De toute sa vie, il n'avait jamais supporté les demoiselles en manque de testostérones pour ne pas dire autre chose. Leur façon de faire à son encontre était, de son point de vue, désobligeante. Surtout parce que, pour beaucoup, certaines ne l'auraient même pas regarder si son père n'était pas LA super star du Quidditch, si son père n'avait pas été L'ATTRAPEUR le plus puissant du monde, ni le plus riche, également. C'en était vexant parfois. Néanmoins, avec le temps, il avait fini par laisser les choses allaient ainsi, envoyant chier la gente féminine sans aucun scrupule. Mais avec Betty... C'était différent. Il avait mit du temps à se demander pourquoi elle était exempt' de toutes insultes. Il s'était même surpris à la trouver drôle au point de rentrer dans son jeu. Un jeu auquel elle croyait dur comme fer à sa réalité.

Aujourd'hui, c'était un jour dénué de toute activité sympa. Travailler dans le département de la coopération avait des avantages, certes, comme le fait de pouvoir voyager un peu partout dans le monde, faire d'excellentes rencontres, agrandir son réseau d'amis, ou de personnes plus ou moins utiles, mais il y avait des jours où l'on écroulait sous les responsabilités administratives, ou sous... Rien. Ce jour-là, c'était un jour où il n'y avait rien à faire. Oh, y avait toujours un ou deux dossiers qui traînaient... Mais il y avait bien un raison pour qu'ils traînent. Autant les faire traîner encore un peu. C'est pour cela d'ailleurs, que Betty, était dans son bureau, entrain de lui parler de la pluie et du beau temps. Car oui, depuis presque trois semaines, le soleil était haut dans le ciel en pleine journée, et le sentir caresser de sa lueur sa peau, ça n'a vraiment pas de prix.

" Bonjour Nikandr. Près d'un mois que nous sommes dans la même ville et tu ne trouves pas le moyen d'inviter ta chère cousine à dîner? Ce n'est pas très galant..."

Les deux agents du ministère sursautent, tandis que Betty se retourne en rougissant légèrement. Oui, Angeline pouvait se vanter d'être une créature magnifique. Même les femmes en générale, lui cédaient le pas. Nikandr aimait à penser que c'était à cause de son caractère exécrable. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de l'adorer. Une femme avec un caractère fort... Une Bathory quoi.

Betty s'excusa auprès de Nikandr, puis après un rapide regard vers Angeline, elle s'échappa du bureau à la vitesse de l'éclair. L'héritier Bathory eut un léger sourire en appuyant ses fesses sur le rebord du bureau tout en croisant ses bras, alors qu'il tournait son regard vers sa cousine.

"Bonjour Angeline... Si je ne t'ai toujours pas invitée, c'est qu'il y a une raison que tu soupçonnes puisque tu es ici."

Il lui fait un clin d'œil avant de faire le tour de son bureau, histoire de le rendre présentable. Nikandr était propre sur lui, chez lui, tout était niquel, pas un tas de poussières sous un meuble (faut dire que la grand-mère payait ses serviteurs, ce n'était pas pour rien). Mais son bureau... C'était un bordel comme il est rarement donné de voir dans un bureau où le paraître doit être à tout épreuve à cause des nombreuses entrevues avec d'autres agents ministérielles anglais, ou internationaux.

"Dans un grand moment de nombrilisme, tu as sûrement du penser que j'étais là pour te surveiller..." Il avait relevé la tête de ses affaires, avant de la replonger, ne se cachant même pas pour rire. "Il y a du vrai, comme du faux là-dedans."

Nikandr se laissa tomber sur sa chaise, la laissant tourner sous le choc avant qu'il ne le remette droit, face à la fenêtre magique, rabattant ses mains l'une contre l'autre, se caressant les lèvres du bout de ses index. Enfin, il ajouta.

"Mais on peut toujours en profiter pour aller déjeuner, tendre cousine."

Il lui lança un sourire ravageur. Damner le pion d'un autre Bathory, il n'y a rien de plus jouissif.

Dans le fond, sous ses airs de pimbêche mal baisée, elle restait une véritable femme. La preuve en était, elle détestait se laisser tourner en bourrique. Quoique cela marche également pour les hommes, mais l'on disait souvent cela des femmes. Mal baisée. Il suffisait qu'elle soit un tantinet revêche, et c'était bon. Et puis, il fallait l'avouer, Angeline était l'une de ses femmes qui, sur un sale jour, pouvait vous faire payer le simple fait de vivre. Enfin, elle était quand même bien plus facile à vivre que sa grand-mère, par exemple. Transylvania était la femme parfaite. C'en était même à se demander comme son grand-père avait fait pour vivre jusqu'à présent, et éviter de se jeter sur son épée, dans l'une des plaines bordant l'imposant manoir/château Bathory. Ne parler pas d'Honneurs, il n'en a pas. Se laisser marcher sur les pieds, comme ça... C'était bien l'une des seules raisons qui poussait Nikandr a soupiré en regardant son grand-père Sergeï.

"Comme si j'allais manqué une occasion de te mettre devant ton devoir de galanterie."

Un léger sourire... Finalement, elle ne pouvait s'empêcher d'aimer les règles de bonnes conduites, comme ils les appelaient. Elle avait beau tenter de fuir l'Europe de l'Est', elle en restait pas moins une Bathory jusqu'au bout des ongles. C'était du moins, ce qu'en pensait Nikandr. Sinon, pourquoi partir en Angleterre, lorsque l'on a déjà tout en Hongrie, Roumanie, et autres pays où l'imposante famille Bathory y aurait établie une influence des pas des moindres ?

" Il ne faudrait pas que tu te fasses remarquer par ton manque de délicatesse avec la "future madame Nikandr Bathory...".

Le palpitant de Nikandr rata un battement, puis se mit à battre bien plus fort. Même le vampire le plus sourd au monde pouvait l'entendre. Nikandr en soupira même.

" Très jolie cela dit..."
"Et moi qui penser que tu ne lisais pas ce genre de magazines. Si on peut appeler ça un magazine..."

Il sourit jaune, mais il sourit. Déposant un dossier sur le bas côté du bureau, il claqua dans ses doigts pour que le reste continu de se ranger sans qu'il n'est à le faire. Puis, il s'en alla rejoindre Angeline, lui tenant la porte pour qu'elle sorte devant lui.

"Et par pitié, je ne souhaite pas manger dans un restaurant tiré sur quatre épingles, merci."

Ce n'était pas le prix qui le genait, mais pouvoir manger la chemise entrouverte parce qu'il faisait chaud, ou tout simplement pour pouvoir manger autres choses que la haute gastronomie lui était agréable. Surtout depuis son séjour en Angleterre. Allez savoir pourquoi.

"Après toi, tendre cousine."

Un sourire haut en couleur. Bouge-toi Angeline.

Son sourire était statique, mais c'était un sourire d'un homme qui aurait préféré se retrouver à dix lieues sous les mers. Pour de multiples raisons, cela va sans dire. Mais se sentir à ce point mal à l'aise montrer en vérité la complexité de ses émotions vis-à-vis de Namie. Néanmoins, il ne lui était jamais venu à l'idée qu'il pourrait ressentir autant de choses envers une personne vers qui il ne pensait ressentir qu'une forte amitié. De plus, en tant que Bathory, parler ainsi de ses sentiments, c'était quelque chose d'assez... Enfin, c'est comme parler de sexe dans une famille catholique.

"Pense à la mettre au parfum avant de la présenter à grand-mère..."
"L'idée même de la lui présenter n'est même pas aux goûts du jour. On ne présente pas n'importe qui à grand-mère."

Il lui fit un clin d'oeil, sachant très bien qu'elle comprendrait le pourquoi du comment. Surtout lorsque l'on voit la demoiselle au faciès Eurasien. C'était que Miss. Transylvania Bathory était une puriste. Il fallait que la jeune prétendante (et prétendant pour les demoiselles) respectent tous les critères d'une bonne belle fille pour qu'elle ne tarisse pas l'image de cette si noble famille aux moults générations frôlant la consanguinité parfois, suivant les cas. Iancu, par exemple. Mais bon, Nikandr était loin d'être objectif concernant ce cousin-là. Il l'aimait pas. Et c'était sûrement réciproque au vue des nombreuses tentatives d'assassiner l'autre durant leur enfance.

"Très bien. Je te laisse le choix dans cas mais je ne te préviens, je ne veux pas manger n'importe quoi."
"Pas de soucis. On va chez Ming."

Il referme la porte une fois qu'elle soit sortit. Un quart d'heure plus tard, ou peut-être une demi-heure, ils s'asseyèrent au baguette d'or, tandis qu'une demoiselle leur apportait les cartes tout en leur souhaitant la bienvenue dans ses lieux. La demoiselle était noire, et Nikandr ne put s'empêcher de lever un sourcil vers sa cousine en s'attendant à recevoir une critique de cette dernière une fois qu'elle aurait tournée les talons.

"Oui, c'est bel et bien un chinois comme tu peux le constater. Mais faut que tu t'y fasses..."

Nikandr lui fit un clin d'oeil, en espérant qu'elle se rappelle du faciès de Namie qu'elle avait pu voir dans la petite photo (mais trop grande selon Nikandr) où elle apparaissait à ses côtés sur la terasse du café.