Et elle l'avait laissé partir. Le pire de tout c'était que c'était elle qui lui avait dit de partir parce qu'elle ne supportait plus de l'avoir à côté d'elle, parce qu'à la longue elle allait carrément l'emplâtrer. Et maintenant qu'il l'avait fait, qu'il s'était barré, et ben elle pestait peut-être encore plus qu'avant. Pourtant elle savait qu'il n'y avait rien de mieux à faire. Que si il était resté, elle l'aurait trucidé. Là au moins, puisqu'il était pas là elle pouvait lui jetait n'importe quoi à la tête, surtout pas des trucs qu'elle ne pensait pas mais qu'elle mourrait d'envie de hurler.

Elle passa la main dans ses cheveux espérant que son père n'allait pas venir la chercher pour une explication à deux heures du matin. Elle n'avait pas envie d'avoir cette conversation. Elle n'avait pas envie d'avoir aucun type de conversation d'ailleurs. Ce qu'elle voulait c'était qu'Alice arrive. Elle avait reçu son hibou. Elle ne devrait plus tarder maintenant. En espérant qu'elle n'oublie pas de frapper à la porte plutôt que de transplaner directement à l'intérieur. Son père n'était pas un grand fan de tous ces trucs de magie. Il n'y comprenait rien, alors Jesse évitait en général de l'y confronter. Elle comprenait que ça pouvait avoir un côté carrément flippant. Elle noua ses convers et jeta un coup d'oeil dans le miroir. Il fallait d'urgence qu'elle pense à se débarrasser de son air de magyar à pointes.

« Taaannnte Berthaaaaaa !!! Mais tais toiiiiiiiiiii ! ». Alice rêvait littéralement de dire ca à sa vieille tante alors qu’elle gonflait l’air de tous le monde à table avec son histoire sur comment elle avait tué le chat de son voisin parce qu’il n’arrêtait pas de miauler… « Quelle sale troll extropié du cœur ! » était une autre chose que pensait Alice alors qu’elle envoyait un regard noir à la viok qui lui faisait face à table. Ses parents ne semblaient pas plus heureux qu’elle de l’avoir à la maison…
Prétextant qu’elle avait sommeil, Alice prit congé non sans avant chuchoter à son père que Jesse avait besoin d’elle donc qu’elle allait aller chez elle et surement y passer la nuit. Une fois dans sa chambre, la gryffondor prit rapidement un sac au dos dans lequel elle glissa quelques affaires, ainsi qu’une bouteille de vodka (faut toujours avoir des réserves chez soit), et un paquet de clopes et elle transplana directement devant chez sa meilleure amie. Alice savait bien que le père de Jesse n’était pas un fan des trucs magiques, et à chaque fois qu’elle transplanait directement dans la chambre de sa fille, ca avait tendance à le faire flipper. Alors elle faisait un effort. Il était tard, et la brunette hésita à sonner à la porte, ayant un peu père de réveillait le Père Matthews… Alors elle alla sous la fenêtre de Jesse et commenca à lancer des cailloux dessus.

« Hey ! Hey ! Jesse ! C’est moi ! »

Alice fit cela jusqu’à avoir une réponse de son amie. Elle ne savait pas ce qui n’allait pas et elle était un peu inquiète. Enfin un peu… Non elle était tout simplement inquiète. Elle détestait savoir Jesse malheureuse, ca la rendait tout aussi malheureuse qu’elle. Normal quand on est des sœurs de cœur.

« Jesse ! »

« Jesse ! »

Et voilà. Son rencart de ce soir était là. Pile à l'heure. Jesse ouvrit la fenêtre et s'écarta juste à temps pour ne pas se prendre un caillou dans la gueule. Nice. Matthews éclata de rire. Putain, c'était bon de voir sa meilleure pote lui faire le coup de la sérénade à coup de pierres sous la fenêtre. Jesse posa le pied sur le rebord et sauta à pieds joints. Si son père l'avait vue il aurait fait une attaque. Mais un sortilège de coussinage rendait le tout parfaitement faisable et vachement plus drôle que le transplanage. Je ne sais pas si vous aviez remarqué mais transplaner contrarié c'était un peu comme manger un énorme dessert plein de crème chantilly, chocolat, banane, tagada, le truc bien lourd et aller faire un footing ou un tour de manège juste derrière. Mauvais plan.

« Si tu m'avais shootée je te jure...! », annonça Jesse en tapant dans l'épaule de sa best, « Bon allez go! On traîne pas ici. J'ai eu une sale journée extra extra large. Donc j'ai besoin d'un bon verre là. Et ta tante au fait? »

C'était toujours comme ça. Elles faisaient la causette avec l'air d'aller nulle part et finalement elles atterrissaient invariablement sur les tabourets hauts devant le comptoir du Shamrock Café. Le pub irlandais de Minsk. Faute de mieux, on n'allait pas se plaindre hein.

« Un sex on the beach! ... Deux? », corrigea-t-elle en adressant un regard à Alice.

« Si tu m'avais shootée je te jure...! »
« Mais non, t’inquiète, tu sais bien que je gère trop en jetage de pierre. J’me suis entrainée des années sur Kylie ! »

Kylie, sale pouffe de son espèce qu’Alice ne pouvait pas supporter et ce depuis son premier jour à Poudlard. Premier jour où, par contre, elle était littéralement tombée sur Jesse pour le meilleur et surtout pour le pire. Pour le pire de Kylie, Jesse était souvent source d’inspiration (malgré elle la plupart du temps) pour Alice qui redoublait d’ingéniosité à ses côtés pour martyriser Kylie. Mais il fallait dire que cette dernière se vengeait à merveille. Au final, cette guéguerre leur permettait de passer le temps, et bizarrement, ca leur manquerait si elle s’arrêtait subitement.
Alice regarda sa chérie, comme elle l’appelait souvent, sauter du haut de la fenêtre de sa chambre. Si le père Matthews en aurait surement fait une crise cardiaque ce n’était pas le cas d’Alice qui se tenait nonchalamment, les deux mains dans les poches, à scruter autour d’elle pour voir si elles pouvaient se faire la malle tranquille. Non pas qu’elles aient souvent eut des problèmes, mais on ne savait jamais. Alice se tourna finalement vers Jesse et lui offrit un énorme sourire. Elle savait déjà ce qu’elle allait lui dire.

« Bon allez go! On traîne pas ici. J'ai eu une sale journée extra extra large. Donc j'ai besoin d'un bon verre là. Et ta tante au fait? »
« Toujours aussi abomineuse. Je suis sure que papa est en train de la dégagée à l’heure qu’il est. »

Saleté de Tante Bertha. Rine qu’à y penser Alice fronçait les sourcils de colère et on aurait presque crut que de la fumée s’échappait de ses narines. Mais la Maetriani savait bien que ce n’était pas sur ce genre de détail qu’on pouvait se plaindre. Certes Bertha était insupportable, désagréable et tant d’autres adjectifs peu avantageux, mais une chiante comme ca à supporter une soirée n’était pas non plus si horrible que ca. Elle finit par hausser les épaules et accompagner Jesse en continuant de bitcher un peu, juste de quoi se défouler, après elle arrêterait.
Alice se posa au bar, à leurs places habituelles. Elle salua rapidement le barman, qu’elle avait finit par connaitre à force, et laissa Jesse commander.

« Un sex on the beach! ... Deux? »
« Yep ! Tu me connais si bien ma chérie ! »

Alice lui offrit un énorme sourire. Ce genre de choses était un petit bonheur pour elle. Elle qui était enfant unique, avec Jesse elle avait vraiment l’impression d’être avec une sœur qui la connaitrait par cœur. La gryffondor attrapa son verre lorsque Matt, le barman, le lui fila et elle finit par se tourner avec une légère impatience non dissimuler et demanda avant de prendre quelques gorgées de sa boisson.

« Bon allez raconte moi tout ! Il a fait quoi cette fois ? »

« Yep ! Tu me connais si bien ma chérie ! »

Voilà. Voilà!! C'est dans ce genre de moment que Jesse se disait qu'Alice aurait dû être un mec, ou qu'elle aurait dû elle, être lesbienne. Pourquoi ce genre de truc n'arrivait jamais avec votre petit ami par exemple hein? Tu me connais si bien ma chérie Y___________________________Y C'est parce que tu es la femme de ma vie Aliiiiiiiiiiiiice ZBAAF. Et non, Jesse n'avait pas encore bu mais Will l'avait tellement saoulée que...

« Bon allez raconte moi tout ! Il a fait quoi cette fois ? »

La vraie non-fille Maestriani (vous n'avez pas suivi le délire? Pas grave.) afficha un air blasé par dessus son verre. Tirant sur sa paille, elle se demandait comment elle allait formuler ça... il y avait tout un choix de réponses qu'elle aurait pu faire. Il a une gamine avec une autre... l'autre c'est Candice Johnson... il m'a demandé de l'épouser alors que j'étais bourrée... son meilleur pote c'est Greg Kelso (si si je vous jure que Greg Kelso c'est une vraie cause de divorce)... mais non. Non Jesse n'allait rien citer de tout ça. Elle avait mieux. Elle, elle avait la cerise sur le gâteau. Mais attendez une minute... elle allait même soigner la présentation pour le coup...

« Mh... tu savais que dans notre beau pays le président de la magie avait un fils qui s'appelait William? »

Rire jaune.

Alice regardait sa best du coin de l’œil tout en sirotant tranquillement son cocktail en attendant d’avoir les informations croustillantes sur les nouvelles conneries qu’avait bien pu faire William Slayers, boulet de son espèce. Il avait tout de même le chic pour aligner fail sur fail. Si bien qu’Alice commençait à se dire qu’il faisait clairement trop de mal à Jesse. Elle allait devoir avoir une petite discussion avec lui. Le genre de discussion où elle avait la baguette dans les mains et où lui était ligoté à une chaise, bâillon entre les dents à cracher tout les plans tordus qu’il avait déjà prévu pour mettre en miette sa chérie. Non demandez pas à Alice comme, dans ses rêveries de tortures en bonnes et dues formes, William pouvait tout lui raconter en était bâillonné… Elle y avait pas assez réfléchi pour qu’il soit nickel son plan, non plus ! Fallait encore le peaufiner un peu…

« Mh... tu savais que dans notre beau pays le président de la magie avait un fils qui s'appelait William? »
« Tu crois vraiment que je sais ce genre de tr… »

Genre elle s’intéressait à la politique… Mais Alice, après avoir enfin réfléchi quelques petites secondes, se stoppa net dans sa phrase pour soudainement être intéressée, mais aussi scandalisée par la grande nouvelle.

« Non. »

Fut tout ce qu’elle trouva à dire alors qu’elle s’était retournée vers Jesse ni une ni deux, et qu’elle la dévisageait du regard.

« Non tu déconnes ?... NON ! Non mais attend c’est trop cool ! Regarde tout les passe-droits qu’on va pouvoir avoir ! C’est awesome ! J’pourrais faire péter toutes les amendes pour tapage nocturne, les couvre feux –même si y’en a pas- on s’en tape. ET LES VERRES GRATOS ! TOUT GRATUIT POUR NOUS ! »
« Tu rêves là ma fille ! » (le barman, lui, semblait vraiment pas d’accord avec ses plans délirants)
« Hé ! Si c’est le président qui te l’ordonne tu pourras faire quoi hein !? Non moi je te dis Jesse, c’est trop cool ! Bon c’est un connard de pas te l’avoir dit, mais moi je dis, reste avec lui, fais lui en bien baver et récupère tout le pactole ! On va être riches, puissantes et célèbres ma chérie ! »

Alice eut un rire presqu’à la limite du délirant. Elle n’avait plus besoin de s’inquiéter pour l’avenir (bon d’accord elle n’y avait pas pensé, et ne s’en inquiéter pas le moins du monde) maintenant ! C’était la voix royale qui l’attendait (Jesse, pas elle, mais elles étaient un peu la même personne au fond non ?). Un grand sourire aux lèvres, les yeux pétillants de joie… Visiblement Alice n’avait pas la même réaction que Jesse à la nouvelle…