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| de ton poison fait le remède à la folie. (pv) | |
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Aidev Khayn BlakeSORCIER. ► gérant de l'Epouvantard Epouvanté.
► MESSAGES : 85 Dim 9 Jan - 6:40 |
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| de ton poison fait le remède à la folie.Ce soir, Sean n’était pas bien. Pas comme d’habitude. Pire. Il n’avait même pas réussi à quitter son lit et si il retenait ses cris, il en pleurait de douleur ce qui n’était jusqu’à maintenant jamais arrivé. Il n’avait pas dormi depuis trois jours. Son état était juste lamentable, et pire encore, il ne pouvait pas se rendre chez un docteur, parce que sa tête était affichée partout en ville, et qu’il aurait du le tuer juste après. Et qui aurait certifié que ce n’était pas un poison dans la fiole après tout? Aidev était assis sur le bord du lit alors que Sean, sa tête collée à sa hanche, hurlait dans le tissu du pull de son oncle pour mieux contenir son mal de crâne horrible. Des images s’affolaient dans son crâne. Des morts, partout, du sang, des cris. Il y avait même une voix à l’intérieur, mais elle ne disait rien de cohérent. Fou. Il le savait, depuis le jour même où il était sortit d’Azkaban, il avait tout perdu. Sa santé avant toute chose. Sean n’avait jamais été un bon garçon, sérieux et responsable, mais il n’avait jamais été attiré par l’alcool et ces conneries. Il avait été joyeux avant. Maintenant, il était défoncé, et rien n’était mieux que tout ce qui passe sous sa main pour se détruire un peu le système nerveux. Aidev n’était pas bête. Leonard pouvait fermer les yeux sur son fils aîné, mais pas Aidev, parce qu’il les avait vu grandir en silence, et si il n’était pas homme à montrer ses sentiments, il n’était pas non plus de ceux qui ferment leur gueule sous prétexte que c’est pas son problème. Si. Ça l’est. Sean est son neveu. Le premier. Alors Aidev lui caresse les cheveux quand il hurle plus fort, si fort que ça s’entends à travers le pull et le tissu. Il attrape la dernière seringue de morphine qui reste, mais même ça, il ne peut pas en abuser. Ce n’est pas ses neurones qui prendront, mais son corps, et une fois qu’il se sera habituer, qu’est-ce qu’il fera? Il se piquera jusqu’à en crever? Ce n’est pas le but. Pas encore. Alors malgré tout il pique le bras de Sean qui, engourdi la seconde d’après, arrête de hurler. Il est toujours accroché à Aidev oui, mais il est calme, presque. Il pleur toujours, chouine bruyamment, mais c’est mieux. Ça se voit. Il va s’endormir. Et rêver, encore. Aidev soupire, le repousse lentement au milieu du lit et le couvre d’une couverture, retire de sous l’oreiller une arme qui serait rapidement un danger pour quiconque serait dans la maison. Voir pour lui dans un délire auto-destructeur. Il se redresse, le regarde un instant puis repart. Sylar est avec son père, mais il va devoir le laisser seul. Parce que s’il ne sort pas, il ne passera pas la nuit cet imbécile. Il attrapa sa veste, l’enfile et la ferme, son écharpe et une bourse de gallion et sort dehors. Il sait où aller. Il a l’adresse. Mais ça l’emmerde quand même. Il se déplace tout de même. Pour Sean. Pour ce couillon qui a fait une crise alors qu’ils étaient en pleine discussion normale et basique. Cet imbécile qui s’est roulé sur le sol, et s’est débattu quand Aidev l’a ramené dans sa chambre. Non, vraiment, ça ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est tout juste plus possible, pour lui avant tout. Un jour il se lèvera et se jettera par la fenêtre. Ça ne peut pas se finir comme ça. Aidev pousse la porte devant lui, entre et regarde autour de lui. Étrange. Il regarda le magasin, sans plus, et approcha du comptoir, attendant qu’une femme - puisque c’était bien une femme qu’il était venu voir - apparaisse. Et ce, malgré l’heure tardive.
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Saoirse Van AllenSORCIERE. ► maître des poisons.
► MESSAGES : 75 Dim 9 Jan - 16:52 |
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| Si, malgré l'heure déjà bien avancée, la petite boutique de Saoirse laissait encore filtrer de la lumière à travers les fenêtres et affichait toujours son écriteau « open », c'était sans aucun doute parce que c'était une nuit de pleine lune et tout le monde sait qu'elles sont propices à la réalisation de philtres d'amour. Elle avait une commande à remettre pour demain matin, une riche bourgeoise quelconque qui lui avait envoyé un de ses « boys », dans l'espoir de retrouver l'affection et l'amour d'un mari volage que sa femme ridée ne faisait plus rêver. Ou peut-être que cette potion n'était qu'un prétexte pour ne pas regagner son lit et ne pas avoir à y passer des heures allongées sans parvenir à trouver le sommeil plus d'une heure ou deux, allez savoir. Quoiqu'il en soit, l'échoppe était toujours la première ouverte et la dernière à fermer, chose que la plupart de ses clients savaient. C'était sans doute aussi ce qui faisait son maigre succès ; cette disposition presque jour et nuit dont elle faisait preuve et que les clients prenaient pour de la dévotion alors que ce n'était que du désœuvrement. Les braves idiots. Elle récupéra en soupirant le chaudron d'étain contenant de l'eau de source qu'elle avait laissé prendre les rayons de la lune pendant deux heures, le posa sur le feu et le porta à ébullition. Cent cinquante grammes de cardamone pour favoriser l'éveil des sentiments, une pincée d'anatase réduite en poudre pour favoriser l'atteinte rapide de l'objectif et, tandis qu'une fumée rosâtre s'élève, elle remua 15 fois dans le sens contraire des aiguilles d'une montre en n'oubliant pas d'allumer un bâtonnet d'encens de vénus (fabrication maison) pour attirer l'amour. Encore une goutte de cet étrange liquide pourpre, une pincée de cette poudre jaune, une légère détonation. On filtre et le tour est joué, il ne reste plus qu'à verser le tout dans une fiole et la refermer à l'aide d'un cachet de cire à l'effigie du sceau de fureur de la Goetia, qui fait tomber les hommes et les femmes amoureux. Un trait de plume pour barrer la commande, un léger coup d'œil au registre et on passe au client suivant, autrement plus intéressant : une Larme de Banshee. Voilà qui se rapprochait davantage de son domaine de prédilection, un poison incolore et inodore à longue durée, indétectable dans l'organisme. Elle retournait déjà dans l'arrière-boutique quand le tintement d'une clochette lui signifia que quelqu'un venait de pénétrer dans le magasin. Curieuse mais surtout professionnelle, elle revint sur ses pas et se dirigea vers le comptoir, le regard rivé sur l'homme qui l'y attendait, visiblement. Elle ne le reconnaissait pas et en conclut donc logiquement qu'il n'était jamais venu. Tandis qu'elle le détaillait sans vraiment prendre la peine de le cacher, laissant glisser son regard de haut en bas (et pas l'inverse parce que sinon, c'était se montrer condescendant et par conséquent mauvaise commerçante) sur le nouveau client, elle cherchait à déterminer de quel genre d'item il pouvait bien avoir besoin. Il n'avait pas le physique habituel des demandeurs de philtre d'amour, elle élimina donc d'emblée cette possibilité. Pour venir à une heure aussi tardive, il ne pouvait pas s'agir d'un poison ; les gens qui assassinaient par poison avaient besoin de beaucoup de temps pour réfléchir et préméditer leur geste, ils ne se seraient jamais montrés à cette heure, sur un coup de tête. Un remède donc ? Il n'avait pourtant pas l'air malade. Cependant, Saoirse était bien placée pour savoir qu'il y avait des maux qui étaient loin d'être apparents. Certains étaient enfouis si profondément sous l'âme humaine qu'ils auraient été indétectables même pour le plus grand connaisseur de la psychologie humaine. Elle s'éclaircit la voix et interrogea :
« Je suppose que c'est une pour une urgence ? Plus vous serez précis dans votre description et mieux je pourrais vous aider. »
En temps normal, elle aurait été beaucoup plus concise et aurait raccourci la phrase au strict minimum, comme elle le faisait souvent, mais il n'était pas dans son intérêt de perdre un client en se montrant trop désagréable. Saoirse n'était pas prodigue en paroles d'ordinaire. Ses yeux bleu iceberg observaient l'inconnu sans discontinuer. Elle n'en avait pas l'air mais elle restait sur le qui-vive, sa baguette accrochée à son avant-bras, une potion meurtrière dans la poche. Il n'était pas bon de se montrer trop confiant lorsqu'on avait un contrat sur sa tête. S'il faisait le moindre geste menaçant, elle n'hésiterait pas. | |
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Aidev Khayn BlakeSORCIER. ► gérant de l'Epouvantard Epouvanté.
► MESSAGES : 85 Dim 9 Jan - 19:02 |
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| Plus on faisait attention à Sean, plus on comprenait qu’il ne lui restait pas longtemps. SI il survivait aux cinq prochaines années, il aura été bien chanceux. Azkaban, ça changeait un homme. Aidev avait vu son neveu y entrait, hurlant sa rage, qu’il reviendrait, qu’il les tuerait, et quand il était sortit, on aurait dit un animal blessé, peureux et craintif. Fourbu par la torture, il avait courbé le dos sous la folie. Il était fou à lié, et Aidev avait du l’attacher au lit avec une menotte. Ca ne durerait pas longtemps. Il connaissait Sean, sa passion, sa folie, et il préférerait se détruire que de rester planter au lit. Il trancherait son pieds si ça pouvait lui permettre de crever comme il le voulait : la tête haute. Sean était un Blake, et Aidev connaissait déjà sa fin, comme si elle était écrite quelque part. Une fin tragique dans le genre. Aidev n’était pas dupe, pas assez pour ça. Il revint sur terre en remarquant un mouvement dans l’obscurité et une jeune fille arrivait. Enfin, jeune. Tout était relatif. Mais un mot : jolie. Ça étonnait à peine de la part d’un maître des poisons. La dernière qu’il avait connu était morte étranglée par son mari après avoir tenté de l’empoisonner. C’était un drôle de métier, même de la part d’un contrebandier de créature et de plante magique. Il ne faisait pas dans la potion. La botanique, soit, mais pas les potions. Il n’avait pas le temps à ça. Il la regarda, mais ne fixa que son visage. Le reste lui importait sincèrement peu. Il la fixa droit dans les yeux, ses prunelles vertes détaillant l’iris bleu de la jeune fille. 25 ans. Environ. Dix ans de moins que lui. Aidev ne sourit pas, toujours très calme, alors que sa main reste proche de sa poche, pour en sortir sa baguette. Avec les personnes à contrat, il fallait faire attention. Vraiment attention. Ils avaient cette drôle façon d’être paranoïaque et de s’en prendre au premier venu. Il la détailla comme elle le détaillait. Il avait l’air déterminé, alors qu’importe. Il n’était pas assez poli pour dire bonsoir. Il ne venait pas dans un magasin pour échanger des politesses de société. Il ne faisait pas partit de cette société ridicule, et encore moins de règles qu’il trouvait grotesque. Il ne lui souhaitait pas une bonne journée. Il ne la connaissait de toute façon pas.
“Je suppose que c'est une pour une urgence ? Plus vous serez précis dans votre description et mieux je pourrais vous aider.” Il arqua un sourcil, condescendant. On ne venait pas en pleine nuit pour une fiole de dictame, c’était ridicule. Il toussota, regarda autour de lui pour être bien sûr qu’une tierce personne n’entende pas le terrible secret de la famille Blake, qui portait depuis quelques mois un enfant malade qui s’enfonçait dans la folie. “Homme, 22 ans, 74kg pour 1m82. Il a des douleurs derrière le crâne, un peu plus haut que la nuque. Il n’a aucun lésion interne, ni externe, ne s’est pris aucun coup. Il délire facilement, entends des voix, hallucine, et quand la crise devient trop violente, il arrive qu’il saigne du nez.” Silence, crispation. “La morphine ne fera bientôt plus effet, alors je veux un anti-douleur capable de l’assomer et de le clouer au lit, sans aucun effet secondaire suicidaire. Il prends régulièrement de l’alcool en grandes quantités. Il a des cauchemars morbides et sa démence continue parfois dans la réalité. Généralement ses crises durent quelques heures, jusqu’à qu’il s’endorme. Il a des pertes de mémoire, généralement sur des choses passées... mh. Je ne veux pas le soigner, juste le soulager.”
Au moins, c’était clair et net. Aidev n’avait aucun intérêt à mentir et à cacher quelque chose, et puis, il n’avait aucune honte à dire quoi que ce soit. Après tout, la folie n’était que folie. N’importe qui aurait pu être touché par la maladie. Et c’était sans doute moins terrible et pitoyable qu’avoir à demander un filtre d’amour.
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Saoirse Van AllenSORCIERE. ► maître des poisons.
► MESSAGES : 75 Lun 10 Jan - 1:39 |
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| “ Homme, 22 ans, 74kg pour 1m82. Il a des douleurs derrière le crâne, un peu plus haut que la nuque. Il n’a aucun lésion interne, ni externe, ne s’est pris aucun coup. Il délire facilement, entends des voix, hallucine, et quand la crise devient trop violente, il arrive qu’il saigne du nez. La morphine ne fera bientôt plus effet, alors je veux un anti-douleur capable de l’assommer et de le clouer au lit, sans aucun effet secondaire suicidaire. Il prends régulièrement de l’alcool en grandes quantités. Il a des cauchemars morbides et sa démence continue parfois dans la réalité. Généralement ses crises durent quelques heures, jusqu’à qu’il s’endorme. Il a des pertes de mémoire, généralement sur des choses passées... mh. Je ne veux pas le soigner, juste le soulager.”
Saoirse détourna le regard, parcourant des yeux les étagères qui couraient le long des murs, toutes pleines à craquer de fioles, certaines poussiéreuses d'autres aux couleurs vives, ou de sachets de papier blanc contenant dieu sait quoi. Au fur et à mesure que l'homme énonçait les symptômes, les ingrédients à utiliser lui venaient naturellement, comme si elle avait été capable de connaître les propriétés magiques et médicinales de toutes les plantes, pierres et autres ingrédients dont vous préfèreriez ne pas entendre parler. C'était sans doute ça son talent, cette capacité innée à résoudre ces sortes de puzzle, ces combinaisons gagnantes : quels éléments mélangés ensemble procurerait la potion parfaite. Ce qui avait fini par faire la réputation de la jeune Islandaise, ici comme dans le reste du monde magique d'ailleurs, était qu'elle ne réalisait ses concoctions à la demande ; elle se plaisait à dire que chaque personne était unique et que chaque potion se devait de l'être aussi. Utopiste ? Peut-être. Passionnée ? Sans doute. Elle laissa s'installer un long silence tandis que son esprit divaguait déjà à la potion qu'elle allait préparer et qu'elle passait mentalement en revue les différentes possibilités, les diverses combinaisons, choisissant la plus adaptée. Quand ce fut fait, elle lâcha simplement :
“Bien. J'en ai pour un moment. Si vous voulez bien me suivre.”
Elle lui lança un regard appuyé qui signifiait clairement que ce n'était que de la politesse déguisée ; elle n'avait clairement pas l'intention de le laisser dans la boutique tandis qu'elle serait à l'arrière en train de concocter son remède. Elle préférait clairement l'avoir à l'oeil, un brin paranoïaque sans doute, mais après ce qu'elle avait déjà vécu, elle estimait en avoir le droit. Elle écarta le rideau sombre voilant l'accès à l'arrière-boutique et lui fit signe de passer le premier, bien qu'elle lui ait premièrement demander de la suivre, elle. Saoirse prenait toujours soin de ne pas tourner le dos aux inconnus. Complètement parano ? Oui, à priori. Elle lui emboita le pas dès lors qu'il fut entré. L'arrière-boutique ou le laboratoire comme aimait à la surnommer Saoirse, était plus lumineuse que la boutique elle-même. Des appliques parsemaient les murs, un lustre pendait au plafond, le tout diffusant une lumière presque orangée qui donnait une sensation de chaleur. Sur les étagères et dans les placards, tout ce qui constitue l'attirail traditionnel d'un Maître des Poisons ; fioles, chaudrons, ingrédients bizarres dans des bocaux, pierres et plantes, et bien d'autres encore. Dans tout l'atelier cependant, rien de personnel : ni photos, ni dessins d'enfant ou autres genres de trucs que les gens accrochent parfois sur leur lieu de travail. L'endroit est d'un net impeccable. Aseptisé de tous sentiments. Il ne faut pas s'en encombrer quand on fait un tel boulot ; ça ne mène à rien d'autre qu'à l'incommensurable chagrin, le vrai, celui qu'aucune potion ne peut faire disparaître. Elle attrape un chaudron de la main gauche, le pose sur le plan de travail, et tapote rêveusement ses lèvres du bout de son index. Et le ballet commence. Telle une danseuse, Saoirse passe d'étagères en placards, de fiole en sachets de poudre, rassemblant, sans la moindre hésitation, les ingrédients qu'elle estime nécessaires. Pas une étincelle de doute dans cette chorégraphie, aucun retour sur ses pas et, quand elle pose sa cueillette sur l'établis, elle sait qu'elle n'a rien oublié, si ce n'est la présence de l'inconnu. Oui, lui elle a bien failli l'oublier, absorbée par sa tâche. Elle prend la peine de le dévisager encore quelques longues secondes, sans rien dire. Elle ne se cache pas, non, elle n'est pas de celles qui glissent des regards en coin ou qui vous observent quand elles pensent que vous avez le dos tourné. Elle fait l'inventaire des ingrédients à mi-voix, plus pour son client que pour elle-même, histoire qu'il soit tout de même au courant de ce qu'elle va mettre dans sa potion.
“Essences d'angélique, de menthe et de verveine pour calmer les migraines. Poudre d'amazonite pour décontracter les nerfs cervicaux d'atlas et axis. Infusion d'améthyste pour le sommeil réparateur et le sevrage de l'alcool. Deux gouttes d'atropine distillée pour faire disparaître les hallucinations. Trois plumes de jobarbille pour la mémoire.”
Elle reporta son attention sur lui, haussant un sourcil interrogateur, comme pour lui demander si ça lui allait. Simple politesse rhétorique car s'il avait osé émettre une objection, nul doute qu'elle l'aurait jeté dehors en lui conseillant de trouver quelqu'un d'autre. Puis, elle se lança dans sa préparation, ses mains s'affairant avec précision autour du chaudron. Elle avait pris soin de garder l'homme dans son champ de vision et elle lui jetait, de temps à autre des regards furtifs, comme pour le surveiller ou peut-être mieux le détailler. Allez savoir ce qui se passe dans la tête d'une empoisonneuse, vous !
“Il y a tout de même une question qui me vient à l'esprit. Vous avez dit vouloir quelque chose pour le soulager, pas pour le soigner...” Un temps d'arrêt. “Parce que vous pensez que c'est incurable ou parce que vous vous en moquez ?”
Elle avait déjà sa petite idée sur la réponse ; après tout, pourquoi serait-il venu à cette heure-ci s'il n'en avait rien à faire ? Il pensait donc que c'était incurable. Ou alors il ne voulait pas que l'autre guérisse, pour d'obscures raisons. Dans ce dernier cas, pour sûr, elle ne comprendrait sans doute pas, mais elle ne s'impliquait pas dans les affaires de ses clients. Tout du moins en règle générale. D'ailleurs, en temps normal, elle n'aurait même pas posé cette question, mais elle se montrait curieuse ce soir. Ce n'était pas une nuit comme les autres, après tout, c'était un soir de pleine lune... | |
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Aidev Khayn BlakeSORCIER. ► gérant de l'Epouvantard Epouvanté.
► MESSAGES : 85 Sam 15 Jan - 20:14 |
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| Pourquoi une si jolie fille, jeune également, pouvait bien avoir peur de le laisser dans son dos? Deux raisons. Soit elle le connaissait, elle l’avait reconnu et alors elle associait aussitôt son visage à celui de son jeune frère, Logan Blake, qui semblait avoir un quelconque penchant pour les viols, soit elle était elle même un danger, tel qu’elle avait des ennemis, et qui dit ennemis, dit forcément une certaine paranoïa. Il pouvait bien comprendre. Il aurait pu se méfier également, mais les ennemis de la famille Blake, il n’y en avait pas cent. D’ailleurs, il n’y en avait plus de vivant à l’heure actuelle. La famille anglaise essayait tant bien que mal de garder une place de choix, aussi neutre que possible, dans ce drôle de monde. Une place qui leur permettrait de se tourner vers où il le désirait en cas de problème. Une place toute attribuée, et entretenue par les soins de ce drôle de jardinier qu’était Aidev Khayn Blake. Il se posa quelque part dans la pièce, sans savoir si il gênerait ou non, et observa ce qu’il y avait autour de lui. Mais il n’y avait rien. C’était bien ça, le problème. Pas d’images, pas de photos, aucun souvenir qui aurait pu rendre cet endroit aussi intime d’une chambre. Il y avait ici et là des fioles, aux parfums aussi étranges que pompeux. C’est lourd d’arôme. C’est lourd et trop aseptisé. Comme un petit hôpital. Ca ressemble vaguement à l’ambiance qu’il y a dans les laboratoires où on analyse les morceaux de cadavre. Aidev ne cille pourtant pas, restant immobile et de marbre. Seuls ses yeux se mirent en mouvement, suivant l’étrange danse que la jeune fille (comparée à lui, toujours) faisait devant lui. Oh, bien sûr son regard la détailla plus clairement. Après tout, elle était occupée et de ne remarquerait pas qu’il notait dans sa mémoire chaque détail. La moindre chose qui lui échapperai serait un problème sérieux si jamais la potion se révélait un poison et tuait Sean - c’était une possibilité, il fallait la prendre en compte malgré tout. Alors lentement, les yeux du Blake passent du visage de Saoirse à son menton, de son menton à sa gorge. Rien. Plus bas, le tissu de son vêtement, les formes de son buste, la chute de ses reins, ses hanches. Elle se tourne, alors il découvre le bas de son ventre, puis plus bas encore ses jambes. Et enfin, ses pieds. Et quand ses yeux remontent, plus vite, pour se fixer sur son visage, quand au même moment elle lui jette un regard furtif, comme pour vérifier quelque chose. Quoi, il n’en sait rien, et pour tout dire, il s’en fout un peu. Il n’est pas intéressé par les têtes mise à prix. D’une, parce qu’il n’a que rarement tuer - ça salit les mains et ça colle, de deux parce qu’il ne touche généralement pas les femmes. Question d’honneur, ou juste par principe. A moins que cette dernière ne soit une folle furieuse prête à l’étrangler, il n’a jamais frappé une femme. Oh, si. Une fois. Mais elle est morte, et il a oublié de s’en rappeler, parce que tout ça, ce ne sont que des mauvais souvenirs, et qu’il n’a pas besoin de ça pour avancer. Il doit se concentrer. Se concentrer, parce que sa vie n’implique pas que lui, mais toute sa famille. Chaque membre est un pion sur un damier. Il arque un sourcil, observe la potion de là où il est, sans un mot. “Essences d'angélique, de menthe et de verveine pour calmer les migraines. Poudre d'amazonite pour décontracter les nerfs cervicaux d'atlas et axis. Infusion d'améthyste pour le sommeil réparateur et le sevrage de l'alcool. Deux gouttes d'atropine distillée pour faire disparaître les hallucinations. Trois plumes de jobarbille pour la mémoire.”
Tout ça, il le sait déjà. Ce n’est pas ce qui l’intéresse. Il hoche la tête, plus pour elle que pour lui, parce qu’en réalité, c’est assez ridicule de lister tout ça. Elle peut bien mentir à ce moment, elle peut mettre quelques gouttes de sang de magyar à pointe, au hasard, pour que le cerveau de sa pauvre victime éclate une fois la potion avalée. Mais il sait. Elle ne ment pas. Ce n’est absolument pas dans son intérêt, puisqu’elle a devant lui un homme dont elle ne connaît ni le nom ni le prénom. Parce qu’elle a besoin de potion, et qu’on ne tue pas quelqu’un dont on ne sait rien. Sauf par plaisir. Et autant vous dire qu’il n’y a rien de plus jouissif que de le tuer de ses mains, ou de le voir mourir. Or, si sa potion est un poison, c’est sans intérêt car elle ne le verra pas mourir. Une sorte de logique implacable pour Aidev, qui est en lui même pleinement cohérent. Il n’est pas un énigme, pas un brun ténébreux plein de mystère. Il est un homme, et c’est déjà beaucoup pour lui. Il la fixe, toujours. Qu’elle ne pense pas une seconde qu’il n’est pas attentif. Il n’y a pas homme plus prudent que Aidev sur cette satané terre. Ou alors, l’empoisonneuse elle-même, qui pense peut être que ses regards sont invisibles? L’anglais ne dit pas un mot, il ne sourit pas non plus. Son visage est neutre. D’une neutralité presque effrayante. “Il y a tout de même une question qui me vient à l'esprit. Vous avez dit vouloir quelque chose pour le soulager, pas pour le soigner...” Les yeux verts de l’anglais s’assombrissent. Il fronce légèrement les sourcils. A peine en réalité. “Parce que vous pensez que c'est incurable ou parce que vous vous en moquez ?”
Il y a un silence qui s’installe. Aidev l’observe, muet, puis détourne le regard. Oh, si. Il aimerait tellement que le petit Sean qui lui tenait tête à table quand il avait huit ans revienne, qu’il soit à nouveau comme avant, mais il y a des choses qui ne changent pas. Il y a des choses qui deviennent pires. De pire en pire. Et à ce moment, la seule chose que pouvait encore faire Aidev, c’était juste le soulager. Demander de le soigner, c’était ridicule. C’était aller contre la plus simple des choses, c’était aller contre la vie qui avait décidé que Sean avait abusé de la vie, avait abusé à tord et à travers jusqu’à en crever. Est-ce qu’il pouvait le lui dire, que son connard de neveu avait été tellement tabassé qu’il était sortit fou d’Azkaban? Que ses fantasmes étaient devenus hallucinations, que ses cauchemars se matérialisaient et qu’il en hurlait la nuit, ne permettant à plus personne de dormir? Les médecins l’auraient aussitôt envoyé à Sainte-Mangouste, jusqu’à ce qu’il arrive à se suicider en avalant l’ampoule de la lampe, jusqu’à qu’il se libère de ses liens et tue une dizaine de médecin avant d’être abbatu. Dis en ces termes, certainement qu’il ne pouvait pas le lui dire. Il ferma les yeux, paisible, pensif. “Parce que c’est incurable.” Aidev croise les bras sur son buste, toujours aussi calme. “Il est atteint de démence paranoïaque. Il est à la limite d’avoir une trouble boderline de la personnalité. Accro à l’alcool, à la morphine, à la clope et à diverses drogues qui traîne...” L’anglais a un petit rire, bref, nerveux. “Je lui donne deux ans à vivre. Si ce n’est pas lui qui met fin à ses jours dans une crise suicidaire, il aura un anévrisme, ou une embolie. Une connerie du genre...” Aidev parle trop ce soir, mais ce n’est pas vraiment sa faute. Ce n’est pas comme si son chien pouvait lui répondre. “Il y a des choses contre lesquelles on ne va pas. Et quand son sang se sera lentement habitué à la potion, il rechutera. Plus bas. Toujours plus bas. Mais un jour, il n’arrivera pas à remonter la pente. Et ce jour-la... est pour bientôt.” Il penche la tête, l’observe, la regarde. Le clair de ses yeux. Non, elle n’est pas d’ici. Elle a la peau froide des mers du nord. Elle a un quelque chose dans la voix, infime, mais certainement qu’elle n’est pas d’Irlande comme pourrait annoncer le nom. Il a un sourire, fin. “Suis-je un monstre d’abandonner?” C'est un murmure de sa part, pour lui plus que pour elle. Elle n'a pas à le juger. Elle ne sait rien. Et d'ailleurs, il ne lui demande pas de juger. Il hausse un sourcil. Amusé. Il eut un petit sourire en coin, amusé quelque part. La mort de Sean, il s’y préparait depuis un an déjà. Il avait appris à ne plus en trembler, à ne plus se mettre en colère. Il avait appris à comprendre, et à se dire que si c’était comme ça, le mieux qu’il puisse faire serait encore de le soulager, de le gâter, de le maintenir en vie. Leonard avait tourné le dos, mais lui, il lutterait, jusqu’au bout. Il lutterait comme pour se faire racheter autre chose, une seule chose. “Si cette potion marche, je viendrais en prendre pour un mois à chaque début de mois. Il faudra me donner les tarifs.” Il passe sa main sur son menton, regardant les meubles vides, les meubles froids. Cet endroit est à l’image de l’empoisonneuse. Beau, mais terriblement froid. Un iceberg serait plus chaleureux.
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Saoirse Van AllenSORCIERE. ► maître des poisons.
► MESSAGES : 75 Dim 16 Jan - 14:12 |
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| “Il y a tout de même une question qui me vient à l'esprit. Vous avez dit vouloir quelque chose pour le soulager, pas pour le soigner...” Un temps d'arrêt. “Parce que vous pensez que c'est incurable ou parce que vous vous en moquez ?”
Et tandis que son regard glissait lentement sur la pleine lune que l'on pouvait apercevoir par la lucarne découverte, ses mains continuaient à s'affairer, presque machinalement, à la réalisation de la potion. Un regard coulé en coin en direction de l'homme, plus long celui-ci, plus observateur aussi mais sans la moindre volonté de dissimuler qu'elle l'observait. Il était séduisant, il fallait le reconnaître, mais il émanait de lui une aura sombre, comme celle qu'ont les hommes dangereux, c'était une raison de plus pour s'en méfier. En temps normal, elle ne prêtait pas attention au physique de ses clients parce qu'il y avait bien longtemps que Saoirse ne s'intéressait plus aux hommes, tous comme les hommes ne s'étaient jamais intéressés à elle. A part Noam, sans doute, parce qu'il l'avait connue jeune, à l'époque où elle n'était pas encore le Maître des poisons qu'elle était aujourd'hui. Aucun homme n'aurait voulu d'une femme capable de vous empoisonner à la moindre incartade, au moindre mot ou geste jugé déplacé. Il aurait fallu aimer vivre dangereusement pour cela et quand on savait à quel funeste destin cela avait mené son mari, on s'abstenait généralement de vouloir lui faire du charme. Trop sombre, trop épineuse pour ce monde.
“Parce que c’est incurable. Il est atteint de démence paranoïaque. Il est à la limite d’avoir une trouble boderline de la personnalité. Accro à l’alcool, à la morphine, à la clope et à diverses drogues qui traînent...” Il a un rire bref, nerveux, de ceux qu'on ne peut réprimer alors qu'ils n'ont aucune raison d'exister. Maintenant, elle comprend mieux pourquoi il parle de soulager et non de guérir et, malgré elle, cela la renvoie à certains de ses propres souvenirs. Elle ferme les yeux, presque quelques secondes de trop. “Je lui donne deux ans à vivre. Si ce n’est pas lui qui met fin à ses jours dans une crise suicidaire, il aura un anévrisme, ou une embolie. Une connerie du genre...Il y a des choses contre lesquelles on ne va pas. Et quand son sang se sera lentement habitué à la potion, il rechutera. Plus bas. Toujours plus bas. Mais un jour, il n’arrivera pas à remonter la pente. Et ce jour-la... est pour bientôt.” Elle ne répond pas, se contentant de hocher la tête de manière affirmative, comme pour signifier qu'elle a plus ou moins saisi ce qu'il voulait dire. Elle sent son regard sur lui et elle le lui rend sans ciller, ses yeux mer d'Iroise plongés dans les prunelles vertes de son vis-à-vis, fronçant légèrement les sourcils. Il sourit, elle détourne le regard, retire le chaudron du feu et reste là à observer les volutes de fumée s'en élever vers le plafond en demi-voûte. “Suis-je un monstre d’abandonner ?” Le regard fixe, inconsciemment, ses doigts se portent à sa gorge, effleurant un pendentif qu'on ne fait qu'apercevoir par intermittence, dissimulé par ses épais cheveux noirs. Le seul objet personnel de tout le lieu est là, à son cou. Ni bague ou autres objets du même genre. “Parfois, il n'y a pas d'autres choix. La vie n'a pas du être clémente avec votre ami.” Elle sait elle-même de quoi elle parle ; il lui a fallu beaucoup de temps avant d'abandonner l'idée de réussir une potion qui lui permettrait de ressusciter Noam. Presque deux ans à vrai dire. Elle ignorait combien il avait fallu de temps à Aidev - bien qu'elle ignorât encore son identité à ce moment là - pour se résoudre à renoncer, mais elle espérait qu'il avait su être plus rapide qu'elle ne l'avait elle-même été. “Si cette potion marche, je viendrais en prendre pour un mois à chaque début de mois. Il faudra me donner les tarifs.” “Elle marchera.” Ce n'est pas de la prétention mais elle est la meilleure dans son domaine et elle le sait. Quant aux tarifs, il n'est pas encore temps d'en parler, se dit-elle dans un demi-sourire. Attendant que la potion refroidisse pour la verser dans une fiole et la lui remettre, elle ouvre son registre ensorcelé, y note les ingrédients et laisse sa plume en suspens au dessus de la case "nom". Bien que le livre soit magiquement modifié pour qu'elle soit la seule en mesure de le lire, nombreux sont les clients qui ne veulent pas lui dévoiler son identité - surtout dans le cas précis de l'achat de poisons à vrai dire - et elle ne s'en formalise pas outre-mesure. “Je peux avoir votre nom ? A moins que vous ne préfériez être un énième inconnu.” Elle hausse un sourcil interrogateur. A vrai dire, ce type l'intrigue mais elle ne saurait dire pourquoi, hormis qu'elle sent chez lui des secrets enfouis et des mystères irrévélés. Elle veut savoir comment il s'appelle, c'est aussi simple que cela. Pour ses connaissances personnelles, même si elle sait qu'il y a une autre raison. Elle soupçonne quelque chose à propos de ce type, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Ses prunelles bleu iceberg se posèrent sur le visage de l'homme, insistantes. | |
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Aidev Khayn BlakeSORCIER. ► gérant de l'Epouvantard Epouvanté.
► MESSAGES : 85 Mer 1 Juin - 23:26 |
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| « Parfois, il n'y a pas d'autres choix. La vie n'a pas du être clémente avec votre ami. » Et c'était peu de le dire. Les premiers mois à Azkaban avait été les plus durs alors qu'il n'était pas encore dans les pires étages de la prison. Il n'avait pas cessé de pleurer toutes ses années, et à ses suppliques, Aidev n'avait jamais pu réprimé qu'un faible soupire et détourner le regard. Il ne l'avait pas aidé. Toutes ses fois où ils avaient été tous pour une visite où ils étaient repartit en entendant les hurlements du gamin, et où Leonard n'avait pas cillé, juste serrait les poings. Il se détestait finalement de tout ce qui arrivait à ce grand garçon, parce que quelque part, c'était de sa faute, à lui. Il reprit sa façade sans expression, ne cherchant pas à reprendre ce qu'il venait de dire. D'une parce qu'il ne voulait pas, de deux parce que ça n'avait plus aucun intérêt. C'était fini depuis le jour même où la tête de Sean avait éclaté contre le sol et où on avait brisé son corps d'adolescent sans le moindre égard pour lui. Il rouvrit lentement les yeux, sans un mot.
« Si cette potion marche, je viendrais en prendre pour un mois à chaque début de mois. Il faudra me donner les tarifs. » « Elle marchera. » « C'est tout ce que je demande. » Il hoche la tête pour lui-même et sort de sa poche de quoi lui payer la potion – à n'importe quel tarif. La vie de Sean, ou tout du moins son prolongement, était à un prix d'or pour les petits portefeuilles, mais ça n'embêtait pas Aidev de dépenser une fortune à le garder en vie, quitte à le faire souffrir pour ça. Il ne voulait pas le voir mourir sans avoir rien fait. Ça lui aurait été tout à fait insupportable, et puis, si il pouvait bien contrecarrer certains plans, il pouvait aussi contrecarrer celui de la mort sur de courts termes. Il le savait. Il pouvait. Tout attendait dans le creux de ses mains. Il releva ses yeux verts sur la jeune femme, la fixa sans crainte, sans animosité, sans rien, d'une neutralité à faire pâlir n'importe quelle statue grecque.
« Je peux avoir votre nom ? A moins que vous ne préfériez être un énième inconnu. » Il a un sourire en coin, qui se dessine lentement sur son visage d'homme renfermé. Il ne dit rien, glisse sa main dans sa poche, et en sort une petite carte ensorcelée où on voit apparaître un épouvantard. La petite carte change de forme selon les mains, mais dans la main de Aidev, il n'apparaît rien qu'un trou dans le cercle bien dessiné sur la droite. Il la pose sur le comptoir, à l'envers. Rien de plus qu'un numéro de magasin, rien de plus qu'un nom balancé à la va vite, comme ça. L'épouvantard épouvanté sera toujours ouvert à la demoiselle aux yeux de glace, ou presque, car bientôt il sera épié et il ne pourra plus rien faire – il le sait, ça aussi. « Aidev. Aidev Khayn Blake. » Il pose sur le comptoir l'argent qu'elle demande, et attrape la fioline. Un nom et du métal fondu contre la vie. Il hoche la tête, la salut sans un mot de plus et tourne les talons, sortant de cette boutique. Son regard pâle balaye la ruelle, et il transplane.
* * * Les cris inhumains de Sean secouent toute la maison. Comme un enfant incontrôlable et incontrôlé, il gonfle ses poumons et les dégonfle dans des pleurs qui fondent le coeur. Il n'en peut plus de hurler, mais il continue, et se débat alors qu'il est attaché aux barreaux de son lit pour ne pas se faire du mal. Il hurle tellement fort qu'il faudrait être sourd pour ne pas l'entendre. Thomas dans la bibliothèque, Sylar juste devant le lit. Leonard et Logan qui ont déserté la maison pour ne pas avoir à supporter l'enfant. Aidev pousse finalement la porte de la chambre et regarde ce Sean qui se débat contre des démons qui n'existent pas, ou presque pas. Il approche calmement du lit et s'y assoit. Sean hurle plus fort encore, comme un dément, et trouve même un jeu à ce mordre la langue en pleurant lourdement, se tortillant pour tenter de s'enfuir. Pauvre gamin, siffle Aidev alors qu'il lui attrape le visage sans douceur, glissant son pouce à l'intérieur. La réaction est immédiate : Sean mord à sang, et ne lui laisse à peine le temps de vider la fiole entière dans sa bouche, et il le force à fermer la bouche. C'est un gargouillis atroce que Sean s'étouffe et avale, retombant dans le lit comme ça. Son corps se ramollit lentement, il pleur encore un peu, comme un enfant, et finalement tombe de fatigue. Profondément endormi, il ne dit plus rien, et le silence à nouveau baigne la maison. Aidev baisse les yeux, puis lui retire ses liens, sans un mot, et il quitte la chambre, ultime autel de ses fautes.
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