Cher Monsieur Auditore,

Voyez-moi, dans un premier temps, navrée de vous apprendre que vous perdîtes, au cours du mois de juillet dernier, un de vos ouvrages manuscrits, celui que vous avez nommé, et je cite, "Mémoires à venir, tome 5". Le destin vous rendit cependant grâce en ma personne, ou tout du moins, en mon elfe de maison, qui découvrit et garda ce recueil. Nous avons toutes deux chercher longtemps à vous retrouver afin de vous rendre votre bien et ce n'est que maintenant que nous avons réussi à trouver l'auteur de ces mémoires, vous-même.

Voyez-moi, dans un second temps, une nouvelle fois navrée de vous apprendre que ma curiosité l'emportât sur ma raison. En fait, je ne pus résister à lire quelques passages afin de trouver quelque indice sur son auteur. Mais rassurez-vous, je ne suis pas de celles qui délient leur langue pour tout raconter au premier inconnu. Et foi de sorcière, vos petits secrets le resteront avec moi !

J'aimerais beaucoup vous rendre votre bien, cependant, j'aimerais vous le rendre en main propre, au vu de son contenu, je préfère ne pas attiser une nouvelle fois ce cruel destin.

Dans l'attente de votre réponse qui, je l'espère, ne sera pas trop remontée contre ma personne quelque peu curieuse, je vous prie de croire, Monsieur Auditore, en mes salutations distinguées.

Cher Monsieur Auditore,

J'aurais dû me douter que l'on ne peut cacher quelque chose à un être visionnaire tel que vous. J'aurais en effet besoin de vos services, si je puis m'exprimer ainsi et aurais souhaité en discuter avec vous lors de notre rencontre, justement. Mais puisque vous me devancez, laissez-moi donc vous exposer ma requête.

Depuis ma retraite sportive, je me consacre à l'éducation des jeunes avec passion et un certain brio, je dois reconnaître. Mais ma véritable marotte, et là c'est à mon tour de vous dévoiler un secret intime à mon sujet, se trouve être dans l'archéologie. Je ne cesse de penser que vous seriez à même de retrouver pour mon plus grand bonheur la cité engloutie d'Ys, chef d'oeuvre celte emporté par les eaux voilà plus de deux millénaires. L'on peut me taxer de vieille folle excentrique et l'on pourrait aussi penser que je suis une fervente croyante de ces contes et autres étrangetés comme les soupières volantes ou les dames blanches mais j'ai l'intime conviction que cette cité a bel et bien existé.

Mais je me doute bien que mes paroles et ma sincérité ne sauront pas trop vous convaincre, aussi, je respecterais votre décision si vous ne vouliez pas me donner un petit coup de pouce. Je vous donne donc rendez-vous en pleine Manche, ce vendredi prochain vers 23h30 (Latitude 49°13'1.97"N, Longitude 4°14'41.23"O) à bord du Marie de Guénolé.


PS : Si d'aventure, l'aventure justement vous prenait d'envie, je vous suggère de prendre quelques précautions contre les korrigans et les cuélebres...