Roxana, bien qu’ayant une haute notion de ses responsabilités, était aussi une jeune femme qui détestait, mais alors DETESTAIT être seule. Alors quand ses frères et sœurs, ainsi que ses cousins, cousines, oncles, tantes et autres membres des Traianescu, désertaient Londres en la laissant seule en charge… Et bien elle avait tendance à aller dans les bars histoire de rencontrer de nouvelles personnes. Après tout, elle n’avait rien à faire si ce n’était guettait dans les journaux et autres moyens de communication des détails qui pourraient correspondre à une activité de lycans ou de vampires. Hors, cela elle pouvait le faire à la terrasse d’un café.
Alors Roxana avait acheté son lot de journaux et c’était rendu au café de l’université où elle pouvait plus facilement rencontrer des gens de son âge. Et puis elle n’avait jamais eut la « chance » de faire partie du monde universitaire, elle devait avouer qu’elle trouvait cela marrant que de squatter le campus. La chasseuse s’était posée à une table seule, attendant au cas où quelqu’un veuille venir faire sa rencontre. C’était un moyen comme un autre que d’élargir son carnet d’adresses en fin de compte. Roxana prit le premier journal qu’il y avait à portée de main, et, après avoir réajuster ses lunettes, commença à lire tranquillement en attendant qu’un serveur vienne prendre sa commande.
Il était près de 14h, et il n’y avait pas foule dans le petit café. Les élèves avaient désertés le campus avec les vacances, et ceux qui restaient étaient encore en train de couver de la veille. C’était une drôle de manière de vivre, inconcevable pour la Traianescu qui avait toujours mieux à faire que la grasse matinée. Mais elle ne crachait généralement pas sur une fête ou deux de temps en temps. A vrai dire, elle était même plutôt fêtarde, quand elle pouvait se le permettre.

Roxana était toujours en train de parcourir son journal lorsqu’un serveur inconnu au bataillon vint prendre sa commande. La jeune femme leva son regard vers cette drôle de pile électrique et à partir de cet instant, n’eut rien d’autre à faire que de l’écouter.

« Salut ! Je te sers quoi ? De quoi te secouer les puces pour te remettre d'une quelconque fête trop arrosée ? Quoique tu n'as pas l'air d'en avoir besoin. Donc soit tu décuves hyper vite, soit j'ai l'air d'un gros abruti à te traiter d'alcoolique et dans ce cas je m'excuse. Dans tous les cas je te ramène quoi ? »

Un sourire s’était dessiné sur le visage de Roxana. Ce qui était sur, c’était que ce type là en avait des choses à dire. C’était rafraichissant et épuisant à la fois. Plus épuisant que rafraichissant, mais tout de même, ca donnait le sourire. La jeune femme rit légèrement alors qu’elle arrivait enfin à en placer une.

« Tu as… un sacré débit. Je vais devoir reprendre point à point. »

La roumaine déposa son journal sur sa table pour ensuite se tourner vers le jeune homme. Il semblait plus jeune que lui, mais cela n’avait pas pour habitude de freiner Roxana qui était de nature sympathique. Ce qui l’intéressait était de rencontrer du monde, de s’ouvrir un peu aux autres, et de sortir de l’éternel milieu familial. Ce genre de moment était typiquement ce qu’elle souhaitait. Alors, la jeune femme souriait simplement avant de réfléchir aux premières choses que lui avait dites le jeune homme. Elle leva les yeux en l’air, comme si cela allait aider sa mémoire en la stimulant ou quoique ce soit d’autre d’un peu mystique du genre. Il lui semblait qu’il avait parlé de fête arrosée.

« Tout d’abord je n’ai pas de puces à secouer, désolée. Ensuite je décuve super vite, mais malheureusement pour toi, je n’ai pas fait la fête hier, donc je crains que tu passes pour un gros abruti. »

Elle fit mine de grincer des dents tout en levant les mains en l’air en signe d’impuissance. Roxana reprit ensuite son journal avant de dire au jeune homme sa commande puis de se remettre à sa lecture, un grand sourire aux lèvres.

« Et pour finir, je voudrais un café, s’il te plait. »