cadeau ou une nouvelle géniale qui changerait le cours de son existence. Il la regarde, sans sourire, un peu ailleurs aussi. « Je me disais... Si Sean le peut alors pourquoi moi je ne... » A nouveau, il ne finit pas sa phrase alors que sa main gauche se levait doucement pour se diriger vers l'épaule de la jeune femme, bien décidé qu'il était à effleurer sa peau, persuadé qu'il pouvait la toucher sans risque lui aussi.










Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
You Will Be The Death of Me (pv) #Ven 6 Mai - 18:18


« Pourtant, je croyais qu'être en mesure d'être touchée à nouveau c'était tout ce que tu voulais, non ? Enfin, je me doute qu'à choisir tu aurais préféré que ce soit Sylar plutôt que Sean mais... »

Elle gardait les sourcils légèrement froncés comme ça la touchait de trop près. Il n'y avait qu'à Thomas qu'elle pouvait parler de ça concrètement. Parce qu'il pouvait la comprendre ou du moins parce qu'il l'avait toujours comprise jusqu'ici. Et parce qu'elle ne pouvait pas décemment dire à Sylar, écoutes, je suis mal à l'aise avec ça, j'ai pas l'habitude, ça m'angoisse.
Quand c'était elle qui touchait c'était une chose, même à travers un tissus, elle maîtrisait mais quand c'était Sean...

« Si, c'est ce que je veux, être touchée. Mais pas ... pas comme ça. Je veux que ça se passe tranquillement. Qu'on me laisse le temps, qu'on m'effleure avant de me toucher, doucement... » ... tendrement. Mais ça elle ne le dirait pas. C'était de toute manière bien trop évident. « Là je me sens juste mille fois plus frustrée qu'en me levant ce matin. »

Elle eut un sourire en coin, franchement moqueur. Mais elle changea d'expression, avisant Thomas qui la regardait, les yeux brillants d'une lueur qu'elle n'avait jamais vu. Instinctivement elle compris ce regard sans avoir besoin de plus mais elle resta figée, incrédule.

« Thom... »
« Je me disais... Si Sean le peut alors pourquoi moi je ne... »

Leste comme un chat, et tout aussi réactive, elle se grimpa sur la balustrade, se plaçant par là même au dessus de lui autant à la merci du jeune homme qui avait pour lui tout le loisir de l'attraper par ses chevilles nues, qu'à celle de la terrasse qui attendait, impassible, en contrebas.

« Thomas arrête. Je ne veux pas prendre le risque... »

Elle recula encore de deux pas, quittant la sécurité du socle ornementale pour ne se retrouver plus qu'avec la tablette de pierre qui épousait parfaitement la largeur de son pied... elle le défiait du regard comme pour le tenir à distance, tandis qu'elle reculait comme ça d'un bon mètre avant de prendre le risque de descendre. Le pied touchant le dallage du balcon, le coeur reprenant un rythme plus lent sans vraiment se poser, c'est vers la porte vitrée qu'elle se dirigea, voyant dans le fin voile transparent qui faisait la doublure du lourd rideau de velours, un potentiel garde-corps... Ses doigts se refermèrent dessus, mais elle ne quittait pas Thomas du regard, jolie créature échaudée qu'elle était dans sa robe blanche de blonde hitchcokienne.

« ... qu'est-ce qui te prend? Tu mourrais si tu me touchais Thom tu le sais très bien. Et moi je ne me le pardonnerai pas. »









Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
You Will Be The Death of Me (pv) #Sam 14 Mai - 19:10


    « Je me disais... Si Sean le peut alors pourquoi moi je ne... » Et alors qu'il avançait ses doigts vers elle, Temperance, plus rapide et sans doute habituée à ce genre de situations dangereuses dans lesquelles elle devait montrer toute l'étendue de ses réflexes, se dérobait déjà à son toucher, se hissant sur la rambarde de pierre, le surplombant. « Thomas arrête. Je ne veux pas prendre le risque... » Les prunelles de Thomas restèrent fixées sur les pieds nus de la jeune femme et il ne bougea pas, n'insistant pas, en tous cas pas encore, car il craignait qu'un mouvement brusque de sa part ne l'effraie et ne la fasse tomber en bas du balcon. Il s'en voudrait à mort si elle était blessée ou pire par sa faute. Elle recula lentement et il releva les yeux vers elle, une lueur paniquée dans le regard à l'idée que son pied ne glisse, les mains déjà levées prêtes à la rattraper sans hésiter si tel devait être le cas. Mais c'était sous-estimer Temperance que de la croire trop maladroite pour s'en sortir sans son aide, comme elle le lui prouva en regagnant la terre sûre du balcon. Elle se dirigea près de la porte vitrée, se réfugiant derrière le voilage transparent du rideau, comme si ce simple morceau de tissu fin constituait une protection suffisante face à une détermination comme la sienne. « ... qu'est-ce qui te prend ? Tu mourrais si tu me touchais Thom tu le sais très bien. Et moi je ne me le pardonnerai pas. » Il se rapprocha d'elle silencieux et calme, lui faisant clairement comprendre par ses gestes et par son regard qu'il ne comptait pas la toucher sans son consentement - ou du moins pas tout de suite -, jusqu'à arriver face à elle, le voilage les séparant, créant entre eux comme le fossé qu'il y avait toujours eu depuis la malédiction de la jeune fille, le matérialisant à leurs yeux. C'était triste à pleurer mais Thomas n'était pas décidé à s'apitoyer sur son sort ce soir. Sa main se leva, se posant sur le voilage transparent avant de le repousser jusqu'à la main de la jeune fille qu'il effleura du bout des doigts. Le tissu était si fin qu'il aurait presque cru toucher sa peau mais ce n'était pas suffisant pour lui, du moins ça ne l'était plus. Paume contre paume, il regarda de longues secondes leurs deux mains séparées malgré tout puis il reporte son attention sur la jeune femme, plantant ses prunelles vertes dans celles bleutées de la jeune femme ; un océan dans lequel il se serait noyé sans hésiter. « Je suis prêt à prendre le risque moi. Temperance, je t'en prie... » Et, presque aussitôt, bondissant comme un diable hors de sa boîte, il écarta le voilage et tendit à nouveau la main vers elle, bien décidé à ne pas tenir compte de ses avertissements.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
You Will Be The Death of Me (pv) #Jeu 19 Mai - 20:22


Elle savait ce que c'était que ce regard, les pupilles dilatées. L'appui convaincu de ses prunelles sur elle... mais non. Elle ne pouvait pas lui prêter ce sentiment là. Il fallait qu'elle lui prête un grain de folie né de l'ambition, pas de... surtout pas. Ce serait trop cruel. Trop ironiquement cruel.
Elle le laissa approcher pourtant, sans le lâcher des yeux, le coeur battant autant de l'appréhension que de l'adrénaline. Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas retrouver si proches?
Cette époque où elle pouvait innocemment le prendre par la main pour aller se balader dans le parc. Sans rien craindre que la colère de sa mère qu'elle ne pouvait pas comprendre alors. Sans se soucier vraiment de ce que penserait Sylar. Elle releva les yeux pour embrasser dans les siens ses deux disques d'émeraude qui s'imposaient à elle.

Ce voile qui les séparait c'était l'incarnation de tous les freins qu'on leur avait toujours mis. Sans parler de ce qui était en train de se passer, là, sur ce balcon. Être proches? même pas si proches, on ne le leur avait jamais permis et ce n'était pas aujourd'hui qu'on le leur permettrait. Pourtant, dans la parenthèse de cette étrange nuit, ses doigts cherchaient imperceptiblement à travers la fine voilette qui les séparait, comme à la recherche de leur enfance envolée.
Elle le laissa faire un instant, parce qu'elle avait malgré tout confiance en lui. Elle posa ses yeux sur cette main qui feignait de toucher à la sienne. Ce contact là n'avait rien de comparable à ce qu'elle avait vécu le matin même avec Sean. Pourtant il n'y avait pas de quoi être rassurée. C'était la vie de Thomas qui était suspendu au fil de la voilette. Une vie chère à ses yeux s'il en était.

« Je suis prêt à prendre le risque moi. Temperance, je t'en prie... »

Aussi vive que lui, elle se saisit des longs pans de son négligé, dévoilant une nuisette qu'elle aurait préféré qu'il ne vit jamais, mais qui n'était pas non plus sa plus courte. N'y voyez bien sûr pas là une tentative de séduction ou d'intimidation qui aurait été complètement ridicule voire grossière. Ses doigts, enveloppés dans la protection de fortune que leur faisait le satin, se refermèrent sur les poignets de Thomas avec autant de force qu'ils pouvaient. Ça ne suffirait pas bien sûr, sinon à lui montrer toute sincérité farouche mais tendre aussi, qu'elle mettait à le tenir à distance.

« Non! Tu sais bien que non Thom! Apprends à me haïr s'il faut vraiment ça... Déteste moi parce que je te refuse ce qu'il y a de plus élémentaire, rien qu'une caresse. Déteste moi comme tu détesterais toutes les autres petites connes prétentieuses qui brûlent de lubricité quand elles te regardent. Déteste moi parce que je suis comme Robyn dans l'extrême opposé. Je ne suis qu'une petite sainte frigide et pudibonde. Une fille qui ne t'a même pas écrit une ligne et qui a bien vite oublié nos jeux! », elle ne pouvait plus le lâcher des yeux et comme un dernier éclat de voix se mourrait sur ses lèvres, elle se rendait compte qu'elle avait parlé un peu trop fort peut-être. Un brin de vent fin soulever ses cheveux. L'unique caresse qu'elle pouvait donner, une mèche blond d'or qui venait quémander un peu de raison, un peu de pitié sur la joue de Thomas Blake... « Apprends je t'en supplie. Apprends parce que je préférerai mourir que de te toucher. »

Mourir pour toi? La belle idée... si douce idée.









Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
You Will Be The Death of Me (pv) #Mar 24 Mai - 14:59


    « Je suis prêt à prendre le risque moi. Temperance, je t'en prie... » Elle se déroba à nouveau à son toucher, vive, comme elle avait aussi des années de pratique dans cet art de l'esquive, un art qu'elle se devait de maîtriser à la perfection puisque la moindre erreur pouvait aussi bien s'avérer fatale. Elle écarta les pans de son négligé de satin, se servant du tissu glissant pour attraper ses poignets. Elle ne le retiendrait pas avec ça, elle devait bien le savoir mais il laissa faire, pour le moment, comme elle le regardait avec cet air implorant, ce visage qui semblait le supplier d'arrêter. « Non ! Tu sais bien que non Thom ! Apprends à me haïr s'il faut vraiment ça... Déteste moi parce que je te refuse ce qu'il y a de plus élémentaire, rien qu'une caresse. Déteste moi comme tu détesterais toutes les autres petites connes prétentieuses qui brûlent de lubricité quand elles te regardent. Déteste moi parce que je suis comme Robyn dans l'extrême opposé. Je ne suis qu'une petite sainte frigide et pudibonde. Une fille qui ne t'a même pas écrit une ligne et qui a bien vite oublié nos jeux ! » Il fronça les sourcils, ne la quittant pas des yeux lui non plus et il siffla entre ses dents serrées. « Tu mens. » Comment aurait-il pu la détester, elle ? Elle se prétendait comme toutes les autres alors qu'elle était unique, de cette unicité belle et douloureuse à la fois qui lui avait ravi le coeur et qui l'avait brisé aussi, chaque jour un peu plus comme elle se rapprochait de Sylar pour mieux s'éloigner de lui. Pourtant, il ne l'avait jamais maudite, malgré les milliers éclats de verre en lesquels elle avait fait son coeur se briser. Jamais. Il savait qu'elle n'avait pas oublié leurs jeux, elle mentait, il le savait. Elle ne pouvait pas avoir oublié tous ces moments, quand Sylar, trop sage, s'enfermait dans la bibliothèque avec ses livres et que eux, enfants, ils allaient vagabonder dans le parc. Elle ne pouvait pas ne pas se rappeler de ce jour où il l'avait sortie de l'eau, sans savoir comment il avait fait pour ne pas se noyer avec elle, la façon dont elle s'était accrochée à son cou. Leur première, seule et dernière étreinte. Elle pourrait dire ce qu'elle en voudrait, il ne la détesterait jamais, et jamais elle ne pourrait l'éloigner de lui, aussi durs puissent être les mots qu'elle lui lancerait au visage.

    Une mèche de cheveux blonds vint caresser sa joue, poussé par une brise mutine, et il ferma les yeux, deux secondes à peine. « Apprends je t'en supplie. Apprends parce que je préférerais mourir que de te toucher. » Il remua négativement la tête, preuve qu'il n'avait pas abandonné l'idée et qu'il ne l'abandonnerait pas de si tôt. « Temperance... » Il la repoussa contre la baie vitrée, dos à la fenêtre, ses poignets toujours pris entre ses doigts à elle, puis il se dégagea doucement, pas brusque, mais suffisamment rapide pour poser ses doigts sur la vitre, de part et d'autre de la jeune fille, lui coupant toute retraite. « Et mes lèvres, ô vous, portes du souffle, par un légitime baiser, scellez un marché sans terme avec l'accapareuse mort.* » Il eut un faible sourire.« Si je dois mourir, ce sera semblable à ces morts romantiques qui peuplent les romans que tu aimes tant... » Et sans lui laisser le temps de réagir, il déposa ses lèvres sur les siennes, bien décidé à affronter le destin et à tenter le diable. Toutefois, la fortune en avait décidé autrement et Eole, ce dieu du vent inconstant, avait trouvé amusant de glisser entre leurs lèvres le voilage de la fenêtre, comme un clin d'oeil facétieux. Quand bien même le jeune Blake se montra frustré de ce contre-temps, il appuya un peu plus son baiser et ses lèvres sur les siennes, car, même à travers le voilage, c'était plus que ce qu'il n'avait jamais eu d'elle. Enfin il rompit le baiser et recula légèrement, les yeux brillants et les joues un peu rouges, ses mains quittant la fenêtre pour écarter le rideau gênant. Il aurait voulu dire quelque chose, pour rompre ce silence lourd qui s'était installé. En général, les gens disaient qu'ils étaient désolés après ce genre de chose, comme pour s'excuser. Mais il ne dirait rien de tel, car il était tout sauf désolé.


    _______________
    * Roméo & Juliette, acte V.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
You Will Be The Death of Me (pv) #Mar 24 Mai - 21:13


Mais il s'obstinait, comme elle savait qu'il ferait. Il s'obstinait comme elle aurait fait si leur place avaient été échangées. Il pesait sur les épaules de Temperance le poids écrasant de la peur, de la morale aussi. Car enfin dire qu'elle ne pouvait pas le toucher ce n'était pas tout à fait la vérité. Elle n'était pas si prude que Sean s'évertuer à le répéter. Le soir, en tirant leur rideau de chasteté, elle venait se lover contre lui, Sylar. Pas au début bien sûr, parce que c'était vrai, elle avait passé trop de temps à observer les relations humaines sans jamais les jouer à la scène de son propre théâtre. Pourtant, sous la pression de sa mère au début, elle s'était faite plus tactile, avec toujours entre elle et Sylar ce voile invisible. Voile de frustration, interdit suprême et détesté. Mais où était-il Sylar? Rejouaient-ils tous les trois une de ces nombreuses scènes de leur enfance, où Temperance, ennuyée de son fiancé, reprenait vie en allant retrouver Thomas dans le parc?

« Tu mens. »

Bien sûr qu'elle mentait. Comment oublier? Comment oublier le petit garçon qui lui prenait la main pour l'emmener en balade. Celui qui n'hésitait pas à plonger dans le lac glacé pour l'en extirper, dût-il y sombrer avec elle. Comme elle s'était accroché à lui, comme elle l'avait serré dans ses bras... comme elle n'avait plus jamais pu serré personne après ça. Il y avait entre elle et lui quelque chose d'unique, quelque chose qui ne pouvait exister ailleurs. Quelque chose que ni le temps, ni les mots n'effaceraient jamais. C'était un amour tendre qui s'était toujours exprimé dans le non-dit. Un amour très différent de celui qu'elle nourrissait pour Sylar. Et, elle le savait, les deux ne pourraient jamais se souffrir l'un l'autre.

« Temperance... »

Si ce Temperance soufflé à bout de désespoir pouvait être le signe que la raison avait frapper Thomas Blake de son sceau de renoncement. Elle aurait voulu y croire... L'instant d'après ils s'affrontaient brièvement et c'était lui qui gagnait. Lui qui la contenait, la retenait tout près de lui... beaucoup trop près. Son souffle à elle sur ses lèvres à lui, comme déjà la suprême insulte à son fiancé, endormi paisiblement a l'étage du dessus. Mais elle ne pouvait pas penser à Sylar à ce moment là. La peur lui broyait le coeur et elle suffoquait, se voyant déjà serrer un corps inerte dans ses bras. Un corps glacé quand l'instant d'après il n'y avait eu que chaleur, trop sans doute.

« Et mes lèvres, ô vous, portes du souffle, par un légitime baiser, scellez un marché sans terme avec l'accapareuse mort.* »
« Hélas ! faut-il que l’amour, si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel à l’épreuve!* Thomas... pourquoi n'as-tu pas peur de ce qui me fait peur à moi ? »
« Si je dois mourir, ce sera semblable à ces morts romantiques qui peuplent les romans que tu aimes tant... »

Elle voulut répliquer quelque chose mais déjà leurs lèvres se scellaient, les siennes restant désespérément closes, soudés par ce ciment de la peur qu'il aurait dû partager avec elle. Une larme glissa sur sa joue, une larme de soulagement en sentant la voilette s'interposer. Enfin son coeur se permit un battement. Un seul coup terriblement explosif. Un frisson qui mettait à mal sa conception de la morale mais aussi un certain nombre de ses certitudes. Un premier baiser. Rien qu'un. Le simulacre d'un baiser en fait et Dieu merci. Puis il s'écarta, libérant une Temperance suffoquée mais aussi rougissante. L'angoisse, le trouble terrible lui ravirent bien vite les couleurs que ses joues avaient pris mais son souffle ne se régulait pas.

« Ca n'arrivera jamais Thomas. C'est... ça n'arrivera jamais. »

Sa voix entrecoupée tremblait un peu. Ses yeux l'embrassaient encore malgré elle, mais la raison sonnait déjà le glas de ce baiser avorté. L'oiseau s'envola dans un flottement de satin blanc ne laissant derrière lui que le froissement du tissu et le doute. Le doute mais aussi la certitude... la certitude que dans l'enfance, ils avaient construit ensemble quelque chose, un jardin clos pour protéger leur secret. Il aurait été si simple que des murs n'eussent pas poussés pour leur en interdire l'accès aujourd'hui. Mais les printemps avaient passé, les hivers aussi, et ils étaient tous les deux pris dans les épines et les ronces que d'autres avaient cultivées pour eux. Des épines et des ronces qu'elle avait appris à aimer aussi...

* William Shakespeare, Romeo et Juliette.









Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
You Will Be The Death of Me (pv) #Mar 31 Mai - 23:12


    « Hélas ! faut-il que l’amour, si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel à l’épreuve ! Thomas... pourquoi n'as-tu pas peur de ce qui me fait peur à moi ? » Il esquisse un sourire comme elle reconnaît les vers qu'il lui a dit et comme elle y répond à son tour.« Si je dois mourir, ce sera semblable à ces morts romantiques qui peuplent les romans que tu aimes tant... » Et il s'approche d'elle et sans doute aurait-il scellé sa propre mort, la recueillant de ses lèvres à elle, si le voilage n'était pas intervenu en leur faveur à tous les deux, comme pour préserver la pudeur de la jeune femme, un dernier rempart à ce baiser qui n'avait pas lieu d'être, comme si le Destin lui-même s'y opposait, donnant raison à leurs familles respectives qui avaient choisi de les promettre chacun à quelqu'un d'autre. « Ca n'arrivera jamais Thomas. C'est... ça n'arrivera jamais. » Et déjà, elle s'enfuit d'entre ses mains, comme les rayons de lune dont elle était nimbée précédemment, cette lueur opalescente qu'on ne pouvait que regarder de loin ou de près mais sans jamais parvenir à s'en saisir de quelque façon que ce soit. Ainsi était Temperance, fuyante comme la Lune, et n'était-ce pas là ce qui la rendait également aussi désirable à ses yeux ? La question ne trouverait jamais de réponse, car elle était partie et elle ne revenait pas, malgré ces longues minutes à rester ainsi, immobile, dans l'espoir vain qu'elle ne fasse machine arrière et qu'elle ne revienne se jeter dans ses bras. Mais il restait désespérément seul, son visage se reflétant dans la vitre et ne lui renvoyant malheureusement que sa propre image. Il soupira, finalement, regardant autour de lui, faisant demi-tour pour s'appuyer à la rambarde du balcon et profiter de l'air frais de la nuit encore quelques secondes et puis, lorsque le vent du soir eut emporté un peu son désespoir, il retourna dans la chambre qu'il partageait avec Robyn, se glissant dans les draps sans pour autant la toucher, elle. Sa Juliette à lui s'était enfuie avec son Pâris et il restait là, lui, pauvre Roméo de pacotille.










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