Il déteste la foule. Cette masse stupide et bruyante qui l'étouffe, qui l'empêche de se déplacer librement. Oui, si il avait eu le choix en ce jour, Hadès Levingston ne serait surement pas venu au Chemin de Traverse, de peur de se faire écraser par la cohue générale premièrement, mais aussi car il était atteint de maux de tête particulièrement douloureux. Mais il était forcé de se rendre dans l'allée des Embrumes, afin de réceptionner un colis assez spécial. Et cela avait le mérite de le consoler un peu. En effet, son père lui avait fait envoyé une Glace à l'ennemi pour son anniversaire (entre autres), cadeau que l'ont ne pouvait pas vraiment réceptionner à Poudlard. Il avait donc profité d'une permission spéciale gracieusement accordée par la Directrice (après qu'elle eu été contactée par son père, sans aucun doute) afin de venir chercher le paquet chez Barjow & Beurk.

Pas vraiment habitué à faire ses courses lui même, le jeune homme avait mit une bonne dizaine de minutes avant de trouver la fameuse allée. Elle était camouflée par les passants, et il fut surprit de découvrir qu'elle était quasiment déserte, contrairement ai reste du quartier. Après tout, ne disait-on pas que c'était l'un des endroits les plus mal-famés de la capitale ? Mais il en fallait plus pour impressionner Levongston, et c'était le regard fier, presque hautain, qu'il avait pénétré dans la boutique. Celle-ci était faiblement éclairée et il y régnait une atmosphère lugubre. Sur les murs, des étagères semblaient prêtes à s'effondrer sous le poids des bocaux qui les encombraient. En jetant un coup d'oeil, Hadès découvrit avec horreur qu'ils renfermaient des cadavres d'animaux, des globes oculaires et même des morceaux de peau. Dégouté, il se pressa d'aller tapoter sur le comptoir, afin de faire venir le gérant. « Que puis-je faire pour vous, monsieur ? » Un vieillard édenté avait surgit derrière lui. Il l'observait d'un air mauvais et le Serpentard ne put s'empêcher de noter son odeur pestilentielle. « Je cherche la personne qui gère cette boutique. C'est au sujet de l'Armoire de Mr Levingston. » A l'évocation du nom, le vieil homme sembla changer d'expression. Il avait l'air moins méfiant, peut-être avait-il comprit à qui il avait à faire. Néanmoins, il fixa vite Hadès avec un air abattu. «  Je suis sincèrement désolé monsieur, mais l'Armoire ne nous parviendra que dans quelques jours...il y a eu un problème avec la Poste, monsieur... » Son ton mielleux et l'usage fréquent du mot « monsieur » ne firent qu'agacer l'étudiant. Mais, malgré tout, il comprenait. Ce n'était pas de la faute du marchand, cela ne servirait à rien de faire un scandale. Et après tout, celui-ci connaissait son père...

Il prit congé de Beurk (ou Barjow, il l'ignorait) et quitta la boutique, visiblement furieux. Comment pouvait-il se procurer une seconde permission ? C'était impossible. Il sortit de l'allée et se retrouva une nouvelle fois sur le Chemin de Traverse, qui n'avait pas désemplit. Les mains dans les poches, la tête baissé, il fendit la foule sans faire attention aux exclamation des passants qu'il bousculait. Sa tête lui faisait de plus en plus mal, et il sentait ses jambes fléchir au fur et à mesure de sa progression. Au bout de quelques minutes, il réussit à se réfugier derrière une échoppe, et s'appuya contre le mur, la tête dans les mains.

Soudain, alors qu'il luttait pour reprendre des forces, Levingston tomba, inconscient.

Il volait à présent au dessus des demeures de Salton, sur le dos d'un hippogriffe. Il sentait le vent qui lui caressait la peau, il avait même ouvert les bras en croix pour mieux respirer. Jamais il n'avait ressentit une telle sensation de liberté, jamais. C'était juste formidable ! Puis, loin en dessous de lui, il aperçut un point noir. Reconnaissant la forme significative du lac qui le bordait, il l'identifia rapidement : c'était sa demeure du Yorkshire ! Avant qu'il n'ai pu mieux la regarder, l'hippogriffe l'avait dépassé. Il tourna la tête, en essayant de l'apercev...BANG ! Il sentit une douleur cuisante sur le crane. Hadès ouvrit les yeux, et constata qu'il n'était pas dans les airs, mais bel et bien dans un lit. Un lit inconnu, dans une pièce inconnue. Devant lui, une femme (inconnue, elle aussi) lui tournait le dos et semblait s'affairer. Qui était-elle et qu'est-ce qui lui était arrivé ? Il voulait se manifester. Mais avant qu'il put dire le moindre mot, il éprouva une souffrance intense au niveau de la machoire... Il détestait vraiment le Chemin de Traverse.