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| PROFIL & INFORMATIONS |
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InvitéInvité
Jeu 13 Jan - 23:28 |
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| En se réveillant ce matin, il avait eu du mal à réaliser l'endroit où il se trouvait tant la fatigue avait finit par lui donner l'impression d'avoir eu un micro coma. Malheureusement il n'avait pas les avantages qui allait avec, enfin ce que lui aurait vu comme des avantages, comme la perte de mémoire parce qu'il aurait terriblement aimé effacer les derniers mois de sa tête. Ainsi que la journée de la veille où la directrice lui avait passé un sacré savon en apprenant qu'Heath et Jake s'étaient battus à l'école, d'ailleurs ce-dernier ne lui parlait réellement plus depuis. Si ça n'avait été que ça, il avait aussi eu droit à une réprimande concernant ses notes aux A.S.P.I.C.S et les commentaires que certains profs avaient fait à son sujet. Il n'avait rien répondu quand la directrice lui avait demandé les raisons d'un tel comportement et de tels résultats. Il n'y avait rien eu à dire, parce qu'il n'y avait pas de raison particulière. Ça n'avait pas suffit à la directrice et si il était un peu trop vieux pour les punitions, elle lui avait clairement fait comprendre qu'il allait devoir supporter le poids de ses bêtises tout seul, qu'elle refusait de lui couvrir les arrières cette fois. S'en était suivit tout un speech comme quoi elle l'aimait autant que les autres orphelins mais qu'il devait comprendre qu'arrivait à un moment il fallait qu'il assume ses actes et leurs conséquences. Le message était bien passé, à tel point qu'au réveil, il lui semblait être complètement vidé de tout son courage. Allongé dans son lit, réalisant peu à peu qu'il se trouvait bien dans sa chambre à l'orphelinat, Heath fixa les murs sans bouger pendant près d'une heure. Lui parvenait aux oreilles les bruits de pas des orphelins qui s'activaient à leurs tâches. Les plus jeunes s'amusaient seulement dans les couloirs, les cris des tous petits qui s'éveillaient ne couvraient pas le vacarme que faisait les enfants avec leurs jouets ni les exclamations de surprise quand un adolescent entré en contact avec un jouet qui traînait. Non, Heath ne voulait pas participer à tout ça, il n'en avait décidément pas le courage, ce n'était pourtant pas faute d'essayer mais trop de choses se bousculaient dans sa tête à tel point qu'elle lui semblait affreusement lourde.
« Heath ? » une voix de petite fille l'interpella et il releva légèrement la tête pour voir une petite tête blonde qui le fixait depuis l'encadrement de la porte. « Tu ne viens pas manger avec nous ? » sa voix était légèrement tremblante, signe qu'elle avait un peu peur et ce n'était pas nouveau. Tous les plus petits craignaient assez Heath et ses légendaires crises de colère. « Je n'ai pas faim merci. » fit-il sur un ton qui sonna étrangement doux, arrachant un sursaut à la petite qui le dévisagea d'un air niais. « Tu es malade ? Tu veux que j'appelle .. » et l'adolescent la coupa d'un geste de main. « Non, je suis juste fatigué. Va manger avant qu'on te vole dans ton assiette ! » et la petite leva le poing d'un air vengeur avant de filer en courant vers la salle à manger, à l'étage en-dessous. Heath se berça aux bruits des pas précipités de la petite et se redressa dans son lit pour s'asseoir sur le bord du matelas.
Se frottant le visage, il observa la fenêtre aux rideaux légèrement ouvert, laissant passer un rayon de soleil timide. La lumière le surprit tant qu'il crut, l'espace d'un instant, que quelqu'un avait allumé un phare devant sa fenêtre ayant été jusqu'à oublier ce qu'était un rayon solaire. Se redressant, il tituba jusqu'à la vitre et l'ouvrit pour sentir l'air frais, contrastant avec le ciel clair et le soleil brillant, mordre sa peau encore tiède de la chaleur de ses draps. Les mains appuyées sur le rebord de la fenêtre, Heath observa le jardin pendant un moment un peu triste. Il allait entrer à Ealdwic, il allait entamer ses études supérieures et ensuite il serait lâché dans la nature. Il n'aurait plus à revenir ici et si il avait protesté pour y entrer il voulait désormais y rester encore. Malgré lui, l'orphelinat avait su remplacer en partie sa famille, lui donner l'illusion de faire partie d'un tout. Comme une famille, il y avait eu de la complicité, des divergences d'opinions, des disputes et même des bagarres parfois .. Mais avant tout de l'amour. L'air de rien il avait reçu, au même titre que les autres, autant d'amour que si il était resté avec sa mère ou du moins si elle était restée avec lui. Retournant à son lit, il attrapa un jean qu'il enfila après s'être débarrassé de son bas de pyjama pour faire pareil avec le haut. Attrapant sa veste, il prit ses chaussures à la main pour descendre les escaliers sans faire de bruit, évitant les deux marches qui grinçaient et rejoignit la cuisine pour passer par la porte de service. Une fois sur le perron il enfila ses baskets et fourra ses mains dans les poches de la veste pour marcher dans les rues du chemin de traverse. Il entra dans plusieurs magasins, sans jamais rien n'acheter. De toute façon il n'avait personne à qui offrir quelque chose.
« Hé Lindermann !! » l'interpella une voix masculine qu'il eut du mal à reconnaître. C'était un de ses camarades serpentard avec qui il n'avait sans doute jamais réellement créer de liens. « Salut. » fit il seulement, incapable de mettre un nom sur le visage. « Tu passes à Ealdwic ? » questionna l'autre en lui serrant la main pour le saluer, récoltant un hochement positive de l'autre qui se demandait bien par quel revirement de situation il s'en était sorti « Et toi ? ». Simple formalité, pure politesse parce qu'au fond la réponse de l'autre ne l'intéressait pas. « Non j'arrête. Mon cousin m'a obtenu une place comme apprenti dans son centre médical pour créature magique ! C'est cool non ?! » sans doute aurait bien répondu Heath si l'autre ne s'était pas époumoné pour interpeller un autre élève et le laisser en plan après l'avoir salué une dernière fois.
Et il ne bougea pas. Ce mec n'allait même pas à l'université et il avait déjà une débouchée ! Lui allait sans doute se taper deux années, probablement se faire virer à la troisième et il n'avait aucune idée de son avenir. Finalement, grandir c'était vraiment nul. Bougon, le jeune homme reprit le chemin inverse pour retourner vers l'orphelinat et se faire alpaguer par un petit qui voulait de l'aide pour récupérer son doudou qu'un plaisantin avait lancé au sommet d'une armoire. De sa baguette Heath ramena l'objet dans les mains de son propriétaire, récolant un sourire joyeux et remonta à l'étage croisant la directrice qui expliquait à des petits de onze ans qu'ils allaient devoir faire une liste de ce qui leur manquait pour leur premières rentrée à l'école. Ils devaient, normalement, récupérer les vieux chaudrons de leurs aînés. La femme et Heath se dévisagèrent et comme réponse au sourire qu'elle lui lança, il baissa la tête et fila dans un autre couloir pour ne pas avoir à passer devant elle. Et avant de réaliser de quel couloir il s'agissait, il se retrouva devant la porte de la chambre de Kaprice qui semblait en pleine vérification de .. sac. S'appuyant contre l'encadrement de la porte, chevilles croisées et poing dans les poches, il l'observa s'agiter un moment en vérifiant qu'elle n'avait rien oublier avant d'oser ouvrir la bouche.
« La rentrée est dans un mois, c'est un peu tôt pour commencer à faire ton sac. » voilà qu'il s'essayait à la blague, signe qu'il était en position de faiblesse et qu'il ne trouvait rien d'autre pour se protéger que de tester l'humour. « Sérieusement, tu t'en vas ? » pour longtemps ou seulement les vacances aurait il voulu ajouter mais il se retint. Après tout, Heath avait perdu le droit de la surveiller à partir du moment où il l'avait ridiculisé devant l'école entière. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Ven 14 Jan - 17:35 |
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| Ça y était, c'était enfin le grand jour. Ce fut la première pensée de Kaprice ce matin-là, lorsqu'elle se réveilla. Elle sourit, les yeux encore fermés, profitant de ces quelques mots, de cette promesse. Et de tous ces projets qu'elle avait faits. Bon sang, ce que ça faisait du bien, de se sentir vivante ! C'était bien simple, depuis que Karly lui avait proposé de venir, tout lui réussissait. Elle s'était repris en main, avait passé ses examens avec brio, décroché une place à Ealdwic où elle était maintenant inscrite en première année en Magies noires et DFCM. Magies noires rien qu'à l'étude, bien entendu. Bien entendu. Il allait falloir qu'elle règle ce point-là aussi, pendant ses vacances. Qu'elle prenne du recul, et du temps pour faire le point. Pour penser à tout, peser tous les pours et les contres, et se retrouver, finalement. Pouvoir se regarder dans le miroir sans se demander qui était cette étrangère en face d'elle. Sourire pour de vrai, et savoir comment avancer, et surtout pourquoi. Que de questions ! Quel programme ! Mais surtout, quelles vacances ! Car c'était aujourd'hui qu'elle partait avec Karly pour l'Écosse ! Elle allait être accueillie par le célèbre clan des McGregor pour la durée de deux mois des vacances ! Que demander de plus ? Du soleil ? Et bien en fermant les yeux très fort, elle pourrait presque l'imaginer. Elle pourrait visualiser sa chambre, à l'Orphelinat du Chemin de Traverse, un gros sac attendant près de la porte, un autre ouvert sur le bureau, bureau que doucherait le rayon lumineux traversant les rideaux fleuris, car trop petits pour couvrir toute la surface de la vitre. Ce rayon qui couperait la chambre en deux, et qui passerait même sur son visage … Il lui semblait qu'elle pouvait presque le sentir, sa chaleur lui réchauffant doucement le visage, lui faisant froncer le nez, et … mais … Elle ouvrit les paupières d'un coup, et dû les refermer derechef. Il y avait vraiment du soleil. OH MON DIEU IL Y AVAIT VRAIMENT DU SOLEIL ! Aux anges, elle éclata de rire, et se leva finalement, ouvrant les yeux, et allant tirer les rideaux pour laisser la lumière naturelle envahir sa chambre. La vie était belle, bon sang ! Elle y vit un signe, comme une promesse du destin: ça y était, elle allait pouvoir profiter, enfin, et se remettre. En bonne compagnie, et au soleil ! Eclatant de rire, elle se mit à danser dans la pièce, jusqu'à ce qu'une petite frimousse passe par l'entrebaillement de la porte qu'elle n'avait pas entendu s'ouvrir. La petite blondinette la regarda quelques minutes, avant de se mettre à rire et d'entrer dans la danse. Kaprice, d'abord surprise, la prit dans ses bras, et l'entraîna dans une joyeuse gigue.
Y a du soleil, y a du soleil ! Ça fait plaisir de te voir sourire ! Pourquoi je ne sourirais pas ? La vie est belle, minette ! Tu viens déjeuner ?
Ça eut le mérite d'arrêter sa danse d'un coup. Les repas avec tout le monde … Soit elle les évitait, soit elle les vivait avec une boule affreuse dans le ventre. Voilà pourquoi elle avait tellement hâte de partir. Elle en avait trop ras le bol, de cet ascenseur émotionnel. Le temps qu'elle ne pensait pas à Lui, qu'elle ne Le voyait pas, qu'elle n'en entendait pas parler, tout allait bien. C'était à dire pas tellement souvent à l'Orphelinat. Il n'y avait qu'à aller dans la cour pour qu'elle se souvienne de son arrivée, qu'à aller dans le grand salon pour se souvenir des contes au coin du feu … Tout ici Le lui rappelait, et il fallait mettre un terme à tout cela le temps qu'elle ne se serait pas reconstruite. Elle était bien trop fragile, une vraie poupée de porcelaine dès qu'elle sortait de sa chambre. Elle s'effaçait. Voilà sans doute ce que voulait dire Emma, qui lui attrapa la main, plongeant son regard bleu, innocent et pourtant déjà tellement empli de sagesse, pour lui dire posément :
Heath a déjà déjeuné. Viens, s'il-te-plaît …
Ah oui, l'Orphelinat, c'était pire que Poudlard niveau rumeurs, ça, c'était clair. En plus, vous pouviez faire confiance aux enfants pour être friands de ce genre de choses ! Mais là, ça ne partait pas d'une mauvaise intention, et elle le savait très bien. Elle soupira, lutta un petit peu, mais finalement se laissa entraîner par sa bout de chou préféré, non sans attraper un sweat aux couleurs de Gryffondor. Son arrivée dans la cuisine déclencha une vague de hourras et de cris divers et variés? Vite, un petit lui sauta sur le dos, un autre poussa la brioche devant elle alors qu'elle s'asseyait, et une autre, qui allait bientôt entrer à Poudlard, la tirait par la manche en la suppliant:
Kaprice Kaprice, s'il te plaît, raconte-nous encore comment c'est, le Quidditch ! Raconte nous encore ton premier match, on adore cette histoire ! Oui Kapriiiiiiiiiiiiiiiiice !
Le sourire de Kaprice était revenu. Elle était dans son élément, avec tous les petits autour. Elle adorait raconter des histoires, faire le pitre, c'était un véritable clown d'habitude, et il était vrai qu'elle n'avait pas pris le temps de le faire. Et c'est avec un sourire malicieux qu'elle se fit supplier un petit peu, avant de céder de bon coeur, et qu'elle se mit à raconter. Elle monta sur le banc en bois, puis sur la table, mimant les joueurs de Serpentard tombant de leurs balais, parlant de ses coéquipiers, du si beau Aaron (« Tu lui as déjà fait un bisou? » « Mmmmmh peut-être bien ... » « Ouaaaaaaaah !), de l'intrépide Roman, de l'irremplaçable Eurydice, et de cette peste de Magda qui lui avait piqué son poste. Elle se servait du pichet de jus de citrouille, du pot de confiture, c'était un véritable festival ! Elle fut applaudie, et elle salua bien bas, avant de finalement se rendre compte, sur une remarque très pertinente du petit Lucas, qu'elle allait devoir refaire tous ses sacs étant donné que le soleil était revenu (« Et tu vas te baigner avec Nessie? » « Peut-être qui sait ! » « Han fais gaffe à pas te faire manger ! »), et de tirer sa révérence, au sens propre comme au figuré. En regagnant sa chambre, elle avait toujours le sourire, même quand elle du changer ses vêtements, passer de l'hiver à l'été, en gardant tout de même un peu de demi-saison pour faire bonne mesure, parce que tout de même il était probable que ça ne se réchauffe pas d'un coup non plus. Elle avait hâte … Elle partait en fin de matinée, Karly passait, et elles partaient via poudre de cheminette. Un moyen de transport que l'ancienne Gryffondor n'affectionnait pas particulièrement, mais bon, c'était pratique et rapide. Elles auraient pu transplaner aussi, mais avec des valises, pas évident, et puis, elle avait trop peur de se louper, la honte devant la famille de Karly ! C'était sur ces bonnes pensées, et alors qu'elle venait de rajouter son maillot de bain à son sac qu'une voix se fit entendre juste derrière elle, la figeant sur place.
Une vraie statue. Elle n'avait pas entendu la porte, il était de toute façon fort probable qu'elle l'ait laissé ouverte. Elle ne s'y attendait pas. Mais alors là, pas du tout. Son sang s'était glacé dans ses veines, et elle dut faire un effort monumental pour ne pas frissonner. Ce qu'elle ressentait ? Rien en fait. Elle n'y parvenait pas. C'était de la surprise, sans doute, en premier lieu. S'il y avait bien une personne qu'elle ne s'attendait pas à voir entrer dans sa chambre à l'improviste, c'était bien Lui. Elle sentit ses entrailles se nouer et entrer en fusion en même temps. Dieu ce que ça faisait mal. Sa main trembla alors qu'elle la sortait posément du sac. Que venait-il faire ici ? Et pourquoi, pourquoi diable lui parlait-il ? Encore une fois, elle avait envie de hurler. Ce mec lui donnait envie de déchirer les tympans de la planète toute entière avec des cris de souffrance. C'était lui qui lui avait demandé pourquoi elle ne sortait pas simplement de sa vie après tout, non ? Et c'était ce qu'elle s'était évertuée à faire depuis. Oh, bien sûr, elle l'avait croisé pour les examens, mais à chaque fois, il lui suffisait de trouver le regard de Karly, de s'y plonger, et elle trouvait la force de garder la tête haute, le regard droit, et de ne pas flancher. Mais là, là … Que venait-il faire ici ? La torturer un peu plus, l'achever ? Il rappeler pourquoi elle partait ? Lui faire comprendre que même si elle fuyait, ça ne changerait sans doute rien ? Elle ne comprenait pas. Elle ne comprendrait sans doute jamais, de toute façon, ce qui pouvait bien se passer dans la tête de cet être, c'était sûr. Mais, de toute façon, depuis quelques temps, ce n'était plus vraiment ses affaires, pas vrai ? Elle ne savait pas comment réagir. Elle avait envie de fondre en larmes, ou de le frapper. Ou les deux. Merde, putain, il avait gagné, il avait eu ce qu'il voulait, il ne pouvait pas juste la laisser tranquille ? C'était ce qu'il demandait, et finalement, il revenait ? Incompréhensible ce mec. Elle lui tournait le dos, de là où elle était, et n'avait pas l'intention de se retourner. Ça risquait de faire trop mal. Elle attrapa quelques vêtements de la pile qui restait sur le lit, et les mit dans le sac. Ignorant l'humour, elle répondit juste:
C'est ce que tu voulais, non ? | |
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InvitéInvité
Ven 14 Jan - 22:14 |
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| Elle ne s'était pas retournée, elle ne lui faisait pas face et quelque part il la remercia de ne pas le faire parce que l'affronter les yeux dans les yeux aurait été particulièrement difficile. Il ne se permit même pas d'entrer, s'étant vu refuser ce droit depuis un moment maintenant et le jeune homme resta dans l'encadrement de la porte, décroisant les chevilles en la fixant sans ciller si bien qu'il avait l'impression de percer sa chair de son regard. Baissant ses yeux clairs vers ses pieds, il inspira sans bruit, calculant le moindre de ses mouvements pour ne pas faire bondir Kaprice, de peur qu'elle ne lui arrache la tête ou le coeur. Ils étaient comme une famille lui avait dit un des orphelins un jour, comme toutes ces familles normales qui avaient quelque dispute en leur sein parfois. Mais l'amour qu'ils se portaient tous - même si certains persistaient à dire le contraire - les amenaient à faire la paix très souvent. Combien de fois s'était il réconcilié avec Jake parce qu'il lui piquait ses jouets ? Combien de fois s'était il disputé avec les plus jeunes pour des broutilles.. Et à chaque fois, les choses étaient telles qu'ils se pardonnaient. Mais pas cette fois et ça, Heath le comprit au moment même ou Kaprice ne prit même pas la peine de lui faire face, de le regarder comme si il n'était rien. Il avait dépassé les limites, il avait franchit cette infime barrière qui menait à la haine et il le sentait ou du moins le devinait. Nombre de fois il avait menacé de pencher plus d'un côté que d'un autre. Ça avait commencé à Poudlard quand elle se pavanait avec Laël à son bras, il avait cherché à leur faire du mal et ne s'était jamais réellement excusé pour ça. Puis il y avait eu des piques incessantes après, il ne lui avait même pas remonté le moral quand elle avait rompu avec son serdaigle. Et puis les vestiaires cette nuit où il s'était presque laissé aller.. Pour finir avec le bal. Stupidité. Chaque fois qu'il sentait qu'il pouvait s'approcher plus, Heath détruisait le moment, réduisait à néant ce qu'il avait mit du temps à construire pour parvenir à ces instants. Peut être parce qu'il avait grandit avec cette fille et que quelque part elle avait toujours été sa famille, comme les autres, comme Sunny. Et si jamais il franchissait le fossé, il risquait de perdre cette famille qui avait mit du temps pour remplacer celle qu'il avait perdu - et à peine connue - mais qui y était parvenue.
Se raccrochant à l'instant présent, le grand blond observa le moindre mouvement qu'elle faisait, jetant des regards meurtriers au sac qui se remplissait au fur et à mesure. Elle s'en allait. Pour combien de temps ? Avait il réussi à la fait fuir ? Etait il parvenu à ce qu'il attendait, du moins à ce qu'il avait voulu ce jour au parc ? Oui mais les paroles avaient dépassé la pensée, du moins il persistait à croire que c'était le cas parce que sinon cela voulait dire qu'il avait franchit une nouvelle étape de sa vie. Et en même temps, il se doutait que ce n'était en rien ce qu'il désirait parce qu'il avait longtemps imaginé ces moments à l'université où il franchirait les portes accompagnés des orphelins, tous unis.. Un rêve à la con oui ! Idiot. De toute façon, il ne méritait que ce qu'il lui arrivait, c'était lui le seul fautif. A force de s'enfoncer dans la méchanceté il était parvenu à distiller le poison dans tout le groupe et peu à peu tout le monde se détachait de lui. Comme ses parents onze ans plus tôt. Comme sa mère dix ans plus tôt. Maman.. Il aurait tant aimé qu'elle fut là, près de lui à caresser ses cheveux, à serrer son bras pour l'encourager. Il aurait tant voulu sentir sa main sur sa joue quand elle le giflerait pour ses âneries, sentir son parfum quand elle l'embrasserait pour se faire pardonner. Au fond, il voulait juste sa mère.. Il voulait juste qu'elle fut là pour lui expliquer comment se comporter, pour l'aider à se construire. « T'es vraiment en morceau en fait ! » lui avait un jour balancé une de ses copines quand il l'avait jeté, pour il ne savait plus quelle broutille bien qu'il ne lui en fallait pas vraiment pour agir ainsi. Elle avait peut être pas eu tort. Il était en pièce au fond parce qu'il pouvait dire ce qu'il voulait, il n'avait jamais réussi à se reconstruire ou à finir de se construire quand il avait perdu ses parents. Parce que même l'absence de son père provoquait un manque, peut être qu'il était maso, malgré le mal qu'il lui avait fait .. Il l'aimait. Il l'avait aimé comme un enfant aimé son père même si la haine avait prit le pas ..
« C'est ce que tu voulais, non ? » Heath releva la tête vers Kaprice, ayant toujours droit à son dos. Oui. C'était ce qu'il avait voulu mais pas dans ces conditions, pas comme ça. « Non. » répondit il simplement, sans même se rendre compte qu'au lieu de se le dire à lui-même il venait de répondre à voix haute. Réalisant ce qu'il venait de faire, il releva le menton et se détacha de son mur pour s'approcher et, lentement, se baisser pour ramasser une chaussette qui venait de glisser. La déposant sur le sommet d'une pile, Heath se racla la gorge. « J'en ai fait des conneries par le passé, mais te faire mal est sans doute l'une des plus énormes. Je m'excuse pour tout ce que j'ai pu dire ou faire. » Absolument tout, à commencer par cette soirée dans les vestiaires où il l'avait rattrapé. « Jake a raison, je crois que j'aime faire autant mal aux autres que j'ai mal moi-même. » Reculant, il s'arrêta quand des bruits de pas résonnèrent dans son dos, tournant la tête vers une petite tête blonde.
« Kaprice. Ma' m'a dit de te dire de passer par les cuisines avant de partir. » elle jeta un regard à la jeune fille et à Heath, tripotant le bas de son t-shirt. « Elle t'a préparé des petits gâteaux pour les partager avec ta copine. » Son regard resta un moment posé sur le jeune homme qui attendait le silence avant de retourner à la porte, la petite fille attendant sans doute un mot pour partir réalisant sans doute qu'elle venait de couper court à une discussion qui avait l'air très sérieuse.
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Ven 14 Jan - 23:17 |
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| Non.
La réponse avait fusé, simple, du tac au tac, et cette fois-ci, cela l'avait fait sursauter. Dingue comme un seul mot pouvait arrêter le temps. Non. Pardon ? Ce n'était pas ce qu'il voulait ? Elle failli se retourner, mais elle l'entendit bouger. Tout son corps se raidit alors que son cerveau tournait à mille à l'heure. Il se foutait d'elle, encore une fois ? Il voulait la faire devenir folle, à changer d'avis comme de chemise ? Essayait-il un nouveau moyen de torture ? En tous cas, cela fonctionnait à merveille. C'était une aimable plaisanterie, ça ne pouvait être que ça. Et pourtant … pourtant la réponse avait été si prompte qu'elle en sonnait juste. Honnête et sincère. Tout comme ces mots, avec lesquels il l'avait tuée, ce jour-là, devant tout le monde, au bord du lac. Mais ils n'avaient pas la même consonance, la même intonation. Les autres étaient amplis de colère. Ceux-ci … Elle ne saurait dire. Elle ne savait plus, en vérité, que croire, que penser. Et qui l'aurait pu, à sa place ? C'était à pleurer. Ou à mourir de rire, rire jaune. Il revenait, encore une fois, et encore une fois, il faisait vaciller sa résolution. Il insinuait le doute dans son esprit, s'y glissant, s'y étirant, y plantant une graine qu'elle haïssait plus que tout au monde maintenant, celle de l'espoir. De l'espoir de compter un peu quand même. Parce qu'elle l'avait toujours, malgré tout. Parce qu'il faisait partie de sa famille. Et parce que … parce que c'était Lui, tout simplement. Mais c'était désolant. Le pouvoir qu'il avait. D'un mot, d'un simple, la tenir en haleine, comme dans la paume de sa main, à pouvoir lui faire faire ce qu'il voulait. Ou presque. Elle se mordit l'intérieur de la joue alors que sa main passait près, très près, trop près de sa peau. Il recommençait. L'histoire sans fin. L'Heathtoire sans fin oui !Et pourtant, il y avait plus de distance, beaucoup plus de retenue que dans les vestiaires ce soir-là. De la … délicatesse ? Du respect ? Ou le rêvait-elle, comme elle avait rêvé tout le reste. Elle ne savait plus où elle était, elle avait envie de se boucher les oreilles et de fuir, et pourtant, chaque mot arriva à destination:
J'en ai fait des conneries par le passé, mais te faire mal est sans doute l'une des plus énormes. Je m'excuse pour tout ce que j'ai pu dire ou faire.
Ses dents étaient serrées. Sa mâchoire allait exploser, éclater, là, sous ses yeux. Que faisait-il ? Était-il sérieux ? Il avait tous les accents de la sincérité, mais comment être sûre ? Comment être sûre après tout ce qui s'était passé ? Comment le croire, comment ne pas se dire qu'il avait recommencé à jouer. Il voulait lui offrir une chance de le battre ? Cela ne servait à rien. Elle n'était pas intéressée. Elle ne l'était plus. Elle ne voulait juste plus jouer, c'était fini. La partie s'était terminée, et pour rien au monde elle ne recommencerait. Elle allait répondre, mais il continuait. Elle tressaillit très légèrement, quasiment imperceptiblement, alors qu'il prononçait le nom de Jake. Il devait savoir … Cette saloperie de Gossip Girl de Poudlard s'en était fait les gorges chaudes. Mais là n'était pas la question. Peut-être. Sans doute, d'ailleurs. Ils avaient tous été malmenés, mais il était vrai que Heath semblait l'être encore plus qu'eux. Il avait mal, elle le savait, elle le sentait. Oh non, elle n'avait pas fait que rêver de ce qu'eux deux aurait pu être, bien au contraire. Elle avait appris à le connaître, ou à pressentir ce qu'il ne disait pas, au-delà des apparences, au-delà du jeu. Il y avait sans doute une part de vrai là-dedans. Elle regarda la chaussette qu'il venait juste de poser. Il fallait qu'elle dise quelque chose. Qu'elle fasse quelque chose, elle le savait. L'ennui, c'était qu'elle ne savait pas quoi faire. Comment réagir face à ça ? Comment … ? Et elle trouva, soudain. Une succession d'images, qui se succédèrent dans son esprit. Un geste, toujours le même. Avec une signification bien plus profonde que ce que cela semblait à la base. Elle se tourna vers Heath, qui reculait, se força à le regarder sans broncher – Dieu que cela faisait mal – et commença à lever la main, qu'elle posa sur son coeur. A cet emplacement précis où il avait l'habitude de la mettre, quand il faisait une blague sur le fait qu'ils étaient juste amis. Quand il se foutait de Lala et elle. Ce geste qu'elle avait failli esquisser au lac. Ce geste qui voulait tout dire entre eux, sans mots. Mais elle comptait bien y ajouter quelque chose. Sauf qu'au moment où elle ouvrait la bouche, une tête blonde d'ange passa par la porte.
Kaprice. Ma' m'a dit de te dire de passer par les cuisines avant de partir. Elle t'a préparé des petits gâteaux pour les partager avec ta copine.
Le moment avait volé en éclats. Et la jeune femme ne parvenait pas à décider si cela était un bien ou un mal. Non, elle avait des choses à dire à Heath, et elle comptait le faire, c'était certain. Alors, peut-être que cela brisait la tension dramatique du moment, le côté tragique de son geste, mais finalement, ça ne tombait pas si bien que cela, ça ne l'arrangeait pas. Parce qu'il allait falloir redémarrer la conversation juste après. Parce que cette fois, elle ne voulait pas jouer. Elle ne voulait pas faire comme si ça allait, comme si ça ne l'atteignait pas, comme si elle acceptait ses excuses et que c'était reparti pour un tour. Il n'en était absolument pas question. Elle sourit à la petite puce :
C'est gentil à elle. J'y passerai, c'est promis.
L'enfant de contenta d'un hochement de tête avant de disparaître dans l'embrasure de la porte, comme si elle avait senti ce qui se jouait, et ce au milieu de quoi elle était intervenue. Ce qui était d'ailleurs, sans doute le cas. Kaprice et Heath ne s'étaient pas adressé la parole depuis leur retour à l'Orphelinat, ça avait de quoi en étonner plus d'un. Et soudain, il n'y eut de nouveau plus qu'eux deux. Elle voulut crier à la petite de revenir, mais c'était déjà trop tard. Elle était partie. Et il ne fallait pas reculer. Ce qu'elle ne fit pas. Elle se tenait droite, devant Heath. Et sa main, à vrai dire, n'avait pas quitté son emplacement. Elle était … relativement calme, au vu des circonstances. Elle cherchait les mots justes, ceux qui allaient lui faire comprendre … ou pas. Elle secoua finalement la tête, sans cependant le lâcher des yeux :
Je … Donne-moi une raison de te croire. Qui me dis que tu es vraiment désolé ? Et que tu n'es pas encore en train de jouer ? Heath …
Sa voix se brisa, et cette fois, elle se détourna, mais pas totalement. Elle préféra fixer le mur, essayant de fixer son attention ailleurs. Pourquoi ? Pourquoi juste avant qu'elle 'sen aille ? Pourquoi juste avant qu'elle ne prenne, sans aucun doute cet été, la décision de ne plus lui accorder la moindre importance. Pourquoi venait-il s'excuser et tout remettre en question, à nouveau ? Les mots lui échappèrent, alors que sa main se crispait sur son coeur.
Tu ne m'as pas fait mal. Tu m'as détruite. Et tu le sais très bien. Tu le savais très bien, d'ailleurs.
Elle baissa les yeux, avant de les retourner de nouveau vers l'ex-Serpentard, cause de ses tourments. Et ses yeux, ces deux pupilles incandescentes étaient allées se ficher dans les yeux de Lindermann, posant cette question, cette question qui la torturait depuis maintenant beaucoup trop longtemps : Pourquoi ? Pourquoi lui faisait-il ça ? Pourquoi se faisait-il ça ?
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InvitéInvité
Dim 16 Jan - 20:49 |
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| Heath s'était reculé alors que Kaprice se rapprochait de lui, le regard figé sur l'étudiante ou plutôt sur la main qu'elle avait porté à son coeur. Ce geste qui voulait tout dire sans en dire trop, sans besoin de mots pour expliquer.. Elle avait mal. Il lui avait fait mal, bien plus qu'il ne l'avait imaginé, bien plus qu'il ne l'avait voulu. Pour avoir bien tiré, il avait bien su viser puisque sa flèche semblait l'avoir atteinte de plein fouet. Et pendant que la petite parlait, il continuait de fixer le geste qu'avait fait Kaprice, incapable de détourner le regard comme touché à son tour. Ce qu'il était en quelque sorte, principalement parce que ce n'était pas lui qui était en train de poser sa main sur son coeur pour faire semblant d'être blessé, mais bien elle. Ce ne fut que quand la petite orpheline tourna la tête vers lui qu'Heath baissa les yeux pour la dévisager, cherchant à comprendre pourquoi elle le fixait avec les sourcils froncés. Et la raison ne fut pas longue à poindre; parce qu'ils étaient tous les deux face à face .. Evénement particulier puisque depuis le retour sur le chemin de Traverse ils ne s'étaient pas adressés la parole et avaient prit soin de s'éviter. Kaprice parce qu'elle lui en voulait, sans doute plus qu'il ne l'imaginait, et lui parce qu'il n'arrivait pas à s'octroyer la permission de l'importuner bien que la raison était qu'en fait il avait cherché quoi lui dire pendant des jours sans avoir la force de l'affronter en chair et en os. Certes s'entraîner devant le miroir pouvait aider à la conception d'un discours mais une fois devant la personne même, le courage s'envolait et même si Heath claironnait qu'il était le plus courageux, devant Kaprice il n'en était rien.
« C'est gentil à elle. J'y passerai, c'est promis. » Secouant la tête, l'anglais observa la grande brune puis la petite fille qui avait déjà atteint la porte sans cesser de les dévisager. « Alors .. A tout à l'heure. » acheva la gamine avant de complètement disparaître et Heath comprit qu'il avait apprécié l'intervention parce que maintenant, il était seul avec Kaprice.
Et seul contre elle. Continuant de fixer la porte, il semblait espérer voir quelqu'un d'autre surgir, pour lui venir en aide ou pour les enfermer histoire que leurs comptes se règlent. Mais rien.. Seulement les échos des cris des enfants qui se courraient après dans les couloirs et les éclats de voix des adultes qui surveillaient. Personne n'allait revenir. Il fallait faire face et admettre qu'il y avait bien quelque chose à régler. Il fallait jouer cartes sur table mais la sincérité, si elle arrangeait parfois Heath, semblait lui faire défaut. Le jeune homme voulait juste s'enfuir à toutes jambes et laisser Kaprice partir pour s'amuser pendant ses vacances. Son regard lui brûlait la peau et semblait creuser deux petits trous sur son crâne. Et il continuait de la fuir, le visage tournait désormais vers le mur, sentant que l'adolescente n'en avait pas fini - surtout que c'était lui qui était venu la chercher - avec lui. D'ailleurs, sa voix résonna à nouveau et il déglutit difficilement pour enfin poser ses yeux clairs sur elle, essayant de ne pas regarder cette main qu'elle avait laissé sur son coeur.
« Je … Donne-moi une raison de te croire. » Il en était incapable, parce qu'il méritait qu'elle ne le croit pas. Il l'avait cherché après tout. C'était lui qui avait commencé, c'était lui le fautif.. C'était sa faute tout ça. « Je n'en ai pas qui me viennent en tête .. Je crois simplement en ce que je t'ai dit parce que c'est ma vérité. Je suis désolé. » Il avait légèrement baissé la tête pour se frotter le coin des yeux de son pouce et son index, l'autre poing dans sa poche. « Qui me dis que tu es vraiment désolé ? Et que tu n'es pas encore en train de jouer ? » Elle marquait un point. Encore. Comment expliquer ce qui défilait dans son crâne quand sa bouche était aussi sèche que le sahara. La dévisageant à nouveau, il lâcha un peu brusquement « Rien ne te le dit, tu peux ne pas me croire, je comprendrais.. Après tout ce que j'ai fait. Je croyais aimer vivre en étant déteste des autres, en ignorant leurs injures et les rumeurs sur mon compte.. Je pensais apprécier faire mal pour ne pas souffrir .. Comme mon père avant moi .. » Il se tut d'un coup, réalisant où il se dirigeait et il n'était pas forcément près à parler de tout ça, pas dans ces conditions. « Je voulais éviter de lui ressembler mais j'ai fait le contraire .. Kaprice je .. » mais la voix de la jeune fille le coupa « Heath … »
Ecarquillant les yeux, l'intéressé la fixa alors qu'elle lui tournait à nouveau le dos, du moins pas complètement, lui laissant l'occasion d'apercevoir encore un peu son visage. Peut être aurait il du choisir ce moment pour s'éloigner, quitter sa chambre, quitter sa vie aussi pour le bien de tous parce que l'air de rien, leur discorde s'était ressenti sur les autres et l'ambiance d'ordinaire joviale de l'orphelinat s'était peu à peu tendue. Il aurait voulu se rapprocher et poser ses mains sur ses épaules, mais il n'en fit rien, immobile à nouveau. Sa main libre glissa sur sa nuque pour essayer de se forcer à se détendre, mais rien ne l'y engageait. Inspirant un bon coup, Heath s'apprêtait à répliquer à nouveau quand Kaprice fut plus rapide et les premiers mots lui assenèrent un violent coup à l'estomac. Le souffle lui manqua quand, pour joindre les mots, elle ficha son regard dans le sien, l'empêchant de se détourner encore une fois.
« Je .. J'ai pas d'excuses c'est vrai .. Dire que le seul exemple de relation que j'ai eu c'est finit par un aller simple à l'orphelinat ne constituerait pas une raison valable pour expliquer mon comportement .. » Levant les yeux au plafond comme pour chercher de l'aide, il reprit, les yeux toujours rivés sur l'ampoule qui pendait au plafond. « J'ai longtemps cru que si mon père traitait si mal ma mère c'était parce qu'au fond il l'aimait.. Que c'était sa façon de lui montrer son amour .. » inspirant un nouveau coup il se mit a chiffonner son t-shirt au niveau de son ventre, l'autre main toujours dans la poche. « Alors je pensais que c'était la seule façon de montrer à une personne qu'on l'aimait beaucoup. » Puis Sunny lui avait ouvert les yeux avec sa douceur mais c'était déjà trop tard, le mal était fait et surtout il ne se voyait pas dire ça à haute voix. « Le fait est que je tiens à toi Kaprice, je ne sais pas vraiment de quelle manière, mais je tiens à toi. Je me suis posé la question de nombreuses fois mais la réponse n'a pas l'air de venir .. Je sais juste que je tiens énormément à toi. Que je pensais que le fait d'avoir été élevé ensemble, avec les autres, nous rendraient proche et qu'il n'y aurait que nous, notre petite troupe.. Je ne savais pas que l'entrée à Poudlard apporterait tout ces changements .. j'ai juste .. mal supporté de savoir qu'il n'y aurait pas toujours que nous .. qu'il y aurait nous et les autres .. qu'un jour il y aurait toi et un autre .. » Pinçant les lèvres, il continua de jouer avec son t-shirt, tirant un peu dessus avec son index. « J'étais fils unique avant, alors me retrouver avec vous tous.. Je me suis trop attaché à vous.. Avec démesure, j'ai voulu tous vous garder pour moi seul et à force .. voilà où ça m'a mené. Où ça nous a mené.. A perdre une de mes amies les plus chère .. Une soeur .. Une .. enfin.. »
Mâchouillant sa lèvre inférieur, il cessa de fixer la lampe pour poser ses yeux clairs sur le visage de Kaprice, avant d'à nouveau regarder ailleurs les paupières légèrement fermées pour essayer de chasser les picotements. Parler ainsi, à coeur ouvert était réellement plus difficile qu'il ne l'avait cru mais ce qui l'effrayait surtout c'était que son message tombe dans l'oreille d'une sourde et que ces efforts soient inutiles. Néanmoins, il avait au moins le courage de s'ouvrir un peu, ce qu'il n'avait encore jamais fait avec autant de franchise. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mar 18 Jan - 16:55 |
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| Je n'en ai pas qui me viennent en tête .. Je crois simplement en ce que je t'ai dit parce que c'est ma vérité. Je suis désolé.
Ce n'était pas suffisant. C'était loin de l'être. Et ce qu'il lui avait dit avant, ça avait aussi l'air d'être sa vérité ! Alors pourquoi, pourquoi cette fois-ci, tout d'un coup, elle devrait se mettre à le croire ? Pourquoi, une fois qu'elle avait décidé de ne plus prêter attention à ses propos, pourquoi serait-il brusquement devenu sincère alors qu'avant, il ne faisait que jouer, et qu'elle le croyait aveuglément ? Où était la logique de la chose ? Où était la logique de la vie, de l'univers entier ? Il semblait de plus en plus à la jeune femme qu'il n'y en avait définitivement pas. Les choses se produisaient sans ordre, et elle commençait à se demander si elle se produisaient piur une bonne raison, comme elle l'avait très longtemps cru. Parce que ça, cette conversation, elle n'en voyait pas le but, elle n'en voyait pas le bien fondé. Et elle ne savait juste pas comment l'analyser, comment l'interpréter. Elle n'y était pas prête, elle avait bien trop mal, elle était bien trop perdue pour avoir un point de vue si ce n'était pas objective, au moins un minimum clair. Une partie 'delle voulait le croire. Oh, oui, une partie le voulait. Croyez-vous qu'on se détourne de quelqu'un qu'on aime du plus profond de son être en un claquement de doigts, en quelques mots ? Le travail, elle avait essayé de le commencer, elle tentait de se détacher de lui, peut-être y arriverait-elle en Écosse, mais, au final, en cet instant précis, un morceau d'elle, peut-être le morceau de coeur qui n'était pas encore déchiqueté la suppliait de le croire. Il avait tous les accents de la sincérité, il n'avait pas ce regard habituel, froid, un peu supérieur du « viens, on joue, mais de toute façon je vais gagner, je suis le meilleur » qu'il avait d'habitude. Alors … Pourquoi ne pas le croire, pourquoi ?
Rien ne te le dit, tu peux ne pas me croire, je comprendrais.. Après tout ce que j'ai fait. Je croyais aimer vivre en étant déteste des autres, en ignorant leurs injures et les rumeurs sur mon compte.. Je pensais apprécier faire mal pour ne pas souffrir .. Comme mon père avant moi ..Je voulais éviter de lui ressembler mais j'ai fait le contraire .. Kaprice je ..
Kaprice tressaillit. Il n'aurait jamais parlé de son père s'il était en train de jouer … pas vrai ? Le regard de la jeune femme se fit plus intense, si cela était encore possible. Jamais il n'était allé aussi loin dans les confidences. Non, en réalité, il n'y avait jamais eu de confidences entre eux. Jamais ils n'avaient parlé comme ça, face à face, le coeur à nu. Jamais il n'avait parlé de son père, de sa mère, mais Kaprice en savait un minimum, et avait appris à en deviner beaucoup au travers de certains de ses agissements. Mais qu'il en parle de lui-même, à voix haute, et à elle surtout … Sa respiration s'était légèrement accélérée. Ce qui était en train de se passer semblait … surnaturel. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas lui, face à elle, et elle n'était pas là, dans sa chambre, à l'entendre regretter son comportement des disons, sept dernières années. Heath avait toujours été celui qui emmerdait tout le monde, jouait avec tout le monde, les malmenait, en faisait juste ce qu'il vouait, et ne semblait entendre ni rumeurs, ni murmures haineux sur son passage. Il était simplement ce mec que rien ni personne ne pouvait atteindre. Alors l'entendre dire le contraire … Le coeur douloureux de l'ancien rouge et or se serra. Elle l'avait coupé sans le vouloir, bouleversée certes par ce qu'il lui avait dit, mais il fallait qu'elle aille au bout. Elle n'en pouvait juste plus, de faire semblant, de mentir, de se mentir, de lui mentir à lui, et de mentir à tout le monde. Elle voulait que tout soit dit, que toutes les cartes soient enfin abattues. Et avant qu'elle ne parte. En fait, finalement, ce n'était pas une si mauvaise chose qu'il soit là, qu'elle puisse dire ce qu'elle avait à dire et … entendre ça, au final. Ça allait sans aucun doute l'aider, pour après. Pour essayer de se relever, et recommencer à zéro. Elle en avait besoin.
La main crispée sur son pull, elle l'avait oubliée. En réalité, elle représentait si bien son état d'esprit, et ses états d'âme qu'il lui semblait juste naturel de la laisser là où elle était. Si elle ne comprenait pas ce qui se passait, elle décida cependant bien vite d'arrêter de se demander d'où tout cela venait. Le moment était rare, l'occasion unique et qui ne se reproduirait sans doute jamais, alors … Alors elle arrêta les questions, tout simplement, à part celle que toute son attitude posait à Heath, lui hurlait, pourquoi ? Pourquoi agir de la sorte ? Et la réponse vint, doucement, alors que jamais elle n'aurait cru en recevoir une. Elle aurait plutôt pensé qu'il aurait haussé les épaules, en disant que c'était comme ça entre eux, que ça l'avait toujours été, pourquoi changer, pourquoi est-ce que ça ne la gênait que maintenant, où l'enfonçant encore plus, comme au Lac. Mais non, pas cette fois, pas là. Un frisson la parcourut alors qu'il évoquait l'histoire de ses parents. Elle aurait voulu détourner respectueusement les yeux, mais d'une part, il aurait pu mal le prendre, peut-être, et surtout, surtout, elle ne parvenait pas à détourner son regard du sien, comme si rompre le contact visuel allait arrêter ce flot qui s'échappait de ses lèvres. Ces mots, qu'elle avait toujours souhaité, rêvé entendre. Peut-être n'étaient-ce pas ceux ci qu'elle avait attendu avec le plus de ferveur, mais ceux-ci, lui expliquant, lui suffisaient. Elle opina simplement très légèrement, les lèvres serrées. Il y avait beaucoup de choses qui lui traversaient l'esprit alors qu'ils parlaient. Comme le fait qu'il lui parle de faire mal pour prouver son amour, alors que justement, il l'avait blessée à mort. Son esprit ne devait pas sauter aux conclusions. Et il ne le fit pas, parce qu'une autre pensée lui apparut très nettement: et Sunny ? Jamais il ne lui avait fait du mal. Elle était quasiment sûre qu'il aurait préféré se tuer que de la faire souffrir. Alors quoi ? Alors qu'est-ce que tout cela voulait bien dire ? Il lui disait que pour lui l'amour, c'était faire souffrir, et en même temps, Sunny, qui avait visiblement ravi son coeur, il la protégeait, plus que n'importe qui. Alors …
Le fait est que je tiens à toi Kaprice, je ne sais pas vraiment de quelle manière, mais je tiens à toi. Je me suis posé la question de nombreuses fois mais la réponse n'a pas l'air de venir .. Je sais juste que je tiens énormément à toi.
Ses pensées quittèrent immédiatement la jolie blonde, pour revenir à Heath. Boum. Elle venait de retomber sur Terre, et elle le regardait, sans comprendre. Non, pas sans comprendre en réalité. Sans y croire. Sans oser croire qu'il venait de le dire. Un violent frisson la parcourut, et il lui fallut tout le self control dont elle disposait pour que les larmes qu'elle sentait poindre ne débordent pas. Pardon ? Il … Bordel. Son monde venait d'être chamboulé, une fois encore. Elle fut soudain prise de vertiges. Il y avait quelques semaines, il lui avait juste dit de disparaître de sa vie, et là … Stop. Elle essaya de se calmer, mais rien à faire, sa respiration était saccadée. En même temps, comment ne pas être retournée ? Elle se força à retenir son souffle. Il tenait à elle. Bon sang. Mais il ne savait pas comment. C'était … inespéré. Un début. Non, en réalité, là, à quelques heures de quitter l'Orphelinat, c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre. Qu'il ne se foutait pas complètement d'elle. Qu'il s'inquiétait de ce qui pouvait lui arriver. Que si elle disparaissait, il s'en ferait. Qu'elle n'avait pas passé onze ans à penser dans le vent. Qu'elle n'était pas une des poupées qu'il prenait une semaine et jetait après. En fait, là était le noeud du problème, et c'était ce qu'elle avait besoin de savoir. Que même si ses sentiments n'étaient pas partagés, ne l'avaient jamais été et ne le seraient sans doute jamais, elle représentait quelque chose pour lui. Et puis il parla des orphelins, de famille, d'elle et d'un autre … La tête lui tournait. Elle comprenait ce qu'il disait, chaque mot avait un sens, mais elle n'arrivait pas à les ordonner. Il avait parlé du couple de ses parents, il avait plus ou moins clairement dit qu'il n'avait pas supporté de l'avoir avec Laël … Mais qu'était-ce ? Était-ce juste qu'il était possessif, comme un frère avec sa soeur, sa cousine, ou … ? L'inachèvement de son énumération posait la question. Et peut-être était-ce justement ce qu'il lui disait quand il affirmait qu'il ne savait pas de quelle manière il tenait à elle. Elle ne s'était pas fait de films alors, elle l'avait bien senti, pas vrai ? Elle n'était pas folle, elle n'était pas stupide, elle …
Elle avait les yeux qui brillaient un peu. Mais pas suffisamment pour laisser échapper des larmes. Juste, elle ne savait pas quoi faire. Réduire à néant l'espace qui lui séparer pour l'étreindre fraternellement, lui dire que c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre, qu'il allait lui falloir du temps à elle, pour essayer de savoir où tout cela les menait, mais qu'il pourrait toujours compter sur elle comme une soeur ? Non. Elle était incapable de bouger. Et surtout, elle n'était pas franchement sûre d'arriver à lui dire ça. Qu'elle comprenait qu'il ne sache pas, et que ça ne faisait rien. C'était faux. Elle savait très bien ce qu'elle ressentait pour lui, et tout le problème était d'ailleurs là. Si elle n'avait pas ces sentiments, tout serait tellement plus simple ! Et même, pouvait-elle lui pardonner, comme ça, d'un simple claquement de doigts, après toute cette souffrance, toutes ces rumeurs, les rires moqueurs, les gifles mentales qu'il lui avait infligées ? Pouvait-elle juste se relever et lui dire « d'accord, on tire un trait sur tout ça, je comprends » ? Elle comprenait, peut-être, elle commençait à le faire pour certains aspects en tous cas, mais son attitude … elle en avait bavé, même plus que ça. Elle avait souffert, il l'avait fait souffrir en connaissance de cause, et il n'était pas question que cela reste « impuni ». Pour qu'il puisse recommencer ? Pas question. Pourquoi maintenant saurait-il que ce n'est pas comme ça que l'on montre que l'on aime ? Certes, le fait qu'il ouvre son coeur était un début, et une preuve de bonne volonté, mais … Mais pour l'instant, ce n'était malheureusement pas suffisant. Pas alors qu'elle était dans un tel état. Elle se mordit doucement la lèvre, cherchant quoi répondre.
Merci.
Le murmure reconnaissant lui échappa avant qu'elle ne comprenne même ce qu'elle disait. Elle lui fit face de nouveau, sans lâcher son regard. Sa main, qui s'était crispée un peu plus sur son coeur alors qu'il parlait finit par lâcher le tissu maintenant froissé, et retomba doucement en place.
Je … Je ne sais pas où ça nous mène. Mais merci. Tu sais … tu ne me l'as jamais dit, ou même juste prouvé. Alors …
Elle se mit à jouer nerveusement avec le bord de son t shirt, de sa main récemment libérée.
Mais je vais partir quand même, tu le sais. Je ne sais plus vraiment où j'en suis, ni qui je suis. J'ai besoin de me retrouver. Mais je reviendrai.
Elle plongea de nouveau son regard dans le sien. Une promesse. Qu'elle tiendrait, elle en était sûre. | |
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InvitéInvité
Mar 18 Jan - 18:55 |
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| Jamais il ne s'était autant ouvert, dévoilant quelques bribes de ce qu'avait été sa vie avant l'orphelinat, avant les orphelins et Poudlard. Et en ressassant le passé, il réalisa à quel point tout ceci c'était passé à une vitesse vertigineuse. Hier encore, il lui semblait entrer dans sa chambre, se glisser dans ses draps pour entendre les cris de sa mère et les bruits mats des coups qu'elle recevait. Hier encore il lui semblait se réveiller pour la première fois à l'orphelinat en réalisant bêtement qu'il n'était plus en danger, que tout était derrière lui, que tout allait changer. Excepté que rien n'avait changé, ou tout du moins rien ne c'était amélioré. Il avait tout foiré alors qu'avec son entrée à l'Orphelinat du chemin de traverse avait flotté un nuage d'espoir de renouveau. Ce qui c'était produit, pendant les premières années parce que même en le niant vigoureusement, les orphelins avaient changé sa vie et lui avait offert une autre vision du monde que celle aussi noir que les murs de son ancienne chambre. Chacun à leur façon avait changé sa vie, déposant leur petit grain de sel dans chaque moment qui aurait pu être important aux yeux de ses parents si ils avaient été encore là pour le voir. Et même la directrice avait changé les choses, lui donnant .. Enfin, leur donnant l'amour que leurs parents avaient été incapable de leur offrir. Au fond, Heath n'était pas aussi mauvais qu'il y paraissait, simplement parce que l'orphelinat l'avait sauvé d'un avenir misérable certain. Sans doute aurait il fini comme ces têtes de ces sorciers sur les affiches recherchés morts ou vivants, bien qu'avec une préférence pour mort. Non, il avait eu droit à une éducation parmi les meilleurs, à Poudlard, il avait eu beaucoup plus qu'en sept ans de vie avec son père et sa maman. A noter la différence entre les deux, son père n'avait fait que participer à sa procréation, sa maman lui avait donné beaucoup plus en essayant maladroitement de combler les vides. Heath avait donc eu beaucoup plus, certes il avait perdu ses géniteurs mais il avait gagné une multitude de frères et soeurs. Même si certains étaient passés du statut de frères et soeurs à celui d'amis, ou d'amour.. Même si la signification de ce terme lui échappait encore. Mais le problème c'était les souvenirs, c'étaient eux qui, principalement, l'empêché de se construire plus solidement. Les fondations tombaient en ruines au fur et à mesure, et la bâtisse menaçait de s'écrouler à tout moment. Ses souvenirs empiétaient sur son présent et lui faisaient commettre des erreurs impardonnables. Et lui de toujours dédramatiser avec cet air de je m'en foutiste qui s'assumait, alors qu'au fond, il n'assumait rien du tout ni ses actes, ni ses paroles. Simplement un faible. Voilà pourquoi l'ancien vert et argent se sentait incapable de regarder Kaprice dans les yeux en déballant son sac, même si de temps à autres ses prunelles glissaient sur le visage de la jeune fille. D'une part parce qu'il lui était très difficile de s'ouvrir avec autant de sincérité et d'autre part parce qu'il lui avait fait bien trop mal pour se permettre de soutenir son regard. Et comme il venait de le lui dire, il tenait à elle. De quelle manière, il ne le savait pas mais il tenait assez à elle pour avoir mal de la voir souffrir. Et il ne s'attendait pas à ce qu'elle le croit, il n'espérait même pas qu'elle l'écoute ce qu'elle faisait malgré tout. Au fond, il n'espérait rien. Tout c'était perdu ce jour au parc quand il lui avait clairement fait comprendre qu'il regrettait leur rencontre, du moins c'était le message qu'il avait clairement laisser entendre. Mais l'infime espoir de pouvoir au moins réparer un peu ses fautes lui donner le courage de continuer. Heath la dévisagea de nouveau, alors que son bras retomber mollement le long de son corps.
« Je ne suis pas doué pour ce genre de chose. Mais Kaprice.. » son ton s'était fait plus fort et presque brutal, avec une légère pointe de désespoir, tandis qu'il s'approchait d'un seul pas. Un seul, de peur de de nouveau tout briser. « Je ne dirais pas que si je pouvais remonter le temps je ferais les choses autrement.. Ce serait des paroles vaines mais .. J'ai jamais joué .. Ou alors inconsciemment. » se frottant le front d'un geste un peu tremblant. « Je voulais juste pas .. J'avais juste peur de .. Perdre ce qu'on avait .. Tout était plus simple quand on était petit.. Et le jour de l'attaque de Poudlard quand .. » il déglutit, se rappelant douloureusement l'avoir trouvé inconsciente « je t'ai trouvé .. je m'étais dit que tout ça .. Tout ce que je faisais pour t'éloigner quand je sentais que je perdais le contrôle c'était idiot mais .. » Avec ces garçons qui te tournaient autour.. « Les choses ont reprit leur cours et avant que je m'en rende compte je te crachais mon venin au visage. »
Vint le sujet du départ et Heath acquiesça, levant légèrement les mains comme pour lui demander de ralentir la cadence, devinant un peu ce qu'elle allait dire. Pas qu'elle devenait prévisible, mais il avait acquit un certain don pour savoir ce que Kaprice allait dire en ce genre de situation, en même temps fallait dire qu'à force de s'imaginer ce moment il avait envisagé toutes les possibilités. Souriant un peu plus qu'au début de leur conversation, il déglutit et recula un peu avant de croiser les bras pour finalement les décroiser et glisser ses poings dans ses poches, enfonçant le menton dans les épaules. Comme dit précédemment, il ne s'attendait pas à grand chose, pas à des réconciliations sur l'oreiller - la narratrice à prit un violent coup sur le crâne suite à cette phrase - ni même à des embrassades amicales et encore moins à sa bénédiction.
« Je ne t'ai pas dit tout ça dans l'espoir que tu restes. C'était même pas le but de tout ça.. Je voulais juste que .. les choses soient claires .. Que tu ne gardes pas cette même image d'éternel salaud que tu as de moi, même si c'est prouvé que j'en suis un. » Soufflant. « Je crois que pas se voir pendant les vacances ça nous fera du bien. » Baissant la tête, les yeux rivés sur le sol. « Tu es une fille bien, même si tu n'y crois pas trop.. Moi je sais que tu es une fille bien Kaprice, tu t'es juste un peu perdue de vue mais .. » soupirant comme si ce qu'il allait dire sonner bien trop nunuche pour être dit. « Tu vaux beaucoup plus que ce que tu crois. » puis reculant légèrement il s'arrêta sur le pas de la porte, pencha la tête puis se tourna à nouveau vers Kaprice. « Et je serai là quand tu seras fin prête. » promesse qui n'engageait à rien, qui n'était même pas forcément une promesse. « Je crois qu'on t'attend en bas.. Bonnes vacances. » Lui sourit il avant de quitter sa chambre. | |
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Karly McGregorETUDIANTE. ► 1e année de DCFM.
► MESSAGES : 194 Ven 28 Jan - 0:25 |
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| après demande, je viens vous enlever damoiselle
« On aurait dû transplaner. » Une main contre la pierre froide de la cheminée, Karly se servit de l’autre pour chasser la poussière qui formait d’épais nuages autour d’eux. A ses côtés, son oncle masqua sa toux dans son poing et sortit de l’antre, le dos bien droit. Se redressant tout en s’étirant, la jeune fille suivit son enjambée afin de pouvoir permettre à d’autres visiteurs d’arriver. Il n’y avait pas foule au Chaudron Baveur, sur le Chemin de Traverse, et s’était presque agréable de ne pas ressentir cette chaleur étouffante que pouvait prodiguer la foule entassée. « Je préfère ce moyen de transport. » « Si tu le dis » se contenta de maugréer l’homme imposant qui lui tournait le dos afin de frayer un passage entre les tables. Cormag McGregor. Le frère de son père et le père de Mac. Amicalement surnommé l’ « armoire à glace » en raison de sa carrure mais, aussi taciturne et bougeon que son fils. Un homme tout à fait charmant, en somme. Saluant le barman d’un hochement de tête, il fit face à sa nièce lorsqu’ils furent arrivés sur le Chemin de Traverse. « On se retrouve ici dans une demi-heure. Je persiste à dire que c’est une mauvaise idée. » Karly soupira. Son idée n’avait emporté l’unanimité qu’avec peu de voix. Elle le savait. Elle savait aussi ce qu’elle faisait. Elle avait juste besoin qu’on lui fasse confiance. C’était tout ce qu’elle demandait et, c’est pour cela qu’elle appréciait son oncle. « Ne soyez pas en retard. Je n’attendrai pas longtemps. » et il s’en alla chercher ce qu’il était venu chercher.
Enfin seule, Karly prit le chemin inverse, en direction de l’orphelinat sorcier de Londres, non sans faire un détour par Honeydukes. Qui sait quand est-ce qu'elle pourra refouler ce sol... Connaissant la rancune des McGregor, jamais assez tôt. L'orphelinat se dressa devant elle, au détour d'une ruelle. Elle n'avait plus à chercher, elle était arrivée. Ce n'est que lorsqu'on se trouve devant l'édifice qu'on se met à penser à ceux qui nous sont chers. Eux, ne les avaient plus. Elle ne voulait même pas imaginer, elle qui vivait pour sa famille. Plantée devant la porte d'entrée, elle finit par entrer lorsque ses coups ne reçoivent aucune réponse. Une petite fille l'accueillit et elle n'eut pas le temps de lui demandait où se trouvait la chambre de Kaprice que la petite futée savait qui elle était et ce pour quoi elle était venue. Si bien qu'une meute de demi-portions arrivèrent au compte-goutte au fur et à mesure où la demoiselle l'entrainait jusqu'à la chambre de sa camarade, le poignet fermement agrippé. « Tu es prête ? On peut y aller ? » lui demanda-t-elle tout en effleurant une armoire en bois du bout des doigts. Elle n’était jamais entrée dans un orphelinat. Il y avait tellement de monde pour si peu de place. Elle n’aurait jamais pensé çà. Malgré tout, c’était une chaleureuse ambiance qui s’en dégageait. Quelques phrases échangées et elles se mirent en route, accompagnées par une ribambelle de demi-portions jusqu'au portail. Karly ne disait rien. Elle ne voulait pas interférer dans ses "au revoir". Quelques minutes plus tard, elles rejoignirent Cormag McGregor. Imposant dans la foule mais décalée par le petit sac en papier qu'il portait dans ses bras. On s'attendait plus à un sac de commando que des tubercules. La poigne de fer d'une femme écossaise. Charra n'élevait jamais la voix mais, elle savait ce faire entendre. Karly l'admirait rien que pour çà, et pour tant d'autres choses. Une fois les présentations faites, ils se dirigèrent tous trois vers le réseau de cheminée afin d'arriver dans le bar de Scott McNeil. Une simple chaumière transformait en refuge et bar. Le seul réseau de communication hors hiboux des îles Lewis passe par ici. Un contrôle absolu pour éviter les étrangers, quels qu'ils soient... Welcome in my wild world, Kaprice. | |
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